TRACT – L’appel au sérieux, à l’humilité, à la droiture, à la probité et à l’exemplarité lancé par le Président de la République Bassirou Diomaye Faye aux personnes travaillant dans les administrations nous a poussé à nous intéresser au milieu administratif.
Désirant savoir quelle appréciation les sénégalais ont sur les personnels administratifs à propos de la qualité d’accueil, de leur comportement, de leur attitude, de leur façon de traiter les gens, nous avons tendu le micro à des citoyens sénégalais qui n’ont pas manqué de nous raconter également leur mauvais souvenir dans les administrations.
Cheikh Bâ, 32 ans, partage avec nous son appréciation:
“Ce qu’on voit dans les administrations au Sénégal est inadmissible. Je ressens toujours de la peur à chaque fois que je dois partir dans les services publics à cause de la façon dont ils se comportent. La manière dont ils accueillent les gens, leur façon de nous parler, leur comportement sont trop arrogants et inhumains. Ce genre de comportement est plus fréquent chez les policiers, quand tu leur parles, ils te répondent avec un certain mépris, tu finis même par te demander si cet agent te déteste” a considéré M.Bâ.
Partageant avec nous un souvenir amère, in nous raconte:
“J’étais une fois parti dans un poste de police pour demander des renseignements parce que je voulais renouveler ma carte d’identité qui avait atteint la date d’expiration. Mais quand j’ai demandé au policier les jours auxquels ils recevaient pour le renouvellement de carte d’identité, il m’a répondu avec une voix trop basse et un visage fermé, je lui ai demandé de me répéter ce qu’il a dit parce que je n’avais pas bien entendu. Mais il m’a lancé un de ces regards avec un visage colérique sans me répondre et a continué à discuter avec ses collègues. J’étais rentré bredouille sans information tellement que j’étais découragé. On dirait qu’ils font leur travail juste pour se faire de l’argent et non pas par amour et pour rendre service en réalité », a jugé Cheikh Bâ.
Sur le même sujet, Omar Sokhna renchérit:
“Je ne peux pas dire combien de fois j’ai eu des altercations dans les services publics, surtout dans les mairies. Il n’y a pas une seule fois où je suis parti pour faire des extraits sans avoir vécu une situation qui finit par me pousser à perdre le contrôle”, a-t-il confié.
Puis de poursuivre :
“La dernière fois que j’ai eu un accrochage verbal à la mairie c’était pour une affaire de signature avec cachet. J’avais demandé une permission d’absence au niveau de notre service et la dame qui me faisait l’extrait m’avait demandé de revenir 48 heures après pour les récupérer, alors qu’il ne manquait qu’une signature au moment où celui qui devait les signer était là-bas. Imagine que je devais encore demander une permission pour juste aller récupérer des extraits. Elle allait me pousser à m’absenter à mon travail deux fois dans la semaine et je ne pouvais pas accepter une telle chose. Ils ne font pas leur travail correctement et ils veulent aussi pousser les autres à faire pareil”, a déploré Omar Sokhna.
Pour Alassane Sy “les administrations au Sénégal font tout sauf travailler”.
M. S’y donne une preuve basée sur une expérience qu’il a vécue:
“J’ai été une fois dans une société pour les besoins de préparation d’une activité sociale organisée par mon quartier. La personne qui devait m’accueillir, je l’ai trouvé au téléphone en train de parler avec certainement une de ses amies parce que ce qu’elle disait n’avait absolument rien à voir avec son travail et le pire, c’était avec le téléphone fixe de son service qu’elle communiquait alors qu’elle avait surement son téléphone portable, c’était une femme. Elle a passé presque 5 minutes au téléphone en train de rigoler et de se rappeler du bon vieux temps avec son amie. Quand elle avait enfin raccroché, elle m’a dit que la personne chargée des questions sociales n’était pas venue, après que je lui avais parlé des raisons de ma présence. Vous imaginez le temps qu’elle m’a fait perdre juste pour me dire ça? Il est temps de mettre plus de rigueur et de les contrôler dans l’exercice de leur fonction pour qu’ils travaillent d’une façon sérieuse. Venir à l’heure au travail et terminer à l’heure doit être là première chose sur laquelle il faut insister avec eux, sinon rien ne va changer et les choses continueront comme elles sont”, estime-t-il.
Hadj Ludovic