Tract- Tout d’abord je tiens à préciser que je ne connais pas Cheikh Yérim et je ne cherche point à le défendre par complaisance ,encore moins à faire ses éloges. Mon intention est de faire une analyse en toute liberté de ses propos.
Invité à l’émission Faram Facce du 14 Juin à la TFM par le Journaliste Pape Ngagne Ndiaye ,Cheikh Yérim Seck, comme à son habitude, a été à la hauteur. Néanmoins, malgré la pertinence de presque la quasi-totalité de ses interventions, on peut quand-même relever un passage où il est incompris par certains, lorsqu’il a prononcé de manière peut-être maladroite que même s’il faut « tuer 90,% des… »
Ces propos qui font l’actualité sont interprétés diversement.
Si certains défenseurs des droits humains ont dénoncé fermement de tels propos , il n’en demeure pas moins que certains analystes du discours comprennent bien que ce dernier, au regard du contexte, voulait tout simplement faire comprendre à l’opinion que parfois dans certaines des circonstances, il faut aller jusqu’au bout pour régler le problème.
À mon humble avis, si de tels propos sont condamnables, c’est parce qu’ ils interviennent à un moment où non seulement, la situation sociopolitique est très tendue, mais aussi, de nombreuses familles sénégalaises n’ont pas encore fini de porter leur deuil.
C’est peut-être une maladresse de sa part dès lors que le moment n’était pas opportun. Cependant force est de reconnaître, que Cheikh Yérim Seck est très pertinent dans ses analyses. Nous devrons faire l’effort de comprendre que ce dernier n’a aucunement l’intention qu’une seule personne perde la vie de cette manière.
Il est musulman et il a un bon cœur, seulement l’ homme n’étant pas parfait, parfois les paroles prononcées peuvent trahir les intentions, et c’est peut-être dans ce cadre que s’inscrivent ses propos.
Si les propos sont offensants, il mérite quand-même notre pardon.
Cheikh Yérim a tout juste imagé son langage par la métaphore du coût de la justice. Son idée consiste a un appel de l’application de la loi dans toute sa rigueur quoiqu’il advienne. Donc de grâce ne jugeons pas ce dernier par rapport à ce qu’il a dit mais plutôt par rapport à ce qu’il voudrait réellement dire. D’ailleurs c’est peut être dans ce même registre que : Bernard Werber disait, je le cite : « Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous avez envie d’entendre, ce que vous entendez, ce que vous comprenez… il y a dix possibilités qu’on ait des difficultés à communiquer. Mais essayons quand-même… »
En d’autres termes, il est utile de rappeler que l’homme est un être infiniment petit qui ne cesse de faire des erreurs. Il ne faut surtout pas profiter de la moindre maladresse d’un être humain, pour le maudire à jamais.
Cheikh Yérim Seck a été trahi par son courage.
C’est un homme véridique qui n’a pas peur de dire ses vérités à quiconque. Aujourd’hui, nous assistons à un climat social où la peur est visible partout au Sénégal. Autorités, journalistes, politiques, homme d’affaires, intellectuels, société civile, personnalités religieuses et coutumières, bref tout le monde, à l’exception de quelques rares sénégalais, s’abstient de dénoncer ce qui est entrain de se passer, de peur d’être agressé verbalement, ou physiquement, ou même mettre sa famille et ses proches en danger.
C’est inacceptable que la peur règne partout !
Cheikh Yérim Seck est tout simplement un homme courageux. Winston Churchill disait : » En temps de guerre, la vérité est si précieuse qu’elle devrait toujours être protégée par un rempart de mensonges ».
Cheikh Yérim Seck, à l’image de Malick Sy et quelques rares sénégalais dérogent à cette règle.
Il n’a peur de rien, et n’a pas froid aux yeux. Même s’il ne saurait prétendre détenir le monopole de la vérité, il dit ce qu’il pense sans aucune contrainte quand il défend ses convictions. Franchement c’est la posture que tout croyant devrait adopter car nul ne peut exercer une force envers autrui si ce n’est grâce à la volonté divine.
Cheikh Yérim a raison de dire qu’aucune cause ne peut justifier ce qui se passe actuellement au Sénégal. De quoi avons-nous peur ? Avoir peur d’un mortel est un acte abominable.
Seul Dieu peut décider de ce qui advienne.
Rappelons nous chers croyants , musulmans comme chrétiens, que l’homme en tant que calif de son créateur sur terre, est plus ce qu’il sera plutôt ce qu’il est. C’est un être à devenir. Son essence c’est qu’il n’est pas essence.
Alors ne le jugeons point par rapport à ce qu’il est mais par rapport à ce qu’il voudrait qu’il soit. Ne cherchons pas de protection auprès d’un mortel mais plutôt auprès de Dieu , l’ Unique Protecteur… Du courage Cheikh Yérim Seck.
Vive le Sénégal
Vive la Paix.
Que Dieu nous protège de tout mal.
Amen.
Boukary Diakhaté
Inspecteur de l’éducation
TRACT (Tract.sn)