[REPORTAGE ‘TRACT’] SECTEUR DU TRANSPORT PENDANT LA TABASKI: Les chauffeurs se justifient auprès des clients et commentent le coup K.O reçu d’El Malick Ndiaye

TRACT – Les chauffeurs des transports en commun inter régions ne digèrent toujours pas l’acte posé par le Ministre des infrastructures et des transports terrestres et aériens à la veille de la fête de la Tabaski passée.

 

En effet, face à l’augmentation des prix des tickets de voyage par les chauffeurs de bus, le Ministre El Malick Ndiaye avait dépêcher plus de 100 bus de Sénégal Dem Dikk dans le but de permettre aux sénégalais de retourner auprès de leur famille pour célébrer la Tabaski en payant moins cher que les prix fixés par les chauffeurs.

Deux semaines après cette mesure, Tract a eu la possibilité de s’entretenir avec des transporteurs qui n’ont pas apprécié l’acte posé par leur ministre de tutelle.

L’invitant à se prononcer sur la question, Mame Khadime Dieng tente de justifier l’augmentation des tickets de transport pendant les fêtes:

“Les gens pensent que nous sommes des profiteurs et qu’on augmente les prix du transport sans raison. Est-ce que vous savez qu’on consomme deux fois plus le nombre de litres de gasoil pendant les fêtes que d’habitude pour un seul voyage. Les embouteillages à Dakar deviennent plus intenses pendant les fêtes, on peut voir une file de plusieurs kilomètres pendant des heures. Avec le gasoil qu’on consomme pendant ce temps-là, on est obligé d’augmenter les prix du transport pour ne pas perdre. Ce n’est pas de la méchanceté mais plutôt une solution pour rattraper ce qu’on perd en gasoil à cause des embouteillages. Mais au lieu de nous trouver une solution, le Ministre des Transports El Hadji Malick Ndiaye nous a donné un coup bas, il pouvait trouver un autre moyen moins cruel que le fait de nous concurrencer”, a jugé ce chauffeur de Bus qui fait tous les jours le trajet Dakar-Kaolack.

D’un autre côté, Amath Thiam, chauffeur d’un bus qui faisait le trajet Dakar-Fouta pendant la Tabaski, marche sur les même que son camarade chauffeur:

“ Si vous faites le constat, vous verrez que seules les voitures de transport en commun qui quittent Dakar pour les régions ont fait d’augmentation. Personnellement quand je quitte Ourossogui pour venir à Dakar, je peux appliquer le prix habituel parce que je peux arriver au Baux Maraicher sans trop de difficulté. Mais ce n’est pas le cas si je dois faire le sens inverse. Déjà pour sortir de Dakar, tu peux dépenser la moitié de ce que tu as encaisser, sans parler des réalités sur la route que vous connaissez mieux que moi, chaque poste voudra prendre un peu de ce que nous avons. Le ministre nous a mis en mal avec les clients qui nous prennent pour des méchants. Nous sommes tous les jours sur la route en train de transporter les clients à bon port. Nous participons directement au développement du pays, El Hadj Malick Ndiaye devrait penser nous aider, nous subventionner au lieu de faire venir Sénégal Dem Dikk pour nous poignarder au dos. Le milieu du transport a ses réalités que seuls nous chauffeurs connaissons. Si ce n’était pas à cause d’une certaine situation, vous allez seulement voir quelques chauffeurs augmenter les prix du transport. Mais tous les chauffeurs ont senti la nécessité d’augmenter les prix sinon personne n’allait s’en sortir, à moins de rouler dans les régions exceptées Dakar”, a tenté de nous expliquer à son tour M. Thiam.

Apprenti-chauffeur de son état, Bara Gaye nous avoue que l’augmentation des tickets de transport pendant la Tabaski était une nécessité pour remplacer les pertes en roulant d’une région vers Dakar:

“ Mais c’est le travail qui est comme ça, il y a une saison dans tous les domaines. Nous c’est les fêtes comme la Tabaski et le Magal de Touba qui sont notre saison, il faut qu’on en profite parce que ça n’arrive pas toujours. Les vendeurs de moutons et de légumes avaient augmenté leurs marchandises mais personne n’en a parlé et les ministres qui sont chargés de ces domaines n’ont pas fait comme le ministre du transport a fait. Aucun prix c’est trop cher pour une distance qu’on ne peut pas parcourir à pied. En plus il faut savoir que pendant la Tabaski chez uniquement en quittant Dakar pour les régions qu’on a des clients. Mais quand on quitte les régions pour venir à Dakar, on roule en étant vide tout en consommant du gasoil. Donc il faut qu’on essaye de récupérer le prix du retour en doublant le prix de l’aller”, nous a confié ce jeune homme.

Hadj Ludovic