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Assane Diouf recevra 20 millions de l’État du Sénégal et ce n’est que justice !

Le libre-parleur Assane Diouf a remporté une importante manche contre l’Etat du Sénégal : élargi de prison le 25 février, il se voit  allouer 20 millions de dommages et intérêts par la Cour de justice de la Cedeao.

L’État du Sénégal est ainsi condamné pour « détention arbitraire » et pour n’avoir pas respecté les droits de Diouf à un procès équitable. Tract salue cette décision, qui n’est que justice, et qui restaure Assane Diouf, qualifié d’insulteur public n°1, dans ses droits à la libre expression.

Madické Niang qualifie la campagne de « courte, intense et voluptueuse (sic) ». Voluptueuse ?

Me Madické Niang a réagi sur son peofil Facebook pour remercier les Sénégalais à l’issue de la présidentielle. Il a utilisé le qualificatif « voluptueuse » au sujet de la campagne électorale, terme qui nous semble un peu tendancieux. Pas à vous ? Mais bon, il est vrai que c’était le candidat le plus sexy, avec ses « todj na fi, radiax »

Il annonce aussi sa présence à Touba pour rencontrer le Khalife général des mourides. Voici l’intégralité de son post:

« Peuple Sénégalais, merci. Merci pour tout. En ce Vendredi Saint, je voudrais remercier l’entièreté de la Nation pour son apport considérable lors des périodes de ma pré-campagne, de campagne et des dernières joutes électorales. Ce fut, une belle aventure. Courte, intense et voluptueuse.

Je salue la maturité et le tact du peuple Sénégalais. Je chante la bravoure et l’engouement de ce peuple, hélas, qui a montré tout son amour pour son terroir et sa patrie.

Je suis sûr que de lendemains meilleurs se profilent pour nos terres. Je rends hommage à tous ceux qui ont voté pour moi, mais encore plus ceux qui ne l’ont pas fait.

Nous sommes un Seul Sénégal. Et, mon amour n’est tourné que vers le Sénégal. Je vous porte attachement singulier toutes et tous.

Aujourd’hui, je me rends à Touba et prierai à la grande mosquée après ma rencontre prévue avec Sergine Touba Sergine Mountakha Bassirou Mbacké. Que la paix règne sur tous les Sénégalais. »

Sonko, la météorite avec qui il faudra désormais compter

Une étoile est née. Il se nomme Ousmane Sonko. Il est, sans conteste, la révélation de cette 11e présidentielle de l’histoire du Sénégal.

Qu’on l’aime où qu’on le déteste, il a réussi à acquérir ses galons. Il mérite tout le respect du peuple Sénégalais.

Il est incontestablement l’une des vedettes montantes du Landerneau politique Sénégalais. Il a osé. Il s’est battu.

Et il a gagné. Il a certes perdu le combat de cette présidentielle, mais il a gagné le cœur de beaucoup de Sénégalais et peut bien espérer gagner la bataille un jour, en accédant au Palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor.

Anonyme inspecteur des Impôts et Domaines, il y a peu de temps, il est subitement devenu l’empêcheur de tourner en rond du régime de Macky Sall, au point de faire sortir le chef de l’Etat de ses gonds.

Une procédure expéditive enclenchée et le voilà radié de la fonction publique, malgré l’excellente défense assurée par Me Bamba Cissé.

Dépouillé de sa fonction et de son gagne-pain, Sonko n’en pleure pas pour autant. Il en rigole même. Armé de courage et d’abnégation, il croit en ses chances de pouvoir changer les choses.

Il muscle son discours, commet des abus de langage par moments, indispose certains, mais embarque beaucoup de monde dans sa manière de faire et d’être.

Son discours sort de l’ordinaire, ses méthodes sont révolutionnaires. Il est un homme de son monde et sait comment contourner les médias classiques.

Rien de tels que les réseaux sociaux pour atteindre ses cibles. Il s’en donnera à cœur joie, au point d’être surnommé «le candidat des réseaux sociaux».

Sa traversée du désert ne durera que le temps d’une rose. Lors de sa première participation à une élection législative, il devient député.

Qu’importe que ce soit grâce au plus fort reste. Le gouvernement de Macky Sall lui a fait perdre une fonction. Les populations l’ont réhabilité.

A l’Assemblée nationale, il éclipse les «politiciens de métier». Il se montre digne de sa mission de représentant du peuple.

Eloquent,  parfois excessif, parfois posé, il séduit et indispose à la fois par un discours jugé très populiste par ses détracteurs. Mais c’est sa méthode, sa manière de faire. Et il s’en tient à cela.

Lorsqu’on l’accuse d’être un salafiste, il n’en a cure. Il a une claire conscience de ce qu’il veut et ne va pas s’en départir.

Son parti Pastef grossit de jour en jour. Ses militants augmentent. Ses sympathisants n’ont d’yeux que pour lui.

La diaspora lui déroule le tapis rouge. De quoi le requinquer. De quoi lui donner des ailes. Conscient de son aura, il prône une nouvelle forme de gouvernance et voue les politiciens professionnels aux gémonies.

Lorsque le code électoral est révisé pour y intégrer le parrainage, Sonko ne se laisse pas démonter. Il franchit ce filtre avec brio, là où de «grands partis» sont recalés.

Le voilà qui fait partie des 5 candidats dont la candidature à la Présidentielle de 2019 a été validée par le Conseil constitutionnel.

Après une campagne épuisante, parsemé d’embuches, il finit 3e derrière le président sortant, Macky Sall, et l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck, tous les deux anciens membres du Parti démocratique Sénégalais, tous les deux ayant capitalisé des années et des années de militantisme.

Ousmane Sonko réussit à engranger 687.065 voix soit 15,67% des suffrages valablement exprimés.   Pour un «novice» de la présidentielle (c’est son baptême du feu), son score est honorable.

La satisfaction de Sonko doit être d’autant plus grande qu’à Ziguinchor il a surclassé des « mammouths » comme Abdoulaye Baldé, devenant ainsi le nouveau roi de la Casamance. Mais sa grande réussite est d’avoir redonné goût à la politique à des gens qui s’en étaient détournés.

Finira-t-il un jour au palais ? L’avenir nous le dira.

Pour l’heure, il jouit d’une popularité phénoménale et d’un préjugé favorable à travers le pays. Sonko compte et il faudra désormais compter avec lui.

Avec L’Observateur

Transe immense de Mimi Touré

Au Qg de Bby, les militants ont retenu leur souffle hier. Tous les lieutenants de Macky Sall ( qui n’a pas officiellement de numéro 2 dans son parti) se sont massés sur la petite tribune du hall du nouveau siège de l’Apr à Mermoz.

Derrière le pupitre, il y avait le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne, Aliou Sall, Mimi Touré, Moustapha Cissé Lô, Abdoulaye Diouf Sarr, Me El Hadj Diouf, Ousmane Ngom, Cheikh Tidiane Gadio, Talla Sylla, entre autres.

Tous écoutaient la proclamation des résultats provisoires en direct à la radio. «Macky Sall 2 millions 554 mille 605 voix, soit 58,27%», a annoncé le juge Demba Kandji.

C’est la délivrance pour ce qui était un faux suspense puisque le directoire était sûr de son score comme l’avait annoncé le Premier ministre dans la soirée du dimanche.

La clameur prend le dessus sur les autres scores. Ils scandent «Macky mo bari doolé !». Mimi Touré lance «camarades nous avons gagné» et fait sa déclaration, dans un débordement de joie taille XXL, les deux bras brandis.

«Tout d’abord, au nom du candidat Macky Sall, il faut saluer le bon déroulement du scrutin reconnu par les observateurs présents : Union africaine, Cedeao, Union européenne, mais également de la société civile nationale et internationale.

Il faut également se féliciter de la maturité du Peuple sénégalais, resté serein et qui est allé voter dans le calme avec un taux de participation record de 66,23%. 4 millions 426 mille 344 Sénégalais se sont rendus paisiblement dans les urnes. Ils sont les premiers vainqueurs de cette élection.

Nous saluons également, au nom du candidat Macky Sall, la presse qui, pour l’essentiel, a eu un traitement équitable de l’information. La presse sénégalaise qui reste un acteur important de notre démocratie.

Au nom du candidat, le Président Macky Sall, nous saluons aussi tous les candidats qui ont concouru à l’expression du suffrage universel et le bon travail des forces de sécurité», a-t-elle déclaré.

«Reconnaître les résultats, retourner au dialogue»

Cette victoire du candidat de Bby est, selon elle, «le fruit de son excellent bilan» pendant sept ans. «Nous ne sommes pas surpris parce que le nombre de parrainages que nous avions collectés déjà, compte tenu du niveau de participation, nous donne ce score important», a-t-elle souligné.

Mimi Touré fait ses constats : «Il faut savoir que le Président Macky Sall est arrivé premier dans 12 régions parmi les quatorze que compte le Sénégal et gagne dans quarante départements sur quarante-cinq.

L’écart entre le Président Macky Sall, arrivé premier avec 58,27% de suffrages, et le second (Idrissa Seck) qui a 20,50% est de 37,77 points.

C’est dire que le Président Macky Sall a eu presque trois fois le score du second, exactement 2,8 fois plus de voix. En sport, mesdames et messieurs, c’est ce qu’on appelle une victoire avec un score sans appel.»

Elle invite donc les candidats malheureux à «reconnaître les résultats» parce que «personne n’a démérité», même si, «évidemment, il y en a un qui a largement gagné».

L’Envoyée spéciale du chef de l’État (où l’envoie-t-il d’ailleurs?) estime également qu’«après ce moment, il va falloir retourner au dialogue» et assure que le Président Sall «reste ouvert».

Avec Le Quotidien

« Il construit des beaux projets inutiles, il signe des contrats aux Français et il n’a aucun scrupule à recourir aux achats de conscience »

La victoire de Macky Sall, le «président bâtisseur» selon ses thuriféraires, a été confirmée hier jeudi. Malgré les nombreux travaux engagés lors de son premier mandat, beaucoup de Sénégalais estiment que ces réformes ne profitent qu’à une part privilégiée de la population.

Il n’aura pas échappé à la règle. Comme tous ses prédécesseurs, Macky Sall effectuera un second mandat. Le président de la Commission nationale de recensement des votes sénégalaise a annoncé jeudi sa réélection dès le premier tour. Le sortant a recueilli 58,3% des voix, contre 20,5% pour son vieux rival Idrissa Seck et 15,7% pour le jeune député «dégagiste» Ousmane Sonko, selon des résultats provisoires. Les quatre autres candidats ont annoncé qu’ils «rejetaient fermement et sans aucune réserve» ces résultats du scrutin de dimanche. Quand les chiffres définitifs seront publiés par la Cour constitutionnelle – une formalité puisque l’opposition ne compte pas introduire de recours -, il ne faut sans doute pas s’attendre à un discours flamboyant, triomphal, de la part de Macky Sall. Celui que l’on surnomme «Niangal» Sall («le sévère») n’est pas homme à faire étalage de ses émotions. S’il maîtrise à merveille les rouages de la politique, la campagne en elle-même, dans sa partie «scénique» du moins, n’est pas son fort. On l’a vu presque affolé, la semaine dernière, en meeting dans une banlieue de la capitale, devant les mains avides de gamins surexcités qu’il a dû serrer devant le podium (une discrète distribution de baffes s’en est suivie loin des caméras). La plupart du temps, le président-candidat lisait des notes derrière son pupitre. Il a refusé de participer à un débat avec les autres candidats. «Il était fatigué pendant sa tournée, bien plus qu’en 2012, décrit Gaston Mansaly, qui a suivi ses deux campagnes pour le quotidien sénégalais Libération (aucun lien de parenté). Mais de toute façon, ce n’est pas un homme très jovial, et la foule n’est pas son truc. Il est dans la retenue, je pense que c’est lié à son enfance, à ses origines modestes.»

Macky Sall est né le 11 décembre 1961 dans un pays indépendant depuis un an, d’un père manœuvre dans la fonction publique et d’une mère vendeuse ambulante d’arachides – comme des dizaines de milliers de femmes sénégalaises. Il a grandi et commencé à militer à Fatick, avant de rejoindre l’université de Dakar et de flirter avec les mouvements étudiants maoïstes.

Le Peul polyglotte (il parle le peul, le sérère, le wolof, le français et l’anglais) y suit un cursus d’ingénieur-géologue, complété par une formation à l’Institut français du pétrole à Paris, et se rapproche, en 1989, du Parti démocratique (PDS) d’Abdoulaye Wade, dont il gravit rapidement les échelons. Lorsque son bouillonnant mentor détrône le socialiste Abdou Diouf à la présidentielle de 2000, réalisant la première alternance de l’histoire du pays, Macky Sall, 39 ans, est déjà un apparatchik. Il sera nommé directeur général de la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen) en 2000, puis ministre des Mines, ministre de l’Intérieur, Premier ministre et président de l’Assemblée.

Revanche

C’est à ce poste que va s’opérer la rupture avec son père politique, le président Wade, figure tutélaire du camp dit «libéral». Macky Sall commet un crime de lèse-majesté en convoquant le fils du «Vieux», Karim Wade, à une audition devant les députés – au sujet de sa gestion jugée opaque de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique. Les foudres du chef de l’Etat s’abattent sur son ancien protégé, qui claque la porte du PDS en 2008. Depuis son fief de Fatick, il forge patiemment son propre parti, l’Alliance pour la République, en ratissant les zones rurales qu’il connaît bien et en tissant un réseau de notables mécontents de Wade. En bon géologue, Macky Sall sait qu’il doit atteindre les «couches profondes» de la société pour construire une machine politique efficace.

Contre toute attente, le banni prend sa revanche quatre ans plus tard, en agrégeant toute l’opposition derrière lui au second tour pour battre le même Abdoulaye Wade, candidat à un troisième mandat. L’ingénieur discret pour remplacer le volcanique avocat. Un président normal, que la presse s’amuse à dépeindre en «François Hollande sénégalais». Quasi inconnu sur la scène internationale, Sall promet une gouvernance sobre et appliquée. Il commence par faire le ménage dans les agences de l’Etat jugées superflues et réduit le nombre de ministres.

Wade était surnommé le «pape du Sopi» («changement»), lui n’a que le mot «émergence» à la bouche. A sa manière, pragmatique, besogneuse, Macky Sall s’attelle aux réformes économiques. Il dessine un cadre, le «plan Sénégal émergent», pour atteindre ses objectifs. Les grands travaux se multiplient. Une gigantesque ville nouvelle, Diamniadio, sort de terre à une trentaine de kilomètres de la capitale, saturée par l’exode rural, pour accueillir des pôles ministériels, un palais des sports, un marché de gros, des immeubles de bureaux… Un TER, dont la mise en service est prévue cette année, la reliera à Dakar. Quelque 180 kilomètres d’autoroute sont déroulés jusqu’à la cité sainte de Touba, épicentre de la puissante confrérie mouride. Une compagnie aérienne, Air Sénégal, voit le jour. «Macky» inaugure fin 2017 un nouvel aéroport international (dont le chantier avait été engagé par son prédécesseur) et, le mois dernier, le pont Sénégambie, vieux projet dormant dans les cartons depuis quarante ans, pour rattacher la région enclavée de Casamance au reste du pays. Partout, il assainit, rénove, creuse, coule du béton, et coupe des rubans, bien sûr.

Frénésie

Le président bâtisseur entame également une ambitieuse réforme de la politique énergétique en donnant la priorité au renouvelable. Il implante quatre centrales solaires (d’une capacité totale de 100 MW) et prévoit la construction d’un parc éolien (150 MW). Mais le Sénégal part de loin. Les énergies renouvelables représentent aujourd’hui 20% du mix électrique (contre 10% au début de son mandat) et la moitié des Sénégalais n’ont toujours pas accès à l’électricité. Sur le plan agricole, Macky Sall échoue à atteindre l’autosuffisance alimentaire en riz (1,6 million de tonnes) mais parvient à doubler la production nationale (1,1 million de tonnes en 2017).

Les bailleurs de fonds internationaux adorent ce président à la tête d’un des rares pays d’Afrique de l’Ouest épargné par le jihadisme. Boostée par cette frénésie d’infrastructures, la croissance du Sénégal atteint 6,8% en 2018. Le FMI prédit même une croissance à deux chiffres pour 2020. Les promesses initiales de sobriété ont été jetées aux orties : le budget de l’Etat explose et plus de 80 personnalités ont désormais le rang de ministres (dont la moitié de «ministres conseillers»). Mais le Président a su garder son pays dans les clous de la stabilité budgétaire, avec un déficit ramené à 3,5% en 2018.

«Le gros problème, c’est que les Sénégalais ne voient pas les fruits de cette croissance. L’aéroport, Diamniadio, le TER, ce n’est pas pour eux, estime Moussa Diaw, politologue à l’université Gaston-Berger de Saint-Louis. Ils se débattent toujours dans la grande pauvreté, ont des problèmes de santé, d’accès à l’eau potable, bref de survie.» Sur le plan social, les bourses familiales (150 euros par an pour 300 000 familles démunies) mises en place par Macky Sall sont largement considérées comme «un outil de clientélisme», affirme le chercheur. Le Président lui-même a reconnu que la redistribution viendrait dans un «second temps», répétant pendant la campagne que la priorité serait désormais donnée à l’emploi des jeunes.

Le géologue est aussi un chanceux. En 2014, un vaste gisement de pétrole et de gaz offshore a été découvert au large des côtes sénégalaises et mauritaniennes. Son exploitation, prévue pour débuter en 2022, va doper les ressources de l’Etat. Même si la production d’hydrocarbures, une première pour le pays, représente un immense défi : elle menace le secteur de la pêche, comporte des risques de pollution, de corruption…

Méfiance

Le Président abordait donc cette campagne en position de force, infrastructures et économie en bandoulière. D’autant que ses deux principaux adversaires, Karim Wade et Khalifa Sall, le maire de Dakar, ont été opportunément écartés de la course en raison de leurs déboires judiciaires. Le premier a été condamné en 2015 pour «enrichissement illicite» avant d’être gracié et de s’exiler au Qatar. Le second purge une peine de cinq ans de prison pour «escroquerie aux deniers publics». L’opposition n’a cessé de dénoncer des procès politiques.

«Les nouvelles règles du jeu électoral ont renforcé la défiance à l’égard du pouvoir, poursuit Moussa Diaw. Le redécoupage des circonscriptions et, surtout, la modification du fichier électoral se sont faits sans concertation. Ce climat de méfiance explique le cafouillage de la nuit du scrutin.» Dimanche, quelques heures après le vote, les opposants Idrissa Seck et Ousmane Sonko ont vite annoncé qu’un second tour était selon eux «inévitable». Le Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, a immédiatement répondu que Macky Sall avait récolté «au moins 57%» des suffrages. Une guerre des chiffres mal vécue par la population, qui s’est massivement mobilisée pour le scrutin (près de 66,2% de participation, un record) malgré l’appel au boycott d’Abdoulaye Wade, 92 ans.

«Le Vieux est de l’histoire ancienne. Macky, c’est le présent et même le futur ! Il s’est déjà remis au travail je suis sûr, il est comme ça », rit Thiernou Seydou Sall, en découpant la viande d’un shawarma dans un fast-food de Dakar.«On l’aime pour ça, Macky. Il n’est pas tout le temps à la télé, il travaille dur, ça plaît aux Sénégalais.» Awa, 47 ans, bout en attendant son sandwich. «Il construit des beaux projets inutiles, il signe des contrats aux Français et il n’a aucun scrupule à recourir aux achats de conscience, explose-t-elle. Ce n’est pas un jour heureux pour notre démocratie.» Thiernou lui rend la monnaie. «On est ensemble ?» Large sourire de l’intéressée : «On est ensemble, bien sûr. Ça sera pour la prochaine fois.»

Avec Libération.fr

La soupe à Kandji : Macky Sall 58,27%

Le juge Demba Kandji, président de la commission de recensement national des votes, « seule habilitée » à les proclamer, a annoncé les résultats « provisoires » du scrutin présidentiel de dimanche, ce jeudi 28 février à 13h45. Résultats provisoires  car c’est le Conseil constitutionnel qui annoncera les résultats officiels définitifs, dans 5 jours. La soupe à Kandji a été servie froide, après que sa prise de parole ait été annoncée pour 11h, puis 11h30, 12h30 et enfin 13h30. La sentence est donc une douche froide pour près de la moitié des électeurs, soit les 42% qui n’auraient pas voté pour Macky Sall selon ces résultats. Macky Sall est déclaré réélu au 1er tour avec 58,27% des suffrages.Suivi d’Idrissa Seck avec 20,50%. Ousmane Sonko vient en troisième place avec 15,67%. Madické Niang et Issa Sall ferment la marche avec respectivement 1,48% et 4,07%. Macky Sall inaugure ainsi un nouveau Salltennat de 5 ans. Selon les termes d’une Sénégalaise du Canada réagissant à ces résultats, le président redoublant continuera de diriger un « fichu pays, fichu pays qui est d’accord avec la corruption, les ministres qui s’enrichissent, la saleté, la médiocrité de l’administration, la pauvreté, les gosses de la rue, les agresseurs, les hôpitaux qui tuent, pendant qu’un groupe danse et s’engraisse. Fichu pays. » Elle conclue par le hashtag #exilée.

Le désabusement populaire semble en effet la chose la mieux partagée ce jeudi. En centre- ville, seuls des laveurs de voiture, présumés être des Halpulaars du Fouta, région d’origine de Macky Sall, ont eu des manifestations de joie. Le domicile du principal challenger, Idrissa Seck, était encerclé dans le quartier du point E de Dakar par les gendarmes. Quelle sera la réaction d’Idrissa Seck et celle d’Ousmane Sonko, pour ne citer que ces deux poids lourds d’opposition de la présidentielle ? Demain vendredi, ce sera le premier jour du mois de mars. Et mars est nommé ainsi en hommage au dieu de la guerre. Après la guerre des chiffres de ces derniers jours et la guerre des nerfs de ces dernières heures, il faut attendre pour savoir si Macky Sall pourra inaugurer son deuxième mandat sans perturbations de l’ordre public, ni manifestations populaires et politiques.

Si les deux principaux opposant décident de ne contester les résultats publiés aujourd’hui que devant le Conseil constitutionnel, ce qui reviendrait à les entériner, Idrissa Seck s’imposera comme le chef de l’opposition avec l’avenir de devenir président à la prochaine élection, en 2024. Ce sera alors sa quatrième tentative. Il en aura fallu 5 à Abdoulaye Wade pour ètre élu, depuis 1978 jusqu’ à la première alternance de 2000. Ousmane Sonko a également fini de se poser en futur challenger de poids, avec les résultats « provisoires » (oxymore!) de cette élection.

En tout cas, les travailleurs dakarois du centre-ville ont commencé à rentrer tôt, dès 14h30, et à vider leur voiture des parkings. Pour parer à toute éventualité. Certes, le pire n’est jamais sûr. Mais l’avenir ne l’est pas non plus, sûr.

Damel Mor Macoumba Seck

Tract 2019

 

Articlé édité à 17h29, le 28 février 2019 : les 4 candidats de l’opposition ont signé une déclaration dans lesquels ils indiquent qu’ils ne contesteront pas les résultats devant la justice bien qu’il les rejettent « fermement et sans réserve », et enfin qu’ils laissent Macky Sall les « assumer seul face au peuple et face à l’Histoire. ». Des manifestations ont lieu à l’Université Cheikh Anta Diop et au rond-point Liberté 6 à Dakar.

Le communiqué du conseil des ministres de ce mercredi évoque l’installation du « président élu le 24 février » (sic)

Le conseil des ministres réuni par Macky Sall n’a même pas fait semblant de croire en la possible tenue d’un second tour du scrutin présidentiel de dimanche dernier. Macky Sall y demande aux services de l’Etat de préparer l’installation  » du président élu à l’issue du scrutin du 24 février ». Sans autre forme de protocole, le temple supposé du protocole qu’est le palais de la république nous dit qu’il n’y aura pas de second tour.

Voicii un xtrait du Conseil des ministres de ce 27 février 2019:

« Le Chef de l’Etat remercie et félicite toutes les populations ainsi que ses soutiens politiques, qui l’ont accueilli avec générosité et enthousiasme durant son périple national lors de la campagne.

Poursuivant sa communication autour de la préparation de l’entrée en fonction du Président de la République élu, le Chef de l’Etat demande au Premier ministre de faire prendre toutes les dispositions, en relation avec les services compétents de l’Etat, pour la bonne préparation de l’installation du Président de la République élu à l’issue du scrutin du 24 février 2019.

Le Chef de l’Etat a terminé sa communication sur son agenda et les préparatifs de la fête du 4 avril 2019, marquant le 59ème anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale. »

Le 24 février, c’était aussi les Oscars : Baba Maal gagnant

Le dimanche dernier, en même temps que l’élection présidentielle au Sénégal, se tenait les Oscars à Hollywood. On peut gager que Baba Maal n’a pas voté. Mais ’artiste sénégalais a remporté dans la nuit de dimanche à lundi le prix de la meilleure musique de film aux Oscars 2019. Un prix gagné grâce à sa remarquable performance musicale dans le film qui aura certainement le plus marqué l’année 2018 : Black Panther.

La 91e cérémonie des Oscars a récompensé, dimanche, l’oeuvre musicale de Baaba Maal dans Black Panther. C’était au Dolby Theater d’Hollywood, à Los Angeles.

Le compositeur suédois, Ludwig Goransson, a reçu l’Oscar de la meilleure musique de film pour Black Panther , dans lequel il a collaboré avec Baaba Maal .

Une récompense que le chanteur sénégalais a accueillie avec joie. « C’est un immense plaisir de se réveiller le matin et qu’on vous dise que vous avez gagné l’Oscar de la musique de film Black Panther », a réagi l’artiste.

« Je remercie Massamba Diop et tous ceux qui m’on accompagné. C’est une première pour la musique sénégalaise qui remporte un Oscar. J’ai toujours plaidé pour que la musique africaine ait sa place dans l’industrie internationale et cela vient d’aboutir », a-t-il ajouté.

Les chansons des Sénégalais Youssou Ndour, Ismaêl Lô et Wasis Diop ont figuré dans la bande-son de films dans le passé. Mais c’est la première fois qu’un artiste sénégalais remportent un Oscar.

Le mannequin Adja Diallo sauvagement agressée (et non « tabassée ») par Ibou Touré

Ecrire qu’Adja Diallo a été tabassée est dégradant pour elle. C’est comme si elle le méritait quand on écrit cela, comme l’on fait plusieurs sites d’info. Adja Diallo a plutôt été sauvagement agressée par Ibou Touré.

 

Situation Room : le nom du président élu dévoilé ce jeudi dans un salle discrète au 2éme étage du palais de justice

Cest dans une salle discrète au deuxième étage du palais de justice de Dakar que sera prononcé en premier le nom du nouveau président du Sénégal. Sur le sol, des enveloppes Kraft scellées, portant en titre l’un des 45 départements du pays. Elles contiennent les procès-verbaux des commissions départementales de recensement des votes. Chacun est lu avec attention devant la commission nationale. Une assemblée silencieuse composée d’une quinzaine de membres : des magistrats, des représentants des cinq candidats et des observateurs électoraux. Le juge Demba Kandji préside. Il énumère le nombre de voix pour chaque candidat. Ce mardi 26 février vers midi trente, on examine celles de la diaspora de Mauritanie et de Turquie. Il reste environ quinze procès-verbaux à passer en revue avant de pouvoir officialiser le nom du vainqueur à l’élection du 24 février.

Au dehors, les citoyens s’impatientent. Lundi dans la nuit, le premier ministre a désigné le président sortant Macky Sall « à 57 % minimum », vainqueur dès le premier tour. L’opposition a contesté, assurant qu’il y en aurait un second. Voilà deux jours que le pays est groggy, ne sachant à quelle annonce se vouer. « C’est comme ça, il va falloir attendre les résultats officialisés par la commission, vendredi au plus tard,lâche résigné Moustapha Mbodj depuis sa voiture. Je suis contre Macky, mais j’ai voté pour lui. C’est le choix le moins pire. Au départ, j’étais pour l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, mais il a fauté en faisant des fausses factures et le président l’a mis en prison. » S’il trouve que Macky Sall « n’est pas toujours très net », il a « moins de scandales » que l’ancien président Abdoulaye Wade. Quant à l’opposition, il ne lui fait pas confiance : « A chaque élection, au Sénégal, il y a des phénomènes comme Sonko et je ne vote pas pour les phénomènes. »

« Des résultats serrés »

A quelques centaines de mètres de là, au marché Karmel, les travailleurs bordent de larges tables communes où l’on sert le thiébou dieune, plat national : riz, poisson, légumes et épices. Les maraîchers portent des cageots remplis de fruits. Les chats lapent les flaques de sang sous l’étale des bouchers. Assis à l’ombre, les marchands d’art observent ce ménage. Pape Niarr, 33 ans, a repris la boutique de sa mère il y a quelques années : « On attend comme tous les Sénégalais, on respecte la justice. A chaque élection, ça se passe comme ça. Mais c’est normal, car les tendances indiquent des résultats serrés. »Lui est plutôt « pour le changement », à cause du « manque de travail pour les jeunes ».

A ses côtés, un ancien du marché, Pape Mor Sylla, 63 ans, acquiesce. « J’ai eu la chance de vivre sous tous les présidents depuis l’indépendance, de 1960 à aujourd’hui, pas grand-chose n’a changé,dit-il. Je croyais que notre démocratie était avancée, mais je suis désolé par ces élections. Dans la plupart des pays démocratiques, les résultats sont connus le même jour que le scrutin. Ces quiproquos et ces attaques entre pouvoir et opposition sont un manque de respect à la population qui a voté pacifiquement. »

Si, selon lui, la démocratie sénégalaise « fonctionne bien », il faut « la renforcer, sinon elle s’effritera ». Macky Sall doit « renoncer à sa position de président du Conseil supérieur de la magistrature » afin que « l’exécutif et la justice soient bien séparés ». « Les Sénégalais ne sont pas très contents, poursuit-il. On leur dit qu’il y a de l’or, du phosphate, du zircon, du pétrole et du gaz, mais ils continuent à souffrir. Les cinq candidats sont tous capables de redresser la situation. C’est un problème de volonté politique et de sincérité. Trop souvent, en Afrique, nous avons des rois à la place de présidents. »

« Je respecte la démocratie »

A quelques pas, Diarra Khoureychi Dia, analyste financière de 28 ans, est venue acheter des fraises, « parce que c’est la saison » et qu’elle « adore ça ». Une manière d’oublier le stress des résultats en suspens. Elle soutient la réélection du président, ce qui enrage son mari : « Tu te plains toujours de ceci et de cela, mais tu votes pour le gouvernement ! » Elle en rigole : « Les discussions sont enflammées à la maison. » Lui en veut à l’Etat de n’avoir pu récupérer sa carte d’électeur pour exprimer sa voix. « Mon mari et mon frère sont pour le changement, mais qui ? Aucun opposant ne m’inspire confiance. C’est bien beau de critiquer, de dire que le président n’a rien réalisé, mais la politique c’est pas facile. Lui a fait des routes, un aéroport, un pont… Eux doivent expliquer concrètement comment ils veulent changer le pays au lieu de polémiquer », s’agace-t-elle.

Deux étales plus loin, Ramata passe l’attente en vendant ses salades, comme à son habitude, car « les prix n’ont pas changé, glisse-t-elle. C’est vrai que le président a bien travaillé avec tous les projets réalisés. » Sa sœur intervient. Elle est du parti de l’ancien président Wade : « Les denrées de première nécessité devraient être moins chères et accessibles à tous. » A-t-elle suivi les consignes de Wade et brûlé son bulletin de vote en signe de boycott d’une « élection truquée » ? « Non, je respecte la démocratie, rétorque-t-elle. Le vieux est en colère parce que son fils Karim a été exclu de l’élection. »

Aussi pour cela qu’elle a refusé de voter Macky Sall, « même s’il est toucouleur comme moi et donne des bourses familiales aux pauvres ». Un homme s’interpose. Abdoulaye veut faire de Ramata sa troisième femme et la drague en plaisantant. Elle le repousse. « Nous sommes tous les deux du parti du président pourtant, lui lance-t-il. On attend vendredi alors ? » « Macky va gagner », s’exclame Ramata. « Et quand il gagnera je t’épouserai », répond Abdoulaye, la prenant par l’épaule. La sœur s’interpose : « Je suis de l’opposition et je m’oppose à ce mariage ! ». Les trois rigolent. On verra bien vendredi.

Avec Le Monde

Résultats Provisoires : A Quelle heure Ce Jeudi ?

La commission nationale de recensement des votes publiera ce jeudi 28 février à 11 heures les résultats officiels provisoires du scrutin présidentiel de dimanche dernier, informe une source judiciaire. A cette occasion, ladite commission a invité les journalistes au palais de Justice de Dakar.

L’Agence France-Presse brûle la politesse à tous (les médias) et donne Macky gagnant à 57,2 %

L’AFP, Agence France-Presse, qui il est vrai n’est pas sous la juridiction des lois sénégalaises, a décidé de brûler la politesse à tout le monde, en tout cas à la presse, en donnant Macky Sall gagnant à 57,2 % ce mardi soir. Politesse brûlée en attendant qu’autre chose brûle dans ce pays? Voici en tout cas ce que le média français a pris sur lui la responsabilité d’écrire, ci-après, alors que des PV de bureaux de vote peuvent être encore contestés ou annulés par la Commission Nationale de Recensement des Votes du Sénégal. Il est dommage et même vexatoire pour les Sénégalais que nous sommes que cette proclamation de la réélection du président sortant vienne de la France, quoique nous consentons à l’AFP le fait d’être un organe de presse indépendant. En publiant ceci, l’AFP prend le soin de s’abriter derrière les médias sénégalais, notamment l’Agence de Presse Sénégalaise et e-media:

 » Le président sénégalais Macky Sall était mardi en passe de remporter un second mandat dès le premier tour de l’élection présidentielle, selon des résultats officiels provisoires portant sur près de 90% des suffrages publiés par les médias sénégalais.

 Macky Sall, 56 ans, a récolté lors du scrutin de dimanche plus de 2,2 millions de voix, contre environ 1,7 million au total pour ses quatre adversaires, qui ne paraissent pas en mesure de le forcer à un second tour, indiquent les chiffres officiels des commissions départementales affichés devant les tribunaux départementaux et compilés par les médias locaux, dont l’agence de presse publique APS.
   Cela correspond à une majorité absolue de 57,26% pour le président sortant, contre 21,63% pour l’ex-Premier ministre Idrissa Seck, 15,55% pour le député « antisystème » Ousmane Sonko, ses deux plus proches poursuivants, selon le site d’information e-media, dont les résultats portent sur 87,32% des bulletins.
   « Aujourd’hui, avec cette première estimation plus ou moins officielle des commissions départementales, les tendances affichées ou les résultats indiquent qu’effectivement le président Macky Sall est en passe de remporter cette élection dès le premier tour », a déclaré à l’AFP le porte-parole de la coalition présidentielle Benno Bokk Yaakkar (BBY) et secrétaire-général du gouvernement, Seydou Guèye.
   Le président d’université privée Issa Sall (4,09%) et l’ex-ministre Madické Niang (1,47%), étaient très nettement distancés, selon les chiffres du site e-media. L’APS, qui n’a pas publié de pourcentages globaux, a en revanche donné des chiffres très proches de son concurrent privé et d’autres médias, département par département.
   La participation a été de 66,5%, a indiqué à l’AFP une source proche du ministère de l’Intérieur.
   Les chiffres officiels provisoires des 45 départements du pays et de la diaspora sont examinés depuis la mi-journée par la Commission nationale de recensement des votes (CNRV), qui doit les publier jeudi ou vendredi au plus tard. Ils seront ensuite rendus définitifs par le Conseil constitutionnel, après l’examen d’éventuels recours.
   mrb-siu/jh

Agence-France-Presse

Inventaire des Idoles : « Maître Babacar Séye, tombeau à ciel ouvert » (Par Elgas)

La corniche de Dakar est devenue la façade atlantique prisée de la capitale sénégalaise. Lieu d’évasion embelli par diverses installations que la découpe des rochers et l’azur rendent attrayant, c’est le théâtre, moderne et ancien, d’une tragi-comédie politique et sociale avec des pointes d’histoire et d’économie. Les processions du Pouvoir, voitures à toits ouvrants, dévalent la côte avec la fierté du bâtisseur qu’il s’appelle Wade ou Sall les jours de cérémonie. Les joggeurs, les sportifs du crépuscule, les touristes, les tourtereaux et les baies ouvertes des bâtiments luxueux, embrassent la mer comme dans une jetée de plaisir. Ce théâtre moderne d’un pouvoir qui expose triomphalement sa vitrine et relègue ses plaies dans les profondeurs, est un aspect commun des mensonges de l’apparence.

Les Almadies et Yoff – dans une moindre mesure – historiques bastions de pêcheurs, ne sentent plus l’odeur du poisson mais exhalent la fortune d’une poignée d’élus au sein de la misère ambiante. Les charretiers, les vendeurs à la sauvette, les vendeurs à la criée, ont déplacé leurs instincts de survie ailleurs que dans ces scènes des rescapés émergents qui rassurent, par leurs signes de richesse, sur le fait que la noyade collective n’arrivera pas.

