A la découverte de l’artiste El Hadji Diédhiou alias Baba: Le rêve de footballeur brisé par un ‘Car rapide’

Tract – Son rêve de devenir footballeur a été brisé par un accident de «Car rapide». Finalement, El Hadji Diédhiou alias Baba est devenu un artiste multitâche. Le jeune artiste photographe vidéaste immortalise, sans restriction, chacune de ses émotions, afin d’interpréter et de restituer des scènes de vie quotidienne. 

 

«L’homme propose, Dieu dispose», dit l’adage. Une vérité qui s’applique à El Hadji Samba Diédhiou dont le plus grand rêve était de devenir un très grand footballeur. Hélas, ce fameux rêve a été brisé par un accident de la route. Un «Car rapide» y a mis un terme, emportant également la vie de son meilleur ami, qui a succombé sur le coup. Plus chanceux, celui qui se fait appeler Baba, a survécu à ce drame. Mais il a dû subir six opérations et est resté cloué à un lit d’hôpital durant 4 mois. Cependant, par la grâce du Seigneur, ce jeune de teint noir, taille svelte, s’en est sorti.

Le miraculé a donc décidé de poursuivre sa vie sur un autre chemin. Baba Diédhiou, de son nom de scène, est en effet devenu un artiste pluridisciplinaire. Il a plusieurs cordes à son arc. Le jeune homme est photographe, vidéaste, réalisateur de films, professeur de conception, publicitaire à l’Ecole nationale des beaux-arts de Dakar et également agent du Centre culturel Blaise Senghor où il est dans la cellule de communication.

Toutes ces casquettes reposent sur ses frêles épaules, mais le natif de Silinkine, en Casamance, se voit capable de les gérer. «C’est juste une question de temps et d’organisation. Chaque chose en son temps. J’avoue que c’est difficile de gérer toutes ces tâches. Quand l’envie de partager ton savoir-faire est là, ça devient plus qu’un travail ou un métier. Quand on est passionné, on se rend même pas compte de la fatigue», lâche l’homme aux «12 métiers». Rien ne lui destinait dans le jardin artistique. En effet, après avoir guéri des séquelles de son accident, le vidéaste avait même repris le football. «Mais j’ai senti et j’ai su que je ne pouvais plus être footballeur professionnel après avoir rechuté», s’est-il résigner. C’est par la suite qu’il a repris ses études en choisissant le domaine du multimédia. Il est sorti comme graphiste.

«Défendre les couleurs de ma nation avec mon appareil photo»

 «J’ai eu la chance de travailler très tôt dans les agences de communication où j’ai appris à pratiquer facilement dans le tas. Ainsi, le fameux destin s’est tourné vers la photographie», explique Diédhiou, avant de relater comment il est venu à la    photographie. Car, il est sorti de l’école comme graphiste, mais l’amour de la photographie l’a dominé. Il a commencé à fréquenter les expositions grâce à un ami. De fil en aiguille, il a eu à participer à plusieurs expositions nationales et internationales. Mais celles qui l’ont le plus marqué, c’est celles de 2022. «J’ai senti que c’est le fruit d’un travail de recherche, de réflexion poussée et d’échange avec les galeristes et commissaires. Je peux dire aussi qu’en 2022, c’est la Biennale qui est passée par là, avec Africa la renaissance, avec Artkelen. Cette galeriste a cru en moi et m’a choisi. La galerie nationale est l’autre défi.

Elle parlait de l’environnement. Et récemment, il y a eu cette exposition faite au Musée des civilisations noires, à la galerie de l’incivisme, avec des thèmes engagés», renseigne le réalisateur. Entre temps, il a fait des études dans des écoles d’arts comme le Centre internationale des arts contemporains de Dakar (Ciac). Baba ne s’est pas arrêté en si bon chemin, car il a étudié aussi dans une école d’art visuel au Maroc.

«J’ai obtenu    récemment mon certificat de digital marketing», se glorifie-t-il, avant de faire une analyse de la photographie d’aujourd’hui, c’est-à-dire sous  l’ère du numérique. «Grâce à notre œil photographique, nous croisons les modes pour illustrer la rencontre certaine d’hier et d’aujourd’hui. De la mémoire, dans le présent, grâce au passé. Hier et aujourd’hui, le passé et le présent», explique-t-il. Invité aux 9ème Jeux de la Francophonie (du 26 juillet au 6 août 2024) à Kinshasa, il se dit fier. «Juste une grande satisfaction.

Franchement, ce n’est pas donné à n’importe qui, car je n’étais pas le seul candidat à avoir déposé son dossier. Il ne faut pas oublier qu’il y avait une présélection avant la sélection finale. Alors, si on m’a choisi pour représenter mon pays en catégorie photographie, c’est un grand honneur pour moi. Je rends grâce à Dieu et seul le travail paie», souligne-t-il. Baba conclut avec un large sourire : «Et si je pense qu’il y avait un moment où je rêvais de devenir footballeur et de porter le maillot du Sénégal pour défendre les couleurs de ma nation, je rigole en me disant que ce rêve est devenu réalité, car je vais défendre les couleurs de ma nation avec mon appareil photo.»

Tract avec Besbi