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Texticules de l’actu de ce mercredi 9 janvier

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Par Adama Sow, via Mamadou Ly « Ma Revue de presse »

A la Une: L’opposition lance Faxaas à l’opposition à partir d’aujourd’hui à l’Obélisque, Macky Sall rassure les magistrats, Chantage de Sénéporno: Leuk Daour le bourreau des filles est tombé

1-Un village entier part en fumée à Ngouye Gallèle à Bambey : Il ne reste rien du tout au village de Ngouye . C’est un incendie parti d’une négligence qui a totalement rasé le village dont les populations sont devenues hier sans abris, sans sous et dépouillées de leurs vêtements et de leurs vivres
2-L’opposition démarre sa résistance à la place de l’Obélisque : Comme en 2012, l’opposition va littéralement assiéger la Place de la Nation à partir d’aujourd’hui. Les jeunes vont y tenir cet après-midi le premier rassemblement « Faxaas » avec les rappeurs de Y en a marre Thiat et Kilifeu
3-Caf Awards : Salah intronisé, Sadio Mané promet aux sénégalais le trophée dans le futur, Aliou Cissé perd devant Renard du Maroc
4-Parrainage : Gackou éliminé, 7 candidats passent le premier obstacle : Issa Sall, Sonko, Macky, Idy, Madické Niang, Khalifa Sall et Karim Wade qualifiés
5-Rentrée des Cours et tribunaux : Macky Sall rassure les magistrats sur leur sécurité face aux menaces auxquelles ils font face en période électorale. Le Président a aussi suggéré la révision de la loi sur les données personnelles devenues un enjeu mondial
6-Kocc Barma de Seneporno a confirmé hier sur son Snapchat l’arrestation de son complice Abdou Kader Ba connu sous le nom de Leuk Daour qui terrorisait les filles en publiant leurs photos et vidéos nues sur le site pornographique. Leuk Daour a été arrêté après avoir fait chanter l’épouse du ministre Mame Mbaye Niang
7-Les paysans du Saloum dans la galère : Ils n’arrivent pas à vendre leurs graines d’arachides victimes d’intermédiaires véreux qui achètent à un prix très bas. Les bons impayés sont aussi de retour selon Abdoulaye Sène du syndicat des agriculteurs

Justice de république « bananarachidière » : l’insulteur public N°1 Assane Diouf libéré mais muselé

Si le juge du tribunal correctionnel qui vient de prononcer la condamnation d’Assane Diouf (et par là même sa libération pour cause de peine déjà purgée) était cohérent et compétent, il aurait dû convoquer à la barre le patron de Youtube et de Facebook, c’est à dire le milliardaire américain Mark Zuckerberg. Car ces plateformes qu’Assane Diouf a utilisé pour diffuser ces propos avec force utilisation du mot « do……..raam », sont responsables devant la loi des contenus qu’elles diffusent. Mais aller sur ce terrain est trop fatigant pour les juges sénégalais, n’est-ce pas? Aussi Assane Diouf est la victime expiatoire de son supposé crime sans complice, ni arme de perpétration.

L’insulteur public N°1 était poursuivi pour outrage à un ministre de culte et à un agent des forces de l’ordre, pour avoir notamment « souillé de ses paroles » le boubou immaculé du porte – parole du Khalife des Mourides, Serigne Bass Abdou Khadre, lequel n’avait pas porté plainte. Le procureur avait requis cinq ans de prison.

Pour le juge du tribunal correctionnel, Assane Diouf souffre de troubles mentaux. Par conséquent, il ordonne qu’il soit interné dans un centre psychiatrique pour traitement avec interdiction de tout échange avec les médias et interdiction de réseaux sociaux. Diouf écope de deux ans de prison dont 9 mois ferme, après être resté un an derrière les barreaux.

Son avocat, Me Ciré Clédor Ly, a totalement récusé les motifs invoqués par le juge pour la libération de son client Assane Diouf et promet d’interjeter appel dans les plus brefs délai pour que toute la justice soit dite sur cette affaire.

Tract.sn a aussi son jugement sur ce jugement, et estime que la sentence prononcée est un jugement de république « bananarachidière »: interdire par exemple Assane Diouf de réseaux sociaux est une atteinte à sa vie privée. C’est le privé de ses droits les plus élémentaires à l’expression libre. Personne n’est obligé de le suivre sur les réseaux sociaux. De plus, le juge qui ordonne le suivi psychiatrique de l’insulteur public Assane Diouf en est encore moins cohérent et compétent, car il ne devrait dès lors pas le tenir pour responsable de ses actes et paroles. La seule issue que nous espérons pour ce dossier alambiqué est qu’Assane Diouf puisse retourner aux USA où il sera libre d’insulter qui il veut, y compris le président américain Donald Trump. Et toutes ces personnes et personnalités moins importantes que le « maitre du monde libre » qu’est Trump.

Un million de vues sur Youtube pour le clip anti-Macky de KeurGui : le régime Sall fait la sourde oreille pour ne pas amplifier

Une semaine après la sortie du clip de Keur Gui, de leur album « 10 cours de la Nation » qui dénonce comme son titre l’indique « Les Saï Saï au coeur » (au coeur du pouvoir s’entend), le gouvernement de Macky Sall dirigé par Boun Abdallah se refuse à saisir le bâton pour sévir contre les artistes impertinents. « Ne rien voir, ne rien dire, ne rien entendre », comme les trois singes de l’adage : c’est la posture de …sagesse (?) que le régime Sall a fini d’adopter vis-à-vis de ce clip incendiaire. Le pouvoir de Macky Sall sait que le bad buzz que créerait une répression de Keur Gi, Thiat et Kilifa en tête, ne ferait que transformer cette bravade musicale en phénomène de société anti-régime Sall. Ce serait prendre un trop grand risque à quelques encablures de la présidentielle, que de créer ainsi un front populaire anti-Macky. La convocation à la police évoquée un temps ne s’est donc jamais matérialisée.

Dans cette position en chiens de faïences, les meilleurs alliés de Macky Sall seront les chaines de télévision sénégalaises, qui ne manqueront pas de s’autocensurer en rechignant à diffuser « Les Saï Saï Au Coeur » des « 10 cours à la Nation », qui raille de façon bien impertinente le titre du récent livre de Macky Sall, « Le Sénégal Au Coeur ». En attendant, le clip s’envoie de portable à portable par Whatsapp et se regarde allègrement sur Youtube. Sur cette plateforme, en une semaine, le clip de KeurGui a dépassé le million de vues.

 

Minielle Sow – Tract 2019.

Désignation de l’administrateur du groupe Walf Fadjri : que dit le tribunal ?

Les enfants de Sidy Lamine Niass devront d’abord régler l’héritage de leur père, décédé le 5 décembre dernier, avant de voir la justice trancher la question de l’administration du groupe Wal fadjri qui les divise. Le juge du tribunal de grande instance a rejeté toutes les requêtes introduites dans ce sens.

 Cheikh Niass, présenté comme l’aîné des garçons de Sidy Lamine Niass, avait introduit une requête auprès du juge en question pour demander la désignation d’un administrateur pour le groupe Wal fadjri. D’autres enfants présumés de Sidy Lamine Niass avaient pris la même initiative, pour le même but.

Les deux parties ont été renvoyées dos à dos par le juge qui a rejeté toutes leurs requêtes. Le tribunal ne peut pas se prononcer sur la question de l’administration du groupe Walf, élément de l’héritage, sans que celui-ci ne soit réglé.

Cette affaire n’est pas près de se dénouer tant les positions entre les héritiers, réels ou supposés, sont tranchées.

Ahmet Khalifa Niass, frère de Sidy Lamine Niass, est soupçonné de tirer les ficelles du côté de ceux à qui Cheikh Niass conteste le statut d’héritier.

À souligner que Cheikh Niass et son oncle sont en conflit ouvert. Ils ne manquent aucune occasion de se tirer dessus.

Texticules de l’actu de ce mardi 8 janvier

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#SenCaféActu du 8 janvier 2019 par Adama Sow via Mamadou Ly

A la Une: Parrainage: la société civile donne son verdict, Télévision: E-média démarre sa télé d’ici la campagne électorale, Les impactés du TER s’opposent à l’inauguration prévue lundi prochain

1-Agressions en série : Des jeunes de la banlieue manifestent leur ras-le-bol. Les élèves des lycées et collèges de Pikine et Guédiawaye (Pikine Est, Limamoulaye, les Collèges de Ndiareme, Joseph Correa, les cours prives rénovation, Dabakh) , ont manifesté hier pour dire « assez des agressions » après la mort du jeune Ibrahima Kane

2-Evaluation du parrainage : les 7 « sages » de la société civile donnent leur verdict, le Forum civil alerte sur les risques de basculement du pays. Moundiaye Cissé et ses collègues observateurs du processus de parrainage pointent des manquements mais valident le parrainage.

3-Retour de la famille Wade: Viviane arrive à Dakar en éclaireur avant Maitre Abdoulaye Wade et Karim

4-Les 400 impactés du TER s’opposent à son inauguration : Prévu lundi prochain, l’inauguration du TER risque d’être mouvementé avec la décision du collectif des impactés de s’opposer à la cérémonie. Ils l’ont savoir hier à Thiaroye

5-La télé du groupe E-Média arrive : Un matériel de dernière génération commandée en Italie est en route pour Dakar, son arrivée serait prévue pour le 15 janvier. Alassane Samba Diop et son équipe sont en train de prendre les dispositions pour démarrer les programmes de leur chaine de télévision d’ici le début de la campagne électorale

6-CAF Awards : Après l’excellent match entre les gloires africaines et les lions de 2002, place à la désignation du ballon d’or africain ce mardi entre Salah, Mané et Aubemeyang. L’égyptien est donné favori pour remporter la deuxième fois consécutive le ballon d’or africain mais les sénégalais espèrent une consécration de Sadio Mané

7-Processus électoral : l’opposition assiège la place de l’Obélisque vendredi prochain. Les 25 candidats de l’opposition et le front de résistance vont tenir un sit-in pour dénoncer les manquements du processus électoral

Italie : Une Sénégalaise de 16 ans assène 10 coups de couteau mortels à son violeur de 63 ans

Cela s’est passé en Italie, précisément dans la ville de Sienne. Une Sénégalaise de 16 ans a tué, vendredi, peu avant 19 heures, un Marocain de 63 ans, en lui plantant 10 coups de couteau au torse, au dos et au visage.

Appréhendée et interrogée pour l’enquête, elle n’y est pas allée par quatre chemins pour avouer le crime et expliquer qu’elle s’est défendue après que la victime l’a attaquée dans la cuisine du bâtiment où ils habitaient ensemble et voulait la violer.

Elle n’a pas bénéficié de la présomption de légitime défense et a été inculpée de meurtre par le Bureau du procureur de la jeunesse de Florence et placée en détention dans un centre d’accueil pour mineurs.

Intox du quotidien Libération qui prétend que Karim Wade « a écrit pour renoncer à sa nationalité française »

Proche du pouvoir Sall et créature de son thuriféraire Yakham Mbaye, par ailleurs directeur du quotidien d’Etat Le Soleil, le journal Libération titre aujourd’hui sur la renonciation oar Karim Wade de sa nationalité française. Ce qui selon le Libération de nos tropiques est le signe que « Karim Wade est déterminé à participer à la prochaine présidentielle, malgré le rejet de son inscription sur les listes électorales ».

C’est ainsi que Libération, certainement pris par un coup de soleil rapporte que « le candidat de la coalition Karim Président 2019 a écrit aux autorités françaises pour demander à être déchu de sa nationalité française. Ce, pour se conformer à la loi sénégalaise qui dispose que les candidats à la présidentielle doivent être de nationalité exclusivement sénégalaise. » Ces affirmations de Libération de sont pas fondées. Personne n’a besoin d’être exclusivement de nationalité sénégalaise pour obtenir un certificat de nationalité sénégalaise, s’il l’est par un de ses deux parents, ce qui est le cas de Karim Wade. Si Karim Wade a écrit aux autorités françaises pour renoncer à sa nationalité, ce n’est certainement pas à la date actuelle que cite Libération. A quelles autorités a -t-il écrit d’ailleurs ? A l’ambassade de France à Dakar? A l’ambassade de France au Qatar où il réside ? Au ministère français de l’Intérieur ou à celui des Affaires Étrangères  Autant de nébuleuse pour un article qui est un infox.

Libération d’avance à dire que la demande de renonciation française de Karim Wade « a été satisfaite » : chose qu’il est rigoureusement impossible de savoir sauf pour l’intéressé, car les dossiers de nationalité relèvent de la stricte vie privée en France et ne peuvent faire l’objet de communication à des tiers, ni même de publication au Journal officiel. Libé se sera un peu trop libéré….

Abdoulaye Baldé : « En 2000, j’ai refusé le poste de directeur de… »

En 2000, quand survint la première alternance politique au Sénégal, Abdoulaye Baldé s’est vu proposé la direction de la police nationale et le secrétariat général de la Présidence. Mais il a opté pour le deuxième poste.

La raison ? « J’ai dit à Idrissa Seck que je risquais de déstructurer la police parce que j’étais commissaire et certains gradés pouvaient en être frustrés », déclare-t-il.

Baldé fut commissaire de police et chef de la Brigade nationale des affaires économiques et financières.

Amadou Diop DA Fashion sera au Bouaké Fashion Show ce premier trimestre 2019

Diplômé de l’école Francisco Ferrer de Belgique, Vice-président de la fédération des couturiers créateurs associés du Sénégal CCAS en 2012, nominé #YEHE_DOR_Africain (fil dor africain) en Côte-dIvoire en 2008, Amadou Diop est basé, vit et travaille à Dakar depuis deux décennies. Il a fait irruption au devant de la scène artistique sénégalaise en remportant la première édition des Ciseaux d’Or en 2001, après avoir notamment fait ses premières armes de jeune couturier auprès de la styliste et égérie Sadiya Gueye.

Amadou Diop, avec sa marque DA Fashion,  est l’un des grands stylistes sénégalais de l’epoque moderne. Après avoir participé au Fimodak, Fashion Week Lomé et au Sommet de la francophonie à Paris et Dakar, l’éminent et élégant styliste Amadou Diop DA Fashion vient de confirmer qu’il sera bien présent à la première édition de Bouaké fashion show.

L’occasion sera donnée au grand public de découvrir les œuvres du créateur adepte des tissus ethniques, les 28, 29 et 30 mars 2019 à Bouaké, en Côte d’Ivoire.

Parrainages : la session de rattrapage terminée ce samedi

session de rattrapage au Conseil constitutionnel pour les recalés est désormais terminée ce samedi. D’après l’opposition, 22 candidats à la présidentielle sur 27 n’avaient pas assez de parrainages pour pouvoir se présenter. Une opposition qui a appelé au boycott de la procédure des corrections de parrainages. Mais dans les faits, les candidats ont tout de même fait la démarche.

Ce mercredi toute l’opposition s’est affichée unie sur la même longueur d’onde. Ils ont formé le « C25 », pour 25 candidats opposés à la procédure des parrainages. Tous solidaires avec les recalés du Conseil constitutionnel. Personne ne corrigera ses parrainages, ont affirmé plusieurs candidats.

Oui, mais voilà, plus tard dans la soirée, l’initiative a été jugée dangereuse. Trop risquée, car pouvant potentiellement mettre hors-jeu de nombreux opposants. Cela revenait à se tirer une balle dans le pied : il a été décidé que ceux qui pouvaient présenter de nouveaux parrainages, de nouvelles signatures d’électeurs devaient le faire conformément à ce que demande le Conseil constitutionnel.

Malick Gakou, ou encore Madické Niang ont par exemple fait leurs corrections jusqu’à vendredi. Les autres, les recalés avec trop de doublons ou d’invalidations dans leur fichier, n’iront pas au conseil. Il s’agit donc de protester contre le système des parrainages, tout en acceptant de s’y soumettre.

Le Conseil constitutionnel va maintenant examiner les corrections des candidats déclarés. Et rendra publique la liste définitive des candidats retenus au plus tard le 21 janvier.

De tous les candidats qui ont déposé, apparemment, personne sauf le candidat sortant n’avait les moyens de vérifier ce qui se faisait à l’intérieur du Conseil…

Rejet des pourvois : la Cour suprême a-t-elle hypothéqué la candidature présidentielle de Khalifa Sall ?

La Cour suprême a rendu ce jeudi son arrêt sur le pourvoi en cassation de l’ex-maire de Dakar et candidat à la présidentielle, Khalifa Sall. Il contestait sa condamnation à cinq ans de prison pour escroquerie. Et la justice sénégalaise a rejeté tous les pourvois.

Ce jeudi, la justice sénégalaise a rejeté tous les pourvois de Khalifa Sall. Ce qui a provoqué une manifestation spontanée et improvisée des partisans furieux de l’ancien maire de la capitale, Dakar, devant le bâtiment de la Cour suprême.

Pendant l’audience, beaucoup de partisans de Khalifa Sall étaient présents avec ses nombreux avocats. La maire de Dakar, Soham El Wardini, a également été aperçue, ainsi que des opposants politiques au président Macky Sall.

Maintien de sa candidature

Le délibéré a été déroulé pendant plus d’une demi-heure par le président de cette Cour suprême, le doyen de la Cour, qui a rejeté un à un les douze pourvois de Khalifa Sall. Une Cour suprême qui ne statue que sur la forme estimant que tout est irrecevable dans ce dernier recours pour Khalifa Sall.

Le tout dans un contexte très politique. En effet, la présidentielle de février approche à grands pas. Le premier tour doit avoir lieu le 23 février 2019. Khalifa Sall, vient de déclarer son avocat principal, a décidé d’être malgré tout candidat depuis sa cellule. Il maintient donc sa candidature aujourd’hui.

Les avocats de Khalifa Sall comptent maintenant utiliser encore un dernier recours. Cette procédure s’appelle le rabat d’arrêt, c’est un peu le recours de cet ultime recours, là encore sur la forme. Baboucar Cissé, avocat de l’Etat sénégalais a fait part de sa satisfaction après cet arrêt. Pour lui, impossible que ce rabat d’arrêt ait une chance d’aboutir et selon lui, la candidature présidentielle de Khalifa Sall sera rejeté en conséquence. Réagissant à ses propos, l’entourage de l’ ex maire de Dakar rétorque que l’avocat de l’Etat en question  » ne connait pas le droit » et que des poursuites seront déclenchées contre lui  » pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles’.

En tout état de cause, la bataille juridico-politique entre Khalifa Sall et l’Etat du Sénégal se poursuivra encore longtemps, devant et en dehors des prétoires.

 

Présidentielle : Moustapha Guirassy jette le gant mais reste sur le ring

Ses parrainages rejetés hier mercredi par le Conseil constitutionnel, le candidat Moustapha Guirassy choisit de jeter le gant et de passer l’éponge avec grandeur, tout en réitérant sa détermination  » à peser de tout son poids  » sur l’élection présidentielle : dans une déclaration sur son éviction rendue publique ce jeudi, le candidat de la coalition «Guirassy 2019» concède que le Conseil Constitutionnel, en date du mercredi 2 janvier 2018, lui a notifié par PV que ses parrainages sont rejetés. « Battling » Guirassy jette le gant mais reste sur le ring de la présidentielle !

«Nous en prenons acte. Je constate que les valeurs que nous proposons et la vision que nous défendons pour notre pays n’auront pas pleinement droit de cité pour cette élection à venir. Nous ne ferons donc pas partie comme candidat de l’élection présidentielle du 24 février 2019. L’invalidation de nos parrainages et de notre candidature n’est pas le résultat auquel nous nous attendions et pour lequel nous avons travaillé d’arrache-pied durant des mois, avec la mobilisation de nos équipes », dit-il. Sur cette lancée, Moustapha Guirassy l’assure :  «nous pèserons de tout notre poids pour que le futur président élu par les Sénégalais soit le bon choix pour notre pays».

Le chef de file  de la coalition Guirassy 2019 appelle  » les  Sénégalais de bonne volonté à rester mobilisés. Faisons tout ce qui est de notre pouvoir pour faire avancer les causes et les valeurs qui nous sont chères » exhorte-t-il .

Moustapha Guirassy a remercié « la jeunesse qui a été « la sentinelle » de sa coalition. « Je vous souhaite des succès, mais sachez-le, vous aurez aussi des revers. Mais n’arrêtez jamais de croire que se battre pour obtenir ce qui est juste n’en vaut pas la peine », leur enjoint-il.

Il a appelé les femmes, notre « meilleure part » à  bien garde à l’esprit « cet acte de marginalisation du pouvoir en place, et le moment venu, lavez votre honneur à la hauteur de l’affront. »

« Notre campagne pour la candidature n’a jamais été centrée sur ma seule personne, ni même sur une élection, mais sur le pays que nous aimons et sur la construction d’un Sénégal inclusif et généreux pour tous ses enfants, de la capitale à toutes les périphéries. Nous éprouvons beaucoup de fierté et de gratitude pour cette campagne vigoureuse et enthousiaste que nous avons construite ensemble pour notre candidature, avec nos militants et sympathisants, et de nombreux Sénégalais de bonne volonté, depuis plus d’une année. Un combat long et difficile, mais exaltant en tous les instants et à toutes les étapes, a été mené et réussi sur le terrain et dans tout le pays, jusqu’au dépôt de nos parrainages au Conseil Constitutionnel. » écrit Moustapha Guirassy.

«Une fois que ce dépôt a été fait, nous n’étions plus maitres de notre destin», conclu le député non-inscrit de l’opposition qui trouve «inutile» de chercher à à expliquer ce qui s’est passé «Nous avons dénoncé la loi sur le parrainage dès sa gestation. Nous restons donc constants pour continuer de dénoncer son iniquité, son caractère inopportun, et son inconstitutionnalité originelle et consubstantielle», rappelle-t-il.

Au final, la coalition « Guirassy 2019’’ réitérer son ancrage au sein du Front national de résistance «par devoir de refus, par esprit de responsabilité et en témoignage pour la postérité.»

Il faudra donc continuer de compter avec le désormais non – candidat mais toujours actif Moustapha Guirassy dans la campagne présidentielle qui s’ouvre officiellement bientôt. « En politique, on ne meurs jamais ! », analyse Tract.sn.

Présidentielle -Dossier : le grand écartement du Conseil constitutionnel, pourquoi 19 candidats sont blackboulés ?

Le Conseil constitutionnel a donc définitivement rejeté 19 des 27 dossiers de parrainage déposés en vue de la présidentielle de 2019. L’opposition y voit une volonté d’éliminer les challengers qui devaient faire face au président sortant, Macky Sall…

De mémoire de Sénégalais, on n’aura jamais vu aussi peu de candidats à une élection présidentielle depuis 1988, où seuls quatre concurrents s’étaient affrontés. Le 2 janvier, le Conseil constitutionnel a délivré les derniers procès-verbaux relatifs à la validation des dossiers de parrainage des aspirants candidats à la présidentielle de 2019. Sur 27 dossiers, 19 ont été définitivement rejetés. Cinq seulement ont été validés : ceux de Macky Sall, Issa Sall, Ousmane Sonko, Karim Wade et Khalifa Sall. Tandis que trois d’entre eux ont été temporairement recalés au motif de doublons ou d’un problème de répartition des signatures en régions.

Les trois candidats en sursis sont Malick Gakou, Idrissa Seck et Madické Niang, qui ont jusqu’au 4 janvier pour prétendre à un repêchage. En cas de validation de leur candidature par les Sages, l’élection se jouerait donc à huit, tout au plus. Mais ce nombre pourrait être ramené à six, en raison de la probable mise hors course de Karim Wade et de Khalifa Sall pour des motifs judiciaires. La Cour suprême a en effet confirmé ce 3 janvier sa condamnation à cinq ans de prison, notamment pour escroquerie.

Le scrutin pourrait donc réunir moins de huit candidats.

Le scénario serait surprenant, dans un pays qui comptait 14 candidats en 2012, 15 en 2007 et 8 en 1993 et en 2000. « Inédit, mais pas surprenant », selon Thierno Bocoum – ancien lieutenant d’Idrissa Seck –, qui a décidé de retirer sa candidature au profit de la mutualisation des forces de l’opposition.

Un « procédé d’élimination »

Prise au dépourvu, l’opposition à Macky Sall a fusionné dans un nouveau collectif de 23 candidats, lesquels se sont réunis en conférence de presse mercredi 2 décembre. Selon le C23, « le système de parrainages apparaît clairement, aux yeux de tous, comme un procédé d’élimination des candidats en compétition ».

De son côté, le Conseil constitutionnel a rappelé, dans un communiqué, les motifs de rejet insusceptibles de régularisation : en l’occurence, un numéro de carte d’identité de la Cedeao non conforme, des doublons internes à la liste de parrainages déposée par chaque candidat, un problème de conformité dans le nombre de parrains par région ou encore des parrains non inscrits sur le fichier électoral servant de référence au Conseil.

Parmi les problèmes que pointent collectivement les candidats écartés : le logiciel, utilisé par le Conseil constitutionnel, sur lequel se base la vérification. « Comment fonctionne-t-il ? Et dans les mains de qui est-il ? Les juges constitutionnels ne sont pas des informaticiens ! », s’insurge l’ex-Premier ministre Abdoul Mbaye, dont les parrainages ont été rejetés et qui est l’un des porte-paroles du collectif de l’opposition.

« Le dossier de parrainage de Moustapha Mamba Guirassy a été rejeté définitivement du fait d’une faute de frappe sur le fichier électronique, que le logiciel ne pouvait dès lors plus lire. Le président du Conseil constitutionnel a donc décidé d’arrêter la vérification ! », raconte Mamadou Kaw Cissokho, mandataire de l’ex-ministre Moustapha Mamba Guirassy, qui a assisté à la vérification des parrainages de son candidat au Conseil constitutionnel.

C’EST INCROYABLE QUE L’ON INVALIDE UNE SIGNATURE À CAUSE D’UNE ERREUR DE SAISIE !

Une procédure d’arbitrage qui va à l’encontre des règles édictées, selon Abdoul Mbaye : « La loi nous réclame deux formulaires : l’un sur papier, l’autre électronique. On ne peut pas exclure une erreur de saisie sur ce dernier, mais la loi prévoit qu’en cas de litige on se tourne vers la fiche sur papier. Or l’on privilégie aujourd’hui la fiche électronique. C’est incroyable qu’on invalide une candidature à cause d’erreurs.

Fichier électoral

Si le logiciel et son utilisation sont pointés du doigt, le fichier électoral est au cœur de la contestation, Le document, qui est remis à jour avant chaque élection, n’a en effet pu être consulté par aucun des candidats de l’opposition. « Nous ne savons pas quel est le fichier qui figure aujourd’hui dans le circuit. Ni celui-ci ni le logiciel dont dispose le Conseil constitutionnel n’ont été validés par les candidats de l’opposition comme le prévoit le code électoral », peste Thierno Bocoum.

Si certains évoquent prudemment une défaillance possible du système, d’autres crient à la « fraude organisée ». C’est le cas de Babacar Ba, représentant de la maire de Podor, Aïssata Tall Sall, dont 46 009 des 56 138 parrainages ont été rejetés. « Certains de ses parrains qui ont été invalidés sont des conseillers municipaux qui ont été élus et figurent nécessairement sur le fichier électoral. Ils disposent d’une carte d’identité Cedeao conforme », garantit-il. « Nous sommes convaincus que le Conseil Constitutionnel ne dispose pas du bon fichier électoral », renchérit Thierno Bocoum. Contacté par Jeune Afrique, le Conseil constitutionnel n’a pas répondu à nos sollicitations.

S’ils sont aujourd’hui privés de recours, les candidats écartés appartenant au collectif de 23 candidats de l’opposition affichent leurs revendications communes au travers d’un communiqué. Ils exigent notamment « la suppression des modifications de la Constitution et du code électoral » relatives aux parrainages et « l’accès immédiat des partis et candidats au fichier électoral ». Certains entendent également faire appel à des juridictions supranationales. D’autres, comme Abdoul Mbaye, rassemblent les éléments nécessaires et menacent de porter plainte pour falsification.

Manon Laplace – JA

Inventaire des Idoles : « Ndongo Lô & Pacotille, anges sans ailes » (Par Elgas)

[NDLR :  ce texte a été publié pour la première fois dans Le Quotidien. Il est réédité ici ]

J’avais 16 ans en 2004. Peu de centres d’intérêt hors du football et des études. J’étais un petit provincial, loin des rumeurs du monde et de ses clameurs. Un plouc Ziguinchorois, exclu des cercles branchés pour lesquels j’avais inconsciemment développé un mépris féroce. Garçon heureux, se nourrissant de rudiments, bêchant la terre avec des amis et jouant aux championnats estivaux pendant l’hivernage. Bouffeur de poussières et d’argiles dans l’ocre casamançais au gré des voyages. Consommateur de football télévisé, de débats politiques et de bulletins d’informations. Pouvait-il y avoir insouciance plus grandiose, vie plus délicieuse ?  Je connaissais Youssef Hadj d’Al Jazeera Sport qui me narrait Zidane, je connaissais Victor Hugo qui m’écrivait le monde, je connaissais Bertrand Coq qui me susurrait l’info. Je ne connaissais pas 50 cent. Et les choses se sont passées comme ça un certain temps. Pendant longtemps. Puis elles ont changé. Un magnétophone, reçu en guise de prix suite au concours de déclamation poétique René Cassin que j’avais remporté au théâtre national Daniel Sorano en 2004, devait donc m’inviter dans le monde. Ouvrir mes oreilles à autre chose que : les notes de Dandan Diédhiou de l’Ucas Jazz Band de Sédhiou dont mon père raffolait ; les sérénades de Michel Sardou et d’Edith Piaff dont ma mère s’émouvait ; les chants de circoncision qu’avec quelques amis nous fredonnions. J’avais ouvert mes oreilles à autre chose, seul dans ma chambre, avec ma musique, mes CD gravés clandestinement. Trois nouvelles idoles naissaient ainsi à moi : Dread Maxime, Ndongo Lô et Pacotille.

Ndongo mourra. Surpris par la faucheuse – qui une fois de plus (avait) frappé fort. Foudroyé en pleine ascension. Lui, mort dans l’éclat de sa gloire naissante. Quand mon amour pour lui, au détour de la chanson Xarit grossissait, enflait jusqu’à l’obsession. Le gosse candide d’un Pikine malfamé, parti dans la vie avec comme seules ressources une voix, une insouciance, des textes, du flair, le sens populaire mal dégrossi des petites naissances, rendait orphelins des admirateurs si précocement esseulés. Du début – Ndoortel – à la glissade – Tarxiss – ce chanteur des soirées hebdomadaires d’un Pikine indigent ; ce chanteur-griot qui distribuait la joie de la danse à ces sommes d’endimanchés à la quête de jubilation ; Ndongo est resté mon chanteur préféré de la scène du Mbalax. Il m’a trouvé en province sans tambours ni trompettes, m’a appris le wolof chatoyant. Pour des gens qui se suffisent de peu, il en avait déjà trop fait.

Plus de 10 ans après, après le choc de Pikine, Pacotille est aussi surpris par la mort. Nouvelle douloureuse qui arrive sans sommation, et qui frappe un autre compagnon de ma jeunesse. A moi, moi, moi qui n’ai rêvé que d’un âge : 17 ans. J’ai toujours eu le rap en horreur. Mon cousin, encyclopédie du Sénégal des années 90, m’avait sommé d’écouter le groupe Rapadio, je le l’avais pas suivi. Pacotille est venu chez moi. D’abord avec des ballons, des tics-tics : deux accessoires qui résumaient ma vie. Une claire romance devait naître entre nous. Il jonglait : l’effronté que j’étais le challengeait donc. Il était mon inspirateur en même temps que mon idole. Ce style rafraichissant, ce longiligne et squelettique rappeur, le visage émacié, le bouc ridicule, me rappelait mes voisins, mes amis, mes frères, les gens de tous les jours, somme d’une pauvreté qui sculpte les corps en les creusant. Ses chansons potaches, où la rime se désincarne, se déshabille de toute prétention pour n’épouser que la jubilatoire déconne, étaient les gouters qui venaient rassasier mon âme.

Mes deux idoles de jeunesse, dont les souvenirs restent encore si pénétrants, sont donc mortes.

Modestes sans grades, imprudents dans leurs trajectoires, chanteurs aux choix parfois questionnables, ils étaient pourtant restés les repères d’une adolescence que je voulais sanctuaire. Le lien impérissable avec un type de Sénégal encore fragile, si poreux, pas à l’abri de ces glissades du destin qui frappent si souvent les démunis. Morts brusques et sans soins. La mort ordinaire des pauvres. Aujourd’hui encore, je connais leurs chansons par cœur. Je les chante à gorge déployée. Pèlerinages en adolescence mais aussi regards sur un monde. Méprisés pour leur image de péquenots et de seconds couteaux, ils rappellent – dans un parallèle que j’ose – cette caste de bourges qui reprochaient à Jacques Brel de ne pas être beau pour garnir leur scène. C’est typiquement cela, ce tropisme de la gloire couverte de paillettes que  la mort de ces deux garçons me hâte de détester. Ce furent des anges sans ailes, des messagers au souffle court pour le voyage sur terre.

Et ici Galass et sa longue méditation A Capella. Et ici Ma gi dor et Duma la bayi, pour raffermir le lien filial. Et ici Jalle Ma, et son mystère. Et toutes les autres magistrales d’une œuvre que Ndongo, dans son court passage, a offert. Et Pacotille, sa caricature de la contestation, ce rap drolatique dont il est le seul précurseur quand les concurrents gonflés jusqu’au goitre de prétention sociale finiront par traquer l’urineur urbain pour façonner le dit ‘nouveau type de sénégalais’.

Ces deux garçons étaient deux gardiens jaloux de la langue wolof, dont ils ont été les formidables hérauts. Ils étaient l’incarnation d’une gloire à taille humaine, d’une gloire de sans grades. D’une gloire fragile. A l’heure où les petites réussites sont déconsidérées et disqualifiées pour le fracas des grandes audiences, ce sont des histoires sénégalaises que Pacotille et Ndongo célébraient. De petites gens, pas à l’abri de la pauvreté, vantés mais aussi contestés. Mais inexorablement dépositaires d’un génie qui tenait pour l’un dans un rap novateur et sarcastique, et pour l’autre dans une voix qui sublimait des textes candides mais in fine prophétiques.

Au seuil de l’année nouvelle, il me plait de faire un pèlerinage par la pensée dans ces tombes, et de réfléchir à la fragile condition d’artistes, avec le nombre de disparitions récentes d’idoles abandonnées, oubliées. Que la nature n’ait pas d’impact sur toi, Dread. Dernier sanctuaire du trio ! « Ma ngui leen di Jalle ».

Présidentielle : « Nous voulons des élections fiables ! »

La dernière manifestation de l’opposition, ce 28 décembre, pour une élection « transparente et démocratique », en dit long sur les crispations autour de la prochaine présidentielle. À moins de deux mois des élections présidentielles, c’est une énième manifestation qu’a conduite le Front de résistance nationale (FRN) regroupant nombre de partis de l’opposition sénégalaise. Comme à chaque fois, ce rassemblement de l’opposition à Macky Sall s’est attaqué à l’organisation de l’élection présidentielle, une organisation jugée « antidémocratique ». Cela, dans un contexte où la marche vers le scrutin est lancée à vitesse grand V pour le camp du président. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’opposition a du mal à ralentir la course. Cela fait pourtant deux ans qu’elle se bat pour que le processus électoral soit irréprochable.

Le Conseil constitutionnel interpellé

« Nous voulons juste des élections fiables, explique Mamadou Diop. Et de se désoler devant leur impuissance : « Nous continuons de réclamer simplement ce que la loi prévoit, mais le gouvernement ne satisfait aucune de nos demandes. » Aujourd’hui, 28 décembre, au lendemain de la fin des dépôts des dossiers de candidatures, c’est le Conseil constitutionnel, chargé de les vérifier, que l’opposition interpelle. « Nous attirons votre attention d’une part, sur notre méconnaissance de la procédure de vérification retenue par votre institution et, d’autre part, sur le fait qu’aucun des candidats de l’opposition ne dispose du fichier électoral devant servir de base à ladite vérification », écrivent des candidats membres du FRN dans un courrier. Pour qu’une candidature soit validée, le dossier des candidats doit contenir le parrainage de 0,8 % du corps électoral. Or les partis de l’opposition n’auraient pu avoir accès au fichier électoral qui leur aurait permis de savoir qui viser pour collecter les précieuses signatures. Un accès qu’aurait eu, selon eux, le seul candidat de Benno Bokk Yakaar, le président lui-même. Alors l’opposition doute de l’impartialité du Conseil constitutionnel, les manifestations s’enchaînent, et l’opposition s’organise, de plus en plus.

Des acteurs multiples se rassemblent pour des élections démocratiques

Plutôt qu’une coalition autour d’un candidat, « l’Entente des forces de l’opposition » (Efop) s’est d’abord définie comme une « plateforme d’unité d’action au service de la démocratie, des citoyens et citoyennes ». Lorsqu’elle est créée le 26 décembre 2016, vingt partis politiques et syndicats s’unissent avec pour horizon, six mois plus tard en juillet 2017, les élections législatives. Leur but : « réclamer les droits des populations à avoir des élections libres et transparentes ». Ce sont des « grands » partis, comme le PDS, parti du candidat Karim Wade, mais aussi des plus petits ou plus jeunes, tels que l’ACT (Alliance pour la citoyenneté et le travail) de l’ex-Premier ministre Abdoul Mbaye, ou PASTEF, Les Patriotes d’Ousmane Sonko. Des centrales syndicales comme l’ADES/CDTS et le CNTS/ FC les ont rejoints. Il s’agit surtout de mener des campagnes de sensibilisation, d’organiser des conférences de presse et des sittings, pour dénoncer les « abus » et les « dysfonctionnements » de la démocratie version Macky Sall. Mais la confrontation devient plus directe et l’opposition se renforce lorsqu’est annoncée la loi qui a fait tant de bruit et provoqué de violentes échauffourées dans les rues de Dakar : la fameuse « loi des parrainages ».

L’Entente s’organise et devient le Front de résistance nationale

Vendredi 9 février 2018, les organisations signataires de l’Efop appellent à une grande marche nationale dans Dakar. Deux mois plus tard et dans la violence, la loi est adoptée à l’Assemblée nationale.

Nouvelle donne, nouveau cadre de lutte, nouvelle stratégie. « Initiée unilatéralement et imposée autoritairement par le président Macky Sall », selon un communiqué publié le lendemain des violentes manifestations populaires, cette loi exige un front plus large et plus soudé, « s’érigeant en véritable contrepouvoir pour faire échec au coup d’État constitutionnel et électoral concocté par le régime de Macky Sall », selon les termes employés dans le même communiqué. Dès le lendemain du vote de la loi des parrainages, le Front de résistance nationale (FRN) s’arme de nouveaux procédés. Pour faire remonter la « forfaiture » de cette loi au-delà de l’échelle nationale, elle introduit un recours devant les juridictions compétentes au niveau de la Cedeao et l’Union africaine… Sans obtenir gain de cause. Sa nouvelle identité ne lui fait pas gagner plus de batailles.

Alors les communiqués de presse et les lettres se font plus virulents. Le régime de Macky Sall est qualifié de « dictature », de « régime de prédation et de piétinement des droits démocratiques et sociaux des populations », l’accusant de « mettre les ingrédients d’une instabilité au Sénégal. »

Déferlante de manifestations jusqu’au scrutin

Depuis novembre, l’opposition déferle dans les rues de la capitale sénégalaise. On y dénonce les « pratiques antidémocratiques de Macky Sall », comme le dénonçait Dethie Fall, député et vice-président de Rewmi, un parti membre du FRN. Parmi les pratiques dénoncées, le manque de contrôle du fichier électoral, et le système de parrainage des candidatures, qui ne passe pas. Et puis toujours ce fort soupçon d’intrusion de la vie politique dans les affaires judiciaires. Après les fortes mobilisations du 29 novembre et du 6 décembre, les opposants battaient de nouveau le pavé le 20 décembre, jour du procès en appel de Khalifa Sall, l’ancien maire de Dakar et candidat aux élections qui aurait pu mettre Macky Sall en danger.

Les mobilisations rassemblent une masse hétéroclite, soutenant des leaders politiques différents, tous membres du FRN, et même au-delà. Sans que le parti d’Idrissa Seck, l’un des favoris, soit formellement signataire du front, ses militants se mêlent aux manifestants. « Les manifestations font s’intensifier jusqu’au 24 février {jour du vote, NDLR} et même s’organiser dans les régions, promet Mamadou Diop, c’est parti ! ». Pour l’instant, les manifestations ont toujours été autorisées par la préfecture. Mais le Front est formel, si elles étaient interdites, les débordements sont à prévoir dans les rues.

Jeune Afrique raille les médias sénégalais « qui lisent dans les cauris la date du retour de Karim Wade »

Il est un autre sport national au Sénégal que la lutte avec frappe : la prédiction compulsive quant à la date du retour à Dakar de Karim Wade, le candidat à la présidentielle du principal parti d’opposition…

Au Sénégal, on n’a pas de sondages politiques mais on a les cauris. Ces petits coquillages, dont la légende prétend qu’ils proviennent des îles Maldives et auraient été importés sur les côtes orientales du continent, avant de se frayer un chemin jusqu’à la presqu’île du Cap Vert, y servent de support à la divination – comme, ailleurs, les tarots ou le marc de café. Pratiqué majoritairement par les femmes, l’art des cauris permet à la voyante, sur la base d’un jet de coquillages semblable à un jet de dés, de prédire l’avenir à son interlocuteur.