Pourtant, ce théâtre fut aussi ancien et tragique. Le sang y a coulé en 1993, le 15 mai. Celui précisément de maître Babacar Seye, avocat sans histoires, homme politique réputé à Saint-Louis, juge au conseil constitutionnel, pris entre les feux d’une violence politique qui est restée la grande absente du récit romantique sur la démocratie sénégalaise. Les litiges et la surenchère politique des élections législatives de 1993 se sont envenimés jusqu’au crapuleux assassinat du membre du conseil constitutionnel. C’était alors une course poursuite, sur la corniche Ouest toujours, entre les assaillants et leur cible, avant que la victime ne reçoive plusieurs balles, comme dans une scène de Blockbuster américain.

Le décor était en encore là, la mer, la corniche encore sobre à l’époque, et les années 90 étaient saturées par l’énergie et la soif de changement qui appelaient 2000. En 26 ans, ce qui a changé c’est l’habit, mais le corps de la corniche, l’expression de la violence politique et sociale, sont restés comme les blessures intérieures incurables. La métaphore vaut pour le champ politique. La démocratie accouchée en 2000, qui a porté les germes de la violence dès le multipartisme, et qui a connu des pics en 88, 93, 2012, reste un fait princier avec de beaux habits sur un corps malade.

Plus que l’émoi et l’effroi, le meurtre de Babacar Seye a été un moment fondateur et révélateur. Nombre de livres, d’articles, d’enquêtes judiciaires, ont restitué les faits, et attrait devant la barre des responsables. L’enquête plus audacieuse de Latif Coulibaly a pu remonter aux sources de cette commande meurtrière. Tous les épisodes de grâces et d’amnisties (Loi Ezzan) des incriminés, ont conforté le trouble sur la capacité réelle d’une opposition à nuire à la population tout autant que le pouvoir. Le temps long est une matière précieuse dans l’Histoire. Il dépasse et éclaire le temps court et le parti des épisodes éphémères.

Ce que l’assassinat de maître Seye a surtout montré, c’est que la violence était consubstantielle à la pratique nationale, qu’il s’agisse du pouvoir, des affaires et des relations sociales. Que cela ait pu monter jusqu’au crime organisé, dans une conspiration terroriste et insurrectionnelle, a démontré très tôt que la convoitise du pouvoir pouvait basculer dans une forme de terreur qui écrase les principes et les vertus élémentaires. Le pouvoir reste un trophée de guerre, la récompense des efforts consentis. Envisagé comme la dernière étape de la traversée du désert, il devient l’oasis où se noie la responsabilité et le sens des autres. Le pouvoir est un tombeau couvert d’ors qui ne profite qu’au résident.

La mort de Babacar Seye a été suivie par beaucoup d’autres dans le champ politique. Victimes d’une violence politique régulière, ces morts n’ont pas eu la chance, pour défaut de célébrité, de voir la machine médiatique et judiciaire s’emballer pour leur rendre justice. Toutes les campagnes politiques sénégalaises sont émaillées de morts, dans le secret des routes de caravanes ou dans le fracas des zones urbaines. Quand elle n’est pas physique, cette violence s’exprime dans un mode bien plus symbolique, qui est le bafouement de toutes les règles démocratiques et les rapports de forces tragiques auxquels les entrées ethniques, religieuses et les clanismes médiatiques apportent l’estocade fatale. Ces violences se nourrissent de l’oubli, des mémoires courtes. Passé le sommet de l’émotion, c’est souvent la reprise du train-train.

Presque plus personne ne s’enquiert de la famille de maître Babacar Seye à part les proches, et quelques amateurs d’histoire. Dans le champ politique, il est le symbole, possiblement le martyr des années de glace. Mais l’homme, sa discrétion, son mérite, sa possible docilité, disparaissent des radars. Les nouvelles générations découvriront quelques livres, quelques anecdotes, mais la biographie aura un goût d’inachevé, parce que la confession n’ira pas au-delà des tabous. Le juge Seye était l’incarnation d’une génération de servants de l’Etat. Pilier du dysfonctionnariat malgré la profession libérale, il y avait chez eux une conscience de classe et de métier et un refus absolu des mises en scène médiatiques. Effet de période peu soumis à l’immédiateté des médias actuels, ce culte du secret reste le trésor un peu moisi de l’administration sénégalaise. Elle qui promeut des sujets valeureux, souvent méritoires, mais enferrés dans des rouages secs, souffrant par conséquent de mal chronique. Le mélange des genres chez ces hommes finit toujours dans un engagement politique partisan. Ce fut le cas de l’avocat, membre du conseil constitutionnel, dépositaire de l’arbitrage des affaires électorales. Conseil de sages, cependant il est plus rempli de fiel que de sagesse. Cette juridiction reste, à travers le temps, le second bureau du pouvoir où la neutralité supposée maintient le privilège.

Les années 90 ont marqué l’histoire des pays africains par un contexte économique, politique et géopolitique, instable ; marqué par des conflits divers, meurtriers ou sourds. La rigidité de la tenue étatique, ainsi que le dirigisme anti-démocratique des régimes en place, étaient le compromis autoritariste des pouvoirs. Quelle que fut la valeur intrinsèque des hommes de la machine institutionnelle, ils s’inséraient dans une logique d’appareil d’État, ou la vertu personnelle devait se taire devant l’intérêt national, que certains tyranneaux transformeraient en intérêt personnel.

L’absence d’une culture démocratique, dans le conflit salvateur des idées, a condamné cette scène de brillants serviteurs de l’Etat à être des exécutants, bras armés d’un pouvoir, jusqu’à ce que les bourreaux et les victimes permutent sur la roue de l’histoire. Cette dernière ne dit pas nettement à quel camp a appartenu réellement maître Seye, même si on peut recouper les informations disponibles et dire qu’il fut la victime d’une opposition criminelle qui ne fut pas meilleure qu’un pouvoir tout aussi opaque. Mais finalement peu importe : il a été l’agneau d’un sacrifice sans bénédiction. L’engrais sans semence. La mort presque gratuite des hoquets d’une démocratie encensée sans être évaluée.

Comme souvent dans la politique nationale : il y a deux corps. Celui des satisfécits sur une « démocratie » bien portante. Une narration rassurante qui agglomère quelques impressions et qui devient le discours officiel que les médias entonnent en chœur. Et il y a un corps malade sous-jacent. Plus on le cache, plus il prend un malin plaisir à pointer son groin moqueur. Sur le lit de ces blessures, il y a les déchirures de castes, de classes, que rejoignent celles plus ancrées, quoique silencieuses, d’ethnie, de confrérie. La concentration élitaire que les NTIC favorisent, sépare encore le corps électoral en quartiers inégaux : un vote de caste & un vote alimentaire. Sur le second, numériquement important, et électoralement décisif, le pouvoir a une ascendance avec les deniers publics. Replonger dans la sépulture de maître Seye, c’est oser affronter le mensonge originel : le Sénégal n’est pas une démocratie à la hauteur des éloges et toutes les phases pré et post électorales, compilent leurs lots de victimes diverses. La cacophonie et le bluff irresponsables des camps en cours pour l’élection de 2019, au pouvoir comme dans l’opposition, sont presque des marronniers qui nous rappellent l’importance du chantier. Le crime comme en 93 n’est plus possible en raison de la surveillance et de la vigilance générale. Il reste la variante symbolique d’un combat à mort politique et l’abaissement des hommes aux instincts. La mise à l’index des journalistes, locaux et étrangers, est l’autre fuite en avant lâche qu’instrumentalisent politiques et leaders d’opinions peu scrupuleux. Dans les déclarations d’une opposition aux abois et d’un pouvoir pas serein, aux portes d’une effraction démocratique, il faut tendre l’oreille et entendre le tombeau à ciel ouvert de Babacar Seye.  Comme pour la corniche, scène de crime et de réjouissances, il faut quitter le rivage et s’immiscer dans les abysses.

Elgas

elgas.mc@gmail.com

AOC 3 : Sortie(s) des urnes ! (Par Aminata Thior)

Nous avions le choix entre la continuité et la rupture ce 24 février 2019. Qu’en avons-nous fait ? On le saura vendredi. Mais en attendant, avant d’être divertis par les prochains scandales dont nous aurons droit d’ici la proclamation des résultats, il y a eu des faits qui méritent d’être retenus pendant ces élections présidentielles. Voici les miens.

5 candidats, 5 parcours politiques et 5 visions pour le Sénégal

Nous sommes passés de 14 candidats à l’élection présidentielle de 2012 à 5 candidats en 2019. Oui, les conditions qui nous ont ramené à ce nombre réduit sont fort contestables mais cela nous a permis de nous concentrer sur seulement 5 parcours politiques et 5 visions pour le Sénégal. Cela a permis de disséquer un bilan mais aussi chaque personnalité et chaque programme. Le candidat Macky Sall y a eu le temps de montrer son côté humain et sa proximité avec le peuple. Madické Niang y a retrouvé l’innocence d’un nouveau-né aux yeux de bon nombre de Sénégalais. Idrissa Seck a eu l’occasion de s’expliquer sur son passé et sur l’injustice subie. Issa Sall a mis en avant qu’on pouvait faire de la politique avec de la patience, de la rigueur et de la discipline (mais bon, sa méthode percera dans un demi-siècle peut-être. Il faut croire que le Sénégal n’est pas encore prêt …). Et enfin, le candidat Sonko a eu l’opportunité de démontrer qu’il n’était pas uniquement le candidat des réseaux sociaux.

La nécessité de rester sur un petit nombre de candidats aux présidentielles devrait donc être un acquis. L’enjeu maintenant pour les prochaines échéances électorales, c’est d’assurer avec hargne, que les candidats soient choisis dans les règles de l’art.

On peut arrêter de parler de vote ethnique et se concentrer sur la construction d’une république svp ?

Dans notre éducation sénégalaise, l’une des principales prières que les parents formulent souvent à l’endroit de leurs enfants, c’est de réussir et de soutenir la famille proche puis lointaine (tekki diapalé wa keurgui gui ak mbok yi). Nous sommes biberonnés à cette prière. Elle est crachée dans nos oreilles depuis la naissance. Des prières pour réussir et travailler pour le Sénégal sont presque inexistantes dans notre vocabulaire. Et cela se traduit dans nos actes et choix quotidiens. Les rares hommes et femmes sénégalais qui privilégient le Sénégal d’abord puis le reste ensuite, sont les plus marginaux d’entre nous. Avec mépris, on les a catalogués de fous (dof yi). La notion de famille et de communauté (mbokk) a toujours été donc prépondérante sur la notion de nation, de pays. Alors, pourquoi sommes-nous étonnés de voir que les Sénégalais votent par appartenance ethnique ou religieuse ou juste par sympathie (pour tel ou tel autre candidat parce que celui-ci fait partie de sa communauté) ? Pourquoi serions-nous étonnés d’un tel fait qui existe depuis l’indépendance du Sénégal ? De Senghor à Sall? Quelle violence cela a-til engendré ? Aucune.

Nous sommes loin du type de vote ethnique comme on peut l’observer dans d’autres pays africains. Ces votes ethniques qui finissent souvent sur des guerres civiles. Non, le nôtre est dépourvu de violence physique. Pour l’instant du moins. Et le seul moyen de prévenir un quelconque débordement, c’est de s’atteler à la construction d’une République. Privilégier le Sénégalais d’abord avant le Diola, le Sérère ou le Halpulaar. Et ce, dans la première sphère de vie qu’est la maison. L’école de la République prendra ensuite le relais. Mais il nous faudra des hommes d’Etat pour mener ce projet à bien. Ce n’est pas chose simple. Senghor et Mamadou ont très bien amorcé la tâche. Diouf et Wade l’ont laissée en rade. Macky Sall n’en a même pas conscience. Le reste à faire sur ce sujet est donc immense.

Nota bene : privilégier la famille puis la communauté avant le Sénégal est tellement ancré en la plupart d’entre nous, que nous serions réfractaires à cette idée de mettre le Sénégal avant tout le reste. Nous devons apprendre que relever notre appartenance au pays avant la famille et la communauté ne nous empêchera pas de nous dévouer à nos proches. Mais pour s’en assurer et le comprendre, il faut s’atteler à ce travail : construire une république.

Non, la maturité du peuple sénégalais n’est pas surcotée

Tout n’est pas parfait dans notre processus électoral (de la campagne à la proclamation des résultats en passant par le vote et le décompte des électeurs). Cependant, nous sommes l’un des rares pays en Afrique où l’on vote sans heurts et violences majeurs. Sans coupure d’Internet. Sans violence exercée sur les opposants. C’est un luxe que nous devons chérir et préserver. Le reconnaitre ne veut pas dire s’enorgueillir et faire les malins, non. Le reconnaître c’est d’en avoir pleinement conscience et de se battre pour protéger cet acquis.

Pendant que des milliers de jeunes sénégalais aspirent à émigrer en Occident, le Sénégal attire des milliers de jeunes autres africains du continent. Levons les yeux et regardons nos écoles et bureaux. Ils sont remplis de jeunes gens issus du continent qui trouvent chez nous, la stabilité économique et politique qu’ils n’ont pas dans leur pays. Cette stabilité sociale et politique, on la doit à la maturité du peuple sénégalais. Il a beau voté par sympathie religieuse ou ethnique, mais la majorité de ce peuple n’est pas prête à sacrifier le Sénégal pour des politiciens.

Encore une fois, il faut en prendre conscience pleinement, s’en glorifier avec humilité et le brandir fièrement. Pourquoi trouvons-nous souvent certains Occidentaux insolents quand ils parlent de leur pays ? C’est parce qu’on leur a inculqué et martelé la grandeur de leur peuple dans bien des domaines. Et c’est ce qui manque au jeune africain.

Et enfin, reconnaître notre maturité, ne nous dispense pas d’avancer sur les chantiers qui la consolident. Mais cela, on y reviendra plus tard.

Sonko, le gagnant de ces élections après le Sénégal

Quelque soit l’issue de ces élections, c’est le Sénégal qui gagne. Puis arrive Ousmane Sonko. Il y a 5 ans, personne ne connaissait cet homme. En 2 ans (depuis 2016, lorsque le grand public sénégalais le découvre), il a dénoncé les dérives d’un pouvoir en place, été radié de la fonction publique, obtenu un siège de député à l’assemblée nationale, décroché ses parrainages, inspiré des jeunes à s’engager en politique, insufflé un vent de rupture, redonné fois à la politique, brigué un mandat présidentiel et obtenu une place dans le top 3 du classement des premiers chiffres de ces élections de 2019. On peut le désapprouver sur bon nombre de sujets, mais nous devons lui reconnaître son parcours exceptionnel et son entrée dans l’histoire politique du Sénégal.

Ces sujets majeurs qui ont manqué dans cette campagne

Le Sénégal ne vit pas dans un monde « bunkeurisé » et traiter en profondeur certains sujets, ne signifie pas aborder des thèmes dits “occidentaux” mais bien des réalités qui nous concernent aussi.

Le monde entier est touché par l’écologie et le Sénégal a ses propres défis dans ce domaine. Il faut observer la dégradation environnementale de la ville de Saint-Louis, l’ampleur des déchets plastiques dans nos villes et la qualité de nos produits alimentaires pour s’en convaincre. Le féminisme n’est pas un problème de blancs, nous avons des chantiers à ouvrir dans ce domaine, en restant dans notre contexte et nos réalités sociales. La culture est un luxe au Sénégal et nos artistes sont toujours célébrés à l’étranger. L’on propose encore des solutions d’urgence en matière de santé alors que le défi est sur des solutions pérennes et efficaces.

La campagne était un bon prétexte pour aborder vivement toutes ces questions fondamentales et ce ne fût pas le cas. Le monde avance sur ces sujets et y être en retard risquerait de nous mettre dans des situations d’urgence.

Oui, les réseaux sociaux ont eu un impact sur les élections de 2019 …

Oui, l’électorat sénégalais est rural. Mais cela a-t-il empêché les candidats de séduire l’électorat urbain, jeune et connecté ? La réponse est non. Même s’ils critiquent les internautes, les hommes politiques au Sénégal acceptent implicitement que ces Sénégalais connectés, la plupart des jeunes, comptent. Et pour voir de plus près l’impact des réseaux sur ces élections de 2019, il faut revenir, de plus près, sur certains faits :

L’on a vu un Macky Sall demander à ses militants jeunes, d’aller assaillir les réseaux sociaux et de défendre son bilan. Et entre octobre et février, on a vu des comptes se créer sur twitter et Facebook pour défendre le bilan du président sortant. Fait à la fois risible et édifiant mais on ne fait pas ce genre d’exhortation à ses troupes, quand on minimise l’impact des réseaux sociaux.

L’on a vu des candidats (tous, sans exception), investir dans une campagne digitale exceptionnelle. Des visuels au top sur Facebook et Twitter. Des messages informatifs maîtrisés. Des Community Managers professionnels (répondant souvent avec courtoisie, aux invectives des internautes).  Comparés à 2012, les candidats ont bien compris l’importance des réseaux sociaux dans leur campagne. Et ce, en termes d’image et d’intention de convaincre de nouveaux électeurs.

L’on a vu des jeunes hyperactifs et hyper intéressés par la chose politique. On a vu des échanges vifs sur les programmes, des débats animés entre militants de tous bords. On a vu des jeunes battre campagne ouvertement et vivement pour leur candidat. En ligne et sur le terrain. C’est fort, essayons de ne pas le minimiser.

L’on a vu des initiatives citoyennes nées sur ces réseaux sociaux pendant la campagne. Elles sont à brandir et à graver dans les annales politiques du Sénégal. Sunudebat n’a pas eu lieu certes, mais en voici une action qui est née des réseaux sociaux et qui est portée avec détermination jusqu’au niveau national via les médias traditionnels. La plateforme de contrôle et d’informations Senegalvote est l’une de ces autres initiatives nées sur les Internets et aujourd’hui utilisée par les médias traditionnels.

L’on a vu des primo votants, partager avec fierté, l’accomplissement de leur premier droit citoyen. On a des vu des Sénégalais, au fin fond du Fouta et de la Casamance voter, prendre des photos ou vidéos et montrer l’affluence de leurs bureaux de vote, nous faisant ainsi vivre, heure par heure, l’élection dans ces zones reculées du pays. D’autres qui motivent les uns à se lever et aller voter.

On a vu des internautes sénégalais, au soir du vote, être en mode vigilance sur les premiers résultats remontés, traquant et critiquant les moindres faits et gestes des candidats et médias.

Au vu de ce rapide tour sur ces faits, on ne peut pas nier l’impact des réseaux sociaux sur ces élections de 2019. Oui, les internautes sénégalais ont mené des actions dans les élections de 2012. En 2019, ils ont eu plus d’ampleur. Ils sont passés à un niveau supérieur. Leur réaction compte et ça se ressent dans les médias traditionnels et donc au niveau national.

En attendant les résultats officiels des élections présidentielles de 2019, je voulais donc apposer ces sujets dans ma mémoire et dans celles de ceux qui y seront sensibles.

Aminata Thior
aminata2s@gmail.com

Ingénieure Télécoms, blogueuse, activiste, féministe, booktubeuse et afropreneure (Sétalmaa)

Résultats : Attente(s) et latence jusque jeudi

L’attente est bien dure à supporter pour les états-majors des candidats à la présidentielle. La population reste plus patiente. Dans un contexte de confusion marqué par la proclamation tous azimuts de tendances et de résultats (notamment « les 57% » proclamés par le PM Boun Abdallah, chiffre que les candidats de l’opposition ont immédiatement réfuté comme « hallucinant » et qualifié de « forfaiture », eux étant sûrs qu’un deuxième tour sortra des urnes), le juge Demba Kandji, président de la Commission de recensement des votes, est monté au créneau hier pour « rappeler les principes ».

Le juge Demba Kandji, président de la Commission nationale de recensement des votes a fait face à la presse pour ce qu’il appelle une ‘’rencontre explicative’’. Interpelé sur les sorties du Premier ministre Mohammed Dionne et des candidats Idrissa Seck et Ousmane Sonko, le magistrat a fait savoir que ‘’personne n’a le droit de proclamer des résultats provisoires, sauf la commission nationale et définitivement le Conseil constitutionnel’’.

Demba Kandji refuse toutefois de porter des appréciations sur ces déclarations. ‘’Ils sont dans leur rôle, je suis dans le mien. Ils sont des politiques, moi, je suis un juge, chargé de compiler et de proclamer les résultats’’, s’est-il contenter.

Sur le rôle et le travail de la commission, le président de la Cour d’appel de Dakar a fait savoir qu’elle a démarré aujourd’hui la compilation des procès verbaux des bureaux de votes. ‘’Nous le faisons sur la base des comptes rendus remontés par les délégués de la Cour d’appel présents sur l’ensemble du territoire national. Nous le faisons aussi sur la foi des procès verbaux qui nous proviennent des 45 commissions départementales de recensement des votes, lesquelles travaillent sur les pv des bureaux de vote et tout document pertinent annexé à ce PV’’, précise-t-il. Demba Kandji d’insister sur le fait que ce sont là les seuls documents que la commission travaille.

‘’S’il n’y a pas de consensus, la loi permet aux magistrats de trancher’’

Autre précision de la part de Demba Kandji, c’est que même si les commissions départementales peuvent redresser des erreurs, il ne lui appartient pas de les corriger, la commission nationale est la seule instance habilitée à apporter des corrections. Pour l’heure, la commission n’a que les résultats de 7 départements, à savoir Gossas, Saint-Louis, Guédiawaye, Malem Hodar, Birkilane, Bambey, Koungheul. S’agissant de la proclamation des résultats, précise le juge, la commission cherche d’abord le consensus. ‘’S’il n’y a pas de consensus, la loi permet aux magistrats de trancher’’, ajoute-t-il. A préciser que la commission est composée de 3 juges et de 2 représentants pour chaque candidat.

Concernant la proclamation des résultats, elle est prévue entre ce jeudi 28 février et vendredi 1er mars au plus tard. D’ici là, le juge a affirmé à l’attention de la presse que les portes de la commissions sont ouvertes pour une collaboration avec les médias.

Macky Sall : à 57% selon Boun Abdallah; à 18 points de moins selon la coalition Idy 2019

Ce lundi matin, le porte-parole de la coalition Idy 2019  Idrissa Seck a réfuté les chiffres de Boune Abdallah Dione, qualifié d’ « homme de main irresponsable » de Macky Sall. Le Premier ministre a en effet attribué hier à minuit, dans un breaking news sur la télévision d’Etat RTS tourné à leur siège de campagne, 57% à son candidat. A ceci, Abdourahmane Diouf répond formellemment que Macky Sall se situe entre 44% (hypothèse haute) et 39% ( hypothèse basse), selon les PV compilés. L’opposition réunie est donc entre 61% et 56%.

L’opposition a battu Macky Sall à Guédiawaye

Les forces jointes des candidats de l’opposition on battu Macky Sall dans son fief présumé de Guédiawaye, dont la mairie est dirigée par son frère Aliou Sall, l’homme trempé dans toutes les sauces d’argent. Voici les résultats de la commission départementale de recensement des votes de Guediawaye:

Nbr.D Électeurs inscrits :195332
Nbr.D. votants 134316
Nbr.de bulletin nuls:724
Nbr.de suffrages valb.exprimes:133592
Macky :65174
IDY 2019 : 35646
Sonko : 24243
Madicke :1977
Pur: 6552.

Âme damnée de Macky Sall, Boune Abdallah l’annonce « vainqueur avec 57% »

La longue fréquentation des hautes sphères du pouvoir donne assurément de l’assurance, à ceux qui étaient connus pour leur discrétion de technocrate ! Le Premier ministre, anciennement super assistant de direction de Macky Sall qu’il a suivi dans ses postes de ministres, Premier ministre et Président de l’Assemblée nationale où il était son directeur de cabinet, Mahammad Boun Albadallah Dione donc, directeur de campagne officieux, a fini de se transformer en chef de meute et en âme damnée du candidat sortant. Hier dimanche, c’est avec le sourire du loup dans la bergerie aux lèvres et sans trembler, qu’il a annoncé, à minuit, quatre heures après la fermeture des bureaux de vote, que le candidat Macky Sall a gagné la présidentielle au premier tour avec « au moins un taux de 57% ». Pour cela, il a convoqué la télévision d’Etat RTS en breaking news! Le chef du gouvernement, qui disait parler au nom du Président sortant, a indiqué que cette victoire était acquise grace à l’avance de Macky Sall dans 13 des 14 régions du Sénégal.

https://youtu.be/QX5G37xcn5E

 

Sonko, Président de la diaspora

Ousmane Sonko est plébiscité par les Sénégalais de l’extérieur. Le candidat de la coalition Sonko Président a remporté la moitié des 47 circonscriptions de la diaspora.

Il a gagné plus de la moitié des grandes villes de France comme Lyon, Marseille, Bordeaux, Montpellier…

En Italie, il a fait une razzia. Idem pour le Portugal et l’Allemagne. Au Maroc, en Tunisie, en Arabie Saoudite et en Egypte aussi, Sonko raflé la mise.

Présidentielle : à quelle heure connaîtra t-on les résultats ce dimanche ?

Si le processus administratif peut s’étirer jusqu’à cinq jours après le vote, les premières tendances elles, se dessinent beaucoup plus tôt. « En général, les gens savent qui a gagné bien avant la publication par le Conseil constitutionnel, en suivant les directs des radios et des télévisions », soutient Ibrahima Khaliloullah Ndiaye, rédacteur en chef délégué au quotidien national Le Soleil.

« Nous envoyons des équipes dans toutes les Commissions départementales et elles feront le tour des bureaux de vote. Si ces derniers ferment bien à 18h, on peut espérer avoir les premiers résultats locaux dès 19 heures », ajoute Mambaye Ndiaye, présentateur à SenTV. La chaîne de télévision, propriété du groupe Dmedia, a déployé ses effectifs dans tout le pays. Evelyne Mandiouba, coordinatrice des rédactions de Dmedia, regroupant la radio Zikfm et le quotidien La Tribune en plus de la chaîne de télévision SenTV, détaille : « la vraie tendance du vote se précise vers 23 heures, quand la plupart des bureaux ont affiché leurs résultats et que ceux de la diaspora commencent également à tomber ».

Dispositifs de la société civile

La société civile aussi collecte les résultats au fur et à mesure de leur divulgation. Ainsi, l’initiative citoyenne « Sénégal Vote » s’appuie sur quelque 3000 volontaires et observateurs, dont ceux de l’Église ou de l’ONG 3D avec qui elle collabore, déployés sur tout le territoire national.

Pour la première fois lors d’une présidentielle, aucun des candidats ne vote à Dakar

Le scrutin de ce dimanche 24 février a un cachet inédit. Pour la première fois dans l’histoire politique du Sénégal, aucun des cinq candidats à la présidentielle n’accomplira son vote à Dakar.

Le candidat sortant, Macky Sall, accomplira son vote à Fatick, Idrissa Seck à Thiès, Ousmane Sonko à Bignona, Issa Sall à Tattaguine (Fatick) et Madické Niang à Saint-Louis.

Léopold Sédar Senghor et Abdou Diouf votaient à l’école Berthe Maubert au Plateau. Abdoulaye Wade accomplissait son devoir civique à l’école franco-arabe Fadilou Mbacké de Point E.

Meetings de clôture : pénurie de « Ndiaga Ndiaye » hier à Dakar

La campagne présidentielle a pris fin hier vendredi soir à minuit. Les cinq candidats, Idrissa Seck, Macky Sall, Madicke Niang, Issa Sall et Ousmane Sonko, étaient tous  à Dakar pour tenter de convaincre les électeurs. Meetings, caravanes, des mobilisations partout dans la capitale. Tous se voient président ce dimanche soir.

Hier vendredi, Dakar a vibré, une dernière fois, aux sons de la campagne. Les mobilisations étaient massives à tel point que les liaisons en car rapide, en « ndiaga ndiaye », étaient stoppées, car ces engins, emblèmes du pays, sont loués par les candidats.

Idrissa Seck, qui a lancé sa « marche orange » en début d’après-midi, avant de rejoindre la place de l’obélisque, est certain de sa victoire dès le premier tour.

Même objectif pour Macky Sall qui a rempli et coloré en marron et beige l’immense stade Senghor. Le président sortant s’appuie sur son bilan et appelle à une « forte mobilisation pour gagner dès ce dimanche ».

Issa Sall a lui sillonné la capitale toute la journée avant son dernier meeting aux Allées du centenaire. Le candidat, membre de la confrérie Tidiane, souhaite « un vote massif pour faire plier Macky Sall ».

C’est en banlieue que Madicke Niang a choisi de boucler sa campagne, au stade de Pikine. L’ex-membre du Parti démocratique sénégalais (PDS) d’Abdoulaye Wade veut rassembler les Sénégalais et mettre en place s’il est élu un gouvernement de consensus.

Caravane en banlieue également pour le cadet de l’élection. Ousmane Sonko a besoin des voix de la jeunesse pour s’imposer, il demande à « ses patriotes » de venir sécuriser le scrutin.

Certains de gagner, les cinq candidats se retrouvent aussi sur un point : ils ont tous appelé les électeurs à voter dans le calme. Faites vos jeux : rien ne va plus, la roue tourne.

Abdoulaye Wade s’abstiendra mais consent que ses partisans votent Idrissa Seck, Issa Sall ou Ousmane Sonko

Abdoulaye Wade a dit son dernier mot sur la présidentielle de dimanche : il annonce qu’il ne se rendra pas aux urnes dimanche 24 février pour ne pas « accorder quelque crédit à un scrutin organisé dans ces conditions et ne se rendra pas complice d’un viol du suffrage des citoyens dont le « Président » qui en sera issu n’aura assurément aucune légitimité et en pourra jamais être reconnu ».

Dans sa déclaration, l’ancien Président indique que : « Dans ces conditions, il va de soi que je ne voterai pas le 24 février 2019 et je demande aux militantes et militants de notre parti, aux sympathisants, de ne pas participer à ce simulacre d’élection ».

Abdoulaye Wade boycotte mais n’invite pas totalement « ses frères » de parti à faire la même chose. « Je peux comprendre tous ceux qui, parmi nous, pensent qu’ils pourront défaire Macky Sall en soutenant un des candidats de l’opposition, Idrissa Seck, Ousmane Sonko ou Issa Sall, même si ce n’est pas la position du parti. Nous nous retrouverons après l’élection pour en faire le bilan et mieux armer notre parti », a-t-il conclu. Il aura évité soigneusement de citer Madické Niang, qui ne fait pas partie de sa consigne de vote tacite, vu qu’il considère toujours le champion  de la coalition Madické2019 comme un candidat « téléguidé » par Macky Sall.

Pour son soutien à Idrissa Seck, Macky Sall vire l’ambassadeur Abdou Samath Mbacké

Serigne Abdou Samath Mbacké n’est plus ambassadeur itinérant à la présidence de la République. Le candidat sortant Macky Sall a mis fin, hier, à ses fonctions, à travers un arrêté No 21-02-2019. Le chef de l’État le vire ainsi au motif qu’il a rejoint la coalition Idy 2019. Secrétaire général du Mouvement africain pour la rénovation sociale (Mars), Mbacké avait été nommé ambassadeur itinérant depuis le 31 juillet 2013.

La Sénégalaise Ndèye Maguette Mbengue, enceinte de 7 mois, retrouvée morte en Italie

Le corps sans vie d’une Sénégalaise dénommée Ndèye Maguette Mbengue, âgée de 40 ans et enceinte de 7 mois, a été retrouvé sans vie sur son balcon. Le drame a eu lieu en Italie, plus précisément à Santa Maria del Cedro.

La dépouille serait restée au moins 10 jours sur le balcon. La découverte macabre est faite par un voisin qui a appelé la police. La victime était à moitié déshabillée et son corps était en état de décomposition.

D’après les premiers éléments de l’enquête, sa mort serait liée à une crise cardiaque. Mais, le procureur a ordonné une autopsie pour clarifier les causes du décès. La dépouille a été déposée à l’hôpital Anunziatadi Cosenza.

Babacar Gaye, porte-parole du PDS, appelle à voter pour l’un des deux candidats suivants….

La fédération de Kaffrine du Parti démocratique sénégalais (Pds) ne compte pas boycotter, comme le souhaite son Secrétaire général national Me Abdoulaye Wade, l’élection présidentielle du 24 février 2019.

Par la voix de son Secrétaire général Babacar Gaye, par ailleurs porte-parole du Pds, elle a appelé, hier, ses membres à voter, selon leur sensibilité, pour Idrissa Seck ou en faveur de Madické Niang. Babacar Gaye, qui avait fait le voyage de Doha et de Versailles pour rencontrer Wade père et fils lorsque Madické Naing a officialisé sa candidature présidentielle, finit donc par faire preuve de réalisme politique.

 

CHRONIQUE – « NdoumbéLand, Si loin, Mais Si Proche du Sénégal » : Osez Sonko ! (Par Gilles Eric Foadey*)

« C’est le rôle des propagandistes de dissimuler les desseins réels sous les déguisements les plus nobles, et c’est le rôle des citoyens libres de scruter les actes pour dépouiller les mensonges de leur accoutrement. » (Amin Maalouf, Le dérèglement du monde)

 

OSER LA CITOYENNETÉ : VOTEZ OUSMANE SONKO!

Il fait partie des candidats les plus probes pour briguer la magistrature suprême au Sénégal. Entre temps, il a pris de la bouteille en ralliant à lui ceux et celles des candidats, imbus de probité, qui ont le Sénégal à cœur et une vision pragmatique pour son développement durable adossé à la redevabilité de la bonne gouvernance. Il lui faut être ouvert aux critiques et ne point se laisser aller à avoir un égo qui enfle. Avec les autres probes qui ont le Sénégal à cœur, Macky Sall ne devrait, en principe, avoir aucune chance de passer le premier tour. Il est, et de manière empirique, l’un des moins mauvais candidats et qui, manifestement, suscite plus d’adhésion chez celles et ceux qui veulent la vraie rupture. Maintenant, qu’on lui reproche le manque d’ouverture chez ses inconditionnels, cela relève du manque de culture citoyenne propre à une bonne majorité de Sénégalais. Pour l’heure, il est question de faire partir l’APR et de dire non à la prédation. Qui plus est, il a des propositions et solutions  pas loufoques pour gouverner autrement le Sénégal. En clair, il s’inscrit dans la bonne gouvernance qui correspond à une conscience citoyenne trop longtemps demeurée inerte du fait de prébendes et d’achat de conscience. Ce candidat de la vraie rupture s’appelle Ousmane Sonko. C’est mon candidat. Dans la séquence décisive où nous sommes, il est le moindre mal. Il nous demande de tuer le vieil homo Sénégalensis en nous et de renaître. Différemment. Plus pragmatique pour une rupture conséquente. La vraie où, le mérite des preux Sénégalaises et Sénégalais sera pris en compte. Pour  ENFIN faire émerger ce pays doté d’immenses et valides ressources humaines. Ne pas confier le pétrole aux ripoux et autres forbans. Mener le combat pour une monnaie communautaire dans le cadre de la CEDEAO et/ou de l’UEMOA. Retrouver la dignité pour un développement durable. Et Sonko répond à cet idéal. À ceux qui hésitent votez pour lui. N’ayez pas peur. Il est le moindre mal parmi les cinq candidats. Il peut jeter les bases du développement durable et de la bonne gouvernance. Let’s do the right thing for Senegal’s sake. Seulement, les Sénégalais en son temps, avaient préféré Macky Sall au Pr Ibrahima Fall, la peste à la céphalée. Allez savoir!  Au total, l’ère des partisans semble révolue. Le partisan s’attache à une personne, le militant à des principes. Les locomotives partent, mais souvent sans les wagons… Pour ma part, j’ai quitté l’Abyssinie pour me rendre à mon bureau de vote à Johannesburg. Que les urnes soient sécurisées et que la démocratie des preux sorte vainqueur des urnes. Pour le Sénégal que nous voulons léguer à nos enfants. En toute dignité. Indignons-nous. Aux urnes Citoyens!

PS: Concernant Sonko c’est un « Nittu dëgg dox ci xaal wi jub moko gënël jaar ci ñal wi dëngë. Mo tax mu niru ku kompliké ».

 

CENA ET CNRA : IL EST EXIGÉ  DE VOUS UNE POSTURE RÉPUBLICAINE ET CITOYENNE. 

Vote bientôt validé ? Et résultats sincères ?

 

À la mi-septembre, voici les questions que l’on se posait et auxquelles aucune réponse pragmatique ne fut apportée. Ni par les média, ni par la société civile, ni par les partis politiques. Quand le sujet est victime de déni et qu’il s’y complaît, celui qui est aux abois fait feu de tout bois. Et, ce dernier nous le connaissons. On ne devrait pas à  jour J-2 sortir de sortir de notre longue hibernation léthargique pour se plaindre de nos propres turpitudes, voire laxisme… . Mais enfin… Et ce n’est plus si évident de parler de transparence quand, en son temps, après les législatives calamiteuses le travail requis ne fut fait. Vivement la transparence du scrutin! Ce qui suit n’a fondamentalement pas pris une ride.

Il est grand temps que la CENA sorte de son mutisme pour remettre les choses à plat et tirer sur la sonnette d’alarme pour des élections crédibles. C’est impératif. Ces élections sont celles de tous les dangers. Il y a péril en la demeure Sénégal.

