Pharaons, Lions, Aigles, Léopards… Petit guide pour se repérer pendant la CAN 2019, qui débute ce vendredi en Égypte.
Les noms et surnoms, c’est sacré. N’allez surtout pas dire à un Camerounais qu’il est un Lion de la Teranga alors qu’il est… Indomptable ! D’autant que les Lions du sénégal ne veulent plus s’appeler de la Téranga, qui signifie hospitalité en wolof : un Lion n’a pas à être hospitalier, en effet. Certains de ces sobriquets sont entrés dans le langage courant, comme les « Éléphants » ivoiriens popularisés par Didier Drogba ou les « Bafana Bafana » d’Afrique du Sud. D’autres sont en revanche moins connus, comme les « Antilopes » d’Ouganda ou les « Écureuils » du Bénin. Cette année, trois nouvelles nations participent à la Coupe d’Afrique. L’occasion de découvrir les « Bareas » de Madagascar, les « Hirondelles » du Burundi et les « Mourabitounes » de Mauritanie. En revanche, on ne retrouvera ni les « Étalons » du Burkina Faso, ni les « Panthères » du Gabon, pas qualifiés.
Groupe A
Égypte : les « Pharaons ». Même s’ils auraient pu s’appeler les « Sphinx », à l’image de leur emblème, le sphinx de Gizeh, c’est tout naturellement que les Égyptiens ont pris le nom des fondateurs de leur pays, rois de l’Égypte antique. Les Pharaons règnent sur le continent africain avec 7 Coupes d’Afrique remportées depuis 1957, un record.
République démocratique du Congo : les « Léopards ». Une tête de léopard figure au centre des armoiries de la RDC. Entre 1997 et 2006 – juste après le changement de nom du pays, ex-Zaïre –, les joueurs de l’équipe nationale étaient surnommés les « Simba », ce qui signifie lion en swahili, langue répandue de l’Afrique de l’Est.
Ouganda : les « Grues ». La grue royale est l’animal symbole du pays, présent sur le drapeau de l’Ouganda. Lorsque l’Ouganda était sous domination britannique, le drapeau représentait, côte à côte, l’Union Jack et un dessin de grue. Contrairement à la grue, oiseau migrateur, la grue royale ne migre pas et est essentiellement présente en Afrique subsaharienne.
Zimbabwe : les « Warriors ». C’est l’une des rares nations à n’avoir pas choisi de symbole animal. Les Zimbabwéens s’appellent les « Warriors » (les « Guerriers »), comme l’équipe de basket NBA de Golden State.
Groupe B
Nigeria : les « Super Eagles ». Champions olympiques en 1996 et triples vainqueurs de la CAN, les « Super Eagles » sont une des plus grandes nations du foot africain. Symbole de force, l’aigle est présent au sommet des armoiries du Nigeria. Précurseurs, les Nigerians ont pensé à un équivalent pour la sélection féminine, qui a rencontré la France au Mondial. Les footballeuses nigérianes s’appellent les « Super Falcons » (faucons).
Guinée : Le « Sily national ». Voilà un qualificatif inconnu du grand public. Sily signifie « éléphant » en soussou, langue de l’Afrique de l’Ouest.
Madagascar : les « Bareas ». Barea est un mot dialectique synonyme de « zébu », l’animal emblème de l’île de l’océan Indien, qui participe pour la première fois à la CAN.
Burundi : les « Hirondelles ». Qualifiés eux aussi pour la première fois pour la phase finale de la Coupe d’Afrique, les Burundais auront bien besoin de la vélocité propre à l’hirondelle, oiseau migrateur, pour atteindre les huitièmes de finale.
Groupe C
Sénégal : les « Lions de la Teranga ». Le surnom des Sénégalais est célèbre depuis 2002, année où les Lions de la Teranga avaient battu les champions du monde français lors du match d’ouverture, avant d’atteindre les quarts de finale de la compétition. Cette année-là, le Sénégal de Bruno Metsu atteignait aussi la finale de la CAN, son meilleur résultat. Teranga signifie « hospitalité » en wolof. Ce surnom est surtout employé à l’étranger, les Sénégalais se contentant généralement du mot « Lion ».
Algérie : les « Fennecs ». Petit renard des sables du Sahara, espèce protégée, le fennec est le totem de la sélection algérienne. Sont aussi employés les termes de « Guerriers du désert » ou El Khedra » (les Verts), en référence à la couleur du maillot algérien.