Or, s’il est un secret que chacun, à Dakar, aimerait percer – outre les estimations du premier tour de la présidentielle, en l’absence d’enquêtes d’opinion, interdites par la loi – , c’est bien celui-ci : à quelle date Karim Wade remettra-t-il le pied au Sénégal ? Escamoté en pleine nuit de la prison dakaroise de Rebeuss pour gagner le Qatar, en juin 2016, le fils de l’ancien président sénégalais reste mutique depuis deux ans et demi sur cette échéance cruciale, alors même qu’il entend défier dans les urnes, en février, le président Macky Sall.

Prédictions hasardeuses

Adepte du secret et du « off the record », Karim Wade n’a en effet jamais livré, depuis son départ en exil, la moindre indication précise sur la date de son retour. La nature ayant horreur du vide, les quotidiens et sites Internet sénégalais se livrent donc, depuis plus de deux ans, à des prédictions hasardeuses.

Dernier en date à se jeter à l’eau, le 24 décembre, un quotidien local se montrait catégorique : « Le président de la coalition “Karim Président 2019” est attendu à Dakar mercredi [26 décembre]. Nos sources, qui sont formelles, nous signalent qu’il a quitté la capitale française pour un point de chute tenu pour le moment secret. »

Le 18 décembre déjà, le même journal livrait à ses lecteurs une « exclu » valant son pesant d’arachides : « Karim Wade a quitté Doha pour Versailles, où il réside au moins depuis vendredi [14 décembre] ». Plus étonnant, poursuivait-il : à Paris, « [Karim Wade] aurait, de source sûre, rencontré le président Macky Sall ce lundi [17 décembre] dans l’après-midi. Même si rien n’a filtré de leur rencontre, il est clair qu’il s’agit de négociations liées à son retour à Dakar… »

LE CANDIDAT DU PDS, KARIM WADE, EST ATTENDU, DIMANCHE 15 JANVIER [2017], À DAKAR

Le quotidien cité ici est loin de représenter une exception : à la grande loterie où l’on mise sur la date du retour de Karim Wade, chacun ou presque a eu l’occasion de parier un jour, à ses risques et périls, comme le montre ce florilège.

Dès juillet 2016, un site Internet se référait déjà à « certaines sources dignes de foi qui jurent, la main sur le cœur, que le pape du Sopi [Abdoulaye Wade] pourrait bien devancer Karim Wade à Dakar ». À l’époque, la date est encore floue… Mais en décembre 2016, un site saint-louisien entrevoit l’avenir de manière plus nette, après l’avoir lu lui-même dans les cauris d’une autre publication : « Le candidat du PDS, Karim Wade, est attendu, dimanche 15 janvier [2017], à Dakar. […] La décision du retour de Wade fils a été prise ce dimanche 25 décembre, lors d’un conclave de 48 heures avec l’ancien président Abdoulaye Wade, qui est à Dubaï depuis plus de cinq jours. »

Dernière ligne droite

Pourtant, le 15 janvier suivant, toujours pas de Karim en vue au pays de la Teranga… Qu’à cela ne tienne ! En mars 2017, un autre site web rend compte de la prophétie livrée, dans une célèbre émission radio, par un cador du PDS : « [Karim] m’a dit au téléphone qu’il sera là quand nous arriverons dans la dernière ligne droite des élections législatives [prévues le 30 juillet suivant], et qu’il participera à la campagne. La dernière ligne droite des élections législatives, c’est, pour lui, les trois mois qui précèdent la tenue des élections. »

Alhamdoulilah ! Karim Wade ne saurait tarder, se disent alors ses partisans – et les journalistes. Tous en seront pour leurs frais. En septembre de la même année, un confrère online convoque jusqu’aux mânes d’un ancien ministre d’Abdoulaye Wade, qui lui livre une énième « révélation » : « Karim Wade sera à Dakar en juin 2018 ». L’échéance approcherait-elle ?

Ses bagages atterrissent… mais pas lui !

La présidentielle, elle, se rapproche à grands pas. Le 8 septembre 2018, le même site se montre à nouveau sûr de son fait : « Le candidat déclaré du PDS, Karim Wade, est attendu en novembre à Dakar. Cette information vient des militants libéraux de la diaspora, qui se disent, cette fois-ci,  »catégoriques » sur son retour. » L’information est détaillée par un autre portail : « Karim Meïssa Wade et son père Gorgui Wade seront à Dakar dans la nuit du dimanche 18 novembre. Ce sera la veille [paradoxalement, pour ces talibés mourides revendiqués] du Gamou de Tivaouane. »

Puisque Karim tarde à rentrer, les oracles improvisés ont alors une idée de génie : à défaut de faire revenir au pays, par incantations interposées, le candidat du PDS, commençons par ses bagages ! Mi-novembre, un quotidien annonce donc en exclusivité qu’un vol de la compagnie Emirates a déchargé à l’Aéroport international Blaise-Diagne (AIBD), à proximité de Dakar, les valises et autres malles d’un Karim Wade qui ne saurait tarder à les y rejoindre. Un convoi qui ne constituerait, selon ces sources, que « le premier lot des bagages lourds du fils de l’ancien Président », lesquels auraient été déposés dans la maison familiale du Point E.

Encore raté ! Novembre tire sa révérence sans que Karim Meïssa Wade montre le bout de son nez. Un nouvel oracle sort alors de son silence pour livrer la date que tout le monde, au Sénégal, attend : « Karim Wade annoncé à Dakar le 11 décembre prochain », titre-t-il.

Moralité : lui seul connaît la date…

La leçon à tirer de cette logorrhée prédictive n’est guère difficile à énoncer. Depuis deux ans et demi, malgré de multiples assurances formulées par le « syndicat des proches – anonymes ou non – de Karim Wade », il semble clair que nul ne connaît la date de son retour au Sénégal, à part lui-même.

D’où cette double prédiction qui évitera à JA, on l’espère, un camouflet brutal début 2019 : Karim Wade reviendra un jour prochain au Sénégal. Et ce jour-là, les médias l’apprendront vraisemblablement après son atterrissage, et non avant.

Par Mehdi Ba

Mehdi Ba est rédacteur en chef du site internet de J.A. Anciennement correspondant à Dakar, il continue de couvrir l’actualité sénégalaise et ouest-africaine (Mauritanie, Gambie, Guinée-Bissau, Mali), et plus ponctuellement le Rwanda et le Burundi.

Florilège : le racisme, problème récurrent du football européen

Le défenseur sénégalais de Naples Kalidou Koulibaly, visé mercredi par des cris racistes lors d’un match, est le dernier d’une longue liste de joueurs victimes de racisme de la part du public sur le terrain.

Mercredi soir au stade San Siro, l’Inter Milan a battu Naples. Une soirée cauchemardesque pour le défenseur franco-sénégalais Kalidou Koulibaly, pas uniquement en raison du score final. Exclu à la 85e minute, le joueur a été la cible de cris des singes et d’insultes racistes par des supporteurs de l’équipe adverse. Sorti après avoir applaudi ironiquement l’arbitre pour son inaction, le joueur s’est dit «fier de la couleur de sa peau» sur les réseaux sociaux après la rencontre. Déjà, en février 2016, le défenseur avait été la cible de cris similaires lors d’un match disputé à Rome. Des épisodes loin d’être isolés : sur le terrain (y compris lors des championnats amateurs, comme l’avait montré Libé dans une enquête cet été), les footballeurs ont été régulièrement confrontés à des actes racistes ces dernières années, un phénomène qui semble prendre une ampleur nouvelle. Retour sur quelques cas emblématiques.

Dani Alves mange une banane lancée par un supporteur raciste

L’incident récent le plus mémorable remonte à avril 2014. Le défenseur brésilien du FC Barcelone, Dani Alves, en est la victime, lors d’un match du championnat d’Espagne contre Villarreal. S’apprêtant à relancer le jeu, le latéral droit reçoit une banane lancée des gradins, accompagnée de cris. Cette provocation raciste aurait pu suspendre le match, mais le joueur en a décidé autrement. Dani Alves a profité de l’occasion pour retourner la situationen mangeant le fruit, au nez et à la barbe des spectateurs intolérants. Un «geste audacieux» salué par la présidente de l’époque Dilma Rousseff. Le hashtag «Nous sommes tous des singes», en réaction au geste du défenseur blaugrana, a regroupé une multitude de stars affichant leur soutien, banane à la main. Le principal intéressé avouera subir ce type d’actes depuis plus de dix ans. Au-delà de l’emballement médiatique, cette affaire a montré que les fédérations, nationales et internationales, n’ont que très peu d’outils pour freiner le phénomène. La plupart du temps, les clubs sont sanctionnés financièrement pour mauvaise gestion de leurs supporteurs.

Blaise Matuidi ciblé par Cagliari

La vague de racisme n’épargne pas les joueurs les plus prestigieux. Lors d’un match de championnat contre Cagliari en janvier 2018, le milieu de terrain de la Juventus Turin Blaise Matuidi, déjà coutumier du fait, essuie des insultes racistes de la part du public adverse. Des actes que le joueur français a déploré sur les réseaux sociaux. «Je ne suis pas un homme de haine et je ne peux qu’être désolé pour ceux qui donnent le mauvais exemple», écrit-il. Le club sarde a rapidement réagi en adressant ses excuses sur Twitter. Durant le match, Matuidi s’était dirigé vers l’arbitre, lui demandant d’intervenir, sans succès. L’ancien joueur du PSG avait déjà été victime de faits similaires, quelques jours avant, toujours en Italie, face au club de Vérone, qui avait écopé d’une amende de 20 000 euros.

Tu es un joueur énorme. Exemple pour les jeunes. Nous désirons nous excuser avec toi si tu as été insulté à la Sardegna Arena pour la couleur de ta peau. Le racisme n’a rien à voir avec le peuple sarde. Seulement l’ignorance peut expliqué certains comportements. Respect.

— Cagliari Calcio (@CagliariCalcio) 7 janvier 2018

SOS Racisme s’empare du cas Balotelli, insulté par le public

En février dernier, lors d’un match comptant pour la 25e journée de ligue 1, l’attaquant italien Mario Balotelli (OGC Nice) dénonce des insultes racistes, proférées par des supporteurs dijonnais. Une polémique rapidement éteinte par l’entraîneur adverse qui déplore, en conférence de presse, le comportement de «quelques cas isolés». Une minimisation des faits dénoncée par l’association SOS Racisme, qui s’empare de l’affaire. Hermann Ebongué, secrétaire général de l’association, reproche à l’entraîneur dijonnais Olivier Dall’Oglio de mettre «en avant le « stock » de joueurs de couleur évoluant à Dijon. Comme s’il s’agissait de simples marchandises» pour défendre ses supporteurs. La Ligue de football professionnel (LFP) est également accusée d’immobilisme sur ce sujet par l’association.

Insultes racistes à Ajaccio

Le football corse n’est pas épargné par les excès des supporteurs. En mai dernier, le procureur de la République d’Ajaccio a ouvert une enquête pour injures à caractère raciste et violences en réunion, après les débordements autour du match Ajaccio-Le Havre. Avant même que le match commence, le bus transportant les joueurs du Havre est violemment pris à partie par des dizaines de supporteurs corses. Insultes et chants hostiles et racistes – «négros», «sales arabes», «français de merde» – fusent. La rencontre est finalement reportée. Vincent Volpe, président du club havrais, «choqué», dénonce «un racisme extraordinaire». Pour autant, aucune sanction ne sera mise en place, les violences étant commises sur la voie publique et ne relèvant donc pas de la responsabilité du club corse.

Le bus des joueurs du Havre est bloqué à l’extérieur du stade François-Coty. Il a été la cible de projectiles lancés par des supporters ajacciens. pic.twitter.com/8khwENy04h

— France 3 Corse (@FTViaStella) May 18, 2018

Jimmy Durmaz attaqué pendant le Mondial

Durant la Coupe du monde, c’est au tour de Jimmy Durmaz, joueur suédois d’origine turque, d’être victime d’une vague de propos racistes sur les réseaux sociaux, remettant en cause son attachement à la Suède. Le joueur, fautif sur l’égalisation de l’Allemagne en match de poule, a été pris à partie par des supporteurs sur ses origines. L’affaire est portée jusqu’au Parlement national, où la ministre des sports Annika Strandhäll exhibe un maillot floqué au nom de l’attaquant. Soutenu par sa sélection, les autorités politiques suédoises ainsi que son club de Toulouse FC, Jimmy Durmaz a dénoncé dans un communiqué les méfaits du racisme dans le monde du football.

Victime d’insultes racistes durant cette #CM2018, le TFC tient à apporter tout son soutien à son joueur Jimmy #Durmaz : « F*** RACISM » 👊

→ https://t.co/g00itiTGmppic.twitter.com/xNyrPTeX7Y

— Toulouse FC (@ToulouseFC) June 25, 2018

Un cas qui illustre les changements de la société suédoise, analysait le sociologue Seghir Lazri.

 

La Sénégalaise Marème Mbaye Ndiaye devient Directrice générale de Société Générale Cameroun

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On se souvent que le Camerounais Georges Wega a été Directeur général de la Société Général au Sénégal. Echanges de bons procédés, c’est au tour d’une Sénégalaise d’être Directrice générale de Société Générale Cameroun. Réuni en session ordinaire le 20 décembre à Douala, le Conseil d’Administration de Société Générale Cameroun a nommé Madame Marème Mbaye Ndiaye directrice générale. La banquière sénégalaise succède ainsi à Alexandre Beziaud.

La la nomination datée du 24 décembre 2018 devrait recueillir l’aval des autorités compétentes. Et Marème Mbaye Ndiaye dirigera le comité de direction assisté d’Ezéchiel Passam Mukwade et de Nicolas Pichou, DG adjoints.

La nouvelle directrice générale de Société Générale Cameroun cumule 17 ans d’expérience dans la finance, notamment au sein du Groupe Ecobank où elle a respectivement occupé les fonctions de gestionnaire de compte au sein du Département de la Clientèle Institutionnelle.

Elle a été également chef de Service de la division des entreprises multinationales et régionales, et directrice du département Grandes Entreprises au sein d’Ecobank Sénégal.

Mme Ndiaye a ensuite occupé les fonctions de directrice générale d’Ecobank Gambie de mai 2010 à janvier 2015, puis Directrice Générale d’Ecobank Rwanda de février 2015 à mai 2016. Depuis juillet 2016, elle est directrice de cabinet du directeur général du groupe Ecobank en charge de la stratégie et du business process management.

La nouvelle Directrice générale de Société Générale Cameroun est titulaire d’un Master en Science Management (MSc), en Economie Financière de l’Ecole des Hautes Études Commerciales (HEC) de Montréal -Canada.

Le magazine Forbes Africa élit Paul Kagame « homme de l’année 2018 »

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Si Jacob Zuma, Robert Mugabe ou encore Joseph Kabila ont monopolisé l’actualité africaine de 2018, pour le magazine Forbes Africa, basé à Johannesburg, l’homme de l’année est Paul Kagame. «  L’émergence continentale de Kigali (la capitale, NDLR) repose essentiellement sur le leadership du président Paul Kagame, qui s’est engagé ouvertement pour réformer l’Union africaine. Il n’est pas surprenant que son mandat ait été marqué par des efforts concrets pour faire aboutir et mettre en œuvre de vastes réformes. Malgré des réserves sur le terrain politique et des droits de l’homme, le pays est également présenté comme ayant réalisé des avancées socio-économiques significatives après le génocide de 1994. Notre équipe a donc nommé Paul Kagame pour son action en tant que dirigeant, ayant réussi à réaliser des réformes décisives pour l’organe continental au cours de ses douze mois à la barre  », écrit Methil Renuka, rédactrice en chef de Forbes Africa.

Au cœur de l’Union africaine, Kagame rebat les cartes

Dans ce double numéro de décembre 2018 et janvier 2019, le chef de l’État rwandais et président en exercice de l’Union africaine est en couverture, souriant, détendu, les bras croisés sur un fond vert qui n’est pas sans rappeler le «  pays des mille collines  ». Dans les pages du magazine, une longue interview du dirigeant rwandais de 61 ans permet de saisir sa pensée au moment où il achève son mandat à la tête de l’UA. En plus d’être décrit comme un visionnaire pour l’Afrique, Paul Kagame, père de quatre enfants, est surtout présenté comme l’homme qui a travaillé ces vingt dernières années à replacer son pays au centre du jeu, juge le magazine en kiosque depuis le 6 décembre. Avec cette couverture, Paul Kagame est également lauréat du prix de l’Africain de l’année décerné par All Africa Business Leaders en association avec la chaîne CNBC Africa. Le prix, qui honore les dirigeants pour leur contribution à l’économie africaine, a été remis le 29 novembre 2018. Avec plus de dix catégories, ce prix se distingue comme l’un des plus prestigieux d’Afrique.

Une course de fond pour relancer son pays

Avec le lancement du passeport africain en 2016, l’organisation des discussions sur les réformes de l’UA et le lancement en 2018 de la zone de libre-échange continentale africaine, le moins que l’on puisse dire, c’est que le Rwanda est devenu un pays incontournable sur l’échiquier continental. Paul Kagame est l’homme fort du Rwanda depuis que le FPR a renversé en juillet 1994 le gouvernement extrémiste hutu ayant déclenché un génocide qui a fait 800 000 morts entre avril et juillet 1994, essentiellement parmi la minorité tutsi. Il a d’abord été vice-président et ministre de la Défense, dirigeant de facto le pays, avant d’être élu président en 2000 par le Parlement. En 2003 et 2010, il a été reconduit au suffrage universel avec plus de 90 % des voix. Kagame est surtout crédité du spectaculaire développement, principalement économique, d’un pays exsangue au sortir du génocide.

Sur le continent, le président Kagame est régulièrement encensé par ses pairs, qui lui ont demandé à l’unanimité de concevoir la réforme de l’Union africaine. Car tous ceux qui ont fréquenté cet homme au visage ciselé, invariablement bardé de lunettes, le décrivent comme une personnalité hors du commun. La personnalité de Kagame s’est forgée pendant son exil en Ouganda, où sa famille tutsi a fui pour échapper aux pogroms alors qu’il avait trois ans.

Paul Kagame sur trop de fronts  ?

Mais le gouffre surprend toujours entre ses critiques qui dénoncent sa volonté de museler la presse comme l’opposition, et ses thuriféraires, souvent des économistes et experts internationaux. L’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, un ami proche, le qualifiait de «  dirigeant visionnaire  ». Plus récemment, l’ancien président français Nicolas Sarkozy révélait dans un entretien au Point avoir été «  impressionné par Paul Kagame  » ajoutant : « Il en faut, du cran, pour reconstruire un pays comme le Rwanda, décimé par un génocide d’une violence inouïe  ! » avant d’insister sur les qualités du président Kagame. Il « ne correspond peut-être pas à tous les critères démocratiques, mais je puis affirmer qu’il a une vision pour son pays et pour l’Afrique  ! Il est aujourd’hui président de l’Union africaine, pour laquelle il a de grandes ambitions. Il sait où il emmène son pays.  »

Celui que ses collaborateurs appellent «  the boss  », au franc-parler parfois peu diplomatique, est décrit par l’écrivain Philip Gourevitch, auteur d’un livre référence sur le génocide au Rwanda, comme un «  autoritaire qui s’assume  ». En décembre 2015, les Rwandais ont voté pour une révision de la Constitution qui a permis à Paul Kagame de se présenter pour un nouveau mandat en 2017 et de potentiellement diriger le pays jusqu’en 2034. Imperturbable, Paul Kagame assume surtout de défier l’Occident pour selon lui incarner une voie de développement propre. «  Nous ne grandirons jamais tant que nous estimerons avoir un besoin éternel de baby-sitters européens, américains, asiatiques ou autres  », estime le président rwandais dans un entretien à l’hebdomadaire Jeune Afrique (JA). «  Moins le monde se préoccupe de nous, plus nous sommes en mesure de nous préoccuper de nous-mêmes. Nous devons comprendre que le temps du baby-sitting est révolu  » déclarait-il.

Loin de se limiter au continent africain, Paul Kagame, marié depuis 1989 à Jeannette Nyiramongi, a aussi démontré qu’il pouvait passer des mots aux actes sur l’échiquier mondial. Le bras de fer engagé avec les États-Unis de Donald Trump autour des droits de douane sur les importations de vêtements d’occasions dans le cadre de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA) est une autre illustration de ce dessein. Enfin, et ce n’est pas le moindre des faits marquants de l’année, le Rwanda conclut 2018 avec l’élection le 12 octobre dernier de l’ancienne ministre de la Défense de Kagame, Louise Mushikiwabo, à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

Des réactions toujours passionnées

Chaque année, Forbes Africa, émanation africaine du célèbre magazine américain créé en 2012, met en avant les «  hommes de l’année  » dans tous les domaines. La publication est basée à Johannesburg en Afrique du Sud et distribuée dans les pays d’Afrique anglophone principalement. Cependant le choix de Forbes Africa de nominer Paul Kagame a suscité des réactions mitigées. Pour certains internautes comme Mukamana Alice, «  le Rwanda est transformé par le leadership de Kagame, c’est pourquoi nous sommes fiers de lui. L’Afrique est trop fière de lui à cause des réformes de l’UA qu’il a conçues avec succès.  »

Pour cet autre internaute, la désignation de Paul Kagame comme l’homme africain de l’année est «  l’illustration de ce qui ne va pas avec tout ce continent… Kagame collabore avec les multinationales pour exploiter les ressources minérales de la RD Congo en toute connaissance de cause, afin que les populations n’en profitent pas  », avance t-il avant de conclure «  que c’est un homme noir qui vend ses propres frères et sœurs pour permettre à l’homme blanc de faire profit…  »

Portrait : Mamadou Dan Diallo, le Peulh Fouta qui fabrique sa propre marque de champagne

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Mamadou Dan Diallo a eu la pétillante idée de créer une cuvée de champagne qui tienne compte des goûts du palais des Africains. Un parcours hors normes pour cet ancien consultant en spiritueux des Aéroports de Paris.

Originaire de Labé, dans le Fouta-Djalon, le pays peul de la Guinée-Conakry, Mamadou Dan Diallo est arrivé en France en 2001. Après avoir décroché son master de management et gestion des entreprises en 2005, le jeune homme a intégré le duty free des Aéroports de Paris dès l’année suivante. Il y représente alors de grandes marques de la gastronomie fine et surtout de spiritueux pour le groupe Moët Hennessy, une partie de l’acronyme LVMH (Laurent Perrier, Moët & Chandon, Veuve Cliquot… NDLR). En 2012, il est promu ambassadeur, l’équivalent de consultant pour le groupe. C’est là qu’il affine son goût pour le champagne en visitant les caves du précieux breuvage millésimé : « J’ai eu l’opportunité d’avoir une formation beaucoup plus intense, raconte-t-il. Je me suis intéressé aux procédés de fabrication, à la finesse avec laquelle le travail est accompli. »

Mais l’élément déclencheur de son projet ambitieux de donner son nom à un champagne est une rencontre, en 2013, avec un client béninois qui lui fait une importante commande : « Je lui ai promis que je ferais ma propre marque qui porterait un nom africain. Le but était de bousculer les codes et de permettre aux Africains de se sentir représentés. Pour affiner ma stratégie, j’ai fait une étude de marché dans les aéroports de Paris, où se croisent toutes les nationalités, y compris les africaines. »

Doux et sucré à la fois

Mamadou Dan Diallo s’aperçoit alors que les consommateurs africains et antillais préfèrent des champagnes doux et fruités à la fois, faciles à boire. « Il faut que la qualité suive pour plaire au marché africain. Je veux installer la marque dans la durée. » Pour cela, l’entrepreneur a décidé de vieillir son champagne trente-six mois, plus longtemps que la norme en vigueur. En effet, selon l’étude de marché qu’il a fait réaliser, la consommation de champagne devient de plus en plus fréquente. D’où l’idée d’un produit raffiné, qui permet de faire la fête… sans éprouver de migraine le lendemain. Après avoir sillonné la région Champagne et rencontré une quarantaine de viticulteurs, son choix se porte sur Rémi Jacques, de Baye, dans la Marne, lequel « a l’amour du raisin et dont la famille produit du vin de qualité depuis trois générations selon une méthode champenoise très traditionnelle ». L’entrepreneur franco-guinéen a tenu à engager quelqu’un « qui puisse comprendre l’importance que représente à (ses) yeux (s)a culture africaine, mais aussi l’éthique, le respect, une compréhension mutuelle, la détermination à aller au bout de ses engagements ». En 2016, Mamadou Diallo remporte le concours Réussir en banlieue. Soutenu par la chambre de commerce et d’industrie de l’Essonne, il obtient un prêt auprès des banques de 50 000 euros pour le développement commercial de sa SAS Dan Diallo, au capital de 5 000 euros. « Ça m’a aussi permis de me faire connaître médiatiquement », précise-t-il.

Contrer l’afro-pessimisme

Pourtant, l’idée du champagne Dan Diallo ne fut pas si facile à faire accepter au départ : « C’est une croisade pour un Africain d’entrer dans ce domaine, avoue-t-il. J’ai consulté des communicants qui m’ont déconseillé de le faire : Ça ne marchera pas. Avec un nom africain, les gens vont croire que c’est du champagne africain ! Je leur répondais que mon but n’était pas seulement de gagner de l’argent, mais de conscientiser une certaine catégorie d’Africains en les incitant à aller au bout de leurs idées. » Car il entend ainsi poser un acte militant : « Mon objectif, c’est de briser l’afro-pessimisme. Je leur dis de foncer, de ne pas se mettre de freins par rapport à leurs origines, leur nom ou leurs coutumes. Au XXe siècle, on peut se lancer dans le luxe ou le champagne. »

Et l’exemple de Mamadou Dan Diallo a suscité des vocations. Fin octobre 2017, invité à un événement organisé par le Crédit agricole, il a témoigné de son expérience d’entrepreneur : « Beaucoup d’Africains qui veulent entreprendre dans des produits haut de gamme sont venus m’écouter. Ils m’ont demandé : Comment avez-vous fait ? Ces porteurs de projet m’ont donné envie d’aller au-delà de ce que je fais aujourd’hui. Par exemple, une jeune Ivoirienne m’a dit vouloir créer une marque de café haut de gamme du type de Nespresso. Mon parcours lui donne le courage d’oser. »

Le marché africain, une cible…

Le prix des bouteilles de Dan Diallo oscille entre 25 et 38 euros. La bouteille de brut tradition est à 25 euros. L’entrepreneur a également créé une cuvée spéciale, la Cuvée réserve à 27 euros, entre le brut et le demi-sec : « Aujourd’hui, sur le marché, il y a le choix entre le brut et le demi-sec. Les Africains et les Antillais allaient par défaut vers le demi-sec parce qu’il est plus sucré. Personnellement, je le trouve trop sucré, jusqu’à 45 grammes de sucre par litre. Je propose une gamme intermédiaire entre les deux. Gourmand et fruité, mais moins sucré que le demi-sec, avec 20 grammes par litre. »

Afin de rester dans un positionnement haut de gamme, Mamadou Dan Diallo a préféré ne pas commercialiser en grandes surfaces ce nectar qu’on peut trouver dans certains hôtels-restaurants et sur le site Dan Diallo. Ce n’est pas tout. Le Franco-Guinéen a ouvert en novembre un showroom au 89, rue Pelleport, dans le 20e arrondissement de Paris : « C’est un bar lounge convivial dans lequel des amis ou des entreprises peuvent boire une coupe de champagne avec des petits fours. Le concept, c’est aussi d’amener des Africains et des non-Africains à échanger autour d’une coupe de champagne. » Pour l’heure, il en est au stade des négociations pour pénétrer le marché afro-antillais : « J’ai été contacté par un distributeur guadeloupéen qui a une dizaine de magasins là-bas. J’ai aussi un réseau en Afrique avec la Guinée-Conakry, le Sénégal et la Côte d’Ivoire… » D’ici à ce que Dan Diallo fasse sauter ses bouchons de liège sur le continent, il n’y a qu’un pas… qu’il a allégrement franchi.

… et une réalité

Nous voilà dans un bar lounge chic d’Abidjan. Des clients ivoiriens dégustent un champagne particulier. Laurent-Perrier ? Veuve Clicquot ? Moët et Chandon ? Non : du Dan Diallo… « C’est la première marque de champagne qui porte un nom africain », explique à l’AFP son créateur, Dan Diallo. «  Ce n’est en aucun cas un champagne africain parce que ça n’existe pas, un champagne africain !  » précise-t-il. Le Dan Diallo «  a été élaboré dans l’art et le savoir-faire de la méthode traditionnelle champenoise de A à Z, de la vigne jusqu’à l’embouteillage. Tout a été fait en Champagne  » dans le respect de l’appellation d’origine contrôlée (AOC), explique-t-il. Et de poursuivre : «  Je me suis aperçu que les Africains consommaient beaucoup plus de champagne doux et fruité (…), beaucoup plus de sec ou demi-sec. C’est parce que le brut a le côté acidulé qu’ils n’apprécient pas.  » «  En apportant une petite dose de sucre de canne, on enlève complètement cette amertume dans le brut  », confie-t-il, ajoutant : «  ce qui permet d’adoucir un peu le champagne afin que ça soit délicieux  » sans être «  trop sucré  ». Son objectif : vendre de ce pétillant en Afrique, en rapport avec les attentes du public sur place. Quoi qu’il en soit, il y a lieu de savoir qu’en termes de cépages, le champagne Dan Diallo «  tradition  » est composé de 50 % pinot meunier, 30 % pinot noir et 20 % chardonnay. Résultat : «  Un champagne souple, tendre, facile à déguster avec une pointe de fraîcheur, qu’on peut prendre à tous les moments de la journée  », explique Rémi Jacques. «  Mais il n’y a pas d’adaptation à un goût africain, on n’est pas dans un produit industriel : c’est du champagne !  » précise-t-il.

Côté commercial, Dan Diallo vend plus de 10 000 bouteilles par an en Afrique notamment en Côte d’Ivoire, au Nigeria, au Liberia, au Cameroun, au Gabon, en Guinée et au Burkina Faso. Il dit profiter d’un «  engouement très fort pour le champagne et pour les produits de luxe en Afrique  », à la faveur d’une classe moyenne au pouvoir d’achat croissant. S’il entend séduire le public africain par la qualité de son produit, il joue aussi sur la fibre continentale : «  Il y a une vraie fierté des Africains de voir un Africain évoluer dans ce milieu fermé  », assure Dan Diallo. Ce spécialiste du marketing invite une clientèle huppée à des dégustations dans des hôtels et des endroits chics des capitales africaines. C’est le cas de Patricia Dje Dje, publicitaire. «  J’en ai goûté quatre différents  », dit-elle en évoquant la gamme Dan Diallo qui compte notamment un champagne «  tradition  », un rosé et un blanc de blanc. «  Pour nos palais sous les tropiques, oui, ça peut aller ! Je ne les trouve pas spécialement sucrés, mais c’est vrai qu’avec le mélange des cépages, peut-être que le sucre ne se sent pas  », dit-elle. «  On a ici, en Côte d’Ivoire, toute une gamme de champagne, on a le choix sur le plan des prix et des marques  », souligne-t-elle. Et de dire sa «  fierté  » qu’un Africain réussisse dans le champagne même si la connotation africaine du champagne Dan Diallo lui apparaît à certains égards comme une «  bizarrerie  ». Pas de quoi ensevelir son plaisir de déguster du Dan Diallo en tout cas.

C.Aïdara, marabout, séquestre et viole sa domestique F. Dembélé, 18 ans, pendant 4 jours

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F. Dembélé a vécu l’enfer pendant quatre jours. Plus précisément du 1er au 4 décembre 2018. Âgée de 18 ans, cette domestique de nationalité malienne a eu le malheur de taper à l’œil de son employeur, le marabout C. Aidara, qui l’a retenue dans sa maison, contre son gré, pour abuser d’elle à satiété. L’horrible scène, dont s’est saisie la police de Dieuppeul, se passe à la Sicap Liberté 2. Aidé par ses disciples, le mis en cause a ligoté la fille avec une corde et l’a gardée au chaud dans une chambre. C’est le début de son calvaire.

En effet, raconte la victime aux limiers, son bourreau la violait au moins deux fois par jour. Et, elle ne doit son salut qu’à l’arrivée de sa sœur et d’une connaissance venues pour la délivrer. Une bouée de sauvetage qui n’a été possible que par hasard. Car, le marabout est parti chercher de quoi manger, oubliant sur place son téléphone. La fille en a profité pour appeler au secours sa famille. Et le tour est joué. Interpellé, le marabout nie en bloc, crie à la cabale pour salir sa réputation et accuse la fille de voleuse. Malheureusement, il a été confondu par l’expertise médicale et déféré au parquet.

Le soudeur métallique Pape S., 35 ans, meurt électrocuté à Kaolack

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Soudeur métallique de son état au quartier Tabangoye de Kaolack, Pape S. s’apprêtait, après une journée de dur labeur, à rejoindre son domicile. Il était 19 heures en ce mercredi 26 décembre. C’est au moment où il rangeait ses outils qu’il aurait reçu une décharge électrique qui l’a foudroyé. Restés jusque tard dans la nuit sans avoir de ses nouvelles, sa famille et ses proches sont alors partis à sa recherche. Et c’est un de ses amis qui fit la découverte macabre, en le retrouvant mort dans son lieu de travail. L’intervention des éléments de la compagnie brigade des sapeurs-pompiers de Kaolack a permis de faire sortir le corps sans vie de l’atelier et son évacuation à la morgue. Une mort qui remet au goût du jour le débat récurrent sur les branchements électriques qui n’obéissent pas aux normes.

Le Français Philippe G.C tué à la machette à la Somone, les meurtriers retrouvés

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Retraité de nationalité française, Philippe G.C. a été retrouvé mort chez lui. Le drame s’est déroulé à Somone, une localité non loin de la Petite-Côte, dans le département touristique de Mbour. Ses meurtriers, qui se sont introduits dans sa maison, l’ont assassiné à coups de machette sur la tête. Ils ont aussi dérobé ses téléphones portables, des numéraires et d’autres effets personnels.

Malheureusement pour les malfrats, la cavale sera de courte durée. En effet, ils seront arrêtés 72 heures plus tard par la gendarmerie en train de faire une tournée des grands ducs à Dakar. Renseignement pris, les pandores ont alors juste pu géo-localiser, avec le soutien de la Section de recherches, un des portables volés qu’un des mis en cause a commis l’imprudence d’utiliser en y insérant une puce.

Fin d’un scandale : l’ARTP ne sera plus locataire et rejoint son siège

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Dans un communiqué, Abdou Karim Sall, ci-devant direceur général de l’ARTP (Autorité de Régulation des Télécoms et des Postes) informe tous les usagers du service public que l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) déménage, à partir du 29 Décembre 2018, à son nouveau siège aux Mamelles, Route des Almadies en face de la Clinique des Mamelles.

Toutes les équipes du siège administratif situé à l’immeuble Thiargane (Place OMVS – Dakar) et du centre de transmission de Yeumbeul seront regroupées dorénavant sur le même site. Ses numéros de téléphone et de fax restent inchangés.

C’est ainsi la fin d’un scandale de plus de dix ans. Après avoir été locataire de l’immeuble du milliardaire Cheikh Amar sur la VDN, l’ARTP s’était déplacée de quelques encablures pour aller encore louer des bureaux dans un immeuble de la place OMVS, en face de l’Ecole Normale supérieure de Dakar.

Avec ce nouveau siège, l’ARTP retrouve l’orthodoxie.

Inventaire des Idoles : « Souleymane Jules Diop, ors & dehors du pouvoir » (Par Elgas)

Que devient Souleymane Jules Diop ? Je veux penser qu’il va bien. Sans remords aucuns. Dévoué à la tâche d’assainir la politique au Sénégal. Entièrement acquis à conseiller Macky Sall pour accroître le bien-être des populations. Je veux croire ça, mais ce n’est pas très simple. Qu’il semble désormais bien loin ce temps – il y a 4 ans – où, perché sur ses hauteurs canadiennes, il nourrissait auditeurs et lecteurs de Seneweb. Leur commandait de lutter. Disqualifiait les politiciens. S’érigeait en justicier-martyr, molesté, pour l’anecdote, par les gorilles de Wade à cause de son goût de la défiance. Ce temps fabuleux où il parcourait le monde pour prodiguer des conférences. Alors, pour ce faire, son lyrisme se mêlait aux citations des grands esprits, ses livres aux références spirituelles du monde, ses anecdotes sur la politique sénégalaise à ses colères foudroyantes, et ses grands monologues étaient, disait-on, l’incarnation de la probité intellectuelle, autrement dit, une résistance à Wade. De Lat Dior à Salif Sadio, les Sénégalais ont une drôle de conception de la résistance. De la probité aussi.

J’avais été lecteur de Souleymane Jules Diop. J’avais en revanche mis assez de distance entre ce qu’il incarnait, ce qu’il disait, et comment il se percevait. On a là 3 types qui ne se confondent pas nécessairement. Avant de tomber dans l’outrance contre Wade, SJD a été son ami. Il devint celui d’Idrissa Seck ; il en divorça. Séparé de ses deux amours, il tombe dans la solitude de l’exil. Traversée du désert finie. Désormais, le voilà à la romance avec la dernière roue du carrosse des enfants de Wade, le président Sall, sur qui sa parole a été la plus dure. Convenez que ce parcours, sans même en interroger le fond, est pour le moins singulier. Mais passons.

Il incarnait une figure assez connue dans l’histoire de la politique : le résistant en exil. Bénéficiant d’une tribune libre, sans censure, sans contradiction, il pouvait tout dire. Très souvent n’importe quoi, trop souvent des banalités, toujours les mêmes rengaines avec le ton de l’objecteur de conscience et du prêcheur intellectuel. Mais l’immigré, vitrifié sur Seneweb, buvait goulument son propos pour étancher sa soif du pays. Le commentaire et l’analyse politique ne doivent pas être exemptés de constance et de ligne directrice. Les « lignes ennemies », nom de sa chronique phare, confondaient toutefois régularité et acharnement. Elles s’emprisonnaient dans le seul champ politique et manquaient ainsi, souvent, d’autres explications décisives. Il était ainsi le préposé aux aboiements contre Wade. Mais à force d’aboyer il est monté dans la caravane qui passait, celle de Sall. Les immigrés tout particulièrement ont fait la célébrité de ce prêcheur aux allures de gourou. Visiblement à leurs dépens à la lumière du temps.

Il disait ce que l’on sait tous, avec la primauté chez lui de quelques informations de couloirs qu’il pouvait collecter grâce à ses anciennes fréquentations. Il faisait la taupe. Le censeur. Le distributeur de bons points. Le maître de la météo, de la sienne seule. Il s’indignait. Pour ce pays où les tabous sont rois, il apparaissait comme un courageux. Drôle de courage.

Ce temps est fini. Bien fini. Tremplin et marchepied il a été. Le voici prêt pour l’ascension. Il lui faut de nouveaux défis. Le voilà dans le cœur du pouvoir : ce pouvoir sur lequel il avait déversé sa bile. Le voilà dedans, silencieux, aphone, presque honteux. Ecartelé entre son once d’honneur et l’obligation de faire la bise à Moustapha Cissé Lô entre autres. Il fait de rares apparitions pour essayer de justifier l’injustifiable. Il en est même attendrissant. Malgré la discrétion qu’il s’échine à porter dans sa mission, on se demande, s’il adhère réellement aux projets, actes, politiques de ce gouvernement. On n’aura jamais la réponse hélas, quoiqu’on la devine. L’énergie intellectuelle de jadis s’est transformée en un silence de complaisance. La fougue rebelle d’autrefois est devenue la notabilité du consensus. C’est souvent vers 40 – 50 ans que les hommes politiques et intellectuels transhument. C’est l’âge où la société vous pousse à la maturité et à la prédation. C’est l’âge où la responsabilité et la progéniture vous mordent le portefeuille. C’est l’âge où la famille vous accule. C’est l’âge où le renoncement se pare de vertu donc. Que valent les idées devant la convergence des besoins et la possibilité de stabiliser une vie ? Ensuite, et il faut le savoir, la rébellion ne paye pas bien son homme. C’est l’âge où les ors intérieurs sont plus brillants, plus doux que le soleil brûlant du dehors.

Le parcours de SJD est assez familier, c’est un syndrome assez répandu. A un certain stade de leur combat, certains intellectuels se jugent inutiles dans la posture de la critique. Donc, il leur faut s’engager : grand mot ennobli par le sens du sacrifice qu’il semble contenir. Après avoir vilipendé le système, ils se proposent de l’intégrer pour le changer. Une fois le pas dedans, s’abattent le silence, la démission, la confrontation face à des réalités improbables devant lesquelles la lâcheté sert de paravent. Ils se rendent obligatoirement comptables des actes de leur entourage, faits auxquels ils n’adhèrent mais contre lesquels ils ne peuvent se rebeller. Tiraillés entre leur honneur – je crois qu’ils en ont, un peu certes mais quand même – et leur devoir d’être solidaires, ils piétinent leurs idéaux. Sans s’en rendre compte. Sans même en avoir l’intention. Et d’un coup, c’est fini. Ils s’éclipsent. Aux suivants… ! Si SJD avait eu, dans son domaine, médiatique ou intellectuel, un impact, s’il avait entrepris un changement à la hauteur de ses colères grondantes de Seneweb, peut-être serions-nous cléments. Mais depuis il s’est prélassé dans ce qu’il fustigeait. Voilà l’impardonnable faute.

