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[L’INSTANT RÉTRO] ‘Les 15 Boustifailles Incontournables de Gourmande de Ma Jeunesse Enfuie…’ (Par Juliette Ba)

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Tract – Je sais, vous allez me dire : Doc, c’est bon nak … Ndiogonal bi Matt na seukk…
Que nenni que non !

Ça me plaît, donc je continue … Voici 15 madeleines de Proust, provoquées et avérées …

1. Les mangues vertes de Khady…
Ndeyssaane Khady. Je vous recrée le décor. J’ai 12 ans et je suis en 6e à L’institution Sainte Jeanne D’Arc au Plateau … Vers 17h, juste avant l’étude, en petits groupes, nous sortons par le portail des grands et cheminons jusqu’au portail principal où trône Khady … Khady, un monument ! Les yeux légèrement bridés, le teint légèrement leralisé et une caverne d’Ali Baba à ciel ouvert … Des madd, des cerises, des ditakh, des sidems, des dank, et oui des mangues vertes … On choisissait les mangues, charnues, vertes avec quelques touches de jaunes… Khady superposait méticuleusement trois ou quatre factures de la Sénelec, obtenues on ne sait comment, épluchait soigneusement chacune des mangues, balançait les peaux dans une bassine qui avait connu des jours meilleurs et qui accessoirement servait de poubelle. Et là, habilement elle tranchait chaque mangue en lamelles de taille presque égale …
Ndeyssaane, s’activait alors nos glandes salivaires, proportionellement à sa main saupoudrant le tout de sel et de piment …
Le premier morceau reste et demeure le meilleur de tous …
L’acidité légèrement sucrée ajoutée au sel et au piment était un ravissement pour les papilles …
Encore Aujourd’hui plus de 30 ans après, je continue de découper les langues dans un bol en plastique, de rajouter du sel et du piment et de déguster le tout extatiquement …

2. Les oranges bourouwett’ de Sandaga
J’ai beaucoup marché lorsque j’étais adolescente… Et même lorsque j’étais jeune adulte et que je partageais mon temps entre la matinale sur Sud FM et mes cours au département de philo…
Au cours de mes déambulations et lorsque je traversais le marché Sandaga, hé m’arrêtais inévitablement devant un borom bourouwett’ arrêté sur le bas côté, épluchant méticuleusement des orange du pays …
Avec dextérité il commençait par faire un petit chapeau au sommet de l’orange et je lui disait alors de plutôt les couper au milieu… et je repartais avec une dizaine de fruit dans un sachet en plastique noir…
Le jus coulait dans ma gorge, tiède et sucré… Et je n’étais jamais constipée pendant la saison des oranges…
Des années après, je suis toujours heureuse de redécouvrir leur goût si particulier …

3. Les madd de Khady
Oui, me direz-vous revoilà Khady… sincèrement je pense qu’avec les mangues les madd sont le produit le plus exporté du Sénégal … Un peu comme les Ivoiriens et leur attiéké… Lorsque l’exil a fait de toi un membre de la diaspora rien n’est aussi doux pour l’âme que d’ouvrir un mad dans un appartement parisien ou barcelonais. Ndeyssaane… Mais le souvenir le plus joli reste la négociation : au pays … À l’époque, après avoir choisi un madd autour de 400 francs, une petite fortune, Khady (la même) soupesait le fruit, le faisait rebondir dans sa main, le tranchait d’un geste habile, le mélangeait, rajoutait du sucre, du sel, du piment… emballait le tout dans une énième facture d’électricité et là le premier dôm était tout simplement jouissif, un véritable orgasme gustatif…
Lorsque je passais le long de la c410 à quelques encablures ducho san je ne manquais jamais de m’arrêter devant les vendeuses de maths regarder les tables ou s’empilaient des pyramides de fruits ressemblait pour moi à Noël, lorsque le sapin est le lieu de toutes les découvertes…

4. Le niambaane de Saldia
La première fois que j’ai mangé du niambaane je n’avais pas bien compris le projet … soupe ? sauce ? bouillie ? Ma curiosité était grande… Quelques mois plus tard je ne me questionnais plus, je dévorais tout simplement… Il faut que je vous explique, il y a de sorte de niambaane, que je connaisse en tout cas… Ceux que je préfère : le niambaane de bouille et le niambaane de paagne. Le premier consiste à faire macérer dans de l’eau du pain de singe. Une fois qu’il est ramolli on le mélange en prenant soin de garder les noyaux… On rajoute du sel, du piment, et plein d’autres ingrédients … il y a également le Niambaane de paagne, on fait tremper et cuire les petits coquillages… On rajoute du piment, des oignons, de l’huile, on en fait une espèce de sauce que l’on déguste en faisant claquer la langue tellement le piment est « sauf » !!! À l’époque la cuillerée à soupe se vendait à 10 francs.

