Yasmine Sweetlove a quasiment toujours vécu en Afrique. Installée au Sénégal depuis près de 20 ans, photographe, elle a publié deux ouvrages : un livre sur les pêcheurs et un conte africain.
Née au Maroc, de nationalité belge, Yasmine Sweetlove a vécu dans plusieurs pays d’Afrique noire avant de s’installer au Sénégal à l’âge de 10 ans avec sa famille. Elle fera toute sa scolarité au Lycée Mermoz, avant de partir à Bruxelles pour faire des études de photographie. Mais elle revient rapidement au Sénégal, ayant du mal à s’habituer à la vie européenne et aux méthodes pédagogiques de ses professeurs. Elle s’installe dans un cabanon sur l’île de Ngor et commence à faire de la photo. Elle suivra également un BTS de tourisme par correspondance, qui lui servira pour développer une activité dans ce secteur. Petit à petit, elle trace son chemin de photographe, en faisant des reportages en Mauritanie, dans le Sahara et surtout au Sénégal, notamment en Casamance. Au début des années 2000, elle rencontre Bernard et Catherine Desjeux, qui ont créé les Editions Grandvaux et qui ont déjà publié plusieurs ouvrages sur le Sénégal. Avec eux, elle décide de se lancer dans la réalisation d’un livre sur les pêcheurs du Sénégal.
Pour réaliser ce livre, Yasmine parcourt les principaux ports du Sénégal, de Saint-Louis à la Casamance. Elle est allée à la rencontre des pêcheurs et embarque le lecteur à la découverte de leurs conditions de vie. Le livre, « Pêcheurs du Sénégal » paraîtra en 2007 et sera préfacé par Christian Langlois. Marin dans l’âme, baroudeur invétéré de l’Afrique, et industriel dans le domaine de la pêche, celui-ci a offert à la jeune photographe sa connaissance et ses contacts dans le milieu de la pêche. Après ce livre, Yasmine poursuit son travail de photographe. Elle travaille pour différentes organisations telles que l’UNICEF ou Lux Dev et réalise régulièrement des expositions.
En 2014, elle publie un second livre, toujours avec les Editions Grandvaux, « Les sœurs Koumba « . Cette fois-ci, c’est un conte, écrit par Philippe Apack (son mari) et la mère de ce dernier, Marguerite Pissarello, une ancienne directrice d’école. Elle illustre ce conte avec des photos et des dessins. « Les contes, traditionnellement transmis par oral, ont tendance à se perdre, regrette-t-elle. C’est important, je trouve, de les mettre par écrit, pour pouvoir continuer à transmettre cet imaginaire africain ». Les sœurs Koumba raconte un voyage initiatique à travers la savane sénégalaise, les croyances animistes imprègnent le récit. « L’inspiration pour mes dessins et mes photos m’est venue lors de séjours parmi les ethnies Bédiks isolées des montagnes du sud-est du Sénégal », explique-t-elle.
Désormais installée sur la petite côte, Yasmine a d’autres projets éditoriaux en cours, dans la continuité de ses deux premiers, l’un autour de l’homme et la pêche qui emmènera le lecteur du Sud du Maroc au Sénégal, en passant par la Mauritanie, et le second, autour d’un nouveau conte africain.
Les deux livres de Yasmine Sweetlove sont disponibles à la librairie des 4 vents à Dakar, ou en ligne (Fnac…).
(Avec Le Petit Journal)