Le renoncement à la vertu, en politique, c’est toujours une question de temps. Il y a un rien de distance entre le compromis et la compromission. Souleymane Jules Diop, Latif Coulibaly et quelques autres, auront oublié que l‘impopularité était le seul refuge de la probité mais par-dessus tout, de la constance de la pensée. Ce sont des hommes qui n’ont pas su tempérer leur gourmandise sans doute obnubilés par leur prétention qu’ils jugeaient supérieurs aux structures. Il faut développer le goût d’être impopulaire ni par obsession, ni par principe, mais par fidélité à un propos. La constance est la seule chose qui vous rend le souvenir agréable, le rétroviseur regardable. Tout le reste vous oblige à l’affrontement avec ce que vous fûtes.

« S’adapter à nos réalités », « changer le système de l’intérieur » et bien d’autres leitmotivs optimistes, sonnent comme les doux suicides du volontarisme qui ne tient jamais lieu de succès. Jamais.

Elgas

Dans sa tribune, Amadou Tidiane Wone (coalition Hadjibou 2019) plagie « le Sénégal à coeur » de Tract.sn

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Amadou Tidiane Wone, qui a rejoint la coalition Hadjibou 2019, a titré sa dernière tribune « Le Sénégal à coeur ». Ce qui est un plagiat de Tract.sn, qui le premier avait signalé que le titre de l’ouvrage du Président sortant devait être « Le Sénégal à coeur » au lieu du « Sénégal au coeur ». Nous disions alors que Le titre du livre à paraitre de son Excédence Macky SALL est fautif : « Le Sénégal au coeur », ça fait agression et criminogène, comme dans « la victime a été touchée au coeur ». Avant de l’imprimer, changez-le en « Le Sénégal à coeur » (comme dans « prendre à coeur », « avoir à coeur de »….). Message que nous espèrions transmis à notre ami ministre de la Communication à la Présidence El Hamidou KASSE.

Voici la contribution d’Amadou Tidiane Wne parue ce week-end :

Le Sénégal à coeur !

Les mots, dits ou écrits, sont les véhicules qui transportent nos idées, nos pensées. Ils trahissent souvent nos émotions. Ils lèvent parfois le voile, à notre insu, sur ce que l’on a pensé mais choisi de taire. Écrire, parler, sont des actes redoutables, lourds de conséquences. Ils peuvent construire ou détruire…Ils peuvent, également, laisser indifférent. Il faut donc apprendre à les manier.
Avec parcimonie conseillent les Sages : dire du bien ou se taire. Surtout à une époque où, la diffusion des propos est devenue incontrôlable et sans limites spatio-temporelles. Avec des possibilités infinies de tronquer, ou de troquer des mots, pour des maux.

Écrire est donc une prise de risque. Car l’on fixe, pour longtemps et de manière irréfutable, une part de soi. Suffisamment réfléchie. Donc pleinement assumée. L’on se livre ainsi pour un temps, non maitrisable, pour ne pas dire une éternité, au jugement des hommes et à l’épreuve du temps. Signe des temps, même parler est devenu périlleux ! Depuis le développement exponentiel des capacités de prise, de stockage et de diffusion des images et du son, aucun « wax waxeet » ne dure le temps d’une fleur… Les contrevérités, ou les mensonges purs et simples, sont capturés, publiés et dénoncés. Leurs auteurs reconnus, indexés, tués du regard… Mais ils n’en ont cure. A un point tel que même la honte a baissé les bras…

S’il est devenu d’usage de se dédire, surtout en politique, il est impossible de renier ses propres écrits. Le temps reste donc le meilleur des juges. Il finit par démasquer les uns et par réhabiliter les autres.

Par ailleurs, quelqu’un a dit : «Ce qui me tue dans l’écriture, c’est qu’elle est trop courte. Lorsque l’on a fini une phrase, que de choses sont restées en dehors !» Des choses qui, elles aussi, font partie de la vie … Ces choses que l’on aurait voulu cacher, y compris à soi-même, et qui se lisent entre les lignes. Hélas…
Foin de philosophie ! Revenons sur terre.

60 ans «d’indépendance…» Et c’est comme si notre pays avait tourné en rond. Parti sur la même ligne de départ que la Corée du Sud en 1960, et au vu de ce que nous sommes devenus comparativement en 2018, est-il besoin de tirades savantes pour constater notre échec collectif ? Pourquoi et comment en est-on arrivés là ? Mais surtout, que faire pour que nos enfants sortent de ce cercle vicieux et vicié ? Faire de la politique de nos jours, devrait se réduire à apporter des réponses, sans équivoque, à ces questions simples. Ce devrait être davantage d’avoir les capacités de concevoir, et la volonté de la mettre en œuvre, une alternative à la faillite des élites dirigeantes du Sénégal depuis une soixantaine années.

Faire des plans qui n’intègrent pas ce constat de base relève de l’illusionnisme. Juste pour retarder l’éveil et enrichir certains au détriment de la majorité. La proclamation de chiffres sur l’emploi pour se donner bonne conscience lorsque, de jour en jour, le nombre de marchands à la sauvette sur l’autoroute augmente à vue d’œil, est à la limite de la décence. Les chiffres bizarres sur le chômage que l’on communique sortent de paramètres de base inadaptés à nos réalités socio-économiques. Nos chiffres, élaborés selon des modalités de calculs surréalistes au regard de la réalité qui nous assaille, sont vides de sens. Comme l’annonce tonitruante de…promesses de financements à donner le tournis à une plèbe dont le seuil de pauvreté est visible à la prolifération du nombre de bras valides tendus pour mendier… Tout cela relève de l’autosuggestion. Pour dire le moins ! Nous ne disons pas que rien n’a été fait ! Loin s’en faut. Mais un sage m’a appris qu’il y aurait quatre manières de ne rien faire : ne rien faire ; faire ce que l’on ne doit pas faire ; le mal faire ou le faire à contretemps.

En vérité, et pour donner congé aux répondeurs automatiques, toutes les générations d’hommes et de femmes qui ont dirigé le Sénégal depuis…1962 ont, chacune, une responsabilité plus ou moins grande, plus ou moins grave dans la faillite de notre modèle de développement. Quel est-il d’ailleurs ? Existe-t-il seulement ? Faits d’un patchwork d’imitations caricaturales de sous-produits culturels, politiques et économiques du Monde occidental, et plus particulièrement français, nos idées du progrès semblent hors sujet ! Anachroniques. Obsolètes. Le monde va vite. Très vite… Regardez l’Asie sortir de la misère et aller à la conquête du Monde… Et nous ? Et nous ? Et nous ?
Nos aspirations de mieux-être collectif sont-elles définies, énoncées, intelligibles et acceptées par la majorité de nos concitoyens ? Que voulons-nous vraiment faire de notre présent et de l’avenir de nos enfants ? L’émergence clame t-t-on ! De quoi ? Vers quoi ?
Quel est le modèle de société le plus adapté à nos besoins, à notre manière de penser et d’être dans le monde ? Devons-nous réduire nos ambitions à une « imitation, somme toute caricaturale et obscène » du modèle occidental ? Pauvres perruques blondes, faux cils, faux ongles, lèvres rougies et visages peinturlurés… pauvres friperies qui envahissent nos étals ôtant le pain à nos braves artisans tailleurs… faillite de nos filières textiles…Pauvres faussaires, pauvres victimes de notre inconsistance… ce n’était qu’une parenthèse !

Quatre siècles de colonisation et plusieurs générations de conduite de nos affaires par une minorité, broyée par l’école occidentale, ont défiguré nos identités. A un point tel que certains intellocrates, doctes et péremptoires, doutent que nous ayons pu, un jour avoir des ancêtres bâtisseurs de pyramides… Et pourtant ! Ils contribuent ainsi, par la mauvaise image qu’ils renvoient à leurs maitres occidentaux, à la tentation d’une révision de l’histoire, pour brouiller davantage les repères de la Renaissance africaine. Or, la Renaissance c’est d’abord un état d’esprit. Pour ne pas dire que la Renaissance est d’abord spirituelle. Elle prend racine dans le cœur et illumine l’esprit. C’est alors que l’on saura briser les chaînes qui nous immobilisent dans le paradigme : développement = occidentalisation. C’est faux !
Se développer c’est tout simplement améliorer ce que l’on a. Chaque jour davantage. Et de mieux en mieux. Ce n’est pas une question de chiffres que l’on aligne et des ratios que l’on compare. Regarder, impassibles, le paysan sénégalais gratter la terre avec une houe et une daba devrait juste nous empêcher de dormir. Et si nous devons lui acheter un tracteur, assurons-nous que, s’il tombe en panne, les enfants du village sauront le réparer, à défaut de l’avoir monté eux-mêmes. Pour dire que, si depuis 60 ans nous avions éduqué notre peuple à la construction des outils de son propre progrès, nous serions à mille lieux d’afficher des sourires banania au Groupe Consultatif de Paris.
Notre opposition à la politique du Président Macky Sall prend racine sur ces questions de fond. Elle n’a rien de personnel. Elle surgit d’une haute idée que nous avons de notre pays, de son Histoire, de ses Résistants, défaits au plan militaire, mais dont le sang irrigue nos rêves de grandeur. Nous sommes et restons opposés à la capitulation ! Ce qui est particulièrement navrant, pour ceux de ma génération, c’est de voir ce qu’il est advenu de la Gauche sénégalaise. Notre école de vie. Celle que nous avons en partage avec le Président Sall et plusieurs autres personnalités qui se reconnaîtront. De compromis en compromissions, elle est devenue un monstre qui avale toutes sortes de couleuvres. Ses représentants les plus en vue et qui avaient enchanté notre jeunesse sont attablés au banquet de la mise à mort de l’embryon de démocratie qui faisait notre fierté. Englués dans des stratégies de survie individuelle, ils ont abdiqué au grand dam des fantassins qui ruminent encore la promesse du « Grand Soir »… Ils ont eu tort les ainés !

Ainsi, la coalition au pouvoir rassemble des prétendus communistes, des socialistes fratricides, des libéraux parricides, des erratiques, des égarés et plusieurs affairistes. Quel est le fil conducteur de cette congrégation disparate ? Que font certains autour de cette table ? Quel sens ont encore certaines références idéologiques dont les modèles authentiques ont failli ? Il fera jour…
En attendant, et dans la dernière ligne droite menant à l’élection présidentielle du 24 février 2019, il nous faut prendre la pleine mesure de la gravité de la situation de notre pays, de notre Continent. Devant l’imminence et la prolifération de ressources minières et naturelles importantes, l’issue de ce scrutin est vitale pour la survie de notre Nation et l’avenir de nos enfants. Ne jouons pas avec les mots sur ces questions essentielles. Il est impératif, pour chacun et chacune d’entre nous, de prendre conscience des véritables enjeux de l’heure. Il est temps de nous rassembler et de mobiliser toutes nos forces autour d’un Pacte Intergénérationnel de Salut Public (P.I.S.P) dont les termes devraient tourner autour des enjeux de souveraineté politique et économique véritable, de restauration des principes de bonne gouvernance et d’édification d’une Nouvelle République. Une entité qui ne serait pas qu’un simple clonage de la République française, sans son génie. Le temps de la maturité et de la responsabilité est venu. Nous ne pouvons plus continuer à simuler. Il nous faut reconnaître que depuis les événements de 1962, précisément, le train Sénégal a déraillé et qu’il serait temps de le remettre sur les rails du progrès dans la dignité et l’indépendance. Sous ce rapport, et dans l’urgence, de nouvelles alliances non circonstancielles, doivent voir le jour. Car à la vérité, la plupart des alliances électorales qui ont été mises en œuvre dans notre pays ont été fondées sur la duperie. Elles n’ont pas survécu aux appétits qui surviennent à l’accession au pouvoir. Lorsqu’elles durent, elles sont cimentées par une communauté d’intérêts particuliers, le partage de privilèges et de prébendes. Avec comme prix à payer pour certains, le reniement ou un silence honteux.
Le Pacte Intergénérationnel de Salut public devra se fonder sur une prise de conscience et de responsabilité historique. Il devra rassembler des hommes et des femmes de mission, déterminés à infléchir, notablement et de manière irréversible, la trajectoire de progrès de notre peuple. Ces hommes et ces femmes devront mettre en avant les intérêts supérieurs de notre nation, maitriser leurs egos et leurs ambitions à court terme pour investir pour l’avenir de nos enfants. La survie de la nation du Sénégal dans une Afrique Nouvelle décomplexée et conquérante est à ce prix. A quelques jours de la nouvelle année, ayons le Sénégal à cœur et le reste suivra !

Amadou Tidiane WONE

Mankeur Ndiaye ne sera qu’un des 12 secrétaires généraux adjoints de l’ONU et des 44 membres du cabinet du SG

Communiqué  à l’appui, le gouvernement de Boun Abdallah Dionne a vite fait de pavoiser avec la nomination de ministre des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, Mankeur Ndiaye, comme Représentant du Secrétaire Général de l’ONU en Centrafrique avec rang de Secrétaire Général adjoint des Nations-Unies.

Mankeur rejoint dans l’organisation onusienne notre compatriote Adama Dieng, Conseiller Spécial du Secrétaire Général des Nations-Unies avec rang de Secrétaire Général adjoint.

Toutefois, il est important de souligner qu’il ne sont ainsi que l’un des 12 secrétaires généraux adjoints de l’ONU et l’un des 44 membres du cabinet du Secrétaire général de l’ONU, placé sous l’autorité de Amina J. Mohammed (Nigeria), Vice-secrétaire général. Voici la liste des Secrétaires généraux adjoints de l’ONU que rejoint Mankeur Ndiaye:

Jan Beagle – Secrétaire générale adjointe à la gestion

Miguel de Serpa Soares – Secrétaire générale adjointe aux affaires juridiques

Peter Thomas Drennan – Secrétaire général adjoint à la sûreté et à la sécurité

Jeffrey Feltman – Secrétaire général adjoint aux affaires politiques

Jean-Pierre Lacroix – Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix

Liu Zhenmin – Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales

Mark Lowcock – Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence

Heidi Mendoza – Secrétaire générale adjointe aux services de contrôle interne

Catherine Pollard – Secrétaire générale adjointe à l’Assemblée générale et à la gestion des conférences

Alison Smale – Secrétaire générale adjointe à la communication

Vladimir Ivanovich Voronkov – Secrétaire général adjoint du Bureau des Nations Unies contre le terrorisme

Présidentielle : Thierno Bocoum renonce, atteint par le syndrome Mame Adama Gueye

Thierno Bocoum, du mouvement AGIR, a annoncé qu’il renonce à sa candidature à la présidentielle de février prochain. Selon lui, il a plus que les parrainages requis, soit 67 591 signatures. Avait-il les trente millions exigés pour la caution de candidat ? La question mérite d’être posé. Bocoum aura en tout cas cédé au syndrome Mame Adama Gueye, celui qui veut qu’on ne soit pas candidat car rattrapé par le réalisme et qu’on veuille tout de même rester au centre du débat politique. Il estime que « les conditions de l’alternance ne sont pas réunies à ce jour ». Toutefois, ll annonce vouloir continuer à lutter pour le départ de Macky Sall, au sein de « pôles de l’opposition ».

Voici sa déclaration in extenso:

  • Chers compatriotes,
Notre cher pays, le Sénégal, est en train d’écrire une des pages les plus importantes de son histoire. Nous traversons des périodes difficiles, et des décisions fortes doivent être prises. Depuis notre entrée en politique, nous avons travaillé sans relâche à servir le mieux que possible les intérêts du peuple sénégalais et particulièrement ceux de sa jeunesse.
Notre engagement politique n’est animé que par le souci de servir notre pays. C’est pourquoi nous avions pris la décision de nous porter candidat à l’élection présidentielle de 2019.
Après avoir dépassé le seuil minimum de signatures pour le parrainage, le bureau exécutif du mouvement AGIR s’est réuni le 25 novembre dernier pour faire une première appréciation de la situation.
Ce préalable à notre candidature ayant été franchi, le bureau exécutif de notre mouvement s’est à nouveau réuni le 9 décembre 2018, à la veille du dépôt des candidatures au Conseil Constitutionnel. Cette réunion nous a permis de faire un état des lieux de la situation du pays.
Et nous avons pu mesurer le caractère nocif d’un régime prêt à tout pour conserver le pouvoir, malgré le niveau d’impopularité  inégalable du Président de la république. Cependant, malgré ce niveau d’extrême impopularité du régime, force est de constater que les conditions d’une alternance ne sont pas totalement réunies à ce jour.
De cette analyse, nous sommes arrivés à la conclusion selon laquelle l’opposition doit prendre des initiatives fortes en vue de réaliser les conditions d’une alternance en 2019. Et que cela doit passer par une mutualisation des forces vives de l’opposition.
Pour notre part, nous avons considéré que nous devons constituer l’un des premiers maillons de cette mutualisation devant permettre de lancer un signal fort à nos compatriotes qui se désolent de la multiplication des candidatures, alors que des offres programmatiques sont quasi identiques.
C’est ainsi que suite à d’amples concertations qui ont suivi cette rencontre, nous avons décidé de renoncer à notre candidature pour l’élection présidentielle de 2019.
A l’heure du bilan, je ne peux qu’être fier de la débauche d’énergie dont les membres, toutes positions confondues, militants et responsables d’AGIR ont fait preuve pour relever les défis auxquels nous avons été confrontés.
En ce qui concerne le parrainage, en moins de trois mois, nos équipes ont collecté 67 591 signatures, dépassant largement le minimum exigé par la loi. Les compatriotes, notamment les jeunes qui se sont mobilisés dans les villes et les campagnes du Sénégal, du froid de l’Europe et de l’Amérique… ont agi bénévolement, avec passion et patriotisme.
J’exprime ma profonde gratitude à toutes ces personnes qui se sont engagées dans ce processus. À ces jeunes, je leur dis que votre engagement a permis de montrer à la face du monde que c’est possible de procéder autrement dans nos actions politiques et citoyennes.
Par ailleurs, durant la période de déploiement de notre mouvement, nos équipes se sont mobilisées pour produire un projet de société, fruit d’innombrables rencontres d’échanges avec nos compatriotes de l’intérieur et de la diaspora. Notre programme, le Plan Alternatif pour un Changement Transformationnel (PACT) a été un élément déterminant dans la collecte de signatures. Le programme était indispensable pour solliciter légitimement le parrainage de nos compatriotes.
Mes chers compatriotes,
Pour l’histoire et la postérité, notre engagement en politique n’est nullement lié à une recherche de  privilèges ou d’avantages indus. Notre engagement en politique n’est mu que par la volonté d’apporter notre contribution au développement de notre pays.
Aujourd’hui plus qu’hier, notre camp demeure celui du peuple. Et AGIR est un mouvement en construction qui transcende les élections et les idéologies.
Notre objectif est d’aboutir à une masse critique de personnes, de compétences et de valeurs pour un véritable changement de paradigmes  au service exclusif du peuple sénégalais. Nous invitons donc tous nos compatriotes désireux d’apporter leur contribution à ce travail titanesque à nous rejoindre pour construire ensemble le Sénégal de demain.
Je voudrais du fond du cœur, remercier toutes celles et tous ceux qui nous ont fait confiance en nous accordant leur parrainage. Je sais que leur souhait avait été que nous soyons candidats. Mais qu’ils ne soient pas déçus, car nous continuerons à mener le même combat.
Je remercie toutes celles et tous ceux qui ont financièrement contribué à la réussite de notre projet sans rien attendre en retour, si ce n’est l’espoir d’un SÉNÉGAL de valeurs.
A vous, membres de AGIR, je voudrais particulièrement vous dire que je suis très fier d’être votre compagnon de tous les jours, votre frère, votre ami… Je suis très fier et très honoré de votre engagement.
Vous êtes dignes parce que vous vous êtes battus avec vos propres moyens. Marchez droit, la tête haute, les yeux fixés sur des lendemains meilleurs.
Vous pourrez toujours compter sur nous, pour que les promesses faites au peuple sénégalais ne soient jamais trahies. Vous constituez une équipe de convictions sur qui la nation peut s’appuyer pour relever les défis qui s’attachent à notre génération.
Mes chers compatriotes,
C’est dans un élan inclusif que nous avons décidé au sein de AGIR, d’enclencher un processus de décision qui aboutira à partager avec nos compatriotes dans les jours qui viennent, le résultat du processus de mutualisation que nous avons enclenché.
Notre option est de travailler à rendre effectives les conditions d’une alternance avec la mise sur pied de solides pôles de candidatures.
Cependant, nous tenons fortement à préciser que même si nous ne sommes pas candidats, le combat de AGIR reste le départ de Macky Sall du pouvoir. Ce combat sera constant aussi bien au premier qu’au second tour de l’élection présidentielle. La priorité absolue de AGIR reste la victoire du peuple qui passe par le départ du régime en place et la restauration des valeurs.
Vive la République ! Vive l’alternance et la rupture dès 2019 !
Thierno Bocoum
President Mouvement Agir

Tribune : « Idrissa Seck, celui qui habite la stature présidentielle en attendant d’atteindre le statut présidentiel » (Saliou Dione)

Qu’on l’aime ou pas, Idrissa Seck, il faut le reconnaître, représente ce qu’il y a de mieux dans la pratique politique au Sénégal. Il ne s’agit pas juste de ses talents oratoires dont la mention est presque devenue une lapalissade; il ne s’agit pas non plus de sa carrure intellectuelle que l’attrait qu’il exerce sur l’intelligentsia de ce pays a fini de démontrer . Idrissa Seck, et c’est cela son fort, dispose de l’intelligence de l’instant, cette capacité unique à comprendre les exigences du moment et à y répondre avec la précision des mots et la justesse du discours. Le Sénégal désemparé et divisé de la fin du septennat de Macky Sall avait besoin d’un discours rassembleur qui dégage dans une simplicité artistique les avenues engorgées du désespoir pour faire entrevoir les voies de l’espérance, celles de l’union des cœurs et des esprits.

Alors même qu’on le croyait coupé de cette jeunesse que certains ont très tôt fait d’enfermer dans des carcans générationnels, Idrissa Seck a montré, lors de la cérémonie d’investiture des FDS du brillant Dr Babacar Diop, combien il peut être en phase avec elle. Dans une bienveillance que révèle aussi bien son ton chaleureux que ses mots remplis de tendresse, Idrissa Seck a montré combien il peut être pour cette jeunesse, le leader qui inspire, le mentor qui, par la richesse de son expérience de vie, la rassure. Celui qui, par son parcours que délimite les deux bornes d’une constance qu’aucune contingence ne peut altérer et d’une résilience qu’aucune adversité ne peut entamer, peut mobiliser leur énergie créatrice pour l’avènement d’un Sénégal à la hauteur de leurs attentes. C’est que la quête d’avenir radieux de cette jeunesse ne trouve de sanctuaire habilitant que de la démarche ingénieuse et audacieuse de cet homme politique, dont le bref passage aux affaires constitue encore les pus belles pages de notre histoire politique et économique.

Alors que son silence a fait courir toutes les conjectures possibles, et que les éternels croque-morts habitués aux pronostics erronés avaient repris du service, ignorant une unique capacité de résistance et de résilience qui rappelle celle de son leader et mentor Abdoulaye Wade, Idrissa Seck a, le temps d’un après-midi, démontré qu’il représente l’alternative crédible pour 2019. Celui qui, en attendant l’atteinte du statut présidentiel a fini d’habiter depuis longtemps la stature présidentielle.

Saliou Dione
Consultant international

Présidentielle : La date du délibéré de la Cour suprême au 3 janvier laisse-t-elle à Khalifa Sall le temps d’être candidat ?

La Cour suprême du Sénégal a mis en délibéré au 3 janvier hier jeudi sa décision sur le pourvoi en cassation introduit par l’ex-maire de Dakar. Khalifa Sall a été condamné en première instance à cinq ans de prison ferme pour escroquerie portant sur des deniers publics, une peine confirmée en appel.

Malmenés à plusieurs reprises, le président et les conseillers de la Cour suprême ont écouté religieusement pendant plus de douze heures les différentes parties. Les avocats de Khalifa Sall ont décrypté tous les points de droit qu’ils jugent irréguliers, notamment leur absence lors de la première audition.

Maître Doudou Ndoye a lui évoqué la décision de la cour de la Cédéao qui évoquait un procès pas équitable. « A partir du moment où la juridiction supranationale dit que les procédures dans cette affaire violent la notion de procès équitable, on devrait mettre un terme à ce procès », estime-t-il.

Les avocats de l’Etat ont reproché à leurs confrères de la défense d’évoquer le plus souvent le fond du dossier, alors que seul le droit sera jugé par la Cour suprême. Pour Maître Yérim Thiam, les arguments des avocats de Khalifa Sall ne sont pas pertinents.

« Ils se sont écartés complètement des moyens : ils ont fait de l’histoire, de la sociologie, ils ont parlé des « gilets jaunes », etc., a-t-il souligné. Moi, vraiment, je ne comprends pas. Je ne sais plus dans quelle procédure on se trouve. »

Une situation inédite pour Khalifa Sall qui saura donc le 3 janvier si sa peine de prison est confirmée alors qu’il a déposé lundi dernier son dossier pour être candidat à la présidentielle. Un dossier qui est entre les mains des sages du Conseil constitutionnel. Toutefois, m^me une décision de confirmation de sa condamnation pourra faire l’objet d’un rabat d’arrêt, c’est – à-dire de demande de rectification de l’arrêt de la Cour suprême pour une faute de procédre éventuelle imputable à la Cour. Ceci prendrait encore un mois. Ce qui permettrait à Khalifa Sall d’être parmi les candidats retenus pour concourir à la présidentielle, dont la liste doit être annoncée par le Conseil Constitutionnel le 20 janvier. Khalifa Sall consve donc toutes ses chances de présidentiable.

Fashion & Models : « Queen Maeva Thioune, séquences et cadences d’une reine des podiums »

Elle n’est ni en surpoids, ni filiforme pour autant. Elle est… grâce, parée d’atours naturels percutants. Elle est grande. Si sa masse corporelle ne dépasse pas celle d’une femme sénégalaise très ordinaire, sa corpulence équilibrée est un mélange de membres et de galbes culminant à 1m80 (sa taille) qui fait de son être une matière douce à la peau ferme, si douce que ses mouvements en sont un chant lyrique… Si vous avez raté ses défilés où on la voyait ondoyer comme un chatoyant dauphin dans le courant une onde angélique, ceci est votre chance : regardez, non, matez ses photos. Elle s’appelle Mamy Awa Thioune. Et parce qu’elle se sent «reine», on la surnomme Queen Maeva, un pseudo perso, plaisant composé des prénoms Mamy (Ma) et Awa (Eva).  

Dans la sphéricité de son visage, clignent des yeux vifs mais tendres, s’illustre, mignonne proéminence, un nez, se dessinent des lèvres charnues et finement ciselées comme ébauchées au henné sur un rivage de jolies pommettes. Cette effigie est bien celle de Mamy Awa, jeune dakaroise née à Pikine, cette grande bourgade où elle a commencé à souffler la joie de vivre et s’en rappelle depuis l’époque de son adolescence richement vécue entre la capitale sénégalaise, les villes de Tambacounda et Mbour. Enfant calme, un tantinet bagarreuse quand on cherche à lui marcher sur les pieds, Mamy a été une élève brillante et travailleuse. Mais, elle a arrêté ses études en classe de terminale. Peut-être avait-elle déjà la tête ailleurs. La mode par exemple. «Etant toute petite, j’ai toujours aimé la mode et les défilés. Mes parents et proches le savaient surtout ma mère. C’est pourquoi, elle a essayé de me canaliser dans mon choix, mais à condition que j’atteigne la majorité, histoire d’avoir quelque chose dans la tête», révèle la reine. Elle se rappelle encore que son père, dans son désir de défiler pour les stylistes, avait catégoriquement refusé de la laisser, elle, sa fille, se dandiner sur les podiums. «Têtue et un peu casse-pieds, il a finalement accepté», dit-elle. Il faut dire que c’est parce qu’elle était devenue majeure et surtout qu’elle en a à revendre, cette envie de croquer la vie à belles dents. Cependant, parents et proches «n’étaient pas du tout choqués» quand ils l’ont observée réaliser son rêve. Ils étaient plutôt fiers d’elle «car, ils savaient que non seulement j’adorais ce que je faisais, mais j’en avais également les potentialités», fait-elle savoir. Aussi, aujourd’hui, Queen Maeva peut exprimer ceci : «Dieu merci, ils savent que j’ai la tête sur les épaules et qu’ils n’ont pas failli à l’éducation et aux valeurs qu’ils m’ont inculquées». Alors, la fille de la famille Thioune est devenue une véritable femme mure que l’on peut regarder, à l’envie, défiler sa belle plastique.

On parlera encore de son visage mignon et de son nez fin…

Maeva affiche un tour de hanches parfait, et c’est un plaisir des yeux d’épier les expressions de sa taille ciselée par le corset qu’elle porte. Son cou d’antilope dégagé, mis en valeur par une jolie robe dont les manches recouvrent harmonieusement les épaules, est un des beaux tableaux de la création qu’accentue la naissance d’une gorge discrète articulée, à l’occasion d’un des défilés, d’un charmant contour de dentelle. On parlera encore de son visage mignon, de son nez fin, de ses pommettes hautes surtout quand elle vous sourit généreusement, entre ses boucles d’oreille rouges et sa coiffure afro… Si on continue la description physique, on en arrive à vous prouver qu’elle porte du  «M», taille qui valse et se comprime  entre 34, 36 ou 38. Vous la voyez porter un jean et vous avez un désir irrépressible de cheminer avec elle dans un conte de mille et une nuits… de défilé. «Malheureusement, j’ai pas encore fait de voyage hors du pays. J’ai fait juste quelques régions du pays», justifie-t-elle pour ne pas édulcorer le rêve.

 

N’empêche, cela n’enlève en rien cette attraction de rester et voir une Queen flâner, sous moult coutures, dans les différents royaumes de la mode au Sénégal. Et dans les défilés, balades royales de la reine Maeva, il y a eu des moments d’enchantement, à la cadence et à la fragrance de Sira Vision de «Maman» Colé Ardo Sow comme elle appelle tendrement la styliste sénégalaise. Ces instants l’ont profondément et agréablement marquée, « en 2013, surtout à mes début », scande-t-elle, avant d’avoir souvenance que c’était aussi son premier défilé. «Et c’est dommage qu’elle n’en refait plus depuis lors», émet, un sanglot étouffé, la Queen des podiums qui s’attriste de l’absence de la styliste Halpulhar. Toutefois, elle en garde de bons souvenirs et reste encore attachée aux défilés annuels d’Emmanuelle Jodan Adjovi, du Fimodak, d’Emma Style et de Lahad Guèye. Ces deux derniers, «icônes de la mode sénégalaise ont cru en moi et ont beaucoup fait pour ma modeste personne, en contribuant largement à ma carrière de mannequin», nous souffle-t-elle dans sa confidence. En feuilletant son album souvenir, on note que Maeva a tout aussi défilé pour Vlisco Late Dior Fashion Design en 2017 et Dione Fashion Show en 2018. Toutefois, elle garde agréablement dans un coin de sa mémoire, le défilé auquel elle participé au palais de la République du Sénégal, organisé aux bons soins de la Première dame, Marième Faye Sall.

Moustapha Guirassy : « Chronophage du temps du peuple sénégalais et machiavélique: Macky Sall a trahi la promesse républicaine » (discours d’investiture)

Hier dimanche 16 décembre 2018, dans une salle de City business comble et dont le public de militants et sympathisant venu nombreux débordait sur les trottoirs d’en face, Moustapha Guirassy a été investi candidat à la présidentielle de la coalition Guirassy 2019. Candidat par devoir face à la violence d’Etat imposée par le régime Sall et candidat de l’espérance pour restaurer la promesse républicaine, voici le constat tranché que Moustapha Guirassy a posé sur le septennat de Macky :

« L’Acheteur de Consciences trahit une promesse républicaine; Macky Sall a trahi une promesse républicaine par le détournement d’objectif avec les financements de la DER, les bourses familiales, les marchés occultes, les intimidations qui ont permis d’acheter beaucoup de consciences.

On pouvait attendre autre chose de lui.   Lui qui est né après l’indépendance de notre pays, lui qui a fait la majeure partie de ses études supérieures au Sénégal, lui qui est né de parents modestes, lui qui né dans une ville de l’intérieur. Parce que qu’est-ce que la promesse républicaine ? C’est celle qui veut que tout enfant du Sénégal ait droit aux mêmes chances d’accéder à un emploi décent et de prétendre réaliser ses rêves les plus grands et de vivre une vie épanouie au plan personnel, à force de volonté et de travail, et quels que soient ses handicaps sociaux de départ et son éloignement de la capitale. Mais dès son élection, Macky Sall aura d’abord bradé notre pays à l’étranger, cassé le système éducatif, assujeti la justice à ses desiderata, enrichi sa famille, brisé notre belle vitrine démocratique, acheté les consciences, bref il aura tellement foulé du pied notre socle de valeurs  qu’à présent notre nation tangue.

Avec Macky Sall, le mackyavélisme s’est découvert une nouvelle orthographe avec la même réalité. Le mackyavélisme, qu’il dérive du nom Machiavel ou désormais du nom Macky, désigne la même triste réalité depuis sept ans. Le mackyavélisme, c’est de rendre hommage à Abdoulaye Wade en inaugurant le musée des civilisations noires et de flétrir le même Abdoulaye Wade dans un ouvrage qui fait mal au cœur des Sénégalais, dans la même semaine ; le mackyavélisme, c’est de prétendre amnistier les opposants politiques Khalifa Sall et Karim Wade si on est réélu pour un deuxième mandat et dans le même temps d’accélérer le temps habituellement majestueux de la justice pour les priver de leur droits civiques et de leur éligibilité, avec un jugement en cassation dont la rapidité du calendrier n’a jamais été vue dans notre histoire juridique. Le mackyavélisme, c’est de prétendre en 2012 avoir l’ambition de mettre en place une république sobre et vertueuse, et d’avouer publiquement quelques années plus tard qu’on garde des dossiers judiciaires sous le coude.  Oui, hélas, la promesse républicaine a été trahie au plus haut sommet de l’Etat. Napoléon a dit : «  Ce sont les combats qui bien souvent préservent la République et les débats qui la perdent ». Eh bien, Napoléon avait tort, comme l’a prouvé l’histoire, qui l’a condamné à finir déchu et esseulé sur l’ilot de Sainte -Hélène où l’avait exilé les Anglais après la défaite de Waterloo et où il est mort seul. Napoléon à qui les révolutionnaires français qui ont conquis l’égalité pour tous ont confié la République et qui a confisqué cette République pour se faire couronner empereur et mettre tout son continent à feu et à sang par son désir de conquêtes guerrières avait tort. C’est le débat qui sauve les républiques. C’est le débat qui est la racine de la république, depuis la Grèce antique jusqu’à nos jours.  Et notre Napoléon national, j’allais dire notre Napoléon tropical, Macky Sall, bafoue la promesse républicaine qui veut que tous les Sénégalais naissent libres et égaux en droits et en devoirs, quand il se proclame publiquement de lignée guerrière. Même le Fouta dont il se réclame un noble guerrier a bien fini par connaitre une république, celle d’Amadou Baal, bien avant l’indépendance. Nous n’avons plus besoin de « fiers guerriers dans la savane ancestrale que chante leur grand-mère». La République a besoin de démocrates dignes et soucieux de la décence de préserver les libertés publiques et les acquis démocratiques. Macky Sall n’est certainement pas anthropophage, non. Mais il aura été assurément chronophage, mangeant pendant sept années le temps des Sénégalais, pour ne rien en faire qui change véritablement leur horizon. L’estimé et estimable juge Kéba Mbaye disait au Président de la République qu’il installait dans ses fonctions le 1er janvier 1981 que les Sénégalais sont fatigués. A mon tour, je vous le dis Monsieur le Président: les Sénégalais sont plus que fatigués. Les sénégalais sont à la rue, pendant qu’on nous parle en haut lieu d’émergence. Nos jeunes arpentent chaque jour que Dieu fait les artères de notre capitale en slalomant sous le chaud soleil entre les véhicules pour vendre des babioles. Nos jeunes dilapident les économies des familles et l’or des mères pour rallier le fallacieux Eldorado européen en bravant désert et mer au péril de leur vie, simplement pour préserver ou retrouver leur dignité et celle de leurs parents, et vivre un rêve plus grand qu’eux, ce qui est leur droit. On ne peut pas s’arrêter dans la rue sans qu’un passant nous présente une ordonnance, fictive ou plus souvent réelle, alors qu’on nous vante la couverture maladie prétendument universelle. La justice est à la rue quand un magistrat en démissionne avec fracas, pour la première fois de l’histoire de l’institution judiciaire. L’armée est à la rue quand un capitaine en déserte les rangs pour déni de justice républicaine. La gendarmerie est à la rue quand un haut gradé y dénoncé les caisses occultes. La démocratie est à la rue quand on se bat désormais dans les travées de l’Assemblée nationale et qu’on y vote des lois, celle sur les parrainages, en instaurant l’état de siège dans la capitale. »

Exclusif Tract : l ‘ex banquier et ministre-conseiller Habib Mbaye sera candidat à la présidentielle

Tract.sn tient de  source proche de l’entourage proche de l’intéressé qu’avant la fin des dépôts de candidatures au Conseil Constitutionnel prévu pour le 26 décembre prochain, l’ex banquier Habib Mbaye déposera la sienne. Ancien cadre de la SGBS, il a avait ensuite été recruté à la présidence de la République sous Abdoulaye Wade, qui l’avait nommé ministre-conseiller . Habib Mbaye est originaire de Kounkandé, village de Casamance proche de la frontière avec la Guinée-Bissau. Après un divorce houleux, son ex femme a été réépousée par un des membres du duo musical Pape et Cheikh. La candidature d’Habib  Mbaye est présentée par le Mouvement pour la Liberté et l’Emergence, présidé par Pape Saliou Ngom.

Les candidatures à invalider par le Conseil Constitutionnel pour cause d’excès de parrainages : Macky, Madické, Bougane et tutti quanti

ET DIT TÔT – Lors des élections locales de 2009, dans un bureau de Fatick, le futur Président Macky Sall a bousculé avec force les préposés au déroulement du vote, pour glisser son bulletin dans l’urne. Alors qu’on lui en refusait l’accès car il ne disposait pas de carte d’identité permettant de l’identifier formellement avant de l’autoriser à voter. Nous étions donc prévenus : Macky Sall n’est pas homme à s’embarrasser de fioritures en matière de respect des petits règlements.

Avec les parrainages requis pour la présidentielle de février 2019, Son Excédence Macky Sall, que nous appelons ainsi car il aura excédé de deux ans le mandat présidentiel de cinq ans qu’il nous avait solennellement promis, Macky donc a engrange les parrainages par centaines de milliers, lui et ses partisans, comme des goinfres attablés à des agapes royales ou comme des paysans en font du foin par crainte des mois de soudure à venir. On ne lui en demandait que 66.000 ? Eh bien, il aura fait sien le nouvel adage qui dit que « qui peut le plus, peut le surplus ».

Dans son sillage, Macky a entraîné dans la fraude pré-électorale plusieurs autres candidats qu’il a pris au piège de cette frénésie de collecte des parrainages au-delà du quota : Bougane Gueye Dany avoue avoir eu 800 000 parrainages, Madické en confesse 390 000.

Si le Conseil Constitutionnel est conséquent avec lui-même et avec la loi suprême du pays qu’est la Constitution, il devra invalider le 12 janvier prochain, date de l’annonce des candidats retenus, il devra refuser donc les candidatures de Macky Sall, Bougane Gueye Dany, Madické Niang et autres fraudeurs aux parrainages.

La loi sur les parrainages est en effet très claire : il est demandé au candidat à la présidentielle de recueillir au moins 0,8% du corps électoral et au maximum 1% de ce corps électoral, en matière de parrains.

Qui vole un œuf volera un bœuf. On ne peut pas confier les destinées du pays à des gens qui foulent ainsi les lois au pied, et qui s’en glorifient même.

Qui est partant pour déposer une plainte contre ces contrevenants aux parrainages ?

Damel Mor Macoumba Seck

L’opposition lance POSE : première pierre d’un futur contentieux post-électoral ? (06 photos et 1 vidéo)

L’opposition a lancé hier jeudi 13 décembre une plateforme, la POSE : la Plateforme opérationnelle de sécurisation des élections. En vue de la présidentielle de février prochain, une trentaine d’acteurs, des candidats à la présidentielle et des membres de la société civile ont donc signé une charte qui stipule qu’ils s’engagent à participer à la transparence du scrutin. Idrissa Seck, Ousmane Sonko, Madické Niang, Moustapha Guirassy, Aïda Mbodj, des représentants de Karim Wade et de Khalifa Sall ont notamment signé ce document, car ils estiment que le président Macky Sall veut passer en force et gagner au premier tour.

L’image est forte : deux photos de Khalifa Sall qui est en prison et de Karim Wade qui est en exil encadrent les prétendants à la présidence. Au pupitre, l’avocat Mame Adama Gueye qui est à l’origine de cette plateforme POSE accuse le président Macky Sall de vouloir passer dès le premier tour. « Quand on veut avoir la mainmise sur les réseaux sociaux, qu’on verrouille les médias publics, qu’on achète des armes anti-émeutes, il y a un hold-up électoral en préparation », estime l’avocat.