5. Le pain thon de Lamine Guèye
Il l’est arrivé un nombre incalculable de fois de quitter Jeanne d’Arc pour aller manger du pain thon chez Thierno ou Djiby, je ne le rappelle pas de son prénom, mais je crois qu’il était célèbre dans tout Dakar…
Je prenais l’option mayonnaise, moutarde, oignons crus… Avec un pain tellement croustillant que c’était à peine croyable …Un de mes plus beaux souvenirs « poissonniers »

6. Le pain pastel de Léontine devant Jeanne D’Arc
Je dois l’avouer aujourd’hui, Léontine me faisait un peu peur… bilaye walaye ! C’était une dame imposante, d’origine béninoise me semble-t-il, parfois un petit peu renfrogniée mais qui faisait les meilleurs pastels de tout le plateau … Elle s’arrangeait toujours pour avoir des baguettes dont la croustillance pouvait rivaliser avec le borom de pain thon de Lamine Guèye… Sa sauce tomate était une tuerie et ses pastel étaient croustillants, bien farci, avec une pâte légère… L’association des trois était un orgasme gustatif ! Je sais vous allez me dire que je me répète … Ce souvenir est intact dans ma mémoire, je revois le pain, la sauce, les pastels, le papier journal … L’histoire est toujours la même, la première bouchée était la meilleure… Ainsi nous mettions nous du baume à l’âme avant d’aller en étude réviser je ne sais qu’elle leçon…

7. Les tofee de la même Léontine
Ah oui, petit complément, Léontine avait un grand bocal rempli de toffee et ils étaient délicieux… Je le suis toujours demandais ce qu’il se serait passer si je l’étais brusquement saisie du bocal et que je l’étais enfouie en courant …

8. Les beignets de Yalla Sur En

J’avais toujours un peu de mal à assumer, aimer ces beignets, comprenez : ils n’allaient pas vraiment avec le standing que j’essayais de me donner lorsque j’étais en terminale A3C et à Yalla Suur En…
ils étaient vendus par des peuls à l’entrée de l’école, sur le côté, dans des grands bols en aluminium posés sur des tabourets en bois. Des beignets basiques walaye : eau, sel, farine… saupoudrés de sucre glace… Une tuerie !!! Je pouvais en manger des kilos… Deux beignets coûter 5 francs… je pense que je mangeais au moins 3000 francs de beignets par semaine !!! 😭 Mes copines se moquaient de moi en me disant que j’allais finir à l’hôpital avec une intoxication alimentaire… mais rien n’y faisait, pour moi, rien ne valait la sensation de ses beignets sous la dent, moelleux à souhait … Il y a quelques temps j’avais demandé la recette sur les réseaux sociaux on me l’a gentiment donnée et je me suis régalée…

9. Les pains coeur de la Pointe
Pointe des Almadies, Dimanche, 17h.
Tout au bord de l’eau, là où on déguste les huîtres … Il y avait toujours deux ou trois femmes préparant des brochettes de coeurs … Wooye !!! Bi borosett !!! Du pain, de la mayo, du piment … Tellement nekh… Celui qui n’a jamais mangé de brochettes de cœur ne sait pas ce qu’il rate bilaye ! Un petit côté caoutchouc mais un goût !!!!!

10. Le Biskrem- Fanta Cocktail
Et puis il y avait ces fameuses après-midi où les finances n’étaient pas au beau fixe et il fallait faire les fonds de poche pour trouver des pièces… Lorsque j’avais de quoi m’acheter un paquet de bis krème et un Fanta cocktail c’était le paradis sur terre ! Ulker et les Turcs avaient tout compris hein : un biscuit croustillant fourré avec un chocolat goûtu… + un Fanta cocktail au goût exotique, bien frais …Que demande le peuple ? Rien d’autre, cela suffisait à mon bonheur !!! J’en ai mangé des kilos de biskrem et j’en ai vu des litres de Fanta Cocktail, du Vimto aussi …

11. Les bricelets de La Gondole
Ndeyssaane, j’aimais bien m’offrir cette petite douceur a l’époque où je bossais encore à Nostalgie Dakar et que cette dernier se trouvait au Plateau …
Sentir sous la dent, le chocolat noir glacé, le croquant du biscuit et la crème glacée… Noooon !!! Nous vecûmes !!!

12. Le cocktail du Métropolis
Bilaye Walaye en temps ordinaire, il ne me serait jamais venu à l’esprit de mélanger du Sunquik orange et de la grenadine… Pourtant à partir du moment où j’ai mis le pieds au métropolis c’est devenu l’un de mes cocktails préférés … Je ne sais pas quel était le dosage mais ce goût inimitable que je n’ai jamais retrouvé etait vraiment le goût de mes premières soirées d’adolescente…
Merci DJ Edouardo pour toutes les fois où tu m’as offert un cocktail !

13. Le Hot Dog de La Galette

Lorsque La Galette n’etait encore qu’un tout petit « point show » et qu’elle vendait essentiellement en salé des hot-dogs et des espèces de chaussons fourrées à la viande hachée je faisais des kilomètres pour acheter un hot-dog… Chaud, croustillant, ketchup moutarde ( je me rappelle qu’à l’époque il n’avait pas de mayonnaise ) il y avait la queue jusque sur le trottoir à 17h lors du ndiogonal, vous vous souvenez ?

14. La Marquise de La Marquise
Je suis obligée de vous parler de l’une des pépites de mon enfance. Cette petite génoise avec en dessous, un biscuit moelleux… recouverte de chocolat au lait avec la petite étiquette verte sur le dessus… vous vous souvenez ? Une tuerie !!! Il y avait aussi « l’Antillais » avec du rhum et des raisins… La Marquise était la récompense suprême quand j’avais obtenu un 14 en français… C’est aussi là que l’on m’achetait mon gâteau d’anniversaire… je n’ai jamais oublié

15. Les beignets au sucre de Score Liberté
Il y avait également foule chez elle elle se situait stratégiquement au feu rouge, juste en face de Score Liberté, elle faisait des beignets que l’on saupoudrait de sucre, une tuerie !!! Elle faisait aussi des acaras, je me souviens… les gens s’arrêtaient en voiture uniquement pour faire le plein et ça créait des embouteillages et puis un jour elle a disparu je ne sais pas pourquoi j’ai la nostalgie de ses beignets…

Juliette Ba alias Miss Nostalgiks

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