Kenya : les « Harambee Stars ». « Harambee » est la devise du Kenya, inscrite en lettres blanches sur les armoiries du pays. Cela signifie « travaillons ensemble ». Un beau slogan pour cette équipe kényane qui devra effectivement faire preuve de solidarité pour atteindre pour la première fois de son histoire le deuxième tour d’une Coupe d’Afrique.
Tanzanie : « Kilimandjaro Stars ». Après 1980 (élimination au premier tour), c’est la deuxième participation de la Tanzanie à la CAN. Le Kilimandjaro est évidemment la montagne emblématique du pays (5 891 m d’altitude, point culminant de l’Afrique), d’où cette référence évidente. On nomme aussi les Tanzaniens « Taifa Stars » (les Étoiles du pays, taifa signifiant pays en langue swahili)
Groupe D
Maroc : les « Lions de l’Atlas ». Avec le Cameroun et le Sénégal, le Maroc est le troisième pays à faire référence au « roi des animaux », symbolisant la puissance et la force ultime : le lion. Le lion de l’Atlas est une espèce éteinte à l’état sauvage, qui vivait autrefois en Afrique du Nord, et donc au Maroc.
Côte d’Ivoire : les « Éléphants ». Déjà associé au nom du pays – via l’ivoire – c’est tout naturellement que l’éléphant est le totem de la sélection ivoirienne de football, double vainqueur de la CAN.
Afrique du Sud : les « Bafana Bafana ». Jusqu’en 1994, toutes les équipes nationales d’Afrique du Sud étaient surnommés, comme les rugbymen double champions du monde, les « Springboks », du nom des gazelles typiques du pays. Les « Bafana bafana » (traduction : « les gars, les gars ! ») sont populaires depuis leur succès en Coupe d’Afrique en 1996 et depuis leur première participation à une Coupe du monde, en 1998, où ils avaient affronté la France (défaite 3-0 à Marseille). Comme les Nigérianes, les Sud-Africaines ont leur propre sobriquet : les « Banyana Banyana » (« les filles, les filles »).
Namibie : les « Brave Warriors ». Traduction : les guerriers courageux, un surnom qui se rapproche des « Warriors » du Zimbabwe.
Groupe E
Tunisie : les « Aigles de Carthage ». L’aigle était un emblème de Carthage, capitale de l’Afrique du Nord sous l’Empire romain, détruite au temps d’Hannibal. La civilisation de Carthage a façonné la Tunisie.
Mali : les « Aigles ». Il y aura donc une bataille d’« Aigles » dès le premier tour ! En attendant, peut-être, de retrouver les « Super Eagles » du Nigeria plus tard dans la compétition…
Mauritanie : les « Mourabitounes ». Première CAN pour les Mauritaniens, entraînés par l’ex-Auxerrois Corentin Martins. Ils sont surnommés les « Mourabitounes » en référence à la dynastie des Almoravides, originaire de Mauritanie, qui a régné sur le Maghreb aux XIe et XIIe siècles.
Angola : les Antilopes noires. L’antilope noire – aussi appelée l’hippotrague noire – est un animal de la savane boisée d’Afrique australe.
Groupe F
Cameroun : les « Lions indomptables ». C’est l’un des surnoms les plus connus du monde entier, grâce au parcours du Cameroun de Roger Milla en 1990, première équipe africaine à atteindre les quarts de finale d’une Coupe du monde. Depuis, les Lions indomptables ont remporté trois CAN (2000, 2002, 2017), portées par des figures populaires comme Samuel Eto’o ou Rigobert Song.
Ghana : les « Black Stars ». Le surnom des joueurs ghanéens, quart-finalistes de la Coupe du monde en 2010, est tiré directement du drapeau du pays, qui représente une grande étoile noire au milieu des bandes de couleur.
Bénin : les « Écureuils ». Inventé dans les années 60, ce sobriquet devait symboliser le petit pays qui cherche à grimper habilement vers le sommet du football africain. Les Béninois n’y sont jamais parvenus (3 participations à la CAN, aucune en Coupe du monde), et réfléchiraient à un autre nom, plus ambitieux.
Guinée-Bissau : les « Djurtus ». Traduction : les « lycaons ». Le lycaon est un chien sauvage d’Afrique, entre la hyène et le loup, qui ne possède que 4 doigts à chaque patte.
Avec Le Point ( Thibaut Geffrotin)