Pour le leader du parti Rewmi Idrissa Seck, la plateforme mise en place, cette volonté de l’opposition de pointer du doigt d’éventuels problèmes lors de la présidentielle, bloquera Macky Sall. « Le peuple sera déterminé. Je pense que son hold-up électoral échouera », dit-il.

Divisée depuis des mois, l’opposition a donc réussi à s’accorder. Madické Niang, ancien cadre du PDS qui a décidé de tenter l’aventure présidentielle en solo, estime que cette entente doit aller plus loin. « C’est déjà un début d’alliance. Nous pouvons nous engager, nous promettre que celui qui sortira de cette plateforme, il ira inéluctablement avec Macky Sall au deuxième tour et il sera battu. C’est ça que nous recherchons », dit-il.

La charte signée engage les prétendants de l’opposition au poste suprême à financer, à appuyer cette plateforme de sécurisation des élections. Le plus difficile reste donc à accomplir.

Coumba Gawlo lance Terrou Waar qui magnifie les chansons des terroirs (04 photos)

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L’auteur-compositeur interprète Coumba Gawlo, surnommée la diva à la voix d’or,  a présenté hier, jeudi 13 décembre son nouvel album intitulé «Terrou Waar », sorti le 7 décembre dernier. Dans ce nouveau disque composé de 12 titres, la Diva Gawlo revisite des chansons dans presque toutes les langues nationales du pays pour dit-elle, valoriser le patrimoine national un peu trop « dans l’ombre ». L’artiste y rend aussi hommage à son père, incite les populations au travail, et rappelle aux politiques les priorités pour le développement de notre pays.

Connue pour son talent et la profondeur de ses thèmes, Coumba Gawlo revient plus que jamais inspirée avec son nouvel album. Intitulé « Terrou Waar », le nouvel opus de 12 titres sorti depuis le 7 décembre dernier et qu’elle présentait hier, jeudi 13 décembre au Musée des civilisations noires, n’est rien d’autre qu’un « vrai » voyage à la découverte de toutes les cultures du pays. Et c’est parce que Coumba Gawlo a fait un tour dans les contrées les plus profondes du pays pour y exploiter ce qu’il y avait de valeur. « Pendant ces deux dernières années assez intenses de mes tournées avec les Nations Unies dans le Sénégal des profondeurs, je me suis rendue compte de combien notre folklore national était riche et combien ce Sénégal des profondeurs avait cette chaleur humaine qui nous manquait dans la capitale », explique Coumba Gawlo. Et c’est de là, précise l’artiste, qu’est né le titre de son album « Terrou Waar ».

Dans cet album riche en sonorités, Coumba Gawlo Seck prouve encore son leadership sur la scène musicale sénégalaise avec des thèmes qui conscientisent. « Terrou Waar », c’est aussi cet album où le Pulaar, le Wolof, le Sérére, le Bambara, le Diola se retrouvent, et où l’artiste met en lumière des instruments traditionnels « en voie de disparition » au Sénégal. « J’ai chanté dans toutes les langues nationales  pour montrer la richesse du patrimoine national », dit la Diva.

Parmi les 12 titres de l’album, on peut citer  « Khasseniya » où Coumba Gawlo parle de la vie en communauté à Tambacounda, « Siyo » qui est une chanson qui parle du mariage traditionnel dans la communauté Hal Pulaar. On retrouve aussi dans le nouvel opus « Na », une chanson qui rend hommage à la cheftaine de famille, « Rokale » qui conte la vie paysanne à travers la récolte des champs, l’élevage, la pêche. « Ngoulok » est quant à elle une chanson traditionnelle sérère. Sans pour autant oublier le titre « Tekk Gui » en hommage à son père Laye Bamba Seck décédé l’année dernière. « Mon père est quelqu’un qui a joué un rôle prépondérant dans ma vie, c’est lui qui m’a forgé », dit-elle. Coumba Gawlo Seck ne pouvait pas cacher ses larmes en écoutant la chanson.

Entre autres titres du nouvel album, il y a  encore « Sunu Sénégal ». A quelques mois de la présidentielle de 2019, la Diva reste préoccupée par la paix au Sénégal. A travers ce morceau, elle en appelle à la paix et à la cohésion sociale. « Je rappelle aux politiques les priorités que sont la lutte contre le chômage, la sécurité, l’éducation, la santé, le sérieux dans l’administration », a fait savoir la chanteuse. A l’en croire, près de 100 personnes ont participé au nouvel album qui est le fruit de deux ans de travail.

Pour la promotion de « Terrou Waar » qui est un « véritable enracinement » dans nos valeurs, la Diva à la voix d’or envisage des tournées nationales et internationales.

Exclusif Tract : Moustapha Guirassy investi candidat pour la présidentielle ce week-end

C’est une info diffusée en primeur sur Tract.sn : Moustapha Guirassy, député et président du parti S.UD. (Sénégalais Unis pour le Développement) sera investi par sa coalition, la coalition « Guirassy 2019 »,  ce dimanche 16 décembre 2018 comme candidat à l’élection présentielle de 2019 .

La cérémonie se tiendra  partir de 16h et abritera également une conférence de presse, en direction des journalistes. Moustapha Guirassy a choisi de faire dans la sobriété : l’investiture aura lieu à City Business ‘ex Fun City) sur la VDN, à Dakar. Les paryis membres de la coalition SET sont attendus/ Il s’agit notamment des partis Renaissance centriste/ And Liggey Sénégal (présidé par Sibérou Dieng), Alliance pour la Conscience Citoyenne/ Nitee (Sidi Bouya Mbaye), Faxas (Babacar Ndiaye), Pasteef-Africa (Idrissa Traoré), APDR (Ablaye Fall Mao).

Moustapha Guirassy sera donc bel et bien en lice pour la présidentielle du 25 février 2019. Sa caution de trente millions devrait être déposé à la Caisse des Dépôts et Consignations dans les 24h qui viennent. Cette candidature est l’aboutissement d’un marathon commencé en février dernier, lorsqu’il a annoncé qu’il était officiellement candidat à la candidature. Il n’a eu de cesse de dénoncer l’assujettissement du calendrier judiciaire au desiderata de l’exécutif et de s’indigner contre le traitement judiciaire réservé par le régime Sall à Khalifa Sall et à Karim Wade.

Moustapha Mamba Guirassy, 53 ans, a été élu député pour la deuxième fois lors des législatives de juin 2017, remportant le département de Kédougou avec 67% des voix. Il a été ministre de la Communication, des Télécommunications et des TIC et porte-parole du gouvernement durant la présidence d’Abdoulaye Wade. Self-made man, il est par ailleurs le PDG de l’IAM de Dakar(Institut Africain de management), business school à rayonnement panafricain qu’il a créé en 1996.

Avec cette candidature, ce sera la première fois qu’un fils de Kédougou se présente à l’élection présidentielle. Moustapha Guirassy est un fervent champion d’une meilleure représentation de la « périphérie », dans les politiques publiques et les instances de décision nationales.

Pourquoi les hommes sont plus violents que les femmes

La violence humaine est surtout le fait des hommes. Les raisons de ce déséquilibre sont biologiques et évolutives, plutôt que culturelles. Explications.

Pour comprendre les tendances de la violence létale chez les humains, il est impératif d’appréhender quelques différences d’envergure entre hommes et femmes. Dans le monde, les hommes représentent 95 % des auteurs et 79 % des victimes d’homicide. En matière de violence létale, les différences sexuelles sont remarquablement constantes, qu’importe le continent ou le type de société – des petites communautés de chasseurs-cueilleurs aux grands États-nations. Dans leur étude de 2013 sur la violence létale au sein des chasseurs-cueilleurs, Douglas Fry et Patrik Söderberg montrent que les hommes y sont les auteurs et les victimes d’homicide respectivement 96 % et 84 % du temps. Dans son étude sur la violence au sein de sociétés non étatiques, la criminologue Amy Nivette montre que, dans un échantillon conséquent de petites sociétés agraires et pastorales, les hommes représentent de 91 à 98 % des tueurs. Pour confirmer un peu plus la cohérence du phénomène, le fait est qu’il est aussi observé chez les chimpanzés, où les mâles représentent 92 % des tueurs et 73 % des tués.

Bien évidemment, les variations inter-culturelles existent. Si je n’ai trouvé aucune population bien documentée où les femmes commettent davantage de violences létales que les hommes, il y a des sociétés où les femmes représentent la moitié, voire la majorité des victimes d’homicide. En général, ces sociétés ont des taux d’homicide plus bas que la moyenne, comme le souligne l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime dans son rapport de 2013 :

Les données disponibles suggèrent que, dans les pays où les taux d’homicides sont très faibles (et en diminution) (moins de 1 pour 100 000 habitants), les victimes féminines constituent une part croissante du nombre total de victimes et, dans certains de ces pays, la proportion des victimes masculines et féminines semble atteindre la parité.

Hong Kong, où le taux d’homicides est généralement faible, présente une différence sexuelle comparativement moindre sur ce plan, et les femmes y constituent la majorité des victimes (52 %). Mais même à Hong Kong, 78 % des homicides répertoriés sont commis par des hommes. Dans le monde entier, la majorité des auteurs et des victimes d’homicide sont en tendance des hommes en âge de procréer, soit entre la fin de leur adolescence et le début de leur quarantaine.

Succès reproducteur

Pour comprendre pourquoi cette tendance est si stable au sein d’une grande variété culturelle et géographique de sociétés, nous devons commencer par comprendre quelles sont les différences sexuelles en matière de biologie reproductive.

Restes crâniens d’un individu probablement victime de violence interpersonnelle voici 430.000 ans, extrait de « Lethal Interpersonal Violence in the Middle Pleistocene », Sala et al.

© PLOS One

Biologiquement parlant, les individus produisant des gamètes (les cellules sexuelles) relativement petits et mobiles, comme les spermatozoïdes et le pollen, sont définis comme mâles, alors que les individus produisant des gamètes plus gros et moins mobiles, tels les œufs et les ovules, sont définis comme femelles. Par conséquent, les mâles ont tendance à manifester une plus grande variabilité dans leur succès reproducteur que les femelles, ainsi qu’un potentiel reproductif plus élevé. On estime ainsi que Moulay Ismaël le Sanguinaire (1672–1727), empereur du Maroc, aurait fait 1 171 enfants à 500 femmes sur une période de 32 ans, tandis que le nombre record d’enfants sortis d’une femme s’élèverait à 69 – la championne, avec 27 accouchements, serait une femme russe anonyme du XVIIIe siècle, mariée à un certain Feodor Vassiliev.

Au sein d’une très large variété de taxons, le sexe produisant des gamètes plus petits et plus mobiles a tendance à moins investir de soins parentaux que le sexe produisant des gamètes plus gros et moins mobiles. Pour à peu près 90 % des espèces de mammifères, l’investissement parental mâle s’arrête à la conception, sans aucune dépense par la suite. Un mammifère mâle est susceptible d’augmenter son succès reproducteur en cherchant à maximiser les opportunités d’accouplement avec des femelles via une compétition violente entre concurrents du même sexe. D’un point de vue adaptatif, un investissement parental peut se révéler à perte pour un mâle, vu que cela limite son rendement reproductif en réduisant le temps et l’énergie dépensés dans la compétition pour l’accès aux femelles.

Pour une femelle, en revanche, maximiser son succès reproducteur dépend en général moins de la recherche directe d’opportunités d’accouplement que de la sécurisation des ressources et de la protection nécessaires pour que sa progéniture puisse vivre et atteindre l’âge adulte. Un phénomène d’autant plus saillant chez les mammifères, où les femelles dépensent beaucoup de temps et d’énergie dans la gestation (la grossesse) et l’allaitement, que les mâles ne connaissent pas. Partant, le temps et l’énergie investis directement dans la progéniture sont nécessairement plus conséquents chez les femelles que chez les mâles, du moins pendant le développement du fœtus et la petite enfance.

La violence pour améliorer le statut

Chez les humains, de manière prévisible, les hommes s’engagent dans une compétition pour l’accès aux partenaires plus directe et violente que les femmes, et les femmes fournissent davantage de soins parentaux que les hommes. Reste que les humains sont uniques par l’universalité culturelle d’un certain degré d’investissement paternel. De fait, les petits humains sont particulièrement vulnérables durant leurs premières années et exigent un maximum de soins et de ressources. Les hommes doivent gérer les mêmes compromis (trade-off) entre opportunités d’accouplement et soins parentaux que les mâles d’autres espèces et leur équilibrage entre telle ou telle stratégie est susceptible de varier considérablement en raison de facteurs sociaux et écologiques.

Souligner ces différences sexuelles en matière de biologie reproductive et d’investissement parental est important, car cela contribue à expliquer pourquoi les hommes sont, en tendance, plus violents que les femmes. Pour une femme, s’engager agressivement dans un conflit comporte davantage de risques que pour un homme, car cela peut mettre inutilement en danger sa descendance ou lui provoquer des blessures telles qu’elle sera ensuite incapable de se reproduire. À l’inverse, pour un homme, prendre part à un conflit violent peut être bénéfique, car cela peut améliorer son statut ou lui permettre de monopoliser des ressources essentielles. Chez les Yanomami en Amazonie ou les Nyangatom en Afrique de l’Est, par exemple, les hommes les plus violents et les plus belliqueux ont un succès reproducteur bien plus élevé. Et même dans des sociétés modernes comme les États-Unis, des données laissent entendre que les hommes les plus violents ont davantage de partenaires sexuelles que les plus placides.

Chez les Aché, un peuple de chasseurs-cueilleurs du Paraguay, les enfants d’hommes qui en ont tué d’autres ont plus de chances de survivre jusqu’à l’âge adulte. Mais l’investissement paternel peut également contribuer à dissuader le recours à la violence parmi les Aché, vu que les enfants sans père ont plus de risques d’être tués par d’autres hommes. À l’inverse, chez les Huaorani d’Amazonie, les hommes les plus violents n’ont pas un meilleur succès reproductif. Le caractère adaptatif de cette stratégie comportementale spécifique est étroitement liée au contexte social et écologique, et il est important de garder cela à l’esprit lorsqu’on envisage les différences sexuelles et l’évolution humaine. Je ne dirai jamais que les hommes sont « programmés » à être violents dans aucun sens déterministe du terme.

Descendance

Ce que je peux dire, par contre, c’est qu’à cause des différences sexuelles en matière d’investissement parental et de rendement reproductif, il y a (et il y a eu, historiquement parlant) davantage de circonstances où la violence des hommes augmente leur succès reproducteur, et ce relativement aux femmes. Un homme jeune qui féconde une femme et s’en va ensuite mourir à la guerre laisse derrière lui un enfant dont peut s’occuper la mère et sa famille, contrairement à une femme enceinte risquant sa vie au combat.

Des différences sexuelles qui ont d’importantes conséquences en matière de violence coalitionnelle. Comme l’écrit Bobbi S. Low, spécialiste d’écologie comportementale :

La poursuite du succès reproductif incite les mammifères mâles à s’engager plus souvent dans des coalitions non familiales, avec des risques plus élevés et des conflits d’intérêts plus importants. La poursuite du succès parental (…) incite les mammifères femelles à s’ingénier plus souvent de manière individuelle et dans des coalitions familiales, où les risques et les conflits d’intérêts sont moindres.

Concernant les sociétés humaines, Low remarque aussi que, généralement, « les hommes semblent rechercher du pouvoir politique manifeste pour des gains reproductifs directs (des femmes, une garantie de réciprocité), tandis que les femmes sollicitent des ressources pour elles-mêmes et leur descendance ».

Lorsque nous observons des tendances aussi cohérentes dans des cultures aussi diverses, cela nous dit très probablement quelque chose d’important sur notre histoire évolutive. Comprendre ces tendances que nous observons aujourd’hui peut donc nous aider à mieux comprendre les pressions de sélection auxquelles nos ancêtres ont dû faire face par le passé. Dans son étude sur la situation des femmes dans les sociétés pré-industrielles, l’anthropologue Martin King Whyte s’attarde sur les rôles sexués au sein de 93 sociétés non industrielles de divers types de subsistance (chasseurs-cueilleurs, horticulteurs, pasteurs, agriculteurs, etc.) et constate que, dans 88,5 % des sociétés, seuls les hommes participent à la guerre, tandis que dans les 11,5 % restants, les hommes demeurent les seuls combattants, auxquels les femmes peuvent apporter de l’aide. Si les exemples historiques de femmes guerrières ne manquent pas, je ne connais aucune société dans laquelle la participation des femmes à la guerre ait un jour égalé celle des hommes.

Venons-en à une mise en garde importante : toutes les violences ne peuvent être expliquées en termes de stratégies adaptatives. Les humains ne sont pas de pures machines à optimisation de leur valeur sélective et il existe, à travers les cultures, de nombreux comportements et pratiques qui ne sont probablement pas adaptatives de ce point de vue.

Vengeance

Reste que lorsqu’on regarde les causes les plus fréquentes de conflits létaux à travers les cultures, nous pouvons voir une relation très nette entre les intérêts adaptatifs des hommes et les meurtres. Les homicides surviennent souvent dans un contexte de vengeance, de concurrence statutaire ou de jalousie sexuelle. La compétition territoriale ou matérielle joue aussi un rôle très important, notamment en ce qui concerne les meurtres coalitionnels – guerres ou violences entre gangs. Dans une perspective interculturelle, la vengeance signifie souvent venger la mort d’un membre de sa famille, ce qui peut contribuer à dissuader des attaques ultérieures sur les proches de l’assassin et dès lors améliorer sa valeur sélective globale. De même, la vengeance est souvent liée à des conflits de statut entre hommes rivaux. En outre, posséder un statut élevé et pouvoir contrôler un territoire et des ressources aide souvent à augmenter le succès reproducteur d’un homme, et ce, via des mécanismes dépassant la simple violence – comme le choix d’une femme ou celui de sa famille dans le cadre de mariages arrangés.

En ce qui concerne les homicides liés à la jalousie sexuelle, ils surviennent le plus souvent dans le cas d’une menace d’infidélité – qu’elle soit réelle ou subjective. Plus précisément, il s’agit d’un homme qui tue l’amant de sa femme, et/ou sa femme, parce qu’il croit qu’elle le trompait ou craint qu’elle ne le quitte.

Comme l’indiquent ces tendances, chez les humains, la violence des mâles survient en général dans des circonstances où le succès reproducteur d’un homme est menacé ou dans lesquelles un recours à la violence est susceptible d’améliorer ce même succès. Du fait de notre histoire évolutive, même dans des contextes modernes où des comportements violents précis risquent de ne pas optimiser l’aptitude masculine (vol à main armée, violence inter-gangs, etc.), nous pouvons estimer que ces comportements sont, en partie, un sous-produit d’une plus grande propension des hommes à rechercher agressivement du statut et des ressources d’une manière qui, dans le passé, aurait augmenté leur succès reproducteur.

Légaliser les drogues

En gardant tout ce qui précède à l’esprit, nous pouvons voir comment la prévalence de la violence létale peut être aujourd’hui réduite. Les recherches en écologie comportementale indiquent que la violence est plus susceptible de survenir dans des contextes où il est possible de monopoliser efficacement des ressources par la force. Fait tout aussi important, ces ressources sont souvent susceptibles d’augmenter le succès reproducteur (ou d’en éviter le déclin) des individus qui les contrôlent. La valeur des ressources varie en fonction du contexte socioécologique, mais les plus communes sont la nourriture, le territoire, les partenaires sexuels et différents types de capital social (rang dans la hiérarchie, prestige, et autres formes de statut).

Tout porte à croire que les États-nations contemporains, en particulier les pays riches et industrialisés, consignent des taux de violence létale parmi les plus bas de l’histoire de l’humanité. Être doté de lois et de forces de police perçues comme légitimes par la population modifie considérablement l’intérêt de la violence létale, en augmentant ses coûts et en réduisant ses bénéfices chez ceux qui se peuvent livrer à de tels comportements. En outre, des États en bonne santé peuvent résoudre des conflits qui, dans d’autres contextes sociaux, auraient pu conduire à des cycles de vendetta et autres dettes de sang.

Sans surprise, on constate des taux élevés de violence létale dans des secteurs inaccessibles ou peu couverts par l’influence des États, comme les gangs et le crime organisé. En matière de ressources très demandées et interdites par l’État, comme les drogues illicites, on voit que ce sont des organisations violentes qui contrôlent efficacement ces marchés, car l’État ne propose aucune solution en cas de conflit. Selon le chercheur en sciences sociales Diego Gambetta, « les groupes de type mafieux résolvent le problème de la confiance en jouant le rôle du gouvernement pour le monde clandestin et en assurant la protection des personnes impliquées dans des marchés ou des transactions illégales ».

Sans en être sans doute conscient, le procureur général des États-Unis, Jeff Sessions, a touché du doigt ce problème dans un éditorial publié l’an dernier dans le Washington Post et dans lequel il disait que « le trafic de drogue est une activité intrinsèquement violente. Si vous souhaitez recouvrer une dette de drogue, il vous est impossible d’engager une action en justice devant un tribunal. Vous la récupérerez par le canon d’une arme à feu ». Sessions a toujours été favorable à une répression accrue du trafic de drogue. Mais une conséquence que je peux tirer des recherches en écologie comportementale est la suivante : légaliser de nombreuses drogues illicites et laisser l’État protéger les droits de propriété de ces produits pourrait réduire la violence létale associée au commerce de la drogue, ce qu’a d’ailleurs défendu l’économiste Milton Friedman il y a déjà plusieurs décennies de cela.

Cultes de la masculinité

D’autres facteurs socioécologiques révèlent leur association avec le conflit meurtrier, comme ce que l’ont voit dans le lien entre polygynie et guerre. À l’instar de Boko Haram ou de l’État islamique, des organisations terroristes ont su exploiter l’inégalité dans l’accès au mariage des jeunes hommes en payant la dot (argent ou cadeaux offerts à la famille d’une potentielle épouse) de leurs recrues au Moyen-Orient et en Afrique de l’Ouest ou en leur trouvant des épouses. Lorsque certains hommes monopolisent l’accès aux richesses et/ou aux partenaires, les jeunes hommes laissés sur le carreau ont tout intérêt à se comporter de manière violente pour tenter de se distinguer et prendre le contrôle de telles ressources. Comme on peut s’y attendre, des taux élevés d’inégalité dans l’accès aux ressources sont associés à des taux élevés de conflits violents chez les hommes.

La perspective que j’adopte ici, ancrée dans l’écologie comportementale, n’est pas nécessairement contradictoire avec le rôle de la génétique dans la propension à la violence létale. Une synthèse publiée dans la revue Advances in Genetics en 2011 révèle qu’environ la moitié de la variance (50 %) du comportement agressif chez les hommes et les femmes est imputable à des facteurs génétiques. On notera qu’il existe également des données attestant d’interactions gènes-environnement significatives jouant sur les comportements violents. En outre, lorsque nous constatons des changements significatifs et rapides dans les taux de violence létale d’une génération à l’autre au sein d’une société, tout cela montre la nécessité d’examiner le rôle joué par la socioécologie.

De même, d’aucuns pourraient contester l’accent que je place ici sur des explications adaptatives et matérielles du comportement violent et arguer du rôle plus important joué par l’idéologie et la socialisation. J’ai préalablement écrit sur les « cultes de la masculinité » que l’on peut observer dans certaines sociétés, où il arrive que les jeunes hommes prennent part à des rituels dysphoriques et soient socialisés pour devenir des guerriers. En outre, chez les Gebusi de Nouvelle-Guinée, la majorité des homicides ont lieu dans le cadre d’accusations de sorcellerie, ce qui illustre bien la force des idées culturelles dans la promotion de la violence.

Reste que dans les cultes de la masculinité, les rituels sont souvent organisés par des hommes plus âgés qui contrôlent la sexualité des plus jeunes et monopolisent l’accès à des ressources et des connaissances essentielles. Chez les Gebusi, l’anthropologue Bruce Knauft observe que les accusations de sorcellerie sont souvent précipitées par une absence de réciprocité dans les échanges conjugaux. Il écrit : « En ce sens, l’homicide de sorcellerie concerne en fin de compte le contrôle des femmes épousables ». En matière de violence meurtrière, même lorsque la socialisation et des facteurs idéologiques jouent un rôle, ils pourraient en réalité signaler des intérêts adaptatifs sous-jacents.

Entre inné et acquis

Il arrive aussi que des chercheurs en sciences sociales et des journalistes scientifiques craignent que des explications adaptatives et biologiques de la violence aient pour effet d’encourager de tels comportements. L’anthropologue Douglas Fry affirme ainsi que « la naturalisation de la guerre crée une malheureuse prophétie auto-réalisatrice : si la guerre est naturelle, alors il est inutile d’essayer de la prévenir, de la réduire ou de la faire disparaître ».

Mon argument ici est le suivant : l’homicide et la guerre sont des comportements tout à fait « naturels », souvent liés aux intérêts masculins en matière de valeur sélective. Reste que ces comportements sont sensibles à différents signaux socioécologiques et que leur prévalence peut varier considérablement d’une société à l’autre et au sein d’une même société. Même chez les chimpanzés, on constate une variation significative des taux de violence létale entre différentes communautés, même chez celles géographiquement très proches les unes des autres.

Pour comprendre le comportement humain, la perspective fondée sur l’écologie comportementale possède un atout majeur en ce qu’elle dépasse les limites du déterminisme génétique et du constructivisme social. La violence n’est pas « innée », dans le sens où elle serait uniquement déterminée de manière prévisible et fixe par les gènes, mais elle n’est pas non plus le résultat arbitraire de la socialisation ou de l’apprentissage culturel. Reste que la violence est bien ancrée dans la biologie humaine, en particulier dans les différences sexuelles entre hommes et femmes, et que la prévalence de la violence peut considérablement varier entre les cultures et au sein de celles-ci en raison de facteurs socioécologiques.

Comprendre ces tendances interculturelles, tout en appréhendant leur variabilité, c’est mieux comprendre pourquoi, dans le monde entier, les hommes sont en moyenne plus violents que les femmes. Mais c’est aussi la meilleure façon de réduire la prévalence de la violence au sein de nos sociétés.

Les dessous du combat de titans entre Joseph-Antoine Bell et Eto’o pour la présidence de la Fécafoot

Ce mercredi 12 décembre, la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) connaîtra le nom de son nouveau président. Parmi les sept candidats, deux favoris ressortent : Joseph-Antoine Bell et Mbombo Seidou Njoya.

Les temps sont durs pour le Cameroun. La Confédération africaine de football (CAF) lui a retiré le 30 novembre dernier l’organisation de la CAN 2019 (15 juin-13 juillet) pour lui confier celle de 2021 ; en conséquence, les Lions Indomptables devront désormais obtenir leur qualification pour la phase finale en mars prochain face aux Comores – lesquelles veulent que leur adversaire soit disqualifié, au nom du règlement de la compétition ; et l’élection à la présidence de la Fécafoot se déroule dans un climat tendu. L’instance faîtière traverse depuis 2013 une crise profonde, à tel point que la FIFA a imposé la nomination d’un comité de normalisation de 2013 à 2015, puis depuis 2017, après l’invalidation de l’élection de Tombi A Roko.

Depuis le mardi 11 décembre et jusqu’au vote du lendemain, les sept candidats (Joseph-Antoine Bell, Mbombo Seidou Njoya, Emmanuel Maboang, Franck Happi, Daniel Mongué, Hervé Tchinda et Emmanuel Bissong) défendent leur programme, sous réserve de désistements ou de ralliements – Robert Penne a par ailleurs vu sa candidature repoussé avant l’Assemblée générale (AG). Le collège électoral, qui comprend normalement 91 membres, sera finalement moins important, puisque les mandats de plusieurs délégués n’ont pas été validés.

Samuel Eto’o choisit Njoya face à Bell

Depuis quelques jours, le ton est monté par médias interposés entre Joseph-Antoine Bell et Samuel Eto’o, qui soutient Mbombo Seidou Njoya, le fils du sultan des Bamouns, Ibrahim Mbombo Njoya. Bell appelle l’ancien capitaine des Lions Indomptables « mon fils », quand le second donne du « papa » à l’ex-gardien de but de la sélection nationale. Et l’influent attaquant de Qatar SC a également laissé entendre que Yaoundé ne voulait pas de Bell à la tête de la fédération – une déclaration supposant que le palais présidentiel pencherait pour le Njoya, dont le père fut le ministre de l’Éducation nationale de Paul Biya.

Eto’o a divulgué la teneur d’une conversation qu’il avait eu avec Bell, dans laquelle ce dernier négociait un poste de Directeur technique national

Évidemment, Joseph-Antoine Bell n’a pas tardé à réagir, expliquant qu’Eto’o se mêlait d’un peu trop près des affaires de la Fécafoot. Eto’o a ensuite divulgué sur son compte Instagram la teneur d’une conversation qu’il avait eu avec Bell, dans laquelle ce dernier négociait un poste de Directeur technique national (DTN) au cas où Mbombo Seidou Njoya devait prendre les commandes de la Fécafoot. Njoya n’est pas un inconnu dans le milieu du football camerounais, puisqu’il fut notamment vice-président de la Fécafoot sous le mandat de Mohamed Iya, directeur de cabinet d’Issa Hayatou à la CAF, président du club Fédéral du Noun, et qu’il a également piloté le bureau Fifa à Yaoundé.

L’émergence d’une troisième voie ?

Joseph-Antoine Bell, soutenu par d’anciens internationaux tels Roger Milla ou Eugène Ekéké, n’est pas candidat pour la première fois à la présidence de la fédération, comme il l’a rappelé à Eto’o. « Il y a au Cameroun des gens qui estiment que Samuel Eto’o s’est trop impliqué dans la campagne présidentielle et la réélection de Paul Biya. Il y a une forme de rejet. Et même s’il n’y a pas forcément une énorme empathie pour Bell, certains préféreraient que ce soit lui qui soit élu. Car tout le monde a bien compris que si Mbomo Seidou est élu, Eto’o dirigera beaucoup de choses », explique un proche du dossier.

Une seconde source confirme : « Eto’o est très proche de Me Dieudonné Happi, qui présidait le dernier comité de normalisation. L’avocat a défendu Eto’o dans plusieurs affaires. Et un de ses fils (Wilfried) gère les intérêts du joueur. Il faut aussi rappeler qu’Eto’o a largement favorisé la nomination de Clarence Seedorf au poste de sélectionneur national. Inutile de vous préciser que Dieudonné Happi, qui gère cette élection, a choisi son camp. »

Cette attitude a provoqué la colère de Justin Tadouh, le président du Bamboutos football club de Mbouda, qui a préféré claquer la porte de l’AG, refusant d’être manipulé par les soutiens de Mbombo Seidou Njoya. Dans cette atmosphère pesante, l’enjeu de cette élection n’a échappé à personne. Le football camerounais n’a pas d’autre alternative que de sortir de cette crise profonde qui le mine depuis plus de cinq ans.

« Bell semble être celui qui dispose de meilleurs arguments pour réussir cette mission, car il est rigoureux et il connaît bien le milieu du foot camerounais – même si Eto’o conserve une certaine cote de popularité au Cameroun, malgré sa manie de vouloir se mêler de tout. Alors, il n’est pas interdit de penser à une troisième hypothèse, avec l’élection d’un candidat plus neutre, qui n’appartient pas à un camp », explique un journaliste. Le football camerounais n’est plus à une surprise près…

Assemblée nationale : adoption d’un budget de 4000 milliards avec une hausse de 375 milliards pour les salaires

Le Parlement sénégalais a voté le 8 décembre la loi de Finances 2019 du pays qui s’élève à 4 000 milliards de F CFA. Dans ses grandes orientations, ce texte s’inscrit dans le sillage du plan Sénégal émergent (PSE), non sans une inclination fortement sociale en cette veille d’élection présentielle.

À l’issue d’un marathon budgétaire de plusieurs jours, la loi de Finances 2019 arrêtée à un peu plus de 4 000 milliards de F CFA (6,1 milliards d’euros), a été adoptée le 8 décembre dernier par la représentation nationale sénégalaise. Elle excède de 297,1 milliards de F CFA, soit +8%, celle de 2018 (3 709 milliards de F CFA).

Dans un contexte préélectoral, la présidentielle se tiendra en février prochain, le gouvernement a présenté un budget tourné « vers des projets économiquement rentables et socialement utiles », a indiqué Amadou Ba, le ministre de l’Économie et des Finances.

Poursuite des projets et des programmes du plan Sénégal émergent (PSE) et consolidation des performances économiques réalisées par le pays ces dernières années, restent les principales orientations de ce budget 2019. Le chef de l’État en avait donné le ton en octobre dernier lors des débats précédant son adoption en Conseil des ministres. À l’instar de 2018, décrétée « année sociale » par le gouvernement, la mise en œuvre des grands projets sociaux sera intensifiée, selon le ministre sénégalais.

Le volet social au premier plan

C’est le cas des programmes visant la mise en place de filets sociaux (bourses de sécurité familiale), la couverture maladie universelle (CMU), le programme d’urgence de développement communautaire (PUDC), l’amélioration de l’alimentation en eau potable de Dakar (PSDAK), le désenclavement et la modernisation des zones frontalières (PUMA), l’aménagement du cadre de vie en milieu urbain (Promovilles).

La lutte contre le chômage massif des jeunes et des femmes, déclarée comme étant une des principales priorités du gouvernement, un fonds récemment lancé et dédié à entrepreneuriat rapide pour les jeunes et les femmes a été abondé à hauteur de plus d’une trentaine de milliards de F CFA.

Autres caractéristiques de ce budget, les dépenses consacrées aux personnels ont enregistré un bond de 375,3 milliards de F CFA, traduisant dans une certaine mesure les engagements pris par le gouvernement vis-à-vis de ses partenaires sociaux de la justice, de l’enseignement, de la santé, etc. Les dépenses en capital ont également connu une hausse, s’établissant à 440,7 milliards de F CFA. Les investissements vont absorber un montant de plus de 1 400 milliards de F CFA.

Un taux de croissance estimé à 6,8% en 2019

Si le déficit budgétaire est projeté à 3%, le taux d’endettement public est lui attendu autour de 45% du PIB. Dans ce budget, le premier poste des dépenses reste le service de la dette publique avec 863,17 milliards de F CFA. Le gouvernement est régulièrement critiqué par ses opposants et certains observateurs sur son rythme d’endettement. Quant au taux de croissance, il est projeté à 6,8% en 2019, selon le gouvernement.

Lancé en février 2014, le PSE a bouclé sa première phase d’existence. Pour financer la mise en œuvre de son second volet, le gouvernement sénégalais va rencontrer les bailleurs internationaux les 17 et 18 décembre à Paris avec comme objectif de lever 2850 milliards de F CFA.

Inventaire des Idoles : « Abdou Guité Seck, le précoce notable » (Par Elgas)

La légende populaire qui a pour caractéristique de ne jamais être ni totalement vraie ni totalement fausse, a coutume de dire que les hommes saint-louisiens sont, un tantinet, efféminés. Petite pique sans méchanceté, on en rigole de bon cœur dans des moqueries bienveillantes. Ils seraient, avec leur goût vestimentaire princier, le grand soin dédié à leur mise, leur art du discours, leur inclination pour la cuisine, leur démarche toute solennelle, leur grand amour de leur corps et d’eux-mêmes, des « Gooru Ndar » que l’on prend un malin plaisir à chahuter, peut-être aussi, à envier, secrètement. Ils seraient ainsi, quoi de plus normal du reste, les digne fils des mamans saint-louisiennes, dont les atours et la grande science du bienêtre sont connus. Fils à maman, ils auraient hérité de cet œil et de ce cœur maternels, sensibles et aimants, qui marquent un peu plus leur part féminine. Tout cela est sans doute bien du chipotage et de la chimère historique, mais à y regarder du plus près, ce que la ville de Saint-Louis a le mieux gardé et transmis à des générations, c’est tout un art, toute une esthétique, un goût du bien faire.

Il suffit de voir toutes les manifestations culturelles qui jalonnent la vie de la ville, les deux rakkas qui célèbrent Cheikh Ahmadou Bamba, le festival de jazz qui invite le monde, les courses de pirogues qui font battre le cœur de la tradition maritime de la ville, les fêtes à l’Hydrobase qui électrisent le mois d’Août, les conférences de déclamations coraniques qui maintiennent le rang religieux de la ville pieuse, entre autres, pour savoir qu’on façonne à Saint-Louis une vie à contretemps, agréable et rythmée, où la quête de la joie, voire du bonheur, est au cœur des objectifs. C’est une ville émouvante, tant par le fleuve qui la poétise, le pont Faidherbe qui filtre les couchers du soleil, la presqu’ile qui raffermit l’identité insulaire, la côte qui se prête à la flânerie, les pêcheurs qui la font vibrer, les influences maures qui l’orientalisent, la colonisation qui y a laissé des séquelles que le génie local essaie de panser. Il y a ainsi bien un air de Saint-Louis qui voltige dans l’atmosphère, le sentiment d’une déambulation contemplative, la sensation d’une vie au ralenti, entre les façades colorées de la vieille ville, où s’écoule une vie indolente. Avec ses couleurs, ses odeurs, ce temps moins rude, ce brassage, il n’est pas exagéré de dire que la ville, de toutes les villes sénégalaises, garde un charme atypique, entre la bénédiction et la grâce.

Ce n’est sans doute pas pour rien que la ville est l’une des – sinon la plus – artistiques villes du Sénégal. L’art de la transmission du coran, que Youssou Ndour a magnifié dans son album de la ville, revient si talentueusement, sur cet art du discours, du bien-parler. Cet exercice de séduction dans le discours est un trait commun à la religion, la chanson, à la famille, à la hiérarchie sociale. Le pouvoir s’y confond avec cette ascendance que l’on prend sur une audience et que l’on conquiert par l’émotion, le savoir-faire. Je reste marqué par les conférences de déclamations du coran par des enfants qui arrachaient des larmes aux mères si fières de leurs enfants. Ce culte de l’enfant-prodige est sans doute l’identité qui m’a le plus marqué à Saint-Louis. La maîtrise et la coquetterie dans l’interprétation du coran ou de l’appel à la prière, ont contribué à créer une habitude de ces mots-sentiments que le français ne sait pas traduire et que le génie wolof appelle « Dojj » ou « Wané ».  Si le Sénégal se comporte si bien dans les compétitions mondiales de récital de coran, il le doit en partie à un art bien saint-louisien.

Ce trait prend source dans le grand théâtre de la ville, où le talent est magnifié et l’art du bien faire promu, par les femmes, les Signares, les gooru ndar, les enfants, bref, un chœur homogène, de grâce et de fêtes.

Abdou Guité Seck est l’ambassadeur merveilleux de ce Saint-Louis du génie précoce. Le fils de griot a su puiser dans son histoire personnelle ce talent de parolier, ses phrases gonflées de sens. Il a surtout su gravir tous les échelons, du quartier, à la ville, du pays, jusqu’à l’international. Son arrivée sur la scène musicale s’est produite comme le chemin naturel d’un gosse surdoué qui dès les premiers morceaux, a su garder cette patte très saint-louisienne. Avec à dose égale, l’émotion, la leçon sociale, l’hommage aux identités multiples de la ville, et la fidélité à un mbalax original du texte, du rythme, aux origines griotiques.

Ce garçon, dont le gros nez bouffe le visage candide, avait encore des traits fins et le masque du génie pur, presque timide, quand il décroche avec le groupe franco-sénégalais « Wock » son prix « Découvertes » attribué par RFI en 2000. Sa voix y faisait merveille, épousant parfaitement les instruments de ce groupe qui l’avait repéré très jeune alors que Saint-Louis, excité déjà, enfantait et couvait son génie. Au niveau local, à l’école, dans la maison, comme dans les cérémonies, le petit Abdou avait déjà commencé à tisser sa toile. La suite on la connaît, une carrière en solo, un succès en trombe pour ce garçon qui a des parentés dans les intonations avec Youssou Ndour, ce gourmand du texte dont le répertoire rend hommage aux modous-modous de l’aventure de la migration dans un puissant texte, aux prophètes, aux jeunes filles. Lui qui prévient des rudesses de la vie et qui couvre avec sa voix, son application, sa pureté, cette chanson de conscientisation qui ne sacrifiait pas pour autant la chaleur du rythme et l’essence dansante du mbalax. Peu de chanteurs sénégalais peuvent se targuer d’avoir obtenu un succès si immédiat sur la scène nationale. Il a ainsi mené le début d’une carrière sans difficultés, encensé et couvert de gloire, cité comme le prodige national. Cependant, le talent a toujours besoin de se confronter à la difficulté, au manque, à l’isolement, il y apprend mieux à se renouveler, à survivre, à s’enrichir, parce que l’épreuve est nourricière dans la création. Abdou Guité Seck n’a pas eu à affronter ces écueils, c’est sans doute pourquoi, en prince privilégié, sa carrière a connu une forme de lassitude, toujours productive, sans pour autant regagner le sommet des débuts.

