Tract-Entretien avec Ismaël TETA, écrivain, humanitaire et promoteur de la bourse de l’excellence scolaire SOUOPGAK au Cameroun.
Bourse SOUOPGAK TETA MICHEL : la genèse de cette initiative
Souop Gak Teta Michel, bien qu’il soit né dans les années 1930, à une époque où l’instruction n’était pas accessible à tous, a rapidement compris l’importance de l’« école des blancs ». Dans les années 1970, il quitte Douala pour s’installer à l’Ouest du Cameroun et fonde l’école primaire de Mbo à Bandjoun. Dans un acte de générosité et de vision, il restitue cette école à l’État, en faisant d’elle l’École Publique de Mbo-Yom. Aujourd’hui, cette école est devenue le complexe scolaire de Mbo-Yom, qui abrite désormais une école maternelle, une école primaire et un lycée, offrant un parcours complet de l’enseignement préscolaire jusqu’à la Terminale. C’est dans cette école que j’ai moi-même effectué mes études primaires. En 2013, de son vivant, j’ai initié la Bourse d’Excellence Scolaire Teta Michel pour rendre hommage à ce bâtisseur.
Comment cette initiative contribue-t-elle au développement académique, communautaire et culturel du Cameroun dans son ensemble ?
Cette initiative ne se limite pas à l’octroi de bourses aux élèves les plus méritants. Depuis plusieurs années, elle intègre également un appui aux élèves les plus vulnérables. Voici les quatre principales composantes de l’activité :
Au fil des années, cette initiative a inspiré d’autres personnes au Cameroun et à l’étranger. De nombreux amis et anciens élèves ont exprimé leur désir de mettre en place des initiatives similaires dans leurs régions ou écoles d’origine.
Quels sont les défis à long terme de cette initiative, surtout face aux polycrises qui affectent le Cameroun et restreignent l’accès des populations vulnérables, en particulier les enfants et les femmes, à une éducation et une santé de qualité ?
Le défi principal de ce genre d’initiatives réside dans leur pérennité. Beaucoup de projets similaires disparaissent après seulement deux ou trois éditions. Nous avons donc travaillé pour que ce projet soit porté par la communauté et la société civile, en le rendant incontournable pour la communauté scolaire. Désormais, cette initiative est planifiée et mise en œuvre par la communauté elle-même, avec notre soutien. Certains anciens élèves, devenus aujourd’hui des cadres, contribuent également au projet. La famille SouopGak et des OSC, comme ASRADD-Cameroun, œuvrent pour maintenir cette flamme allumée.
Un mot pour les personnes à travers le monde qui envisagent de mener de telles initiatives en faveur des communautés vulnérables en Afrique et au Cameroun en particulier.
Je leur dirai que l’éducation est le meilleur investissement au monde. Il ne faut pas hésiter à se lancer ou à soutenir toute initiative qui stimule l’intérêt pour l’éducation chez les jeunes et favorise la recherche de l’excellence. Pour ceux qui veulent lancer des initiatives similaires, je conseille d’éviter de gérer le projet en solitaire et de l’ouvrir à tous ceux qui souhaitent y participer. Enfin, pour en garantir la durabilité, il est important de laisser la communauté prendre en main le pilotage de telles initiatives.
Propos recueillis par Baltazar Atangana.