Tract – Le Sénégal, sous la présidence de Macky Sall, a initié une métamorphose remarquable, marquant un virage stratégique dans sa trajectoire géoéconomique. Cette transformation, incarnée par la création du « Triangle de Prospérité » – composé du port de Ndayane, de l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD), et de la nouvelle ville de Diamniadio – symbolise une époque de développement économique et d’intégration régionale ambitieuse. En parallèle, le pays se prépare pour les élections présidentielles de 2024, un moment décisif pour l’avenir politique et démocratique du Sénégal.
Le mandat de Macky Sall est caractérisé par des avancées significatives en matière d’infrastructures et de développement économique. Le port de Ndayane, prévu pour devenir un centre névralgique du commerce maritime en Afrique de l’Ouest, et l’AIBD, reflétant l’aspiration du Sénégal à se positionner comme un hub aérien régional, sont des réalisations qui transforment l’économie nationale. La ville de Diamniadio, quant à elle, est un modèle d’urbanisme moderne, offrant des perspectives de croissance et d’innovation.
Par ailleurs, les projets de transport, tels que le Train Express Régional et le Bus Rapide Transit, ainsi que le développement des autoroutes à péage, ont remodelé la mobilité dans le pays, reflétant une approche progressiste du développement urbain.
Cependant, le bilan de Macky Sall n’est pas sans critiques, notamment en ce qui concerne la gestion des affaires politiques et judiciaires. Les controverses entourant les cas de figures politiques clés et les tensions occasionnelles ont soulevé des questions sur l’état de la démocratie et de la gouvernance au Sénégal.
Un bilan matériel exceptionnel
Au Sénégal, une nouvelle configuration géoéconomique prend forme, surnommée le « Triangle de Prospérité », composé du port de Ndayane, de l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD), et de la ville nouvelle de Diamniadio. Cette triangulation stratégique est un puissant levier de développement économique et d’intégration régionale.
Le Port de Ndayane : un Hub Maritime Emergent
Ce projet massif d’infrastructure portuaire, représente un des plus importants investissements privés dans l’histoire du Sénégal. Conçu pour alléger la congestion du Port Autonome de Dakar, il est destiné à devenir un hub maritime majeur en Afrique de l’Ouest. Situé à environ 50 kilomètres de Dakar, le port de Ndayane est adossé à une zone économique spéciale et connecté aux corridors économiques clés du pays, notamment l’aéroport de Blaise Diagne et la ville de Diamniadio. Ce nouveau port vise à augmenter significativement la capacité maritime du Sénégal, facilitant le commerce international et régional, et stimulant l’économie du pays.
L’Aéroport International Blaise Diagne : une Porte sur le Monde
L’AIBD, inauguré en 2017, est un jalon crucial dans l’ambition du Sénégal de devenir un centre aérien régional. Situé à proximité de Diamniadio, cet aéroport moderne offre des connexions aériennes améliorées tant pour le trafic passagers que pour le fret.
En plus de desservir des destinations multiples en Afrique et en Europe, l’AIBD a étendu ses liaisons vers les États-Unis, renforçant ainsi le positionnement international du Sénégal. L’AIBD joue un rôle clé dans le renforcement des liens commerciaux et touristiques, contribuant au rayonnement économique et culturel du Sénégal.
Diamniadio : Centre Urbain et Économique Innovant
Diamniadio, avec ses infrastructures modernes, est conçue pour être un modèle d’urbanisation durable et un centre économique dynamique. Elle allie zones résidentielles, commerciales, éducatives, et de loisirs, attirant investissements et talents.
La ville est stratégiquement positionnée pour bénéficier de la proximité de l’AIBD et du port de Ndayane, avec sa zone économique spéciale intégrée, formant ainsi avec ces dispositifs un triangle économique prometteur. L’interaction entre le port de Ndayane, l’AIBD, et Diamniadio crée une dynamique économique synergique, chacun de ces éléments se renforçant mutuellement.
Ce « Triangle de Prospérité » est envisagé non seulement comme un moteur de croissance pour le Sénégal mais aussi comme un catalyseur pour le développement régional en Afrique de l’Ouest. Cette trinité stratégique façonne l’avenir économique du Sénégal et transforme le pays en un carrefour d’activités commerciales, logistiques et urbaines.
En outre, sous la présidence de Macky Sall, le Sénégal a connu une révolution dans sa mobilité urbaine et régionale, illustrée par le déploiement de projets d’infrastructures de transport de dernière génération. Ces initiatives ont non seulement amélioré la connectivité à travers le pays mais ont aussi posé les bases d’un développement économique et social plus intégré.
