Les suicides occupent de plus en plus d’espace dans les colonnes des journaux. Rien que ce vendredi 17 mai, trois cas ont été rapportés par les médias. Gorgui Sarr, père de six enfants s’est suicidé au quartier Ndayanne de Diourbel. Téya Cissé, une immigrée, a été retrouvée pendue à un arbre dans son domicile familial au quartier Guinaw-Rail de Louga.
À ces deux suicides s’ajoute celui du Frère Cerile Moma de la congrégation Saint-Jean de Dieu, qui s’est donné la mort, pour, dit-on, échapper à une divulgation de sa prétendue idylle secrète avec certaine Jeanne Pauline Dionne.
Pourquoi tant de suicides ? C’est la question posée à la psychologue clinicienne Yaye Fatou Diagne. Selon la spécialiste, le suicide est la plupart du temps lié à une dépression. Laquelle survient à partir du moment où la personne ne se sent pas utile ni pour elle ni pour sa société.
« Le suicidaire se dit : ‘Je suis un fardeau pour les autres’. C’est ce sentiment de culpabilité qui le pousse à passer à l’acte pour éliminer son existence », tranche la psychologue.
Le suicide est difficile à prévenir. La personne qui s’apprête à mettre fin à sa vie se renferme sur lui-même, sans rien laisser transparaître sur son intention de se donner la mort.
« La personne s’enferme, n’a envie de rien, ne se fâche pas, ne manifeste pas ses sentiments. On ne peut pas savoir s’il est content ou ne l’est pas. C’est un retrait sur soi-même », décrypte Dr Yaye Fatou Diagne.
La psychologue ajoute : « Quand une personne s’enferme sur elle-même ou verse dans la religion, on dit qu’il est pieux alors qu’il est en train de se préparer. On le valorise religieusement alors que la personne est en danger par rapport à elle-même. »
En cause ? « On vit dans une société qui n’est pas très solidaire, pointe Yaye Fatou Diagne. Les gens se délectent facilement des malheurs des autres. Cela fait que certains ont peur de se confier pour qu’on ne se moque pas d’eux ou qu’on ne les juge pas. »