À ceux et celles qui estiment que le changement est nécessaire, le plus urgent consiste à identifier les vrais porteurs du changement véritable et faire le tri parmi les présidentiables. Mutualiser les forces progressistes. S’approprier le processus électoral. Interpeller la CENA et tourner les pages sombres de la prédation. Il faut s’y atteler par des actes citoyens en ayant des réponses précises aux questions suivantes : Comment fonctionne le parrainage ? Où en est-on avec le retrait des cartes ? Quel sort est réservé à celles et ceux inscrits mais qui ont été victimes de la rétention des cartes lors des législatives calamiteuses ? Comment exiger leur délivrance ? Combien de bureaux de votes existent au total sur le territoire ? Comment faire pour y avoir des vigies citoyennes pour communiquer les résultats dans les bureaux de vote à la clôture du scrutin et les communiquer à travers un site centralisateur, via WhatsApp par exemple ? Comment s’assurer de la probité et de la sincérité du vote des militaires ? Comment encadrer les mouvements de toute cette horde de fonctionnaires, non républicains, qui vont d’une région à une autre sans entrave, aucune, le jour du scrutin ? Des questions pour lesquelles les citoyens, les media et la société dite civile devraient exiger de la CENA des réponses.

Pour l’heure, le Président Macky Sall pauvre qu’il n’était pas comme Job, est devenu riche comme Crésus à l’exercice du pouvoir. Lui et les siens ont la ferme ambition et les moyens, pensent-ils, de continuer à paître l’herbe rabougrie du pâturage Sénégal. Si Demain, forcing ou pas, il demeure président, alors là nous méritons l’incompétence. Nous continuerons avec résilience à subir les dénis de justice pour in fine, avoir les dirigeants que nous méritons. Ces élections sont loin d’être une partie de promenade dans un parc.

 

NE PAS SE VOILER LA FACE  

On arrête de cirer les pompes !

On arrête de cirer les pompes au Sénégal. Aucun des candidats ne saurait passer au premier tour. Et ceci il faut que le pouvoir sortant, les Sénégalais et la « soi-disante communauté internationale » l’intègrent. Que la pseudo opposition et la pseudo société civile ne l’aient pas compris pour aider à verrouiller le processus électoral en amont, c’est une chose effarante au regard des élections législatives calamiteuses avec ses fumeuses cartes biométriques qui ont coûté les yeux de la tête aux contribuables. Pour l’heure, à la mi-journée du scrutin, point de coupure d’internet et pas de déploiement de chars. La grande muette et les appareils idéologiques d’Etat sont tenus d’avoir une posture républicaine. Tout le reste relève de la marche à l’ombre. No passaran !

SÉNÉGAL: MÉDIA ET ÉLECTIONS  

 

Our mainstream media’s don’t speak truth to power. Ils devraient tous s’entendre pour faire le même Éditorial signé par tous les Directeurs de publication qui se respectent pour des Élections transparentes et sans contestations. Car, Tous savent depuis la farce des législatives calamiteuses que, tel qu’il se présente, le fichier électoral ne garantit point la légalité et la légitimité du scrutin du 24 février. Et ce n’est pas à moi de vous donner des éléments de langage! Et voilà que c’est Me Wade, qui mène un combat d’arrière-garde pour son fils qui doit leur rappeler (aux média) le rôle de chien de garde qui est le leur. À longueur de colonnes, de pseudos analyses, ils passent tout leur temps à abrutir la plèbe. Honte à vous !

Gilles Eric FOADEY

* Journaliste, Consultant media, Traducteur et Interprète de Conférence. Il vit entre Addis-Ababa en Éthiopie et Johannesburg en Afrique du Sud.  Il fut de 2009 à 2015 le responsable de la communication de l’Agence du NEPAD.

Meeting mercenaire : Les foules achetées de Macky Sall à Guédiawaye

Hier mercredi 20 février, le candidat sortant et « bandidat » Macky Sall était en campagne à Guédiawaye. Il a tenté d’en mettre plein la vue en se tenant perché en haut de son bus à impériale, surplombant la foule et se disant « certain que l’élection est gagnée ». Une provocation que de dire qu’il gagnera au premier tour, quand on analyse les dynamiques de campagne entre lui et les candidats de l’opposition, notamment Idrissa Seck et Ousmane Sonko, qui eux, ne déplacent pas des foules achetées avec des billets de banque et des pagnes à l’effigie du candidat.

Selon un média international qui a assisté au meeting d’hier, la machine électorale du  sortant « est doté de moyens hors du commun si l’on compare avec ses quatre adversaires ». C’est grâce à cela que l’on a retrouvé hier le marron et le beige « partout dans cette ville de banlieue dirigée par le frère du chef de l’état sortant, Aliou Sall, qui ne lésine pas sur les moyens que lui donne la Caisse des Dépôts et Consignations qu’il dirige. Outrancière utilisation des moyens de L’État hier donc par Macky Sall et son frère Aliou Sall, qui pose le lancinant problème de fond du plafond des dépenses de campagne à imposer et du financement public nécessaire des partis.

Mais cela ne présage en rien des résultats du scrutin. Même si une sympathisante du sortant osait scander hier  : « Pas besoin de voter, Macky Sall a déjà gagné ». Elle portait comme toutes les autres le pagne « Macky Sall un Sénégal pour tous ». « Il serait sans doute étonnant de connaître le nombre de yards de tissu qui ont été fabriqués, sans aucun doute des kilomètres. »  conclue un journaliste étranger qui a assisté au meeting. On a vu les mêmes foules convoyées et stipendiées avec les sortants Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, à la veille de leur congédiement du pouvoir par le peuple en 2000 et en 2012.

Tract a recueilli plusieurs témoignages dans les quartiers de Dakar qui sont unanimes : les bennobokkyaakariens promettent et remettent 5.000 FCFA et un t-shirt ou un pagne à ceux qui acceptent de venir à leurs meetings. Mansour Faye, ministre et beau-frère du candidat sortant, lui, triple la mise : il donnerait  10.000 FCFA.

Idrissa SECK, Président : Enfin ! (Par E.H Abdou Wade ‘‘Mara’’)

A 72h de la tenue du scrutin présidentiel du 24 février 2019, tous les états-majors politiques des candidats sont en ébullition et affûtent leurs dernières armes pour cette mère des batailles. Si partout ailleurs, l’heure est au travail honnête, chez Macky Sall et ses partisans, l’heure est plutôt aux calculs malveillants, à la ruse, au trafic d’influence, au sabotage du processus, bref, au désespoir. Convaincu par avance qu’il va perdre les élections, dans le meilleur des cas, au second tour où il ne pourra compter sur aucun allié nouveau car il n’aura aucun nouvel électeur qui s’ajoutera à ses voix du premier tour, ce dernier, après avoir maladroitement ourdi son plan de hold-up électoral, s’ingénie à installer dans la conscience collective l’idée d’une victoire assurée dès le premier tour de l’ élection présidentielle. L’insistance et la hargne avec lesquelles ils crient leur victoire au premier tour est, en vérité, l’expression d’un profond désarroi. Ils savent qu’ils vont tenter un coup de force mais ils ignorent quelle parade on va leur opposer surtout que leur machiavélique machination a été éventrée par de nombreux spécialistes de la chose électorale.

Transformer sa crainte d’une défaite certaine en l’assurance d’une victoire incertaine, telle semble être la stratégie trouvée par Macky SALL pour masquer sa défaite programmée et justifier ses résultats préfabriqués que le peuple sénégalais rejette d’emblée. L’anesthésie des consciences par le procédé du trafic d’influence a pour finalité de décourager les électeurs non favorables, de faire peur aux fonctionnaires et agents de l’Etat en situation précaire, de favoriser la transhumance, d’annihiler toute volonté de se battre contre la forfaiture programmée. Que les Sénégalais se rassurent. Toutes les parades appropriées sont déjà mises en œuvre pour réussir à juguler cette vaste entreprise frauduleuse afin que le Candidat que tout le peuple attend soit installé de la plus belle des manières, dans le fauteuil présidentiel, au soir du 24 février 2019.

Dimanche prochain, dans 3 jours, ce sera l’heure de la vérité, pour le rendez-vous entre Idrissa Seck et le peuple sénégalais souverain ! Connu et reconnu pour sa foi et son humilité, son éthique et son sens de l’humain, son éloquence et sa pertinence, sa diction de grand pédagogue et son érudition, Idrissa SECK a été, ces dernières années, l’homme politique sur qui on a le plus médit, sans jamais lui opposer une seule once de preuve.
Très jeune, il s’est abreuvé aux sources du savoir et après avoir fait ses premières classes à l’école coranique, il fréquente l’école française avec les cycles élémentaire et moyen secondaire à Thiès où il décroche son bac 1981. Il intègre par la suite les Hautes Études commerciales (HEC) de Paris puis Sciences Po en 1983. En 1989, il bénéficie du programme de bourses fellowship de l’université de Princeton. C’est aussi parmi les candidats celui qui présente la plus riche carrière politico-administrative. En effet, dès l’âge de 29 ans, il est trié sur le volet pour être le Directeur de campagne du candidat Abdoulaye Wade à l’élection présidentielle de 1988.

Après la victoire contestée du président ABDOU DIOUF, il suspend sa carrière politique pour se consacrer exclusivement à ses études et à sa carrière professionnelle dans le souci d’accroître son capital cognitif mais aussi de disposer d’une plus grande autonomie financière. En 1995, il reprend ses activités politiques et est nommé Ministre du Commerce, de l’Artisanat et de l’Industrialisation dans le troisième gouvernement du Premier Ministre Habib Thiam. Après l’accession à la magistrature du Président Abdoulaye Wade en 2000, il est nommé Ministre d’Etat, Directeur de Cabinet du Président de la république, poste qu’il occupera jusqu’en 2002.

En 2002, il est nommé Premier Ministre de la République du Sénégal. Il instaure une gestion axée sur la bonne gouvernance qui pourchasse le « njublaŋ (le tordu) pour mettre le focus sur le «ngor » (la droiture). Les résultats économiques ne se sont pas fait attendre avec un taux de croissance record du PIB qui est passé entre 6,68% et 5,87% entre 2003 et 2004. En 2004, il est limogé du gouvernement, suite à ses relations tendues avec le président Abdoulaye Wade qui lui reproche sa gestion des chantiers de Thiès.
Après avoir été accusé de détournement de fonds, d’atteinte à la sécurité de l’Etat, il bénéficie d’un non-lieu total après avoir séjourné pendant 199 jours à la prison centrale de Rebeuss. Il entre dans l’opposition et déclare sa candidature à l’élection présidentielle de 2007 à l’issue de laquelle il se classe second avec 14, 86 % derrière le président Wade qui passe dès le premier tour avec 55, 90%.

En 2012, après avoir mené le combat juridico-politique contre le président Abdoulaye Wade, il se voit usurper sa victoire par le président Macky SALL du fait de l’observance du mot d’ordre de ne pas battre campagne et de ses difficultés à se faire comprendre sur ses relations troubles avec le Président Abdoulaye Wade. Il apporte son soutien au Candidat Macky SALL qui remporte les élections à l’issue du second tour. Cependant la participation du parti Rewmi dans la mouvance présidentielle sera de très courte durée. En effet, dès 2013, après plusieurs désaccords avec le président Macky SALL, il sort de la mouvance présidentielle.

La configuration politique actuelle du Sénégal fait de lui le leader incontesté de l’opposition.C’est un homme politique exceptionnel, d’une moralité irréprochable, qui incarne aujourd’hui l’espoir de tout un peuple. Son engagement patriotique et son dévouement total et entier pour la défense des intérêts supérieurs de la nation sont connus de la plupart de nos concitoyens.

Ainsi a-t-il parcouru le Sénégal des profondeurs durant ces derniers mois. Cela lui a permis d’écouter, d’entendre et de comprendre les préoccupations majeures des citoyens qui sont prises en charge dans le projet de société qu’il propose aux Sénégalais à travers le programme 1-3-15-45 qui a été revu pour prendre en charge certaines préoccupations des alliés et qui présente sa vision du développement de notre Sénégal en s’appuyant sur les trois axes programmatiques que sont : la gouvernance, l’économie et la sécurité qui ont pour finalité de mettre en place un Sénégal de tous et un Sénégal pour tous prospère.

Sénégalaises, Sénégalais, l’heure du choix du président qui dirigera le Sénégal pendant les cinq années à venir est arrivée. Faisons le bon choix pour n’avoir pas à le regretter. Le candidat Idrissa Seck est l’alternative crédible par qui passera le développement de notre pays !

El Hadji Abdou Wade dit Mara

Pôle de communication du Grand parti et membre de la
Task force communication de la Coalition Idy 2019.

https://youtu.be/-NqCRRE0ngs

Baye Dame Wade, fondateur du magazine Réussir, est décédé

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Tract a appris la nouvelle du décès, ce matin, de Baye Dame Wade, fondateur et directeur du magazine réussir. Wade était économiste de formation et journaliste de profession. Après avoir tenu la rubrique économique du quotidien Walf, il aavait fondé le magazine économique mensuel Réussir, qui est devenu une belle réussite. Âgé de la cinquantaine, Baye Dame Wade a fait ses études à l’UCAD et au Canada, et fut un fervent talibé tidiane, disciple de la famille de Serigne Abass Sall. La rédaction présente ses condoléances à sa famille, à ses amis et à ses proches. Puisse son œuvre lui survivre longtemps.

Tract 2019

Le « Pôle des 4 » créé, Mame Adama Gueye boude et dissout sa « POSE »

Les quatre candidats de l’opposition à la présidentielle,  Idrissa Seck, Issa Sall, Madické Niang et Ousmane Sonko viennent de mettre sur pied une structure dénommée « Pôle des 4 », dont l’objectif est de faire face au régime du président sortant, Macky Sall afin de sécuriser l’élection du 24 février prochain. A la tête de la nouvelle structure, Mamadou Diop Decroix, leader de AjPads et allié de la coalition « Idy 2019 pour un Sénégal gagnant »..

Aussitôt mis sur pied, Me Adama Gueye estime que ce nouveau pôle a le même objectif que la POSE (Plateforme Operationnelle de Sécurisation des Elections) qu’il a dirigée jusqu’ici. Rôle de mouche du coche et de 5ème roue du carrosse qu’il setait auto-octroyé, allant récemment à une audience avec le ministre de l’Intérieur Ngouille Ndiaye, au sortir duquel il a déclaré  » ne pas avoir de raisons de douter de la bonne foi de ce dernier » quant à la transparence des élections.

Eh bien, les candidats de l’opposition à la présidentielle ne l’auront pas entendu de cette oreille, mettant en place leur propre instance de sécurisation de la sincérité du scrutin. Mame Adama Gueye  a  donc derechef décidé de mettre  en « pause »  sa « POSE » . Il dit souhaiter bonne chance au Pôle des 4.

Inventaire des Idoles : « Salif Sadio, l’autre Maquis » (Par Elgas)

Dans les ruelles poussiéreuses de Diouloulou, bourgade dynamique dans le ventre de la Casamance, on se souvient bien du petit Salif. Têtu et bagarreur, celui à qui on prête des talents en arts martiaux et qui en use au besoin pour jouer aux gros bras. Jamais le dernier à mener une fronde contre l’autorité, du genre à chahuter les aînés avec le culot qu’il faut, et une rigidité précocement militaire. Les vieux sages en parlent avec l’amertume de la nostalgie d’un temps heureux et la mélancolie d’une situation actuelle déchirante. Tout le monde connaît ainsi l’histoire du petit sur qui pleuvent commentaires et anecdotes bavardes. Qu’est-ce qui pouvait bien destiner un enfant, un jeune homme, certes velléitaire mais sans histoires, à épouser les bras d’un conflit armé jusqu’à en devenir l’icône, l’acteur ayant le mauvais rôle ? Salif Sadio était allé à l’école, il en est sorti en classe de troisième, frondeur précoce, pour rejoindre la rébellion en 84. Engagé primal et meneur convaincu, il ne fut ni excellent, ni médiocre, mais développa très rapidement un goût pour la défiance et une conscience de lutte que le sens de la camaraderie, la chaleur d’être ensemble, la proximité villageoise et la fièvre virile ont raffermi.

En Casamance, la cohabitation ethnique, dans l’arc qui va de la Gambie à la Guinée Bissau, est un fait social majeur. Baïnounks, habitants historiques, Joolas, Mandingues, Peulhs, Peepels, Balantes, Mancagnes, vivent en harmonie avec la seule providence de cette zone : une terre, mouillée abondamment l’hivernage, des entrailles desquelles naissent les ressources de vie. Sadio est à la fois un prénom et un patronyme. Prénom fréquent des enfants qui suivent des jumeaux et patronyme Balante qui va de l’axe du Pakao jusqu’aux abords de la basse Casamance. Plusieurs croyances anciennes s’y mêlent, avec en socle commun un animisme résistant, que ni le christianisme ni l’islam n’ont su désinstaller.

Il se dit souvent que les Joolas, ont été nommés ainsi par les Mandingues parce que c’est un peuple revanchard. Joo signifie se venger en effet en Mandinca. L’anecdote pourrait avoir du vrai. Mais le corps commun de toutes ces ethnies, c’est un certain goût pour le fait guerrier, le fait de résistance, que de huttes en cases, de langues différentes en idéaux communs, les individus cultivent. En Casamance, nombreuses sont les familles qui parlent plusieurs langues : la langue du voisin devient comme la seconde langue naturelle. Le travail agricole et les efforts communs ont crée comme une forme de famille, parfois en proie à des conflits usuriers, mais globalement dressée comme un seul homme face à l’ennemi.

C’est dans cette configuration que l’Histoire a fait pénétrer son venin de la division. Les causes du conflit ont été abondamment documentées, chez Jean-Claude Marut (voir son livre) notamment. Mais il reste à établir une sociologie fine et qualitative du ressenti des populations du Sud, sur les spoliations et les humiliations subies qui ont éternisé le conflit en ravivant la rancune. Cette fibre, très sensible mais aussi solide, d’une résistance dans toutes circonstances, pour recouvrer un idéal passé, est l’élément du conflit que les vœux de paix n’ont jamais interrogé. Tout ce que les accords ont esquivé, les émissaires, oublié, les conciliants du MFDC, minoré ; c’est ce sentiment irréductible chez encore une poignée de rebelles, dont l’indépendance est l’objectif ivre, point non négociale sur lequel s’articulent leurs luttes. Salif Sadio a toujours été leur pape, leur guide, parfois même le gourou qui, avec un quarteron de fidèles et un millier d’hommes dévoués, campe le rôle d’un Che Guevara tropical qui suscite de l’admiration, quand bien même on ne partage pas son combat.

Ce mythe Salif Sadio a été nourri par plusieurs faits épiques. Si le premier MFDC, des Emile Badiane, Assane Seck, dans les années 50, avait eu ce tropisme intellectuel qui survécut d’ailleurs jusque dans la réinvention du mouvement politique en mouvement rebelle, avec l’éclosion des figures comme Diamacoune, un conflit bénin a toujours fissuré le mouvement entre intellos et maquisards. Chacun avait bien son domaine et son rôle. Aux paperasses, à la bataille des idées, des influences, étaient affectés les lettrés et une partie de l’aile extérieure qui pourvoyait aussi aux ressources financières. Mais c’est dans le maquis que la réputation de combattant, l’étiquette de héros, le culte du résistant, se fabriquaient. Le prestige était ainsi inégalement réparti entre le ministère de la parole et le ministère de la guerre.

La guerre raflait tout. C’est elle qui avait donné aux forêts de Casamance une vie clandestine et un statut de maquis. C’est elle qui avait soudé, dans le martyre, les hommes des mêmes cases et des mêmes conditions, unis par une lutte qu’ils estimaient en défense de leur trésor, de leur cœur patrimonial. Et en seigneur de la guerre, c’est l’enfant rebelle de Diouloulou qui a raflé la mise. Très tôt il a gravi les échelons, développant une mystique religieuse terrifiante qui le conduisit même à l’opposition avec Léopold Sagna, l’autre grand chef historique du maquis, qui était lui catholique. Mais cette querelle religieuse, déclenchée par l’intégrisme naissant de Salif Sadio, sera tue rapidement.

On connaissait bien d’autres leaders militaires, Sidi Badji, Kamoughé Diatta, le souffrant César Atoute Badiate etc. Mais celui qui reste la terreur du Maquis, c’est bien Salif Sadio. En grandissant, tous ces prémisses précoces d’un leadership ont basculé dans une forme de totalitarisme guerrier. La légende prête à Salif Sadio plusieurs renaissances. Donné pour mort d’innombrables fois, il était toujours apparu, narquois et moqueur, jouant avec ses ennemis comme avec des enfants dans un jeu de cache-cache. Il avait développé, dans une  portion réduite, une stratégie militaire redoutable, faite de retrait ponctuel, de dissémination et de dissimulation. Parfait pour les guet-apens, et les attaques surprises, Salif Sadio est le responsable des plus grosses pertes de l’armée sénégalaise en Casamance.

Il ajoutait à tout cela, une forme de tyrannie, insensible à la violence de la mort. Interdisant alcool, débauche, à ses troupes au nom du coran, il avait cette allure d’émir noir craint et redouté. Boucher impitoyable, il appliquait cette insensibilité jusque chez ses proches et partisans dont il se méfiait. Ce mélange de terreur, avec des plages d’humanité, ce sentiment de se battre pour une cause juste, le jusqu’au-boutisme de la lutte, auront fédéré contre lui une armée d’ennemis. Mais, curieusement, aussi une armée d’admirateurs. Il savait séduire avec sa réputation, que la légende locale avait tissé et fait prospérer, il avait su, dans le silence des nuits et des périodes d’accalmies, se construire un réseau, local et international, jusqu’en Gambie, surfant sur la fraternité des luttes pour l’indépendance dont le PAIGC sous-régional d’Amilcar Cabral avait été le chef d’œuvre.

Son niveau intellectuel modeste, un temps motif de complexe chez lui, s’est corrigé progressivement. Il a enrichi ses périodes de luttes de phases d’apprentissage, comme un autodidacte, conscient qu’il lui fallait, avec la disparition de Diamacoune, émerger non seulement comme chef mais aussi comme interlocuteur. C’est ce Salif Sadio new-look que les téléspectateurs ont découvert avec le ravissement des démineurs, affable et souriant, montant en épingle son geste comme un acte de bienveillance constructeur, et rappelant son désir de paix avec la componction ironique que savait employer l’abbé Diamacoune. Le faible écho du conflit, rentré en rétraction depuis quelques années, a montré l’étendue des fissures entre factions du MFDC, entre ralliements à la volonté de paix instiguée par le gouvernement, mais aussi résistance de faible intensité. Salif Sadio n’est toujours pas trahi. Il croit toujours à l’indépendance. Cette constance reste son honneur et son énergie vitale. Il lui reste des fidèles et des moyens de semer le trouble.

Les longs silences et les longues accalmies ont toujours été des moyens de se remplumer en forces diverses. L’homme n’a pas changé. Il se sait en position de force. Il soigne même son allure. Finie la figure de dur à cuire, de caïd post-adolescent, maintenant il faut offrir ce visage de père de famille, affable, en boubou, loin des treillis, une chéchia, et quelques bijoux mystiques à l’image de ce miroir minuscule qui orne son front. Il n’est plus majoritaire dans les échos d’une Casamance qui a opéré une mue depuis 30ans et qui voit se mêler toutes les ethnies, dans une démographie nouvelle qui méconnait presque tout du conflit. La transmission de la fibre rebelle de famille en famille est en train d’être vaincue par le temps, même s’il reste des portions de territoires durs, toujours plus radicaux. Les moyens de nuisance ne sont pas les moyens de transformation, Salif Sadio le sait. Son vœu initial est improbable, il lui reste une sortie digne de la scène, qu’il fera avec des facéties et de l’honneur, dans un mélange hélas tragique.

Depuis peu, il se promène, à l’instar de Yaya Jammeh, dont il fut un visiteur du soir apprécié, avec un Coran. Il a connu une montée en religion encore plus forte récemment. Il l’impose à ses fidèles. Toujours à l’affût des transformations et des tendances qui peuvent lui être favorables, il regarde ce qui se fait dans le monde et s’adapte. C’est peut-être la plus grande crainte, que l’hydre rebelle ne rencontre par mégarde l’hydre Djihadiste, si habile à trouver des failles géopolitiques pour métastaser définitivement. Plusieurs sources ont indiqué des mouvements suspects, et souvent religieux, entre la Gambie, la Casamance et la Guinée. Territoires affectés durablement, ils sont dragués par des forces qui sous-couvert d’humanitaire font prospérer un lit religieux en douceur.

Au cœur de l’université Assane Seck de Ziguinchor, historique intellectuel du premier MFDC, les distributions d’une association iranienne se font au fond de la cour du bâtiment, et des nécessiteux s’y pressent dans un spectacle parfois déchirant. La plus grande crainte c’est que la jonction sous-régionale ne se fasse, entre des rebellions opportunistes qui se cherchent un ennemi commun. On se radicalise souvent davantage quand l’étau se resserre pour de bon et qu’on n’a plus d’issue. Ce que l’on sait de la vie de l’enfant de Diouloulou, c’est l’histoire d’un chef militaire prêt à tout. C’est un chef enfermé dans une illusion de grandeur que lui récite un carré de proches. C’est l’histoire, presque d’un autre Maquis, l’apprentissage de l’autorité, et de l’autoritarisme dans l’illusion d’une toute-puissance. C’est à surveiller, à minima.

Elgas

elgas.mc@gmail.com

Ps : Quelques anecdotes de ce portrait ont été recueillies auprès de mon oncle Ibrahima Gassama, observateur de ce conflit qu’il a couvert comme journaliste.

Selon RFI ce mercredi : « La force tranquille, apaisé, souriant, (…) Idrissa Seck. »

« La force tranquille, apaisé, souriant, comme si c’était lui le sortant, c’est la stratégie choisie par Idrissa Seck. » C’est ainsi que la radio RFI commence son reportage sur le candidat de la « coalition Idy 2019 pour un Sénégal gagnant », diffusé dans ses journaux de ce mercredi 20 février .

« Étonnante campagne que celle d’Idrissa Seck » juge RFI, qui poursuit ainsi : arrivé lundi 18 février au soir à Touba en convoi, debout sur son véhicule, bras levé dans son boubou blanc, musique saturée, militants déchaînés : le leader n’a pas dit un mot. « Il va battre Macky Sall, c’est lui le futur président », crie par contre l’un de ses sympathisants.

« Le silence d’Idy comme on le surnomme au Sénégal, silence devenu stratégie évalue la radio française exclusivement diffusée hors de France et notoirement écoutée en Afrique, dont au Sénégal. De toute évidence, RFI a su décrypter que la stratégie de silence durant longtemps d’Idrissa Seck a su susciter le désir, et que ses prises de parole sont désormais attendues et très écoutés des populations.

RFI raconte donc : « ce mardi (NDLR : hier, 19 février), le candidat est même sorti des radars. Multipliant avec ses conseillers, mais sans presse, les rendez-vous discrets, notamment chez le khalife général des mourides. En fin d’après-midi dans les rues de Touba, ni le staff, ni les cadres du parti, ni les militants qui affluaient massivement n’étaient en mesure de dire où était le « chef, le leader, le Prési ». »

RFI conclue avec le fort sentiment d’espérance des futurs électeurs d’Idrissa Seck : « Idrissa va arranger le pays », s’exclame Lamine, polo « Idy 2019 » et pancarte à la main. Alors que les chants religieux résonnent dans le soleil couchant, la longue caravane de cars, de voitures, de charrettes quitte la ville pour rejoindre Mbacké. Une militante crie : « Un meeting d’Idrissa Seck est prévu là-bas, on sera certain de le voir ».

Tract 2019

AOC 2 – « Présidentielles 2019 : La République ne libèrera pas la femme ! » (Par Aminata Thior)

A 5 jours du scrutin, il faut analyser le bilan de Macky Sall sur ce septennat passé, voir son programme actuel pour les présidentielles de 2019, écouter son ministre conseiller El Hadj Hamidou Kassé, lire le programme de ses 4 adversaires à la présidentielle et observer les femmes politiques au sommet du pouvoir pour comprendre que de grandes avancées sur la violence faite aux femmes au Sénégal ne viendront pas de la République.

Si dans un grand rendez-vous national et politique comme les élections présidentielles, on ne traite pas un des problèmes majeurs et actuels de notre société comme la violence faite aux femmes, alors, il ne faut nullement s’attendre à ce que les solutions viennent des politiques. Car oui, 2018 a quand même été une année où le sujet sur les violences faites aux femmes a largement occupé l’actualité nationale au Sénégal. Nous avons eu l’affaire Songué puis l’affaire de Ndeye Coumba, cette jeune fille de 16 ans battue à sang par son mari, la grande vague de témoignages de victimes de viol sur Twitter et dans les groupes de femmes sur Facebook et enfin le rapport de Human Right Watch sur la violence sexuelle à l’école entre autres faits. Malgré la grande vague d’indignation des Sénégalais, cela n’a pas poussé les candidats à la présidentielle, à faire des propositions fortes contre la violence que subissent les femmes dans leur programme pour ces élections de 2019. Des propositions pour criminaliser le viol. Pour le sanctionner à une lourde peine. Pour permettre aux mineures, victimes de viol de pouvoir avorter et éviter le statut d’enfant-mère. Pour libérer la parole et permettre à des victimes de violences sexuelles de s’exprimer et (re)trouver enfin une meilleure vie.

Il faut écouter les politiques et observer les femmes de la République durant cette campagne électorale pour se rendre davantage compte que le sursaut ne viendra pas des hommes d’État au Sénégal. Dans l’émission du 5 février 2019 de Confluences, le professeur El Hadji Hamidou Kassé affirmait que cette problématique sur la violence faite aux femmes est un problème de société et pas un problème d’État uniquement. Ceci est un aveu de fuite de responsabilité qui met en lumière à quel point ce sujet n’est pas une priorité au sommet de l’État quand on sait que ce dernier a les moyens et pouvoir d’impulser des réformes, de faire appliquer la loi et de sanctionner sévèrement.

Par ailleurs, combien de fois avons-nous entendu les dames Aissata Tall Sall, Aida Mbodj, Aminata Tall, Aminata Mbengue Ndiaye, présentes au pouvoir depuis au moins deux décennies, parler de la violence faites aux femmes ? moments rares voire inexistants. Combien de fois avons-nous lu ou vu la ministre des femmes, de l’enfance et du genre faire une sortie marquante sur le sujet ? Là aussi, le compteur est à 0. Où étiez-vous, Mimi Touré, ancien Premier Ministre du Sénégal et actuelle directrice de campagne de Macky Sall, lorsque ce dernier promettait l’arrivée d’un et un seul gynécologue dans la ville de Podor ? A côté. Juste à quelques pas. Et où est la part dans le débat et dans cette campagne électorale de toutes ces Sénégalaises à la tête d’organisations régionales, sous-régionales et internationales pour la défense des droits des femmes africaines, sur ce sujet de violence faite aux femmes au Sénégal en particulier ? Totalement Absentes. Et enfin, on pourrait pousser le questionnement plus loin et se demander pourquoi la Première Dame Marième Faye Sall ne s’est jamais investie sur la situation des femmes au Sénégal pendant le septennat de son mari ? Pour une femme à qui on a demandé de quitter son école d’ingénieur pour mieux s’occuper de son enfant*, elle doit certainement pouvoir imaginer, mieux que quiconque, comment l’avenir de jeunes filles peut être bousillé si celles-ci embrassent des grossesses non voulues en pleine scolarité et dans une précarité totale. Même si Marième Faye Sall l’a fait de gaité de cœur, laisser tomber ses études supérieures à la demande de son mari pour s’occuper d’un enfant, n’est pas un acte banal. Et sa chance à la Première Dame, c’était d’être dans une stabilité financière qui lui permettait elle, son enfant et son mari, de vivre dignement et d’avoir un avenir meilleur. Celui que l’on connait tous aujourd’hui. Ce qui n’est pas le cas de milliers de jeunes filles victimes d’inceste ou de viol en milieu scolaire et qui sont contraintes d’arrêter l’école et de s’enfoncer davantage dans la pauvreté. Tout ceci pour dire que l’histoire personnelle de Marième Faye Sall aurait pu la pousser à s’investir dans ce domaine, pour les plus démunies.

L’abandon donc de ce sujet par ces femmes de la République est encore une fois, un signal fort pour nous autres Sénégalaises. Très peu de ces femmes d’État ont cette hargne et le courage de vouloir faire le maximum pour tirer leurs semblables vers le haut. Pour les faire sortir de la misère. Car oui, il faut du courage pour imposer ce sujet auprès de leurs collègues hommes. Et il faut du courage pour résister à la pression religieuse qui s’abattra sur elles dès lors qu’elles s’engageront dans cette lutte. Pour l’heure, presque aucune d’elle n’est prête. C’est à se demander parfois, qu’est-ce qui a poussé ces femmes à s’engager en politique si ce n’est pas entre autres sujets, de porter les maux de leurs consœurs au temple des décisions.

A partir de maintenant, là en 2019, les changements majeurs sur la violence faites aux femmes doivent donc venir de nous. Nous hommes et femmes sénégalais convaincus que cette violence sur les femmes dans notre société est aussi un des freins majeurs à notre développement. De par des actions concrètes dans les maisons, les écoles et les entreprises.

Libérer la parole dans nos familles (nous, cette génération décomplexée qui voulons que ces violences cessent), porter les affaires de viol dans les tribunaux (au lieu de les étouffer en petit comité), conseiller, accompagner et déculpabiliser les victimes autour de nous (via les associations de juristes et les psychologues bénévoles), faire des formations régulières sur ces sujets dans nos entreprises (nous, la génération startuppers), être prêt à affronter la réticence des religieux, imposer ce sujet dans les échanges et rencontres avec les politiques, commanditer plus d’études sur le sujet auprès d’organismes et d’association agréées pour mieux comprendre cette violence et la prévenir. La liste n’est pas exhaustive mais c’est en menant ce type d’actions avec acharnement et sur la durée que nous arriverons à imposer ce sujet aux politiques qui nous dirigent. Car oui, malheureusement pour nous, c’est en les mettant devant le fait accompli, que le couple politico-religieux s’investira un jour sur la violence faite aux femmes dans notre pays.  Et d’ailleurs, nous sommes dans une époque où les grandes transformations de société viennent du peuple et le Sénégal ne dérogera pas à cette tendance sur ce sujet-là. Seulement, le travail sera plus ardu pour nous qu’ailleurs dans le monde.

Aminata Thior

Ingénieur Télécoms, blogueuse, activiste, féministe, afropreneure (Sétalmaa) et booktubeuse (aminata2s@gmail.com)

* Dans son ouvrage « Le Sénégal au cœur », le président Macky Sall raconte le contexte dans lequel, il avait demandé à sa femme Marième Faye d’arrêter ses études à l’ESP pour principalement s’occuper de leur premier enfant.

Idrissa Seck à Darou Mousty : « Changer de régime, dès le 1er tour ! »

Au 17ème jour de la campagne, lundi 18 février en soirée, le candidat de la coalition Idy 2019 pour un Sénégal gagnant, Idrissa Seck, était en meeting à Darou Mousty, après l’étape de Touba. Il y a appelé les populations venues en masse l’acclamer à donner congé au régime Sall dès le premier tour.

 

ELECTION PRÉSIDENTIELLE 2019 : JOUR 17 IDRISSA SECK – COALITION " IDY 2019 "

Publiée par RTS1 Sénégal sur Mardi 19 février 2019

FASHION : Gay, flamboyant et borderline, le styliste Karl Lagerfeld se défile à 85 ans, sa chatte n’héritera pas

«J’aime l’idée d’être un des symboles du luxe absolu» déclarait Karl Lagerfeld en 2004. Ce qu’il était. Le couturier aux lunettes noires est décédé ce mardi 19 février à 10 heures, à l’âge de 85 ans. Après soixante ans de règne, le Kaiser de la mode est parti. Karl Lagerfeld laisse sa griffe dans l’histoire de la mode en général, et de la maison Chanel en particulier. Comme il le racontait en 2015 dans le New York Times Magazine, Karl Lagerfeld n’a pas de famille, c’est pourquoi il considérait le mannequin Brad Koening et son fils Hudson, son filleul et protégé de 11 ans, comme « des fils, mais sans les problèmes que les véritables fils peuvent engendrer. » Une famille recomposée qui s’étendait aussi au top français Baptiste Giabiconi et à son assistant Sébastien Jondeau. Et bien sûr sa chatte Choupette. son héritière ? Non, car même si elle a un compte bancaire à son nom, elle ne peut-elle hériter selon la loi française. Car l’héritier ou héritière doit exister en tant que personne physique et juridique. Or, jusqu’à preuve du contraire, Choupette n’est pas une personne, et Karl Lagerfeld, bien que né en Allemagne, résidait en France. Au long de sa carrière, l’Allemand adopté par la France et Paris, chantre d’un luxe démesuré, a fait de son nom et de son look une marque, et dépoussiéré l’image de la maison Chanel, en Michaël Jackson blanc de la planète fashion.

