[INTERVIEW] Pauline ONGONO: ‘le digital offre des plateformes pour faire «voyager» le livre !’

Tract – Entretien avec Pauline ONGONO promotrice du Salon du Promoteur Littéraire Online (SAPLO) et présidente de l’Association de Consulting Littéraire (ACOLITT). 

 

Vous êtes la présidente de ACOLITT dont le déploiement est très remarquable. Dites-nous, ACOLITT c’est Pauline ONGONO, mais encore ?

Mais encore de belles personnes amoureuses du livre de qualité et du dynamisme en littérature comme Ray NDEBI, Dominique GNINTELAP, Maeva GUEDJEU, Liza Pierrette… pour ne citer que celles-là. Des personnes qui s’investissent jours et nuits pour que les objectifs de ACOLITT soient atteints. J’ai la chance d’être entourée de ces personnes.

Et pour rappel, ACOLITT c’est : la relecture des manuscrits ; la communication / promotion littéraire ; la traduction littéraire ; la transcription ; le coaching littéraire (écriture, lecture, communication littéraire, traduction, relecture et bibliothéconomie) ; l’écriture des scénarios et l’organisation des événements littéraires.

Pourquoi un salon du livre du promoteur littéraire online ?

Parler de promoteur littéraire signifie parler de ces hommes, femmes, institutions qui mettent du leur pour que brillent les initiatives des autres acteurs du livre, pour que brille la littérature. Fort de cela, Nous, ACOLITT, avons souhaité, à travers le SAPLO (Salon du Promoteur Littéraire Online) les mettre aussi en avant. Bien plus, nous souhaitons, durant cet événement, échanger sur des thématiques dont les pratiques paraissent anodines, sans laisser clairement le fond de leurs impacts sur la table.

En ce qui concerne le volet « online », il faut déjà savoir que ACOLITT, dont je suis la présidente, accorde une grande place au digital dans ses activités. C’est un secret de polichinelle, avec le numérique, ça va vite. En outre, vu qu’il n’est pas toujours aisé de rassembler physiquement des personnes, tout comme avec la Readers and Translators Week Online (RTWO) dont ACOLITT est aussi l’organisatrice, nous avons choisi le « Online » pour le salon du promoteur littéraire.

Quelles sont les activités qui meubleront cet événement innovant dans l’espace littéraire africain en général ?

Pour cette première édition qui se tiendra du 21 au 27 octobre 2024 sur nos pages Facebook et LinkedIn ACOLITT et SAPLO, nous aurons une série de neuf (09) échanges qui seront tenus par quarante (40) panelistes de treize (13) pays d’Afrique, d’Europe et d’Amérique. Par la suite, nous lancerons des concours et tiendrons des ateliers autour de la communication littéraire, et ils se tiendront en ligne.

Comment cet événement contribuera-t-il à long terme au développement « culturo-litteraire » du domaine littéraire africain en général, et camerounais en particulier ?

L’un des buts de ACOLITT repose sur la consolidation de la communauté littéraire. Pour chacun de nos événements, nous mettons un accent sur la communication de chaque participant, dans le but de permettre à chacun d’élargir sa communauté, de se faire connaitre un peu plus. Développer la culture-littéraire réside aussi dans le fait d’avoir une bonne culture générale sur l’espace littéraire. Le SAPLO a toute sa place dans ce processus de développement.

Comment cet événement encourage-t-il la collaboration entre les artistes et les entrepreneurs dans le secteur culturel africain ?

« Une seule main ne peut pas attacher un met », dit-on chez nous. ACOLITT, à travers le SAPLO, fait sa part en apportant une matière, une banque de données. A chaque artiste de s’investir pour bien profiter de cette banque de données. Avoir un contact est précieux dans le monde culturel ; avec le SAPLO, nous offrons une quarantaine de contacts.

Envisagez-vous des éditions sur site à long terme ?

ça pourrait arriver, mais le côté Online sera tout autant privilégié. Notre but est de briser les frontières. Et pour vous faire une confidence, si j’avais eu – et là je parle de moi indépendamment de ACOLITT – une certaine somme d’argent pour un SAPLO en présentiel, au lieu de faire voyager quarante personnes, je ferais voyager quelques-uns et avec le reste de la somme, j’aiderais des jeunes auteurs à éditer leurs livres et à communiquer dessus.

À l’ère de l’IA, cette initiative est une réelle innovation. Quelle est votre position, vous qui êtes active dans la promotion culturelle et littéraire en Afrique, par rapport au numérique dans l’édition et la promotion littéraire ?

L’IA n’est pas mauvaise, tout dépend de comment on l’utilise et de l’honnêteté que l’on pose lorsqu’on s’en sert. Dans nos travaux, nous avons souvent vu des textes relus à 100% par des IA et l’on a souvent constaté la fadeur des textes, l’ajout des coquilles… car l’IA constitue un ensemble de programmes qui n’intègrent pas toutes les possibilités d’écriture, toutes les authenticités. Antidote pourrait-il relire un texte avec des mots en langues locales ? La question reste ouverte et l’œil d’un relecteur professionnel indispensable.

En ce qui concerne la promotion littéraire, par contre, c’est un bon atout pour la création des vidéos, affiches et autres éléments de communication autour de l’initiative littéraire.

Quel rôle, selon vous, les technologies numériques jouent-elles dans la diffusion et la promotion des œuvres issues des industries culturelles en Afrique ?

La diffusion du livre connait des difficultés… et pas qu’en Afrique ! Heureusement, le digital offre de multiples plateformes pour faire « voyager » le livre… numérique. Mal en prend les amoureux du livre papier… Leur rôle positif est indéniable, mais les limites sont toujours réelles.

Propos recueillis par Baltazar Atangana

noahatango@yahoo.ca