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Leçon inaugurale de la 3e édition du Filid : Pr Coudy Kane ouvre la longue histoire du livre

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 (Tract)- Le Festival international de littérature de Dakar (Filid) a été clôturé le samedi 1er juin. Il a réuni, depuis le 29 mai 2024 à l’Hôtel de Ville de Dakar, des écrivains, des critiques littéraires, des universitaires, des professionnels du livre, des femmes et des hommes de culture. Pr Coudy Kane a ouvert une longue histoire du livre.

Le thème choisi pour la 3e édition du Festival international du livre de Dakar (Filid) a porté cette année sur «Le livre, mémoire des civilisations». Cette édition s’est ouverte le 29 mai et a été clôturée le 1er juin à l’hôtel de ville de Dakar devant un parterre d’invités venus d’horizons divers. Pr Coudy Kane a été désignée pour prononcer la leçon inaugurale de cette édition qui marque la confirmation de l’événement. Enseignante-chercheure au Département de Lettres modernes de l’Université Cheikh Anta de Dakar (Ucad), elle a indiqué que le livre est un «patrimoine de la civilisation africaine».

La Directrice du Laboratoire de littérature africaine de langue française de l’Ecole doctorale Arts et civilisations (Arciv) de la Faculté des Lettres et Sciences humaines a également revisité l’histoire du livre en partant de sa plus simple définition et ses origines liées à l’invention de l’écriture. «Le bois, la pierre, les tablettes d’argile, les tablettes de bambous, la soie…, ont d’abord servi de supports à l’écriture avant d’être remplacés par des rouleaux de papyrus, puis de parchemins à base de peaux animales et enfin, le codex (forme actuelle du livre). Si le livre continue d’être transmis à travers le papier depuis des générations, il a aujourd’hui une nouvelle forme qui est celle du numérique, un patrimoine international commun», a dit Pr Kane dans les colonnes du journal Besbi.

«La réappropriation de nos archives historiques et culturelles»

L’universitaire a évoqué surtout la littérature africaine qui, dans sa tradition, est d’abord orale. Elle a cité la sage parole d’Amadou Hampathé Ba : «En Afrique, un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle». Et c’est pour démontrer la profonde richesse du patrimoine littéraire africain et proposer «la réappropriation de nos archives historiques et culturelles» dont les conditions passent par plusieurs facteurs. «D’abord l’éducation, qui est un élément fondateur, car enseigner à travers nos récits africains est une trace majeure de la transmission culturelle et littéraire. Ensuite, la question des langues par lesquelles nous nous exprimons au quotidien», a-t-elle ajouté  dans la même source.

Le legs littéraire

Selon la professeure Coudy Kane, un autre matériau important à la constitution de notre legs littéraire est celui de la recherche scientifique, «car explorer les témoignages littéraires de nos écrits est une phase significative de la reconquête de notre histoire». Pour illustrer son propos sur l’aspect de la réhabilitation de l’histoire africaine lavée de toute manipulation idéologique dans la littérature, elle a évoqué l’œuvre de l’écrivain sénégalais Amadou Elimane Kane dont elle est une spécialiste.

En concluant sa leçon inaugurale, elle rappelle : «Le terrain de la bibliothèque patrimoniale africaine est un vaste champ d’exploration qui est une des clés de la renaissance culturelle. Par son archéologie des savoirs, ses traditions ancestrales, son histoire littéraire, sa voix singulière, le récit africain doit pouvoir s’élever sur les rampes de bois qui détiennent les mots et les symboles sous un éclairage de la permanence.»

Tract

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