Un confrère se souvient de ce 21 juin 2010 comme si c’était hier. Ce jour-là, Karl Lagerfeld était venu «redessiner Libération» en qualité d’invité spécial. Le couturier, lunettes fumées, catogan poudré, veste noire et chemise blanche à col cassé, observait la maquette du quotidien affichée au mur, suivi de près par un majordome en livrée muni d’un plateau en argent où trônait une bouteille de Coca-Cola light, le péché mignon du couturier (il en buvait alors des litres). Ainsi était Karl Lagerfeld, outrancier dans ses manières et son allure, décalé en tout point, ostensiblement fortuné, chantre du no limit et dépensier assumé, lui qui n’avait jamais vécu que dans le luxe et ses attributs. Les extravagances de l’Allemand ont fait, en partie, sa légende. Capable de saillies sanglantes, de déclarations polémiques, il a défrayé la chronique autant qu’il l’a amadouée, avec un débit mitraillette assorti d’un fort accent germanique. Sa longévité, jamais égalée à ce niveau dans l’industrie, lui a permis de rester maître jusqu’au dernier jour de la maison Chanel. Lagerfeld a marqué la mode de son empreinte, moins pour des pièces phares qui auraient révolutionné le vestiaire féminin que pour un système, une vision, une créativité jamais rassasiée et de multiples collaborations opérées sur tous les versants, parfois loin des sphères du luxe.

Karl Lagerfeld a eu plusieurs vies, courant sur deux siècles, qui ressemblent à un long règne très maîtrisé. En janvier, son absence inédite à ses deux derniers défilés avait inquiété. Il est finalement mort ce mardi. Karl Otto Lagerfeld n’avait pas d’âge, ou tout du moins, ne souhaitait pas le divulguer. La date exacte de sa naissance fluctuait selon ses dires et les enquêtes menées à son sujet. Etait-il né le 10 septembre 1933 ou, cinq plus tard, en 1938  ? Selon des documents de baptême publiés en 2003 par le journal allemand Bild am Sonntag, et le témoignage d’une ancienne professeure de collège, il aurait vu le jour en 1933 à Hambourg. A ce sujet, Karl Lagerfeld a soigneusement brouillé les pistes, jusqu’à fêter ses 70 ans en 2008 et déclarer en 2013 (dans une interview accordée à Paris Match), que sa date de naissance était fixée en 1935. Allemand, il n’avait qu’un passeport. Il avait l’habitude de lancer, comme en 2017 dans nos colonnes  : «Schleu un jour, Schleu toujours» quand on l’interrogeait sur sa double nationalité présumée alors qu’il partageait sa vie depuis les années 80 entre la France et Monaco, et remettait peu les pieds dans son pays natal pour lequel il n’avait que peu d’intérêt, pas assez «chic» pour le snob, c’est peu dire, qu’il était.

Il clamait en revanche tout assumer, même le passé macabre de son peuple qu’il ne cautionnait pas, lui qui avait été élevé «dans le culte de l’Allemagne d’avant 1933». De son vivant, Lagerfeld n’a jamais mis un bulletin dans l’urne, se proclamant ni de gauche, ni de droite, mais répugnant surtout à payer des impôts. Ses récents débordements sur les migrants, les juifs et la politique d’Angela Merkel ont rappelé à quel point il pouvait être plus que borderline, testant les limites de ses interlocuteurs, toujours prêt à éreinter l’opinion publique.

«Dessine et tais-toi»

Gosse de riche, élevé comme un fils unique bien qu’il ait une sœur aînée et une demi-sœur mal-aimées de ses parents et auxquelles il n’était lui-même pas attaché, Karl-Otto Lagerfeld fut d’emblée un précoce, sûr de lui et de sa supériorité. Trilingue à 6 ans, doué pour le dessin et la caricature («je suis né avec un pinceau à la main»), il a, petit, une tête d’adulte sur un corps d’enfant, toujours tiré à quatre épingles. Elisabeth Bahlmann, sa mère allemande d’origine prussienne, veille à ce que sa progéniture porte beau. Son père, Otto Lagerfeld, industriel suédois, passe peu de temps avec sa progéniture. Son fils le présentait comme l’homme qui avait introduit le lait concentré Gloria en Europe. Karl Lagerfeld grandit dans la propriété familiale de Bad Bramstedt non loin de Hambourg. Il va à l’école mais trouve «la condition d’enfant humiliante» et se sert de ses camarades comme de serviteurs à son service. Il a toujours assuré être passé à côté de la guerre, mis à l’abri des combats et des raids aériens dans cette verte campagne où ses parents l’ont installé.

Pour illustrer sa posture de visionnaire, il assurait avoir rêvé sa vie dès l’enfance, se serait vu, de façon quasi mystique, grand homme, célébré alors qu’il n’avait que 6 ans. Elevé par une mère autoritaire et sans pitié qu’il citait abondamment à longueur d’interviews, Karl Lagerfeld aurait pu rester la victime éternelle de ces diatribes lancées «comme des couteaux» de son propre aveu. Il en fit plutôt une ligne de conduite, une façon de s’adapter à tout, même aux critiques. «Dessine et tais-toi», lui martelait Elisabeth pour qu’il arrête de jacasser ou de maltraiter le piano familial. Cette femme dure, violoniste éclairée mais amateure, aurait été vendeuse de lingeries à Berlin avant de rencontrer Otto et de l’épouser en 1930. Elisabeth Bahlmann fut un exemple qu’il suivit et dont il ne remit jamais en question les directives. Elle avait très tôt accepté l’homosexualité de son fils et lui avait formulé ainsi lorsqu’il l’interrogeait sur ses propres préférences : «C’est comme la couleur des cheveux. Ce n’est rien. Il y a des gens qui sont blonds et d’autres qui sont bruns. Ce n’est pas un sujet de discussion.» A-t-il souffert de son extrême rigidité ? Réponse : «Non, c’est la seule méthode correcte pour élever quelqu’un. Aujourd’hui, les parents sont beaucoup trop gentils, trop indulgents avec les enfants» (Libération en 2005). Mais c’était avant de devenir le maître (papa gâteau) de Choupette, chatte à qui il vouait une tendresse qui frôlait le gênant. A son sacré de Birmanie, il permettait tout, lui faisant bénéficier de ses largesses jusqu’à l’inscrire sur son testament. Il eut la même tolérance dans les dernières années de sa vie avec Hudson Kroenig, son filleul, un petit américain de 10 ans, fils de l’un de ses mannequins fétiches, qu’il décrivait en privé comme un enfant capricieux et arrogant mais qu’il semblait aimer vraiment.

Le jeune Lagerfeld passe son temps à lire et à dessiner. A l’âge où d’autres s’encanaillent, lui dévie sagement vers le croquis de mode. Il quitte l’Allemagne en 1952 pour ­vivre seul à Paris alors qu’il n’a pas 20 ans et aucun diplôme en ­poche. Il a en revanche assez d’assurance et de moyens pour voler de ses propres ailes. Malgré ses rentes, il ne pense qu’à travailler. Il veut habiller les femmes : «A l’époque, il était difficile d’imaginer que l’on pouvait vivre décemment dans ce business. La mode aujourd’hui est quelque chose de complètement différent. Dans les années 50, ce n’était pas du tout tendance-trendy de faire partie de cet univers. Mais je me suis toujours intéressé à ce que les gens portent. J’adore les vêtements.» En novembre 1954, il gagne, parmi 200 000 candidats, le premier prix du concours du Secrétariat international de la laine, catégorie manteau. Le jour de la remise des prix, il rencontre un autre lauréat (catégorie robe) à l’air timide et encore inconnu, Yves Mathieu-Saint-Laurent. Ils deviendront un temps les meilleurs amis du monde, passent leurs nuits à danser dans les clubs de Saint-Germain-des-Prés avec Victoire Doutreleau, la première mannequin phare du jeune Yves. Karl Lagerfeld s’impose déjà un code de conduite fait pour lui éviter la gueule de bois : pas de cigarettes, pas d’alcool ni de drogues. Mais une crânerie qui l’auréole de mystère, armure dont il ne se départira jamais, lui qu’on voit sillonner les rues de la rive gauche dans des bolides à faire pâlir d’envie ses contemporains. La mode, c’est la haute couture, rien d’autre. Le système est extrêmement hiérarchisé. Les Françaises moins fortunées s’habillent chez des tailleurs qui reproduisent les patronages que diffusent les maisons. En termes de style, tout est très codifié. On assiste à la fin d’un monde, à l’ère des femmes sages qui se doivent d’éviter le scandale. Saint Laurent et Lagerfeld ­entament dès lors deux carrières parallèles qui vont rapidement suivre des chemins distincts. Le premier veut se voir consacrer à la tête de sa propre maison, le second enchaîne les contrats avec des griffes de toutes sortes sans que son nom ne soit mis en avant.

«J’aime être partout»

Au moment où Saint Laurent entre chez Christian Dior, d’abord comme assistant modéliste du grand couturier avant de prendre sa suite à sa mort, Karl Lagerfeld devient le second de Pierre Balmain. Il y reste trois ans. «J’étais fatigué d’être un simple assistant. Je n’étais pas né pour ça.» Il quitte la maison pour Jean Patou où il est nommé directeur artistique. «Il m’a dit une chose que je n’oublierai jamais : ne jamais faire une robe laide, car quelqu’un pourrait l’acheter.» Le temps de la mode lui impose entre cinquante et soixante silhouettes couture par an. Il se promène sans marquer les esprits de ce secteur fastueux mais vieillissant : «Ce monde-là a disparu. Je pourrais écrire un livre sur une certaine haute couture finissante. Cela dit, à l’époque les backstage étaient sordides. Aujourd’hui, tout est sublime, voyez les ateliers Chanel d’un luxe inouï. Mais quand j’ai démarré, ce n’était pas vraiment impeccable chez Balmain ou Patou.» Lagerfeld et la maison Patou se ­séparent en 1963. Voilà pour la couture. Il ne jure que par le prêt-à-porter, plus en phase avec les soubresauts du monde et leur impact sur le vestiaire féminin. Il ­reviendra plus tard à la haute-couture, à l’ère Chanel. Karl Lagerfeld est un caméléon qui veut garder sa liberté. Sa faculté d’adaptation est pléthorique, doublée d’une rapidité d’exécution qui imprime chacun des ateliers qu’il traverse. «Moi, j’aime que cela aille vite, je sais ce que je veux et je ne suis pas là à compter sur le hasard.» Il se considère comme un illustrateur avant d’être un faiseur de robes. Il ne tolérait d’ailleurs aucune appellation, ni celle de styliste, ni créateur de mode, ni couturier et encore moins artiste. Il ne coud pas (Azzedine Alaïa lui en a toujours tenu rigueur, considérant qu’ils ne faisaient pas le même métier), mais ses dessins sont assez précis pour qu’une première d’atelier y discerne l’essentiel. Yves Saint Laurent et Karl ­Lagerfeld suivent des destinées parallèles tout au long des années 60 et 70. Le premier connaît la reconnaissance dès ses premiers défilés à la tête de sa maison éponyme dirigée par Pierre Bergé, compagnon, homme béquille. Lagerfeld a toujours fait savoir que ces honneurs-là ne l’intéressaient pas. Lui navigue seul, veut la fortune. La gloire, dans un premier temps, il s’en passe. Sa créativité est tentaculaire. Styliste indépendant, il travaille pour une kyrielle de marques parfois simultanément, plus ou moins respectées, dès lors qu’elles le payent. Dans le Dictionnaire de la mode du XXe siècle (éditions du Regard) sont indiquées : Timwear, Krizia, Ballantine, Cadette, Charles Jourdan, Mario Valentino. A Libération en 2014 : «Ça correspond à ma nature profonde. […] J’aime être partout, j’aime tout faire, participer à tout, tout connaître. L’ubiquité de la mode et de ses différentes catégories est mon sort librement choisi et ­consenti.» Il rejoint Chloé en 1964 au département accessoires. C’est l’une des griffes les plus en vogue des sixties. Et l’une des premières à évoluer sur un nouveau marché : le prêt-à-porter de luxe. Au studio de création, il n’est pas seul. Une équipe de stylistes se charge de dessiner les collections. Lagerfeld les met rapidement à l’amende. Il se dit paresseux alors il produit toujours plus que les autres, camarades et concurrents, qu’il met sur la sellette car la force de travail, c’est bien lui. Gaby Aghion, la fondatrice de la maison avait un jour confié que Karl Lagerfeld n’était peut-être pas le meilleur techniquement, mais qu’il était sur tous les fronts, foisonnant d’idées, le premier à rendre ses dessins et le dernier à partir. En 1965, en marge de son travail avec Chloé, Lagerfeld entame une collaboration avec les cinq sœurs Fendi, sa famille de cœur. Il a imaginé leur logo et dessinera jusqu’à la fin le prêt-à-porter de la griffe italienne, aujourd’hui propriété du groupe LVMH, ce qui le place de fait dans le camp de Bernard Arnault.

Karl Lagerfeld et Gaby Aghion finiront par se quereller en 1985 comme Lagerfeld se fâcha avec Pierre Bergé et par conséquent avec Yves Saint Laurent, l’ami de jeunesse. Un homme les a définitivement éloignés : Jacques de Bascher, dandy sans œuvre, oisif, noceur invétéré, seul amour déclaré de Karl Lagerfeld. Une relation de dix-huit ans vécue sans sexe, car l’Allemand s’est toujours intéressé à d’autres sphères que les plaisirs de la chair. Avec Saint Laurent, en revanche, Jacques de Bascher a vécu une passion charnelle auréolée de substances illicites. Ensemble, ils se sont perdus dans les excès, et les lieux de débauche, ce que Pierre Bergé n’a pas pardonné au protégé de Lagerfeld qui, lui, savait tout mais ne s’offusquait de rien, gardant une position de voyeur assumée jusqu’à ses vieux jours.

«On dirait un tapin»

Au début des années 70, Lagerfeld traîne avec Andy Warhol, installé à Paris avec sa bande pour vendre ses portraits aux riches et célèbres d’Europe. Warhol lui confie un petit rôle dans son film L’Amour où on peut le voir embrasser goulûment l’Américaine Donna Jordan. C’est son époque beau brun ténébreux, adepte du marcel. Il évolue vers un look plus beach boy musculeux. La gymnastique en salle et le culturisme ne sont pas encore en vogue mais lui en a déjà fait une activité quotidienne. En 2017, dans Libération, en revoyant les images de lui à l’époque, il lance : «On dirait un tapin. Je faisais de la musculation avant que ce soit à la mode. Je ne regrette pas mais aujourd’hui quand je vois ça, je dis « je ne connais pas ce mec-là ».» Par ailleurs, il collectionne, un temps l’art nouveau, puis des objets plus chatoyants de l’époque XVIIIe, et les maisons aussi, qu’il aime redécorer puis abandonner. Il dépense son argent de façon outrancière alors même qu’il mène mille collaborations. Sa fortune ne fait que croître. Il répétait à l’envi : «paye qui a l’argent», dont acte.

Le grand tournant de sa carrière, c’est Chanel à l’évidence. Il n’est alors pas si connu, ou seulement d’un petit milieu. En 1982, les frères Alain et Gérard Wertheimer lui proposent de prendre la tête de la griffe dont ils sont seuls propriétaires depuis 1954 et l’engagent pour trois ans. La maison a perdu de son aura, ne s’adresse plus qu’à des bourgeoises d’un autre temps. Elle est «ringarde» ose le couturier. Karl Lagerfeld négocie un contrat en or (on parle d’un million de dollars par an au départ) où on lui octroie une liberté totale et personne pour lui dicter sa conduite. La figure de Gabrielle Chanel, morte en 1971, semble écrasante mais rien ne fait peur à Karl Lagerfeld. Il fait de la griffe au double «C» l’une des plus belles réussites commerciales de la fin du XXe siècle. Avec Chanel, il célèbre la mode, organise de vrais shows en musique (que «Coco» avait en horreur et qui tranchent avec les défilés très ampoulés vus jusque-là). Lagerfeld réinterprète les camélias, le tweed, le tailleur, la robe noire, la maille. Une gageure, car contrairement à Yves Saint Laurent qui a bouleversé les codes et accompagné les mutations de la société française, lui n’a pas créé de pièces iconiques, ne lègue pas un avant-après stylistique que l’on citerait intuitivement. Son talent se place ailleurs. Il a réhabilité, rajeuni (parfois à la ­limite du bon goût), globalisé, une maison naphtalinée à force de grands coups marketing. Il a notamment réinventé le statut de mannequin avec Inès de la Fressange – une égérie en contrat d’exclusivité, ce qui ne s’était jamais vu jusque-là – chargée de symboliser la Parisienne, la fameuse, que Coco Chanel avait érigé au rang de ­mythe. Inès de la Fressange et Karl Lagerfeld se brouilleront un temps avant de se retrouver.

Génération selfie

Au cours des années 90, avec le temps qui passe et un mauvais combo culinaire saucisses - Coca-Cola, Karl Lagerfeld s’ankylose, jusqu’à peser plus de 100 kilos. La mort de Jacques de Bascher en 1989 l’a marqué en profondeur, lui qui semblait se relever de tout, toujours. Le voilà qui porte son malaise dans sa physionomie. Au début des années 2000, il se lance dans un régime draconien, perd 42 kilos en treize mois pour pouvoir rentrer, dit-il dans les costumes étriqués d’Hedi Slimane pour Dior Homme.

Cette nouvelle transformation coïncide avec l’ère des excès dont le milieu de la mode se gargarise. A partir de 2006, il investit la nef du Grand Palais où il organise des shows toujours plus grandioses, saison après saison. Ses reconstitutions ( la banquise, un pas de tir de navette spatiale, une brasserie parisienne, un supermarché, les gorges du Verdon ou, dernière en date, une plage de l’île de Sylt en Allemagne) feraient presque oublier les silhouettes qui défilent. La maison de la rue Cambon lui sert de marchepied vers la starification. Plus la société érige l’individualisme en pièce centrale de l’épanouissement personnel et plus Karl Lagerfeld se singularise. Il s’impose en figure tutélaire de cette industrie du luxe qu’il va participer à bâtir et qui n’aura de cesse de s’internationaliser devenant l’un des maillons forts du capitalisme mondialisé. En 2004, H & M, géant de la fast fashion, cherche à lancer des collaborations avec de grands noms de la mode. Le premier sera Karl Lagerfeld. La collection à petits prix que crée le Kaiser pour la firme suédoise cartonne. On se bouscule dans les boutiques du monde entier. Plus rien ne sera comme avant pour le couturier allemand qui mute dès lors en quasi rock star. Malgré son omniprésence médiatique, Karl Lagerfeld n’en est pas moins resté un mystère savamment entretenu. Il a fait de sa propre figure un logotype, parfait pour la génération selfie où tout doit s’incarner en quelqu’un prêt à se transformer en quelque chose. Lagerfeld est devenu une marque. Il était le luxe et toute sa démesure, doublé d’une certaine idée de l’anticonformisme. Un homme hors sol, définitivement.

Avec AFP, LeFigaro.fr et Libération.fr 

Meurtre d’un blogueur athée au Bangladesh : six inculpations

La police bangladaise a inculpé six individus pour le meurtre d’Avijit Royen, en 2015. Deux d’entre eux sont en cavale.

Ces six personnes ont été inculpées au Bangladesh pour le meurtre à la machette d’un blogueur athée en 2015, a annoncé lundi la police. Une série d’attaques a frappé les défenseurs de la laïcité et des minorités dans le pays.

Avijit Roy, un ressortissant américain d’origine bangladaise, avait été tué à l’arme blanche dans une rue fréquentée de la capitale Dacca en février 2015. Sa femme avait été grièvement blessée dans l’attaque, attribuée au groupe extrémiste Ansar al Islam. Sur douze personnes soupçonnées par les enquêteurs d’être liées à ce meurtre, onze y avaient pris part physiquement.

«Six personnes ont été inculpées pour le meurtre d’Avijit Roy. Des six, deux sont en cavale», dont le commanditaire présumé, un commandant limogé de l’armée, a déclaré à l’AFP Masudur Rahman, porte-parole de la police de Dacca. L’un des suspects avait péri au cours d’une opération policière qui avait suivi le meurtre. Les cinq restants n’ont pas été identifiés.

Religion pourfendue

Avijit Roy était connu au Bangladesh pour son blog «Mukto-Mona» («L’esprit libre») dans lequel il pourfendait toute forme de religion organisée. L’un de ses livres, «Le Virus de la foi», était devenu un best-seller controversé au Bangladesh, pays officiellement laïc à 90% musulman.

Ansar al Islam est accusé d’être derrière une vague de meurtres de blogueurs athées et laïcs et de défenseurs des homosexuels à partir de 2013 au Bangladesh, qui avait poussé nombre d’activistes à fuir ce pays d’Asie du Sud.

L’attentat contre un café de Dacca en 2016, qui a fait 22 morts dont 18 étrangers, a cependant déclenché une brutale répression des autorités contre les groupes radicaux. Les forces de sécurité ont depuis abattu une centaine d’extrémistes et arrêté des centaines d’autres.

Pour une République (enfin !) Sénégalaise, un Président au leadership naturel et endogène : Vous avez dit Idrissa Seck ? (Par Mamadou Seck, CECAR)

 Au Sénégal, élire un président de la République, revient souvent à chasser le titulaire du poste sans tenir compte du programme, des compétences et du profil.

Depuis que nos élisons des présidents de la République, aucun débat national pour questionner de fond en comble la forme d’organisation, que nous avions adoptée après les indépendances. Nous avions transposé le modèle français, sans tenir compte de nos propres symboles et références. En tout état de cause, nous sommes une république et/ou une “nation”, qui doit élire un président d’une république, qui est tout sauf sénégalaise.

Nous avons l’ambition de contribuer ici à dresser le profil idéal, que se doit d’avoir le prochain président sénégalais, pour ne pas reproduire l’erreur fatale commise en 2012.

Une alliance d’intérêts contradictoires, (réunis seulement par la détestation contre Abdoulaye Wade) composée d’imams marcheurs, de rappeurs embourgeoisés et affairistes, de journalistes pressés de jouir des fastes du pouvoir, de puissances économiques étrangères gênées par le patriotisme du père de la démocratie sénégalaise, a mis à feu et à sang le pays en désignant Abdoulaye Wade comme la source de tous les maux dont souffrait le Sénégal. La sentence fut lourde. Maitre Wade fut chassé avec une violence inouïe. Hélas, les Sénégalais ont élu à sa place un OPNI (objet politique non identifié), rompu aux manœuvres politiciennes mais, qui par ses attitudes, (in)décisions et actes, n’a jamais réussi à habiter les habits de président de la République.

Il y a des qualités et dispositions impératives pour aspirer à diriger le Sénégal, pays sous-développé, riche d’importantes ressources pétrolières et gazières, avec un capital humain très jeune mais hélas mal préparé par une éducation nationale si négligée et si abandonnée.

Nul besoin d’établir un ordre d’importance des qualités ou des dispositions requises, ni d’indexer à chacune des catégories, un quelconque poids, qui leur conférait plus ou moins une  importance relative. A charge au lecteur, de réaliser ce travail afin d’en sortir, le meilleur  profil (selon lui) pour être un bon président de la République Sénégalaise. République véritablement sénégalaise. Et non pas seulement République du Sénégal.

Certains objectent qu’en l’état actuel du pays, il faudrait renverse la table et qu’on change de système. Qu’on évite de substituer au personnel politique actuel un autre qui, si l’on n’y prend pas garde, risque de reproduire les mêmes tares ou pire encore, d’accélérer la descente en enfer, du peuple martyr sénégalais. Nous y répondons ici.

Nous demandons au lecteur de concéder aux impétrants, le droit à l’erreur passée et d’accepter, qu’un point de vue sur un individu, pour une situation donnée, en un instant donné, ne peut guère demeurer, pour toujours, l’unique critère par lequel un candidat sera déclaré apte ou inapte au poste de président de la République Sénégalaise.

Passons donc au cœur du sujet. Sans prétendre faire une étude exhaustive de la question, ni être dénué de parti pris.

De toute évidence, présider aux destinées du Sénégal impose au chef d’incarner la nation (nation que nous ne sommes pas encore complètement) avec une parfaite connaissance de  son Histoire et du corps social. Le Sénégal n’était pas une page vierge avant l’arrivée des colons. Un président de la République doit connaître l’histoire de son pays, la vivre et l’incarner.

Un président de la République Sénégalaise ne doit pas utiliser les moyens de l’Etat pour menr une campagne électorale déguisée au rythme d’inaugurations d’édifices inachevés et financés par un endettement sans fin et une prétendue croissance dont tous les dividendes sont réexportés vers l’étranger par les multinationales qui s’accaparent les secteurs clés d’économie avec le blanc-seing du président sortant. Non, un président ne doit pas hypothéquer l’avenir des générations futures.

Un président de la République Sénégalaise ne doit, ni sponsoriser des soirées musicales, ni danser en public. La lourdeur de la tâche et la solennité de la mission lui interdisent d’avoir une attitude d’amuseur public sorti de sa nonchalance, un intermittent dans le spectacle, spectacle en totale contradiction avec  la nécessaire empathie vis-à-vis des nombreux Sénégalais dans la maladie ou dans la détresse morale et matérielle. Non, un président ne doit pas danser en public.

Un président n’est ni le Khalife général (d’une confrérie), ni le.cardinal (d’une congrégation) et surtout pas le secrétaire général (d’un syndicat d’intérêts). Il représente toute la nation, qui reste à construire et à parachever. Le Sénégal d’aujourd’hui est encore, hélas, une juxtaposition d’ethnies, de communautés sociales et de confréries auxquelles la principale allégeance du citoyen est faite. Mais pas une nation solidement constituée et homogène, du moins pas au sens universaliste du terme. Un président se doit d’être rassembleur, pour catalyser les diversités en unité nationale, qui est le seul levier sur lequel peut construire un Etat souverain. Et non pas être une personnalité clivante, qui a fini de diviser le peuple en camps retranchés les uns contre les autres, comme l’a si bien « réussi » au bout de sept années le président sortant.

Un président de la République Sénégalaise ne doit pas se glorifier de son sang, au point d’évoquer la pureté de la lignée de ses ancêtres guerriers, comme il nous a été donné de l’entendre du sortant Macky Sall. Pourquoi dès lors se réclamer de la République qui ne fait aucune distinction, entre le sang d’un « roturier », d‘un prétendu esclave ou d’une passéiste extraction de noblesse ? Un président doit avoir une grande capacité de résilience pour pardonner les insultes et les avanies.

Un président de la République Sénégalaise ne doit, ni penser que le dessert donné aux tirailleurs sénégalais était un privilège que nos « maîtres » français nous accordaient, ni imaginer que les investisseurs étrangers risquant leur capital dans une «Afrique pauvre et handicapée», doivent être accueillis comme des sauveurs  ayant le droit de s’essuyer les pieds sur ce continent meurtri et absent à la table où la marche du monde se décide. Un président doit être digne.

Un président de la République Sénégalaise ne doit pas ignorer le sens du Magal de Touba ni buter sur le terme de «salatoul fatihi» (psalmodié des milliers de fois par jour au Sénégal) devenu un patrimoine national enraciné dans la culture religieuse sénégalaise. Oui, un président doit disposer d’un minimum de culture endogène.

Le prochain président de la République Sénégalaise doit être celui qui a opéré une synthèse harmonieuse entre l’école sénégalaise héritée de la colonisation et l’école historique des daaras. Ces deux systèmes continuent de produire deux types de sénégalais et deux types de citoyens de cultures différentes et contradictoires sur certains points fondamentaux de la vie de la nation. S’il existe au Sénégal un système, qu’il faut urgemment changer, c’est bien le système éducatif. Nous voulons une éducation nationale véritablement sénégalaise tant sur les contenus que sur les approches pédagogiques. Un président doit  parfaitement connaître ces deux systèmes éducatifs.

Un président de la République Sénégalaise doit avoir une expérience dans la gestion d’une collectivité locale ou d’une mairie pour ne pas se retrouver dans le cas de figure de Monsieur Macron avec ses gilets jaunes. Il dirige un peuple qu’il ne connaît pas. Le manque d’expérience d’une part, le mépris envers ses adversaires d’autre part, l’ont plongé dans une impasse, dont il tente de sortir  en organisant un débat national aux allures de “ndeup national”. Quelle leçon pour notre pays ? Un président ne doit pas mépriser ses adversaires politiques.

Le prochain président de la République Sénégalaise doit avoir un programme réaliste et réalisable, pour ne pas se retrouver dans le cas de figure du septennat finissant, avec un “yoonou yokkuté” abandonné au bout de deux ans (2 années de tâtonnements et d’expérimentations hasardeuses) pour passer à un PSE (Plan pour Servir l’Etranger, selon nous) sur commande et mal agencé pour le Sénégal  qu’il mènera inéluctablement vers la faillite et ancrera dans la dépendance vis-à-vis de l’étranger. Un président mal préparé et élu par défaut, venu au pouvoir par génération spontanée et du fait d’une ambition née de frustrations, est forcément une calamité.

Le prochain président de la République Sénégalaise doit avoir une équipe diverse, soudée et compétente, avec des personnalités faisant surtout le sacrifice de leurs politiques personnels pour mettre en avant les seuls intérêts supérieurs du Sénégal, afin de ne pas reproduire la situation actuelle d’un l’attelage gouvernemental caractérisé par sa pléthore de ministres aux compétences discutables. Un président doit être un bon manager, en même temps qu’un leader naturel.

Enfin, le prochain président de la République Sénégalaise doit impérativement panser les plaies béantes occasionnées sur le corps social par la loi sur le  parrainage (aucune femme candidate, aucune candidature issue des partis de la gauche sénégalaise) et par les procès politiques instrumentalisés contre Khalifa Sall et de Karim Wade. La morale exclut qu’on utilise la justice pour combattre ses adversaires.

Ce qui précède conduit à identifier comme le choix naturel, le seul bon choix de vote utile pour mettre le meilleur candidat aux responsabilités de président de la République : le candidat Idrissa Seck. Pour que nous accédions enfin à l’instauration d’une République véritablement Sénégalaise, dont nous pensions qu’elle adviendrait en 2012, avec l’élection d’un Président né avec les indépendances africaines et produit de l’école sénégalaise. Ce qui n’a -hélas !- pas été le cas avec le président sortant.

Plus qu’une explication entre adversaires politiques candidats à la fonction suprême, l’élection présidentielle du 24 février 2019 est- enfin !- l’occasion unique et historique de la rectification tant désirée de la trajectoire de la pirogue Sénégal. Dans le sens de l’Histoire. Son Histoire.

Mamadou Seck

Membre du Pôle Communication de la CECAR (Cellule des cadres de Rewmi)

Membre de And Baaxal/ SOPEMA pour élire le Président Idrissa SECK

Macky Sall jaloux ? « Leurs caravanes n’ont ni tête, ni queue »

Le sortant Macky Sall est irrité par les caravanes populaires de ses adversaires. Hier en meeting dans un stade de Rufisque rempli de foules stipendiées, comme à l’accoutumée dans sa campagne, à coups de t-shirts offerts et de billet de banque de 5000 FCFA, a maugréé contre ces rééditions de la marche bleue victorieuse de Wade en 2000.

La vidéo est à ce lien :

ELECTION PRÉSIDENTIELLE 2019 : JOUR 16 – MACKY SALL COALITION " BENNO BOKK YAAKAAR "

Publiée par RTS1 Sénégal sur Lundi 18 février 2019

Repos du guerrier terrassé ? Le lutteur Modou Lô épouse Adja en niarèle

Après avoir signé pour affronter Eumeu Sène, vendredi dernier, Modou Lô a signé un autre contrat, nuptial cette fois-ci, avec la dame accortd qui est devenue depuis hier lundi sa deuxième épouse.

Le chef de file de Rock Energie a convolé en secondes noces avec la fille de Birame Gnigue, son agent.

Ceci ne plaît pas à tout le monde. « On ne s’y attendait pas, surtout après sa défaite contre Balla. Son objectif devait être autre : battre Eumeu Sène pour prendre la couronne et redorer son blason », s’étouffe un de ses fervents supporters.

La nouvelle s’est ébruités dans son fief des Parcelles Assainies où certains supporters peinent à y croire, jugeant que Modou Lô n’a plus toute sa tête.

Un de ses proches explique : « Mon téléphone n’arrête pas de sonner, tout le monde m’appelle pour s’indigner. Mais Modou avait toujours l’habitude de dire que c’est un polygame, donc cela ne nous surprend pas trop, peut être que c’est le moment choisi pour le faire qui choque un peu les gens. »

D’aucun accusent Birame Gningue d’être derrière tout cela puisqu’il s’est accaparé de Modou Lo comme de sa « propriété privée ».

Pour rappel,  la première femme de Modou Lo, Mariama Sène, est retournée aux États-Unis il y a peu, d’où elle était venue prêter main forte à son mari lors de son combat contre Balla Gaye.

Le taximan apprenti violeur A.L.Sokhna, 25 ans, tué à Thiès

Hier lundi dans la nuit à Thiès, le taximan A. L. Sokhna  a été sauvagement tué à Keur Dago (quartier Silmang) vers les coups de 21 heures.
Le chauffeur de taxi âgé de 25 ans tentait de violer sa cliente dont on ignore encore l’identité. La victime ne voulant pas se laisser faire, il s’en est suivi une altercation furieuse au cours de laquelle le sieur A. L. Sokhna recevra des coups de machette dont il ne sortira pas vivant.
Le corps sans vie a été déposé à l’hôpital Amadou Sakhir Ndiéguène de Thiès…

Rixe : un présumé homosexuel tué à Thiaroye

Une affaire d’accusation d’homosexualité en pleine rue a tourné à l’affrontement physique et fini et en bagarre mortelle. Ce drame de l’intolérance a eu lieu à Thiaroye.

Dans ce populeux quartier de la banlieue, un présumé homosexuel, âgé d’une trentaine d’années, a été tué dans une violente rixe avec une bande de trois amis.

Ces derniers auraient croisé le « gay » dans la rue, le provoque et le taxe derechef d’avoir une démarche efféminée. Touché dans son amour-propre, l’accusé affronte ses protagonistes et ils s’échangèrent de coups de poing.

Au moment de leur séparation, le supposé gay perd l’équilibre, s’écroule brusquement au sol et se cogne violemment la tête sur un caillou.

Victime d’un traumatisme crânien, il finira par succomber à ses blessures sur son lit d’hôpital. La police, qui s’est lancée aux trousses des trois amis en fuite, a ouvert une enquête.

La VAR : Meeting-footing de Macky Sall à Fatick, quelle distance courue ?

Le candidat sortant Macky Sall s’est donc essayé au footing hier à Fatick. Ce samedi 16 février 2019, dans sa ville natale, il a prétendu retrouver ses jambes de gamin. Il a quitté son véhicule à l’entrée de la ville pour rejoindre le stade Massène Sène à pied. Tantôt au pas de course (plutôt lent), tantôt en marchant pour reprendre son souffle, encadré par des agents de sécurité et des membres du service du protocole de la présidence. La fatique n’étant jamais loin à Fatick, il aura souvent tiré la langue, durant cette (mini) course.

Quelle distance a donc été ainsi avalée par le fils de Fatick ? Les témoins oculaires et par ouï-dire ne sont pas tous d’accord sur la distance ainsi parcourue par le sortant-impétrant Macky Sall : cinq cent mètres? un kilomètre ? Certains avancent même le chiffre de 4 kilomètres ! Ce que Tract réfute formellement : une telle distance eut mis en grave danger le rythme cardiaque de celui qui est encore locataire du palais de l’avenue Senghor pour 8 jours, et que sa surcharge pondérale n’autorise pas à faire le Usain Bolt à la petite semaine. VAR à l’appui (Video Assistant Referee, arbitre assistant vidéo), nous avons bien vu que Macky Sall n’est pas devenu par enchantement un coureur de fond kényan. Encore heureux! Car, il manquerait plus que Fatick nous achève le président sortant, qui aura une passation de pouvoir à effectuer bientôt.

Alors, but de cette manœuvre d’éléphant dans un magasin de porcelaine du candidat Macky Sall ? Tenter – un peu plus –  d’humaniser son image de monsieur Niangal renfrogné et lunaire, qui aura mis le Sénégal dans le formol durant 7 ans. C’est ainsi qu’il avait dandiné à son meeting d’investiture et dansé à son meeting de Saint-Louis, encouragé par la goualante de Youssou Ndour. Macky ? Veni, Vidi, couru. Résultat de la (des) course(s) ? Il sera connu ce dimanche 24 février, pour lequel on espère aussi une ruée vers les urnes.

Qui avait invité l’avocat affairiste Robert Bourgi aux premières loges du meeting de Macky Sall à Bignona?

L’avocat franco-libanais (qui se réclame aussi Sénégalais) Robert Bourgi était aux premières loges du meeting du sortant Macky Sall, à Bignona, il y a 6 jours. Incarnation de la « Françafrique » à lui tout seul, ainsi qu’on appelle les liens sulfureux et nébuleux entre l’Elysée et les chefs d’État africains francophones, Bourgi arborait à ce meeting de Bignona un pin’s à l’effigie de Macky Sall. Sa présence aurait fortement horripilé l’entourage du candidat sortant, horrifié qu’on associé cet affairiste mêlé à tous les scandales politiques franco-africains depuis trente ans, à l’image de leur champion à la gestion prétendument « sobre et vertueuse ». Pourtant, à la fin du meeting, Macky Sall a invité « Bob » Bourgi à le rejoindre dans son véhicule. Macky Sall qui a d’ailleurs décoré Bourgi de l’Ordre du Lion durant son mandat de président.