Train Express Régional (TER) : Un Pas vers la Modernité
Dans les rues animées de Dakar, un air de changement souffle. Là où jadis régnait la cacophonie des klaxons et la lenteur des embouteillages, le Train Express Régional (TER) trace désormais son chemin, tel un symbole de modernité et d’efficacité. Inauguré sous la présidence de Macky Sall, ce projet ambitieux se révèle être bien plus qu’une simple ligne ferroviaire. C’est le cœur d’une transformation profonde des infrastructures de transport au Sénégal.
Avec ses 15 trains Coradia Alstom, le TER incarne une révolution dans les transports urbains. Reliant la capitale Dakar à la nouvelle ville de Diamniadio, cette ligne de 55 km offre aux citoyens une alternative rapide et confortable, tranchant avec les traditionnels embouteillages urbains. Ce n’est pas seulement un gain de temps pour les voyageurs ; c’est une métamorphose de la perception de la mobilité urbaine au Sénégal.
Mais le TER n’est que la pointe de l’iceberg.
Bus Rapide Transit (BRT) : Redéfinir le Transport Urbain
Le BRT, avec sa voie dédiée reliant Guédiawaye à Dakar, apporte une solution innovante aux défis de mobilité urbaine. Ce système vise à réduire les temps de trajet et à offrir un service de transport public plus fiable et efficient. Le projet de Bus Rapid Transit (BRT) à Dakar est une initiative majeure visant à améliorer le système de transport public de la capitale sénégalaise. Ce projet va relier Dakar à Guédiawaye sur une voie dédiée, avec une estimation de 300 000 passagers transportés par jour. Cette initiative vise à offrir une alternative de transport plus efficace et moins coûteuse comparée à la construction d’un tramway.
Le BRT promet de réduire considérablement le temps de trajet entre Guédiawaye et Dakar, passant de 90 minutes à seulement 45 minutes pour couvrir une distance de 18,3 km. Ce mode de transport a le potentiel de transformer radicalement le transport de masse à Dakar, contribuant au désenclavement de plusieurs zones et à l’amélioration de la mobilité urbaine.
Actuellement, le secteur des transports à Dakar est largement dominé par des moyens de transport collectifs peu efficaces et polluants tels que Dakar Dem Dikk, les minibus Aftu (TATA), les cars rapides, les ndiaga ndiaye, et les taxis clandos. Pallier la désorganisation et le défaut de fiabilité de ces moyens qui assurent 80% des transports motorisés est l’ambition affichée du projet de BRT.
Financé à hauteur de 457 millions d’euros, l’impact du BRT sur le quotidien des habitants de Dakar sera significatif, en améliorant l’efficacité des déplacements, en réduisant la pollution et en contribuant à une meilleure organisation du secteur des transports en commun. Ce projet est un pas en avant vers une mobilité urbaine plus moderne et durable pour la capitale sénégalaise.
Autoroutes à Péage : Connecter le Cœur du Sénégal
Les autoroutes à péage, qui se déploient jusqu’à Kaolack et relient Touba à Dakar, représentent une amélioration significative de l’infrastructure routière. Elles offrent des axes rapides et sécurisés, facilitant l’accès aux régions du nord, telles que Matam, Saint-Louis, Richard Toll et Podor.
L’administration Sall a également entrepris une vaste campagne de développement routier, changeant le visage de la nation. Plus de 3.328 km de routes ont été construites ou rénovées, tissant un réseau qui relie les villes et les villages, facilitant le commerce et améliorant la vie quotidienne des Sénégalais. Ces routes sont les artères d’une économie en plein essor, transportant non seulement des personnes mais aussi des opportunités et des rêves.
Les Grands Trains du Sénégal : Vers une Renaissance Ferroviaire
Les tests des grands trains sur une voie ferrée à grand écartement lors d’événements religieux majeurs tels que le Magal de Touba et la Gamou de Tivaouane démontrent l’ambition de revitaliser le transport ferroviaire au Sénégal.
L’objectif final est de créer une ligne ferroviaire reliant Tambacounda et de ressusciter la route historique Dakar-Bamako, renforçant ainsi les liens économiques et culturels avec le Mali.
Air Sénégal, l’envol du pavillon national
Air Sénégal, lancée en 2018, représente l’une des réalisations les plus symboliques du bilan matériel du président Macky Sall. Conçue comme un élément clé du Plan Sénégal Émergent (PSE), la compagnie aérienne a rapidement établi sa présence tant sur le continent africain qu’en Europe.
