(Tract)- Le parvis du Centre culturel Blaise Senghor de Dakar a refusé du monde, vendredi soir où les belles paroles, les jeux de mots ont fusé de partout, agrémentés avec de la musique sérère de Gérald Ndiaye. Quoi de plus normal, c’était une soirée dédiée à la poésie, la cérémonie de présentation et de dédicace du recueil de poèmes «Peuple de l’eau» de Issa Damaan Sarr, vainqueur de la 2e édition «Prix Ibrahima Sall».
Ce recueil poétique édité par Al Faruq/Jimsaan, scindé en 80 pages, est bien structuré à travers des thématiques qui touchent à l’eau. Dès l’entame de l’ouvrage, il parle du «peuple des Îles du Saloum». Le jury se dit séduit par «Fleur sur flotte», entre autres, qui en dit long sur ce terroir si cher à l’auteur. «Je remercie ce peuple de l’eau qui m’a tout donné», a-t-il dit. Dans «Palabre de pirogues» à la page 29, l’auteur veut montrer que chez les Niominka la pirogue est un moyen de locomotion par excellence, et non juste un moyen de travail. Mais c’est surtout un membre à part entière d’une famille ou de la communauté du peuple de l’eau. «Ici, la pirogue n’est pas juste personnifiée.
Il y a un baptême qu’on fait à la nouvelle pirogue, il y a des libations au large de Sangomar», explique-t-il. En effet, pour lui, le motif de la pirogue c’est pour ramener le rapport que le Niominka avec ce qu’on considère comme outil de travail, le rapport sacralisé entre les choses qui l’entourent, c’est-à-dire son environnement. «Donc, la pirogue n’est pas juste un sculpteur en bois ou un outil de travail. Mais elle est membre entière de la communauté», rappelle-t-il.
Issa Daman Sarr est natif de l’île de Niodior, son recueil de poèmes «Peuple de l’eau» est une façon pour lui d’exprimer sa reconnaissance en vers ce terroir mais également de faire couvrir les Îles du Saloum sur une autre facette. Cette cérémonie de dédicace est une occasion pour lancer officiellement la 3e édition du concours de poésie «Prix Ibrahima Sall» dédié aux jeunes auteurs qui n’ont pas encore publié dans une maison d’édition.
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