
LETTRE OUVERTE – Nous sommes à peine à deux ans de la victoire et à trois ans de la fin du mandat présidentiel.
Nous sommes confrontés à l’exigence du « redressement » des finances publiques dans la transition vers la souveraineté nationale. Les dégâts dont nous avons hérités doivent être réparés. Nous devons sur la base des lois et des institutions néocoloniales, en attendant une future révision constitutionnelle pour un régime parlementaire, satisfaire la demande sociale de reddition des comptes financiers et des crimes de sang. Le double jeu des institutions de Bretton Woods (FMI/BM/Agences de notation) a pour objet de nous imposer un diktat impérialiste libéral.
Voilà le contexte dans lequel surgit la contradiction secondaire entre le PR et le PM par ailleurs PR du parti; contradiction qui prend la forme visible de nominations contestées de deux représentantes de la Coalition, l’une venant du PS puis du PDS et l’autre de l’APR/BBY.
Accepter comme alliés des libéraux dans la lutte pour bouter hors du pouvoir la dictature néocoloniale de l’APR/BBY était une tactique juste pour affaiblir puis vaincre l’État hors la loi de l’APR/BBY.
Le parti est l’instrument stratégique de la conquête et de la préservation du pouvoir pour avancer résolument vers la souveraineté nationale et réaliser le moom sunu reew parce que doomu reew moy tabax reew. La tactique doit être et est au service de la stratégie.
Résoudre les inévitables contradictions secondaires et secondairement antagoniques qui vont jalonner notre longue marche est le moyen efficace de faire face victorieusement à la contradiction principale qui oppose notre camp souverainiste au camp néocolonial laquais de l’impérialisme.
Pour résoudre l’actuelle contradiction secondaire, il nous faut :
– écarter les deux nominations à la tête de la Coalition;
– stopper l’actuel processus vers deux coalitions distinctes;
– nos deux camarades, PR et PM, doivent trouver sur ce point le compromis nécessaire en s’appuyant sur la médiation actuelle du BP;
– refaire revivre le parti comme entité fonctionnelle démocratique de la base au sommet, d’espaces de décisions démocratiques collégiales de la base au sommet et de liaison avec les masses populaires;
– rétablir le primat du parti (stratégique) sur la coalition (tactique), donc la seconde doit démocratiquement être animée par le premier ;
– Dépersonnaliser les prises de positions pour ou contre un tel pour remettre le parti en tant que collectif organisé de la base au sommet au centre de la vie politique du pays.
A deux ans de la prise du pouvoir et à trois ans de la fin du mandat, nous n’avons aucun intérêt à la division et à une bataille prématurée sur l’élection présidentielle de 2029 :
– 2029 sera l’année où le peuple jugera notre bilan;
– QUI sera notre candidat en ce moment ? Cette question prématurée aujourd’hui, à défaut d’avoir été tranchée par notre candidat naturel empêché arbitrairement et illégalement pour 2024 et notre candidat désigné par le premier, devra trouver une réponse démocratique par le parti au moment approprié;
– Halte aux propos outranciers visant l’un ou l’autre des camarades membres du parti, l’un PR et l’autre PM; d’ailleurs sur ce point remarquons que le PM et PR du parti n’a pas utilisé les mots « traître » ou « workat »;
– Faisons focus sur le redressement de la transition pour dé-néocoloniser l’appareil d’État néocolonial dont notre camp et notre parti souverainiste, panafricain ont hérité pour préparer efficacement la rupture et la transformation systémique à laquelle nous nous sommes engagés.
Tel est le chemin du dépassement de l’actuelle contradiction secondaire qui ne peut et ne doit diviser durablement notre parti, notre coalition, notre camp souverainiste.
Par Fodé Roland Diagne (France)