Après près de quatre ans d’opérations, Air Sénégal dessert une quinzaine de destinations, avec une flotte de huit avions. L’expansion prévue de cette flotte, incluant l’acquisition de huit moyen-courriers A220 pour un investissement de plus de 730 millions d’euros, témoigne d’une ambition croissante. L’objectif fixé pour 2021 était de transporter 550 000 passagers, et la compagnie a ouvert sept nouvelles destinations, dont Milan, Lyon, Cotonou, Douala, et Libreville. En ajoutant deux vols hebdomadaires vers les États-Unis (JFK et Baltimore), exploités en Airbus A330-900, Air Sénégal est devenue la cinquième compagnie africaine à proposer des vols directs vers les États-Unis.
Le modèle économique d’Air Sénégal repose sur une complémentarité stratégique avec l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) ainsi que les 13 autres aéroports régionaux du pays, visant à développer un marché intérieur attractif. Cependant, une interrogation persiste quant à la capacité de l’État sénégalais à soutenir le rythme des investissements nécessaires au fonctionnement et à l’expansion d’une compagnie aérienne.
Cette expansion ambitieuse d’Air Sénégal s’inscrit dans une stratégie plus large de développement économique et d’amélioration des infrastructures de transport au Sénégal, mais elle soulève également des questions sur la durabilité financière et la gestion des ressources dans un secteur aussi compétitif et exigeant que l’aviation.
Ces projets de transport ne sont pas seulement des réalisations techniques ; ils sont le reflet d’une vision visant à transformer radicalement la manière dont les gens et les biens se déplacent à travers le Sénégal. Ils témoignent de l’ambition du président Sall de créer une infrastructure de transport moderne et efficace, au service d’une économie en pleine croissance et d’une société en mouvement.
L’impact économique de ces projets est palpable. En renforçant l’intégration nationale, ces infrastructures ont également contribué à l’unification du pays, rapprochant les communautés et favorisant un sentiment d’appartenance nationale.
La politique sociale et l’éducation : de grandes raisons de se réjouir
Toujours, au chapitre des projets structurants, le volet social et éducatif figure en bonne place dans le bilan matériel du premier président du Sénégal indépendant né après les indépendances.
Dans les corridors lumineux de l’hôpital de Touba, l’un des nouveaux établissements sanitaires du Sénégal, les progrès en matière de soins de santé sont palpables. Des hôpitaux modernes ont vu le jour dans des villes clés, tels que Sédhiou, Kaffrine, et Kédougou. Leur construction, avec des équipements de pointe, a contribué à réduire les déséquilibres régionaux en matière de soins de santé et a amélioré la qualité globale des services médicaux.
Dans cet ordre d’idée, huit nouveaux centres de dialyse ont fait faire au plateau technique national un pas important vers la décentralisation des soins de santé, offrant un soulagement vital aux patients souffrant d’insuffisance rénale. Il s’y ajoute l’acquisition de matériel médical moderne – 16 scanners, 14 appareils de mammographie, et d’autres équipements essentiels – relevant de la sorte de façon significative le plateau technique et la qualité des soins.
Le recrutement de 2.000 professionnels de santé, à tous les niveaux de la pyramide des soins, témoigne de l’effort pour améliorer l’offre de services de santé. Ce renforcement des effectifs est crucial pour répondre aux besoins croissants de la population.
Sous la présidence de Macky Sall, la Couverture Maladie Universelle (CMU) a été étendue, offrant une assurance santé à des millions de citoyens. Les initiatives « Jegesi naa » et « Yeksi naa », lancées pour réduire le taux de rupture des médicaments et diminuer le coût des traitements, sont des exemples concrets de l’engagement envers l’accès aux soins.
La prise en charge gratuite de millions d’enfants, de personnes âgées, et de femmes enceintes, ainsi que l’identification et le soutien de plus de 20.000 personnes vulnérables, témoignent d’une volonté d’assurer une couverture sanitaire universelle. La distribution de plus de 45.000 Cartes d’Égalité des Chances et l’amélioration des services d’action sociale renforcent le soutien aux personnes les plus vulnérables notamment les personnes âgées et celles vivant avec un handicap.
L’introduction d’une pension minimale de retraite et la réforme des régimes de retraite prévues sont des mesures qui visent à améliorer le système de sécurité sociale, assurant ainsi un avenir plus sûr pour tous les Sénégalais.
