[REPORTAGE ‘TRACT’] BAISSE DES PRIX DES DENRÉES DE PREMIÈRE NÉCESSITÉ: Les Sénégalais entre déception et espoir

Tract – La baisse des prix des denrées de première nécessité, après instruction du Président de la République Bassirou Diomaye Faye lors du Conseil des ministres du mercredi 12 juin, a été annoncée jeudi dernier par le secrétaire général du gouvernement, Ahmadou Al Aminou Lo. 

 

Hier vendredi, une semaine après l’annonce de la baisse des prix, le conseil national de la consommation a officiellement entériné la baisse des prix des produits de grande consommation comme le riz brisé ordinaire, l’huile de palme raffinée, le sucre cristallisé, le pain, la farine blé et le ciment. 

En ce sens, le ministre de l’Industrie et du Commerce Serigne Guèye Diop a annoncé que la baisse sera effective à partir de ce lundi 24 juin.

Ainsi, considérant les consommateurs comme les principaux bénéficiaires de ces mesures, Tract les a donné la parole dans le but de leur permettre de donner leurs appréciations sur la baisse des prix des denrées de première nécessité.

Comme s’il n’attendait que d’être interrogé, Madani Dème, très ouvert, dit n’avoir que de la déception à propos de la somme que le gouvernement a diminué sur les prix des denrées alimentaires:

“Qu’ils sachent qu’ils n’ont rien diminué en réalité, ces petits 25f ou 40f ne sont pas ce qui vont nous permettre de faire des économies sur nos dépenses”

“C’est du grand n’importe quoi, une vraie farce. Quand ils faisaient des promesses électorales sur la baisse des prix, on s’attendait à quelque chose de beaucoup plus sérieux que ça. Les 25f qu’ils ont diminué sur le pain de 190 grammes ne nous ont jamais empêché d’acheter du pain. Il n’y a aucune différence entre 175f et 150f. Cette baisse insignifiante concerne également et surtout les 40f qu’ils ont diminué sur le prix du riz. S’ils voulaient vraiment diminuer les prix pour soulager les ménages, ils allaient diminuer minimum 75 ou 100f sur le prix du kilo de riz. Ils étaient là à critiquer le gouvernement qui était en place et à faire des promesses, maintenant qu’ils sont au pouvoir ils se rendent compte que les choses ne sont pas aussi faciles qu’ils le croyaient. Qu’ils sachent qu’ils n’ont rien diminué en réalité, ces petits 25f ou 40f ne sont pas ce qui vont nous permettre de faire des économies sur nos dépenses. Ils commencent à montrer leurs limites beaucoup plus tôt que prévu”, a laissé entendre M. Dème, sourire aux lèvres.

Appréciant positivement cette réduction sur les prix des denrées de première nécessité, Ali Bâ estime que la somme réduite sur les prix d’avant est raisonnable vu la conjoncture économique mondiale:

“ Un gouvernement qui se dit méthodique doit faire une diminution progressive en commençant par de petites sommes. Heureusement que le Président Bassirou Diomaye Faye et son gouvernement ont compris ça”

“Nous saluons cette décision prise concernant la baisse des prix. Tenir une promesse électorale juste deux mois après être élu n’est pas une chose évidente. Mais j’ai l’impression que certains ne comprennent pas la méthode que l’État est en train d’utiliser pour arriver petit à petit à soulager les ménages. Tout le monde sait que la conjoncture économique actuelle est la cause de la cherté de la vie dans tous les pays du monde. Alors avec cette situation, un gouvernement qui se dit méthodique doit faire une diminution progressive en commençant par de petites sommes. Heureusement que le Président Bassirou Diomaye Faye et son gouvernement ont compris ça. J’ai entendu des gens dire que les boutiquiers vont avoir des problèmes de monnaies avec les clients. Mais il n’en aura rien parce que les gens payent avec ces applications de transferts d’argent ou même il est possible de payer 1f. Ceux qui espéraient que la baisse des prix se fasse à 50 ou 25% sont inconscients de la situation actuelle du pays que le nouveau gouvernement a hérité. Laissons les faire ce qu’ils ont à faire lentement et sûrement. Ce qui pourrait réellement nous aider à avoir une vie moins chère serait de consommer local. Tout le monde sait que la majeure partie de ce que nous consommons viennent d’autres pays. Maintenant il suffit que ces pays aient des difficultés pour que nous souffrons également. Consommons local et soyons patients”, a-t-il estimé être le mieux à faire pour le moment.

Alpha Diallo, tenant une boutique à Sicap-Foire, dit ne pas être en mesure de revendre ses marchandises pour le moment conformément aux nouveaux prix fixés:

“On ne peut pas acheter une marchandise à 500f et la revendre à 400f. Il va falloir d’abord qu’on écoule nos stocks avant de pouvoir appliquer ces prix fixés”

“Nous avons toujours des problèmes avec les clients à chaque fois que le gouvernement décide de baisser des prix de quelques denrées alimentaires. Il y a certaines clientes qui pensent que la baisse des prix est immédiatement appliquée, elles me fatiguent tellement et elles n’acceptent pas d’écouter qu’on leur explique. Mais je pense qu’une personne compréhensive doit savoir que nous boutiquiers, ne pourrons pas appliquer ces prix fixés avant un moment parce que nous avons déjà acheter des marchandises que nous n’allons pas revendre moins chères que le prix d’achat. On ne peut pas acheter une marchandise à 500f et la revendre à 400f. Il va falloir d’abord qu’on écoule nos stocks avant de pouvoir appliquer ces prix fixés. Il n’y a aucun problème pour nous de respecter ces nouveaux prix fixés si nos fournisseurs appliquent en premier la baisse des prix. Il faut que les gens comprennent que ce n’est pas nous boutiquiers qui font monter les prix des marchandises”, a-t-il tenu à mettre au clair.

Hadj Ludovic