[REPORTAGE ‘TRACT’] PRÉPARATIFS DE LA TABASKI : La vente de couteaux et de machettes vue comme des armes blanches pour armer les agresseurs 

TRACT – La Tabaski 2024 est en train d’être préparée par tous les musulmans du monde, particulièrement ceux du Sénégal qui ont une façon spécifique de faire leur préparation.

 

Au Sénégal, à l’approche de la Tabaski, les vendeurs de moutons et de légumes ne sont pas les seuls à faire un chiffre d’affaires élevé. Même s’ils ne sont pas aussi remarqués que les éleveurs, les vendeurs de couteaux et de machettes sont pourtant présents dans tous les points de ventes de moutons et font également des chiffres d’affaires qui font leur bonheur.

Mais, même s’il n’est que du commerce événementiel, une question mérite d’être posée “Est-ce que la vente de ces coûteux et machettes ne reste pas propice aux agressions ?”

À cette interrogation, Mamadou Awe, répond:

“La vente de couteaux et toutes autres armes blanches à l’approche de la fête de tabaski est une grande occasion pour les agresseurs. Ces derniers profitent de ces moments pour commettre des agressions avant et après la fête. Ils savent que les gens ne feront pas attention pour se demander pourquoi telle personne achète un couteau. Actuellement, tout le monde trouve normal de voir quelqu’un acheter des coûteux qu’on considère plutôt comme outils de travail pour le jour de la Tabaski. Maintenant c’est aux gens d’être prudents et de redoubler de vigilance. Je ne sais pas si c’est comme ça que les coûteux et machettes se vendent dans d’autres pays à l’approche de la Tabaski mais ici au Sénégal, l’État ou même les maires devraient envisager d’installer des points de ventes de couteaux où il faudrait remplir quelques critères pour s’en procurer. Avec une telle organisation, il ne sera pas possible d’en avoir facilement et on pourrait ainsi identifier qui en achète pour la Tabaski et qui en achète pour autres choses”, a-t-il soutenu comme solution.

Allant dans le même sens que Mamadou Awe, Alassane Dabo signe:

“ Les couteaux et machettes peuvent certainement être considérés comme armes blanches parce que certains s’en procurent pour commettre des agressions dans les ‘darales’ (Ndlr: point de vente de moutons). Moi j’ai été témoin oculaire d’une arrestation d’un individu qui tentait de voler l’argent d’une dame qui était venu au ‘darale’ pour acheter un mouton. Des jeunes l’ont secouru et quand on avait fouillé l’agresseur on a trouvé sur lui un couteau tout neuf qui n’était pas encore utilisé. C’est vrai que la majorité n’achète ces coûteux que pour les besoins de la Tabaski mais il y’a aussi certains qui en profite pour les utiliser comme arme. Malheureusement la vente de couteaux et machettes se fait partout actuellement et les agresseurs peuvent en avoir facilement pour agresser les gens. C’est pourquoi je recommande fortement aux gens d’aller acheter leur mouton en pleine journée pour des raisons de sécurité”, a conseillé M. Dabo.

Voyant les choses autrement, Babacar Ndao laisse entendre:

“ Je pense que les malfaiteurs n’ont pas besoin d’attendre la fête de la Tabaski pour se ravitailler en armes blanches. Ils commettent toujours des agressions ou attaque à main armée tout au long de l’année. Des couteaux et machettes se vendent partout dans les boutiques et quincailleries et ils peuvent toujours en acheter en quantité. Maintenant il serait difficile de savoir qui en achète pour les besoins de la Tabaski et qui en achète comme arme. Ce qui est sûr est que ces vendeurs de couteaux et de manchettes ne se soucient même pas du pourquoi le client les achète. Et il serait aussi injuste de les interdire d’en vendre par ce qu’eux ils font uniquement du commerce pour profiter de l’événement. Ce qu’on doit vraiment faire pour lutter contre l’insécurité, c’est de renforcer la sécurité dans les villes et faire circuler la police dans les moindres coins et recoins des quartiers au lieu de les placer dans des coins de rue ou sur la route”, nous a donné comme avis M. Ndao, visiblement préoccupé par la question d’insécurité.

Hadj Ludovic