Mais qui a donc invité Bourgi au meeting de Bignona? Jeune Afrique daté de ce dimanche 17 février résoud l’énigme. Il s’agit d’un maire du Sud du Sénégal, allié à Macky Sall (dont Jeune Afrique livre le nom) qui a invité Bourgi dans sa ville et lui a affecté une voiture de son parc. Bourgi se serait rendu au meeting de sa propre initiative, à l’insu de son hôte maire. JA indique que l’entourage du candidat sortant a demandé à Bourgi de ne plus apparaître aux meetings de Macky.

Gageure ?Tract pronostique que quel que soit le Président élu le 24 février, « Roberto », qui sait jongler entre ses trois passeports et se faire l’obligé de tous les hommes au pouvoir, saura s’incruster dans la photo de famille de la victoire. Si on ne fait pas tout pour l’en empêcher. Robert Bourgi est en effet passer expert de l’art de voler au secours de la victoire. Et de piétiner ses candidats quand ils échouent à se faire élire. Comme il l’a fait avec le candidat François Fillon en France en  2017 ou avec Karim Wade, empêché de candidature présidentielle.

Wanted : on a retrouvé Rama Yade, qui a quitté la France et la politique

Mame Ramatoulaye Yade Zimet, ex météore de la politique française passée de la droite de Sarkozy (dont elle fut secrétaire d’Etat) au centre politique dont elle a été exclue pour excès d’ambition (elle voulait la place de président de son parti) est sous les radars depuis un an et demi.

Après la présidentielle de mai 2017 à laquelle elle avait tenté de postuler à la tête de son mouvement La France Qui Ose, sans succès faute de parrainages d’élus suffisants, Rama Yade a quitté la France et la politique. Jeune Afrique a retrouvé sa trace à la Banque Mondiale à Washington où elle effectue des missions comme consultante sur l’Afrique. Elle revient de temps en temps à Paris, où elle donne des cours à Sciences-Po intitulés « l’Afrique au centre du monde ». Rama, elle, est désormais à la périphérie.

Présidentielle – Bamba Fépp ! Le maire de la Médina choisit…de ne pas choisir

Le maire de la Médina, Bamba Fall, a officialisé sa position par rapport à la prochaine présidentielle. Après plusieurs semaines, selon lui, de réflexion et de concertation avec sa base, l’ancien socialiste a « opté pour la neutralité ». Il a invité ses militants à voter pour le candidat de leur choix, ménageant ainsi la chèvre et le chou. Bamba Fall décidé ainsi donc de « doser l’avenir » au lieu de « l’oser ».

Bamba Fall a d’abord revendiqué son idéologie. Il dit : «C’est aujourd’hui que je vais vous dire ce que je pense de cette élection présidentielle par ce qu’il y a trop de polémiques. Mais, ce que je peux rappeler à tout le monde, c’est que je suis un socialiste à vie. Je le suis depuis que j’ai 14 ans et je le resterai jusqu’à la mort.»

À ceux qui le soupçonne de chercher à migrer vers le camp présidentiel, le maire de Médina dit : «Qui me connaît sait que je sais ce que je veux. Pourquoi je me cacherais si je décidais de rejoindre l’Apr  ?»

Bamba Fall d’ajouter : «Depuis que j’ai commencé à militer dans le Parti socialiste, personne ne m’a dit qu’il faut suivre Khalifa Sall. C’est par mon propre gré que je l’ai suivi. (…) Au contraire, c’est Bira et moi qui l’ont poussé à devenir ce qu’il est devenu aujourd’hui. Donc, celui qui veut se mettre entre lui et moi n’a qu’à savoir ce qu’il dit. Personne n’est plus proche de lui que moi et personne ne l’aime plus que moi. Mais, ce n’est pas à cause de lui que je fais de la politique. C’est dans le parti qu’on sait connu. Il est socialiste et je suis socialiste. Il a un projet pour construire le Sénégal, j’y crois et c’est pourquoi je me suis rangé derrière lui. Mais, tout le monde sait que le mouvement ‘’Médina nouvelle vision jeunes’’ est plus ancien que ‘’Taxawu Ndakarou’’. Donc, il est bon aujourd’hui de le rappeler car il y a des hypocrites qui en parlent alors qu’ils n’en savent rien.»

Il martèle : «Je n’ai pas peur de ce que je dis. Et le jour où j’aurai une bonne raison de rejoindre Macky Sall, je le dirai tout haut, et ceux qui le veulent me rejoindront aussi. Et à l’instant où je vous parle, ce n’est pas le cas, c’est pourquoi je ne suis pas avec lui.»

Pour autant, Bamba Fall ne demandera pas à ses militants de suivre un des candidats de l’opposition.

Il dit : «J’ai écouté ma population. Et elle veut que celui qui dirigera le pays prend en compte que Khalifa Sall doit être libéré car il n’a rien fait. Elle veut aussi que le futur président de la République pense à la commune de Médina car il n’y a aucun projet pour les jeunes. Et vu que tous les cinq candidats sont des amis et que Khalifa Sall ne fait pas partie de la course, je dis que chacun vote pour le candidat de son choix.»

« Yaa tey! » : le rappeur Simon pointe le je-m’en-foutisme au plus haut sommet de l’Etat depuis 7 ans

 

La planète rap au Sénégal, thermomètre imparable de la perception par la jeunesse des régimes successifs au pouvoir, est en ordre de bataille contre le sortant Macky Sall, qu’elle souhaite voir sortir.

Comme en écho à « Saï saï au coeur » de Keur Gui, titre qui ridiculisait en le paraphrasant le livre de commande « Le Sénégal Au coeur »  de l’ancien ministre de l’intérieur Niangal Sall devenu président qui était sévérement étrillé dans ce morceau sobre et sombre , le rappeur Simon Kouka sort cette semaine « Yaa tey! ».

Le clip sorti le jour de St-Valentin n’est pas une déclaration d’amour au président, ou alors ce serait de l’amour vache. Une condamnation sans concession plutot de la dérive monarchique et des politiques néocoloniales et néolibérales de Macky Sall. « Fais ce qu’il te plait, tu t’en fiches » encourage ironiquement Simon Kouka dans ses rimes en direction de Macky Sall. En attendant que les électeurs le sanctionnent dans les urnes le 24 février prochain.

Idrissa Seck invalide le « titre foncier » (sic!) de Macky Sall au Fouta

Surfant sur du populisme à relent ethniciste, le sortant Halpulaar Macky Sall n’avait pas hésité à proclamer dans le Fouta, à Matam il y a quelque jours, que le Nord à majorité Halpulaar du pays est son « titre foncier » (sic!). Le candidat de la coalition « Idy 2019 » Idrissa Seck, en caravane vendredi à travers les rues de la commune de Ourossogui (Matam), a dit avoir constaté que « le même désir de changement qui traverse l’ensemble du peuple sénégalais n’épargne pas les populations du Fouta ».

En provenance de Kanel, la caravane de la coalition Idy 2019 qui a été accueillie au rond point de Ourossogui a emprunté la principale voie qui mène vers le garage Ferlo avant de sillonner quelques rues de la commune aux cris de « Idrissa Seck Ngnewna », « Idrissa Seck ari », « Yaw ya bari dolé » (Idrissa Seck le plus fort est venu).

« Jeunesse du Fouta. En commençant la campagne électorale, si on m’avait dit que c’est ce monde j’allais trouver à Ourossogui, je n’y croirais pas, mais je constate que le même désir de changement qui traverse l’ensemble du peuple sénégalais n’épargne pas les populations du Fouta », a dit le candidat de la coalition « Idy 2019 » à l’élection présidentielle du 24 février prochain lors de son passage à Ourossogui.

Ralliement à Idrissa Seck : Serigne Abdou Samath Mbacké, ambassadeur itinérant à la Présidence de la République, quitte Macky Sall

Défection d’une haute portée symbolique dans les rangs du sortant Macky Sall ! Et certainement aussi sur le plan électoral. L’ambassadeur itinérant à la Présidence de la République, depuis cinq ans, Serigne Abdou Samath Mbacké vient de rejoindre Idrissa Seck.

Le marabout, à la tête d’une importante délégation, a officialisé son ralliement à Idy 2019 ce jeudi, lors d’une cérémonie à Dakar présidée par Dr Lamine Ba, secrétaire général de Rewmi.

Secrétaire général du parti politique dénommé Mouvement africain pour la rénovation sociale (MARS), Serigne Abdou Samath, qui se présente comme « fondateur et acteur » dans le M23, est fils de Serigne Modou Faty Khary Mbacké ibn Serigne Massamba Mbacké.

Serigne Abdou Samath de justifier sa décision en ces termes : « Nous avions mené tous les combats ensemble et j’avais même initié et dirigé la prière du vendredi à la Place de l’Obélisque.

Après l’élection du président Macky Sall, j’ai pris un an de recul et de réflexion avant de rejoindre le Président Macky qui m’a nommé ambassadeur. (…)

Je sais convaincre l’opinion publique, mais à condition que le président Macky Sall ait un bilan défendable. Malheureusement, son petit bilan s’arrête à Diamniadio et à corriger le passé de sa famille.

En tant qu’homme véridique et indépendant, je ne peux pas défendre un bilan qui ne satisfait pas le peuple ».

« Le président actuel, une fois réélu, va nous mener dans un futur sombre. (…) Le régime actuel a préfabriqué 54 % en faveur du président  Macky Sall au premier tour », avertit-il.

Avant de conclure : « Le danger est imminent et nous allons mener des actions sur le terrain pour mettre le président Idrissa Seck à la tête de ce pays ».

« Maître Wade est hors d’atteinte » : Ousmane Ngom, souteneur de Macky Sall, le reconnaît

L’ancien président, Me Abdoulaye Wade, ne peut et ne doit pas être tenu pour responsable de ce qui est considéré comme des dérapages, avec ses sorties au vitriol dans lesquelles il appelle explicitement à « l’insurrection ». C’est le sentiment de l’ancien ministre de l’Intérieur sous le régime libéral, Me Ousmane Ngom, soutien du sortant Macky Sall.

Un jugement à rebours des vaines menaces de Seydou Gueye, secrétaire général du gouvernement, contre Abdoulaye Wade à qui il promettait hier jeudi 14 février les rigueurs de la loi, pour « appel à l’insurrection.

De l’avis de Me Ousmane Ngom, leader du Res (Rebâtir ensemble le Sénégal) et membre de la coalition Benno Bokk Yaakaar qui, au passage, se dit contre l’insurrection, ce sont plutôt ceux qui entourent le « Pape du Sopi » et qui le manipulent pour lui faire dire ce qui les arrange, qui doivent faire l’objet « d’éventuelles poursuites judiciaires ».

« L’appel à l’insurrection est inacceptable sous tous les cieux et doit être banni. Je pense qu’aujourd’hui, il y a un abus de faiblesse de la part de certains qui exploitent l’âge d’Abdoulaye Wade, sa fatigue intellectuelle, sa souffrance intérieure pour le conduire à ces dérapages. C’est pourquoi c’est pathétique », indique Ousmane Ngom, qui manifestement pense que Wade est devenu gâteux et  incapable de penser par lui-même.

« Je suis profondément meurtri par rapport à tous ceux-là qui poussent Abdoulaye Wade à aller dans ce sens-là et ils doivent arrêter. Donc, en fin de compte, je considère qu’Abdoulaye Wade n’est pas responsable dans tout ça, et il faut rechercher les responsables de ses dérapages ailleurs, autour de lui. » pleurniche Ousmane Ngom.

« Et ce sont justement ces responsables-là qui doivent être sanctionnés et qui doivent être surveillés de très près pour que, s’il a des conséquences dommageables, qu’ils paient eux et non Abdoulaye Wade qui est complètement hors sanction. C’est une personne qui est hors d’atteinte », conclue Ousmane Ngom, qui fini de trouver ses boucs émissaires .

Télévision : Pape Alé Niang trouve un nouveau point de chute

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Le journaliste chroniqueur Pape Alé Niang vient de signer un contrat avec Walf TV. Il avait quitté la 2stv suite à un désaccord avec son désormais ex patron, El hadj Ndiaye.

Walf est-il le bon choix, une chaine de télévision dont l’avenir est incertain après la disparition de son fondateur charismatique Sidy Lamine Niasse ? Pape Alé Niang peut en tout cas tenter l’aventure, car son talent de polémiste lui permettra toujours de rebondir ailleurs au besoin.

Sir 2STqv, les émissions Ça me dit mag, Lii ou Décryptages avaient fait son succès.

Aveu piteux d’Abdoulaye Baldé : « Jai rallié Macky Sall car je ne pouvais pas gagner l’élection »

Aveu piteux du président de l’Ucs, Abdoulaye Baldé, qui a tente de justifier sa décision de se rallier à Benno bokk yaakaar, après avoir pourtant annoncé publiquement qu’il serait candidat à l’élection présidentielle de 2019.

En meeting à Néma 2, quartier populeux de la commune de Ziguinchor, le député maire de la ville a expliqué que « c’est pour mieux sauter » et il savait qu’il « avait perdu la présidentielle d’avance ».

« Je m’adresse à mes militants qui semblent être déçus par mon ralliement à la mouvance présidentielle. En prenant cette décision, je savais que c’était la meilleure pour nous. C’est après une longue analyse de la scène politique que j’ai pris cette décision. Je savais que nous allions perdre les élections d’avance malgré un bon rang que nous pouvions avoir face à Macky Sall.

Aussi, l’intérêt de la Casamance, c’est de me rallier et travailler avec Macky Sall pour que des réalisations se fassent en Casamance. J’ai rallié aussi pour renforcer et consolider mon parti. C’est pourquoi j’ai mis entre parenthèse mes ambitions présidentielles pour 5 ans. Je vous promet que je serais candidat en 2024. Je n’ai pas fui,  j’ai reculé pour mieux sauter », promet Abdoulaye Baldé…

Une aile du PIT dénonce le compagnonnage de la gauche sénégalaise avec le « régime Sall néocolonial »

C’est une première dans l’histoire du Sénégal contemporain ! L’élection présidentielle du 24 février 2019 se tiendra sans la gauche ! Les voix de la gauche sont neutralisées et totalement absentes des débats publics.

Cette situation inédite est la conséquence de manœuvres politiciennes et de l’instrumentalisation de la justice par le président candidat à sa réélection, Macky Sall. Les directions des partis de gauche (PIT-Sénégal, LD, etc.) accompagnent le régime dans sa dérive autoritaire, rompant ainsi avec une longue tradition de résistances aux politiques néocoloniales et néolibérales et de lutte pour les conquêtes démocratiques. Elles sont dans le gouvernement de Macky Sall et comptent y rester. Que le pouvoir incarne à la caricature la Françafrique ne retient pas leur attention. Elles font le pari que la manipulation du fichier électoral, la distribution sélective des cartes d’électeur aux Sénégalais permettront de sauver la mise à un président rejeté par les forces vives de la nation. Le président candidat a été élu en 2012 en ralliant à sa cause les partis de gauche sur la promesse d’instaurer « une gestion sobre et vertueuse » dans les affaires de l’État, d’appliquer les conclusions des assises nationales qui ont rassemblé, au-delà des partis, les secteurs les plus représentatifs de la société sur la base d’un diagnostic complet de la situation du pays depuis son indépendance en 1960. À l’épreuve du pouvoir, ces promesses se sont révélées fallacieuses. En avril 2018, il portait le coup de grâce à la démocratie sénégalaise en faisant voter, sans débats, par des députés godillots une loi dite de « parrainage citoyen », dans le but d’éliminer plusieurs de ses adversaires, candidats aux prochaines présidentielles, d’affaiblir les partis politiques et de faire le lit de la ploutocratie.

Les apparatchiks de la gauche sénégalaise alliés à Macky Sall présentent sa politique économique et sociale comme répondant à une volonté de lutter contre les inégalités et d’instaurer un régime d’équité et de justice sociale. La réalité est bien loin de tout cela. La propagande officielle complaisamment relayée par les institutions financières internationales présente une situation macroéconomique reluisante. Cette prétendue croissance, fruit d’artifices comptables et de mensonges d’État, ne se traduit pas par une amélioration des finances publiques. Pour preuve, l’État étrangle le peu d’entreprises nationales en étant incapable d’honorer ses dettes, du fait de fortes tensions de trésorerie. La pauvreté augmente comme en témoignent ces nombreux jeunes bravant la mort, dans les déserts et océans. Le programme de couverture maladie universelle, lancé à grand renfort de publicité en 2012, n’a pas atteint les objectifs fixés. Le régime a engagé le pays dans une politique d’endettement inconsidéré pour financer des projets de prestige sans aucun impact sur la structure de l’économie sénégalaise et l’emploi.

S’il est vrai que le pouvoir a vassalisé les appareils des partis de gauche, il n’a pas réussi à annihiler chez les militants et les démocrates la ferme volonté de travailler pour l’avènement d’une société démocratique et de justice. Ils sont nombreux les camarades qui, comme nous, ont choisi la lutte pour évincer Macky Sall du pouvoir et saisir le rendez-vous de l’histoire, ce 24 février 2019.

Félix Atchadé, Sette Diop et Mohamed L. Ly

Membres du Parti de l’indépendance et du travail (PIT) du Sénégal

Budget du Sénégal: triplé par Abdoulaye Wade en 7 ans; même pas doublé par Macky Sall en 7 ans

Par Ousseynou Nar Gueye –  En valeur relative du budget de l’État, comparé à ce qu’Abdoulaye Wade a réalisé en 7 ans en tant que chef de l’État, nous avons reculé de 33% sous Macky Sall. Et nous avons reculé de plus de 50% en valeur relative avec Macky Sall à la tête du char de l’Etat, quand on compare la progression du budget entre 2012 et 2019 avec le budget atteint au terme du magistère de 12 ans d’Abdoulaye Wade.

Abdoulaye Wade, en tant que Président de la République, a triplé en 7 ans le budget du Sénégal, le portant de 539 milliards en l’an 2000 jusqu’à 1519 milliards dans la loi des finances de l’année fiscale commencée le 1er janvier 2007. Lorsqu’il quittait le pouvoir d’État en 2012, le Président Abdoulaye Wade avait fini de porter le budget du Sénégal à 2000 milliards. En valeur absolue, le candidat sortant Macky Sall, qui a été donc été élu en mars 2012, n’aura pas réussi à doubler le budget laissé par Abdoulaye Wade en 2012. Le budget de 2018 s’est établi à 3800 milliards. L’expression la plus usitée au Sénégal sous son magistère trouve donc tout son sens : « Deukk bi dafa Macky ».

Au total, Abdoulaye Wade aura quadruplé le budget national en 12 ans là ou Macky Sall n’a pas réussi à le doubler en 7 ans. En tout, le Président Wade a eu durant ses deux mandats cumulés un budget de 14 500 milliards à mettre à disposition des politiques publiques en direction des Sénégalais. Macky Sall lui aura eu un budget de 20 000 milliards entre 2012 et 2019. C’est le lieu de signaler que Wade a démarré son premier mandat avec un prix du baril de pétrole à 28 dollars en mars 2000, qui s’est envolé jusqu’à atteindre à 94 dollars quelques années plus tard, en mars 2012. Or, tout notre cadrage économique dépend de la facture énergétique. Et ce prix du baril est redescendu dès l’accession au pouvoir d’Etat de Macky Sall, pour être à 50 dollars en 2014, Conjoncture favorable dont Macky Sall il n’aura pas fait grand-chose, en termes d’effet de levier pour la transformation structurelle de l’économie sénégalaise.

Tract 2019

« Appel à l’insurrection » : le SG du gouvernement menace mais l’Etat n’osera pas emprisonner Abdoulaye Wade

Ce mercredi soir, Abdoulaye Wade l’a dit et répété : il ne veut pas que la présidentielle du 24 février ait lieu, car la candidature de son fils a été refusée. Cette position il l’a exprimée dans une déclaration brutale : « Nous, PDS, on ne participe pas. Certains ont appelé au boycott, tout ça… Nous, nous décidons de nous attaquer aux bureaux de vote pour qu’il n’y ait pas d’élection. Parce que nous estimons que si nous brûlons 50 ou 70% des bureaux de vote, on sera obligé de recommencer les élections dans d’autres conditions. Voilà ce que nous allons faire. »

C’est la première fois qu’une telle situation se produit au Sénégal qu’un ex-président appelle à brûler du matériel de vote. Cela choque nombre de citoyens au sein même du parti d’Abdoulaye Wade. Depuis le retour du doyen de la politique local, jeudi dernier, les autorités ont peu réagi estimant, sans doute, qu’il ne fallait pas tomber dans le piège politique et médiatique.

Condamnation du pouvoir Sall

Changement de posture du gouvernement qui n’aura pas respecté la journée de l’amour, hier jeudi 14 février. Seydou Gueye, le porte-parole du gouvernement, estime que les propos d’Abdoulaye Wade sont un appel à l’insurrection et qu’ils sont donc condamnables : « Je pense que le président Wade n’honore pas son statut d’ancien chef de l’Etat. Abdoulaye Wade n’est pas candidat à cette élection présidentielle. Et il réitère, depuis son retour et bien avant même, un appel à l’insurrection qui est une attitude punie par la loi. Et la loi s’appliquera dans toute sa rigueur. L’Etat du Sénégal a pris toutes les dispositions pour la tenue régulière du scrutin, le 24 février, et personne ne pourra empêcher le déroulement du scrutin. » Sedou Gueye conclue en disant que pour les Sénégalais, Abdoulaye Wade est « l’homme du passé et du passif »,  paraphrasant ainsi les expressions du débat présidentiel français entre Giscard et Mitterrand, avant le deuxième tour de l’élection présidentielle française de 1981.

Abdoulaye Wade n’est pas au-dessus des lois, estime donc Seydou Gueye. La société civile condamne aussi les propos de l’ancien président. Notamment le mouvement Y’en a marre qui considère que ce n’est pas à Abdoulaye Wade de mener le combat, mais à son fils Karim qui est toujours au Qatar.

« Citoyens aux urnes ! »

Fadel Barro, l’un des leaders du mouvement citoyen, rappelle aussi que boycotter une élection, c’est jouer la carte du pouvoir : « Y’en a marre a arrêté, parce qu’il n’a jamais été dans une stratégie de boycott. Au contraire, c’est favoriser le parti au pouvoir, parce que c’est favoriser un faible taux de participation. Et de toute façon, les gens iront voter. Donc, il peut y avoir des discussions, mais nous avons une base pour nous qui est importante, sur laquelle les citoyens peuvent encore se mouvoir. L’opportunité que nous avons c’est d’aller voter. Citoyens aux urnes ! C’est ça le mot d’ordre de Y’en a marre. »

Abdoulaye Wade a annoncé qu’il allait partir en région pour expliquer sa démarche aux Sénégalais. Il faudra voir s’il est suivi. Pour le moment, ce n’est pas le cas, ses propos virulents l’ont au contraire isolé.

Devant la presse, Aly Ngouille Ndiaye, le ministre de l’Intérieur, est venu pour défendre son bilan et tacler dans le même temps Abdoulaye Wade :

« Nous n’avons aucun problème. Libre aux politiques de faire les déclarations qu’ils veulent, nous sommes un pays bien organisé. Rien ne se passera. Nous allons tenir les élections, et je dis bien le 24 février 2019. »

Le ministre de la Communication de la Présidence, El Hadj Kassé, a quant à lui indiqué que « Macky Sall était disposé à recevoir Abdoulaye Wade si l’ancien Président en faisait la demande ».

Au total, Tract peut conclure donc que le régime Sall n’osera pas emprisonner Abdoulaye, au delà des rodomontades officielles de Seydou Gueye. Wade jouit de la double immunité du statut d’ancien président et surtout de celui du grand âge. Inquiéter Wade ? Chiche ! Nous ne demandons qu’à voir.

Tract.sn

En meeting, Macky Sall présente ses condoléances à Ousmane Sonko, qui marque une pause dans sa campagne

Le candidat de la « minorité présidentielle » Benno Bokk Yaakar, le sortant  Macky Sall a présenté ses condoléances à l’un de ses adversaires, en l’ocurrence Ousmane Sonko,  candidat de la coalition « Sonko Président » qui a perdu, ce jeudi, un de ses militants à Bignona.

« Tout d’abord, permettez moi de présenter mes sincères condoléances à Monsieur Ousmane Sonko dont un des militants a succombé à la suite d’un accident survenu en Casamance », a déclaré Macky Sall qui était en meeting à Koungheul.

Le candidat sortant, qui a souhaité « prompt rétablissement » aux autres blessés de cet incident, a aussi, invité les chauffeurs à la prudence surtout dans ce contexte de campagne électorale où les routes sont prises d’assaut.

L’accident a eu lieu dans la nuit du mardi au vendredi. De retour d’un meeting nocturne à Bignona, un car Ndiaga Ndiaye transportant des partisans de Sonko a percuté un tronc d’arbre sur la route causant 17 blessés dont 3 dans le coma. L’une des victimes a succombé à ses blessures.

Idrissa Seck a une pensée pour la Saint-Valentin

Idrissa Seck, qui bat actuellement campagne dans l’Est, n’a pas oublié la Saint-Valentin. À Kromadji, un village situé à quelques kilomètres de Tamba, il a indiqué ce qu’il compte faire pour la fête des amoureux, ce 14 février.

« Pour la Saint-Valentin, je vais chercher un grand foulard rouge, envoyer un grand message d’amour et de bonheur et souhaiter une bonne fête », déclare le champion de la coalition Idy 2019.

Bourrage en cours des listes électorales ?

Hier mercredi dans l’après-midi, un présumé activiste du nom de Idrissa Fall, qui était à la Direction de l’Automatisation du Fichier (DAF), est tombé sur une scène surréaliste qu’il a pris le soin de filmer et de poster sur sa page Facebook. Des dizaines de personnes transportées par des cars « Ndiaga Ndiaye » dans la cour de ladite direction. Interrogées, deux d’entre elles révèlent être venus sur les lieux pour s’inscrire sur les listes électorales. Lesquelles inscriptions ont été clôturées depuis le 23 avril 2018. La vidéo a largement circulé sur les réseaux sociaux depuis hier.

Contacté, le ministère de l’Intérieur a démenti et indique qu’il s’agit de Sénégalais venus pour rectifier des erreurs matérielles sur leurs pièces d’identité ou se faire établir un duplicata de documents égarées. La Place Washington assure  que l’auteur de la vidéo, « un militant de Sonko qui filmait dans une institution à des fins politiciennes », s’est rétracté après son audition. Morale de l’histoire ? On ne peut pas filmer à la DAF, comme dans les abords des casernes militaires.

Qui a raison dans cette affaire ? Il y a en tout cas une fébrile des services de l’Etat dirigé par le régime Sall, qui indique que la menace d’une alternance par les urnes est prise au sérieux. Quitte à essayer de la contrecarrer, cette alternance plus que jamais possible avec notamment la montée dans l’opinion d’Idrissa Seck et d’Ousmane Sonko, par des moyens illégaux comme la fraude en amont ou en aval du scrutin.

Tract 2019

Bougane reçu par Wade : « Je lui ai demandé de donner le coup de pouce historique »

Bougane Guèye Dany, président du mouvement «Gueum sa bopp», par ailleurs désormais allié du candidat Idrissa Seck ȧ l’élection présidentielle depuis fin janvier,  a sollicité le soutien du Secrétaire général national du PDS en faveur de la coalition «Idy 2019».

Il l’a fait savoir au sortir de sa rencontre hier, mercredi, avec l’ancien président de la République du Sénégal, Me Abdoulaye Wade, non sans afficher un optimisme quant à l’effectivité prochaine de ce soutien.

Après Ousmane Sonko, candidat de la coalition «Sonko Président», Me Abdoulaye Wade, dans sa logique de rencontrer les leaders de l’opposition, a donc reçu Bougane Guèye Dany au Terrou Bi, hôtel qui est son nouveau Quartier général (Qg) depuis son retour au Sénégal le 07 février dernier.

Le candidat déclaré à l’élection présidentielle recalé par les parrainages et aujourd’hui souteneur du candidat Idrissa Seck, après un long huis-clos avec Me Wade, a profité de l’occasion pour solliciter le soutien de l’ancien président en faveur de son candidat. «On a échangé sur la situation politique. Je suis souteneur d’Idrissa Seck, dans la coalition «Idy 2019».

Bien évidemment je l’ai invité à donner un coup de pouce historique pour permettre à un fils de Wade (Idrissa Seck) de redorer le blason mais également de sauver le Sénégal. Je crois que cet appel sera entendu».

Pour Bougane Guèye, ce qui est important, c’est de comprendre que le président Abdoulaye Wade a reconsidéré pas mal de choses dans sa position.

«Aujourd’hui (hier), le président Wade va peut-être faire une déclaration dans les heures à venir sur cette nouvelle option, autre que de boycotter ou de brûler les cartes d’électeurs», déclare le leader de «Geum sa bopp». Ce qui est pour lui une «avancée extraordinaire, un géant pas».

Il demande d’écouter Me Abdoulaye Wade qui «va s’ouvrir à ses proches pour une nouvelle option pour permettre de battre Macky Sall, le candidat de Bennoo Bokk Yaakaar (Bby) pour cette présidentielle de 2019.

L’option de soutenir Idrissa Seck est mon souhait et j’en suis optimiste», dixit M. Guèye avant de prédire que «Wade va poser des conditions. Il va sur une autre option. Je ne peux pas la dévoiler. Il ira désormais sur une autre option.

Et cette option sera mise sur la table et sera à la portée de la presse. Ce n’est pas à moi de le faire. Me Wade s’en chargera avec son staff», a fait savoir le président de «Gueum sa bopp».

Savez-vous qu’il y a une élection présidentielle (sanglante) ailleurs en Afrique ? Ce samedi

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Les Nigérians sont appelés aux urnes ce samedi 16 février pour les élections présidentielle et législatives dans le pays le plus peuplé d’Afrique, avec quelque 190 millions d’habitants.

Les élections sont régulièrement marquées par des violences entre partisans de responsables politiques rivaux, notamment à l’échelon local au Nigeria, qui a une longue tradition de violences et de fraudes depuis son passage à un régime démocratique en 1999.

Le week-end dernier, cinq personnes ont été tuées dans des règlement de comptes politiques entre partisans de l’APC et du principal parti d’opposition, le Parti populaire démocratique (PDP), près de Warri, autre ville pétrolière de la région du delta.

Au moins quinze personnes ont été tuées ce mardi 12 février dans une bousculade à la fin d’un meeting du président sortant Muhammadu Buhari à Port-Harcourt, dans le sud-est du Nigeria, à trois jour des élections générales, a annoncé mercredi un hôpital.

« Quinze corps ont été amenés (à l’hôpital universitaire de Port Harcourt, Etat de Rivers), dont trois hommes et douze femmes », a déclaré le porte-parole de l’hôpital, Kem-Daniel Elebiga.

« Douze survivants » ont été soignés ou sont en cours de traitement.

Les victimes ont assisté à un meeting du Congrès des progressistes (APC, au pouvoir) lorsqu’ils ont été pris dans une bousculade.

Une partie de la foule de ses partisans a voulu sortir précipitamment en empruntant une sortie du stade, provoquant une violente bousculade, selon des sources concordantes.

Une commerçante, qui tenait son échoppe juste à la sortie du stade Adokiye Amiesimaka, a raconté à l’AFP qu’elle avait « commencé à entendre des cris », alors que les gens sortaient du stade.

« Il y avait une grande panique, une vingtaine de personnes ont été emmenées dans des ambulances », rapporte la vendeuse de pop-corn.

Un autre témoin a reproché à la police d’avoir causé cet accident en « bloquant la voie qui mène à la sortie du stade, et empêchant les personnes de se déplacer ».

Les alentours du stade étaient encore recouverts de dizaines de paires de chaussures abandonnées, d’habits ensanglantés et de sacs à main appartenant aux victimes, a rapporté un journaliste de l’AFP.

C’est le quatrième incident de ce genre durant les meetings de la campagne. Mi-janvier, le chef de l’Etat avait dû quitter la scène, débordé par la foule à Jos (Plateau, centre). Une semaine plus tard, une douzaine de personnes avaient été grièvement blessées dans l’effondrement d’une structure à Maiduguri (Borno, nord-est).

La semaine dernière, deux personnes ont été tuées dans une bousculade dans l’Etat de Taraba (est).

Les meetings politiques, dans le pays le plus peuplé du continent avec 190 millions d’habitants, rassemblent des dizaines de milliers de personnes.

C’est l’occasion pour la majorité des Nigérians qui vivent dans l’extrême pauvreté de récupérer quelques nairas – la monnaie locale – ou de la nourriture, distribués à la foule.

Le président Muhammadu Buhari, en lice pour un second mandat, s’est dit « profondément attristé » mardi soir et a souhaité un « prompt rétablissement à toutes les personnes blessées », déplorant « des pertes inutiles » à l’issue d’un « évènement très réussi ».

Le président Buhari, ancien général qui a dirigé une première fois le pays pendant les dictatures militaires des années 80, est en lice pour un second mandat et affrontera le candidat du PDP, Atiku Abubakar, ancien vice-président (1999-2007).

Abdoulaye Wade en conférence de presse hier : « Oui, nous saboterons les élections »

En conférence de presse avec son comité directeur hier mercredi, le Parti démocratique sénégalais (Pds) a déclaré qu’il maintient sa position de saboter l’élection présidentielle du 24 février 2019. Et il appelle le peuple sénégalais à ne pas boycotter l’élection présidentielle, mais de saboter le scrutin.

Pour réussir son coup, le ‘’Pape du Sopi’’ demande aux jeunes de brûler le fichier. «Certains ont parlé de boycott, mais tout cela est trop compliqué. Mais nous, ce que nous allons faire, c’est de nous attaquer aux bureaux de vote pour qu’il n’y ait pas d’élection. C’est cela que nous allons faire». Par contre, Wade invite les militants, les sympathisants du Pds «à ne pas brûler les maisons et les cartes d’électeur». Parce qu’il ne savait  pas que «les cartes ont été modifiées  et qu’elles étaient en même temps les cartes nationales d’identité». Mais, il leur demande de brûler le fichier électoral afin de permettre à Macky Sall d’organiser une élection libre, sincère et crédible.

Pour Me Amadou Sall, le Pds «ne participera pas à une élection organisée par Macky Sall. Mais il  empêchera la tenue de l’élection présidentielle, compte tenue de la façon anti-démocratique»  dont le candidat du Pds, Karim Wade, a été recalé.

Abdoulaye Wade a aussi a fait savoir que «le Pds ne soutiendra aucun candidat». Car «Macky Sall a tout mis en œuvre pour frauder le scrutin. Et que le Pds n’est pas prêt à cautionner une telle forfaiture».

Pour conclure ses propos, Abdoulaye Wade annonce que d’ici le 23 février 2019, «nous allons organiser des marches, sit-in, meetings, pour dire aux populations de ne pas voter».

Abdoulaye Wade : « Le PDS est toujours là! Mais je reproche à Oumar Sarr de… »

Abdoulaye Wade a présidé hier, dans un hôtel de la place, la réunion du Comité directeur du PDS. Le pape du Sopi qui est arrivé un peu après 18 heures au chapiteau réservé pour la tenue de cette rencontre politique ouverte à la presse, s’en est d’abord pris aux journalistes. L’ancien président du Sénégal a tenu à corriger les journalistes pour leurs innombrables fautes d’orthographe. Cette douche froide encaissée, les reporters se sont ensuite vu consoler par le Pape du Sopi qui est aussitôt entré dans le vif du sujet. C’est pour dire à qui veut l’entendre que le Pds tient toujours. « Le PDS est toujours là malgré les tentatives de liquidation », requinque-t-il ses troupes.

L’ancien président s’adressera ensuite à l’assistance en encensant son second, en l’occurrence Oumar Sarr. « Je le remercie », a-t-il laissé entendre sous les applaudissements de ses partisans. Cependant, Abdoulaye Wade relèvera que le secrétaire général adjoint du Parti démocratique sénégalais n’est pas irréprochable. « Le seul reproche que je lui fais, c’est qu’il ne reçoit pas assez les militants. Notre métier c’est d’avoir beaucoup de choses à faire et quand même les faire », a rappelé Me Wade qui a ensuite passé le micro à Me Amadou Sall à qui revient la responsabilité de lire la résolution du Comité directeur.

Violences électorales à Tamba : le commissaire de police saute

Le commissaire de la Police de la localité Yaya Tamba est la première victime collatérale des violences électorales survenues à Tambacounda : pris comme lampiste, il a été remplacé par Hamady Baldé, nommé au pied levé par le ministre de l’Intérieur, ce mercredi. Une mesure qui tombe comme une sanction, après le cas de violence qui a entaché la campagne électorale lundi, dans sa zone de compétence. Cas de violence qui a fait deux morts et des blessés, notamment chez les journalistes.