Le garçon continue de garder ce génie. Mais c’est presque un génie vain. Il est resté trop pur, trop sage. A côté de ses qualités de chanteurs, l’homme est devenu, il l’a toujours été du reste, un vrai saint-louisien, qui mesure son propos, un orateur, qui veut séduire, et qui fatalement devient un notable, très jeune. Figure très appréciée dans le pays, le notable a cette marque de maturité, parfois pompeuse, que les hommes convoitent pour assurer leur stature (Kilitef). Le choix des mots, de l’allure, ce grand boubou, cette propreté, ce soin, rappellent cet art saint-louisien de la présence au monde. Abdou Guité Seck est à ce titre, et à bien d’autres, un vrai fils de la ville. Un seigneur dont le génie s’affadit relativement vite, dans la préservation de la convention. Dans l’art plus que dans les autres domaines, la folie est sans doute le plus sûr moyen de se détruire, mais certainement aussi le plus sûr moyen de durer, de se réinventer. C’est un peu de folie qu’il manque à la ville de Saint-Louis et à Abdou Guité Seck, son ambassadeur. De l’imprévisible. Il faut aux villes, aux Hommes, cette part de lâcher qui enivre, ce qui explique cette dette que chaque sénégalais éprouve vis-à-vis de Omar Pène. Parce que ce dernier nous a tous, un jour, fait perdre la raison, la notabilité, la pudeur, la retenue…pour le démon de la joie.  Il faudrait convier un peu plus le quartier de Guet Ndar et ses soubresauts habituels pour donner d’autres fièvres à la ville. Sinon l’habitude d’un bonheur modeste finit par s’ordinariser. Le génie n’est ainsi jamais un gage pour la postérité. Il faut donner un peu de soi, un peu de ce que l’on ne veut dévoiler, un peu de sa honte, pour être véritablement impérissable. Et le notable, si aimé au niveau national, est un statut et pas un produit. Malgré son jeune âge, Abdou Guité Seck parait déjà si vieux, hélas. Espérons que ce que la précocité ne vous donne pas, l’âge vous le rende au centuple.

Elgas

Hausse exponentielle des frais d’inscription des étudiants non-Européens : les présidents d’universités français s’insurgent

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« La France a besoin des étudiants internationaux, qui contribuent à son développement et à son rayonnement dans le monde », écrit lundi la Conférence des présidents d’université en France (CPU) dans un communiqué dont le titre est on ne peut plus clair : «  Étudiants internationaux : il est urgent d’ouvrir la concertation  ». Dans ce texte, la conférence qui réunit les présidents des universités et les dirigeants de certaines grandes écoles françaises demande au gouvernement de suspendre la hausse prévue des frais d’inscription pour les étudiants extracommunautaires qui a relancé la mobilisation dans quelques universités. Depuis la semaine dernière, des étudiants de quelques universités (Tolbiac, Nanterre, Rennes-2…) sont montés au créneau contre cette annonce dans le sillage du mouvement des Gilets jaunes, avec l’appui de plusieurs syndicats, dont la Fage, le premier syndicat étudiant.

Faire payer plus les étudiants étrangers ?

Le gouvernement a annoncé en novembre qu’il allait très fortement augmenter les frais d’inscription pour les étudiants hors-UE, qui passeront de 170 à 2 770 euros en licence, et de 243 à 3 770 euros en master à la rentrée 2019, soit «  un tiers du coût réel  » de leur scolarité pour les finances publiques. Objectif : attirer davantage d’étudiants internationaux en améliorant la politique des visas et en offrant davantage de bourses. En effet, la France serait menacée de perdre, au bénéfice de l’Allemagne ou de la Russie, son actuelle quatrième place mondiale parmi les pays « importateurs d’étudiants », et ce en raison de son déficit d’attractivité par rapport aux pays d’Asie.

Pour les présidents d’université, le plan du gouvernement «  propose des mesures positives et attendues  ». «  Mais l’augmentation générale des droits d’inscription annoncée ne constitue pas une réponse adaptée, car elle porte en elle le risque important d’exclure des étudiants et des doctorants que nous accueillons aujourd’hui  », ajoute-t-elle. Regrettant une absence de concertation, son conseil d’administration «  demande que l’entrée en vigueur des dispositions en cause soit suspendue  ».

Édouard Philippe assume cette mesure : «  Un étudiant étranger fortuné paie les mêmes droits d’inscription qu’un étudiant français peu fortuné dont les parents résident, travaillent et paient des impôts en France depuis des années  ». Le gouvernement affiche aussi sa volonté de tripler le nombre de bourses de 7 000 à 21 000.

Le «  non  » du gouvernement français

Dans une lettre adressée le même jour aux présidents d’université et aux directeurs des écoles de l’enseignement supérieur, transmise à l’Agence France-Presse, la ministre Frédérique Vidal s’est voulue rassurante. Les étudiants internationaux qui «  résident depuis plusieurs années en France (…) acquitteront les mêmes frais d’inscription que les étudiants européens  », écrit-elle notamment.

De même, les étudiants qui ont déjà commencé leurs études en France «  ne sont en aucun cas concernés par ces frais différenciés  », assure-t-elle. Elle rappelle avoir donné aux établissements et écoles de l’enseignement supérieur une grande «  latitude  » pour délivrer des bourses et exonérations aux étudiants étrangers et promet le lancement dans les prochains jours d’une «  concertation  ».

Au Ghana, ce projet de cathédrale qui suscite la polémique dans un pays qui compte 0% d’athées

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La symbolique est forte. L’arche de l’Indépendance, le Parlement, le centre international de conférence. C’est entre ces monuments de l’histoire ghanéenne qu’il est prévu de bâtir la future cathédrale nationale d’Accra, imaginée par l’architecte ghanéo-britannique David Adjaye. Au cœur de six hectares de jardin, devrait s’élever une église futuriste capable d’accueillir 5 000 fidèles de toutes confessions chrétiennes confondues, mais aussi un centre de documentation religieuse et le premier musée africain de la Bible.

Mais ce n’est ni le design original, ni l’emplacement archi-central, ni le coût du projet toujours noyé sous les points d’interrogation qui pose problème. Depuis plus d’un an, quand le président Nana Akufo-Addo a lui-même exprimé la volonté de voir naître une cathédrale interconfessionnelle, la controverse se cristallise sur le respect de la laïcité.

Un projet anticonstitutionnel ?

James Kwabena Bomfeh est un homme à plusieurs casquettes. Chef d’entreprise, membre d’un parti d’opposition et adventiste pratiquant, il a intenté un procès devant la Cour suprême pour faire reconnaître l’inconstitutionnalité du projet de cathédrale. « La Constitution garantit que j’ai le droit de croire, d’exprimer ma foi, mais personne ne peut m’imposer de soutenir une croyance. La loi est très claire : l’État n’a pas le droit de s’impliquer dans les affaires religieuses ! » s’indigne-t-il. Même si en tant que chrétien engagé, James Kwabena Bomfeh pourrait profiter d’un tel édifice cultuel, l’homme s’oppose à cette promiscuité entre pouvoir et religion. « Si les chrétiens veulent bâtir une cathédrale, qu’ils en ont le budget, et qu’ils ont leur propre terrain, je n’ai aucun problème ! Mais l’État n’a pas à soutenir ou promouvoir une religion plus qu’une autre. »

L’État prévoit en effet de céder un terrain public pour cet édifice. Quant au financement global du projet, les questionnements restent en suspens : à combien s’élèveront les travaux ? Seront-ils financés par l’argent du contribuable ? Les treize membres du comité pour la cathédrale nationale, désignés par le chef de l’État, entretiennent le flou.

Le financement du pèlerinage à La Mecque critiqué

Leur président, le révérend Paul Frimpong Manso, soupire. « Les gens n’arrêtent pas de me demander : mais combien va coûter la cathédrale ? Nous ne savons pas encore. Nous venons de terminer la première phase du projet qui était de dessiner les plans de la cathédrale. Nous n’allons pas tarder à entamer les estimations », assure ce pasteur des Assemblées de Dieu qui se veut pourtant rassurant : « Ce que je sais, c’est que ce seront les églises et les particuliers qui seront encouragés à donner pour soutenir ce projet. » Puis le religieux marque une pause. « Après… si le gouvernement souhaite nous aider, nous n’allons pas dire non, reprenez votre argent. Je ne considérerais pas ça mal d’ailleurs. Au Ghana, l’État aide nos frères musulmans à organiser leur pèlerinage à La Mecque depuis des années. Et personne ne s’y est opposé. »

Cette année, 5 700 Ghanéens ont effectué le pèlerinage, soutenus financement par le gouvernement via le Conseil pour le hajj à hauteur de 4 500 cédis par fidèle, soit plus de 800 euros. Mais à la Coalition des organisations musulmanes basée à Accra, ces pratiques font grincer des dents. L’organisme, d’habitude discret, a signé une tribune en août dernier pour rappeler que l’État n’avait pas à s’impliquer en religion. Une position qui ne fait pourtant pas l’unanimité au sein de la communauté musulmane. « Le gouvernement n’a pas à utiliser l’argent du contribuable pour financer le hajj, ni pour bâtir une cathédrale, martèle Alhaji Manan, son secrétaire général. En finançant le hajj, l’État soutient les musulmans et laisse les autres religions de côté. Mais céder un terrain public pour une cathédrale, ce n’est pas juste non plus. Nous avons beaucoup de religions au Ghana, qui ont coexisté dans la paix. Accorder des privilèges à une seule est une injustice. »

La religion fortement ancrée

Alors que la discorde s’accentue, les autorités semblent bien décidées à poursuivre. Le révérend Paul Frimpong Manso insiste : « Il ne s’agira pas seulement d’un site réservé aux chrétiens. Ce sera un édifice dédié au partage et à la démocratie. Dans la capitale, nous n’avons pas de monuments dignes de ce nom pour célébrer des événements nationaux, comme dernièrement, les funérailles de Kofi Annan par exemple. La cathédrale nationale serait ce symbole d’unité pour le pays. » Mais bon nombre de citoyens s’interrogent sur l’utilité d’un tel projet, considérant la baisse du chômage ou la refonte des infrastructures médicales comme une priorité majeure.

Le débat a depuis dépassé les frontières. Chika Okeke-Agulu, professeur d’histoire de l’art à l’université de Princeton aux États-Unis, a défendu ce projet dans les colonnes du New York Times, se désolant qu’il y ait « quelque chose d’inquiétant dans l’idée que tant que chaque maison en Afrique ne sera pas équipée d’une moustiquaire et que chaque village n’aura pas son école, il serait inimaginable de donner vie aux rêves et de bâtir des structures inspirantes. »

En attendant, le projet inspire surtout un grand questionnement sur la fragilité de la laïcité. Et ce, même dans un pays à majorité chrétienne (plus de 70 % de la population) où les confessions pentecôtistes, protestantes mais aussi catholiques, sont très présentes. Selon une récente étude menée par l’institut de sondage WIN-Gallup International, le Ghana s’affichait comme le seul pays parmi les 57 analysés, comptant 0 % d’athées.

ENTRETIEN -Sophie Leclercq : «  L’école, un lieu de transmission, mais aussi de propagande des images coloniales  »

Les images publiées dans les livres scolaires ont sérieusement contribué à enraciner des mythes de la période coloniale dans les esprits. Démonstration.

Une rivière calme serpente à travers quelques collines illuminées par le soleil. Chacun vaque à ses occupations sur cette terre où la sérénité est reine, la paix, une constante. Pour des millions d’enfants des années 1930, cette description est rattachée à Madagascar, à l’époque où les illustrations de Pierre Portelette tapissaient les murs de classes. Une vision évidemment faussée d’un pays soumis aux diktats du colon français depuis la fin du XIXe siècle. Ce décalage entre représentation scolaire et réalité est le sujet d’étude de Sophie Leclercq, docteure en histoire culturelle. Le sujet a été le thème d’une de ses interventions au colloque du Musée national de l’immigration, « Arts coloniaux : circulation d’artistes et d’artefacts entre la France et les colonies ». Une conférence en partenariat avec l’exposition au musée du Quai-Branly, « Peintures des lointains » prévue jusqu’au du 3 février 2019.

Membre du réseau Canopé, un établissement public chargé de produire des ressources et de former les enseignants, Sophie Leclercq décide en effet en 2015 de consacrer des recherches à la représentation des colonies en milieu scolaire. Elle ouvre alors les archives de l’Éducation nationale, classées au musée du même non, à Rouen. Et découvre une mine d’or. Car au-delà des manuels d’histoire, les supports traitant du colonialisme à l’école sont multiples. Affiches didactiques, couvertures de cahiers, bons points ou encore jeux destinés aux enfants… tous ces objets retranscrivent la manière dont étaient perçues, et enseignées, les colonies aux enfants. Dans les grandes salles des archives du centre des ressources du Musée national de l’éducation, dirigé par Delphine Campagnolle, elle a accepté de nous ouvrir cette boîte de Pandore.

Un buvard publicitaire de la marque de sous-vêtements « Petit Negro », années 1930. © Musée national de l’Éducation

 

Le Point Afrique : Pourquoi consacrer vos recherches aux images scolaires plutôt qu’aux manuels d’histoire ?

Sophie Leclercq : Je me suis rendu compte que le rapport qu’entretient l’élève avec une image de couverture de cahier par exemple n’est pas du tout le même qu’avec une illustration de manuel. Alors que celle-ci est avant tout mise là pour illustrer un texte – même si elle transmet aussi bien souvent une opinion politique –, les illustrations sur lesquelles je travaille sont, elles, presque de l’ordre de l’intime. Les élèves sont en rapport direct avec l’objet, il fait partie de leur quotidien, et l’imprégnation du message n’en est que plus grande.

Une affiche didactique qu’ils ont sous les yeux toute la journée et toute l’année n’aura pas la même incidence qu’une photographie imprimée sur la page d’un livre, qu’ils ne verront peut-être que furtivement. L’illustration d’un bon point aura elle aussi bien plus d’impact, l’élève la conservant un peu comme un trophée. C’est ce rapport très personnel entre l’enfant et l’illustration qui m’a poussée à entreprendre des recherches en ce sens.

De quelle époque date toute cette production ?

On trouve des images illustrant les colonies dans les écoles principalement de 1890 à 1940. Mais des objets distribués dans les années 1950 et 1960 transmettent, encore, une vision très stéréotypée des peuples. J’observe tout de même une massification de la production dans les années 1900, période où beaucoup de couvertures de cahiers ayant pour thèmes les colonies sont publiées et distribuées dans les écoles de la République. Cette hyper production fait suite à l’adoption en 1881 et 1882 des lois Jules Ferry, un ministre de l’Instruction publique fervent défenseur de l’expansion coloniale. En rendant l’école gratuite et obligatoire, les autorités font de l’école un lieu de transmission, mais aussi de propagande.

Des couvertures de cahiers, dont la distribution a été prolifique vers 1900. Le but : raconter les conquêtes militaires de la France et développer le patriotisme. « La mission Marchand a beaucoup été dessinée », assure Sophie Leclercq. © Musée national de l’Éducation

 

Pourquoi l’école a-t-elle été choisie par les autorités comme terrain de persuasion ?

Après la défaite française lors de la guerre franco-allemande de 1870, le patriotisme en France est meurtri. La colonisation et sa promotion sont alors utilisées pour convaincre les Français que le pays reste influent dans le monde, qu’il compte toujours comme une grande puissance. L’amélioration des techniques d’illustration qui accompagnent cette époque permet aux illustrateurs choisis par l’État de vanter la colonisation via des procédés techniques – un choix de couleur par exemple –, à un peuple d’ailleurs assez indifférent à ce sujet. L’expansion coloniale n’est pas une préoccupation importante des Français de l’époque, et ce, jusqu’à l’Exposition coloniale internationale de Paris, en 1931.

Ces images produites pour le milieu scolaire ont-elles participé au « mythe de l’impérialité française » ?

Celui-ci a évidemment été rendu possible via une série de représentations des colonies issues de divers secteurs, de la presse au domaine artistique. Mais le fait que l’école y ait eu un rôle est à mon sens plus problématique. Et bien plus dangereux. Car le dessein de l’école, c’est d’éduquer. Les enfants n’ont pas le recul que peuvent avoir les adultes sur les images qu’on leur présente. Ils les assimilent, comme des éponges. Les élèves vont donc s’imprégner de ces images stéréotypées qu’ils voient au quotidien, elles-mêmes influencées par les théories raciales conçues à cette époque.

Les pays du Proche et du Moyen-Orient sont dépeints comme des territoires où règne la violence. Ses habitants y sont décrits comme fourbes, sournois, même si une partie des illustrations consacrées se rapprochent de l’orientalisme, ce mouvement littéraire et artistique qui a engendré de nombreux clichés. Les peuples d’Afrique subsaharienne, eux, sont considérés comme arriérés, tout comme les Kanaks de Nouvelle-Calédonie.

Un abécédaire distribué dans les écoles. © Musée national de l’Éducation

 

On remarque cependant un décalage fréquent entre les textes qui peuvent accompagner ces images. Ceux-ci sont très acerbes et négatifs. N’oublions pas que l’on s’adresse à des enfants. Souvent, l’image est édulcorée, les dessinateurs font appel à l’exotisme. C’est pour cela qu’on retrouve notamment beaucoup d’images de la faune et de la flore pour illustrer l’Afrique par exemple. C’est le côté « didactique » de la chose.

Comment les supports d’illustration rendent-ils compte de la conception des peuples du monde telle qu’elle l’était à cette époque ?

Les théories raciales de la fin du XIXe siècle génèrent une approche très typologique des populations. Les images scolaires intègrent cette vision classificatoire, que l’on retrouve beaucoup sur les images de jeux de loto par exemple. Dans l’imaginaire colonial, les colonies forment un bloc, mais où chacun est rattaché aux stéréotypes établis. Les iconographies qui représentent les cinq continents illustrent très bien cette conception. On éduque les enfants à cette théorie en les séduisant avec de jolis dessins. L’école devient alors une machine à transmettre la théorie raciale, en même temps que le patriotisme.

Un « bon-point patriotique » de 1914. « Ici, le dessinateur fait référence aux zoos humains, avec la représentation d’une barrière » explique Sophie Leclercq. Pour une fois, ça n’est pas un Africain derrière celle-ci, mais des Allemands » © Musée national de l’Éducation

 

Des images de ce type vont-elles perdurer après la décolonisation ?

C’est difficile à dire. Ce qui est sûr, c’est que la prise de conscience est très tardive. Après la décolonisation, des représentations de ce genre vont rester affichées dans les salles de classe. Le trait de l’illustratrice Hélène Poirié va conserver cette légèreté, cette image d’un monde apaisé et vecteur de lieux communs. Le corps enseignant n’y voit pas forcément le mal puisque, encore une fois, on s’adresse à des enfants. Ces images persisteront encore longtemps lorsqu’il s’agira de représenter l’Afrique.

Images de la Swahili Fashion Week de Dar Es Salaam

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Le styliste Mustafa Hassanali a réussi son pari en fédérant autour de la Swahili Fashion Week non seulement les créatifs de son pays mais de toute l’Afrique de l’Est.

Texticules de ce mercredi 12 décembre : Macky assume son surnom de Niangal (séance de dédicace)

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 #SenCaféActu du 12 décembre 2018 par Adama Sow

A la Une: Dédicace de son livre: Macky Sall se dévoile et règle des comptes, Médiapart ébruite les coulisses du retour de Karim Wade, Une autre grande personnalité va mourir bientôt selon Selbé Ndom

1-Cérémonie de dédicace de son livre « Le Sénégal au cœur » hier au Terrou bi : Macky Sall se dévoile, donne les recettes du livre au Centre des déficients mentaux Aminata Mbaye, assume son image de « niangal », dément vouloir censurer les réseaux sociaux mais confirme l’option de les réguler, révèle les moments de sa traversée du désert en 2008 et les sacrifices de Mareme Faye Sall

2-Révélation de Médiapart sur les dessous du retour de Karim Wade : D’après plusieurs observateurs, le Qatar, par le biais du procureur et protecteur de Karim le puissant Dr Ali Bin Fetais Al Marri, chercherait en fait à placer son protégé comme prochain Président du Sénégal, pour influencer la politique en Afrique de l’Ouest et contrer les intérêts saoudiens.

3-Les 7 membres de la société civile pour aider le Conseil constitutionnel à valider les fiches de parrainage et de candidature : Pr Babacar Guèye, Collectif des organisations de la Société civile pour les élections (COSCE), Abdoul Mazide Ndiaye, Plateforme des acteurs de la Société civile (PACTE),Valdiodio Ndiaye, Coordonnateur de « Sunu Élection », Moundiaye Cissé, Directeur Exécutif de l’Ong 3D, Abbé Alphonse Seck, Secrétaire Général de Caritas Sénégal, Maïmouna Dieng, Plateforme des acteurs non-étatiques, Rokhaya Gassama, Conseil sénégalais des femmes (COSEF)

4) La mauvaise prédiction de Selbé Ndom après la disparition de Sidy Lamine Niasse : On n’a pas fini de pleurer la disparition de Sidy Lamine Niasse et la voyante Selbé Ndom annonce la mort prochaine d’une autre personnalité au Sénégal

5-Le geste surprenant du Khalife général des Tidianes Serigne Mbaye Sy Mansour chez Sidy Lamine Niasse : le Khalife a surpris son monde en débarquant hier chez le défunt PDG de Walf. Il a en profité pour prodiguer des conseils utiles à Cheikh Niasse pour la préservation de l’héritage de son père

6-GFM : Youssou Ndour confirme Birane Ndour à la direction générale et confie les rênes de la direction de l’information à Souleymane Niang ancien de Walf et ex patron dela RMD et de la West Africa Democracy Radio

7-La fédération des syndicats d’enseignants la FEDER déclenche le premier grand mouvement de grève de l’année scolaire : Ies syndicats de la Feder entrent en rébellion et menacent de gripper l’année scolaire reprochant au gouvernement de les flouer

Le rappeur Booba cambriolé le soir de son anniversaire, 300 millions de FCFA de montres et de bijoux dérobés

Adieu, montres et ordinateurs… Le domicile francilien (région parisienne) du rappeur a été visité dans la nuit du 9 au 10 décembre, le soir même de son anniversaire.

C’était son anniversaire. Le rappeur Booba, de son vrai nom Élie Yaffa, fêtait ses 42 ans ce 9 décembre au soir. L’artiste qui vit entre Miami et Paris venait de participer à une séance de dédicace de son livre dans le centre de Paris. À son retour à son appartement de Boulogne-Billancourt, en fin de soirée, il n’a pu que constater qu’un ou des cambrioleurs s’étaient introduits chez lui par une porte-fenêtre. Le rappeur a diffusé sur Instagram quelques clichés de son domicile et des équipes de police en train de procéder à un relevé d’empreintes.

FRANCE-MUSIC-FESTIVAL-EUROCKEENNES © SEBASTIEN BOZON
FRANCE-MUSIC-FESTIVAL-EUROCKEENNES © SEBASTIEN BOZON

Des montres serties de diamants à 100 000 et 350 000 euros

Montant du préjudice, Booba oblige : pas moins de 450 000 euros. Montres, bijoux, lunettes de soleil… Et des montres de luxe, le rappeur en possède quelques-unes, de préférence très discrètes, qu’il arbore sur scène et porte au quotidien. Des signes extérieurs de richesse et de réussite entièrement sertis de diamants. Laquelle portait-il à son poignet ? Impossible de le savoir, mais l’une de ses deux montres de luxe phares pourrait bien avoir fait les frais de ce cambriolage.

En effet, d’ordinaire, le chanteur et entrepreneur à succès porte fréquemment sa Rolex Datejust. Un classique de la marque à la couronne, notamment reconnaissable à son verre cyclope pour mieux lire la date affichée dans le guichet situé à 3 heures. Une des signatures du style Rolex, évidemment choisie par le rappeur français en version or entièrement pavée de diamants. Une pièce estimée à environ 100 000 euros…

Mais, plus récemment, le rappeur avait dévoilé sur Instagram sa toute nouvelle montre, créée tout spécialement pour lui, une Corum ornée de 1048 diamants ! « Fidèle à ses engagements, Corum l’a suivi, si loin que l’on ne pouvait plus revenir », avait alors confié l’horloger suisse. Cette pièce en or dédiée au « Duc » est à la démesure du rappeur et vaut environ 350 000 euros à elle seule, avec ses 1048 diamants et ses 12 baguettes de saphir. Booba avait déjà, peu auparavant, imaginé avec Corum toute une collection de montres Bubble, des pièces au cadran 100 % personnalisables par leur propriétaire.

Le ping-pong verbal entre Atepa et Latif Coulibaly continue : Atepa mène aux points

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Pierre Goudiaby Atepa vient de reprocher au ministre de la culture Abdou Latif Coulibaly de ne pas l’avoir associé à l’inauguration du Musée des civilisations noires. « Notre ami Latif Coulibaly n’a même pas eu la courtoisie de nous inviter. Mais ce n’est pas grave. Les Sénégalais savent que le Musée des civilisations noires est une œuvre du président Abdoulaye Wade à côté duquel il y avait son architecte-conseil. Ils ont poussé l’inélégance jusqu’à nous renvoyer du chantier, nous qui l’avons construit avec les Chinois. Mais ce n’est pas grave. Nous allons revenir aux affaires et le parc culturel, croyez-moi, sera une réalité ».

ce n’est là que le troisième épisode de la guerre des tranchées entre les deux hommes. Tout d’abord, Atepa avait réclamé la paternité de la Place du Souvenir et dénoncé son état de décrépitude, indiquant au passage vouloir percevoir le milliard de FCFA qui lui serait dû par l’État du Sénégal pour la construction du monument.

Latif Coulibaly s’était alors fendu d’une tribune dans la presse en ligne pour dénoncer la propension d’Atepa à raconter le contenu de ses audiences privées avec le Président sortant Macky Sall et avait dit qu’il ne pouvait payer à Atepa son milliard faute de facture en bonne et due forme, ce que ce dernier n’avait pas pu présenter selon lui.

Un Sénégalais tué par le froid en pleine rue en Turquie

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Le Sénégalais Khalil X (anonymat préservé)  a été retrouvé mort dans le froid en Turquie. Il aurait été expulsé devant le portail de la maison d’une célèbre gérante de restaurant .

Selon certains sénégalais vivant à Istambul, précisément à Kumkapi, où le drame a eu lieu, Khalil a été exclu en pleine nuit de la maison par quelqu’une du nom de A. Kh.

Le président de la fédération des Sénégalais de Turquie, Pape Matar Sow, très affecté par ce drame,  a réitéré  sa demande de soutien au niveau des autorités sénégalaises.
« Nos conditions de vie sont très dures ici. En l’espace de 20 jours deux sénégalais sont morts. c’est tout un problème d’accéder au soin en Turquie, pas mal de mes compatriotes veulent rentrer au bercail. L’Etat doit réagir le plus rapidement possible sinon

Au Cameroun, la Commission nationale anti-corruption…s’en remet à Dieu

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Le pasteur Dieudonné Massi Gams, directeur général de la commission nationale anti corruption a réuni musulmans et chrétiens  dimanche dernier au palais des congrès de Yaoundé à la faveur de la journée internationale de lutte contre la corruption.
La foi en Dieu peut être un facteur important de correction de la mentalité de corruption chez les camerounais. Telle est la thèse qui a milité pour l’organisation de ce service oeucumenique pour la priere contre la corruption.
Le Cameroun compte près de 90% de sa population parmi les adeptes des religions révélées, notamment le christianisme et l’islam. En d’autres termes, ils sont plus de 20 millions de citoyens qui vont chaque vendredi et chaque dimanche dans un lieu de prière manifester sa foi en le Dieu Très Haut. Comment comprendre que le mal soit aussi rempant ? La Bible et le Coran condamnent fermement dans leurs lignes les actes de corruption ou même des actes s’assimilant à la corruption. Or ce sont ces même disciples de ces religions qui sont dans les administrations et autres lieux de services où le phénomène a fait son lit. Qu’est ce qui n’a pas marché ? Qu’est ce qui peut justifier ce gap aussi grand entre le comportement attendu des hommes et femmes de foi et la situation critique dans laquelle se trouve le Cameroun en ce moment du fait de la corruption et des actes assimilés ?
La corruption est un péché. Mais les pratiquants du christianisme ou de l’islam semblent ne pas s’en rendre compte. L’acte de corruption qui consiste à imposer sournoisement ou ouvertement un paiement contre un service qu’on devrait rendre gratuitement est un vol. Car l’agent corrupteur use de sa position pour extorquer de l’argent à l’usager. Les hommes d’églises l’ont martelés, c’est un péché. C’est illicite. Celui qui commet ce péché, de même que celui qui consomme les fruits de la corruption sont coupables devant Dieu et s’exposent aux punitions de l’Éternel. Punitions qui peuvent conduire jusqu’à la condamnation pour l’enfer. Une prise de conscience est nécessaire.
Le conseil musulman, le conseil épiscopal, la confédération des églises protestantes ont uni leurs voix pour fustiger la corruption. Les gardiens des valeurs morales devraient davantage sensibiliser leurs ouailles. Si par leur prédication et leur comportement les leaders des communautés de foi s’engagent veritablement dans la lutte contre ce fléau, il va de soi que la corruption reculera considérablement dans notre pays. Imaginons un seul instant que chaque weekend des messages anti corruption sont proférer à plus de 20 millions de camerounais, les conséquences seront plus que visibles.
Au delà des mots, il faut aujourd’hui que des actes concrets soient posés. Bien que celà n’ait pas été ouvertement signifié au cours de cette cérémonie, il est enfin temps que la conac mette en pratique l’ensemble des dispositions de la stratégie nationale anti corruption. Un document qui prévoit que des actes de corruption au sein des communautés du pilier religieux soient également dénoncés et condamnés.
On le rappelle pour le déplorer, ils sont nombreux les pasteurs et anciens de l’église incarcérés aujourd’hui pour des actes de corruption et de détournement de deniers publics. C’est dire que le vers est très profondément encré dans le fruit. Mais le travail ainsi démarré par la conac auprès des communautés de foi devrait se poursuivre et s’intensifier. Car le lieu où se forme la corruption c’est bien les coeurs des hommes. Et seule une foi honnête et sincère peut déloger ce vice des âmes des Camerounais.

Livre : Juifs et musulmans tous fils d’un même père

Comment des frères peuvent-ils se déchirer, sinon se haïr, à ce point ? Le psychanalyste et essayiste Gérard Haddad revisite subtilement l’histoire d’Ismaël et d’Isaac pour ouvrir un chemin de paix entre juifs et musulmans.

Après un remarquable Le complexe de Caïn, Gérard Haddad, juif né en Tunisie, psychiatre, psychanalyste et ingénieur agronome, nous offre, cette fois, une fine analyse d’un récit de la Genèse. À partir de ce texte de l’Ancien Testament, ce grand connaisseur des religions du Livre, entend démontrer que la réconciliation entre juifs et musulmans est possible.

Petit rappel de l’histoire. Ismaël est le fils d’Abraham et d’Agar. Dieu ayant invité le patriarche à assurer sa descendance avec sa belle servante, compte tenu de la stérilité de son épouse Sara.Contre toute attente, Sara va enfanter à son tour, 13 ans plus tard, et donner naissance à Isaac.

Ismaël et Isaac deviennent les fondateurs mythiques de ces deux traditions, musulmane pour la première, et juive pour la seconde.

Surmonter ses différences

Autrement dit, Ismaël et Isaac sont tous les deux fils d’un même père. Étant donné la rivalité entre leurs mères, Agar et Sara, ils avaient toutes les raisons de se détester. En réalité, ils vont vivre en paix l’un avec l’autre, surmontant leurs différences dans l’intérêt de chacun.

Or cette histoire d’Abraham et de ses deux fils imprègne profondément la culture et l’inconscient des juifs et des musulmans qui n’arrivent pas à trouver un chemin de paix dans le conflit israélo-palestinien. Et les deux connaissent le malheur en raison de cette détestation réciproque, et qui n’est pas une fatalité au regard de leur histoire commune.

« L’islam a sauvé le judaïsme »

Quelle amnésie en effet ! Gérard Haddad vient nous rafraîchir utilement la mémoire. « L’islam a sauvé le judaïsme », rappelle l’auteur qui nous explique la thèse de l’historien David Wasserstein. « C’est en terre d’islam que le judaïsme a le mieux traversé les siècles, même si les juifs avaient un statut inférieur de « dhimmis » », estime Gérard Haddad dans un entretien à l’hebdomadaire protestant Réforme.

S’ouvrir à la modernité

Pour autant, le chemin de la réconciliation passe par plusieurs étapes. L’essayiste souligne que l’islam doit au préalable s’ouvrir à la modernité. Cela passe, selon lui, par deux « révolutions » : la révolution scientifique et la révolution féministe.

Tant que les musulmans refuseront la moindre lecture critique du Coran et d’accorder aux femmes les mêmes droits qu’aux hommes rien ne sera possible.

Israël, de son côté, doit sortir de son obsession sécuritaire, fondée sur la menace « imaginairement hypertrophiée de l’hostilité des pays arabes qui l’entourent », à tel point, écrit Gérard Haddad, que « l’idée de paix apparaît comme un danger pour le pays ».

La route est longue et semée d’ornières, mais Ismaël et Isaac, à leur manière, peuvent nous guider vers son heureuse destination.

Khalifa Sall jugé en cassation 6 jours avant le deadline des candidatures à la présidentielle

L’ex-maire de Dakar sera jugé devant la Cour suprême le 20 décembre. Ses proches dénoncent une procédure précipitée visant à l’exclure de la présidentielle, dont la date limite de dépôt des candidatures auprès du Cobseil constitutionnel est fixé au 26 décembre.

Plus de trois mois après la condamnation en appel de Khalifa Ababacar Sall, le 30 août, l’épilogue d’un des feuilletons judiciaires les plus médiatisés du Sénégal s’écrira le 20 décembre, date de la première audience de son procès en cassation.

L’ex-maire de Dakar, révoqué de ses fonctions en août dernier, avait été condamné à cinq ans de prison ferme, notamment pour « escroquerie aux deniers publics » et « faux et usage de faux dans des documents administratifs ».

Calendrier politique

Son entourage, averti le 11 décembre de la date d’audience, enrage mais n’est pas surpris. « À la veille de l’ouverture du dépôt des candidatures pour la présidentielle, avouez que c’est un drôle de hasard », ironise l’un de ses partisans. « La justice s’est mise au rythme du calendrier politique », s’insurge quant à lui Me Alain Jakubowicz, avocat de la défense.

L’instrumentalisation de la justice, c’est l’éternel argument brandi par la défense

« C’est un euphémisme de dire que c’est précipité. Rappelons qu’entre le moment où Khalifa Sall a été inculpé et celui où le juge a clôturé le dossier, il ne s’est écoulé qu’un mois. C’est une pantalonnade, il n’y a pas eu d’instruction ! »

Moussa Taye, conseiller politique de l’ex-édile, ajoute que « plus de 800 dossiers sont en attente de jugement à la Cour suprême, où les délais de traitement se situent généralement entre neuf et douze mois. Nul besoin d’être mathématicien pour comprendre qu’on a accéléré le traitement de celui de Khalifa Sall. Cela rompt l’égalité des citoyens devant la loi ! » Des accusations maintes fois réitérées depuis le placement en détention de Khalifa Sall, en mars 2017, mais dont se sont toujours défendus les avocats de l’État du Sénégal, qui s’est constitué partie civile.

« L’instrumentalisation de la justice, c’est l’éternel argument brandi par la défense. Même s’il y avait 10 000 dossiers en attente, si un dossier est en état la Cour suprême peut le programmer à tout moment. Or le dossier de Khalifa Sall est en état », proteste Baboucar Cissé, avocat de l’État.

On peut s’attendre à une condamnation définitive de Khalifa Sall avant la Saint-Sylvestre

Une condamnation avant la fin du mois ?

Les proches de Khalifa Sall s’attendent à une condamnation très rapide. « Devant la Cour suprême, il n’y a pas de jugement sur le fond du dossier mais uniquement sur la base des décisions déjà rendues. Cela peut prendre 24 ou 48 heures. On peut donc s’attendre à une condamnation définitive de Khalifa Sall avant la Saint-Sylvestre », déplore Moussa Taye. Car le procès du candidat déclaré à la présidentielle repose avant tout sur une bataille de calendrier.

D’un coté, l’État est accusé de vouloir accélérer les choses pour mettre hors jeu avant l’élection l’une des principales figures de l’opposition ; de l’autre, la défense a multiplié les demandes de report en première instance et en appel afin d’étirer la procédure judiciaire au moins jusqu’au mois de février, date du premier tour de la présidentielle. Babacar Thioye Ba, le directeur de cabinet de Khalifa Sall jusqu’à sa révocation, espère « des délais raisonnables en cassation, puisque la défense a formé près d’une quinzaine de pourvois concernant les décisions rendues en appel ».

Ultime recours

Même en cas de condamnation définitive devant la Cour suprême, Khalifa Sall aurait encore des recours selon ses lieutenants. « Quelle que soit la décision de la Cour suprême, la procédure ne prendra pas fin pour autant ! », affirme l’un d’entre eux.

Recours que la défense ne souhaite pas encore détailler, afin de préserver sa stratégie, mais qui pourraient prendre deux à trois mois et peut-être permettre à Khalifa Sall d’affronter Macky Sall dans les urnes le 24 février prochain. Il est par ailleurs actuellement évoqué une jonction entre Khalifa Sall et Moustapha Guirassy, tous deux candidats à la présidentielle, pour un désistement de l’un en faveur de l’autre. A cet égard, l’enjeu est clair : Si Khalifa gagne en cassation, Guirassy se désisterait en sa faveur. Si Khalifa perd défibitivement son procès, il pèsera de toutes ses forces pour accompagner la candidature de Moustapha Guirassy.

Avec JA

Moustapha Guirassy – Khalifa Sall : Une jonction en vue pour la présidentielle…

De source sûre, nous avons appris que le député Moustapha Guirassy, président de S.U.D et candidat à la présidentielle a rendu visite ce lundi 10 décembre à la prison de Rebeuss à l’ex maire de Dakar, Khalifa Sall, leader de Takhawou Sénégaal, lui aussi prétendant à la magistrature suprême.

Elu député sous la liste de la coalition Kaddu Askaanwi, Moustapha Guirassy ira aux élections sous la bannière du Parti des Sénégalais unis pour le Développement (SUD). A moins d’une alliance de dernière minute avec… Khalifa Sall. L’ancien maire de Kédougou (2009-2014) a en effet rendu visite à ce dernier, à la Maison d’arrêt de Rebeuss.
Contacté, Moustapha Guirassy s’est contenté de dire que « cette visite rentre dans le cadre normal des relations entre partenaires de l’opposition déterminés à faire advenir une troisième alternance en février prochain et de [son] soutien de principe à la reconnaissance du droit de Khalifa Sall à être candidat à la présidentielle ».

Alliance électorale ou grande coalition en vue ? Moustapha Guirassy n’a pas voulu en dire plus, pour le moment. Khalifa Sall n’a pas pu être contacté. Mais de sources proches de l’entourage des deux hommes politiques, il nous revient que Guirassy et Khalifa Sall envisagent d’aller ensemble à la présidentielle. Guirassy a toujours fustigé les conditions du procès de Khalifa Sall, le non-respect de son immunité parlementaire et appelé les Sénégalais à retrouver leur capacité d’indignation devant « ce déni de justice ».

Moustapha Guirassy, qui selon nos sources a fini de réunir les parrainages requis pour être candidat, acceptera-t-il de s’effacer au profit de la candidature de Khalifa Sall, qui est son ainé et qui l’a précédé dans l’arène politique ? Cela dépendra en grande partie de l’arrêt que rendra la cour suprême, sur la demande en cassation introduite par le leader de Takhawou Sénégal.

Khalifa Sall joue une course contre la montre, pour pouvoir être candidat en 2019 où il aura 63 ans. Guirassy, qui sera âgé de 54 ans en 2019, peut encore passer son tour jusqu’en 2024. La jonction entre Khalifa Sall et Guirassy, si elle est avérée, pourrait en tout cas faire mal au candidat Macky.

En effet, le discours tenu depuis plusieurs mois par le député présidentiable Guirassy a impacté dans l’opinion pour la ferme opposition dont il a fait montre tout en restant dans la courtoisie républicaine, alors que Khalifa Sall est désigné comme celui dont la candidature peut inéluctablement forcer Macky Sall à un second tour.

« Profondément décu », Babacar Gaye, porte-parole du PDS, s’apprête-t-il à lâcher Karim Wade pour rejoindre Madické ?

« Lu sotti am borom », soupire Babacar Gaye, le porte-parole du PDS, dont on se rappelle qu’il avait été rendre visite à Karim Wade à Doha au Qatar, juste après l’annonce de la candidature présidentielle de Madické Niang. C’était manifestement une manière pour Gaye de faire montrer les enchères, afin de se voir confier les premiers rôles dans la campagne du candidat jusque-là épistolaire Karim Wade.

Depuis hier, Babacar Gaye ne décolère pas : « Je suis profondément déçu que tout dans la gestion de la candidature de Karim Wade se fit sans que je ne fusse impliqué » fulmine-t-il. Et il conclut d’un « Tomorrow is another day » plein de menaces voilées. Que nous réservent ces jours à venir ? Wade and see.

Pour rappel, après avoir été au PLS (Parti Libéral Sénégalais) d’Ousmane Ngom avec lequel il a soutenu la candidature d’Abdou Diouf en 2000 contre Abdoulaye Wade, Babacar Gaye s’est mué en pilier de la maison PDS depuis quelques lustres. Devant la candidature incertaine de Karim Wade, il n’est pas pour autan sûr qu’il restera le dernier des Mohicans du PDS.

« Je serai le dernier des Mohicans », c’est ce que proclamait l’alors socialiste Abdourahim Agne, après la défaire d’Abdou Diouf dont il avait été le président du groupe parlementaire. Juste quelques semaines avant de transhumer, puis de devenir ministre de Wade.

