ACCAPAREMENT DU POUVOIR PAR SONKO : Le « commissaire » Keita tire sur Sonko

Tract-L’ex commissaire de police Cheikhouna S. Keita invité de l’émission du jury du dimanche (Jdd), est revenu sur la démarche politique de Premier ministre Ousmane Sonko. Le leader du mouvement politique « Sauvons la République », n’a pas mis de gan pour s’attaquer frontalement à son ancien allié de 2016. Le commissaire Keita s’offusque des pouvoirs « abusifs du Premier ministre qui empiète sur les espaces du pouvoir » du Président Diomaye.

« Le Premier ministre occupe tous les espaces du pouvoir au détriment du président de la République. C’est ça la crise. Nous disons que c’est le président de la République qui refuse de manière pratique de jouer son rôle. Parce qu’il a nommé des gens qu’il ne connaît pas. Le Président l’avait ouvertement dit. Nos rapports avec la diplomatie, notre orientation politique extérieure, notre orientation politique de défense, on s’est rendu compte qu’il y a quelqu’un qui a empiété sur les champs-là et de manière délibérée et violente au point d’attirer l’attention de tout le monde. C’est ce qui oblige tous les ambassadeurs à aller dans la direction du Premier ministre», a déclaré Cheikhouna S. Keita.

Mieux poursuit-il: « C’est parce que le pouvoir s’est incliné dans ce sens et de manière excessive. Et pourquoi nous n’avons pas le droit d’agir. Nous décrivons cette réalité agressive. Un Premier ministre qui fait tout ce que l’on attend du président de la République par rapport à nos relations avec l’extérieur. Le Premier ministre s’est installé là où il ne devrait pas s’installer. Il est impiété partout. Le problème, c’est que, arrivé au pouvoir, le Président Diomaye s’est fait marcher aux pieds par son Premier ministre ».

Parlant de Ousmane Sonko, le commissaire Keita soutient : « Ce qui m’intéresse, c’est mon pays. Si j’avais voulu rester avec Sonko, je serais resté. Il n’y a rien entre nous. Je suis d’un âge très mûr pour que la popularité de quelqu’un me gêne. Ma popularité à moi, me suffit. Je ne vois pas d’argent, je ne veux rien. Je remercie le Seigneur de m’avoir fait comme ça. Je ne peux pas regarder la popularité de quelqu’un d’autre. J’en ai moi. Je suis le commissaire Keita. Quelqu’un d’autre ne peut pas m’impressionner. Je n’aspire pas à être président de la République moi».

Le commissaire Keita est aussi revenu sur le sens de sa responsabilité. «Nous ne sommes pas sur les mêmes projets. C’est la réalité de son acharnement sur le Sénégal qui nous oblige. Il a agressé le Sénégal pendant des années. C’est quelqu’un que je connaissais, que j’ai pratiqué. Quand il s’est mis à agresser mon pays, à menacer les gens, à braver tout ici, je me suis dit non, je n’ai pas le droit de me taire. Sonko on s’est connu en 2016. De 2016 à 2021, j’ai tout le temps refusé de parler de lui. Je suis certain d’aimer le pays mieux que Sonko ou quelqu’un d’autre. C’est ça le sens de ma responsabilité», dit-il.

Parlant de sa rencontre avec Ousmane Sonko, l’invité du JDD précise: « C’est lui qui venait chez moi matin, midi et soir. Toute ma famille est témoin. Il n’y a pas ce qu’il n’a pas fait pour que je regagne Pastef. J’ai dit non. On a des relations simples. C’est moi qui parlais, qui écrivais quand on était ensemble. Sonko n’a jamais partagé une table avec moi pour prendre la parole. Moi, je ne suis pas comme Sonko. Je ne suis victime de rien. Moi, je suis un cadre de ce pays-là, qui a posé un acte fort à l’endroit où il travaillait. Je me suis opposé à mon ministre ».

Se voulant plus claire, M. Keita explique : «Mais il fallait le faire parce que quand on me propose 500 millions pour que je livre la drogue que j’ai dans mes coffres, pour que j’aille en rendre compte au ministre pour qu’après il commette la bêtise de nommer au poste de Directeur général celui que j’ai remplacé à ce poste-là, et qui était dans ces pratiques-là. Vous n’avez jamais entendu le commissaire Abdoulaye Niang parler. Il a disparu de partout. C’est lui qui était là-bas. Le ministre-là fait nommer Directeur général de la police. C’était ma responsabilité de refuser. J’ai refusé. Sur le plan disciplinaire, ça s’interprète. On m’a envoyé en conseil d’enquête et on m’a radié. Donc moi, je ne suis pas victime. Sonko, il est victime lui. Parce qu’il se victimise ».