Inventaire des idoles : « Robert Sagna, le vert dans le fruit » (Par Elgas)

La mairie de Ziguinchor, plus qu’un bâtiment et une institution, est l’un des foyers centraux de la séquence moderne de la Casamance. L’Histoire s’y est jouée, et continue de s’y jouer, et avec elle, ses hommes dont les trajectoires reflètent les déchirures politiques locales et nationales. Les 5 mandats de Robert Sagna n’ont pas changé cette donne et ont donné à voir l’illisibilité politique de la « gauche », et les accommodements déraisonnables qui enracinent le statut quo. La mairie sise au quartier Escale est le cœur d’un conflit de divers ordres : régional, historique, idéologique, économique, politique, intellectuel, voire ethnique. Toutes sphères qui ont nourri à des degrés divers le conflit casamançais et ébranlé la concorde nationale.

Il faut se souvenir de la gestion arbitraire du maire Abdoulaye Sy dans les années 70, dans son passage à la mairie, pour remonter aux origines d’une maison municipale qui est le nœud d’une conflictualité qui perdure, jusque dans les mandatures actuelles. Dans les différentes raisons de la colère des habitants qui se sont soulevés à l’aube des années 80 pour réclamer l’indépendance, revient souvent la gestion légère, condescendante, de ce maire responsable du bradage des terres, attentant ainsi à la relation sacrée à la terre telle qu’on la connaît en pays Joola. Cette blessure est restée comme l’écorchure de naissance du conflit, le parachutage exogène de personnes qui sabordent l’héritage territorial. C’est le même schéma impérial du reste, de d’expropriation et de déconnexion, à plus grande échelle, qui forme la trame de la colonisation.

L’arrivée de Robert Sagna promettait ainsi un chapitre neuf. Un nouvel envol d’une région aux potentialités innombrables. Le natif de Brin, en basse Casamance, où Augustin Diamacoune Senghor eût lui-même une vie, était comme l’annonce de la fermeture définitive de la parenthèse douloureuse. Ingénieur agronome, jeune élu, intellectuel, cadre socialiste à dimension nationale, attaché à son terroir, sensible aux désirs des populations qu’il allait administrer, Robert Sagna avait un bagage presque parfait. Affable et souriant, il avait un abord cordial et une souplesse dans sa relation aux autres, très appréciée.

Nul besoin pourtant de rappeler que ses 5 mandants aboutiront à ce cruel constat : un terrible échec. On objectera que le conflit irrédentiste de Casamance a été un grand caillou dans sa chaussure et on aura raison. Mais l’analyse serait insuffisante. Les causes de cet effondrement, de cette régression à bien des égards, sont à chercher dans une inadéquation originelle inhérente à la structure politique nationale : la rencontre entre des hommes, rincés de leur compétence par le temps, et un cadre idéologique importé. Tout le malheur de la politique nationale est d’être prisonnière de cette catégorisation exsangue, entre des catégories inopérantes, comme « gauche » et « droite », et l’incapacité même de penser en termes de justice, d’éthique, d’égalité, de solidarité, dans leur version locale.

Dans sa volonté d’essaimer, le parti socialiste avait un schéma classique : il faisait la promotion d’élus locaux qui épousaient l’ethnie locale. Chaque région avait une sorte de leader politique qui partageait des affinités avec des populations majoritaires. De cette base électorale, se faisait ensuite l’impulsion nationale qui aboutissait à l’intégration du gouvernement qui devenaient ainsi réceptacle du panachage régional et ethnique. L’échec à fonder une nation de citoyen interchangeable, a donc eu comme recours, ce mélange. Robert Sagna était l’égérie de cette politique à Ziguinchor.

Ni son savoir d’agronome, ni son savoir-faire politique, ne viendront à la rescousse d’une région pourtant riche où l’agriculture au-delà du fait vivrier est aussi culturel. Ni le maire, ni le multi-ministre ni l’homme, n’ont jeté les bases d’une transformation durable, à l’échelle régional et national. Le ressort ethnique restera un habile accoudoir pour utiliser le conflit à des fins sinon personnelles assurément opportunistes. Robert Sagna était devenu un négociateur qui savait à la manière de toutes les émissaires nourris au conflit, maintenir un voile de paix tiède et derrière les manœuvres politique battaient leur plein pour se garantir un rab de mandant.

On pourrait ainsi à loisir continuer le procès de ce type de politique mais l’analyse du cadre serait plus importante. La gauche sénégalaise – catégorie vide sociologiquement – fait fantasmer depuis longtemps alors qu’elle n’existe pas en dehors des schémas de façades. Outre que le cadre qui le définit est un legs colonial, et donc aussi anticolonial, elle n’a pas de substance propre, de portée endogène. De la lutte à la FEANF jusqu’aux expressions du marxismes dans les années 60, le grand absent dans le calendrier de la gauche a été l’invention d’un vrai socialisme qui emprunte à la matrice commune mais qui arrive à allier la lutte pour la libération aux nécessités de rompre les féodalités, les privilèges, pour l’advenue d’une vraie justice sociale, d’un sens de la solidarité plus aigu et d’un partage démocratique.

Ce qui est frappant, c’est de noter que les barons du parti socialiste, deviendront presque les barons alliés aux féodalités, renonçant ainsi à toute quête de justice et d’égalité sociale. Le plaquage des catégories gauche / droite, inconséquent et exsangue, crée un territoire politique vaste, où parce que les idées importent peu, aucune frontière de décence n’est possible et la transhumance n’est que la licence et le visa du voyage dans ce territoire.

Je me suis longtemps demandé à quelles idées tenait Robert Sagna ? Quels étaient ses principes ? Ses valeurs ? A véritablement les sonder, on s’aperçoit qu’ils sont bien secondaires. Dans la formation politique de ces nombreux cadres, l’idéal idéologique n’est envisagé que dans le front contre l’occident. Tous les blocs politiques censés être de gauche ou de droite, ont frayé ensemble à des temps de l’histoire politique. Le libéral et le socialiste sont ainsi des extraversions de l’intérêt national. L’importation d’un socialisme pris dans les rets de la guerre froide, qui s’exprime par un syndicalisme importé aussi, a jeté les bases d’un fourvoiement originel. Loin du bolivarisme, voire du panarabisme, le socialisme sénégalais est un fétiche qui non content de donner vie aux clichés importés et non assimilés, prétend les combattre dans son mensonge.

Robert Sagna a donné la mesure du ridicule des « appellations socialistes » dans la fin de sa vie politique comme beaucoup d’autres. La récente image de toutes les idoles politiques depuis les indépendances agglutinées derrières Macky Sall lors d’un meeting était le symbole parfait de l’absence dans l’histoire de cloisons idéologiques. C’était le cimetière des dinosaures en quête de survie qui gardent le même corps politique, juste habillé différemment en fonction de la météo du pouvoir. L’absence d’idées matricielles créent un grand espace où les catégories sont ronflantes mais vides. Il ne reste qu’un espace politique homogène où reste la liberté de se mouvoir, irrigués par les contraintes alimentaires et la volonté de maintenir des privilèges.

Le socialisme sénégalais n’a pas de véritable passé par conséquent au sens palpable, réel du mot. Mais il peut avoir un avenir qui requiert un vrai travail pour aller arracher des acquis et faire émerger une vraie lutte de classe. Comme l’ancien régime qui a rencontré la notion locale du Buur et du Nguur, les cadres gauche-droite importés ont rencontré la médiocrité des hommes pour entériner le cauchemar politique. Ce vert politique socialiste est depuis longtemps – sinon toujours – dans le fruit. Robert Sagna en est un produit ou une victime, c’est selon.

Elgas

elgas.mc@gmail.com

Présidentielle 2019 : « Cavalcades d’une première décade de campagne tout en cacophonie »

On n’a fait que 10 jours de campagne électorale et il y a déjà trop de bruit qui noie le message de fond. L’enjeu, c’est le choix d’un chef d’Etat ET sa vision du Sénégal pour les 5 prochaines années.

Des morts accompagnent les convois des candidats. Un vent de violence souffle dans chaque camp. Le candidat Madické Niang amuse le peuple. Les rencontres et ralliements honteux entre politiques et religieux continuent de plus belle. Nos artistes se mettent en scène à coups de millions. L’APR multiplie les nouvelles promesses. Ses adversaires dénoncent un bilan. Les programmes tant attendus et peu évoqués par les candidats sont noyés dans ce jeu de ping-pong. Nous assistons ainsi à des distractions et invectives qui nous plongent dans ce sentiment d’impuissance et nous poussent à ce que nous savons le mieux faire : s’indigner et attendre le prochain rebondissement pour recommencer la même musique.

Comment choisir dans cette cacophonie, ce tintamarre qui dirige les esprits vers la chose futile et l’émotion négative ? Retours sur quelques faits qui nous détournent de l’objectif final.

Cacophonie quand on voit un Robert Bourgi, personnalité empêtrée dans de sales histoires au Sénégal et ailleurs dans le monde, apparaitre au premier rang des meetings du candidat sortant, Macky Sall. Cacophonie quand ce dernier promet l’arrivée d’un seul gynécologue à Podor, ville du Sénégal et département administratif où vivent près de 300 000 femmes, le tout sous le regard de sa directrice de campagne Mimi Touré (Ah les femmes de la République du Sénégal) ! Encore de la cacophonie quand le candidat Macky tarde à remettre son costume de président de la République pour appeler à la sérénité – action que devrait entreprendre aussi, les 4 autres candidats pour apaiser les esprits. Ces petits détails comme le souligneront certains, attisent les querelles entre partisans et détournent de l’enjeu final.

Cacophonie également dans les tractations entre candidats et autres partis politiques mais aussi pendant les ralliements au parti au pouvoir. C’est une des pires distractions que nous vivons dans cette élection présidentielle. Les candidats font et défont des alliances derrière notre dos. Des religieux donnent des consignes de vote. Cela nous pousse à l’indignation et à des querelles musclées entre partisans. Nous finissons fatalement par oublier les programmes des candidats et s’attarder sur leur personne et non sur leurs propositions.

Cacophonie quand on infantilise le candidat Madické Niang. Il est devenu le clown de service de cette campagne, le candidat qui fait rire et qui déstresse. Nous l’emmenons nous-même hors du champ politique et bien sûr, nous le trouvons cool et fort sympathique. Qui lui parle de son programme ? Très peu de journalistes. On le pousse désormais sur des sujets où il va amuser la galerie. Médiocre distraction !

Cacophonie quand on importe notre manichéisme classique dans le champ politique. On met d’un côté le mal et les méchants et d’un autre côté le bien et les gentils.  Les images de la rencontre entre les partisans du PUR et du leader du PASTEF symboliseraient la paix et la courtoisie entre gentils. Et les images de la rencontre entre les partisans de l’APR et du PUR exprimeraient l’animosité entre méchants et gentils. C’est indéniablement le genre de messages qui favorisent à aimer ou haïr un candidat et non à épouser sa vision pour les 5 prochaines années. Que de violence et distraction !

Dans tout cela, la CNRA laisse faire sans aucun contrôle sur les sorties médiatiques des candidats durant cette campagne. A la télévision comme dans la presse écrite, l’on nous éloigne une fois de plus de l’essentiel : choisir le bon contenu qui apporte le plus de solutions à nos problèmes majeurs.

Mais tout ceci n’est pas nouveau dans une campagne électorale au Sénégal, me diriez-vous. Oui, certes.  Sauf que cette fois-ci, nous sommes passés d’une quinzaine de candidats à la présidentielle à 5. Ce petit nombre de prétendants devait aboutir à une campagne sur les idées. Une campagne posée. La différence avec les précédentes élections réside par ailleurs dans l’amplification des faits et fake news sur les réseaux sociaux mais encore, dans les présentations spectaculaires des revues de presse à la radio et télé. Enfin, la nouveauté de cette élection, c’est quand le parti au pouvoir arme des nervis comme s’ils partaient en guerre. Faire appel à des nervis, le candidat Abdoulaye Wade l’avait fait. Mais les outiller à ce point et les mettre en scène ainsi sous prétexte de créer des emplois comme l’a fait l’APR cette année, ça, c’est une première au Sénégal.

Mais enfin, il reste encore 10 jours de campagne pour dire NON à cette cacophonie. Qu’elle vienne des candidats ou de nous-mêmes. L’enjeu, je le rappelle, c’est un homme et sa vision pour le Sénégal à choisir.

Aminata Thior

Ingénieur Télécoms, blogueuse, activiste, féministe, afropreneure (Sétalmaa) et booktubeuse

aminata2s@gmail.com

Tract 2019

Idrissa Seck ou Ousmane Sonko en position de battre Macky Sall ? Jeune Afrique y consacre son dossier de Une cette semaine

« L’un est un novice, l’autre un habitué des arcanes du pouvoir ». Voici comment l’hebdomadaire panafricain parisien jeune Afrique commence l’article principal de son dossier consacré à la présidentielle sénégalaise, en faisant allusion à Idrissa Seck pour le second nommé et à Ousmane Sonko pour le premier cité. Daté de ce dimanche 10 février et en vente jusqu’au 17 février prochain dans les kiosques de Dakar et du Sénégal, cette édition de Jeune Afrique titre à sa Une, au sujet de cette élection présidentielle sénégalaise : « L’opposition à pile ou face ». Avec les photos des deux opposants cités plus haut. Ce qu’il faut en comprendre ? Pile et face, car Ousmane Sonko et Idrissa Seck constituent les deux faces de l’opposition principale à Macky Sall, au sein « d’une classe politique en pleine recomposition ». Pile ou face, car cette opposition a une vrai carte à jouer dans cette élection. Toutefois, Jeune Afrique considère le candidat sortant Macky Sall comme « favori de cette élection ».

La pièce retombera-t-elle pile (Sonko) ou plutôt face (Idrissa Seck, comme le souhaite Tract.sn) pour un second tour pronostiqué, du côté la rédaction de Tract, comme inéluctable à quinze jours du scrutin du 24 février,  contre le sortant Macky Sall ? En tous les cas, l’hebdomadaire Jeune Afrique passe en revue tous les quatre mousquetaires opposés au président sortant dans cette élection. Ousmane Sonko est considéré comme incarnant « une rupture avec la politique politicienne. », selon un de ses alliés, lui-même recalé de candidature présidentielle par le Conseil constitutionnel sénégalais. Toutefois, la tonalité et le contenu de son discours politique pourrait « effrayer une partie de l’establishment ». Pour Idrissa Seck, Jeune Afrique écrit qu’il vit « un retour en grâce inespéré » dans l’opinion. Un « come-back » du suzerain de Thiès, qui selon un des leaders qui le soutiennent, cité par Jeune Afrique,  » fait de lui la principale alternative à Macky Sall ». Quid des relations entre Abdoulaye Wade et Idrissa Seck : le temps a « effacé le tumulte et les désagréments » selon le leader de Rewmi, qui dit considérer l’ancien président « comme son père ». Toutefois, ses négociations avec la classe politique pourraient renforcer l’impression de flou sur son positionnement », peut-on lire dans Jeune Afrique, au sujet du candidat de la coalition Idy 2019.

JA n’omet pas, dans ce dossier spécial présidentielle sénégalaise, les candidatures de Madické Niang, qualifié de « plan B autoproclamé du PDS » qui pourrait séduire une partie de « l’électorat orphelin » de cette formation politique; et enfin Issa Sall du PUR, qui est lui « en embuscade », étant à la tête d’un « parti très structuré (qui) bénéficie de la force de frappe (de l’association religieuse) des Moustarchidine Wal Moustarchidaty ». Le dossier de Jeune Afrique comprend également une interview d’Etienne Smith, politologue, spécialiste du Sénégal et maître de conférences à Sciens-Po Bordeaux. Ce dossier de Jeune Afrique sur « la nouvelle donne politique » du Sénégal est à lire à ce lien.

 

COULISSES : Qui est le milliardaire à l’origine du ralliement d’Aïssata Tall Sall à Macky Sall ?

Dans son édition parue ce dimanche 10 février et en vente dans les kiosques dakarois jusqu’au 17 février, l’hebdomadaire panafricain parisien Jeune Afrique révèle le nom du facilitateur qui a huilé les relations entre Aissata Tall Sall et Macky Sall, au point que la député-maire de Podor, considérée jusqu’alors comme une irréductible opposante, finisse par rejoindre les rangs de la « minorité » (NDLR : c’est nous qui écrivons) présidentielle Benno Bokk Yaakar (49% aux législatives) du candidat sortant Macky Sall, pour le soutenir dans cette présidentielle du 24 février.

Le go-between providentiel entre les deux personnalités politiques est un richissime homme d’affaires sénégalais établi dans un pays d’Afrique de l’Ouest.

Pour rappel, Tract.sn révèle ici qu’Aïssata Tall avait tenté il a un an, en février 2018,  de monter une coalition électorale pour la présidentielle de 2019 avec Modou Diagne Fada, Abdoulaye Baldé, Cheikh Tidiane Gadio (tous trois députés aussi et qui ont, avant elle,  rejoint Macky Sall) et enfin avec le député Moustapha Guirassy, candidat évincé de la présidentielle par le Conseil constitutionnel, qui est, lui, désormais un allié du candidat Idrissa Seck pour cette présidentielle du 24 février.

L’article de Jeune Afrique est à retrouver à ce lien.

Tract 2019

TRIBUNE – « Abdoulaye Wade, 6ème candidat : quelle(s) stratégie(s) ? » (Par Thierno Niang)

A Dieu nous venons, à Lui nous retournons . Nous marquons le pas pour nous incliner en priant pour le repos de ces quatre dignes vigies de la République tombées au champ de bataille pour honorer leur sacerdoce . Nous avons également une pensée pieuse à l’endroit de ces victimes collatérales, tuées par la prétention aveugle de certains. Toute mort est un trépas de trop, l’argument de la violence est pour les bêtes, sachons raison garder au nom des valeurs intrinsèques qui fondent cette nation. Ces tragédies font poindre dans mon esprit cette fameuse boutade du juge Kéba Mbaye recevant le serment d’un Président ; “les sénégalais sont fatigués” . Ces mots prononcés comme marqueurs de nos maux , trois décennies plus tard retentissent encore. Je les convoque pour juger ce succès fade de la campagne. Le constat est que les populations se démarquent des calculs et autres coups bas entre compagnons d’une fratrie politicienne. L’ambiance électrique qui jadis irriguait la procession des candidats est neutralisée par le découragement empirique d’un peuple avide de lendemains meilleurs loin des mirages . Les rivages de l’espoir s’éloignent, La débrouille est l’unique barque pour naviguer vers un avenir assombri par les engagements répétés mais jamais réalisés.

C’est un secret de polichinelle, les programmes n’accrochent pas surtout quand le diagnostic fait état d’une urgence qui est capillarisée sur tout le corps. Toutefois, une élection est une communion, un rendez-vous qui tétanise les masses pour titiller leurs émotions. Ce talent est l’apanage des hommes charismatiques . L’ancien président du Sénégal, acteur de la première alternance historique de ce Pays, est fait de ce bois. Abdoulaye Wade est un chauffeur de salle, Pour adopter un langage prosaïque . Du haut de ses 94 ans , il garde intact son aura qui insuffle et enfle les foules depuis bientôt 50 ans. Comment l’homme parvient-il à rendre pérenne cette affection à travers le temps? En vérité, le pape du Sopi est une icône renforcée par son âge qui lui confère un statut et le sangle de l’estime séculaire vouée aux patriarches sous nos cieux. Cette posture met le baume au coeur des citoyens qui mettent sous le coude certains errements de l’homme durant son magistère. Son intrusion dans l’arène a bouleversé le tempo électoral. Sa demande non -pertinente de boycott pourra -t-elle chambouler les pronostics ?

Il est fidèle à son statut de Maître, enivré par les bains de foule. Le sixième candidat veut gagner, il va se doter les moyens de son auto-gloire. Dans cette dynamique , jetons un regard sur le rétroviseur, le voeu pieux de Wade fut d’installer sa famille libérale au pouvoir pour 50 ans. L’histoire bégaie et trois de ses fils putatifs qu’il a façonnés s’affrontent sans pitié , pour accéder à la magistrature suprême . Tout un peuple est suspendu à sa démarche , il a réussi à cristalliser les attentions reléguant au second plan les candidats légalement en lice. Sur qui son choix décisif sera t-il porté? Les blessures sont encore béantes après la rupture avec son avocat et fidèle compagnon, auto-proclamé plan alternatif du PDS Me Madické Niang. Le Président Sall décidé à rempiler est sûrement écarté d’office. Il a été le principal artisan de son éviction en 2012 et dans la foulée a brisé ce vieil homme en emprisonnant son fils naguère marchant sur un boulevard bien doré vers le sommet . Alors survient un troisième larron . Et Wade pourrait en rire sous cape.En effet, il est capable de donner la semence fertile à son jardinier pour fleurir son rêve présidentiel antérieur à sa naissance. Idrissa Seck veut s’attirer la caution paternelle à juste titre. Que va t-il proposer en retour pour faire clignoter les beaux yeux de son modèle, routard vacciné, arrivé au crépuscule de son cheminement politique ? Un ultime protocole pour panser définitivement les meurtrissures et redorer le blason d’une famille en rapatriant le frère et le réhabilitant. Ce serait risqué de glisser vers ce terrain, l’avenir proche éclairera notre religion.

Parce que notre Gorgui national, nous a habitués aux revirements spectaculaires il ne faut pas jurer de sa soudaine proximité avec le candidat anti-système qui en passant a édulcoré son discours à l’occasion de collision avec la real-politik complexe au Sénégal. Sonko aussi nourrit le désir ardent de fusionner avec la première entité libérale de notre système.Décidément le pionnier de la démocratie africaine est un phoenix dont l’éternité est une promesse ancrée au paysage politique.

Aux instants saillants, il renaît. Seulement l’heure de la transmission a sonné. C’est une exigence pour le futur de notre landerneau . On attend de voir par quelle magie va t-elle opérer . En attendant , que Les présidentielles du 24 février donnent l’occasion à la jeunesse de marquer de son sceau ce scrutin afin de rappeler aux politiciens que désormais ce Pays se fera de gré ou par la force de nos aspirations.

Thierno Niang

Juriste-Auteur

TRIBUNE- « Abdoulaye Wade & Idrissa Seck : leur chemin de passion » (Mansour Sall, CECAR, Rewmi)

Abdoulaye WADE et Idrissa SECK, deux hommes produits par le Sénégal, exceptionnels de par leur parcours, qui ont eu à combattre sur tous les fronts, dans un long compagnonnage dont le fil ne peut être rompu par les vicissitudes de la vie. De tuteur à directeur de campagne en passant par ministre et enfin 1er ministre, ces deux hommes ont une relation assez particulière de complémentarité et d’admiration. La sagesse de l’âge, l’ouverture d’esprit et la virilité de la jeunesse avaient accouché d’un bel élan de renaissance démocratique. Wade qualifiait Idy comme « un jeune homme doué qui est doté d’une capacité d’analyse hors du commun ». Il a longtemps été son homme de confiance, un deuxième fils, en quelque sorte. Néanmoins, des conflits naissent entre Wade et Idy car ce dernier fût accusé à tort de détournement de fonds et d’atteinte à la sûreté de l’État. En effet, ça n’a été que le fruit de la désinformation, du malentendu et de la calomnie. Il y a eu les Chantiers de Thiès ? D’accord. IDY a été emprisonné, ses vies privée et publique fouillées de fond en comble, et l’affaire s’est conclue par un non lieu total. Aucune charge n’a été retenue contre lui. Alors que la soif du pouvoir pousse ses détracteurs qui, dont leur mauvaise foi n’a d’égale que leur intelligence, gâchée par tant de malhonnêteté à s’engouffrer dans une crise de jalousie et dans un acte d’ignominie, avec seule finalité de ternir son image et ainsi de le décrédibiliser. En effet, malgré l’exclusion du parti (2005), à son retour (2009) puis à sa nouvelle exclusion (2011) qui lui ont valu toute sorte de critiques, Idrissa SECK proteste et jure qu’il est resté fidèle et est toujours en conformité avec les valeurs libérales qu’il défendait.

Ce libéralisme qui est aussi social, Idrissa SECK le définit parfaitement comme étant le fait de « croire que chaque individu est un dépôt de talents et de trésors, et qu’il faille lui offrir l’opportunité de l’éclosion de ce trésor, sans entraves ». Malgré les tentatives de diabolisation sur la personne de M. Idrissa SECK, cet homme qui manifestement a enduré d’une belle endurance, a continué sa route par la grâce d’Allah (SWT) et a réussi avec le temps à prouver sa bonne foi et nous démontrer de par sa constance que toutes ces accusations que lui ont inculqué certains calomniateurs et diffamateurs sont infondées. C’est dans cette optique que de par son esprit de dépassement, son ambition pour le Sénégal, Idrissa SECK a fait le choix stratégique d’avoir du recul et d’opter pour le silence en sillonnant le pays, recueillir la commande citoyenne, faire des réflexions sérieuses qui aboutiront à la mise en place du programme 1_3_15_45 qui est un contrat d’engagements et de garanties. A cet effet, il s’engage à rétablir à toutes les institutions, à tous les pouvoirs, la plénitude de leur indépendance et de leur souveraineté.

Idrissa SECK a une inaltérable estime et une intacte considération envers Abdoulaye WADE car dit il « le considère comme son mentor en politique ». Son rêve serait d’élever Abdoulaye WADE aux rangs de Nelson Mandela, car en effet, c’est un héros national et les Sénégalais ne devraient surtout pas oublier cet état de fait et ainsi de le négliger comme le président sortant Macky SALL a pu le faire. C’est dans cette logique qu’en cette période des élections Wade gagnerait beaucoup en apportant son soutien à Idy et réciproquement. Ces deux hommes ont fini de mettre de côté leurs divergences et doivent donc sacrifier leurs intérêts politiques, possiblement non encore totalement convergents, à la nécessité d’un sursaut national. En effet leur séparation ne profitera qu’à Macky SALL qui, hélas a échoué lamentablement son septennat à la tête du pays. Macky SALL n’a ni votre science ni votre vertu, mais il vous a fait perdre vos projets à tous les deux. Pour vous neutraliser, il compte non sur un quelconque génie politique dont il serait imbu, mais plutôt sur votre insurmontable réconciliation. Quels que soient les torts que vous vous êtes mutuellement faits, vous devez comprendre que ceux que Macky vous cause et vous causera (s’il est réélu), seront pires.

Actez ce que votre réconciliation déjà effective vous enjoint de faire et votre gloire sera celle du peuple : vous avez tellement consenti de sacrifices pour la démocratie que je ne vois comment quelqu’un pourrait réussir à vous enterrer sans votre complicité.  Voici une activité qui a rarement été couronnée de succès : enterrer un éléphant vivant. Il faut absolument plaindre celui qui cherche à enterrer un éléphant vivant, car dès que le mastodonte se rebiffera, la terre tremblera ; et si par extraordinaire, on réussit à l’enterrer, sa sépulture deviendra une pyramide ! Ceux qui disent que Idy souhaite accéder au pouvoir d’Etat n’ont certes pas tort, mais le souhaite -t-il au point de sacrifier ses convictions et son âme ? J’aurai pu simplement opposer aux tenants de cette certitude, la sagesse hégélienne selon laquelle rien de grand ne se fait au monde sans passion, parce que la passion est précisément le moteur des actions : c’est lorsque les buts poursuivis par les individus épousent les attentes et les idéaux d’un peuple que naissent les grands hommes. Á Abdoulaye WADE, Idrissa SECK, je voudrais simplement vous dire qu’il n’y a plus de calcul politique  » votre responsabilité est grande, vous savez parfaitement ce qu’il y a à faire, de grâce faites-le ! « .  Idrissa SECK, pour un Sénégal GAGNANT.

Mansour SALLA

Membre du secrétariat à la communication de la CECAR, Cellule des Cadres de Rewmi)

« Soyez fort jusqu’au bout ! » : Abdoulaye Wade clignote à gauche (Sonko) en attendant de tourner à droite (Idy)

Gorgui n’aime pas qu’on lui force la main, nous le savons tous. Il  nous a donc habitués à clignoter à gauche, avant de tourner à droite. Et inversément. Son acte d’aujourd’hui n’y aura pas derogé, avec sa rencontre médiatisée avec le candidat le Pastef, Ousmane Sonko. Ce qui ne nous surprend pas. Abdoulaye Wade a d’ailleurs annoncé qu’il rencontrera les 4 candidats de l’opposition à cette élection présidentielle.

Au total, Abdoulaye Wade aura prodigué des conseils à Sonko et l’aura mis en garde contre les écueils dont est gros ce processus électoral. Ce dont son expérience lui donne l’entier pouvoir. Pour le moment, Abdoulaye Wade réitère sa position de principe, qui est que son parti, le PDS, a été injustement écarté de l’élection. Il fait de la dénonciation de cet état de fait son combat de principe. Nous l’appelons à aller au delà et à appeler les Sénégalais, notamment les sympathisants et partisans du PDS, à porter leur choix sur le candidat Idrissa Seck.

Car  Abdoulaye Wade est imbu des valeurs sénégalaises. Au premier rang desquels, il y a le koleuré. Et ce koleuré enjoint au Président Wade de donner sa consigne de vote en faveur de notre candidat, le Président Idrissa Seck. Ce qui devait être fait pour cela a été fait. Nous resterons sereins et sagement à attendre que Wade père décide du moment où il accordera son onction à son fils Idrissa Seck.

En attendant, pour bien marquer sa liberté, droit que nous lui reconnaissons, l’ancien Président a donc reçu aujourd’hui le candidat Ousmane Sonko, dans une salle de l’hôtel Terrou Bi. A cette occasion, il lui a a dit : « Soyez fort jusqu’au bout ». Nous sommes en phase avec ces encouragements. Que Sonko soit fort, afin de faire une bonne campagne et un bon score dans les urnes. Nous aurons besoin de son apport pour le deuxième tour qui se dessine entre le candidat sortant Macky Sall et le candidat du Sénégal gagnant Idrissa Seck. Si le Président Idy ne met pas fin à ce « Salltennat »,  quinquennat qui aura duré 7 ans, dès le premier tour, le 24 février au soir.

 

Ousseynou Nar Gueye

Secrétaire national à la Communication , aux Questions Éducatives et à la Coopération africaine

S.U.D / Coalition Idy2019

ET DIT TÔT – 4 gendarmes décédés et autres morts : une pause s’impose-t-elle dans la campagne électorale ?

ÉDITORIAL – 4 gendarmes sont décédés hier dimanche 10 février dans un accident survenu à Bougnadou, dans la région de Sédhiou, leur véhicule ayant fait des tonneaux. Ils suivaient le cortège du candidat sortant Macky Sall, qui ne s’est pas arrêté après l’accident et a continué sa route. Les condoléances publiques de Macky Sall sont encore attendues. Hier, invité sur le plateau de l’émission L’Essentiel sur SEN TV, un représentant de la coalition Benno Bokk Yaakar, de même qu’un représentant de la coalition Idy 2019, ont tout de même présenté leurs condoléances attristées, au nom de leurs coalitions respectives. Aujourd’hui, dans un communiqué, Ousmane Sonko, candidat de la coalition Sonko Président « s’incline devant la mémoire des disparus et présente ses sincères encouragements aux blessés et à leurs familles. Ousmane Sonko dit présenter aussi ses sincères regrets à la Gendarmerie Nationale ainsi qu’aux forces de défense et de sécurité. Il formule des prières pour le repos de l’âme des victimes arrachées à l’affection de leurs parents et de toute la nation sénégalaise .

Des drames sont survenus depuis le début de cette campagne électorale, dont des drames qui ont ému l’ensemble de la nation. D’abord, même s’il n’a rien à voir avec la campagne, le décès accidentel de 7 personnes le dimanche 3 février, avec le choix de la voiture de la dame Mously Mbaye à Amitié, qui transportait ses enfants et neveux et nièces, de même que sa domestique. Dans le département de Koumpetoum, près de Ndame, le samedi 9 février, un conducteur de moto Jakarta a aussi trouvé la mort, suite à la collision avec un véhicule de la caravane du candidat Idrissa Seck. Des condoléances ont été présentées.

La série macabre a continué ce lundi 11 février: la violence électorale a tué Ibou Diop, âgé d’une trentaine d’années et militant de la mouvance présidentielle. Il est mort des suites de ses blessures lors d’une bagarre entre militants du Pur et ceux de la coalition présidentielle Benno Bokk Yaakaar à Tambacounda. Tout est parti d’une dispute sur une affiche qui aurait été détériorée par des militants. S’en suivra une bataille rangée où les deux parties ont échangé jets de pierres et coups de gourdins. Ibou Diop a été recueilli par la police entre la vie et la mort, ayant été poignardé à mort durant la bagarre. Aussitôt, ses camarades de Benno ont investi la rue et brûlé des pneus pour exprimer leur colère. Le corps a été acheminé au commissariat de police de Tambacounda, et les blessés évacués au centre régional de Tamba.

Les partisans de Sonko ont aussi été attaqués et hier, leur candidat les a appelés « à se défendre en cas d’attaque » contre leur personne. C’est une escalade dangereuse. Les propos du Président Abdoulaye Wade jeudi dernier, appelant à brûler les cartes d’électeurs et à saccager le matériel électoral dans les bureaux de vote la veille du scrutin,  ont aussi allumé des feux de tension dans les rangs de ses partisans, qui restent nombreux. Même si Wade père s’est rétracté le lendemain, après avoir été reçu par le Khalife général des Mourides, pour dire qu’il appelait plutôt à une « révolution pacifique ».

Aussi, devant tous ces drames et menaces grosses de violence physique, nous nous posons la question : les candidats ne devraient – il pas observer un jour de pause en hommage aux victimes, ou au moins faire observer une minute de silence au début de leur meetings respectifs, notamment pour saluer la mémoire de gendarmes qui se sont engagé dans le service militaire en sachant que le sacrifice suprême de leur vie pouvait survenir dans l’exercice de leurs fonctions de protection des populations ?

La question est posée.

Observer une pause symbolique et pédagogique, pour que tout le monde revienne à la raison et sache que ce moment de choix démocratique qu’est l’élection présidentielle ne doit pas conduire à considérer la vie de son prochain, quand on ne partage pas ses opinions, comme quantité négligeable. Observer une pause pour rappeler les mesures de sécurité dans la conduite automobile et le nécessaire port du casque dans la conduite de deux-roues. Observer une pause pour faire redescendre la fièvre qui commence à s’emparer de cette présidentielle. Il incombe à Macky Sall, candidat sortant, de revêtir à nouveau son boubou de Président de la République pour encore quinze jours, afin d’appeler tous les candidats à une trêve symbolique pour repartir du bon pied. D’autant que c’est son cortège qui a été le théâtre de la mort de 4 gendarmes. Sinon, les 4 autres candidats peuvent tout aussi bien assumer cette responsabilité d’un deuil national pour nos morts, tombés au champs d’honneur de la démocratie.

 

Damel Mor Macoumba Seck

Tract @2019

Pankk ! Mimi Touré met du sable dans le couscous Wade-Sonko

Voici la déclaration très « pankk »de Mimi Touré, suite à la rencontre entre Abdoulaye Wade et Ousmane Sonko. la coordonnatrice du directoire de campagne du candidat sortant habille le patron de Pastef jusqu’au prochain hivernage :

« Celui qui s’est auto-défini comme candidat anti-système a fini de convaincre qu’il ne fait que dans la phraséologie. Il revêt tous les oripeaux de la politique politicienne qu’il dit pourfendre. Il s’est spécialisé dans les fakenews et la dernière sur les 94 milliards lui aura été fatale. Sommé par ses collègues députés de venir s’expliquer à l’hémicycle, il s’est tout simplement débiné. Il lui aurait aussi fallu s’expliquer sur ses demandes de commissions sulfureuses entendu dans l’explosif enregistrement audio. Fabuler, fabuler, il en restera toujours quelque chose, telle est sa méthode politique. N’étant pas à une incohérence près, voilà Sonko courtisant le Président Abdoulaye Wade dont le régime a été pontué d’innombrables scandales de corruption dont la valise Ségura qui nous a tous mis la honte nationale. Sonko qui se dit le chantre de la lutte contre la corruption semble avoir oublié tous ces scandales pourvu qu’il soutire un soutien de Abdoulaye Wade, Grand-père de la Politique politicienne sénégalaise.
Sonko ne fait pas la politique autrement, ses principes sont à géométrie variable. Que Sonko arrête donc de bassiner les sénégalais avec ses leçons de morale qu’il est le premier à fouler du pied. « 

Abdoulaye Thiam (Sud Quotidien) : « Pour Abdoulaye Wade, c’est son fils ou l’apocalypse »

Abdoulaye Thiam, éditorialiste à Sud Quotiden, publie une tribune intitulée « Objection, Maître! », où il couche le Président Abdoulaye Wade sur le divan. La voici:

«Brûlez vos cartes d’électeur !» C’est la consigne que Me Abdoulaye Wade a donnée aux militants et autres sympathisants du Parti démocratique sénégalais (Pds), mais au-delà, à la jeunesse sénégalaise pour dit-il, «empêcher la tenue de l’élection présidentielle» dont le premier tour est prévu le 24 février prochain.

N’ayons pas peur des mots. Il ne s’agit ni plus, ni moins que d’une déclaration à l’insurrection d’un homme politique qui a complètement perdu la tête depuis l’incarcération de son fils, Karim Meïssa Wade. D’ailleurs, son seul et unique combat politique se résume à la promotion de ce dernier vers la station présidentielle.

La psychologue-clinicienne, Dr Yaye Fatou Diagne, avait déclaré, à juste raison, dans les colonnes de Sud Quotidien (voir édition du 13 septembre 2018) que : «Me Wade cherche à faire de la vie de Karim Wade une rectification de sa propre vie».