Ces avancées en matière sociale et sanitaire au Sénégal ne sont pas seulement des chiffres ou des infrastructures ; elles représentent une véritable transformation sociale, où la santé devient un droit accessible à tous.
En parallèle, l’investissement dans l’éducation a été substantiel. Le budget de l’enseignement supérieur a considérablement augmenté, passant de 117 milliards de francs CFA en 2012 à environ 241 milliards en 2022. Cette hausse budgétaire s’est traduite par la construction et la rénovation d’infrastructures éducatives, notamment à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, dont le nombre de lits (8000) a doublé la capacité d’accueil. L’Université Assane Seck de Ziguinchor, ainsi que par la création de nouvelles institutions telles que l’Université du Sine-Saloum El Hadj Ibrahima Niass.
Un petit pays, par la géographie, un titan par la diplomatie
Le magistère de Macky Sall a été marqué par une dynamique de diplomatie active, redéfinissant la position du Sénégal non seulement au niveau régional mais aussi sur la scène internationale.
La montée en puissance du Sénégal dans des organisations comme l’Union Africaine a été l’un des faits marquants de la décade passée. La résolution de la crise gambienne, sans effusion de sang, la construction du pont sur le fleuve Gambie, le rôle de premier plan joué par Macky Sall dans la crise burkinabé de 2015, l’activisme au service des institutions multilatérales régionales telles que la CEDEAO ainsi que celle continentale, l’Union Africaine, à la tête de laquelle Macky a servi l’Afrique en obtenant la levée de l’embargo sur les céréales et le plaidoyeren faveur d’un siège permanent pour l’Afrique au Conseil de sécurité des Nations Unies, entre autres. Cette participation accrue a permis au pays de jouer un rôle central dans les décisions et les initiatives clés, contribuant ainsi à façonner l’avenir du continent africain.
Mais cette ascension diplomatique n’est que la partie visible d’un changement plus profond et significatif. Dans un contexte régional souvent agité, le Sénégal, sous la houlette de Macky Sall, a brillé comme un exemple de stabilité et de sécurité. Les efforts conséquents déployés pour pacifier des zones conflictuelles, telles que la Casamance, témoignent de la réussite des politiques de sécurité et de développement social mises en œuvre par le gouvernement. Ces initiatives ont non seulement contribué à la réduction des tensions mais ont également favorisé le développement économique et social de la région.
La démocratie et ses mesures d’approfondissement : un bilan mitigé
En outre, la gouvernance de Macky Sall a été marquée par des avancées notables en matière de démocratie. Les réformes électorales, notamment l’introduction de l’élection directe des maires, au suffrage universel ; le parrainage aussi qui a contribué à rationaliser le nombre de candidatures avant de se réformer, sur la base de larges concertations dénommées dialogues nationaux. En moyenne tous les 2 ans et demi, et systématiquement au sortir des élections, le Président a appelé son opposition mais aussi les différentes composantes de la nation à se retrouver pour discuter, échanger et construire des consensus forts. De 2012 à 2023, le Sénégal a été le théâtre de multiples dialogues politiques, reflétant une culture de dialogue bien ancrée, qui a joué un rôle crucial dans la préservation de sa stabilité démocratique. Ces dialogues, instaurés comme tradition politique, ont été essentiels pour réguler les tensions politiques et électorales et pour faciliter les alternances présidentielles, notamment en 2000 et 2012.
Sous la présidence de Macky Sall, le dialogue politique a été réaffirmé comme un outil important pour gérer les crises politiques et construire un consensus sur les principaux problèmes auxquels le pays est confronté. En 2019, après les élections controversées de février, le président Sall a lancé un appel au dialogue politique. Ce dialogue vise à inclure non seulement les partis politiques au pouvoir et l’opposition, mais aussi la société civile, les religieux, les chefs coutumiers et d’autres acteurs sociaux, afin de créer un débat ouvert sur des questions politiques et juridiques clés.
Cependant, ce dialogue n’est pas sans défis. Malgré l’accent mis sur l’inclusivité, certains partis de l’opposition ont boycotté le processus, appelant à élargir l’agenda du dialogue national et posant d’autres conditions préalables à leur participation. Les préoccupations soulevées comprennent la libération des prisonniers politiques, le retour des exilés politiques, et les inquiétudes autour d’un éventuel troisième mandat présidentiel pour Macky Sall. La crédibilité et l’efficacité de la mise en œuvre des résultats du dialogue demeurent des enjeux majeurs pour tous les acteurs impliqués.
