(Tract) – ‘Manque de sérieux, racisme, ostracisme…’ , qualifient la situation de Sambangalou; projet piloté par la Française Vinci et frappé de 12 mois de retard. Tenu éloigné de la conduite dudit projet, le Sénégal voit ses entreprises ‘ trompées’ .
Basé sur une offre ECA, dit contrat phase, excluant toute forme de réclamation, ce marché a une première phase BPI, avec la Banque publique d’investissement français de 9 millions 999 mille euros, signée en 2018 avec le Sénégal et consistant à une étude du projet et une deuxième présentant l’offre de construction avec un forfait indiscutable.
L’argent remis, avec les documents réalisés par une entreprise chinoise qui, par manque de financement, n’avait pu exécuter le projet, Vinci, en juin 2022, a fait une offre de construction avec plan d’exécution et engagements clairs de 298 millions d’euros pour la partie génie civile, et 105 millions d’euros pour celle électro-mécanique. L’Etat du Sénégal s’est endetté auprès du Crédit Agricole en France pour monter le financement. Suite aux négociations signées le 2 décembre 2022, il était établi qu’au bout de 36 mois, après le closing financier, le barrage devait être construit avec une première tribune fonctionnelle, chargée de vendre l’électricité aux pays clients.
Et des recettes de cette vente, une partie irait à l’exploitation du barrage et l’essentiel mis dans un compte séquestre au profit du Gouvernement du Sénégal pour rembourser la dette. Entre le mois 36 et le mois 48, deux autres tribunes entreraient en fonctionnement, avec une puissance de 128 mégawatts. C’est dire que le modèle est fait de sorte que le Sénégal n’ait pas à puiser dans son budget propre pour payer la dette.
Dans le second engagement, le consortium, avant l’hivernage 2023, devait construire une dérivation du fleuve coupé en deux : une partie pour la construction du barrage, une autre pour le barrage. Ces deux engagements supposent une disponibilité de l’énergie au mois 46. Mais chaque mois de retard va réduire le temps de constitution du matelas financier du compte séquestre de l’Etat du Sénégal. Donc, le 25 juillet 2022, ils ont reçu l’avance de démarrage, soit 53 millions d’euros. Le Sénégal a donc respecté ses engagements et la convention de financement stipulait que 33% du marché soit donné à des entreprises sénégalaises. Le financement reçu, Vinci ne s’est pas mobilisé. Que non ! Et pire, ce fut le début de la bamboula : voyages, location d’avions avec Arc en Ciel, Transair, venue de plus d’une centaine de personnes logées dans des hôtels de luxe, fiesta, dénonce une source de Senego proche du dossier.
Aujourd’hui, plus d’un an après réception de l’avance de démarrage, aucun des ouvrages majeurs n’a été acté : aucune dérivation du fleuve, de même que le pont de la Gambie.
Sur le modèle de financement dit export, trois parts : une pour la France, une pour le Sénégal et une pour les pays tiers (de l’OMVG).
De petits contrats signés avec des entreprises, parfois de droit sénégalais et appartenant à des Libanais ou des compagnies marocaines inéligibles aux parts sus-citées ont alerté l’Etat du Sénégal qui, n’ayant reçu d’explications sur cette violation flagrante du contrat, a décidé de bloquer le financement.
Et après une farouche levée de boucliers médiatique, Ecotra et Sentra obligeront Vinci à signer quelques contrats avec un transporteur de ciment, avec Sentra pour continuer la base vie, mais aussi des engagements auprès de Ecotra qui a fait venir des employés. Et pour un volume de marché estimé à 50 millions d’euros, Ecotra a été flouée, car ne se voyant proposer que 8 millions d’euros qu’elle a refusé de signer.
Sentra avait un contrat pour la construction de 38 bâtiments, pour plus de 8 milliards et sera bloquée en essayant de renégocier. On lui rétorquera n’avoir besoin que de préfabriqués dont sera chargée la Marocaine Twoukas. Ce que Sentra va refuser. Le directeur du site, G. B. qui n’a jamais fait de barrages, une homme à la retraite qui est allée négocier à Sentra un avenant pour lui enlever une partie de son marché moyennant commission.
Sentra saisira l’Arcop qui lui a donné raison en fixant 15 jours à Vinci pour reprendre Sentra. Suite au refus de la Française, l’Arcop a saisi le ministère des Finances pour demander la suspension du financement pour le génie civil. Le même schéma a aussi marqué la construction d’un grand barrage Abdul Moumen, où Vinci a eu 25 mois de retard.
‘ Vinci n’a jamais fait de barrage, elle n’en a pas les compétences. Ce qui explique que la non-dérivation du fleuve. Ce projet de barrage de Samba Ngalou, c’est plus de 3 milliards de mètre cube d’eau, dont 20% au Sénégal et 80% en Guinée. En cas de rupture, d’accident, l’onde de choc emporte jusqu’à 800 km. C’est-à-dire de Kédougou, jusqu’à au moins Kaolack. Ils ont trompé tout le monde’ , a dénoncé notre source.
Quand Vinci a dit qu’elle avait 4 mois de retard, ‘ le vigilant ministre Amadou Moustapha Ba, qui a compris que quelque chose n’allait pas et qu’on allait vers la catastrophe a décelé le trompe-l’oeil de Vinci qui, le 15 février dernier, en réunion, et en complicité avec certaines autorités de l’Omvg, a fourni de faux chiffres. Ce 26 février 2024, un voyage de terrain avec des journalistes qui ne connaissent rien au projet, avec le haut commissaire de l’Omvg est prévu’ , selon notre source qui regrette ‘ un pâle maquillage des faits, au moment où tous les fournisseurs sont partis, dont Oryx, pour le pétrole, le transporteur de ciment (Csttao), et même Twoukas’ .
Face à cette volonté de ridiculiser les entreprises sénégalaises, prises sur la base d’offres et de validation de chantiers déjà faits, ‘ alors que les entreprises françaises, marocaines, ont eu des rétrocommissions en permanence’ , notre source sonne l’alerte, parlant même de rétrocommissions au bénéfice de responsables de l’Omvg.
Entre autres preuves de ‘ racisme ‘ de la part du Dg du site, soutient notre interlocuteur, le 25 décembre dernier, il a acheminé tous les Français dans un hôtel à Kédougou, juste pour une sortie récréative à coups de millions.
TRACT(Tract.sn)