Une volonté clairement exprimée dans les différentes modifications de notre charte fondamentale, jusqu’à l’introduction d’un ticket avec un colistier pour valider la dévolution dynastique du pouvoir, tuée heureusement dans l’œuf par le peuple, un jour du 23 juin 2011. La volonté de Wade de briguer un 3ème mandat avait emporté la vie d’une dizaine de jeunes Sénégalais. À l’époque, les magistrats qu’il vilipende aujourd’hui avaient fait correctement leur boulot. Ils avaient pourtant validé une candidature contestée par une grande majorité du peuple et l’histoire le retiendra.

Me Wade n’est pas candidat aujourd’hui, son parti non plus n’a pas de candidat, mais il veut brûler le pays, parce qu’avec Wade, les choses sont toutes simples : «c’est mon fils, sinon c’est l’apocalypse !».

Avec tout le respect que nous lui devons, pour son rang d’ancien Président de la République, désormais grassement payé avec l’argent du contribuable, véritable combattant pour la démocratie et la liberté d’expression, convenons-en tous, que cette fois, le Maitre est passé à côté de la plaquette en demandant aux Sénégalais de faire preuve d’incivisme inouï en brûlant leur propre carte d’électeur et par conséquent, leur carte d’identité nationale. Diantre !

Quand est-ce que Wade arrêtera de se prendre pour le nombril du monde ? Quand est-ce que le pape du Sopi qui a fait rêver une bonne partie de la jeunesse de notre pays, comprendra-t-il que la souveraineté appartient au peuple qui l’exerce par la voie de ses représentants (députés) ou par voie référendaire. Et Karim Wade ne deviendra président de la République que quand ce vaillant peuple l’aura décidé. Comme il a eu à le faire avec brio pour lui, le 19 mars 2000, avant de lui renouveler le bail en 2007. Ce peuple lui a aussi dit stop, le 25 mars 2012, pour porter Macky Sall à la Magistrature suprême. Le 24 février, il décidera qui va présider à ses destinées pendant les cinq prochaines années. Et ce sera entre Ousmane Sonko, El Hadji Sall, Macky Sall, Idrissa Seck et Madické Niang. Point !

Abdoulaye THIAM
(Sud Quotidien)

Soubhanallah! – Mohamed Dia, « consultant bancaire », qualifie Macky Sall de « dieu sénégalais »

Mohamed Dia, qui se présente comme un « consultant bancaire », n’y pas de main morte quand il s’agit du candidat sortant Macky Sall. Il titre sa contribution reçue à Tract :

« Janus, le dieu romain aux deux têtes, Macky Sall, le dieu sénégalais aux deux facettes. »

Nous vous en livrons ici le texte in extenso, pour les croyants et non-croyants en cette nouvelle divinité qui s’appelle Macky Sall :

« Si Janus est le dieu romain des commencements et des fins, Macky Sall est le dieu sénégalais qui a deux facettes au Sénégal. Durant la seconde alternance politique du Sénégal, Macky Sall devient le président le mieux élu de l’histoire du Sénégal. Il est à la tête de notre nation depuis sept ans et malgré qu’il n’y ait pas de sondage officiel, nous sentons que la population est divisée envers sa manière de gouverner. Peu importe le nombre de citoyens en désaccord avec sa politique, cela ne le contraint pas à la démission et c’est la raison pour laquelle il est en pleine campagne pour se faire réélire.
Le Macky des uns
Le Sénégal est un pays où le taux d’analphabétisation atteint 56 % et selon l’ANSD, plus de la moitié des personnes vivant au Sénégal résident milieu rural (53,5 %). Le président Sall a initié le PSE en 2014 pour favoriser le développement économique du Sénégal. Il a fait une longue marche auparavant et a sillonné tous les coins et recoins du Sénégal pour juger tout seul ce que la population rurale vivait et il a évoqué deux exemples dans son livre qui l’ont marqué durant cette longue marche. C’est ainsi qu’il mettra en place des programmes sociaux pour alléger la souffrance de la population rurale. Ainsi, apparaîtront des programmes comme les bourses familiales, le PUDC, le PUMA et le programme de modernisation des villes plus connu sous Promovilles. Avec ces programmes, il a permis de désenclaver les zones les plus reculées du Sénégal. Il y a eu aussi l’électrification de plusieurs villages et l’accès à l’eau potable. Plusieurs routes et pistes ont vu le jour sous le président Sall et cela a permis le désenclavement de certaines localités pour un meilleur déplacement des personnes et des biens. Le PUDC a tellement été un succès que d’autres pays Africains ont copié le modèle. Dans le milieu rural, plus de 60 % vivent dans la pauvreté qui est un phénomène multidimensionnel difficile à cerner. Le président Sall a mis en place les bourses familiales qui ont pour objectif principal de combattre « la vulnérabilité et l’exclusion sociale des familles à travers une protection sociale intégrée en vue de favoriser leur accès aux transferts sociaux et de renforcer, entre autres, leurs capacités éducatives, productives et techniques. » Cette population est composée principalement d’agriculteurs et d’éleveurs. Les familles sont incapables d’assurer les trois repas de manière régulière à cause du manque de moyens et à l’impossibilité d’accéder aux crédits bancaires. C’est ainsi que le président a décidé de mettre en place ces bourses familiales pour permettre à plus de 300 000 ménages de recevoir annuellement 100 000 F CFA. Certains diront que c’est des miettes certes, mais pour les ménages qui le reçoivent, cela voudra dire assurer le troisième repas pendant quelques jours. Et la couverture maladie universelle ? Une initiative saluée par les récipiendaires qui ne sauraient pas à quel saint se vouer sans cette CMU. Avec une population qui double chaque 25 ans, il est important d’anticiper cela et c’est pourquoi les infrastructures routières ont été construites et l’assainissement des villes en cours pour mieux se préparer. Il y a eu beaucoup de programmes mis en place pour réduire les inégalités sociales et combattre la pauvreté dans les zones les plus reculées du Sénégal. Cette population, ne demandant pas la lune, reste satisfaite par rapport aux réalisations du président Sall. Ne dit-on pas qu’on ne jette pas le poisson qu’on a dans la main pour prendre celui qu’on a sous le pied ? Pensez-vous qu’avec cela, cette population tournera le dos au président Sall ?
Le Macky des autres
Le Sénégal est un pays où un président ne se fait réélire que sur la base de bilan infrastructurel et non un bilan économique. Nous avons eu des présidents, mais nous n’avons toujours pas eu un leader qui veuille plus développer le Sénégal que se faire réélire. Nous avons des présidents qui parlent de taux de croissance à longueur de journée. Un taux de croissance qui est proportionnelle à la pauvreté et la souffrance de la population. Il y a le Macky des uns, mais il y a aussi le Macky des autres. Ceux qui croient que le Sénégal peut se développer dans moins d’un demi-siècle et qu’il faut commencer le travail dès à présent. On dit souvent que l’Afrique est riche, mais les Africains sont pauvres. Il faut un leader qui n’ait pas peur de s’imposer et de demander aux entreprises étrangères implantées au Sénégal de transformer leur produit au Sénégal pour créer des emplois durables. Dans le code minier, il y a des redevances versées à l’Etat et aux collectivités, mais prenez l’exemple de la région de Kédougou et dites-moi si ces redevances sont arrivées à destination. Cette population qui est pauvre, qui ne mange pas à sa faim, qui ne se soigne pas bien quand elle est malade, surtout avec la pollution de l’environnement dans lequel cette population locale vit. Avec plus de la moitié de la population vivant en milieu rural, la plupart vit d’agriculture. Le Sénégal avec sa monoculture arachidière a vu sa production chuter d’un million de tonnes à 800 000 à cause de la grande sècheresse qui a sévit dans notre pays dans les années 60/70. Le Sénégal ayant eu cet antécédent, devrait-il toujours dépendre de la pluie pour développer son secteur agricole. Il y a une insécurité alimentaire au Sénégal et ce manque de vision qui empêche ce secteur agricole de se développer est un frein depuis des décennies. L’autre problème que le Macky des autres a est d’avoir des dirigeants qui se servent au lieu de servir le peuple. Au Sénégal, on voit des politiciens qui deviennent milliardaires. Tant que nous ne mettons pas en place des institutions fortes, nous ne devons pas aspirer au développement. Avec les ressources naturelles dont nous disposons, nous devons créer des partenariats gagnant-gagnant. Il y a certaines compagnies qui doivent être du domaine de l’Etat, il faut les identifier et les nationaliser. Il ne faut pas avoir peur de dire non à ces organismes comme la banque mondiale et le FMI, car ils nous « exploitent » avec des taux d’intérêt abusifs. Il est temps de diversifier les partenaires et d’essayer une coopération Sud-Sud pour allonger la liste de nos partenaires économiques. Le Macky des autres s’indigne, car le gouvernement du Sénégal s’endette mal pour ainsi mal allouées ces ressources. Il est temps de savoir que le Sénégal peut se développer, mais que le travail doit commencer dès à présent. Le président Sankara disait que « la maladie ne se guérit point en prononçant le nom du médicament, mais en prenant le médicament. »
Doit-on toujours se lamenter en disant que l’esclavage, le colonialisme et le néo-colonialisme est le résultat de notre sous-développement ? Lequel est plus important entre le nombre de fois qu’on tombe et le nombre de fois qu’on se relève ? Le Macky des uns est cette population qui souffre et qui a besoin de poisson chaque jour et qui n’a pas le temps d’apprendre à pêcher. Le Macky des autres et cette population, qui veuille que malgré les subventions octroyées à la population, que les dirigeants prennent la voie du développement. On dit souvent que « le patriotisme est votre conviction que ce pays est supérieur à tous les autres, parce que vous y êtes né. » « 
Mohamed Dia, Consultant bancaire

Cheikh Bamba Diéye : « Macky Sall est un Président menteur »

« Nous sommes tous des Sénégalais et avons contribué en 2012 à l’élection de Macky Sall pour une meilleure gouvernance des ressources du pays. A l’époque, Macky Sall exprimait en des termes clairs les préoccupations des Sénégalais. Il parlait de gestion sobre et vertueuse et nous adhérions à ce discours. Il disait encore la patrie avant le parti. La traque des biens mal acquis était également un slogan en vogue.  Sept ans après, les Sénégalais se rendent compte que la gestion du président sortant n’est ni sobre, ni vertueuse. On a perdu notre temps pendant sept ans au cours desquels les attentes des citoyens ont été déçues », c’est le tableau sans concession que Cheikh Bamba Dièye, invité à une émission TV hier samedi 9 février, a dressé de la gestion du régime Sall sortant.

« Nous sommes entre nous, en tant qu’acteurs politiques et devons nous dire certaines vérités. Force est de reconnaitre qu’il y a une faillite de l’action politique. Depuis 1960, toutes les politiques publiques pour installer le pays sur les rampes du développement se sont soldées par des échecs, c’est pourquoi je milite pour une opération de salut national », a poursuivi cet allié de Khalifa Sall, qui vient de rejoindre avec lui la coalition Idy2019

Dièye, après avoir passé en revue les scandales ayant éclaboussé le « Saltennat » de Macky, a déclaré : « Il nous faut un homme droit qui va respecter ses engagements. Nous souffrons d’avoir porté à la tête du pays un dirigeant qui ment ».

L’Ivoirien d’origine sénégalaise Tidjane Thiam bientôt patron du FMI ?

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Le Crédit Suisse, c’est ma fin de carrière de PDG. Je suis dans ma dixième année de PDG et je ne pense pas l’être une troisième fois ! J’ai 56 ans (…) », a indiqué en début février Tidiane Thiam. Il y est sur le départ, entretenant des relations « froides mais professionnelles » avec le président du conseil d’administration de la banque, Urs Rohner.

Quid de son avenir ? Selon des informations insistantes, après presque dix ans dans le top management des plus grandes entreprises financières mondiales, le banquier franco-ivoirien d’origine sénégalaise est pressenti succéder à la Française Christine Lagarde à la tête du Fonds Monétaire International.

Ce qui mettrait fin à toutes les rumeurs sur ses intentions de briguer la présidence de la république ivoirienne en 2020, comme l’intéréssé l’a un temps caressé, selon des informations de source sûre obtenues par Tract.sn.

A cet égard, son ami, le banquier franco-béninois et éphémère Premier ministre du Bénin, Lionel Zinsou, tranche la question : « Le FMI lui conviendrait mieux que la politique. Tidjane représente probablement la plus grande réussite de la diaspora africaine en Europe. Il a tout à fait le calibre pour diriger n’importe quelle grande institution financière désormais », estime l’ex candidat à la présidentielle Béninoise de février 2016.

Le petit-neveu d’Houphouët Boigny, Tidiane Thiam, sera donc bientôt président. Mais pas de la Côte d’Ivoire.

Tract.sn 2019

« Abdoulaye Wade, Pyromane ? Décryptage d’Une Stratégie de la Tension » ( Par Ousseynou Nar Gueye)

Mag Buur La ! Depuis le siège du PDS, où il a tenu meeting hier en soirée, Abdoulaye Wade a donc annoncé la couleur pour les jours qui s’en viennent, couleur qui est bleue de chauffe. Celle que prend l’acier quand il est chauffé à blanc. Dans une circonlocution d’avocat qu’il reste, il a d’abord appelé les policiers à éviter de faire preuve de violence sur les futurs manifestants. Debout sur le parvis de la permanence PDS Oumar Lamine Badji de la VDN, l’insubmersible Pape du Sopi a tout de suite passé la quatrième vitesse et soulevé la foule nombreuse en appelant ses partisans exaltés à « répondre aux coups  et ne pas fuir face aux grenades lacrymogènes ». Dans la foulée, il les exhorte derechef à brûler leurs cartes d’électeur, « instruments de fraude du régime Sall ».

« Vos cartes d’électeur c’est de la fraude il faut les brûler et éviter de les utiliser.  Brûlez celles de vos familles. Si vous voulez qu’on reconstruise le Sénégal respectez mes consignes (…) Les listes électorales qui se trouvent au niveau des bureaux de vote aussi c’est de la fraude. A partir de samedi, rendez vous dans les bureaux, où il y aura les bulletins de vote. Sortez ces bulletins brûlez les afin qu’on organise d’autres élections. », a ponctué Wade, s’en prenant au matériel électoral.

Cette stratégie de la tension maximale, on ne pouvait en attendre moins de Wade père. Le Gorgui de Kébémer l’a expérimenté tout au long de ses 50 ans de vie politique : en face d’un adversaire qui dispose des moyens de l’État ou d’une meilleure position de négociation, il faut essaimer des mines explosives anti-personnelles qui obligent tout le monde à marcher sur le terrain avec circonspection. C’est ce à quoi Wade s’est attellé hier. « Maintenant, on peut discuter d’homme à homme » semble-t-il dire en son for intérieur. De ce point de vue, il n’est pas étonnant que le seul des 4 candidats de l’opposition à la présidentielle qu’il ait cité hier soit Ousmane Sonko. Il pense et croit savoir que le leader de Pastef, qui n’aura jamais été à court de déclarations incendiaires ces derniers mois, est assez tête brûlée pour le rejoindre dans la stratégie du boycott actif, à travers le sabotage des lieux de votes. Mais l’intérêt objectif de Sonko ne se trouve pas là, mais plutôt d’aller jusqu’à l’élection, où il est parti pour faire un score honorable, tel que Cabral Libii l’a fait au Cameroun, en tant que candidat des jeunes révoltés et de diasporiques énervés.

Dans quelques jours, si la mayonnaise ne prend pas, et parce que la mayonnaise ne prendra pas, Abdoulaye Wade devra donc se résoudre à une tactique électorale plus réaliste. Qui est l’aboutissement de toute stratégie incendiaire : s’asseoir à la table des négociations, avec ceux des candidats susceptibles de le représenter dignement dans ce combat pour une troisième alternance face à Macky Sall. A cet égard, les deux qui tiennent la corde pour obtenir une consigne de vote claire en leur faveur de la part d’Abdoulaye Wade sont Idrissa Seck de la coalition « Idy2019 » et Ousmane Sonko de la coalition « Sonko Président ». Avec un avantage aux points pour Idrissa Seck. Pour que donc cesse l’éruption du volcan Wade, il faudra tout de même que nos régulateurs sociaux que sont les grandes figures confrériques y mettent du leur pour le ramener à la raison (à la maison?) et lui mettent du baume au coeur. Abdoulaye Wade ne demande que cela, d’ailleurs. Qu’on lui force la main, avec tact et sans bafouer son honneur.

Revenu de son ire jupitérienne, Abdoulaye Wade devra alors choisir d’appeler à voter pour la sagesse, la synthèse des attentes populaires et l’offre d’espérance adossée aux expériences (Idrissa Seck) plutôt que pour l’aventure politico-économique, le dynamitage des institutions et les convictions nourries par la frustration (Ousmane Sonko).

Les Sénégalais qui ne sont incendiaires que dans leurs propos et jamais dans leurs actes (à part quelque pauvre femme aveuglée par la jalousie aux Maristes) en sauront gré au patriarche Abdoulaye Wade, de les avoir accompagnés sur le chemin qu’ils connaissent le mieux pour régler les contradictions explosives entre hommes politiques : le glissement calme de leur bulletin de vote dans l’urne.

Le seul pari qui doit être gagné par Abdoulaye Wade, c’est de peser de tout son poids moral- qui est encore grand dans les couches populaires – pour qu’il y ait un taux de participation massif à cette présidentielle du 24 février 2019 .

Ousseynou Nar Gueye

Rallié ! Khalifa Sall, atout-coeur du beau jeu de cartes d’Idrissa Seck

Khalifa Sall a choisi de rallier le candidat Idrissa Seck. Dans une déclaration écrite, publiée ce vendredi soir, l’ex-maire de Dakar explique qu’il a décidé d’accepter « l’offre d’alliance » du candidat. Khalifa Sall, plus tôt dans la journée, a été fixé sur son sort par la cour de justice de la Cédéao, qui a rejeté ses demandes de mesures d’urgence pour participer au scrutin du 24 février. C’est un nouveau soutien de poids pour Idrissa Seck. Sinon le soutien décisif. Il suffit parfois d’un grain ajouté à la balance pour la faire pencher d’un côté. C’est ce que Idrissa Seck est en droit d’espérer de ce partenariat avec l’ex maire de Dakar. Khalifa Sall n’a été associé ni à la gestion du président Abdoulaye Wade, ni à celle de Macky Sall. Il a un pedigree virginal d’opposant depuis la perte du pouvoir par Abdou Diouf en 2000, ce qui ne l’a pas empêché de rafler la capitale contre les pouvoirs en place. Son incarcération controversée a fini d’en faire « LA » victime du système, ce qui est le type de figure politique dont le sort révolte les Sénégalais et qu’ils veulent venger dans les urnes à chaque élection. Idrissa Seck, lui même emprisonné en 2004, bénéficiera du capital -sympathie créé chez un très grand nombre d’électeurs par cette cette privation de liberté de son désormais allié Khalifa Sall.

Plus qu’un ralliement, c’est un « partenariat » qui a été scellé entre les deux hommes. Dans sa déclaration, Khalifa Sall évoque « un engagement commun de rupture et de refondation de la gouvernance ». Un engagement face à une « démocratie mise à mort ». Ce sont ses mots pour décrire le septennat du président Macky Sall, depuis toujours rendu responsable de son emprisonnement.

Cet accord était en cours de négociation depuis quelques jours. Tout part de la visite d’Idrissa Seck venu voir Khalifa Sall en prison. A la sortie, le 28 janvier, le candidat promet s’il est élu de venir « prendre » l’ancien maire de Dakar, de le libérer. « Khalifa Sall est un ami et un frère et une figure extrêmement importante du jeu politique sénégalais. La question transcende les idéologies, il y a un très fort désir de changement de la part des populations. Ce partenariat renforce la vague déjà montante pour une alternance le 24 février 2019 au Sénégal », déclare Idrissa Seck.

L’accord prévoit-il un poste pour Khalifa Sall en cas de victoire ? Ses proches précisent que c’est avant tout le projet et le programme du candidat Idrissa Seck qui a convaincu Khalifa Sall. Surprenant quand on sait que l’un est libéral et l’autre socialiste.

Pour Babacar Thioye Bâ, mandataire et proche de Khalifa Sall, le point d’entente c’est la réforme des institutions sénégalaises : « De ce point de vue, il y a une convergence totale entre le candidat Idrissa Seck et Khalifa Aboubacar Sall. Les précédents que nous avons eus avec Idriss Seck nous confortent que les engagements pris dans le cadre de cette alliance seront respectés. Et pour nous il est important que les Sénégalais retiennent que pour défaire le régime de Macky Sall, il faut faire le vote utile, le vote pour Idrissa Seck. »

Avec ce ralliement de plus, espère la coalition de l’ex-maire de Dakar, Idrissa Seck devient le principal opposant au président. Et un obstacle sérieux pour empêcher celui – ci d’accéder à un second mandat. L’imposante coalition qui a fini de se constituer autour d’Idy lui donne les moyens de cette ambition: parmi les leaders politiques et chefs de parti de la coalition Idy2019, celle-ci compte 3 anciens Premiers ministres dont lui-même ( Abdoul Mbaye, Hadjibou Soumaré), un ancien président de l’Assemblée nationale et du Sénat ( Pape Diop), plusieurs anciens ministres de premier plan ( Moustapha Guirassy, Malick Gakou, Mamadou Diop Decroix, Amsatou Sow Sidibé), des députés et anciens parlementaires au mandat marquant (Mamadou Lamine Diallo, Elène Tine), des jeunes loups de la politique disposant de base populaire ( Bougane Gueye, capitaine Diéye). Le tour de force réussi par Idrissa Seck est d’avoir convaincu l’électorat que toutes ces personnalités qui l’ont rejoint, après avoir été empêché de se présenter à la présidentielle par la controversée loi sur les parrainages, sont aujourd’hui « tous candidats ».  Il ne reste plus à Idy qu’à obtenir le soutien de la carte maîtresse de cette élection : le joker Abdoulaye Wade. Et cela est à sa portée.

Tract 2019

Démission : Soro va « à l’aventure de ses convictions; devenir Président en 2020 »

Comme attendu. Guillaume Soro a démissionné du poste de président de l’Assemblée nationale lors d’une session extraordinaire convoquée pour l’occasion, hier vendredi 8 février. L’ancien chef de la rébellion ivoirienne occupait ce poste depuis 2012. Alors qu’on lui prête à juste titre des ambitions présidentielles en 2020, cette démission consacre une longue déchirure avec Alassane Ouattara.

Dans les textes rien ne pouvait contraindre Guillaume Soro à « libérer le tabouret » comme l’y exhortaient depuis des mois nombre de cadres RHDP. Pour autant rester au perchoir aurait allumé une crise institutionnelle sans précédent entre l’exécutif et le législatif dont, dit-il, il ne voulait pas. Mais il a été mis au pied du mur en janvier par Alassane Ouattara le sommant d’adhérer au RHDP ou de quitter ses fonctions.

A la sortie de l’hémicycle vendredi, réaction du député Alpha Yaya Touré, partisan de Guillaume Soro : « Je suis triste pour ce à quoi nous venons d’assister. C’est dommage pour la démocratie ivoirienne. C’est un fait inédit. C’est la première fois que nous constatons la démission de l’Assemblée nationale sur ordre et instruction de l’exécutif, tant bien qu’il y ait séparation des pouvoirs dans notre pays. »

C’est une question de cohérence, estime pour sa part la députée RHDP Belmonde Dogo : « Sa démission n’est que consécutive à sa mise en retrait de la majorité représentative. Dans une Assemblée nationale, c’est la majorité qui a le perchoir. Dès l’instant que M. Guillaume Soro ne se reconnaît plus dans la majorité, il va de soi qu’il démissionne. La nation n’est pas en péril, il ne s’agit pas de sauver la paix, il s’agit d’être logique avec ce qu’on est et avec ce qu’on dit. »

Cette démission est une suite logique, normale. Guillaume Soro a été suffisamment explicite dans sa déclaration : il a dit qu’il ne partageait pas notre philosophie politique, notre projet politique. Il fallait en tirer les conséquences.

La fin d’une alliance

L’alliance politique formée par Alassane Ouattara et Guillaume Soro en 2000 a vécu. Devant les atermoiements de Guillaume Soro quant au RHDP ces derniers mois, Alassane Ouattara lui a demandé de clarifier sa position. C’est ce qui a abouti à cette démission. « J’ai eu le privilège de plusieurs audiences avec le président de la République, notamment les 5 janvier et 24 janvier. Il a été question de mon engagement politique et de mon positionnement idéologique vis-à-vis du RHDP. Oui, j’ai choisi de ne pas m’engager au sein du RHDP unifié », a-t-il déclaré.

C’est la fin solennelle d’une alliance politique de près de vingt ans. Tout au long de son discours le désormais ex-président de l’Assemblée aura jeté des cailloux dans le jardin du chef de l’Etat pour laisser penser qu’il démissionne contraint par l’exécutif, mais animé par un sens plus grand des responsabilités et de l’unité de la Cote d’Ivoire, son maintien en poste créant nécessairement une crise institutionnelle grave. « Refuser de démissionner conduirait immanquablement à la crise institutionnelle déstabilisante avec le cortège de dommages pour la nation. L’on ne peut risquer de mettre en péril la paix fragile acquise après tant de souffrances de nos concitoyens. »

Soro se pose au-dessus de la mêlée

Guillaume Soro a déclaré qu’il continuerait à travailler pour une Côte d’Ivoire qui « repose sur l’Etat de droit et des bases démocratiques fiables », sous-entendu : pas comme aujourd’hui. Il a rendu hommage à l’un de ses proches, le député Alain Lobognon, condamné à un an de prison pour un tweet, au terme d’un procès rocambolesque. Autant de critiques à peine voilées du régime de son ex-allié, dorénavant adversaire déclaré.

Invoquant le « jugement de l’Histoire », Guillaume Soro, vingt-cinq ans de politique, s’est aussi posé en homme neuf et entier : « Je demeure serein tout en quittant mon poste pour l’aventure de mes convictions. » En somme, le simple député de Ferké se place au-dessus de la mêlée, comme un chef d’Etat potentiel, ou du moins un présidentiable. Ne reste plus qu’à compter ses troupes et sortir du bois, en vue – peut-être – de 2020.

Abdoulaye Wade à son QG hier : « Brûlez les cartes d’électeur et le matériel électoral ! »

Depuis le siège du PDS hier, où il a tenu meeting en soirée, Abdoulaye Wade a annoncé la couleur, qui est bleue de chauffe. Il est vrai qu’il a d’abord appelé, dans ce premier discours tenu à la permanence Oumar Lamine Badji, les policiers à éviter la violence. Cependant, le Pape éternel du Sopi a tout de suite embrayé pour dire à ses partisans de « répondre aux coups  et ne pas fuir face aux grenades lacrymogènes ». Puis, Me Abdoulaye Wade a demandé à ses partisans de brûler leurs cartes d’électeur. Car pour lui, elle sont fabriquées par le régime actuel pour installer la fraude durant le scrutin présidentiel.

« Vos cartes d’électeur c’est de la fraude il faut les brûler et éviter de les utiliser.  Brûlez celles de vos familles. Si vous voulez qu’on reconstruise le Sénégal respectez mes consignes (…) Les listes électorales qui se trouvent au niveau des bureaux de vote aussi c’est de la fraude. A partir de samedi, rendez vous dans les bureaux, où il y aura les bulletins de vote. Sortez ces bulletins brûlez les afin qu’on organise d’autres élections. », a déclaré Me Wade.

Podcast « CONFLUENCES »- Écoutez le ministre de la Communication de la présidence El Hadj Kassé : défense et illustration du « Salltennat » de Macky

Émission présentée par Elgas et sa bande : Mbougar Sarr, Aminata Thior et Lynx.

Écoutez dans le podcast ci-dessous le ministre de la Communication du Palais El Hadj Hamidou Kassé défendre le « Salltennat ».

Autre rubrique: idole à guillotiner, avec Aïssata Tall Sall sur le pilori.

Vous pouvez écouter l’émission 2 du Hors Série avec E.H. Kassé sur :

 

🎧 buzzsprout : https://t.co/BCpzshZRKl

https://www.buzzsprout.com/254243/945585-confluences-hors-serie-2

Abdoulaye Wade évoque Sonko. Va -t-il le soutenir?

Abdoulaye Wade semble convaincu qu’un désistement de Sonko pourrait remetre en question la tenue de la présidentielle. En tout cas, il demande au candidat de Pastef de ne pas aller à l’élection présidentielle. «J’estime que Sonko, c’est un bon Sénégalais. L’Assemblée nationale est en train de mener une enquête pour l’accuser. Donc, il n’a pas intérêt à aller à l’élection», a indiqué Me Wade dont le parti a décidé de s’opposer à la tenue de l’élection. Dans le cas où cette élection se tiendrait quand même, cette évocation du nom de Sonko préfigure-t-il une consigne de vote de Wade père en sa faveur? Les deux hommes se sont souvent parlés au téléphone ces derniers mois.

Me Abdoulaye Wade enfonce le clou en déclarant que «Macky Sall doit quitter ce pays». Pour lui, l’actuel chef de l’Etat «doit rencontrer l’opposition et élaborer un nouveau code électoral et s’il sort par la grande porte, il ne sera pas emprisonné, mais il devra restituer tout l’argent volé».

TRIBUNE – Dynamique de victoire : Idrissa Seck, pari réussi d’une rebipolarisation de l’offre politique (par Ousseynou Nar Gueye)

Le 21 novembre dernier, à exactement trois mois et trois jours de l’élection présidentielle, mon ami et frère l’écrivain, journaliste et docteur en sociologie Elgas avec qui j’ai le plaisir de partager,  entre autres joies de l’amitié, les colonnes de Tract.sn, publiait « Idy, graine sans fleur ». Cet instantané de sa chatoyante rubrique hebdomadaire « Inventaire des Idoles » n’avait rien d’un chromo hagiographique : il y étrillait le président du parti Rewmi, assimilé grosso modo à un homme politique doté d’un trop plein de talents qu’il avait tous gaspillés ou dont il n’avait rien fait, en même temps qu’Elgas avouait l’avoir tant aimé jadis. Ma présente tribune est, en quelque sorte, un répons au « cantique pour une mort politique » entonné par Elgas, il y a plus de deux mois ici.

C’est surtout le lieu, en ce qui me concerne, de donner les trois raisons pour lesquelles il nous faut majoritairement voter Idrissa Seck, le 24 février prochain. Tout d’abord, qu’il soit réitéré ici qu’en tant que militant politique, en ma qualité de secrétaire national du parti S.U.D en charge de la Communication, des Questions éducatives et de la Coopération africaine, mon soutien total va à Idrissa Seck. Je souhaite qu’il soit élu Président de la République dans deux semaines et quelques jours. Au delà du choix de raison qu’impose la discipline de parti, S .U.D ayant rejoint la coalition Idy 2019, c’est aussi un choix de cœur. Ce double choix de raison et de cœur, j’aimerai et je travaillerai à le voir partagé par le plus grand nombre de Sénégalais. Idrissa Seck a pris le chemin qui sied pour les convaincre d’y adhérer. Nous l’accompagnerons sur ce chemin. Nous appelons à voter Idrissa Seck pour trois raisons fondamentales.

La première grande raison de voter  Idrissa Seck, c’est tout d’abord, parce qu’il a réussi le pari difficile et le tour de force de rebipolariser le champ politique sénégalais. L’action politique ne peut être efficace que quand les offres politiques sont rassemblées en 2 ou trois alternatives proposées au citoyen(ne)s. En deux grands camps donc. Avec d’un côté la minorité présidentielle Benno Bokk Yaakar (49% des votes aux législatives) et d’un autre côté la grande coalition Idy 2019. Ce sont les deux forces principales de cette élection. Car, à ces deux grands pôles se sont ralliés beaucoup d’hommes et de femmes politiques d’envergure, notamment en ce qui concerne les « enfants d’Abdoulaye Wade ». C’est-à-dire toute la génération qui aura été aux responsabilités politiques depuis la première alternance de 2000, ce qui les rend légitimes à êtres aux premières loges du combat politique actuel. Dans la bataille, qui aura duré une décennie, afin de décider qui aura le leadership de reprendre le flambeau de « premier opposant » apparemment encore tenue par la respectable main nonagénaire d’Abdoulaye Wade, Idrissa Seck, pour être le premier à être sorti du PDS afin de créer son parti, récolte la prime du premier entrant dans l’arène et est désormais paré de la légitimité de chef de l’opposition, en ayant rallié à sa coalition tous ceux qui avaient suivi ses pas en quittant le PDS. Abdoulaye Wade, qui joue son baroud d’honneur en rentrant à Dakar ce jeudi 7 février, avec à la clé la promesse d’une marche qui s’annonce couleur « bleue de chauffe », n’est plus le chef du jadis premier parti d’opposition qu’est le PDS et dont il a voulu faire l’héritage de son fils Karim Wade. Les partis ne gagnent plus seuls et ne gouvernent pas seuls en cas de victoire : la formule de coalition est ce qui est le plus démocratique dans un pays de diversités et d’équilibres à respecter. Pape Diop (ex président du Sénat et de l’Assemblée nationale, président de Bokk Giss Giss), Hadjibou Soumaré ( ex Premier ministre et président de la Commission de l’Uemoa, président de Démocratie et République ), Moustapha Guirassy qui fut ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, président du parti S.UD ; Abdoul Mbaye qui a été le premier Premier ministre du Sénégal sous le magistère du candidat sortant Macky Sall, président de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail; Malick Gakou qui fut ministre du commerce et président du Grand Parti, mais aussi Mamadou Diop Decroix, Amsatou Sow Sidibé, Bougane Gueye, Elène Tine : tous ces acteurs politiques qui ont pris leurs responsabilités devant l’histoire afin d’intégrer la plus grande coalition d’opposition jamais vue à une élection présidentielle sénégalaise, nous conforte dans la conviction que les Sénégalais sauront voir qu’Idrissa Seck a fait l’essentiel et  qu’il a à cœur l’essentiel. Parce qu’il a su faire la synthèse de ce qui nous rassemble : c’est-à-dire le combat de tous les républicains patriotes pour le redressement du Sénégal. Parce qu’un autre Sénégal est possible et souhaitable. A Maître Abdoulaye Wade, nous disons que tous ces hommes et femmes politiques qui ont cheminé à ses côtés, été ses compagnons de route, se sont réalisé comme acteurs politiques de premier plan grâce à lui ou en s’opposant a lui, ne peuvent pas avoir collectivement tort. Aussi, nous appelons Abdoulaye Wade a donner une consigne de vote en faveur d’Idrissa Seck, qui saura mettre un terme à l’État de revanche et de guerre des tranchées dans lequel nous a installé le régime Sall. Et mettre résolument le pays au travail. C’est le devoir d’Abdoulaye Wade. C’est la garantie de sa sortie de la scène politique par la grande porte.

La deuxième grande raison pour laquelle nous appelons nos compatriotes à élire Idrissa Seck le 24 février prochain comme Président de tous les Sénégalais, c’est qu’il a choisi de faire campagne sur l’espérance et l’adhésion, et non sur le rejet et l’exacerbation des frayeurs : sa coalition, c’est un Sénégal gagnant. Un Sénégal gagnant, c’est cela le Sénégal de tous et pour tous. C’est cela le Sénégal qui rassure. Nous aurons l’occasion de promouvoir dans les détails son programme, durant les deux semaines et quelques jours qui nous restent. Idrissa Seck ne fait pas campagne sur la colère (même s’il en faut un peu, devant le spectacle de ce Sénégal des inégalités béantes), ni sur l’esprit de revanche, encore moins sur la division des Sénégalais. Nous appelons donc également Karim Wade et Khalifa Sall, grandes victimes de ces politiques de division des Sénégalais qui ont prévalu toutes ces années, à appeler à voter en faveur d’Idrissa Seck

Le programme ? Il est en relation avec la troisième raison fondamentale pour laquelle nous appelons nos compatriotes à voter pour Idrissa Seck. Parce que dans son élaboration, ce programme a été bâti sur l’écoute attentive des Sénégalais, à la rencontre desquels il est allé pendant plus de trois ans. Cette démarche est la preuve d’une grande humilité d’Idrissa Seck et du haut degré de sagesse qu’il a atteint, le témoignage qu’il s’est mis exclusivement au service des attentes des Sénégalais et qu’il ne veut les diriger que pour les servir, après toutes les épreuves endurées et toutes les accusations dont il a dû se justifier. Après, osons le dire, les déconvenues politiques survenues dans le passé. C’est pourquoi nous sommes assuré et rassuré que le lien de confiance est entièrement restauré entre Idrissa Seck et le peuple sénégalais. Le résultat des urnes, le 24 février prochain, devrait nous en donner la confirmation. « Idy, graine sans fleur  » ? Non, trois fois non. Comme le petit plant d’arachide, l’immense baobab aussi nait d’une toute petite graine. La seule chose, c’est que le baobab met du temps à pousser, pour devenir le plus grand arbre de la savane.