Le golden boy ivoirien Thierry Tanoh limogé du ministère du Pétrole pour cause d’ambitions présidentielles 2020

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Si certains voient dans le limogeage de Thierry Tanoh une purge anti-Bédié, au parti PDCI duquel il appartient, lequel parti refuse de rejoindre le rassemblement houphouetiste proné par le Président Ouattara,  le gouvernement met en avant des objectifs non atteints dans le secteur de l’énergie. Mais la véritable raison est que Tanoh est aux avants-postes de la jeune génération qui devra se disputer le fauteuil présidentiel en 2020 : des fringants quarantenaires et quinquagénaires, qui mettront à la retraite la génération Ouattara, Bédié, Gbabgo : il s’agit de tanoh, du ministre de l’Intérieur Ahmed Bakayoko ou encore du président de l’Assemblé nationale Guillaume Soro. Tanoh a une belle carte à jouer au PDCI ou la succession pour Bédié, qui ne pourra pas se présenter en 2020 frappé par la limite d’âge, est ouverte. Alors que c’est la bousculade au RDR – RHDP entre les postulants à la succession de Ouattara et que Soro tente de faire cavalier seul, avec un mouvement politique qui le soutient.

Le chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara, a donc procédé le 10 décembre à un réaménagement technique du gouvernement, en mettant fin aux fonctions de Thierry Tanoh, le ministre du Pétrole, de l’Énergie et des Énergies renouvelables. Tout s’est enchaîné le dimanche 9 décembre, à la mi-journée, quand le Premier ministre a proposé au président un réajustement dans son équipe.

Selon des sources proches du gouvernement, depuis plusieurs mois, le Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, reprochait en privé à son ministre de tâtonner sur plusieurs dossiers, notamment dans le secteur pétrolier. « On pourrait voir dans ce limogeage les tensions entre le président Alassane Ouattara et son allié Henri Konan Bédié, dont Tanoh est le protégé. Il n’en est rien, son départ est purement technique », confie une source proche du chef de l’État. Cett eversion peut être battu en brèche: qui veut noyer son chien l’accuse de rage.

La mise sur la touche de Thierry Tanoh intervient dans un contexte de situation politique très tendue, marqué par une crise sans précédent entre Alassane Ouattara et son ancien allié du PDCI. Les deux anciens ne se parlent plus et s’évitent. À plusieurs reprises, le président Alassane Ouattara a annoncé que le « temps des clarifications » était venu avec ses ministres issus du PDCI, ne cachant pas sa volonté de remanier le gouvernement.

Dossiers à son actif

Thierry Tanoh a réussi à faire revenir dans l’offshore ivoirien des majors du secteur pétrolier. 17 contrats de partage de production ont été signés avec les compagnies pétrolière, dont BP et l’américain Kosmos Energy .

Le projet d’installation du terminal de regazéification et de stockage de gaz naturel liquéfié dans le port d’Abidjan pour alimenter les centrales thermiques de production d’électricité du pays, projet de plus 200 millions de dollars, est piloté par un consortium conduit par le français Total.

Le britannique Vitol est également présent sur le bloc CI-202 où il devrait produire du gaz naturel. La capacité de production électrique installée a augmenté de 55 % depuis 2011. Elle est à 2 200 MW, ce qui il est vrai, reste loin des 4 000 MW à l’horizon 2020 qui constituaient l’objectif à atteindre et rappelé à plusieurs reprises par Alassane Ouattara.

Le come-back d’Abdourahmane Cissé

Pour succéder à Thierry Tanoh, Amadou Gon Coulibaly a choisi Abdourahmane Cissé, qu’il a reçu le 9 décembre. Ancien ministre du Budget et du Portefeuille de l’État, qui officiait comme conseiller spécial du président, ce polytechnicien fait son come-back dans le gouvernement qu’il avait quitté en juillet 2017 en accord avec Alassane Ouattara et son Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly pour convenance personnelle.

L’ancien ministre du Budget travaillait déjà sur les questions de pétrole à la Présidence.

Candidat de Touba ? Madické a recueilli la moitié du total de ses parrainages dans le Bassin mouride

Lorsqu’il a été pour la première fois l’avocat d’Abdoulaye Wade, alors opposant en bisbille avec le pouvoir socialiste, Madické Niang commençait ses plaidoiries par « Barké Serigne Touba ». Dans le fief du mouridisme, Niang est donc perçu comme un pur talibé de Cheikh Ahmadou Bamba. C’est la carte maîtresse qu’il entend jouer pour figurer au premier dans la prsidentielle de février prochain.

C’est ainsi qu’hier lundi, Madické Niang a indiqué : « nous avons pu recueillir 390 946 parrains et nous avons satisfait toutes les conditions. En 45 jours, nous avons pu envoyer des délégations sur toute l’étendue duterritoire. Nous avons des parrains sur les 14 régions du Sénégal. Et présentement, nous avons déposé le nom de la coalition, notre mandataire est désigné, et nous avons payé la caution », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « C’est important de dire que nous avons 156 000 signatures dans la région de Diourbel et Touba m’a apporté un soutien massif et important car j’incarne les valeurs du Pds ».

Par ailleurs, plusieurs petits candidats à la candidature ont rallié le fier bonnet de madické Niang. Parmi eux, Ngouda Fall Kane, Modou Bousso Dieng, le professeur Coumba Ndoffene Diouf, et Mor Sylla.

L’actu en texticules de ce mardi 11 décembre : pagaille au Conseil constitutionnel pour les dépôts

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#SenCaféActu du 11 décembre 2018 par Adama Sow

A la Une : Dépôt des candidatures au Conseil Constitutionnel : c’est la pagaille ! Khalifa Sall devant la Cour suprème le 20 décembre : un brin d’espoir pour sa candidature, Macky Sall offre 20 millions à la famille de Sidy Lamine Niasse

1- Top départ pour la présidentielle : C’est parti pour le compte à rebours vers février 2019 avec le dépôt des candidatures et des listes de parrains au Conseil Constitutionnel hier à minuit. Bousculades, empoignades toute la nuit, les candidats et leurs représentants se donnent en spectacle

2- CNRA : Babacar Diagne tient son équipe.8 nouvelles têtes au CNRA avec le redoutable défi de réguler (enfin ?) les médias au Sénégal. Ces nouveaux membres sont Ndèye Marième Diedhiou, pour représenter les associations féminines, Lucky Patrick Mendy, pour les professionnels de la communication, Pape Faye pour le milieu des arts, Alioune Badara Beye pour les lettres
Djibi Diakhaté comme représentant de la communauté universitaire, Mame Balla Gaye représentant des mouvements des droits de l’Homme, Khady Ndiop pour le compte du conseil de la jeunesse et Ibrahima Sané représentant des personnes du troisième âge

3-Khalifa Sall jugé le 20 décembre devant la Cour Suprême : Un espoir pour la candidature de l’ancien maire de Dakar dont les partisans croisent les doigts

4-Condoléances chez la famille de Sidy Lamine Niasse hier : Macky Sall offre 20 millions et promet un soutien pour perpétuer l’œuvre du défunt Sidy Lamine Niasse

5-Passerelles wanted : les populations de Thiaroye Guinaw Rail ont tenu un sit in hier devant le chantier du TER pour réclamer une passerelle pour éviter la situation des Parcelles Assainies qui n’ont aucune passerelle pour enjamber la VDN prolongée

6-CAN handball le Sénégal en finale et en Coupe du monde. Les lionnes du handball ont réalisé un double premier hier en se qualifiant pour la première fois à la finale et en coupe du monde

Argent Sall : Macky offre un diakhal de 20 millions à la famille de Sidy Lamine Niasse

On s’était étonné du service minimum effectué par le Président sortant suite au décès de Sidy Lamine Niasse. Macky s’est rattrapé hier. Il a été chez Ahmet Khalifa Niasse, le frère aîné du défunt, pour lui présenter ses condoléances. Après cela, il s’est rendu dans la famille de Sidy. Là, il a été reçu par son fils Cheikh Tidiane Niasse, a qui il a remis un sac contenant son diakhal en espèces, soit 20 millions de FCFA.

Macky était accompagné du ministre de la justice Ismaïla Madior Fall.

Gabon: Ali a bien été victime d’un AVC

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Le vice-président du Gabon, Pierre Claver Maganga Moussavou, a sous-entendu que le président Ali Bongo Ondimba, malade et absent depuis le 24 octobre, avait fait un accident vasculaire cérébral (AVC), une première, aucune source officielle n’ayant jusqu’alors indiqué de quel mal il souffrait.

« Personne ne peut se réjouir de la mort ou de la maladie de quelqu’un d’autre, celui qui n’a jamais connu un AVC, qu’il prie Dieu pour qu’il n’en connaisse jamais », a déclaré Pierre Claver Maganga Moussavou dans un discours prononcé samedi à Franceville (sud-est) en référence à l’état de santé du président.

« De toute façon, je ne le souhaite pas à qui que ce soit, pas même à mon pire ennemi », a-t-il ajouté devant plusieurs responsables la région du Haut-Ogooué, fief de la famille Bongo.

Le vice-président faisait partie d’une délégation de hauts responsables politiques gabonais qui se sont rendus mardi à Rabat pour y rencontrer le président Bongo qui s’y trouve en convalescence.

Convalescence

Hospitalisé à Ryad le 24 octobre, Ali Bongo Ondimba, 59 ans, y est resté plus d’un mois avant d’être transféré le 29 novembre à Rabat, d’abord dans un hôpital militaire, puis dans une résidence privée pour y poursuivre sa convalescence et sa rééducation.

Le porte-parole de la présidence à Libreville, Ike Ngouoni, n’a communiqué qu’à deux reprises sur son état de santé, parlant d’abord de « fatigue sévère », puis de « saignement ».

À aucun moment, ni lui ni aucun autre dirigeant gabonais n’avaient dit le mal dont souffrait le chef de l’État. Seules des sources non officielles avaient parlé d’un AVC.

Deux vidéos sans son et une photo ont été publiées depuis l’arrivée du président gabonais au Maroc, sur lesquelles il apparaît toujours assis.

Son état de santé ayant suscité d’innombrables rumeurs, ces premières images depuis son hospitalisation en Arabie saoudite ont été très partagées sur les réseaux sociaux, avec parfois des doutes sur leur authenticité et des interrogations sur ses capacités à gouverner.

Livre « Libre » : Laurent Gbagbo parle dans un ouvrage à paraître cette semaine

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Ce livre d’entretiens a été écrit avec le journaliste français François Mattei qui s’est rendu plus de vingt fois à la prison de la CPI depuis 2012. Laurent Gbagbo ne l’a ni vu, ni relu avant sa parution, prévue le 13 décembre.

Le secret avait été bien gardé. Libre. Pour la vérité et la justice (éd. Max Milo, 308 p.), un nouveau livre d’entretiens de Laurent Gbagbo avec le journaliste français François Mattei, sort le 13 décembre. Même les plus hauts cadres du FPI, le parti de l’ancien président, en ont été informés il y a seulement quelques jours.

Dans cette version étoffée d’un précédent ouvrage, Gbagbo revient sur des épisodes clés de l’histoire ivoirienne depuis 2000, dont sa chute, en 2011, puis son procès. Mattei est allé plus de vingt fois à la prison de la CPI depuis 2012, toujours entre 12 h 45 et 16 h 45, pour recueillir les confidences de l’ex-chef de l’État autour d’un goûter. Il s’y rendra à nouveau le 15 décembre : Gbagbo devrait alors avoir découvert le livre, qu’il n’a ni vu ni relu avant sa parution.

Le prisonnier reçoit toujours de très nombreux visiteurs, avec lesquels il partage souvent un déjeuner, que prépare Charles Blé Goudé, son coaccusé. Parmi eux, Nady Bamba, sa deuxième épouse, ses filles ou des amis, comme le professeur Albert Bourgi et Bernard Houdin (dont le Gbagbo, un homme, un destin sort le 10 janvier).

En convalescence à Paris, où il a été récemment opéré des yeux, Assoa Adou s’est rendu plusieurs fois à La Haye ces dernières semaines. Laurent Gbagbo a également pu voir Issa Malick Coulibaly, son ancien directeur de campagne (par ailleurs oncle d’Amadou Gon Coulibaly, le Premier ministre) et Georges Armand Ouégnin, l’ancien ministre, qui l’a informé minute par minute de l’évolution de l’état de santé de son ami Aboudramane Sangaré et lui a appris son décès.

Pour la première fois depuis 2011, l’ex-président passera le réveillon de Noël avec son fils, Michel Gbagbo, qui arrivera d’Abidjan le 19 décembre. Les deux hommes, qui ne s’étaient pas vus depuis sept ans, s’étaient retrouvés à la fin de septembre (JA no 3010).

Serein et égal à lui-même, selon ses proches, Laurent Gbagbo, qui a déposé une demande de non-lieu, attend avec confiance le délibéré des juges. S’il est libéré, il passera, comme Blé Goudé, par Bruxelles avant de regagner Abidjan. Les proches de l’ex-ministre de la Jeunesse, optimistes, se sont déjà mis en quête d’un appartement pour l’accueillir.

JA

« Yes, week-end », investitures en série : Aïssata Tall Sall, Issa Sall du PUR, Diop Decroix et Atepa (Photos de Cheikh Diallo)

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 Week-end d’investiture donc. Ces samedi et dimanche, plusieurs candidats à la candidature sont officiellement sirtis de la zone grise de quêteurs de parrainages pour annoncer qu’il vaient attéint l »objectif de parrains requis et se faire investir. C’est ainsi qu’Issa Sall du Parti de l’unité et du rassemblent (PUR), formation politiqye qui est l’excroissance du mouvement islamiste des Moustachidines a ouvert le bal à la Place de l »obélisque. Aïssata Tall Sall de la coalition « Osez l’avenir » a fait chorus en présentant son programme intitulé la « société de progrès ». Pierre Goudiaby Atépa, qui était en retard d’une semaine sur son agenda d’investiture, s’est fait adouber candidat par le mouvement « Sénégal Rek ». En, effet, tract est en mesure de révéler qu’Atepa voulait organiser son investiure le samedi 1er décembre au stade Amadou Barry de Guédiawaye, masi il s’est fait souffler la politesse par l’autre candidat Bougane Gueye Dani, qui a organisé dans le m^me leu à cette date.

Le Pr Issa Sall propose un programme dénommé « PUR 100 ». L’archi-candidat Pierre Goudiaby Atépa propose un mandat unique de 5 ans et un gouvernement de 12 membres.
Atepa  a dénoncé une gouvernance politique et économique « calamiteuses » alors que pour la candidate de « Osez l’avenir » : « Au Sénégal, on nous parle d’émergence, alors que personne n’émerge. Il faut jeter l’émergence et adopter le développement (…) ».

Le PUR aura étalé sa puissance,avec ses militants – talibés, qui ont fait montre d’une forte mobilisation.

Atepa, quant à lui, a dit avoir « compris le message » de l’adhésion à sa candidature lors de la collecte des parrains. « Nous avons pu avoir plus de 120 000 parrainages à ce jour », indique Atepa. Ajoutant : « Nous avons dit : nous allons nous arrêter à 120 000 mille ». Et pour cause, tente-t-il de mettre en garde ses partisans : « Nous savons qu’il y a eu des individus auxquels on a demandé de parrainer deux fois pour qu’à l’arrivée qu’il ait des doubles parrainages ». « Nous avons déposé notre caution de 30 millions F Cfa. Nous avons notre quitus des impôts. Nous sommes donc prêts », rassure-t-il. Il annonce qu’élu, il changera le mode de gestion des fonds spéciaux alloués au président de la République communément appelé « Caisse noire ». D’après Atepa, elle (la caisse noire) « sera grise et sera gérée par le président de la République, le président de l’assemblée nationale et le ministre de la défense ». L’architecte promet aussi de gommer certaines institutions encombrantes de l’architecture institutionnelle du Sénégal. Et la première institution qui sera supprimée est le conseil économique social et environnemental (Cese) qui sera remplacé par le conseil des chambres de commerce du Sénégal.

 Aissata Tall qui a décidé d’Oser l’Avenir a aussi déclaré avoir effectué le dépôt de sa caution à la caisse des dépôts et consignations, elle donne rendez-vous la semaine prochaine au Conseil Constitutionnel pour le dépôt de sa candidature.

L’avocate de 61 ans a dénoncé la présence de certains chefs d’États à l’investiture de Macky Sall.« L’investiture d’un candidat est un acte éminemment politique et juridique. Eux, ils étaient là certes dans le cadre d’une rencontre politique mais je crois qu’il n y avait pas à faire ce mélange de genre. C’est regrettable de la part de Macky Sall et je ne suis pas étonné que bon nombre de Sénégalais ait fustigé cela ». On a fait comme si c’est une investiture d’un candidat qui a déjà gagné et ça c’est pour façonner les Sénégalais.

On ne l’a pas vu venir. Mais, finalement, il est là. Mamadou Diop Decroix sera bel et bien candidat Le secrétaire général de And Jëf/Pads a tenu un congrès ce samedi à la Place du Souvenir.

La Rédaction, avec Cheikh Diallo (photos)

L’actu en texticules de ce lundi 10 décembre : revue express

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#SenCaféActu du 10 décembre 2018 par Adama Sow

A la Une : Présidentielle : Investitures partout…Scandale en banlieue : l’Etat subventionne des écoles fictives, Amadou Ba refute la banqueroute et annonce 384 milliards dans les caisses

1-Investitures : Le PUR impressionne, Mamadou Diop Decroix , Aissata Tall Sall et Atepa se lancent. Quatre candidats de plus, ce week end le PUR a marqué les esprits avec une mobilisation forte à Dakar, Diop Decroix, Atepa Goudiaby et Aissata Tall Sall ont confirmé leurs candidatures

2-Toussaint Manga dénude l’Assemblée nationale : Ascenseur en panne depuis 3 ans, des employés avec des machines dactylo du siècle dernier, des cassettes toujours en vigueur, le député libéral n’a pas raté le président de l’assemblée nationale accusé de mauvaise gestion

3-Vent de vendetta à Léona Niassène après les obsèques de Sidy Lamine Niasse : Après avoir dénoncé l’injustice au sein de sa famille suite aux échauffourées à l’enterrement de Sidy Lamine Niasse, la maison de Serigne Mamoune Niass saccagée par plus de 400 talibés

4-Amadou Ba : Il y a 384 milliards dans les caisses selon Amadou Ba ministre des finances. Il a fait cette déclaration devant les députés ce week end pour dénoncer les rumeurs de banqueroute de l’Etat

5-Karim Wade dépose sa candidature aujourd’hui avec 1 million de parrains au Conseil Constitutionnel, lance sa coalition et refuse de payer l’amende de la CREI de 138 milliards

6-Signature ce lundi du deuxième compact du MCA : Le PM Abdallah Dionne signe aujourd’hui à Washington le second compact du Millenium Challenge Account avec Michael Richard Pompeo Secrétaire d’Etat américain. Le Sénégal récolte un don d’un montant de 600 millions de dollars (environ 300 milliards F Cfa)

7-Scandale : L’Eta subventionne des écoles fictives en banlieue : 3 à 17 millions versés à des déclarants d’écoles fictives. Ils payent une taxe à hauteur de 150 mil francs pour obtenir un quitus fiscal qui leur permet de bénéficier d’une subvention annuelle du ministère de l’éducation nationale d’un montant qui varie entre 3 à 17 millions. Les déclarants de ces « écoles » n’ont ni bâtiment, ni enseignants, ni élèves selon le coordonnateur des écoles privées de Pikine au micro de Salif Sow

Présidentielle : Karim Wade a déposé sa caution. Pour rien ?

Karim Wade a déposé sa caution pour la présidentielle de 2019. Ce, malgré le rejet de son inscription sur les listes électorales qui invalident de fait son éligibilité et les doutes sur son retour en exil du Qatar.

C’est Oumar Sarr, le secrétaire général adjoint du Pds, qui a versé ce vendredi 7 décembre, les 30 millions de francs Cfa demandés, à la Caisse des dépôts et consignations (Cdc) dirigée, détail qui n’est pas sans sel, par le frère du président sortant, Aliou Sall.

Prochaine étape pour Wade fils : l’enregistrement au Conseil constitutionnel du nom de la coalition dont il va porter les couleurs lors de la course pour la succession de Macky Sall. Karim Wade parviendra-t-il à sauter toutes ses haies ? Rien n’est moins sûr.

Tribune – « Idrissa Seck : le silence, une stratégie de communication bien préparée »

La stratégie du silence adoptée par Idrissa Seck dans cette dernière ligne droite vers les élections présidentielles de février 2019, plonge ses militants et ses partisans dans une perplexité et un embarras pour le moins déconcertants. Un silence lourd d’interrogations mais assourdissant, tant il est objet de controverses tendancieuses.

Pourtant et très certainement, cette posture relève d’une stratégie de communication. Oh que non ! Ce n’est pas un non-sens ni une métaphore mal exprimée. On peut communiquer par le silence, qui est parfois plus évocateur et plus éloquent qu’un flot de paroles et d’exhibitions. Encore faudrait-il rendre cette stratégie intelligible. Je vois deux axes de réflexion et de compréhension qui m’inspirent :

Il y a lieu de convenir et de rappeler que Idy n’est pas un nain ni un novice en politique. Il est resté le plus jeune directeur de campagne en 1988 à 29 ans et celui qui a aidé efficacement et victorieusement Abdoulaye Wade à conquérir le pouvoir en 2000 après plusieurs tentatives infructueuses. Il est aujourd’hui en face d’une échéance décisive pour sa carrière politique, sa troisième candidature à une élection présidentielle. C’est peu dire que l’enjeu est capital pour lui. Il en a une conscience élevée et nul doute qu’il mesure l’impératif de sa situation. Pourquoi donc s’impose-t-il ce silence pesant dans une sérénité déroutante ?

Cette stratégie repose à mon humble avis sur une analyse pertinente de la temporalité politique qui prévaut actuellement. Le temps des observations et évaluations, celui des incertitudes et aléas et enfin celui des décisions et certitudes. Le temps de l’écoute, de l’analyse et enfin de la bonne parole.

Les manœuvres politiciennes de Macky peuvent être lourdes de menaces et de troubles qui peuvent impacter substantiellement les données de l’élection présidentielle. Il y aura un fossé préjudiciel entre les candidatures exprimées et les candidatures effectives et définitives, dans lequel seront englouties bien des prétentions illusoires. Les barrières « mackyavéliques » placées sur le parcours des candidats vont assurément changer les donnes. Qu’adviendront des invalidations provoquées par le gendarme constitutionnel. Que produiront comme conséquences, le retour de Karim Wade et la non-candidature judiciaire de Khalifa Sall, sur les plans sécuritaires et politiques. Si l’incendie de l’atmosphère politique ne provoque pas le report de l’élection, il s’en suivra nécessairement une reconfiguration des candidatures donc une recomposition sur l’échiquier politique dont il faudra nécessairement tenir compte pour se réarmer et se renforcer.

En outre et non la moindre des tactiques, l’art de l’écoute, d’aller recueillir les préoccupations, de tâter le pool des réalités et d’en faire une analyse concrète pour en produire un programme fidèle et réaliste à proposer au peuple, sont des nécessités primordiales pour un homme politique véridique et homme d’Etat sérieux. C’est donc pour Idy le temps du silence des profondeurs, de scruter le Sénégal profond, de regarder les yeux dans les yeux les sénégalais, avant de leur présenter les remèdes aux maux du pays.

Par ailleurs, sur un autre plan de réflexion, pour analyser et comprendre les postures de l’homme Idy, la dimension de la mystique musulmane doit toujours être appréhendée. Le soufisme est une source d’inspiration pour « Mara », qu’il traduit dans sa vie d’homme comme dans l’action politique.

Dans l’Islam les vertus du silence sont décrites abondamment par des hadiths du saint Prophète Mohamed (PSL). Beaucoup de ses conseils rappellent au musulman les vertus de la méditation et du silence, donc l’importance de ne parler que lorsque cela s’avère nécessaire et indispensable. Dans la sourate AL FATH (La victoire éclatante), il est fait référence à l’épisode du traité d’Hudaybiyah, au cours duquel Mohamed (PSL) et ses compagnons partirent effectuer le pèlerinage à la Mecque, sans armes et ayant conscience du risque d’être sans défense face aux forces hostiles des quraychites. Mais par la Grâce d’Allah (SWT), le « Es-Sakina » (tranquillité, sérénité, apaisement) fut envoyé sur le Prophète et ses compagnons, qui leur permirent de ne pas fléchir leur foi et d’avancer avec détermination vers la cité gardienne de la Kaaba. Cette foi pure et inébranlable des combattants de la cause islamique, provient de l’assistance de DIEU par la sérénité et la tranquillité insufflées dans leurs cœurs qui leur assurèrent la victoire : « Allah a très certainement agréé les croyants quand ils t’ont prêté le serment d’allégeance sous l’arbre. Il a su ce qu’il y avait dans leurs cœurs et a fait descendre sur eux la quiétude et Il les a récompensés par une victoire proche » (S48/18). La « Sakina » est donc un état spirituel particulièrement important dans la foi du croyant, qui par la pratique du silence et de la méditation, permet par l’apaisement du cœur et de la raison, l’élévation progressive vers le Seigneur pour mériter ses grâces et bénédictions. L’exil de Khadimou Rassoul au Gabon dans un recueillement profond et une solitude absolue qui ont élevé sa spiritualité à une hauteur divinement agréée, en est une illustration éclatante de sa victoire sur ses ennemis.

Ainsi donc la stratégie du silence des profondeurs avant le vacarme des cimes, est un art de communication et une arme pour préparer spirituellement les combats de la dernière ligne droite pour février 2019. Puisse Allah (SWT) déverser la « Sakina » sur Idrissa Seck le pieux !

Chérif Ben Amar Ndiaye

Les-rewmistes.org

INTERVIEW – Madické Niang : « Je n’ai pas trahi les Wade »

Très proche de l’ancien président Wade, Madické Niang, candidat à la présidentielle sénégalaise, dit ne faire que son devoir en briguant la magistrature suprême. Et promet de se retirer si Karim Wade était finalement autorisé à participer au scrutin du 24 février.

Les intimes d’Abdoulaye Wade ne sont pas nombreux. Ceux qu’il a perçus comme successeurs éventuels le sont encore moins. Mais Madické Niang est de ceux-là – peut-être même est-il le seul à avoir bénéficié de la pleine confiance de l’ex-président des années durant. En septembre, leur relation, vieille de plus de trois décennies, s’est pourtant brusquement dégradée.

En cause ? La décision de ce florissant et coquet avocat de présenter une « candidature alternative » à celle de Karim Wade, à laquelle seuls son père et quelques barons du Parti démocratique sénégalais (PDS) font encore mine de croire.

Accusé d’avoir trahi Abdoulaye Wade, dont il a été le premier conseil et plusieurs fois le ministre, Madické Niang se défend et assure ne faire que son devoir en défiant Macky Sall à la présidentielle du 24 février 2019.


Pour la première fois depuis l’annonce de sa candidature au début d’octobre, le natif de Saint-Louis se confie sur les raisons de son choix. De cet entretien dans sa vaste villa du quartier huppé des Almadies, à Dakar, il ressort une impression : celle d’un homme marchant désormais sur un fil, tiraillé entre ses ambitions présidentielles et sa loyauté revendiquée au clan Wade.

Jeune Afrique : Pourquoi vous présentez-vous à la présidentielle alors que Karim Wade est toujours officiellement le candidat du PDS ?

Madické Niang : Mon ambition n’est pas née aujourd’hui. En 2012, le président Wade m’a dit que, de tous ceux qui l’entouraient, j’étais celui qui avait le plus de chances de reconquérir le pouvoir. Entre-temps, il y a eu l’affaire Karim Wade, son arrestation et sa nomination comme candidat du PDS.

Je peux aujourd’hui révéler qu’à l’époque le président Wade et son fils avaient souhaité que je sois candidat à l’investiture. Je leur avais dit non. D’abord, parce que je ne pouvais pas m’opposer à Karim en raison des liens très proches que j’ai avec son père.

Ensuite, parce que j’étais son avocat et que je devais tout faire pour qu’on le libère dans les meilleurs délais. Enfin, parce qu’il fallait un large consensus interne pour montrer que Karim était notre candidat légitime.

JE SUIS LIÉ À VIE À LA FAMILLE WADE

Pensez-vous qu’il est définitivement hors jeu, même si le Conseil constitutionnel n’a pas encore statué sur les candidatures ?

J’ai beau ne pas être d’accord, le pouvoir peut nous opposer de sérieux arguments pour écarter sa candidature. Notre recours devant le Conseil constitutionnel contre la loi modifiant le code électoral a été rejeté.

J’ai plaidé devant la Cour suprême pour l’inscription de Karim Wade sur les listes électorales, mais elle a rendu une décision défavorable, qui est définitive et inattaquable. C’est à partir de ce moment-là que j’ai écrit au président Wade pour défendre l’idée d’une candidature alternative.

Êtes-vous en contact avec Karim Wade ?

Je n’ai jamais parlé de mes relations personnelles en interview. Je peux juste vous dire que je suis lié à vie à cette famille.

MA CANDIDATURE EST UNE CANDIDATURE ALTERNATIVE, POUR FAIRE EN SORTE QUE LE PDS SOIT REPRÉSENTÉ

Qu’allez-vous faire si Karim Wade rentre au Sénégal avant l’élection, comme il l’annonce depuis des mois ?

Je ferai partie des leaders présents pour l’accueillir. Je serai parmi ceux qui se battront pour qu’il ne soit pas incarcéré. Je serai parmi ceux qui iront manifester pour que sa candidature soit acceptée. J’ai la conviction qu’il a été injustement condamné et qu’on veut l’écarter de cette élection. J’ai toujours été à ses côtés. Depuis six ans, je n’ai ménagé aucun effort pour le défendre.

Retireriez-vous votre candidature si la sienne devait finalement être validée ?

Oui. Je l’ai dit et je le répète : ma candidature est une candidature alternative, pour faire en sorte que le PDS soit représenté.

Pourquoi n’a-t-il toujours pas quitté Doha et reste-t-il muet ?

Il choisit librement sa stratégie. Il est à Doha, chez des amis et en sécurité. Je suis sûr qu’il envisage de rentrer le plus rapidement possible au Sénégal. Pour le reste, il parle, il envoie des messages et il intervient sur toutes les questions. Il ne veut juste pas accorder d’interview.

Vous avez été au cœur des négociations secrètes pour sa libération en juin 2016. Quel est l’accord qui a été passé avec les autorités sénégalaises ?

Je suis avocat et suis tenu au secret professionnel. La seule chose que je peux dire est que j’ai négocié en total accord avec mon client. La suite me donne raison. Si ses droits n’avaient pas été respectés, Karim n’aurait pas pu continuer à élargir sa base politique et à s’exprimer sur toutes les questions qui concernent le pays.

AVEC ABDOULAYE WADE, NOTRE RELATION EST FUSIONNELLE ET ELLE LE RESTERA

Votre candidature vous a valu la réprobation d’Abdoulaye Wade. Que lui répondez-vous ?

Je lui ai déjà dit que l’histoire me donnerait raison. Voilà deux mois que ma candidature a été lancée. L’adhésion forte des Sénégalais montre que je constitue une alternative sérieuse, comme lui-même l’avait pensé. J’ai déjà atteint le nombre requis de parrainages. Partout, lors de mes tournées à l’intérieur du pays, les masses sont venues vers moi.


Regrettez-vous d’en être arrivé là avec lui ?

Notre relation est fusionnelle et elle le restera. Lui-même m’a écrit pour me dire que le lien qui nous unit est fort et que rien ne devrait le rompre. J’ai immédiatement répondu pour lui dire que je partageais cette conviction et lui rappeler la place qu’il occupe dans mon cœur.

Pensez-vous vraiment que votre candidature n’a rien changé ?

Nos relations ont changé sur le plan politique, pas sur le plan personnel. Il faut dissocier les deux, lui-même le fait. Abdoulaye Wade a dit que je resterai toujours son frère. Pour moi, il restera toujours mon ami, mon frère et ma référence politique.

Êtes-vous toujours en contact avec lui ?

Oui, mais ce ne sont pas des contacts fréquents car je suis toujours sur le terrain. Nous échangeons directement ou par l’intermédiaire d’amis.

Pourquoi refuse-t-il tout autre candidat que son fils pour le PDS ?

Il ne supporte pas l’injustice. Or il considère que Macky Sall a décidé d’éliminer Karim de la course à l’élection présidentielle en le condamnant injustement. Aucun père ne peut accepter cela.

Comment expliquez-vous qu’il ait rompu, parfois violemment, avec tous ceux qui ont un jour espéré lui succéder à la tête du PDS ?

Il y a eu des situations qu’Abdoulaye Wade n’a pas acceptées. Quand il se rend compte que quelqu’un est en train de tisser sa toile à son insu, il considère qu’on lui a manqué de loyauté et agit en conséquence. C’est ce qui s’est passé avec certains.

JE NE SUIS PAS QUELQU’UN QUE MACKY SALL PEUT MANIPULER, J’AI DONNÉ TOUT CE QUE J’AVAIS À DONNER AU PDS, AU PRÉSIDENT WADE ET À SA FAMILLE

Peut-il imaginer que vous avez à votre tour manqué de loyauté ?

Je lui aurais manqué de loyauté si je m’étais déclaré candidat bien avant la décision de la Cour suprême. La majorité du PDS estime depuis longtemps qu’il faut une candidature alternative. Malheureusement, cette majorité est restée silencieuse.

Pendant deux ans, j’ai subi des pressions énormes de nombreuses personnes. Je leur ai toujours répondu la même chose : tant que la candidature de Karim a des chances d’aboutir, je tairai la mienne. Aujourd’hui, j’ai le devoir d’être candidat.

Que répondez-vous à ceux qui estiment, au sein du PDS, que votre initiative affaiblit le parti ou même qu’elle est téléguidée par Macky Sall ?

Ce que je fais profite au parti. Des gens qui n’avaient jamais soutenu le PDS sont venus vers moi. Des leaders politiques et religieux m’ont apporté leur soutien. Ma candidature n’est pas téléguidée par le pouvoir. Qui peut croire cela ?

Abdoulaye Wade a eu pour dessein de m’installer comme son second, il l’a déclaré à Touba et ailleurs. Je ne suis pas quelqu’un que Macky Sall peut manipuler. J’ai donné tout ce que j’avais à donner au PDS, au président Wade et à sa famille. Je ne suis pas un homme qui trahit.

JE SUIS TOUJOURS MEMBRE DU PDS, CAR JE N’AI REÇU LA DÉCISION D’AUCUNE INSTANCE RÉGULIÈRE DU PARTI M’INFORMANT DU CONTRAIRE

Êtes-vous toujours membre du PDS ?

Oui, car je n’ai reçu la décision d’aucune instance régulière du parti m’informant du contraire.

Comme le président Wade, vous êtes un mouride et un membre influent de cette communauté. Le khalife a-t-il tenté une conciliation entre vous et le clan Wade ?

Le khalife ne se mêle pas d’affaires politiques. Il est à la tête d’une confrérie à laquelle appartiennent des Sénégalais de tous bords. Il nous manifeste sa sympathie et son affection, mais il s’en tient là.

Vous sentez-vous soutenu par la communauté mouride ?

Je suis très proche d’elle. J’ai la chance de bénéficier des prières du khalife chaque fois que je le rencontre. J’ai enregistré des milliers de parrainages à Touba. La communauté mouride me soutient, comme d’autres.

LE BILAN DU MANDAT DE MACKY SALL EST DÉSASTREUX

Quel bilan tirez-vous du mandat de Macky Sall ?

Il est désastreux. Les Sénégalais continuent de faire face à de grandes difficultés. Depuis six ans, les autorités n’ont pas trouvé de solutions. Je n’ai jamais vu un président être élu sur la base d’un programme qu’il change une fois arrivé au pouvoir.

Il disait notamment qu’il allait lutter contre la pauvreté. Or celle-ci a gravement augmenté dans notre pays. Il a attendu sa dernière année au pouvoir pour parler d’une année sociale. Il a été incapable de répondre aux attentes dans tous les secteurs.

Sa réélection dès le premier tour, prédite par ses partisans, vous paraît-elle possible ?

Non. Je le contraindrai à un second tour et je gagnerai.

Quel message souhaitez-vous adresser à Abdoulaye Wade et à son fils ?

Je veux leur dire que rien ne peut me faire dévier de mon objectif : battre Macky Sall, permettre aux victimes d’injustices – à commencer par Karim Wade et Khalifa Sall [l’ancien maire de Dakar] – de recouvrer leurs droits, soutenir les Sénégalais les plus défavorisés… Je leur dis aussi que je suis un homme d’honneur et que je continue à me considérer comme un membre de leur famille.

JA

Affaires Diack père et fils: le CIO demande à Macky Sall « l’engagement de son gouvernement »

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Pressé par la justice française qui enquête sur l’attribution des JO de Rio-2016 et de Tokyo-2020, le président du CIO Thomas Bach a officiellement demandé la coopération du Sénégal, où s’est réfugié l’un des acteurs clés de ces dossiers, Papa Massata Diack.

Le juge d’instruction Renaud van Ruymbeke, qui mène deux enquêtes sur la corruption dans le sport mondial, « nous a fait part des difficultés auxquelles il a été effectivement confronté pour l’exécution (de) deux commissions rogatoires internationales adressées au ministre de la Justice du Sénégal », écrit notamment Thomas Bach à « son excellence », le président du Sénégal Macky Sall, dans un courrier du 16 novembre .


« L’engagement de votre gouvernement (…) serait particulièrement apprécié », ajoute le patron du CIO, espérant que ces demandes « puissent être exécutées dans les meilleurs délais », poursuit-il dans un courrier envoyé à Dakar quelques semaines seulement après l’attribution au Sénégal par le CIO des Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ) 2022, une première pour l’Afrique, le 8 octobre à Buenos Aires.

Deux enquêtes distinctes

Un mois plus tard, le 14 novembre, Thomas Bach a été entendu, comme partie civile, dans le bureau du juge van Ruymbeke. Depuis trois ans, le magistrat et ses collègues tentent, dans deux enquêtes distinctes ouvertes par le parquet national financier, de faire la lumière sur un système de corruption à la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) destiné à retarder des sanctions pour dopage en Russie, et sur des soupçons de corruption dans l’attribution par le CIO des Jeux olympiques de Rio-2016 et de Tokyo-2020.


Au centre des dossiers, le Sénégalais Papa Massata Diack, fils de l’influent patron de l’IAAF (1999-2015) Lamine Diack, et lui-même puissant conseiller marketing de cette fédération. Il est soupçonné d’avoir touché plusieurs millions d’euros de pots-de-vins sur des contrats de sponsoring, ou pour favoriser les candidatures de Rio et de Tokyo aux JO 2016 et 2020. Dans la presse, il s’en est toujours défendu, mais n’a jamais été entendu par la justice française, alors que son père est mis en examen pour corruption et ne peut quitter le territoire français.

Un mandat d’arrêt international toujours sans effet

Dès le début de l’audition, le juge Van Ruymbeke a rappelé la situation à Thomas Bach: « PMD », « réfugié » au Sénégal, fait l’objet d’un mandat d’arrêt international resté sans effet, et sa demande pour étudier ses comptes bancaires est restée lettre morte. « Cette absence totale de coopération du Sénégal, constante, entrave le bon déroulement des investigations », a déploré le magistrat. Lamine Diack avait révélé aux enquêteurs que la Russie avait financé des campagnes électorales au Sénégal en échange de la mansuétude de l’IAAF sur les cas de dopage. La justice sénégalaise a ouvert sa propre enquête et a fait savoir qu’elle n’extraderait pas un de ses nationaux.

JE VOUS FAIS OBSERVER QUE J’AI DÉLIVRÉ UN MANDAT D’ARRÊT CONTRE PAPA MASSATA DIACK, QUI A TOUJOURS VOYAGÉ DANS LE MONDE ENTIER

Depuis Buenos Aires, Thomas Bach disait avoir reçu des « assurances du Sénégal (…) que si les autorités françaises veulent entendre Papa Massata Diack, elles peuvent venir au Sénégal ». « Quelles sont ces assurances? », a demandé le juge. « Pensez-vous que cela soit suffisant ? », « que pouvez-vous faire maintenant (…) ? », a insisté le magistrat, en ajoutant cette pique : « Je vous fais observer que j’ai délivré un mandat d’arrêt contre Papa Massata Diack, qui a toujours voyagé dans le monde entier, et que la justice française n’est pas à sa disposition ».


Thomas Bach a assuré avoir toujours cherché à collaborer aux enquêtes et avoir suspendu les membres du CIO impliqués, tels Lamine Diack ou le Namibien Frankie Fredericks. Mais « je suis prêt à franchir une nouvelle marche » et, avec les JOJ attribués au Sénégal, « nous sommes dans une meilleure position pour insister ».

Deux jours, plus tard, le courrier avec les anneaux olympiques en en-tête s’est envolé, direction le palais de la République de Dakar. « Les faits reprochés par la justice française » aux Diack père et fils « constituent une atteinte à la crédibilité des organisations sportives, en particulier à l’organisation des Jeux olympiques de la Jeunesse 2022 », écrit-il notamment. « Le CIO veut montrer qu’il agit. La vérité, c’est qu’ils ont quand même attribué les JOJ au Sénégal », grince un proche du dossier. Interrogé sur ce point, le CIO n’a pas réagi dans l’immédiat.

