‘Moins de dockers, mieux de dockers’ ( Mohamed Abdoulaye Diop, Président du SATS )

Tract-   Le président du Syndicat des  Auxiliaires de Transport du Sénégal (SATS), Mohamed Abdoulaye Diop,  était aujourd’hui au Pullman Téranga pour présider leur JPO (Journée Portes Ouvertes ), consacrée à des échanges , discussions, réflexions ( y compris une table- ronde) et à des célébrations ( dont une remise de cartes de Couverture Maladie Universellle, une remise de plaque et une minute de silence à l’honneur des disparus ) , autour du théme sur l’adaptation et les mutations du secteur du métier de docker.

Dans son discours le Président , a notamment déclaré :  »Au SATS, nous nous félicitons des nombreux acquis : aujourd’hui, ce sont des logements, des moyens de transport, une  dynamique exemplaire. Mais, comme toute organisation, nous nous sommes posé la question par rapport aux enjeux et au défis du futur. Pour voir comment nous allons nous transformer pour accompagné l’ émergence socio-économique du Sénégal. La mutation du secteur portuaire touche l’ensemble du monde. Aujourd’hui? on parle de l’intelligence artificielle ,de robotisation . Le Sénégal est dans la modernisation avec le TER et le BRT est notre pays et à la pointe des innovations dans le secteur portuaire avec les ports de Ndayane, de Bargny et de Dakar, qui va se transformer : demain, on aura  »moins de dockers, mais mieux de dockers », pour paraphraser le Président Abdou Diouf qui parlait de  »moins d’Etat, mieux d’Etat ».

Le Président du SATS, par ailleurs Directeur Général d’AGL Sénégal (Africa Global Logistics) milite pour que les textes régissant le métier de docker soient adaptés aux mutations du secteur, soulignant que les ouvriers portuaires doivent être appuyés pour qu’ils puissent se reconvertir dans de nouveaux métiers en profitant des opportunités de l’exploitation pétrolière par exemple.

« Le décret 94-814 du 30 juillet 1994 organise le métier des dockers avec des plages horaires, certaines dispositions datent d’il y a 29 ans, mais aujourd’hui, les armateurs qui ont un bateau veulent un travail à flux continu, donc on a besoin de nous arrimer à ces nouvelles réalités », a-t-il dit, mercredi, à l’ouverture d’une journée « portes ouvertes » du syndicat qu’il dirige.

« Ce texte a des acquis pour certains dockers, mais on a besoin d’évoluer pour nous arrimer à l’évolution de l’écosystème portuaire et logistique », a ajouté M. Diop, en insistant sur la nécessité d’adapter la réglementation régissant le métier de docteur aux mutations que subissent les métiers portuaires et logistiques.

Cette journée « portes ouvertes » du Syndicat des auxiliaires de transport du Sénégal vise à faire découvrir les métiers portuaires et logistiques et engager une réflexion sur les changements liés à l’exercice des professions concernées.

L’objectif de cette manifestation consiste aussi à faire connaître le SATS, créé en 1995, en vue de mettre en exergue son impact dans l’écosystème portuaire.

« C’est l’occasion pour nous de mesurer le chemin parcouru depuis 28 ans, mais aussi nous nous sommes posé des questions par rapport aux enjeux et aux défis du futur, pour voir comment on peut se transformer, pour être plus efficace et accompagner l’émergence socio-économique du Sénégal », a relevé le président du SATS.

 »Un métier complexe, dans lequel il y a beaucoup de défis »

Cette journée « portes ouvertes » a permis d’instaurer un dialogue entre les acteurs du secteur pour échanger sur les mutations qui touchent ce domaine, relativement au thème retenu : »Le métier de docker à l’épreuve des différentes mutations ».

« Les mutations, au-delà du secteur portuaire, touchent l’ensemble du monde, [dans un contexte où l’on] parle d’intelligence artificielle, et malheureusement ou heureusement, ça touche notre secteur qui est à haute intensité de main d’œuvre », a-t-il indiqué.

Selon lui, les projets de construction des ports de Ndayane et de Bargny montrent que le Sénégal est inscrit dans « une dynamique de modernisation », à l’instar de ce qui se fait dans d’autres ports modernes de pays plus en avance dans ce domaine.

« La question, ce n’est pas de laisser tomber les dockers, mais de les aider à embrasser ces changements et à se convertir dans de nouveaux métiers qui sont de nouvelles opportunités grâce au pétrole, aux mines et au secteur agro industriel », a fait savoir M. Diop.

La logistique, dit-il, est »un métier complexe, dans lequel il y a beaucoup de défis », « mais ensemble, notre rôle est de faire en sorte que les choses marchent », a-t-il soutenu, affirmant que le port constitue « une communauté » qui a toujours su trouver des solutions à ses problèmes.

Le public présent, composé d’acteurs du secteur portuaire, a échangé avec les panélistes. Les discussions ont tourné autour des risques de disparition du métier de docker en raison des nouvelles technologies, de l’évolution du métier de docker lié à la transformation de l’environnement de travail.

« Des questions pertinentes ont été posées et des experts de haut niveau ont fait des propositions. Nous allons nous en approprier et toucher les autorités pour qu’ensemble, nous puissions accompagner les dockers », a résumé le président du SATS.

Il estime que le développement économique du Sénégal ne doit pas laisser de côté des acteurs comme les dockers qui, dit-il, ont assuré la continuité logistique « dans les moments les plus difficiles », comme lors de la crise du COVID-19 ces deux trois dernières années.

Par Papa Ousmane Diagne, Tract, (avec agence)

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