Sen’tract – La rentrée scolaire 2022-2023 reste un véritable casse-tête pour les parents d’élèves. En effet, dans les villes comme Dakar et sa banlieue, les frais d’inscriptions dans les écoles publiques ont connu une hausse, mettant les parents dans une situation inconfortable. Ainsi, pour voir comment le monde rural vit cette situation, nous nous sommes intéressés à l’école élémentaire du village de Gaty, situé dans la commune de Léona, à une trentaine de kilomètre de la ville de Louga. En ce sens, interrogeant le directeur de l’école sur l’augmentation des frais d’inscription, il nous informe que dans son école, les frais d’inscription restent gratuits et ça depuis toujours.
« L’école a été créé en 2003 et elle compte actuellement 101 élèves, répartis dans les classes de CP, CE1, CE2 et CM1. Et depuis la création de l’école jusqu’à aujourd’hui, les inscriptions ont été toujours gratuites. Quand j’ai été désigné directeur de l’école, j’avais demandé à mon prédécesseur le pourquoi les inscriptions sont gratuites dans cette école. Et il m’avait fait savoir que la plus part des parents d’élèves sont des agriculteurs et ils n’allaient pas avoir les moyens d’inscrire leur enfants si on fixé une somme d’inscription. D’autant plus qu’ici, on peut trouver un parent qui a 3 à 4 enfants dans l’école. Donc, en raison de leur situation économique, nous avons décidé de ne pas les faire payer des frais d’inscription afin de leur encourager à envoyer leurs enfants à l’école sans peur d’avoir de problème financier », nous a informé Ousmane Ba.
Cependant, dans la logique d’atteindre leurs objectifs qui est l’intégration des enfants à l’école et le maintien des filles jusqu’à un certain niveau, le directeur Ousmane Ba et ses collègues ont eu l’idée de joindre l’utile à l’agréable, en organisant souvent des sorties pédagogiques et des activités attractives. En ce sens, ils ont décidé à compter de cette année, de demander aux parents de faire une participation symbolique de 500 francs CFA pour toute l’année.
Avec cette somme, et en plus de leurs propres moyens, ils croient pouvoir réussir à attirer, faire aimer et faire rester plus d’élèves et surtout plus de filles :
« Ici, nos objectifs premiers sont de faire intégrer les enfants à l’école et d’y maintenir les filles. Parce que dans les villages, notamment chez nous, la plus part des filles abandonnent avant même de faire le CFEE (Certificat de Fin d’Etude Elémentaire). Et pour réussir à compter plus d’élèves, plus de filles, nous allons initier des sorties de temps à autres et des activités pédagogiques. C’est pour cette raison que cette année, nous avons décidé de demander aux parents de faire un geste symbolique de 500 francs CFA, une seule fois dans l’année. Avant de prendre cette décision, nous avons d’abord soumis l’idée aux parents d’élèves et ils ont tous, sans exception, épouser ce projet et nous ont témoigné un soutien moral sans faille ».
Hadj Ludovic