TRACT – Aussitôt après la fermeture des classes, les jeunes écoliers n’ont pas tardé à élaborer leur programme de vacances qu’ils ont minutieusement préparé depuis plusieurs mois grâce à des cotisations issues de leur argent pour petit déjeuner.
Dans des échanges que nous avons eu avec des écoliers âgés entre 17 et 19 ans que nous avons rencontrés à la plage d’Asecna, ces derniers ont confié à Tract comment ils comptent passer leurs vacances pendant lesquelles ils vont tout se permettre.
Mais, si certains parmi ces écoliers ont prévu de passer des vacances divertissantes en jugeant que tout leur est permis après 9 mois d’études, d’autres, par contre, ont prévu de trouver du travail pour préparer la prochaine rentrée et diminuer la charge à leurs parents pour les fournitures et vêtements.
Matar Gueye, élève en classe de Première, au lycée de Yeumbeul, estime que c’est le moment de faire la fête sans retenue :
“ Actuellement c’est les vacances, tout est permis. Chaque chose a son temps, maintenant que l’école a fermé ses portes il n’y aura pas de problème si on se couche tard. Durant l’année scolaire je sortais rarement avec mes amis à cause des études. Mais là, nous comptons bien rattraper le temps perdu. Nous allons planifier des sorties, inviter nos copines, louer un appartement meublé à Somone ou à Ngaparou pour un “Yeendou”, partir aussi en boîte de nuit à Saly. L’argent est déjà disponible parce que durant l’année scolaire on cotisait chacun 5.000f à la fin de chaque mois. Certains d’entre nous faisaient des économies sur l’argent de leur petit déjeuner que leur donnaient leurs mères pour pouvoir assurer leur cotisation et d’autres comme moi jouaient à Xbet pour pouvoir cotiser. Nous sommes encore jeunes, à notre âge on a le droit de nous divertir. Nous n’allons pas descendre du droit chemin, nous ne prenons rien d’illicite, on va juste utiliser du chicha et ça c’est pas interdit par la loi”, nous a confié ce jeune garçon âgé de 19 ans.
Dans le même sillage, Mamadou Ndour, lui aussi élève en classe de Première, prévoit de se divertir mais pas comme le premier interrogé :
“ J’ai bien travaillé à l’école en mettant beaucoup de sérieux sur les études. J’étais en classe de Première L2, j’ai eu une moyenne de 12,25 au premier semestre et une moyenne de 13,50 au second semestre. Durant toute l’année scolaire je ne suis jamais sorti pour aller à une soirée ou à une sortie parce ma mère me mettait beaucoup de pression en me disant que je suis en préparation d’une classe d’examen pour l’année prochaine. Maintenant que je suis en vacances, je vais essayer de respirer un peu, me libérer l’esprit, faire un peu la fête parce que je sais que ma mère ne va pas me laisser avoir de longues vacances, elle va m’inscrire pour des cours de vacances à partir du mois de septembre. J’attends juste que le baccalauréat passe pour que je commence à sortir avec mes amis. Nous allons comme d’habitude faire des sorties à Ngor, Voile d’or ou à la plage BCEAO, organiser des matchs avec des amis d’autres quartiers avec qui nous partageons la même classe. Mais sérieusement vous pouvez être rassurés, moi et mes amis sommes très sages. Nous n’allons ni fumer ni boire, on va juste sortir pour nous amuser, pour manger, danser et changer les esprits”, a-t-il rassuré.
Ansou Ndiaye lui, en classe de seconde, ne se permet pas d’avoir des vacances. Il prévoit plutôt d’aller travailler pour préparer les dépenses de la prochaine rentrée :
“Moi je suis plus occupé pendant les vacances que pendant l’année scolaire. Depuis que j’étais en classe de 4e, je travaille durant les vacances pour avoir un peu d’argent et préparer la rentrée scolaire. Mon oncle est menuisier bois, je pars dans son atelier pour y travailler. Je maîtrise beaucoup de choses maintenant, je suis un élève avec un métier que je perfectionne. Je peux déjà faire des portes, des fenêtres, je peux raboter un bois jusqu’à lui donner une forme plate, ce qui est une chose difficile. En dehors de l’argent que j’y gagne pour préparer mes rentrées scolaires, je fais de la menuiserie parce que mon oncle m’a dit que c’est plus sûr d’avoir un métier comme ça si les études ne se passent pas bien, je pourrais avoir un travail que je maîtrise déjà. C’est vrai que je n’aurai pas des vacances comme mes camarades de classe mais l’avantage est que je ne vais pas fatiguer mes parents. Je pourrais acheter mes vêtements et mes fournitures de mon propre argent”, a-t-il prévu.
Hadj Ludovic