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Élèves africains boursiers au Québec : Peu d’espoir au sortir de la rencontre avec le ministère fédéral de l’Immigration à Ottawa

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Tract – « C’est la première fois depuis les dix dernières années que les boursiers d’excellence ne viendront pas s’inscrire, déplore-t-il en entrevue. Ça, c’est majeur.  » (Le directeur général du cégep de Jonquière, Sylvain Gaudreault)

Le cégep de Jonquière en accueillait de trois à dix, bon an mal an. Cette année, aucun des cinq élèves internationaux bénéficiaires d’une bourse d’excellence du gouvernement du Québec et attendus par l’établissement n’a obtenu son permis d’études. Les cégeps, c’est le nom qu’on donne aux lycées du Québec.

La Presse, média numérique canadien, rapportait ce mardi 3 septembre 2024, que le ministère fédéral canadien de l’Immigration avait refusé les permis d’études de 14 élèves africains qui avaient obtenu cette bourse de 14 000 $ offerte par Québec pour étudier au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Elle inclut également l’exonération des droits de scolarité, qui peuvent varier entre 7000 $ et 11 000 $ par session, selon le programme d’études. Son objectif est d’inciter des élèves internationaux performants à étudier en français dans des cégeps en dehors de la grande région de Montréal et dans des domaines où le besoin de main-d’œuvre est criant.

Des 17 élèves internationaux bénéficiaires de la bourse québécoise qui devaient étudier au Saguenay–Lac-Saint-Jean, seulement trois ont obtenu leur permis d’études pour des programmes au collège d’Alma et au cégep de Saint-Félicien. Quatorze ont été refusés, « en raison du manque de preuve de capacité financière » dans presque tous les cas. De ce groupe, onze ont soumis une nouvelle demande, mais demeurent sans nouvelles.

J’ai posé la question dès le départ lors de la rencontre : “Pouvez-vous nous confirmer que dans l’évaluation de la capacité financière, vous reconnaissez la contribution de la bourse d’excellence du Québec ?” Ils ont dit oui. (Sylvain Gaudreault, directeur général du cégep de Jonquière).

Le montant des ressources financières requises pour venir étudier au Canada est passé de 10 000 $ à 20 635 $ en janvier pour refléter la hausse du coût de la vie ; un élève international doit démontrer dans sa demande qu’il a cet argent en poche, en plus d’une somme équivalant aux droits de scolarité de sa première année d’études et de quoi payer un billet d’avion pour retourner dans son pays. Ce montant est plus élevé que les frais de subsistance de 15 078 $ requis au Québec, qui s’ajoutent aux droits de scolarité, aux frais d’un voyage aller-retour vers le pays d’origine et aux 500 $ de frais d’installation.

Dans le cas de Félicité Kossi, jeune Togolaise de 20 ans (présentée sur la photo d’illustration de cet article), la bourse de 14 000 $ pour chacune des trois années de son programme, l’exonération de ses droits de scolarité de 9000 $ par session et une somme de 9000 $ amassée par sa mère ne semblent pas avoir été suffisants pour convaincre les fonctionnaires fédéraux. Elle fait partie des élèves qui attendent une réponse après avoir soumis une nouvelle demande en ajoutant des documents. La sienne a été envoyée durant la première semaine du mois d’août.

La Togolaise Félicité Kossi est parmi les bénéficiaires d’une bourse d’excellence du gouvernement du Québec dont le permis d’études a été refusé par le ministère fédéral de l’Immigration.

Le ministère fédéral de l’Immigration a 60 jours pour évaluer les nouvelles demandes, mais le temps presse puisque la session d’automne est déjà commencée. Le cégep de Jonquière donne aux élèves jusqu’au 9 septembre pour commencer leurs programmes, après quoi le retard sera trop important. « Nous avons peu d’espoir, malheureusement », soupire M. Gaudreault. Ils pourront peut-être se rabattre sur la session de janvier, s’ils arrivent à obtenir leur précieux laissez-passer.

Tract.sn

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