Ousseynou Nar Gueye

Secrétaire national à la Communication, aux Questions Educatives et à la Coopération africaine de S.U.D

Coalition Idy 2019

Kosmos Energy (pétrole) : La Sénégalaise Khady Dior Ndiaye promue DG

la Sénégalaise Khady D. Ndiaye est promue vice-présidente, directrice générale de Kosmos Energy pour la Côte d’Ivoire. L’annonce est faite par cette société attributaire de blocs de pétrole et de gaz au Sénégal. Dans ses nouvelles fonctions, elle dirigera Kosmos Energy en Côte d’Ivoire, un pays où a été acquis, fin 2017, une participation dans cinq blocs offshore contigus couvrant environ 17 000 kilomètres carrés.

Diplômée de la School of Foreign Service de l’Université de Georgetown (Washington D.C.), Mme Khady D. Ndiaye est titulaire d’un Executive MBA de HEC Paris. Elle a passé 20 ans à Citibank Côte d’Ivoire où elle cumulait encore récemment le poste de Présidente directrice générale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre et celui de Directrice générale.

Présidentielle : Vers la crise de nerfs entre apéristes et socialistes dans le comité électoral Benno de Fann-Point E-Amitié ?

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Après une deuxième réunion qui a pu conduire difficilement à l’installation du comité électoral de la mouvance présidentielle Benno Bokk Yakaar dans la commune de Fann – Point E – Amitiés, force est de constater que c’est toujours l’impasse.

Les responsables socialistes de la commune ont décrié l’attitude des responsables de l’APR qui mettent tout en œuvre pour faire échouer la dynamique unitaire de la mouvance présidentielle.

Selon Eugène Babacar Niox, responsable PS de la commune : « On ne saurait pas mieux s’y prendre si on voulait saboter l’énorme travail accompli par les responsables au plus haut niveau de la mouvance présidentielle.  Sous l’impulsion du Président Macky Sall, la coalition BBY a réussi à réunir les responsables de tous les partis alliés autour d’un idéal commun : la réélection de leur candidat dès le 1er tour. Ils ont tous réussi à construire et à s’approprier un partenariat et un compagnonnage cohérents et véridiques qui devraient nous permettre d’atteindre cet objectif ».

« Il faudrait que cet exemple donné par les responsables au plus haut niveau puisse être suivi à la base. Dans notre commune qui est de sensibilité fortement socialiste, cela n’est pas le cas aujourd’hui et nous le regrettons fortement. Nos camarades socialistes prendront leurs responsabilités comme ils l’ont toujours fait. Nous nous retirerons purement et simplement de ce processus si nos alliés de l’APR ne changent pas d’attitude », poursuit-t-il.

Un autre responsable socialiste Cheikh Ben Cissé, quant à lui, accuse les responsables APR Abdou de volontairement tenter d’exclure les alliés du processus de mise place et de fonctionnement du comité électoral. « Nous ne battrons pas campagne dans ces conditions et nos militants seront informés de notre position. Les responsables de l’APR doivent comprendre que nous avons le même objectif : la réélection du Président Macky Sall au soir du 24 Février. Il ne faudrait pas commettre la même erreur que lors de l’élection législative où nous sommes partis en rangs dispersés toujours à cause du manque de considération pour les alliés de la part de ces responsables et nous avons vu le résultat : la coalition BBY a perdu dans notre commune ».

Même son de cloche pour Malick Diallo également responsable socialiste de la commune : « Nous dégageons toutes responsabilités sur le naufrage qui arrivera à la majorité présidentielle dans notre commune lors de l’élection du 24 Février et qui sera causé par la mésentente dans les rangs de la mouvance présidentielle du fait du mépris des responsables de l’APR à notre égard ».

Pour éviter une cassure de cette mouvance qui peut être préjudiciable au candidat sortant, Macky Sall, les responsables socialistes de la commune Fann – Point E – Amitiés appellent leurs alliés apéristes à la raison et à l’unité, « seul gage d’une réélection de leur candidat » au soir du 24 février.

Tract.sn n’a pas encore pu recueillir la version et la réaction de Karim Fofana, coordonnateur apéristes du comité électoral de la commune. Nous les publierons dès que nous parviendrons à le joindre.

A ÉCOUTER – Confluences : « Radioscopie du Sénégal avant les élections : enjeu d’un scrutin »

Invités : Barka Bâ  & Samba Dialimpa Badji

Sommaire :

  • Affaires judiciaires – parrainages : péril sur la démocratie ?
  • Décomposition/ recomposition de la scène politique
  • Fake news
  • Évaluation des libertés
  • Revue de presse internationale
  • Guillotine pour une idole : le Forum de Davos

 

 

Première diffusion : seneplus.com

Portrait : Yaroumata Diawo, électrice vers Ourossogui fâchée contre la classe politique

Dans un village à 100 km d’Ourossogui, qu’on atteint à travers des pistes cahoteuses. L’image est saisissante. C’est l’heure de la corvée d’eau. Au puits, Yaroumata Diawo et ses proches utilisent deux dromadaires pour remonter la jarre. A 25 ans, la jeune femme manque de tout.

« Nous, on a besoin d’écoles, on a besoin de routes qui passent par là, explique-t-elle. On a même besoin d’un poste de santé pour se soigner. Ici, on n’a rien du tout. Regardez vous-mêmes et faites le constat. »

Isolement total

Pas d’électricité, pas d’école et pas de téléphone. Dans ce village de huttes, l’isolement est total. « Quand on tombe malade, comme on n’a pas de réseau et rien du tout, on va essayer de prendre le cheval et aller dans le village d’à côté pour avoir le réseau et pouvoir appeler l’ambulance, explique Yaroumata Diawo. Si on ne peut pas, on continue. »

Yaroumata vit à 100 kilomètres de Tambacounda et à 100 kilomètres d’Ourossogui. Elle ira voter le 24 février car elle aspire, elle aussi, à une vie meilleure. « On est des Sénégalais, dit-elle. Mais ils nous ont complètement oubliés ! »

TIGO nomme DG un Sénégalais venu de Canal+ Gabon

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Le consortium Saga Africa Holdings Limited, qui a racheté Tigo Sénégal, n’a pas perdu de temps pour remplacer Mass Thiam, le directeur général qui a démissionné le 31 janvier dernier.

Pour le remplacer, Yérim Sow, Xavier Niel et Hassanein Hiridjee ont jeté leur dévolu sur un homme du sérail, Mamadou Mbengue, 49 ans, qui occupe, depuis octobre 2016, les fonctions de directeur général de la filiale du Groupe Canal+ au Gabon.

Auparavant, il a fait ses gammes chez l’opérateur téléphonique Orange où il a passé plus de 20 ans (Directeur Marketing & Communication d’Orange Cameroun, Directeur Marketing & Distribution d’Orange Centrafrique et Directeur du Technocentre Orange d’Abidjan).

Abdoulaye Wade : le Débarquement !

Wade père débarque donc aujourd’hui jeudi 7 février à Dakar, par l’aéroport de Diass. Il s’offrira ensuite un bain de foule – marche « bleue de chauffe », entre l’aéroport et le siège du PDS sur la VDN, en passant par Rufisque, Pikine, Guédiawaye et les Parcelles Assainies. Abdoulaye Wade ne manquera pas d’appeler les populations qui sortiront sur le passage de son convoi à empêcher la présidentielle, dont il exige le report.

C’est le vendredi 1er février, que le comité directeur du PDS, sous la signature de son coordonnateur Oumar Sarr, a diffusé un communiqué estampillé « Urgent », reçu par Tract.sn. Le PDS y informe que le Président Abdoulaye WADE, Secrétaire Général National du parti, arrivera de Paris, par vol spécial, ce jeudi 7 février 2019 à 15 heures, à l’aéroport International Blaise Diagne.

Toutefois, il est porté à la connaissance des populations que l’accueil ne se fera pas au niveau de l’aéroport.

En venant de Diass, le Président Wade passera notamment dans les villes de Rufisque, Pikine, Guédiawaye et s’arrêtera dans plusieurs communes de la ville de Dakar.

L’itinéraire et les heures de passage dans les différentes escales seront communiqués ultérieurement.

Toutefois, il n’est toujours pas fait état d’un retour de Wade fils. Karim Wade viendra, viendra-t-il pas ? Plus personne ne le sait, sauf l’intéressé.

A défaut du fils, nous aurons droit au père Wade, bien décidé, lui, à peser de tout son poids perturbateur sur cette campagne présidentielle. Si Abdoulaye Wade doit donner une consigne de vote en faveur d’un candidat (Idrissa Seck ou Ousmane Sonko), il ne le fera qu’à la veille de l’élection. La position officielle du PDS reste à ce jour « d’empêcher la tenue des élections par tous les moyens ». Ce qui nous semble toutefois, à Tract.sn, au-dessus de ses moyens. Tant les populations sénégalaises sont habituées à régler pacifiquement les contradictions paroxystiques des acteurs politiques par le simple moyen de leur bulletin de vote glissé dans l’urne.

Présidentielle : A quoi aspirent les électeurs de Matam?

Le candidat sortant Macky Sall était hier 6 février au soir, dans la ville de Matam, frontalière de la Mauritanie. Avec l’intention d’être réélu dès le premier tour le 24 février , il a mobilisé de grands moyens.

Au marché de Matam, ville sénégalaise frontalière de la Mauritanie, les couturiers sont les plus sollicités. Des rouleaux de tissu à l’effigie du candidat ont été livrés ce matin. Il faut donc tailler, coudre, les boubous, les robes, les fameuses « tailles basses ».

Le président Macky Sall a de nombreux supporters dans cette région, l’un de ses fiefs, mais il va encore devoir convaincre, notamment Ameth Fall, vendeur de tissu qui estime que les efforts pour limiter l’exode rural ne sont pas suffisants. « Toujours, ici, on voit des élèves qui sont diplômés, mais qui s’en vont et ne reviennent pas, déplore-t-il. Pour le moment, je n’ai pas encore vu un candidat qui me plaise. Mais je veux le changement, vraiment. Je ne me vois pas dans ce gouvernement ».

La ville de Matam qui est située à 10 kilomètres d’Ourossogui, a pu se développer ces dernières années grâce à la remise en service du réseau routier. Faciliter les échanges économiques et les déplacements grâce aux ponts et au bitume, voici l’un des thèmes centraux de la campagne électorale. En développant le réseau, en construisant des autoroutes, Macky Sall estime qu’il a fait progresser le pays. L’opposition, elle, pense que les travaux ne vont pas assez vite.

Gérant d’un hôtel à Ourossogui, Amat Sy sera lui ce soir présent au meeting du chef de l’Etat, car il estime que Macky Sall a permis de désenclaver sa commune. « Il fallait une très bonne route pour que l’argent puisse se développer, estime-t-il. Et là, actuellement, l’Etat est en train de trouver des moyens pour faire développer ces routes. On a de l’espoir quand même. Ça a commencé ».

« Pendant des années Ourossogui était complètement isolé, poursuit-il. On a un très bon président qui est bâtisseur. qui se soucie pas mal des problèmes des Sénégalais. Et là, actuellement, il fait tout son possible pour faire briller la ville ».

Hommage : l’avocat Mbaye-Jacques Ndiaye, ami de Youssou Ndour, décède à l’âge de 52 ans

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Youssou Ndour perd un ami, avec la disparition de l’avocat Mbaye Jacques-Ndiaye. Celui-ci ne ratait aucune de ses soirées au Sénégal, et également en France, depuis le temps où il était étudiant à l’Université de Villeneuve d’Ascq (région de Lille). Il a défendu également Youssou Ndour dans plusieurs dossiers judiciaires. Il a été l’un des juristes qui a accompagné le projet de candidature de Youssou Ndour à la Présidentielle de 2012.

C’était également un ami de Tract et nous avions pu lui parler il y a quelques mois, à la fin de l’hivernage dernier, alors qu’il se trouvait en déplacement en Italie. Il était également devenu un El Hadj, après son pélérinage à la Mecque. Me Mbaye-Jacques a été victime d’un malaise hier et a rendu l’âme à la clinique Medic’Kane de Dakar, sur la VDN. Il aurait eu 52 ans le 17 avril prochain. Homonyme du politicien feu Mbaye-Jacques Diop, l’avocat avait fini de s’illustrer au barreau de Dakar, où il a eu à plaider en tant qu’avocat de l’Etat sénégalais.

Le regard vif, il aimait la vie. Il aimait aussi ses semblables et avait créé le parti  l’Union pour le Progrès (UP), dont il était le président. Tract.sn lui rend hommage et a une pensée pieuse pour le défunt, en s’associant et en compatissant profondément à la douleur de sa famille et ses proches.

Sa levée de corps aura lieu aujourd’hui mercredi 6 février à 15 h, à l’hôpital Principal. Il sera inhumé au cimetière de Ouakam, quartier lébou de ses origines dans lequel se trouve établie sa maison paternelle.

ET DIT TÔT : Reçu à l’Intérieur, Mame Adama Gueye tient à s’incruster dans la photo-finish de la présidentielle

EDITO – L’avocat Mame Adama Gueye a pris la pose hier, assis sur un fauteuil du salon d’audience du ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye. Le premier désisté de la présidentielle de 2019 venait y dire de vive voix au patron des flics ce que la POSE, Plateforme Opérationnelle pour la Sécurisation des Élections, attend de cette élection présidentielle.

L’objet officiel de cette audience était « la sécurisation des élections ». Mais cette visite a tout l’air d’une reddition en rase campagne, sinon d’un coup d’épée dans l’eau. Car cela consiste bien a entériner que votre concurrent principal est également l’arbitre tout-puissant de la course qui vous oppose, et qu’il peut poser quelques poids de handicap sur votre cheval avant le top départ. Bien loin de l’épée de Damoclès que la POSE voulait tenir au-dessus du patron de la place Washington. En effet, la demande maximale du PDS, premier parti d’opposition, est le report de l’élection, qu’il veut « empêcher ». On ne sait encore par quels moyens, d’autant qu’Abdoulaye Wade a dit hier depuis Versailles que ces moyens de coercition seront « pacifiques ». Ce qui veut dire qu’ils seront inefficaces. La demande minimale du FRN était la nomination d’un ministre non-partisan à l’Intérieur. Le C25 continue d’ailleurs de le réclamer, ce qui ne saurait avoir lieu à trois semaines du scrutin. D’autant que les 4 candidats de l’opposition qualifiés par les parrainages ont entériné la validité de cette présidentielle, en acceptant de battre campagne depuis dimanche dernier 3 février.

Alors que vient faire Mame Adma Gueye dans cette photo-finish, où il continue de s’incruster, alors qu’il n’est ni candidat, ni arbitre ? Sauf à vouloir figurer sur la photo des marches du palais de l’avenue Senghor aux côtés du futur vainqueur de la présidentielle (Macky bis? Idrissa ? Sonko ? ), Mame Adama Gueye devrait plutôt s’atteler à parler à ses interlocuteurs naturels : les leaders de l’opposition. Pour les convaincre de mutualiser leurs moyens humains afin d’avoir des scrutateurs fiables dans chaque bureau de vote, le 24 février prochain.

Damel Mor Macoumba Seck – Tract 2019

Putschiste un jour, putschiste toujours ? Le Malgache Andry « TGV » débute sa présidence en légiférant par ordonnances

Le Parlement malgache a autorisé ce mardi 5 février le président Andry Rajoelina à légiférer par ordonnances pendant près de cinq mois. L’opposition dénonce une rupture de la séparation des pouvoirs.

C’est à l’unanimité – 52 voix – que les sénateurs malgaches ont voté le 5 février le projet de loi dont Andry Rajoelina avait tant besoin pour gouverner. L’Assemblée nationale avait déjà voté le même texte le 1er février avec 95 voix pour, 6 contre et une abstention.

« Jusqu’à l’entrée en fonction de la nouvelle Assemblée nationale, il est délégué au président de la République le pouvoir de légiférer par voie d’ordonnances pour la mise en oeuvre de son programme. » Andry Rajoelina jouit à présent d’un horizon législatif dégagé, grâce à cette victoire parlementaire.

Un échec, en revanche, l’aurait bloqué pendant des mois. Car le mandat des députés se terminait le 5 février, et les prochaines élections législatives ont été convoquées pour le 27 mai par le nouveau gouvernement. Aucune loi n’aurait ainsi pu être engendrée avant juillet. Un véritable souci pour le nouveau président surnommé TGV, qui entend « avancer à grande vitesse » pour réaliser son programme.

Objectifs du gouvernement fixés

Un programme qui s’identifie à la politique générale de l’État, présentée par le Premier ministre, Christian Ntsay, devant l’Assemblée le 4 février, et le Sénat, le lendemain, et déclinée en cinq axes : la gouvernance, l’économie, la sécurité, l’environnement et le social. Le chef du gouvernement a fixé des objectifs finaux tels que la tolérance zéro pour la corruption, le doublement de la production électrique ou encore davantage de moyens pour les forces de sécurité. Charge aux ministres de les traduire en objectifs intermédiaires et en résultats.

Ils pourront compter sur les ordonnances du président, qui devrait prendre une loi de finances rectificative et pourrait légiférer aussi sur le recouvrement des avoirs illicites, ainsi que sur la ratifications de prêts.

Une mise en oeuvre du programme qui a fait pencher le choix des parlementaires. « Nous avons surtout voté pour ne pas bloquer le fonctionnement de l’État et pour le peuple malgache », déclare à Jeune Afrique la député Masy Goulamaly Marie Jeanne d’Arc. D’autres collègues au sein de l’Assemblée nationale évoquent plus platement une discipline de parti.

Du côté du Sénat, Thierry Raveloson, chef de groupe HVM, se justifie aussi par une volonté de ne pas « bloquer le développement du pays ». Son parti, celui de l’ancien président Hery Rajaonarimampianina, détient 55 sièges sur 63.

Inquiétude de l’opposition

En revanche, d’autres députés s’insurgent. « Contrairement à la Constitution qui demande un “objet déterminé” pour les ordonnances, “mettre en oeuvre le programme”, c’est très vaste, » pointe à Jeune Afrique la député TIM Hanitra Razafimanantsoa, proche de Marc Ravalomanana. « L’exécutif et le législatif entre les mains du président, cela bafoue le sens même de la séparation des pouvoirs et la démocratie », s’exclame-t-elle.

Le Parlement a d’ailleurs procédé au vote très rapidement. Pour déléguer ses pouvoirs de légiférer pendant environ cinq mois, il n’aura suffi que de deux heures en séance plénière dans chaque chambre, et de travaux de commissions n’ayant débouché sur aucun amendement.

Le président devra néanmoins prendre en considération des garde-fous. La Haute Cour constitutionnelle (HCC) vérifiera la conformité des ordonnances à la Constitution. Et surtout, la nouvelle Assemblée devra les ratifier a posteriori.

Débat autour de l’échéance du 5 février

En attendant, la possibilité de déléguer le pouvoir de légiférer par ordonnances, qui vient de l’article 104 de la Constitution, ouvre aussi un débat. « Cette délégation de pouvoir est illégale, affirme à Jeune Afrique un juriste sous couvert d’anonymat. Selon un principe général du droit, un mandant, le député, ne peut donner un mandat que pour la seule période où il détient le pouvoir qu’il délègue, c’est-à-dire avant le 5 février. Après, le pouvoir de légiférer sera caduc. »

Jean-Éric Rakotoarisoa, président de la HCC, objecte que « c’est le moment de la prise de décision qui compte, avant le 5 février. La délégation de pouvoir est valable pour le futur. »

Pourquoi le gouvernement précédent n’a-t-il pas convoqué des élections législatives plus tôt ? Contacté par Jeune Afrique, l’entourage du Premier ministre de l’époque, qui était aussi Christian Ntsay, ne donne pas de réponse définitive, mais évoque un contexte de fin 2018 tourné vers la présidentielle.

L’origine du problème tient au découplage des élections législatives et du second tour de la présidentielle, permis par la HCC. Son président justifie cette décision pour donner une « majorité claire au président ». « Les électeurs peuvent choisir les députés en sachant qui est élu », ajoute-t-il à Jeune Afrique. Et en connaissant les premiers pas d’Andry Rajoelina. Ainsi, les futures élections rajoutent encore de l’importance aux premiers mois.

Vers un mode de scrutin proportionnel ?

Les parlementaires ont aussi adopté le 5 février une modification de la loi électorale sur les législatives. Le scrutin repasse sur un mode proportionnel dans les circonscriptions avec plusieurs députés. La HCC devra statuer sur la conformité à la Constitution de cette la loi organique alors que le délai constitutionnel de 15 jours entre le dépôt du texte et son vote n’ont pas été respecté.

JA

17 morts dans l’éboulement d’une mine d’or en Guinée

En Guinée, un nouvel accident sur un site aurifère a fait au moins 17 morts. Les victimes auraient été tuées lors d’un éboulement de terrain dimanche soir dans la localité de Norassoba, à une trentaine de kilomètres de la ville de Siguiri, dans le nord du pays.

Il est environ 20 heures, heure locale, ce dimanche lorsque survient l’accident. Plusieurs personnes se retrouvent alors immédiatement ensevelies, prises au piège, dans les galeries de la mine d’or. Des blessés ont pu être évacués vers l’hôpital de campagne de Norassoba pour y recevoir des soins.

Le bilan est, pour l’instant, de 17 morts. Un bilan communiqué par Alpha Kabinet Doumbouya, le vice-maire de Norassoba, à nos confrères de l’AFP. Mais il pourrait être bien plus élevé puisque d’autres personnes sont toujours portées disparues. Et faute de moyens, les villageois ont dû interrompre leurs recherches dimanche soir. Elles n’ont repris que lundi matin. « C’est à ce moment-là que les populations se sont rendu compte de l’ampleur du drame », explique un agent de santé.

La réaction des autorités s’est voulue immédiate. D’après le ministre de l’Information et de la communication, Amara Somparé, joint par RFI, une délégation gouvernementale doit se rendre sur place, ce mercredi. Elle sera composée du Premier ministre, du ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation et du ministre du Budget. Quant au ministre de la Fonction publique, il se trouve déjà sur place.

« Il y a eu des machines qui ont nivelé les lieux. Ensuite, les jeunes qui sont âgés entre 25 et 30 ans maximum, se sont rués dans ces terrassements, pour essayer de trouver des pépites ou une fortune. Voilà comment l’éboulement s’est produit », a expliqué le ministre de la Fonction publique, Billy Nankouma Doumbouya. 14 des 17 victimes ont pu être identifiées. Il s’agit, selon le ministre, de jeunes de la région. Des orpailleurs illégaux.

14 des 17 victimes ont pu être identifiées. Il s’agit, selon le ministre, de jeunes de la région. Des orpailleurs illégaux. Le sous-préfet de Norassoba, Nounoukè Cissé, pointe leur imprudence : « C’est quelque chose qui est dû au mauvais comportement des jeunes, parce qu’ils y sont allés en groupe, de nuit, rentrer dans le trou. Automatiquement la terre est tombée sur eux. Tous ont péri, personne n’a pu s’en sortir ».

Ce n’est pas la première fois qu’un drame comme celui-là se produit en Guinée. Les éboulements sur les sites aurifères sont fréquents. En septembre dernier, au moins 4 personnes ont perdu la vie dans l’éboulement de deux mines artisanales. Un accident survenu dans une autre localité de la région de Siguiri, qui compte plusieurs milliers d’orpailleurs.

Portrait d’électeur : Albert Niang, cheminot à Tambacounda

Albert Niang est un cheminot qui y croit, malgré toutes les galères que connait le rail sénégalais.

Le regard d’Albert Niang est plongé vers la gare de Tamba, puis vers buffet-hôtel. Le silence règne, les bâtiments même en ruines restent beaux. En cherchant dans ses souvenirs, le cheminot leur redonne vie : « A la belle époque, vraiment, on faisait trois à quatre trains par jour et la population quand même y trouvait son gain. Mais présentement, tout est à l’arrêt. Le train permettait de faire le lien international : Dakar – Bamako. Les gens voyageaient avec sécurité, même. »

Comme beaucoup d’habitants de Tambacounda, Albert est fâché contre la classe politique qui a trop longtemps oublié la ville : « C’est un point stratégique. Le gouvernement doit mettre son maximum pour faire développer cette région. Parce que cette région, vraiment, manque de beaucoup de choses. »

S’il reconnait que les projets avancent, que le pays a évolué, pour Albert Niang, le président élu devra avoir deux priorités : « Il faut régler ces problèmes. Définitivement. Parce que ce sont des problèmes cruciaux : l’éducation et la santé. S’il n’y a pas de bonne éducation, il n’y a pas d’émergence. S’il n’y a pas la santé, il n’y aura pas d’émergence. »

Albert Niang quitte la gare, un dernier coup d’œil vers les rails. Non. Aucun train en vue. Son rêve de gosse était d’être cheminot, son rêve d’adulte que la célèbre ligne Dakar-Bamako fonctionne de nouveau.

EXCLUSIF – Inventaire des Idoles : « El Hadji Issa Sall, pur-sang au trot » (Par Elgas)

A l’ombre d’Ousmane Sonko, a éclos une figure politique atypique, d’autant plus intéressante qu’elle agrège presque tous les traits romanesques : discrétion, ascension, mystère, popularité, populisme, mysticisme, ambition, acquis professionnels. El Hadji Issa Sall s’est qualifié pour les élections sans grands bruits, bousculant l’offre habituelle, présentant une allure singulière et participant d’une recomposition politique dont le caractère inédit est appelé à croître.

De tous les aspirants à la fonction, il présente une originalité qu’on aurait tort de négliger. Sans la surévaluer, elle donne de la matière pour flairer une analyse. Pour ceux qui appellent à la transformation politique, à une inclusion des classes populaires, à une adaptation aux valeurs endogènes, il offre, à sa mesure, sans doute avec des déficits, quelques pistes de ce que pourrait devenir le militantisme politique dans quelques années. Cette originalité, si elle ne lui garantit pas d’avance un succès électoral, l’écarte définitivement d’une défaite.

Quelque que soit en effet son score en février, El Hadji Issa Sall est déjà victorieux, avec une irruption durable sur une scène dont Sonko est l’autre nouveau-né. C’est un agent de transformation. S’il ne révolutionne pas la scène, il la colore différemment. El Hadji Issa Sall est comme l’augure, l’annonce d’une jonction entre le désir de retour aux valeurs et l’orientation vers la technicité sociale. Il semble déjà avoir installé les prémisses d’une vision politique qui semble susciter sinon l’adhésion, la curiosité.

Différents observateurs ont été d’abord marqués par les images de liesse, de grands rassemblements aux couleurs de son parti, ce vert et blanc très islamique. Ces manifestations qui prennent d’assaut les rues de la banlieue, avec un cap pour la province. Ces scènes impressionnantes, pour un parti renaissant, au leader qui n’a pas jamais occupé de poste de premier plan, ont animé les décryptages. Décontenancés les journalistes ont oscillé entre le boycott, l’incompréhension et les analyses farfelues sur un « mysticisme » décrit comme inviolable. La massification, qui est un indice – même trompeur – de la force de frappe politique, semble avoir souri à ce père de famille débonnaire, au large sourire, qui est en train de monter une vraie mécanique politique à l’organisation ordonnée, aux idées de communication inspirées, au travail méthodique, avec un usage des réseaux sociaux et des outils numériques qui présentent avec un vrai avant-gardisme.

Mais ce regard laisse en rade bien des choses du parcours d’El Hadji Issa, véritable moteur de ce projet. Docteur en informatique à la fin des années 90, bien avant l’essor majeur du numérique, il a ouvert dans la foulée l’université du Sahel en 1998, école en tous points précurseur et pilote d’une vision. 1998, date aussi de naissance du PUR. L’établissement privé et supérieur présente la caractéristique de s’orienter vers des filières techniques et utilitaires, et plus encore, elle semble survivre. Sa longévité n’est égalée que par l’UCAD et l’UGB et sa vocation panafricaine, de tout temps assumée, décline peu la vision de son président. Le crédo de retour des diplômés au pays, qui a toujours été un enjeu, avec des fortunes différentes, a abondamment animé le discours intellectuel pré et post indépendance. Le projet de Sall s’inscrit donc dans une pensée ancienne mais elle ajoute le mérite de persévérance, et surtout la suite dans les idées. Le nécessaire désengorgement des filières littéraires, l’orientation davantage vers la technicité, l’apprentissage local d’un monde universitaire, le crédit de l’ancienneté, ont posé les bases d’une vraie vision intellectuelle dont l’engagement politique est l’aboutissement.

Néo-politique, El Hadji Issa Sall reste surtout un vieux briscard qui a pris le temps d’analyser une scène qu’il a connue, dont il a vu les angles morts. La présidence de l’université ainsi que son intérêt pour la chose publique, son discret engagement politique, l’ont maintenu à un niveau d’alerte et d’acuité. Cette patience rappelle ceci : ce que la précocité ne vous donne pas, la maturité peut vous le rendre. Les slogans du PUR (parti pour l’unité et le rassemblement) ne sont pas que des jeux de mots ratés. Ils sont le vernis d’un projet pensé, aux mesures parfois discutables, sans doute un peu démagogiques, mais l’ensemble reste cohérent comme offre politique avec l’exploration des notions d’économie solidaire, de justice sociale et même de finance islamique, entre autres. La volonté d’arrimer les progrès de la modernité au discours traditionnel sur les valeurs, sans les opposer ou les mettre en conflit, est un autre chantier dans lequel le PUR avance ses pions.

L’impression donc d’un mysticisme, d’un gourou qui serait en possession d’âmes dévotes, est réductrice. Elle prend le parti d’une explication simpliste. Le talent politique suppose cette pincée de populisme, cette volonté de magnifier les vertus sacrées auxquelles tient le peuple. Pendant longtemps, les affinités ethnique, religieuse et les clans ont offert des points de fédérations. Il semble qu’il existe chez Issa Sall une volonté de dépassement avec une religion expurgée – pour l’heure – de son contenu seulement politique, posant ainsi les fondations et les formes nouvelles d’un conservatisme républicain.

A l’échelle du monde, de l’Indonésie à la Turquie, en passant par les compromis issus des printemps arabes au Maghreb, voire les tentations politiques des imams Dicko et Aïdara au Mali, l’offre du conservatisme à dominante religieuse évolue. C’est peut-être la première fois qu’au Sénégal, où le temporel et le spirituel ont toujours entretenu des relations intimes, qu’un conservatisme politique transcendantal, presque avenant dans son abord, sonne aux portes de la scène politique.

Le buzz autour de Sonko et ses supposées ascendances religieuses salafistes ont dévié les attaques paniquées de ses détracteurs, et manqué l’occasion d’avoir un regard plus global sur la renaissance du religieux dans a conversion politique. Offre de repli, de contestation de l’ordre occidental, décisif dans les indépendances, le recours au religieux a toujours été présent, même si récemment la séquence terroriste a réduit l’espace d’analyse à la seule violence générée. El Hadji Issa Sall, dont l’appartenance aux « moustarchidines » est connue, allie ses adhésions spirituelles à ses acquis, à ses expériences et à ses flairs. Nulle surprise donc de voir, en un temps record, son parti jouer dans la cour des grands. Le confrérisme, voire le soufisme, reste donc, contrairement à une vulgate, une offre d’islam politique, dont la violence n’est pas le seul moyen d’expression.

Il investit tous les champs, de l’éducation à la politique en passant par la solidarité et l’humanitaire, pour ainsi trouver un écho chez les populations. Le talent de El Hadj Issa Sall est d’avoir donné à cette idée qui sommeillait les contours d’une viabilité politique, en alliant le sens de l’organisation à l’élévation aux exigences des standards politiques. Son conservatisme disparaît presque devant le travail politique de confection de programme abattu, et la série de communications inspirées qui en font un candidat à part. Son site est un bijou de communication et cette fermeté sans hostilité, dévoile l’amorce de mutation dans la perception politique.

On ne peut rien prédire de son devenir, mais il est au carrefour de nombreuses idées qui sont populaires sur le continent, dans le pays et dans le monde, et auxquelles il apporte un toilettage politique, technique et intellectuel. Son charisme reste pour l’heure peu flagrant et on le déconsidère dans le quintet qui est en compétition. Mais il reste, plus que Sonko, la révélation. L’un est entré par effraction en politique, l’autre par un casse savant. Un nouveau conservatisme politique, moins affilié aux sphères confrériques seules, est né au Sénégal. Il porte la marque de son géniteur, à qui le PUR survivra pour le meilleur et pour le pire. C’est un pur-sang au trot à qui l’avenir donnera de la vitesse ou qu’il achèvera dans la brume des étoiles filantes. C’est un heureux mystère.

Elgas

elgas.mc@gmail.com

Présidentielle : que disent les électeurs de Tambacounda ?

Tambacounda, c’est la ville du train, de la célèbre ligne Dakar – Bamako. Une ligne quasiment à l’abandon. Devant la gare et l’hôtel-buffet, des bâtiments en ruines qui ont pourtant été classés au patrimoine national il y a 16 ans. Tambacounda est en peu à l’image du rail, les habitants vivotent, voient passer les présidents, mais pas le développement.

Juste derrière la gare au marché central, Fanta Dabo, né en 1955, vend des condiments. La politique ça la fatigue : « Moi, je suis fâchée. Ce que j’ai vu des présidents qui sont passés, vraiment, c’est que ça n’a pas marché. Tout le monde est fatigué. Tout est problème, tout est problème. Moi, je veux le meilleur. Le président sortant, si je vote pour lui. Il ne fait pas ce qui satisfait les gens. C’est un problème ! Ce qui arrange le peuple c’est ça que je veux. »

Et à Tambacounda, comme ailleurs, ce que veulent les jeunes, une fois de plus, c’est du boulot. Ici, il faut se débrouiller, avoir deux, trois métiers pour vivoter alors que Tambacounda a un potentiel. C’est une ville métissée, point de connexion entre la Gambie, la Guinée et le Mali. Elle est aussi entourée par une nature puissante, des forêts qui sont malheureusement en train d’être pillées. Le grand sac de charbon coûte 1 500 francs CFA ici, 8 500 à Dakar.

Une économie en berne

Djiby Diawara a longtemps été guide, mais il est devenu peintre, car les animaux de brousse ont disparu : « Un jour, tu as un enfant qui te demande : Papa, où sont les lions ? Tu dis : ça a existé, mais les braconniers les ont tués. Tu tournes à gauche, tu vois les phacochères. La nuit, ils faisaient leur danse ici. Mais maintenant, pour voir les phacochères, il faut faire 70 kilomètres ou 100 kilomètres dans la forêt. Le président, il devait augmenter les agents eaux et forêt, mais c’est du gaspillage. La forêt est presque gâtée. Nous on sait ce qu’il se passe ici. »

A Tamba, l’économie en berne pousse de nombreux jeunes à quitter la ville pour aller à Dakar. Certains néanmoins restent comme cette jeune femme qui au contraire veut aider sa région. Coumba Sow a 30 ans, elle a un temps envisagé de partir, mais elle a décidé de vivre à Tamba auprès de sa mère. Son idée, c’est de vendre des produits locaux comme le fonio. Une céréale millénaire, mais qui a quasiment disparu des plats sénégalais.

Pour Coumba, seul le changement permettra d’aider les jeunes : « Mon rêve c’est d’aller plus loin. Parce que j’ai une petite famille et j’ai ma maman, qui est à Touba. Elle aussi, je voudrais beaucoup l’aider. Ousmane Sonko, il me plaît, oui. Il est différent. Mais tu sais, les hommes politiques disent seulement ce qui leur plaît, mais après, s’ils sont élus, ils font ce qu’ils veulent. C’est ça qui nous dérange un peu ».

Ras-le-bol des promesses, les cinq candidats à la présidentielle ont donc intérêt à venir à Tambacounda avec des propositions concrètes, notamment en matière de formation et d’emplois.

C’est officiel : Abdoulaye Wade veut « empêcher » l’élection et exige son report

L’ancien président Abdoulaye Wade s’est exprimé de Versailles, en France, lundi soir. Dans sa déclaration vidéo, il critique longuement Macky Sall et son septennat. Le père de Karim Wade ne donne aucune consigne de vote aux Sénégalais en vue du scrutin du 24 février. Il appelle à ce que la présidentielle n’ait pas lieu.

Abdoulaye Wade fait face à la caméra depuis son salon à Versailles. Pour lui, Macky Sall est l’unique responsable de l’éviction de son fils Karim comme de Khalifa Sall du scrutin présidentiel.

« Soyons clairs, Macky Sall a créé de graves dangers de déstabilisation du Sénégal dans la violence. Cette élection, dont les concurrents les plus dangereux ont été d’abord ignominieusement éliminés, ne peut pas être appelée élection. Et nous ne l’accepterons pas », prévient l’ex-président sénégalais de 92 ans dans cette vidéo diffusée trois jours après le début de la campagne officielle.

L’homme, qui veut apparaître comme le chef de file des opposants, promet la mise en place d’un « programme d’actions » avant, pendant et après l’élection. « Je précise que son objectif, c’est de faire en sorte qu’il n’y ait pas de scrutin fondé sur de tels principes de violation des règles les plus élémentaires de la démocratie. Je précise que notre action sera pacifique, mais qu’il soit bien entendu que nous exercerons pleinement nos droits sans aucune concession », avertit l’ex-chef de l’Etat sénégalais.

Abdoulaye Wade demande enfin au président de différer la date du scrutin, et ce afin de pouvoir « discuter » avec l’opposition. Son retour à Dakar est prévu ce jeudi 7 février.

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