Tract-Au nom de la lutte contre le « désordre urbain », Ibrahim Cissé Bacongo, le ministre gouverneur du district d’Abidjan vient d’interdire le commerce ambulant sur les grandes artères, la mendicité et l’usage des charrettes à bras. Notre correspondante à Abidjan a recueilli les réactions des populations concernées.
« C’est pas par plaisir qu’on vient risquer notre vie ici ! On le fait pour avoir de quoi manger ! » Les automobilistes ont pris l’habitude de voir ces silhouettes d’hommes et de femmes, de tout âge, parfois des enfants, slalomer entre les voitures et venir toquer aux fenêtres pour demander de l’argent. La mesure prise par les autorités d’interdire la mendicité « vise à assainir le cadre de vie des populations, à assurer davantage la sécurité des personnes et des biens, ainsi qu’une meilleure fluidité routière », selon les autorités.
La mendicité était déjà interdite depuis 2013, mais une tolérance s’était installée dans les faits. Le district autonome d’Abidjan a décidé d’y mettre fin et ces derniers jours, les contrôles policiers se sont intensifiés.
Aïcha mendie avec ses quatre enfants devant la mosquée d’Aghien, à Cocody. « On est devant la mosquée, on vient nous chasser », dit-elle simplement.
Les commerçants ambulants aussi sont concernés. Un petit groupe est réuni à un carrefour, ils présentent la marchandise étalée à leurs pieds. La benjamine du groupe, qui vend des citrons, se dit découragée. Non seulement les descentes de police sont devenues plus nombreuses, raconte-t-elle, mais les sanctions se sont alourdies.
La part de l’économie informelle en Côte d’Ivoire représente 51% du PIB et plus de 80% des activités économiques.