Tract-Dans un document rendu public ce dimanche 09 juillet, le procureur de la République près le tribunal Grande instance de Mbour a livré les résultats de l’autopsie effectuée sur la dépouille du jeune militant de Pastef, Ousmane Dia, décédé vendredi alors qu’il était incarcéré à la prison de Mbour après les événements de début juin.
Les conclusions du légiste
« Dans son rapport, en faisant le commémoratif des événements, il a posé le tableau clinique d’Ousmane Dia en rappelant qu’il serait épileptique connu et suivi sous traitement, il aurait fait des crises convulsives la veille et le matin vers 07 heures dans la Maison d’arrêt et de correction de Mbour. Le constat de décès a été fait aux urgences à 08 heures 20 minutes. L’examen externe a mis en évidence l’intégrité physique du défunt, en dehors d’une plaie de 02 cm de diamètre en voie de cicatrisation située au niveau du 1/3 supérieur de la face antérieure de la cuisse gauche, aucune lésion traumatique externe récente (plaie, luxation, fracture) n’a été constatée », révèle le Procureur.
Qui ajoute que l’examen interne a aussi mis en évidence, pour l’essentiel, une intégrité des organes internes excepté les poumons qui présentaient un aspect pouvant amener à penser valablement que le défunt avait une affection pulmonaire.
« Le légiste a conclu que le processus du décès est une hypoxie sévère et que la mort est liée à une détresse respiratoire aigüe. Dès réception du rapport d’autopsie, nous avons convié à notre bureau les parents du défunt, en l’occurrence son oncle maternel et deux de ses frères dont celui qui avait assisté aux opérations d’autopsie, accompagné de leur avocat maitre Abdoulaye Tall, pour leur en donner la teneur tout en leur notifiant leur droit de le contester ou de solliciter une contre-expertise avant toute délivrance du corps. Après concertation hors notre présence, ils sont revenus pour dire qu’ils acquiescent entièrement aux conclusions du rapport. Ainsi, nous avons signé le certificat aux fins d’inhumation du corps », indique le document du parquet.
Les prévisions du Procureur sur la détention de Ousmane Dia
Le procureur de la République a tenu à rappeler que le jeune Ousmane Dia avait été interpellé à l’issue de l’enquête ouverte sur l’affaire dite des manifestants de Nguékokh. Les manifestants avaient pris pour cible la brigade de gendarmerie de ladite localité, le 30 mai 2023.
« Ce jour, vers 23h 30mn, en marge du procès opposant le leader politique Ousmane Sonko à la dame Adji Sarr, des centaines de jeunes de Nguékokh ont barré la route nationale n°1 à l’aide de pneus brûlés et de barricades. Les gendarmes intervenus sur les lieux pour faire cesser les troubles se sont heurtés à une farouche résistance des manifestants qui les ont repoussés jusque dans l’enceinte de la brigade, située à quelque mètres de la route nationale où ils les ont attaqués avec de jets de projectiles, ont caillassé leur véhicule de dotation avant de tenter de mettre le feu à la brigade », a expliqué le Procureur.
Elias Abdoulaye Diop ajoute que les gendarmes ont fini par faire usage de leurs armes de service pour repousser les assaillants. Ousmane Dia qui était vraisemblablement présent aux manifestations, en est ressorti blessé, probablement atteint par un projectile à la jambe gauche.
« Identifié, il sera, après des soins reçus au niveau de l’hôpital de Mbour, arrêté le 26 juin 2023 puis déféré au parquet. Il sera inculpé pour les faits sus évoqués et placé sous mandat de dépôt. Ainsi son décès, survenu une dizaine de jours après son incarcération, pouvait être, à priori, mis en lien avec sa blessure lors des affrontements », a indiqué le Procureur.
Pour rappel, le député Guy Marius Sagna et le FRAPP ont souligné vendredi en annonçant le décès de Ousmane Dia que ce dernier souffrait d’une épilepsie et que ses avocats avaient présenté aux autorités judiciaires un certificat médical attestant que son état de santé était incompatible avec le milieu carcéral. Mais que malgré tout, le défunt a été retenu dans les liens de la détention.
En outre, Elias Abdoulaye Diop rappelle et assure à l’opinion publique, que la justice est exercée en toute plénitude telle que prévue par le code de procédure pénale qui veille au respect de la loi, devant qui, tous les citoyens sont égaux.
Il conclut : « Ainsi, nous nous reconnaissons le devoir de poursuivre les enquêtes sur les manifestations violentes en lien avec le procès sus évoqué, afin d’en situer toutes les responsabilités pénales de quelque bord qu’elles se trouvent ».