En se déclarant samedi 13 juillet favorable aux « thérapies de conversion » pour les jeunes homosexuels, le nouveau ministre israélien de l’Education Rafi Peretz a soulevé l’indignation de la classe politique israélienne.
La polémique a éclaté après la diffusion d’une interview du ministre de l’Éducation sur la chaîne 12 de la télévision israélienne. Interrogé pour savoir s’il était favorable aux « thérapies de conversion » et s’il pensait pouvoir « changer un homosexuel », Rafi Peretz, également rabbin, a répondu : « Je pense qu’on peut (…) J’ai une connaissance approfondie de l’éducation et je l’ai fait aussi », indique Rfi.
Le Premier ministre Benyamin Netanyahu, qui a récemment nommé pour la première fois un ministre ouvertement homosexuel, a condamné des propos inacceptables. « Ils ne reflètent pas la position du gouvernement que je dirige », a-t-il ajouté. Cette affaire tombe en pleine campagne électorale et, au sein de la droite, on craint que cela ne fasse perdre des voix au bloc nationaliste qui, selon le sondage, est déjà en perte de vitesse pour la consultation du 17 septembre prochain.
Le rabbin Peretz, qui est par ailleurs à la tête du parti religieux nationaliste Foyer juif, a été qualifié de ministre de l’obscurantisme par un député de gauche. Et comme les dirigeants de la communauté LGBT, celui-ci a réclamé la démission du ministre qui a en outre été désavoué par les différentes organisations d’enseignants du pays, indique notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul.
Les « thérapies de conversion » ont été largement reconnues, y compris par le ministère israélien de la Santé, comme non scientifiques et potentiellement préjudiciables pour les jeunes.
Rafi Peretz, ancien aumônier général de l’armée et pilote d’hélicoptère, s’était distingué dans le passé en comparant les homosexuels à des chiens. Dans un autre registre, il avait la semaine dernière qualifié les mariages mixtes de juifs américains de « nouvelle Shoah ». Sur les « thérapies de conversion », il a ajouté que sa position était claire et a revendiqué le droit d’exprimer des positions différentes.