Le débat suscité par la récurrence des cas de viols et de meurtres au Sénégal a permis à certains acteurs de la société de réclamer le retour de la peine de mort. Si d’aucuns sont d’avis que seul les peines capitales seraient à même de décourager la commission de crimes et certains délits majeurs comme, entre autres, les viols, beaucoup d’autres prêchent son inutilité. L’église est de ceux-là qui n’entendent pas plaider le retour de la peine de mort. Dans la volonté de recueillir les avis des uns et des autres, un entretien téléphonique a eu lieu avec l’Abbé Alphonse B. Ndour, Curé de la paroisse Saint Paul de Grand-Yoff. Celui-ci d’appeler la résolution de ces meurtres par d’autres moyens que la peine de mort.
‘’Au Sénégal, on a aboli la peine de mort depuis 2004. C’est une avancée sur laquelle, justement, on ne devrait jamais revenir. Dans la Bible, Jésus Christ disait lui-même qu’il a été dit, dans le Chapitre 5 de Mathieu ‘’œil pour œil, dent pour dent’’. Et moi je vous dis, pardonnez à vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous persécutent. Vous savez, la réponse, à la violence, ce n’est pas la violence. La réponse à la violence, c’est l’amour. Quand vous répondez à la violence, par l’amour que vous pouvez distiller, les gens qui sont devant vous sont désemparés. Et c’est ce qui fait que le monde va changer. Mais quand vous répondez à la violence par la violence, nous rentrons dans un cercle infernal qui fera que nous ne ferons que l’affaire du diable et non l’affaire de Dieu. Il n’y a aucune religion qui puisse demander à ses fidèles de tuer au nom de Dieu. Parce que Dieu est amour. Dieu ne peut pas demander à d’autres de tuer justement pour assouvir une vengeance. Le sang appelle le sang. Et quand nous entrons dans cet engrenage de violence, nous ne ferons rien d’autre de plus que suivre la voie du diable. Et il faudrait qu’on sache, que l’on soit musulman ou chrétien, ce que Dieu demande c’est l’amour et la paix. Pas la vengeance’’, a dit le Curé.
Par rapport à la récurrence des violences notées au Sénégal, et dans le monde entier, l’église dit-il, prône une religion d’amour, de fraternité et de paix comme notre sauveur Jésus Christ nous l’a enseigné. Seulement, l’église n’est pas insensible à ces violences récurrentes, note-il. ‘’Bien sûr que cela nous alarme et nous émeut quand nous entendons parler de violence, de meurtre, d’autant plus que ce que nous sommes en train de professer, c’est une religion de paix, de justice et d’amour. Cela fait que quand nous entendons parler de ça (violence) nous sommes quelque peu bouleversés et émus, surtout par rapport à ces meurtres et violences’’.
Pour l’homme d’église, ‘’dans ce mois saint du Ramadan où nos frères musulmans vivent un instant de communion particulier avec Dieu, nous devons faire tout notre possible pour pouvoir mieux vivre en adéquation avec ce que Dieu a prévu pour le monde. Ce, malgré nos faiblesses humaines. Et ce que Dieu a prévu pour le monde, en le créant, c’est que nous puissions vivre à son image et à sa ressemblance’’, a-t-il confié.