JA

Éloge de Sidy par Guirassy

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On avait tous fini par l’appeler Sidy. Et quand on disait Sidy, tout le monde savait qu’il s’agissait de Sidy Lamine Niasse. Sidi (Seydi)  (« mon seigneur »)  est un titre de respect masculin dans les dialectes arabes. Son usage est analogue à Monsieur. Sidy Lamine Niasse qui vient de nous quitter était un grand seigneur et  un grand monsieur.

Un érudit et un serigne, qui s’était fait disciple du travail pour gagner sa  vie à la sueur de son front. Je présente mes condoléances attristées à sa famille, à ses amis et à toute la nation. Sidy était un lanceur d’alerte qui appelait constamment au respect de l’orthodoxie en toutes choses, et à la vertu comme valeur suprême dans toutes les actions humaines. Je l’ai connu comme patron de presse du temps où j’étais son ministre de tutelle au département de la communication. Un patron qui n’hésitait pas à venir lui même à une conférence de presse retransmise en direct à la télé pour protester, interppeler, poser des questions et faire les relances s’il n’était pas satisfait des réponses.

Dans le débat, c’était toujours un honneur de l’avoir en face de soi car il préférait la force de l’argument à l’argument de la force. Il respectait le courage des autres car lui même faisait preuve de courage. Ce sont ces rapports là que Sidy Lamine Niasse et moi entretenions lorsque j’avais en charge la tutelle ministérielle du secteur de la communication.  En tant que ministre en charge  de la Communication, j’ai aussi eu le privilège d’inaugurer le siège de son groupe de presse, Walf Fadjri, dans ses locaux actuels de Khar Yallah.

La plaque portant mon nom y figure encore. Quelle chance d’avoir été associé à ce grand homme et à ses  grandes œuvres! Je souhaite que cette oeuvre -phare de sa vie puisse continuer très longtemps sans lui. Sidy Lamine Niasse en a fait le porte- voix des sans voix. C’est un précurseur de la presse indépendante, un pionnier des liberté publiques et un avocat de la cause du peuple qui nous a quitté. Repose en paix, Sidy.

Moustapha Guirassy
Président de S.U.D
Député
Candidat à la présidentielle

Inventaire des Idoles : « El-Hadji O. Diouf, délit de sale caste » (Par Elgas)

El-Hadji Ousseynou Diouf totalise pour toute sa carrière un nombre très modeste de buts et de passes décisives. Dans la case trophée, il s’est approché, en club comme sélection, des honneurs sans jamais décrocher les plus prestigieux. Dès qu’on parle de son palmarès en équipe, on entre dans le vide du sujet, pourrait-on ironiser pour reprendre la méchante pique de Laurent Fabius contre Ségolène Royal. Malgré ce maigre bilan – que pas mal de joueurs, objectivement médiocres, ont atteint ou dépassé – El-Hadji Diouf affiche pourtant dans son cabinet personnel deux ballons d’or africains en 2001 et 2002. Les mauvaises langues ont vite fait de dire que cette distinction est dévaluée, sans réelle valeur. D’autres moins sévères pointent l’absence de réelle concurrence au début des années 2000. Ses irréductibles, sourds à tous ces dénigrements, chantent encore sa gloire du haut de cette tour d’or. A y regarder de plus près, El-Hadji Diouf fait partie de la dernière génération de footballeurs à avoir eu la chance de ne pas avoir été jugés à travers les statistiques. Cette tradition importée du basket, notamment de la NBA, s’est imposée en force dans le monde du foot, où le décryptage se fait à l’aide de palettes et de chiffres. Moule du capitalisme appliqué au sport, la statistique est la tyrannie moderne des joueurs-machines, que l’on oublie dès qu’ils ne donnent plus le tournis aux compteurs. El-Hadj Diouf est bien chanceux d’avoir disparu des premiers rôles avant le gouvernement de ces stats. Avec des bilans en clubs modestes, un rendement statistique bien en dessous des standards partout où il est passé, il aurait été tout bonnement effacé des radars, rangé dans le ventre-mou des joueurs sans éclats qui composent le prolétariat du football européen.

Mais si le football est émotion, comme je le crois naïvement et obstinément, que la seule course d’un Zidane sur un terrain, un extérieur pied droit de Modric, le toucher de balle d’Ousmane Tanor Diop, entre autres, valent tous les chiffres ; alors El Hadji Diouf revient en grâce comme générateur national d’émotions. Personne ou presque ne se souvient, à moins d’être féru, des buts marqués ou non par El Hadji Diouf à la coupe de 2002 ou à la Can de la même année où il fut élu meilleur joueur. L’on garde tous en tête, en revanche, le déboulé culotté contre la France qui amène le premier but le 31 mai 2002. On se souvient de ses danses festives balles aux pieds face à la Suède. On se rappelle la malice du pénalty inexistant face à l’Uruguay toujours pendant cette coupe du monde où son talent naissait au monde. On a en tête, à Lens, Sochaux, Liverpool ou Bolton, ses différents clubs, cet homme collé à son aile qui excelle dans le crochet, et avec qui l’on sent, à chaque toucher, comme la possibilité d’un exploit. Sur cette pelouse dégarnie de Léopold Sédar Senghor où sa légende personnelle balbutie ses premiers faits d’arme, dans ce maillot un poil trop grand « Errea », El Hadji Diouf était le fer de lance du premier grand espoir national dans l’épopée asiatique. Le feu-follet. La gâchette. Ce murmure qui parcourait les travées, cet écho qui grondait à chaque fois qu’il touchait le ballon, voilà typiquement ce que les statistiques ne peuvent restituer. Elles seront bien utiles quand elles mesureront l’émotion, ce n’est pas près d’arriver. Cette joie réflexe qui nous inonde dès que notre idole, par un geste anodin, nous fait frissonner, comment le mesurer en chiffre ? Je veux croire que l’essence du foot se joue quelque part là-bas, comme dans les petits camps dans les ruelles de quartier, sur la plage des crépuscules à Guédiawaye ou sur la corniche, comme ce bonheur qui n’a pas à être tamisé par des colonnes Excel.

A Balacoss, dans la ville de Saint-Louis, entre deux assemblées et le train de la vie qui passe, on commente peu les statistiques. Ce dont on est sûr, c’est que tous les enfants nés dans les années 80 connaissent bien le répertoire des gestes du petit Ousseynou. Tout le monde, avec la gourmandise de l’idole ou la sagesse du protecteur, se propose de vous raconter la vraie histoire d’El-Hadji Diouf. Un mélange à la fois de fierté, de bonhommie, et de bonheur de l’anecdote, qui donnent à la téranga sa vraie vertu hospitalière. Dans ce quartier où bat le cœur de Saint-Louis, le gamin aux histoires familiales difficiles, sur lesquelles on pose un voile de pudeur, est plus qu’un symbole. Il est devenu le chemin de l’ascension sociale, l’exemple, le modèle, l’horizon d’un rêve. Balacoss avec son vieil hôpital, sa démographie peuplée de gosses malingres, ses petites rues étroites et chaleureuses, la proximité des habitats, l’odeur propre de ces vases clos où tout le monde se connaît ; à Balacoss, où s’expérience un vrai Saint-Louis ancien où les gens de modestes conditions s’enferment et s’ouvrent, comme pour se protéger des agressions de la médisance des endroits plus huppés ; à Balacoss, on mesure en effet le pouls de la ville, parfois on sent ses entrailles. Comme Santhiaba, Guet Ndar, autres bastions populaires, il y a un parfum, un air, une ambiance, uniques. Passent les inondations qui ralentissaient la vie des saint-louisiens, cette vieille anecdote sur l’hippopotame qui avait semé la zizanie au village artisanal, la légende vive de Mame Coumba Bang, la réputation de la ville garde ses secrets dans cet antre de la discrétion où très tôt, on apprend aux enfants l’importance de se battre dans la vie. On les prévient de la rareté du train de la chance qu’il faut donc saisir pour accomplir la réussite de surclasser sa famille. C’est dans ce bouillon d’un véritable quartier populaire que grandit El Hadji Diouf. Si tout autour de Saint-louis, ont émergé des sanctuaires comme Bango, des ilots comme Sor avec ses blocs, son village artisanal, son pont Faidherbe et sa vieille ville, Balacoss est comme le ventre, où vit la classe médiane qui se débat dans des difficultés économiques et se rabat dans le refuge des castes, sociales et ethniques.

Cela finit par déteindre sur quelques habitants qui ne peuvent plus se débarrasser de cette empreinte, qui reste malgré les fortunes de l’enrichissement. El-Hadj Diouf est profondément resté un enfant de cette caste. Lui qui n’avait ni les codes scolaires, ni la bienséance de mise, ni cette décence à la fois vestimentaire et morale que l’on retrouve dans la noblesse sénégalaise. L’argent ne fait pas tout. Du FC Sochaux à Liverpool, du temps de sa haute gloire, jusqu’à l’équipe nationale, le gamin de Balacoss est devenu collectionneur de voitures, de bijoux, de frasques, de coupes improbables. Abonné à la case des faits divers, méprisé pour son arrivisme, il vit sa revanche sociale sur cette garce de destinée en se plaisant dans l’affichage. Les tenues tape-à-l’œil se disputent son corps et même ce crâne peroxydé, jadis si enchanteur, survit à ses quarante années révolues. El Hadji Diouf ne sait plus s’arrêter, entre sorties intempestives, prises de parole brutes de décoffrage, fanfaronnades et vantardises, il ne s’arrête pas, parce qu’il n’est jamais réellement bien parti dans la vie. Il a gardé les complexes de sa caste et se débat seul avec eux. On l’invite comme à un dîner de cons pour amuser la galerie et il marche. Il est attendu comme le diseur des vérités grossières. On lui laisse les tâches ingrates dans lesquelles il se vautre.

Les milieux dorés du monde, que les gens convoitent si avidement, restent encore sélectifs et redoutables. On vous y tolère si vous en avez les codes, on y expose si vous ne les avez pas. Vous y êtes comme une bête de foire qui suscite les rires et le malaise. El Hadj Diouf est victime du délit de sale caste. C’est le mal des nouveaux riches. L’affichage pour cacher un vide. L’extravagance pour en vérité dissimuler ses complexes. Voilà à quoi en est rendu El Hadji, que les autorités sénégalaises du foot méprisent, elles qui le laissent cracher ses critiques dans le commentariat où ils finissent par saturer. Sa gloire très lointaine disparaît dans les nuages du passé. Tous les gens qui connaissent le personnage décrivent un homme aimable, généreux, bienfaiteur pour ses proches. On s’empresse de les croire.  A Balacoss, l’entraide est la condition de la survie. Donner aux siens, c’est comme leur rendre. A ce titre, le gamin est bien un seigneur de son quartier.

Alors que valent 2 ballons d’or africains ? Qui se souviendra des mérites prodigieux de ce gamin parti de chez lui à l’adolescence et qui a affronté les affres hivernales du Doubs où mourut Toussaint Louverture ? Qui se souviendra qu’il fut un espoir national, continental, qui avait ému jusqu’au roi Pelé ? Qui se souviendra que Liverpool avait à l’époque cassé sa tirelire pour le recruter, avant l’échec lamentable qui amorça son déclin ? Qui se souviendra de ces émotions, que les statistiques ne pourront jamais étouffer ? La postérité est toujours injuste avec les uns et généreuse avec les autres. C’est presqu’une loterie. Mais El-Hadji Diouf n’a rien fait pour s’aider et aider ses admirateurs, dont je fus. On peut subir une injustice sans susciter de la compassion, voilà bien le drame de notre héros. La banlieue donne à la réussite des fulgurances. Les mêmes qu’elle donne à l’échec. Idem pour la déchéance bienheureuse. Notre idole a connu les trois.

Elgas

« Effet- papillon » : son empyrée médiatique Walf ne survivra pas à Sidy Lamine Niasse (?)

L’ET DIT TÔT D’ONG – Les papillons auront donc dansé dans le ciel de Dakar, le jour de la disparition de Sidy Lamine Niasse. Coïncidence naturellement, si on peut rester cartésien, c’est-à-dire sérieux. Sidy, arraché à 68 ans à sa famille, mais aussi aux foyers des Sénégalais chez lesquels il s’invitait régulièrement par les ondes hertziennes et le canal cathodique.

L’effet-papillon ? Parlons-en justement. C’est la théorie scientifique éprouvée selon laquelle un battement d’ailes d’un papillon au Brésil peut provoquer une tornade au Texas. Phénomène fondamental de la théorie du chaos, qui démontre la  sensibilité aux conditions initiales. En raison de la proximité de la date du décès, l’heure est aux hommages unanimes et pieux pour ce pionnier malgré lui de la presse sénégalaise qu’aura été le Mollah de Sacré- Cœur, puis de Khar Yallah. Nous nous y associons et prions pour le repos de l’âme de Sidy Lamine Niasse. Et étendons notre compassion sincère et notre sollicitude à sa famille et à ses amis.

Faisons toutefois œuvre (utile ? ) de journaliste en parlant de l’homme et des faits. L’homme ?  Arabisant lançant au début des années 80 sa feuille islamiste que des intellectuels moins arabisants recrutés bénévolement autour de lui convaincront de transformer en journal dédié également au nouvelles du mondes profane et aux opinions politiques contestataires se réclamant d’autres idéologies qu’islamistes. Contestataire il l’aura été, puis consensuel. Tour à tour et de nouveau après avoir cessé de l’être. La trajectoire terrestre et les faits ? Léopold Senghor l’aura mis en prison. Abdou Diouf l’aura utilisé pour contrer les menées néfastes dans le monde arabe crypto-terroriste de son frère Ahmet Khalifa Niasse et pour le charger de missions de confiance auprès des pétro-monarques. Abdoulaye Wade aura été son allié objectif dont il était un visiteur du soir au palais de la République avant de devenir son repoussoir et sa tête de Turc dans la lutte contre le troisième mandat présidentiel honni, avec force manifs place Tahrir, du nom dont Sidy avait rebaptisé l’ex place Protêt. Wade père, qui lui aura octroyé au passage un dédommagement discrétionnaire de 400 millions pour le saccage du siège de Walf. Sidy aura fait miroiter Walf à Youssou Ndour dans un jeu de dupes qui s’est avéré être un retenez-moi-sinon-je-fais-un-malheur, tout cela pour mieux revenir aux commandes de Walf, épisode vexatoire qui aura piqué au vif Youssou Ndour, et moment déclencheur du mouvement qui transformera Sport FM en RFM auquel Ndour adjoignit l’Observateur, pour en faire le réceptacle de la sève des journalistes et animateurs débauchés de chez Walf. Walf aura donc vu passer beaucoup de journalistes, formés dans les écoles mais également sur le tas, dans le coeur de ses rédactions. Journalistes dont plusieurs sont aujourd’hui patrons de presse. Ce sera là le legs de Sidi : avoir été un passeur et un  pont.

Il n’est pas sûr que ce que Sidy Lamine Niasse aurait voulu que ce qu’on retienne de lui soit sa créature médiatique. Celle-ci n’aura jamais été qu’un outil pour des combats successifs et souvent aussi donquichottesques les uns que les autres, dans lesquelles la propagande pouvait être présente : ses réclamations pour une place des arabisants dans la société et dans l’appareil d’Etat, sa contestation des droits d’auteur, son harcèlement des pouvoirs en place, ses guéguerres contre la presse gouvernementale, son obsession d’un complot franc-maçon et juif, son combat pour une intervention du spirituel dans les affaires temporelles quelles qu’elles soient, sa fâcherie éternelle contre son frère ainé, etc. De Sidy, on retiendra donc le courage de ses idées et celui d’être toujours allé au bout de ses idées. C’est à Dieu que nous sommes et c’est à Lui que nous retournons. La mort qui passe entre eux efface tous les comptes entre mortels, n’est-ce pas. Et dans dix ans, Walf Fadjri ne sera plus.

Il est en effet peu probable que Walf Fadjri survive longtemps à son fondateur. C’est le lot de son management à l’ancienne, tel un patricien romain expert en micro-management, entouré de ses affidés et obligés, eux-mêmes esclaves de l’information, de l’animation musical et des causeries religieuses dont Messire Sidy  pouvait finir par faire des hommes libres – (pour ce qui est des dames, ne parlons pas de femmes libres, c’est connoté)- , au sein de ce dont Sidy  avait fait un empyrée médiatique personnel. Walf n’est pas devenu un empire médiatique comme l’est le groupe Futurs Medias de l’icône-planétaire- que-le monde-nous-envie Youssou Ndour ou comme le Groupe Boygues du présidentiabilisé Bougane Gueye Dani, s’étendant à la communication visuelle, à l’événementiel, à la publicité, à l’infotainment, aux panneaux d’affichages et autres excroissances loin du cœur de métier mais propres à faire tinter la tirelire. Walf n’est pas non plus devenue une principauté autonome comme le groupe SUD qui aura su renouveler ceux qui en incarnent le leadership et couper le cordon ombilical avec les fondateurs, tout en gardant la crédibilité qui la maintient à flot dans les calculs d’audiences.

Certes, il y chez Walf des journalistes – piliers qui font partie des meubles de la maison. Mais cela n’y suffira pas. Le turnover dans le monde de la presse est au Sénégal le plus important de toutes les professions, qui n’a d’équivalent que celui constaté dans le secteur des banques dakaroises. Le mercato commencera (ou continuera ?)  donc pour qui prendra les dépouilles vivantes de Walf, après que la dépouille mortelle de Sidy eut été honorée dignement. Ceux qui ne seront pas sollicités pour partir le feront d’eux-mêmes, tant Sidy y a été le liant et l’alpha mâle autour de qui tout tournait, celui était au four et au moulin, au micro et devant la caméra, avec le banquier et avec l’huissier, avec les clients et les fournisseurs, pour faire tenir à la baguette et au chapelet une entreprise plus familiale qu’autre chose. Au Sénégal, les entreprises familiales passent rarement le cap d’une génération.

Ce serait un euphémisme de dire que je n’ai pas partagé toutes les idées de Sidy Lamine Niasse. Toutefois, j’ai été séduit par sa suite dans les idées. Il n’y a  qu’au pôle Nord, là où vit le père Noël et ses elfes selon le dernier de mes enfants, que l’aurore (Walf Fadjri) boréale peut durer une éternité.

Ousseynou Nar Gueye

Directeur de publication de Tract.sn

Secrétaire national en charge de la Communication, des Questions Educatives et de la Coopération africaine du parti S.U.D

La faute de grammaire de Macky : de l’urgence d’une Académie Africaine de Réforme du Français (AARF!)

L’ET DIT TÔT D’ONG – « Comment le pétrole et le gaz devra (sic) impacter notre développement pour éviter (…) ». c’est ainsi qu’en homme de devoir, toujours prêt à aller ….au charbon, Macky Sall a conjugué le verbe « devoir » ce weekend. « Devra » au lieu de « devront ». Bel hommage de l’ancien étudiant de l’UCAD Macky Sall, qui montre la voie à ses successeurs à l’université de Dakar, où les doctorants et maîtrisards ne savent plus aligner trois mots corrects dans une phrase de deux minutes, dans un français qui puisse rester académique. Académique : le mot est lâché. Et c’est le mot qui fâche. Nous devons en finir avec le français de France.

Les Belges, dans un accès récent et soudain de frites, ont ainsi décidé de supprimer le « i » de l’oignon (ognon). Pourquoi laisser le français au Seuls Français? Les maudits français comme les appellent affectueusement les Québécois pour avoir été abandonnée 400 ans par eux, depuis leur réforme de l’orthographe des années 90, n’appellent plus une femme ministre que « Madame La ministre », là où au Sénégal nous persistons avec « Madame le Ministre ». et c’est très bien ainsi. Persistons et signons ! L’autoproclamé austère qui se marre Premier ministre français Jospin a fait supprimer la mention « mademoiselle » des documents administratifs français , pour ne conserver que « madame » et « monsieur ». Mais c’est que nous Sénégalais et Africains n’avons pas cette crise de genre qui frappe l’Occident : nous y tenons, à ce « mademoiselle », promesse de possibilités de romances et appels du pied à courtiser dans des latitudes où on peut faire de plusieurs (ma)demoiselles ses (mes)dames. Sauvons le mademoiselle. Sauvons la langue française en Afrique en en faisant une langue africaine en Afrique. Il nous faut une Académie Africaine de Réforme du Français (AARF) ! Senghor et son inutile épée d’académicien français, qui ne pourfendit jamais aucun corps, avait fait entrer « essencerie » au nom du Sénégal dans le dictionnaire, mot que plus personne n’utilise au Sénégal et où tout le monde dit station pour station-service. Et il avait omis d’y faire admettre dibiterie. Primature qu’il a fait accéder au dictionnaire a bien résisté et essaimé en Afrique, comme désignation du siège du Premier ministre. Soit. Mais ce que veut le peuple, dans un pays où les petites têtes crêpues apprennent à déchiffrer pui lire un mot avant que de le parler (survivance de l’éprouvée méthode du syllabaire), nous disons « esport », « espécial » et « estade ». Pourquoi ne pas les légaliser dans la langue écrite, cette manière hispanisante de désigner stade, spécial et sport? Espagnols avec qui nous avons d’ailleurs en partage la délicieuse jota ( le « kheu ») et qui pourront mener la médiation internationale entre l’académie française et la future académie africaine.

Dans une émission politique dominicale, j’entendais  il y a une semaine le ministre en charge de la communication à la présidence, mon ami El Hadj Kassé, grand ami des lettres, prononcer le verbe condamner ainsi : « ce monsieur (NDLA: Karim Wade) a été « condameuné » ».  Kassé ne casse rien. Il le prononce comme la majorité des Sénégalais. Hé bien, que le Sénégal décrète l’avènement du verbe « condamener » pour désigner la même chose que condamner. Ce qui est condamnable, condamenable dirais-je d’ailleurs, c’est quand les règles ne se conforment pas aux usages. Et pour la grammaire, quitte à ébouriffer nos cousins gaulois et notre grand – mère française, édictons la règle selon laquelle lorsque deux produits de même nature sont sujet d’un verbe, celui -ci se conjugue à la troisième personne du singulier: « le gaz et le pétrole devra donc ». CQFD.

Ousseynou Nar GUEYE

Décès de Bush père : l’homme qui a donné à l’Amérique l’homme qui a donné l’Irak et la tentation des dynasties présidentielles

Par Ousseynou Nar Gueye – Le 41e président des États-Unis est décédé ce 30 novembre 2018. Il a passionnément aimé les affaires étrangères, où il excellait. Un goût qui lui coûta sa réélection. Après la double présidence de Bill Clinton qui lui succéda, c’est le fils Bush qui fut élu: George W. Bush. L’homme qui nous donnera la guerre d’Irak, inachevée à ce jour. le père diplomate aura engendré un fils va-t-en guerre. Puis comme pour perpétuer ce pli dynastique qui rappelait la folle cavalcade des frères kennedy dans la politique américaine des années 60, Hillary Clinton décida de devenir Commander-in-chief, après avoir été First lady. Elle y échoua, avec les honneurs. En cette présidence Trump inqualifiable, Michelle Obama vient de révéler dans son autobiographie qu’elle ne pense pas une seconde à tenter de devenir Présidente des USA. La tentation dynastique est enterrée en même temps que le vénérable Bush père, parti à 94 ans, dans un pays qui est une république mais aime à avoir des « Kings » dans tous les compartiments de sa vie publique, et où people et politique se mélange désormais de plus en plus dans un ménage consanguin. Symptôme : Melania Trump, dont oersonne ne pense qu’elle postulera un jour à la plus haute charge du pays, est un ancien mannequin, dont les photos dénudées soient encore accessible sur la toile, cet Internet où les données ne meurent jamais.

George H. W. Bush est conc décédé vendredi 30 novembre 2018 à l’âge de 94 ans. Depuis plusieurs mois déjà, il vivait reclus, après le décès en avril dernier de celle qu’il a tant aimée, son épouse Barbara Bush. Personnage incontournable de la politique américaine, il a également marqué la scène internationale.

Le 24 juin 1981, dépêché par Ronald Reagan, dont il est le vice-président depuis cinq mois, George Herbert Walker Bush est reçu au palais de l’Élysée. Le 10 mai, la France, pour la première fois depuis les débuts de la Cinquième République, vient de basculer à gauche et d’élire un président socialiste dont le gouvernement compte plusieurs ministres communistes. On est encore dans la guerre froide et l’Amérique, qui depuis 1945 s’estime être le garant du monde libre face à l’empire soviétique, s’inquiète de cette présence communiste dans le gouvernement d’une démocratie occidentale. L’entretien dure 90 minutes. Dans la conférence de presse qu’il tiendra ce jour-là dans les jardins de l’ambassade des États-Unis, George Bush, soudainement détendu, dira qu’il est rassuré par sa conversation avec François Mitterrand, même si, prudence diplomatique oblige, il ajoute que les États-Unis resteront évidemment vigilants. On saura plus tard que le président français lui a démontré que le véritable patron, c’était lui et pas Georges Marchais, et qu’avoir des ministres communistes au gouvernement était le meilleur moyen de neutraliser le PC.

Ce qui est sûr, c’est que cette rencontre sera le début d’une relation suivie et chaleureuse du président socialiste avec le vice-président et, plus tard, le président républicain. François Mitterrand sera même le premier hôte étranger dans la résidence privée de George Bush à Kennebunkport. La démarche faite à Paris est aussi le symbole de ce que George H. W. Bush aura vraiment été tout au long de sa vie politique – ce en quoi il a excellé et qui a probablement causé son échec à la réélection en 1991 –, un homme passionné par la politique étrangère.

Engagé dans la Navy à 18 ans

Cet intérêt est-il venu de la première décision importante qu’il ait prise dans sa vie et le confrontait aux conséquences extrêmes de la rivalité des nations ? Six mois après Pearl Harbor, le 21 juin 1942, alors qu’il venait d’être admis à l’université de Yale, il décide en effet de s’engager dans l’US Navy et devient à 18 ans le plus jeune pilote de l’aéronavale américaine. Il mène 54 missions contre les Japonais dans le Pacifique. Descendu au cours de la dernière et récupéré miraculeusement par un sous-marin, George Bush finit la guerre en héros, couvert de gloire et de décorations.

Sa vie d’après, une fois ses études à Yale enfin accomplies, ne le mènera pourtant pas tout de suite vers les affaires internationales, mais vers le business. Lui, l’homme de Nouvelle-Angleterre, né d’une famille typiquement WASP, du genre à porter veste de tweed et docksides, va les troquer contre un stetson et des boots pour chercher à faire fortune au Texas dans le pétrole. Il y réussira d’ailleurs parfaitement et y gagnera de quoi assurer ses vieux jours et ceux de la famille qu’il a fondée en épousant Barbara, son amie des années de lycée. Elle lui donnera cinq enfants, dont trois se lanceront en politique sur les traces d’un père qui, dès les années 60, avait déjà tâté de la vie publique en se faisant élire député à la chambre des représentants du Texas. Ce sera au point que l’Amérique aura l’impression d’avoir hérité d’une nouvelle dynastie, des Kennedy républicains.

En dépit de deux échecs à un mandat de sénateur du Texas – George Bush n’a jamais été un orateur charismatique –, les caciques du parti républicain propulsent en 1970 cet homme à la réputation de bon négociateur comme représentant de son pays aux Nations unies. Son job d’ambassadeur à l’ONU va lui permettre de se familiariser avec les dossiers internationaux. Et aussi de se faire des relations et une notoriété de débroussailleur de dossiers complexes. Les uns et les autres l’accompagneront tout au long de sa vie publique. Aussi en 1974, quand au sortir du « Watergate » Gerald Ford lui propose d’être son ambassadeur soit à Paris soit en Chine, c’est Pékin qu’il choisit. Kissinger a tout juste eu le temps de renouer les contacts avec la Chine de Mao et être le premier chef du bureau de liaison américain à Pékin (il n’y a pas encore d’ambassade formelle) est une gageure qui vaut bien un poste diplomatique de prestige comme celui de la France.

C’est encore sa réputation de bon connaisseur des dossiers diplomatiques, ses talents de négociateur et son allure de patricien élégant qui décideront Ronald Reagan à choisir comme vice-président celui qui vient de passer deux ans à réorganiser la CIA encore mal remise du Watergate. À part les quelques semaines où il sera contraint d’assurer l’intérim de la présidence, George Bush passera les huit années du mandat Reagan à parcourir le monde, ce qui lui convient parfaitement.

41e président

Mais en 1988 le voici en première ligne, presque contraint de relever le défi d’être le continuateur de Ronald Reagan dont le mandat s’achève. Il l’emporte facilement sur le peu crédible Michael Dukakis et devient le 41e président des États-Unis. Cette fois encore, pendant les quatre années qui vont suivre, ses principales satisfactions viendront des dossiers internationaux.

Il va d’abord recueillir le fruit de la lutte acharnée de son prédécesseur contre «  l’empire du mal ». En novembre 1989, avec la chute du mur de Berlin commence la désintégration de l’Union soviétique dont certains, comme le chercheur Fukuyama, pensent à tort qu’elle est « la fin de l’histoire ».

L’invasion du Koweït par Saddam Hussein, le 2 août 1990, leur démontre très vite leur erreur. Mais cette incursion brutale donne aussi à George Bush l’occasion de montrer qu’il a gardé sa pugnacité des années de guerre et confirme ses capacités de rassembleur. En trois mois, il parvient à réunir une coalition de 28 pays sous l’égide de l’ONU pour faire rendre gorge au dictateur irakien. L’opération Tempête du désert, dont le commandant en chef était le général Schwarzkopf, qui vient de précéder George Bush dans la mort, chasse les Irakiens du Koweït et les repousse jusqu’à Bagdad. Mais par crainte d’une déstabilisation du pays, un souci que ne partagera malheureusement pas son fils devenu président dix ans plus tard, le chef de l’exécutif américain se refuse à renverser le régime irakien.

«  L’important, imbécile, c’est l’économie ! »

Certains lui reprocheront cette demi-mesure, ce qui ne l’empêchera pas de sortir de ce conflit avec une popularité extraordinaire. Sa réélection fin 1991 semble assurée. Mais c’est oublier que « ce qui compte, imbécile, c’est l’économie », comme va le dire et le démontrer son adversaire démocrate pour l’élection présidentielle, Bill Clinton.

Les 7,8 % de chômeurs que connaît alors l’Amérique, le plus fort taux depuis 20 ans, feront de George Bush la première victime de la malédiction qui touche les présidents ou Premiers ministres en quête de réélection lorsque leur pays est ainsi frappé par les destructions d’emplois. Il aura négligé la politique intérieure, fait trop peu de cas de l’économie, tout misé sur le grand large. Cela ne suffit pas pour présider avec succès un pays. Au fond, il aura eu comme président la même réticence à affronter la réalité peu engageante de son pays, la même attitude que celle qu’il avait décrite en partant en Chine en 1974 quand il écrivait : « Je me suis demandé si, en partant en Chine, je ne mettais pas d’abord quelque distance entre moi et l’inflation, les outrances de la presse, le Watergate, toute cette horreur… »

Ousseynou Nar Gueye (avec le Point)

« Lettre d’Abyssinie : Le Sénégal à cœur » (Par Gilles Eric Foadey)

Mak-Dji, Samb !

Je t’imagine en paix dans l’Éden devisant avec Mame Less Dia, Ibou Diouf, Mamadou Traoré Diop, Samba Laye Diop, Djibril Diop Mambéty, Amadou Sow, Libasse Thiaw, Seydou Barry, Ousmane Sow, Omar Ndao, Hamet Diallo, Bouna Médoune Séye le benjamin et l’ainé des Anciens Sembène Ousmane. Je vous imagine délectant ce doux nectar qui n’enivre pas.

Pendant ce temps, Ndoumbélane est à la croisée des chemins. Il lui faut vos prières et des libations.

Loin de votre Éden,  ici, nous vivons la géhenne sur terre. Les sophistes d’hier sont devenus des acariens doublés de sangsues. Tu te rappelles déjà qu’en 2012 lorsque la possibilité s’offrait à nous de choisir entre l’éthique du professeur de droit et la rudesse du démineur de fond, nous n’avions su faire le bon choix. Le démineur, comme tu le sais, est le fils putatif du Père Largesse qui, sous la pression de la plèbe rebelle, a dû  partir avec, quand même, une once d’élégance.

Le fils putatif lui, déjà à l’époque, votait sans les attributs nécessaires à l’expression du suffrage pour consolider le mandat du père Largesse. dans sa superbe d’antan de grand chambellan, il a voulu  demander des comptes au  fils biologique qui trônait sur terre dans les airs et sur les mers.  Mal lui en prit. Il fut déchu de l’hémicycle où il se perchait  et vécu une traversée du désert d’où il sortit victorieux après avoir promis à la plèbe, naïve, une gouvernance vertueuse, un gouvernement restreint et de combat et un quinquennat en lieu  et place de septennat qu’il s’appliquerait. Bref, un Sénégal de rupture.

Le preux compagnon Nicolas Sawalo Cissé dirait Cheuteuteut !!! Rien de tout cela. Tous !!! Nada ! 

Très vite le miel s’est transformé en fiel.  Il décida de trouver des poux dans la tête de ses anciens frères qui ne l’ont pas soutenu. Des rapports sont venus accablés leur gestion antérieure. Au fils biologique du Père Largesse,  il lui reprocha d’avoir eu plus de prébendes que lui. Prébendes pourtant distribuées à tous, lui y compris à hauteur de plusieurs  milliards,  par le Père largesse…  À défaut de l’échafaud, le fils biologique connut le cachot. Par de souterraines tractations il en fut extirpé de manière  rocambolesque…

Entre temps, sans lever le coude (?) ,  il mit tous les autres dossiers sous le coude, fit l’éloge de la transhumance et tous ses frères égarés rentrèrent, toute honte bue,  dans le nouveau pâturage fait de ripailles.  La bourgeoise du démineur entretient une cour avec dames de compagnie et autres amuseurs publics. Le frangin, Rouletabille de moindre envergure, roule carrosse.

Un tartuffe fut nommé patron du temple de Thémis et mit les juges aux ordres. Soudainement, le quinquennat promis devint, au détour d’un référendum, impossible. Pis, Son Excédence tient à un second mandat. Vaille que vaille. Mais il y eut un obstacle de taille en la personne de l’édile de la plus grande cité de Ndoumbelane. Après de lugubres manigances ce dernier est au cachot…

Dans trois mois on doit rebattre les cartes. Ah !  Quelles cartes  Samb !

Le démineur décida d’être parrain. Là où la loi exige 1% du corps électoral lui en veut plus pour dire demain que sa récolte de davantage de parrainages vaudrait victoire. Les cartes d’électeurs se distribuent à la tête du client électeur. Pour l’heure,  l’accès au fichier n’est permis qu’au parti du démineur.  Alors qu’aucune candidature n’est encore validée, lui se fait investir. La CENA est aphone. D’importants moyens ont été investis dans les outils répressifs.  Il se sait cuit mais ne veut pas se faire rôtir. Pour ce faire, il compte sur l’arbitrage et les tripatouillages d’un ministère pas régalien en charge des élections, d’une cour inconstitutionnelle et de marabouts qui ont vendu leur âme au diable…

Seulement, à  l’actif du démineur il y aura demain un Musée dit des civilisations noires. Prions pour qu’il y entre et que la paix prévale au Sénégal.

À mon tour de verser quelques gouttes du nectar qui enivre et de prier pour vos âmes généreuses et pour l’avancée démocratique du Sénégal. Ici-bas, la lutte continue. Une jeunesse saine et consciente existe. Il y a encore des preux. Gnioun gui Tenq, on articule.

Mes salutations d’Abyssinie  à tous les compagnons. Reçois celles de Maitre Bara Diokhane, d’El Sy et de Abdou Ba que je compte revoir bientôt. Je rencontrerai aussi Ramageli Ican et Pascal Nampémanla Traoré qui suivent tes traces transparentes.

Ton Souleymane  AKA GEF   

Inaugurationnite : les grands travaux de Macky ont-il relevé le défi de l’inclusion des populations ?

À trois mois de l’échéance présidentielle, l’achèvement de nombreuses infrastructures du plan Sénégal émergent sera-t-il l’atout décisif du bilan du président sortant Macky Sall ?

Critiqué sur le front social et démocratique, le gouvernement met les bouchées doubles sur la réalisation de chantiers d’envergure lancés, pour la plupart, dans le cadre du plan Sénégal émergent (PSE). Ainsi de Diamniadio, future cité d’affaires en pôle ministériel en devenir au sud de Dakar qui continue à sortir de terre au milieu des vastes étendues de latérite. Dans le même temps, les wagons or et blanc flambant neufs du français Alstom sont déjà arrivés au port autonome de Dakar à bord de la Grande Angola. Il s’agit des premières voitures du Train express régional (TER) qui devra, à terme, relier la capitale sénégalaise au nouvel aéroport international Blaise-Diagne (AIBD) sur 55 kilomètres.

Comme l’imposant pont de béton censé traverser la Gambie, long de 1,8 km, qui doit être inauguré en janvier prochain, il s’agit de l’un des projets phares du PSE. À l’approche du premier tour de l’élection présidentielle, fixé au 24 février 2019, les mastodontes infrastructurels s’inaugurent à tour de bras. Le 25 octobre dernier, l’asphalte de l’autoroute Ila Touba était foulé pour la première fois par les pèlerins en direction de Touba, pour le grand magal des Mourides. Plus tôt cet automne, la première pierre était posée pour l’érection du plus grand champ éolien d’Afrique de l’Ouest, dans la région de Thiès, au nord de Dakar. Une hâte qui sonne comme un piège électoraliste pour les opposants de Macky Sall et certains représentants sociaux.

L’émergence en leitmotiv

Les triptyques de flèches vert, jaune, rouge pointant vers le haut ont poussé comme des champignons dans les environs de Dakar. Devant le Dakar Arena, complexe sportif inauguré en août, à proximité de l’AIBD ou encore aux abords de Diamniadio. Ce logo, symbole du plan Sénégal émergent, illustre la volonté du gouvernement de laisser une marque visible. Celle de l’émergence. « L’aéroport, les routes, les ports, le transport de façon générale, la réouverture de la compagnie nationale Air Sénégal : ce sont des ouvrages structurants que tout pays émergent se doit d’achever », estime El Hadj Hamidou Kassé, ministre en charge de la Communication. « Le bilan est hautement visible, mais ce n’est pas un choix du gouvernement. L’inauguration de l’autoroute Ila Touba, par exemple, n’a pas vocation à aller chercher des votes mais à s’ouvrir sur l’intérieur du pays. Le rôle du pouvoir est de construire le pays, élection ou non », défend-il. « Évidemment, ce genre d’infrastructures est une bonne chose et tous les pays en ont besoin, admet Mamadou Diouf, coordinateur du Forum social sénégalais. Mais il y a une précipitation politico-politicienne selon laquelle il faut finir les travaux et inaugurer coûte que coûte pour intégrer ces infrastructures au bilan du septennat de Macky Sall. »

Masquer le vrai bilan ?

Pour Mamadou Diouf, ces réalisations sont un écran de fumée visant à dissimuler un bilan social et démocratique désastreux. Il déplore une ruée sur l’achèvement des infrastructures « pour donner l’illusion d’un bon bilan ». Et d’ajouter : « Le vrai bilan aurait dû se porter sur le renforcement des institutions républicaines, le changement de gouvernance, le passage du septennat au quinquennat. C’est pour ces promesses-là que 65 % des Sénégalais ont voté pour Macky Sall en 2012. Pour pouvoir manger ce que le Sénégal produit, être soigné et avoir accès à une école stable et de qualité. » D’autant que certains projets, comme l’aéroport international Blaise-Diagne ou le parc éolien de Thiès, furent initiés du temps de la présidence d’Abdoulaye Wade.

Des accusations que balaie le gouvernement : « Les infrastructures, c’est du matériel, c’est nettement visible. Le social revêt des figures qui ne sont pas immédiatement physiques, c’est du vécu. Mais nous avons fait plus sur le plan social que dans les infrastructures », avance El Hadj Hamidou Kassé. Accès à l’eau potable pour les populations rurales, couverture maladie universelle pour 47 % de la population, bourses familiales, valorisation des pensions de retraite, fin des délestages électriques…, le ministre de Macky Sall déroule un élogieux bilan social. S’il reconnaît que les ouvrages achevés pourront influer sur le vote des Sénégalais « parce qu’ils ont un impact concret sur la vie des gens », il se défend de toute accélération des chantiers. « On ne peut pas bâcler des réalisations aussi importantes sous prétexte qu’il y a des élections. Ça n’a pas de sens. »

« La précipitation nuit à la transparence »

Pourtant, du côté des populations impactées par les travaux du TER, on dénonce les manquements liés à l’achèvement accéléré du projet. Le premier tronçon, s’étirant de Dakar à Diamniadio et passant par 14 gares de banlieue de Dakar, devrait être inauguré le 14 janvier prochain. Selon le Collectif des impactés du TER, déjà 250 000 personnes auraient été déplacées, parmi lesquelles des familles ou des commerçants. C’est le cas de Jérôme Mendy, 35 ans, régulateur à la gare routière de Pikine. Avec sa femme, ses deux enfants et seize autres membres de sa famille, il habitait une grande maison de deux étages dans les quartiers de Pikine-Est, aux abords de Dakar. Depuis le 28 juillet, il n’en reste que des gravats et quelques carreaux rose et bleu qui constituaient la façade. Jérôme attend toujours les 50 millions de francs CFA de dédommagement promis et regrette la manière dont est mené le chantier. « Ces travaux ont interrompu le déroulement de notre vie. Je ne sais pas où je dois habiter, je ne peux pas inscrire mes enfants à l’école tant que je ne sais pas où je peux habiter. Et je ne peux pas racheter un logement ou en louer un sur le long terme tant que je n’ai pas été dédommagé », s’insurge-t-il.

