Tract – Le « continent » camerounais regorge de tant de recettes emblématiques que je n’avais que l’embarras du choix. Toutefois, fidèle à ma devise de faire parler les merveilles du « continent » aux multiples variétés culinaires partout où je me trouve, j’ai donc décidé de vous parler de l’ekok’a makwamba.
L’ekok’a makwamba, en langue douala ou plus communément gâteau de manioc ou koki de manioc, est un met qui met en avant l’importance de valoriser la chaîne de valeur manioc dans plusieurs pays africains où ce tubercule est cultivé ; et ce, à cause de sa haute capacité d’adaptation aux effets du changement climatique et de ses usages diversifiés et variés au-delà de la cuisine. À titre de rappel, ce tubercule tient ses origines de l’Amérique du Sud et Centrale. Il est également cultivé dans plusieurs pays d’Asie et d’Afrique.
En contexte rural camerounais, on distingue deux variétés de manioc : le manioc doux qui est consommé cuit et le manioc amer qui est transformé en tapioca/amidon etc. Toutefois, il faut noter qu’avec les avancées en Afrique dans les instituts de recherche en agronomie, on distingue plusieurs variétés de maniocs dont les usages sont variés et adaptés aux effets du changement climatique sur les pratiques agricoles.
L’ekok’a makwamba est un des multiples plats de la cuisine camerounaise, précisément de la région du littoral et de la communauté Sawa. Comme son nom l’indique, ce plat est cuisiné à partir du manioc. C’est un met qui est le plus souvent servi lors de grandes cérémonies.
Ce met que j’affectionne particulièrement, me rappelle ma tante maternelle Kawé qui en avait le secret. Elle me le concoctait avec amour chaque fois que j’avais le plaisir d’être au Cameroun. Quel souvenir !
Comment réussir un bon Ekok’a makwamba ?
Ingrédients :
- Le manioc(makwamba)
- L’huile rouge (mula)
- Les jeunes pousses de macabo(elles sont vertes et donnent la coloration treillis au met)
- Le poisson fumé
- Les écrevisses(dibanga)
- Le sel
- Le piment
- Les feuilles de bananier qui serviront d’emballage
Préparation :
- Eplucher le manioc et le laver à l’eau claire
- Râper le manioc
- La pâte de manioc obtenue, ajoutez-y du sel et du piment et remuez votre pate à la spatule pendant quelques minutes et ajustez l’assaisonnement à votre convenance.
- Ajouter de l’huile rouge, le poisson fumé et les écrevisses à votre pâte ; puis, après avoir remué de nouveau, rajoutez les feuilles de macabo découpées finement au préalable. Ce sont-elles qui garantissent son ornement de petites tâches vertes aux allures de treillis militaire
- Emballer la pâte dans les feuilles de bananier.
Faire cuire 2h au feu de bois ou 3h à la gazinière.
Astuce :
Lorsque vous constatez que votre feuille de macabo est cuite (elle a perdu sa couleur verte et vire au marron), votre ekok’a makwamba est également cuit. Cela signifie que si les feuilles de macobo sont cuites alors votre Ekok’a makwamba aussi est prêt.
Vérifiez donc régulièrement la cuisson.
Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne dégustation et à bientôt !
Christiane KOULA