Dirigeant sportif émérite, ministre puis diplomate, Jean-Claude Ganga séjournait à Brazzaville où il avait accompagné la dépouille mortelle de son épouse décédée en France. Pour cause de fermeture des frontières, l’homme n’a pu repartir de Brazzaville. Il s’y est éteint le samedi 28 mars, à 86 ans.
Il se disposait à être un grand joueur comme de nombreux jeunes de son âge, il en sera plutôt un grand dirigeant. Compté au nombre des artisans de la réussite des premiers jeux africains en 1965, Jean-Claude Ganga découvre sa passion pour le sport en jouant au football dans les rues de Bacongo .
Après ses études, il devient enseignant mais a plutôt une préférence pour les activités sportives. Il devient alors inspecteur puis directeur de la jeunesse et des sports de 1967 à 1968. Par la suite, il occupe le poste de secrétaire général du Conseil Supérieur du Sport en Afrique (CSSA) dont il est l’un des co-fondateurs.
La carrière de dirigeant sportif de Jean-Claude Ganga sera une véritable course d’étape, dans la droite ligne de l’idéal olympique : « Citius, Altius, Fortius » qui signifient « plus vite, plus haut, plus fort ». « Donner davantage le meilleur de soi, trouver sa propre excellence, repousser ses limites. » Sa vie durant tant dans le milieu sportif, politique que diplomatique, Jean-Claude Ganga s’est imposé ces principes avec un esprit chevaleresque. Aussi, en homme de conviction, c’est en toute loyauté que Jean-Claude Ganga organise le boycott des pays africains aux jeux olympiques d’été de 1976 à Montréal pour protester contre la politique d’apartheid de l’Afrique du Sud. Une fronde qui lui vaut de quitter ses fonctions.
En 1979, Jean-Claude Ganga devient ambassadeur du Congo en Chine de 1982 à 1985. En 1989, il est nommé ministre des sports dans le gouvernement d’Alphonse Souchlaty-Poaty. À sa sortie du gouvernement, Il est coopté au comité international olympique et préside en même temps l’association des comités nationaux olympiques d’Afrique (ACNOA).
Sa bibliographie comprend deux ouvrages de bonne facture : « Combats pour un sport africain » (1979) et « Il était une fois les jeux africains »(2015). Ce dernier livre sonne comme une transmission de témoin de son savoir faire aux jeunes générations.
Jean-Claude Ganga est né le 28 février 1934 à Brazzaville. Et c’est là, à Brazzaville, dans ce berceau des premiers jeux africains qu’il est revenu fermer le ban d’une vie dont l’éclat fera date dans l’histoire du Congo.