Cette période a également été marquée par des problèmes économiques et sociaux, comme l’inégalité de genre dans l’éducation, les disparités entre les régions côtières et l’intérieur du pays, et les défis liés au secteur informel massif. Malgré ces défis, le Sénégal a maintenu son engagement envers le dialogue politique comme moyen de résoudre les conflits et de promouvoir une démocratie inclusive.
C’est ce processus qui a débouché sur la propulsion à la tête du Conseil Economique Social et Environnemental du chef de l’opposition d’alors, Idrissa Seck, arrivé second à l’Élection Présidentielle de 2019. C’est aussi à ce mode de concertation démocratique que le Sénégal doit les réformes du mode de parrainage par exemple qui est passé de 100% citoyen à une palette d’options. Ainsi il est désormais loisible aux partis politiques disposant de députés à l’assemblée ou d’élus locaux de s’exonérer du parrainage citoyen. Cette mesure est une forme de reconnaissance de la légitimité des partis politiques sur les indépendants et qui, sans rentrer dans des querelles d’école, est conforme à la tradition électorale du Sénégal, depuis l’adoption du code consensuel de 1992 dit « Kéba Mbaye ».
L’inclusion des candidats malheureux du Parti Démocratique Sénégalais et de Taxawu Senegal, Karim Wade et Khalifa Sall en découle.
Le projet de loi qui a consacré la réintégration de ces deux candidats dans la course à la présidentielle a été immédiatement suivi d’une déclaration historique du Président sortant : Il ne participera pas aux élections de 2024, malgré le fait que la « Constitution lui en donne le droit », s’empresse-t-il d’ajouter dans la même déclaration. Par cette décision, Macky Sall a accru son prestige personnel à travers le monde tout en confirmant le statut de géant démocratique du pays en Afrique et dans le monde.
La faillite de l’État de Droit ?
Concernant le bilan immatériel, les critiques les plus acerbes viennent des contempteurs du régime actuel. Cette catégorie mêle, indistinctement, des journalistes et des chroniqueurs, des politiciens des partis d’opposition, des membres de la société civile, entre autres. Ces derniers évoquent, pour l’essentiel, les emprisonnements consécutifs aux troubles qui ont eu lieu, à plusieurs reprises depuis 2021 et justifié des dérapages qui n’ont de politique que la qualité des acteurs. Parce qu’il faut admettre que les actes qui sont l’objet de la plupart des poursuites, sont réprimés par le code pénal et constitutifs de multiples infractions et délits, de tous ordres.
Évidemment, les affaires Khalifa Sall et Karim Wade justifient les préventions d’une large part de l’opinion qui a tendance à voir dans les poursuites en cours, la main de l’Exécutif.
D’ailleurs, l’affaire centrale de l’année 2023, la mise sous mandat de dépôt du leader de l’opposition la plus radicale – ainsi que celle d’un nombre impressionnant de ses militants et sympathisants a permis de constater – paradoxalement – une plus grande implication des intellectuels en politique. Les tribunes des intellectuels, celle prenant le parti de Ousmane Sonko puis celle-réponse à la première, cristallisent les arguments pour ou contre l’effectivité de l’Etat de Droit.
La tribune des 104 dénonce le fait que les acteurs institutionnels, censés représenter et protéger les intérêts du peuple, se soumettent en réalité à la volonté du chef de l’Etat, qui concentre tous les pouvoirs et les utilise à son profit. Il s’agit d’une forme de féodalité, où le lien politique repose sur la fidélité personnelle et non sur la légalité. Le texte appelle à une dépersonnalisation du pouvoir, qui doit être exercé au nom de la nation et non d’un individu ou d’un groupe.
Les dernières décisions en faveur du leader de l’opposition ont mis à mal cette théorie.
L’Aube d’une Nouvelle Ère Politique
Alors que le Sénégal s’apprête à entrer dans une période électorale cruciale, l’héritage de Macky Sall et les réalisations de son administration seront mis à l’épreuve. Les élections de 2024 ne sont pas seulement un test pour le prochain leader du Sénégal, mais aussi un jalon pour évaluer la maturité démocratique du pays. Les choix faits par les électeurs et les décisions des futurs dirigeants détermineront si le Sénégal continuera sur la voie du progrès initiée par Macky Sall ou explorera de nouvelles directions pour réaliser son potentiel en tant que nation dynamique et prospère en Afrique de l’Ouest.
Maurice Coulibaly