27 Avril 1941 : Naissance à Saint-Louis d’Aminata Sow Fall, femme de lettres et l’une des pionnières de la littérature africaine francophone. Son œuvre la plus connue, « La Grève des bàttu ou les déchets humains », lui a valu de remporter le Grand prix littéraire d’Afrique noire en 1980. ( Kader Fall, le prof lettres classiques et ancien ministre de l’Éducation puis de la Culture, Aram Fall la linguiste et Aminata Sow Fall ont apporté une contribution importante à l’éducation au Sénégal et dans un total altruisme. Aminata, ancienne de Faidherbe (où Kader a été élève et proviseur) et de VanVo, est certes la plus connue. Tout jarbaat qui a lu la « La Grève des bàttu » est dispensé de adiya agnatique (ce qui exclut jarbaat yu jigeen ñi qui sont plus lectrices que yu góor ñi) jusqu’à la visite du Président Diomaye Faye à Ndar ! Bon anniversaire Aminata ! Qu’Allah la gratifie d’une longue et heureuse vie ainsi qu’à Arame (dont mon nijaay a tellement prononcé le nom devant moi que je pensais qu’elle était la seule linguiste digne de ce nom dans le monde ! MashAllah). Qu’IL gratifie Kader Fall de Son Infinie Miséricorde et de Son Firdaws. Amine.)
27 Avril 1848 : Adoption par l’Assemblée nationale française du décret d’abolition de l’esclavage. Il avait fallu attendre plus d’un demi-siècle pour que fût signé le décret du 12 décembre 1905 pour la répression de la traite des esclaves dans toute l’Afrique Occidentale Française (AOF). ( Que ce fut difficile de faire accepter l’abolition de l’esclavage ! Techniquement, cette mesure concernait peu les entreprises française dans la colonie du Sénégal qui, en 1848, se réduisaient à quels petites entités à Saint-Louis, Gorée, Dagana, Bakel, Albréda en Gambie, Sédhiou. Selon les historiens, il y avait environ 6000 esclaves « possédés dans leur quasi-totalité non par des Européens mais par des «habitants», métis anciennement installés ou Africains. Très peu travaillaient la terre. La plupart étaient loués comme matelots ou pour effectuer des travaux en ville, ou servaient, par leur seule présence, d’éléments de ce luxe dont aimaient à s’entourer les « signares », femmes de Blancs ou de riches traitants ». Leur libération ne devait pas donc être sujette à controverse et poser un problème juridique et pourtant ! Dans l’intérieur du pays, la résistance allait être tenace. D’ailleurs, la loi française se contentait seulement au départ de parler de « abolition sur le sol français » et n’eut été la vigilance de Schoelcher (dont le nom est mentionné dans la loi sénégalaise), secrétaire d’État aux colonies, l’esclavage allait perdurer. En effet, il exigea, contre la volonté des « colons de terrain » défendus par le Directeur des colonies, Mestro, que soit écrit en toutes lettres dans l’article 7 du decret soumis au vote : « Le principe que le sol de la France affranchit l’esclave qui le touche, est appliqué aux colonies et de la République. » En clair tout esclave dans la colonie était de facto libre après le vote ! Évidemment ce fut le branle-bas et je devine, en 2024 devant mon Magic keyboard, les justifications de nos Maame de 1848 au nom de « nos coutumes ancestrales, de note historie millénaire avant votre arrivée, et puis sax nak les esclaves sont heureux, sont attachés à nous, à nos enfants, et ne demandent pas cela car ils sont heureux, et bilaay walaay sont traités comme membre de la famille », bref toutes les arguties qui permettent de maintenir la domination de la minorité possédante – dont les fameuses Signare qu’on célèbre pour je ne sais quelle raison – sur la minorité servile (un peu comme les arguments qu’on oppose aujourd’hui à mes professeures de féminisme radicale préférées @libsonlibain, @zoubyben et @SenFeministing) ! Lat Dior, Damel du Cayor lui-même s en mêla et, selon Mamadou Badji de l’Université de Lille à Villeneuve d’Ascq, avait fait du maintien de l’esclavage une question de principe et avait écrit au colon : « Je ne puis vivre sans avoir des captifs, ni sans pouvoir les envoyer à Saint-Louis » où ils seraient libérés, rappelait-il. » Toute cette opposition, sans compter celle absolue des maures esclavagistes du Trarza qui menaçaient de mettre l’embargo sur le commerce de la gomme, fit reculer l’administration coloniale et le gouverneur Brière de l’Isle proposa de différer les effets du décret du 27 avril 1848. Plus tard en 1904, trois Sénégalais, Massamba Diop, Méthabène Diop et Aly Matar Ndiaye (que fait ce Njaayeen ici ?) arrêtés et écroués à la prison de Saint-Louis, sous l’inculpation d’avoir « acheté ou vendu plusieurs captifs arrivés par caravane des régions limitrophes de la colonie » furent juge et… relaxés ! Et la Cour d’appel de l’AOF, sur une autre affaire en 1912, toujours selon Badji, « reconnaissait, par exemple, que la mise en gage, par le débiteur, chez une tierce personne, d’un membre de sa propre famille, en garantie d’un paiement d’une dette était certes « contraire aux principes de la civilisation » en tant qu’agissement « de nature à porter atteinte à la liberté individuelle », mais elle la considérait comme la conséquence du régime patriarcal traditionnel chez les peuples non musulmans de l’Afrique occidentale. C’est dire que selon elle, cet acte ne produit pas les effets de l’esclavage et ne doit point à ce titre, être sanctionné avec sévérité. » Ëskey !)
27 Avril 1902 : Le métis de Saint-Louis François Carpot est élu député du Sénégal à l’Assemblée nationale française. Il succède au Comte Charles D’Agoult et sera réélu de justesse en 1906 avant d’être battu par Blaise Diagne en 1914.
27 Avril 1887 : Signature d’un traité entre les Français et les maures Trarza interdisant à ces derniers de traverser le fleuve Sénégal et les obligeant à observer les règles du commerce de la gomme arabique.
27 Avril 1848 : Suppression du Conseil général au Sénégal. Le Conseil général du Sénégal ne comprenait que des représentants des quatre communes de plein exercice ( Saint-Louis, Gorée, Rufisque et Dakar). Il s’était réuni pour la première fois le 1er décembre 1840.
27 avril 711 : les troupes maures menées par Tariq ibn Ziyad traversent le détroit de Gibraltar et commencent leur invasion de la péninsule ibérique. ( Ces « maures » étaient en majorité des Noirs du Nord du Sénégal nak ! Mako wax !)
Mademba As Njaay