Si le gouvernement estime que moins de 1 % des déplacés n’a pas encore été indemnisé, ils seraient plus nombreux selon le Collectif des impactés du TER. Il est difficile d’obtenir des chiffres précis, mais le mécontentement est réel. « Ce n’est pas un mécontentement politique, assure Macodou Fall. On comprend évidemment l’intérêt du chantier. Tout le monde n’est pas contre ce projet d’envergure qui vise à désengorger Dakar. Tout ce que demandent les populations, c’est d’être recasées comme on le leur a promis. » Et Mamadou Diouf d’ajouter : « La précipitation nuit à la transparence des projets, à leur durée de vie et donc à l’adhésion des populations à de telles installations. Les Sénégalais n’ont pas été suffisamment consultés et intégrés. Il faut garder en tête que ce sont les impôts des Sénégalais qui financent en partie ces grands travaux. » Plus que jamais, l’inclusion, dans toutes ses dimensions, apparaît comme l’un des défis majeurs que Macky Sall et son gouvernement auront à relever.

Musée des civilisations noires : un bâtiment à la signalétique traduite en chinois

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Reportée depuis le premier trimestre 2017, l’inauguration du musée des Civilisations noires (MCN), aura bientôt lieu. Enfin. « Nous serons prêts pour le 6 décembre », a affirmé Hamady Bocoum, le directeur général du MCN, aux journalistes, à l’occasion de la présentation du musée. « Les travaux avancent très bien », selon ses mots. Le président Macky Sall pourra donc l’inaugurer avec, à ses côtés, un « président africain et une présidente européenne, peut-être d’autres », a indiqué le ministre de la Culture sénégalais, Abdou Latif Coulibaly, sans révéler de noms.

Pas un musée de l’Afrique subalterne

« Civilisations africaines : création continue de l’humanité », tel est le thème de l’exposition qui sera dévoilée le 6 décembre dans les 24 000 mètres carrés d’espace du musée. Sur deux niveaux, les visiteurs voyageront du néolithique à la multiplicité des cultures africaines, en passant par l’âge de fer, pour comprendre les contributions de l’Afrique au patrimoine scientifique et technique. Le directeur du musée revendique une scénographie moderne, avec les toutes dernières technologies, pour faire dialoguer peintures, sculptures, masques et quelques œuvres maîtresses, comme une pièce de l’une des figures majeures des arts plastiques du Mali, Abdoulaye Konaté, et un monumental baobab de 112 mètres de haut fabriqué par un Haïtien, représentant de la diaspora.

L’objectif du musée est clair : donner à la culture africaine sa place dans le XXIe siècle. « Ce musée ne va ressembler à aucun autre, car il ne sera pas un musée de l’Afrique subalterne », a déclaré Hamady Bocoum, une pointe d’émotion dans la voix. Avec un enthousiasme sans retenue, il rêve déjà de « ce projet panafricain » comme « un joyau du Sénégal ». « Il sera la preuve que l’homme africain est bien entré dans l’Histoire », s’est-il exclamé, faisant référence à la phrase polémique prononcée par Nicolas Sarkozy en 2009 à Dakar.

Des œuvres restituées ?

Comme un pied de nez, le musée pourrait contenir des œuvres détenues par la France depuis la colonisation. « Nous voulons retrouver toutes les œuvres qui viennent du Sénégal et que la France voudra bien nous prêter », a affirmé Abdou Latif Coulibaly, « Nous en avons là-bas [en France, NDLR], on ne sait pas le nombre, mais s’il y en a 10 000, nous en voulons 10 000 », a-t-il insisté.

La publication du rapport commandé par Emmanuel Macron à l’historienne Bénédicte Savoy et à l’économiste Felwine Sarr a remis au cœur de l’actualité l’épineuse question de la restitution des œuvres africaines détenues par la France depuis la colonisation. Ce rapport préconise la « restitution pérenne » du patrimoine africain. Mais le ministre a assuré être « disposé à accepter les conditions de la France », peu importe la forme, « de prêt ou de dépôt ».

Quoi qu’il en soit, selon Hamady Bocoum, le directeur général du MCN, le musée ne manque pas de pièces artistiques : « Nous avons déjà beaucoup de pièces actuellement, et tout ne sera pas exposé d’un coup. »

Projet sénégalais, financements chinois

Si ce projet est « panafricain », il est aussi très chinois. Les pancartes d’orientation de l’entrée posent le décor. Au-dessus des mots en français, la traduction chinoise domine. En fait, cet imposant bâtiment circulaire situé dans le centre-ville de Dakar a été financé par la Chine, à hauteur de 20 milliards de francs CFA, soient 30,5 millions d’euros.

Si l’idée n’est pas orientale, c’est bien l’empire du Milieu qui aura permis de la concrétiser, après moult rebondissements. Léopold Sédar Senghor en rêvait déjà en 1966, au lendemain du premier Festival mondial des arts nègres organisé au Sénégal. C’est sous la présidence Wade que la première pierre a été posée, en décembre 2011, mais les travaux sont suspendus durant l’alternance politique. Macky Sall relance finalement la machine et le projet sort de terre entre décembre 2013 et décembre 2015. Depuis, il attendait son contenu. Mardi, la seule salle visible était encore vide. Plus qu’une semaine pour tout boucler, le décompte est lancé jusqu’à l’inauguration, « l’événement culturel le plus important depuis 1966 », selon les mots du directeur.

Renforcé par Cheikh Ahmed Tidiane Bâ, And Defar Médina vise le contrôle de la localité

Le mouvement And Defar Médina s’est mobilisé hier pour recevoir Cheikh Ahmed Tidiane Bâ, directeur général des Impôts et Domaines. And Defar Médina est dirigé par Diop-Le-Maire, président du mouvement. Avec cette sortie, le mouvement montre qu’il est déterminé à prendre une sérieuse option pour le contrôle de la localité et son développement. Lors de cette manifestation, les dignitaires de la Médina étaient présents, dont Doudou Diagne Diecko. On y a noté aussi la présence de Paco Jackson et des Amazones de And Defar Médina. Cheikh Ahmed Tidiane Bâ sera certainement d’un grand apport pour cette bataille pour le contrôle de la Médina. Ainsi que l’a indiqué le président du mouvement : « Bamba Fall nous battait avec un très grand score. Mais, depuis l’arrivée de Cheikh coïncidant avec les législatives, l’écart a été réduit ». Aussi, il s’est dit sûr que « pour les présidentielles, Bamba Fall et ses camarades n’auront pas grand chose à la Médina ». A noter que Diop-Le-Maire, président du mouvement And Defar Médina est, par ailleurs, membre de la cellule d’appui pour le triomphe de Benno Bokk Yaakar.
Cheikh Diallo (texte et photos)

Restitution du patrimoine africain : les musées français « trop mis sur la touche »

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Président du musée du Quai Branly-Jacques Chirac, où sont rassemblées 70 000 œuvres d’art africain sur les quelque 90 000 des collections publiques françaises, Stéphane Martin estime que le rapport a « un problème principal » : « Il met beaucoup trop les musées sur la touche au profit des spécialistes de la réparation mémorielle ».

S’il reconnaît un intéressant travail historique, Stéphane Martin regrette les conclusions du rapport, établissant selon lui que « tout ce qui a été collecté, acheté dans le cadre colonial est touché par l’impureté du crime colonial ». Il « ouvre un champ de “restituabilité” complète. Ce sont des propositions maximalistes. »

Seraient ainsi susceptibles d’être restitués « les dons aux musées provenant des personnes liées à la colonisation (administrateurs, médecins, militaires) et ceux de leurs descendants, et surtout tout ce qui a été collecté par des expéditions scientifiques ». Il y a eu des cadeaux faits librement, ajoute-t-il, citant ceux des grands chefs du Cameroun à un médecin, Pierre Harter, qui avait soigné leurs familles de la lèpre.

Le Sénégal souhaite la restitution de «toutes» ses œuvres par la France

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Après la publication d’un rapport sur le patrimoine africain commandé par Emmanuel Macron et la décision du président de la République français de rendre 26 œuvres au Bénin, le Sénégal a fait savoir qu’il souhaitait la restitution de « toutes » ses œuvres.

« Nous sommes disposés à trouver des solutions avec la France. Si nous avons 10 000 (pièces identifiées comme étant originaires du Sénégal, NDLR), nous souhaitons avoir les 10 000 », a déclaré le ministre de la Culture sénégalais Abdou Latif Coulibaly lors de la présentation à la presse du Musée des civilisations noires, qui sera inauguré à Dakar le 6 décembre.

Emmanuel Macron avait commandé en mars un rapport à deux universitaires, Felwine Sarr, de l’université de Saint-Louis (Sénégal) et Bénédicte Savoy, du Collège de France. Ce texte suggère notamment un changement radical de la loi française sur le patrimoine pour redonner à l’Afrique une partie de son patrimoine. Ce « travail de réflexion mémorielle sur la colonisation offre un nouvel éclairage sur les circonstances des captations patrimoniales et la spécificité du patrimoine africain », argue l’Elysée.

Inventaire des idoles : « Malaye, une transhumance silencieuse »

Je garde, comme bon nombre de Sénégalais, de formidables souvenirs des journaux télévisés présentés par Mamadou Malaye Diop. Il avait une voix rassurante. Un visage sérieux. Un ton solennel propre à la messe d’informations du soir. Le phrasé, la diction, le regard, la présence, il avait presque tout pour lui, et remplissait le petit écran. Comme pour tous les présentateurs de JT aux carrières longues, on finit par s’identifier à eux. On joue à deviner leur voix. Mais plus encore cette présence dans notre quotidien finit par les rendre familiers. On avait rendez-vous avec eux comme on l’avait avec les repas et les parents, et il naissait de cette relation une admiration ordinaire. Je sais, pour en avoir discuté avec beaucoup d’amis et professionnels journalistes, que l’on garde une affection toute spéciale pour Mamadou Malaye Diop. Si le même sentiment est aussi éprouvé pour Minielle Barro, Tidiane Barry, ou encore Oumar Seck, à des degrés variables, Malaye Diop incarnait un charisme propre à lui, une aura et un magnétisme que l’on ne saurait expliquer par des logiques rationnelles. Il avait un truc… Il n’était sans doute pas le plus doué de sa génération, ni même peut-être le plus bosseur, mais la gloire s’attache parfois à ces petits détails indicibles, que l’on appelle variablement, chance, fortune, baraka…mérite.

Le présentateur donnait pourtant à voir un aperçu de la RTS de l’époque. Une petite équipe aux troupes connues qui essayait de faire battre tant bien que mal, avec des moyens dérisoires, une idée de la télévision sénégalaise. Sada Kane avait imposé Sans détours et Regards comme rendez-vous culturels, Martin Faye célébrait la culture générale et la saine compétition avec Génies en Herbe. Aziz Samb et Ambroise Gomis s’occupaient des paillettes, des vacances et des fêtes. Amadou Mbaye Loum nous entretenait des affaires militaires et surtout casamançaises. Cheikh Tidiane Diop avec sa caméra et avec sa troupe « Daaray Kocc » venait régulièrement interroger le fait social à la télé à travers des téléfilms courus…Tous ces personnages, inégalement aimés, parfois vilipendés en place publique, composaient néanmoins la belle petite maison de la RTS. On ne manquait pas dans les messes basses, ou même dans la critique publique, de dénigrer la télé « rien tous les soirs ». On accablait la télé gouvernementale, fait du prince. On fustigeait ces journaux interminables où les journalistes vantaient le bilan du président. N’empêche, tout ceci ne changeait rien, une petite affection restait car la télé nationale était un repère pour tous. On critiquait autant qu’on aimait. Le monopole de la RTS à l’époque en faisait la station incontournable. On peut sans doute et à postériori, avec le confort de la posture critique, juger de la qualité des journalistes et conclure que beaucoup ne furent pas au niveau. Ce serait, je crois, bien simpliste et sans doute injuste. Les collègues de Malaye Diop étaient généralement de bons journalistes avec une conscience de génération, et une implication dans le travail. Cela était d’ailleurs perceptible dans le privé, dans la presse écrite, avec des vraies signatures et de vrais grands journalistes. Malgré tout le désamour qui s’installait progressivement entre les désireux de nouveauté à la RTS, et l’incapacité de la chaîne à satisfaire les besoins nouveaux, il existait tout de même quelques journalistes intouchables par la critique, qui gardaient, un vrai prestige. Mamadou Malaye Diop en était l’emblème, ambassadeur d’un journalisme qui avait encore un peu de panache. J’aime à penser entre autres aux Mame Less, Camara et Dia.

Quand il quitte le navire de la RTS au début des années 2000 pour Africable, dans des circonstances assez floues du reste, c’est comme l’annonce d’une nouvelle ère médiatique. Si on peut y voir tour à tour une quête d’aventure personnelle, une promotion qui sanctionne son mérite, son départ pose la question de la longévité des journalistes dans leur métier, et de leur tentation d’aller voir ailleurs et pas nécessairement dans le pur journalisme. Au même moment ou presque, l’offre nouvelle de télévision, la multiplication des journaux, des radios, les timides débuts de la presse en ligne, reconfigurent un paysage médiatique qui dessinait déjà les contours actuels. Tout en offrant une respiration nouvelle et plus de choix, ces nouveautés ne corrigent pas le désir de montée en gamme du journalisme que développaient les populations. Elles contribuent même à vicier un peu plus le secteur avec une démocratisation de la médiocrité. Il ne se passe un jour sans que l’on accable les journalistes sénégalais. C’est devenu un jeu au risque même de l’injustice. Entre la quête de survie à travers le perdiem, le déficit de rigueur, la pauvreté éditoriale, les vols d’articles, et l’absence de professionnalisme, les griefs pleuvent contre ce monde. Il y a très certainement du vrai dans ces remarques. Nul ne peut nier qu’il existe une forme de journalisme dévitalisé, sans moyens véritables et qui, en conséquence, s’adonne à des pratiques détestables. Mais il serait bien peu utile d’arrêter la critique à ce niveau.

Faire un état des lieux du journalisme sénégalais, en effet, doit revenir à interroger son legs, à partir de l’histoire, à s’inviter sur le banc des promotions du CESTI entre autres totems de l’élite, et à explorer réellement ce que ce journalisme a produit pour pouvoir assurer sa pérennité. Très souvent cet effort de connaissance globale de l’origine du malaise n’est pas fait. On s’en tient ainsi à une critique très facile qui a tendance à n’épingler que la presse en ligne alors qu’il existe une homogénéité dans les contenus, dans les esprits, dans les lignes éditoriales, et un déficit commun dans la rigueur. Si on doit le dire sèchement, le journalisme sénégalais n’a à son actif pas un véritable héritage qui aurait pu constituer un modèle pour les jeunes générations. Pas une émission propre et historique qui traverse les âges en célébrant un vrai savoir-faire local. Assez peu d’investigations sérieuses pour débusquer les pratiques du pouvoir ou des classes dominantes. Pas une habitude des livres fouillés et pédagogiques sur les grands sujets nationaux (santé publique, école, économie, culture). Pas de profonds diagnostics sur l’état du pays, laissant ainsi le fait national à la merci de médias étrangers qui viennent s’adjuger, et à raison, le crédit de l’information. Faudrait ajouter au désert d’héritage une importation souvent mal assimilée, ou appropriée, de beaucoup d’émissions ou de rendez-vous français dont on singe jusqu’au titre. Curieux en période d’émancipation. Aucun concept n’a non plus été exporté ailleurs. On pourrait ainsi continuer sur l’absence d’une culture de veille, de débat, toutes choses que doit mettre en scène la presse. Mais encore plus, en plus de trente ans, pas un média indépendant, d’enquête réelle, de contribution à l’assise démocratique, n’a vu le jour.  En un mot, le legs du journalisme sénégalais est presque inexistent. Alors en l’absence de produit, on s’entiche de quelques figures qui, comme des étoiles filantes, finissent leur trajectoire hors du journalisme (comme Latif Coulibaly, Malaye Diop…).

Le prestigieux CESTI (Centre d’Etudes des Sciences et Techniques de l’Information) qui a produit des générations de brillants journalistes n’a pas non plus contribué à asseoir un journalisme de référence curieusement. Il a formé, assuré une transmission sur les fondamentaux et les bases. L’élitisme de la sélection aidant, il garde un prestige dont le produit ne corrige cependant pas les méfaits, et dans certains cas, nombres d’anciens pensionnaires de l’école finissent dans d’autres médias plus offrants et d’autres organisations ou entreprises. Les compétences échappent ainsi au corps malade qui a besoin de souffle nouveau. A quelle hauteur le CESTI, comme corps d’élite, peut-il aussi être rendu responsable de l’état général du journalisme sénégalais ? Voilà question qui mérite réponse sans se ruer dans les accusations faciles. Si la précarité est un vrai problème qui peut expliquer le rendement modeste voire pitoyable du journalisme sénégalais, il ne faut s’enfermer dans ce prête-excuse, explication-à-tout. La presse sénégalaise est une presse de restitution – dans les meilleurs & rares cas – de vérification, et pas une presse d’initiative et de flair. C’est une presse liée à la délibération sinon gouvernementale, alors politique. Les relations de dépendances la rendent tributaire du pouvoir face auquel il s’ajuste au risque parfois d’un mélange des genres ou pire : un glissement d’un champ à un autre. Tant de formidables, urgentes et indispensables enquêtes à mener, jamais initiées. Il faut plus d’idées que de moyens. C’est le basculement vers ce tropisme qu’il faut essayer de susciter : si les moyens sont indispensables pour un travail de qualité, sans réelle optique ou inspiration ils ne servent en revanche à rien, sinon à nourrir les prédations. Comment se fait-il que si peu de documentaires, de films, d’enquêtes d’intérêts publics, ne viennent pas régulièrement jouer ce rôle de quatrième pouvoir, et du droit de savoir, ce fondement du journalisme ? Pourquoi le journalisme national ne fait-il pas briller le pays, plutôt que de cristalliser toutes les brimades et moqueries, et ce légitimement ?

Il est plus aisé de s’en prendre aux jeunes journalistes mal formés en quête de leur pitance et qui piétinent les règles de bases. Mais il faudrait lever la tête et voir le sommet, et se convaincre qu’il y a bien un problème général dont les petites mains ne sont que les exhausteurs. Dans bien des journaux jusqu’à présent, plein de rubriques sont remplies à partir d’articles repris entièrement de médias étrangers. Dans les rubriques sports, on ne s’embarrasse même pas de produire des contenus propres sur les compétitions internationales. A l’heure où les vœux d’indépendance s’affirment de plus en plus, il est étonnant de voir que les journaux sont aussi à la remorque et trahissent ainsi leur dépendance. Le sentiment de fatalisme qui frappe le journalisme est le même ou presque à l’échelle nationale : un pilotage à vue et un confort à rester dans ce bain-marie qui satisfait les hiérarques et condamne les nains de l’ouvrage. Comme souvent, on fustige les seconds, avec une grande tolérance pour les premiers.

C’est ainsi que le naît le discrédit de la presse et le sentiment d’un univers incontrôlable à la merci des aléas, parce que l’absence de modèle réel ne produit pas d’émulation, de course vers la qualité. C’est donc le temps des transhumances. On quitte le navire du journalisme. Face à toute difficulté, la fuite. C’est le cas presque partout, du politique malade au jeune sans horizon, la disqualification locale, pousse à la volonté vers l’ailleurs. Pour les journalistes réputés, il s’agit d’aller vers des salaires et perspectives de carrière plus intéressants dans les cabinets ministériels. C’est le choix de beaucoup d’anciens journalistes de qualité, devenus conseils en communication. Les deux métiers, si différents, sont fondus en un. C’est une transhumance silencieuse dont on ne parle presque pas. Plus qu’une transhumance, une désertion en rase campagne, une capitulation. Il faut croire qu’il en est de la transhumance comme du plagiat. Le tout est dans la subtilité de la manœuvre. Le politique sera toujours la brebis galeuse. Le journaliste, le fier bouc imprenable.

Alors que reste-il de Malaye Diop ? Des souvenirs. Comme une nostalgie toujours heureuse. On entendra à nouveau, dans la tête, le son de sa voix. Mais rien d’autre. Lui, comme beaucoup d’autres, n’a pas laissé d’empreinte à la RTS. La presse gouvernementale qui a concentré l’élite du journalisme a été un des freins majeurs à l’épanouissement du métier, il n’est pas rare d’ailleurs que ses symboles aient fini dans les bureaux du pouvoir dont ils assuraient déjà la promotion. La RTS est pillée par la maison-mère : le pouvoir. La maison est restée une famille élargie, sujette aux directions changeantes, aux règlements de compte sous forme de restructuration. Malaye Diop en a d’ailleurs fait les frais avant de transhumer vers des cabinets plus confortables. C’est encore une preuve que, dans chaque domaine, il n’existe pas de notion de responsabilité. On n’est comptable de rien. On essaie de gouverner sa barque. Avec la multiplication des initiatives personnelles, des sites individuels parfois, le journalisme n’est qu’un prétexte dans la quête de fortune, sans prendre le temps d’en bâtir la légitimité. Pour Malaye Diop et ses collègues de ce fugace âge d’or sans legs, nous aurons plus que nos souvenirs. C’est un trait persistant du reste à l’échelle du continent : on s’attache tant aux héros du passé parce qu’en réalité on est impuissants à faire fleurir leurs graines, soit parce qu’elles n’existent pas, soit parce nous en sommes incapables. Il faut oser confronter les élites, voilà un des chemins d’une refonte totale. Valoriser les idées et s’y tenir. Eprouver la solitude de la difficulté. Sans être naïf, poursuivre un idéal d’un journalisme fort, indépendant, et d’intérêt général. Le respect s’acquiert par les actes et le legs. Tous les transhumants, dont Malaye Diop que j’ai pourtant tant aimé, pionniers d’un journalisme sénégalais, qui se sont retrouvés peu ou prou dans la politique, malgré la discrétion des cabinets, ne seront comptables ni de la défaite du journalisme et ni l’incurie politique, deux champs qui ont pourtant requis leur expertise. Silencieuse ou pas, la transhumance a toujours la douleur de l’écartèlement ; le bref soulagement alimentaire contre la destitution de l’héritage. Mais enfin quel tribunal est assez souverain pour en juger, si l’on en croit la phrase de Jean Renoir « ce qui est effroyable dans ce monde, c’est que chacun a ses raisons. ». Vous avez mieux, vous ?

Elgas

La ministre Aminata Angélique Manga devient niarèl

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Le ministre de la Microfinance et de l’économie solidaire, Aminata Angélique Manga, s’est mariée hier. Elle est devenue la seconde épouse du Colonel Guèye de la Douane Sénégalaise.
L’union été scellée hier à Enampore (Ziguinchor).

Festival international de la mode en Afrique (Fima) 2018 : Découvrez le Dark Rock de Bull Dof

La soirée du 24 novembre du Fima était dédiée aux créations de 22 stylistes panafricains. Parmi eux, l’Ivoirien Zak Koné, les Sénégalais de Bull Doff, et les Angolaises de Rogue Waves. Il serait excessif d’affirmer que le défilé panafricain du Festival international de la mode en Afrique (Fima), consacré à des créateurs confirmés, a tenu toutes ses promesses. Certaines directions artistiques manquaient de cohérence ou alors le propos était plutôt difficile à saisir. D’autres se sont montrés trop sages ou ont préféré mettre l’inventivité de côté pour des modèles sans relief.

Mais plusieurs créateurs sont, bien heureusement, sortis du lot à travers des pièces consacrant la femme sublime, fière, presque insolente, mais aussi l’homme tout aussi irrévérencieux et intrépide. Découvrez  Baay Sooley de la griffe sénégalaise Bull Doff et son Dark Rock :

  • Le « dark rock » de Bull Doff

Ce fut certainement l’une des collections les plus marquantes de la soirée. Entre noir et argent, cuir et satin, les stylistes de Bull Doff ont joué sur l’électrique et le punk. Quelque chose d’acerbe et de féroce tempéré par des motifs tribaux, des figures géométriques et un travail autour de perles argentés incrustées des plus fins.

JA

Hommage de Tanor Dieng à Baudin : « Mon frère Jacques, tu m’appelais Couse »

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Jacques mon frère, repose en paix !

À l’image de tous les Sénégalais, nous, camarades socialistes de Me Jacques Baudin avons appris, avec surprise et tristesse d’âme, son décès intervenu dans la nuit du dimanche 25 Novembre 2018 à Dakar.

Comme toujours, la grande faucheuse a frappé et triomphé sur nos corps mortels faits de poussière. Elle qui n’épargne personne. Elle qui ne connaît ni jeunesse ni vieillesse, ni richesse ni pauvreté, ni vigueur ni faiblesse. Elle qui demeure imprévisible, incorruptible et se rit de tout. Oui, elle nous a encore pris de court et nous reconnaissons sans conteste que seul celui qui n’est pas encore né n’a pas droit à la mort. Notre peine est grande mais notre joie l’est aussi plus car la mort n’est qu’un sombre voile. L’espérance et la vie demeurent éternellement auprès du Tout-Puissant où notre ami Jacques Baudin vient de trouver demeure.

Au nom du Parti socialiste, toutes générations confondues, avec qui tu partageais l’âme socialiste chevillée au cœur, je présente nos condoléances émues et sincères à toute ta famille, en particulier à ta remarquable épouse Rallou qui t’a accompagné avec foi, courage et dignité pendant ta longue maladie, ainsi qu’à la Nation sénégalaise.

Jacques mon frère, parce que je t’ai connu et côtoyé. Je garde en mémoire ton sourire contagieux, ton élégance, ta distinction même, ton sens de l’humour, ta générosité, ton énergie débordante et ta brillante intelligence.

Tu m’appelais Couse. Parce que nos pères se connaissaient et s’appréciaient. Ils étaient des amis. Ma fille Fatou Binetou a pleuré à chaudes larmes parce que, je me souviens, elle t’aimait comme un père. Tu lui disais, alors qu’elle était adolescente, que « je réserve mon dernier Tango à ton mariage ».

Jacques mon frère, parce qu’au-delà de la camaraderie partisane, tu étais, d’égale humeur, un ami discret, un socialiste dans l’âme (étudiant socialiste, ancien Secrétaire général de l’Union régionale de Diourbel du Parti Socialiste), tu fais partie de ces hommes politiques qui ont marqué aussi bien l’histoire politique de la région de Diourbel que celle du Parti socialiste auquel tu as appartenu par la sincérité de ton engagement. C’est pourquoi, nous éprouvons une grande fierté à avoir cheminé avec un homme de ta trempe qui restera, pour l’éternité, une source d’inspiration, et pour le Parti socialiste et pour la nation tout entière, notamment sa jeunesse.

Député et maire de Diourbel, Magistrat de formation, avocat et juriste émérite, successivement ministre du Tourisme et de l’Environnement, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, ministre des affaires étrangères et des sénégalais de l’extérieur, il en fallait du caractère, de la compétence et de la passion, de l’expérience et de l’expertise, pour faire tout ce trajet avec brio et abnégation. La Nation t’en remercie avec les honneurs.

Mon frère Jacques, parce que dans mon cœur je sème déjà des roses pour toi. Je ne te pleure pas, parce qu’aujourd’hui plus qu’hier tu demeures dans nos cœurs par l’exemplarité et le dévouement qui étaient tes empreintes.

Repose en paix, mon frère Jacques, et de là-haut prie pour nous encore pèlerins de la terre des mortels.

Ousmane Tanor DIENG,
Secrétaire Général du Parti Socialiste

Livre : l’ex ministre Macky encore traumatisé par l’autoritarisme de son Premier Ministre Idy

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Le Président sortant Macky Sall a profité de son nouvel ouvrage intitulé « Le Sénégal au cœur » pour solder ses comptes avec Idrissa Seck. Il dénonce l’autoritarisme de celui qui était, à l’époque, son patron en tant que Premier ministre. Extrait :

«En novembre 2002, Idrissa Seck est nommé Premier ministre,  je suis le numéro deux du gouvernement. Etre ministre n’est pas seulement un titre ; il faut aussi savoir faire entendre sa voix, pas pour faire les titres de la presse mais pour affirmer ses convictions.  C’est difficile de dire non à un homme de son bord politique, de s’opposer au sein de sa propre majorité. Or Idrissa Seck est un homme à tendance autoritaire. Il y a des Premiers ministres plus ronds, plus consensuel ; Idrissa Seck est tranchant, il ne demande pas, il ordonne (…)

Au cours des premiers mois à son poste, Idrissa laisse percer des traits de caractère qui rendent le travail avec lui extrêmement difficile : arrogance, certitude d’avoir raison, autoritarisme… Je crois que, pour gouverner, il ne suffit pas de taper du poing sur la table et de dire d’une voix cassante : ‘c’est comme ça et c’est tout, j’ai décidé !’»

Préméditation : les aveux de l’incendiaire Aïda Mbacké

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Accusée d’avoir brûlé vif son mari aux Maristes, Aïda Mbacké serait passée aux aveux devant les enquêteurs de la gendarmerie.

Dans son récit , elle aurait confié avoir été informée par une de ses copines que son époux s’est marié avec une Italienne. Furieuse, elle aurait attendu que ce dernier dorme pour l’asperger un liquide inflammable avant de mettre le feu.

Aïda Mbacké aurait déclaré avoir, avec le recul, regretté son geste. D’autant que, aurait-elle signalé, l’information selon laquelle son époux se serait marié à une Italienne était fausse.

Aïda Mbacké sera mise à la disposition du parquet la semaine prochaine. Après son audition, elle a été admise au Centre des grands brûlés de l’hôpital Fann.

L’ex ministre des Affaires Étrangères, Jacques Saliou Baudin, décédé à 79 ans.

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Né un 14 août 1939 à Diourbel, juriste émérite, Me Jacques Baudin a été rappelé à Dieu, ce dimanche, à l’âge de 79 ans. Élu maire de la commune de Diourbel par deux fois avec un second mandat en 2009 qui s’est avéré compliqué par des démêlés avec la justice, Me Baudin était socialiste dans l’âme. Fidèle compagnon de l’ancien Président, Abdou Diouf, dont il a été le ministre de la justice du 02 juin 1993 au 03 juillet 1998.

Me Jacques Baudin a eu à occuper les fonctions de ministre du Tourisme et de l’Environnement du 07 mars 1990 au 1er juin 1993, et ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur du 04 juillet 1998 au 03 avril 2000. L’illustre disparu qui a également été député, était aussi acquis à la cause humanitaire, droit-de-l’hommiste qu’il était. Me Jacques Baudin sera inhumé au cimetière musulman de Keur Gou Mack, dans la commune de Diourbel, où reposent plusieurs membres de sa famille.

Ses 9 milliards rendus par la CREI, Aïda Ndiongue officialise son soutien à Macky

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L’ex-sénatrice libérale, qui avait gelé ses activités au sein du Parti démocratique sénégalais (Pds), a rejoint Macky Sall. Et elle n’est pas partie seule : Aida Ndiongue rejoint le camp présidentiel avec sa fidèle collaboratrice, Oumou Salamata Tall, ex-Karimisite.

Le duo a signé dans L’Observateur, samedi dernier, une « tribune payante » intitulée « la caravane de la victoire » en faveur de Macky Sall à la prochaine présidentielle.

Jeune mère de triplés tuée à Paris: Le Sénégalais présumé meurtrier arrêté

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L’auteur présumé du meurtre de Mary Erika de Barros, la Sénégalaise de 28 ans et mère de cinq enfants dont des triplés, tuée  jeudi dernier à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), en France, a été arrêté. Il s’agit de son ex-mari, un Sénégalais de 45 ans.

Il a été interpellé à l’aéroport de Malpensa de Milan, où il s’apprêtait à embarquer à destination du Sénégal.

Au moment du contrôle, la police Italienne a découvert que le mis en cause correspondait à la personne recherchée par son homologue française, qui a lancé un mandat d’arrêt international contre elle.

Le suspect a été conduit à la prison de Busto Arsizio d’où il sera extradé vers la France,.

Une Sénégalaise poignardée devant ses enfants par son mari en Espagne

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Rokhya D, âgée de 42 ans, a été mortellement poignardé par son mari sénégalais en Espagne.

Le drame a eu lieu ce dimanche vers 13 heures dans l’appartement du couple à Monzón, dans la province d’Huesca (Aragon). En présence de ses deux enfants, âgés de 8 et 4 ans.

La victime vivait depuis 10 ans en Espagne et travaillait à la mairie de Monzón. Le couple, originaire de Kaolack, battait de l’aile. Le mari, condamné pour violences conjugales, a été interdit de s’approcher de son épouse en 2013. Le mari a été arrêté pour homicide.

L’agent de la circulation incorruptible Amoul Yakaar honoré

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Mouhamadou Diouf, policier en service comme agent de la circulation réputé incorruptible, alias Amoul Yakaar, a été honoré.

Il a reçu la calebasse d’or, qui récompense son sens du travail et du devoir.

Affaire Médinatoul Salam : Menaces de suicide des thiantacounes détenus

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Les seize thiantacones en détention provisoire depuis six ans à la prison de Thiès en ont marre. Ils ont adressé une lettre à l’Association pour le soutien et la réinsertion sociale des détenus (Asred) pour réclamer un jugement et pointer leurs difficiles conditions de détention. Huit d’entre eux menacent de se suicider.

Ces thiantacones sont poursuivis dans le cadre de l’affaire du double meurtre de Médinatoul Salam, qui remonte à 2012. Celle-ci avait valu une détention à Cheikh Béthio Thioune. Qui bénéficie depuis 2013 d’une liberté provisoire. Pami ces thiantacounes, un a déjà tenté de s’immoler par le feu et deux ont bu de l’eau de javel, avant d’être sauvés.

Un crash informatique a-t-il emporté l’album à paraitre de Coumba Gawlo ?

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Grosse mobilisation au studio Tama de Coumba Gawlo. Après plusieurs mois d’enregistrement et de mixage, pour une production de 12 titres inédite, le disque dur du serveur principal du studio de la diva Coumba a simplement trahi, emportant la quasi-totalité du produit. Coumba Gawlo déçue mais sereine, garde espoir pour livrer cet album très attendu par le public. Une équipe technique spécialisée travaille depuis 48 heures pour récupérer, ce qui peut l’être encore, des morceaux enfouis dans la mémoire de la machine. Le manager de l’artiste confirme qu’il y a eu un incident technique en studio qui a provoqué le report de la sortie. Matar Seck qui rassure que l’album sera disponible avec un léger retard sur la date de sortie, explique que la restauration du disque dur est en bonne voie.

L’Université virtuelle du Sénégal n’est plus si virtuelle que ça

Après des débuts hasardeux en 2013, l’UVS, qui dispense ses cours en ligne, a revu sa copie : près de 27 000 étudiants y ont fait leur rentrée en octobre dernier. Quand l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) et le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) vont à Dakar, c’est à l’Université virtuelle du Sénégal (UVS) qu’ils se retrouvent. Il y a un mois, c’est là que les deux prestigieux établissements français ont organisé un atelier d’initiation à l’analyse des réseaux. Depuis que l’UVS, premier établissement de ce type en Afrique francophone, a ouvert ses portes il y a cinq ans, Dakar est entré de plain-pied dans l’ère numérique.

Enterrés les doutes et les balbutiements des débuts. Aujourd’hui l’UVS a trouvé sa place dans le paysage. Près de 27 000 étudiants y ont fait leur rentrée cet automne. On y prépare désormais douze licences allant des mathématiques aux sciences politiques, en passant par la gestion ou les arts graphiques. Une majorité des formations sont à visée professionnelle, avec un accent fort mis sur le numérique. Dix masters sont aussi disponibles et, depuis avril, tout est accessible aux salariés dans le cadre de leur formation continue. Preuve qu’un long chemin a été parcouru depuis la création, en septembre 2013, de ce programme qui paraissait au mieux audacieux, au pire totalement hasardeux.
Ajustements majeurs

Cependant, même si la notoriété du lieu s’est accrue, Fatoumata Niang, étudiante en licence 2 de communication numérique, ne nie pas les craintes qu’elle a ressenties lors de son arrivée en première année et avoue même s’être « inscrite dans une formation privée en parallèle ». Quelques mois lui ont permis de lever ses doutes et, aujourd’hui, elle étudie « sans filet » à l’UVS, projetant même d’y faire son doctorat. Et les cours de l’espace numérique ouvert (ENO) de Guédiawaye, en banlieue dakaroise – l’un des douze centres où sont répartis les étudiants de l’université –, font désormais partie de son quotidien.
Episode 1 Ces étudiants français qui choisissent le Sénégal

Si aujourd’hui de nouveaux bacheliers sont enthousiastes pour intégrer l’UVS, c’est aussi parce que le système pédagogique a largement évolué, en s’adaptant aux besoins des étudiants. A la rentrée 2017, l’université a connu des ajustements majeurs. Le modèle est passé du cours à suivre seul devant son écran, sans soutien spécifique, à une organisation plus encadrée. « Des enseignements où la présence de l’étudiant est obligatoire au sein de l’ENO viennent désormais compléter les cours en ligne, rappelle Yacine Samb, responsable au sein de la structure de Guédiawaye. Et depuis 2015, les examens requièrent la présence physique de l’étudiant. »

Il ne s’agit pas d’une remise en cause de la virtualité des enseignements, juste d’un accompagnement offert aux étudiants, parfois en difficulté dans le travail solitaire. Toujours pas de professeur « en chair et en os », donc, si ce n’est pour les cours de remise à niveau dispensés avant les examens. La seule concession au modèle est la mise en place d’un cours projeté pour que les premières années apprennent à accéder à la plate-forme. La mesure a été mise en place pour juguler le taux d’abandon précoce de 30 % lors des premières promotions.

La première année avait été assez chaotique. Compte tenu de la faiblesse de l’encadrement administratif, huit mois ont été nécessaires pour assurer le démarrage. Un retard qui a repoussé la première cohorte de licenciés à janvier 2018. « En fait, on a fait notre licence en quatre ans », résume Alpha Diallo, un étudiant en licence 3 qui fait partie des « pionniers », comme il aime à se baptiser. Des pionniers « actifs », car les étudiants ont aussi été les moteurs des changements de l’UVS.

Travaux de groupe et entraide

Fini les couloirs vides des premiers mois. Dans les différents espaces numériques, les étudiants ont investi les salles de cours à toute heure pour y monter ensemble des travaux de groupe ou réviser à plusieurs avant les examens. Chaque ENO a mis en place son bureau des étudiants, le « BENO ». Et, en plus de cette entraide au sein des promotions, les anciens jouent le rôle de moniteurs auprès des nouveaux et servent de relais pour les informations relatives aux œuvres sociales. Non contents d’avoir investi physiquement le lieu, ils ont aussi mis en place des pages spécifiques sur les réseaux sociaux, pour la discussion et l’entraide, afin d’éviter de rester seul face à ses blocages.

En même temps que les étudiants apprivoisent cette nouvelle façon d’étudier, l’université continue de grandir. La livraison de 50 espaces numériques, évaluée à 40 milliards de francs CFA (61 millions d’euros, en partie financés par la Banque africaine de développement), est prévue d’ici à 2022. C’est un effort conséquent pour le Sénégal, mais le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Mary Teuw Niane, aime surtout rappeler que c’est d’abord un investissement. « On va avoir trois à quatre années difficiles parce que c’est un projet énorme », confie-t-il, rassuré qu’au fil des ans « davantage d’étudiants s’approprient l’UVS ».

Pour autant, il reste encore à travailler la réputation de l’université, notamment à destination des parents, un peu déboussolés par l’absence de cours « physiques ». « Il faut imposer aux jeunes étudiants un emploi du temps plus rigoureux, parce qu’ils ne sont pas encore autonomes. Je trouve que les enfants ne travaillent pas assez. A la maison, je croise tout le temps mon fils à gauche, à droite, alors qu’il devrait étudier », regrette Thierno Diallo, le père de Yatma Cissokho, étudiant en licence 2 de sociologie à Mbour. Pour Alpha Diallo « le pionnier », il y a certes encore des marges d’amélioration, « mais l’UVS est une université d’avenir », assure le jeune homme, définitif. Le mot a été prononcé.

Salma Niasse Ba

Restituer le patrimoine africain détenu par la France : Felwine Sarr and co s’expliquent

Bénédicte Savoy et Felwine Sarr s’expliquent sur leur mission concernant les œuvres d’art africaines, dont le rapport est publié en librairie le 27 novembre.

Benedicte Savoy et Felwine Sarr au musee d'art africain de Dakar, au Senegal, ici en mai 2018 lors de la Biennale de Dakar.
Bénédicte Savoy et Felwine Sarr au musée d’art africain de Dakar, au Sénégal, ici en mai 2018 lors de la Biennale de Dakar.

Étudiants africains en France : ce qui va changer

Hausse des frais d’inscription, bourses, visas facilités… Le gouvernement français veut attirer toujours plus d’étudiants étrangers, mais change de paradigme. Objectif désormais visé par la France : doubler le nombre d’étudiants en provenance de pays émergents, majoritairement non-francophones.

Édouard Philippe, le Premier ministre français, a beau citer Alain Mabanckou, l’écrivain congolais, en ouverture de son discours pour le lancement de la « stratégie nationale d’attractivité des étudiants internationaux », ce lundi 19 novembre, à l’occasion des Rencontres universitaires de la francophonie, les étudiants africains n’auront pas de traitement de faveur. Bien au contraire.

Hausse des frais d’inscription dès 2019

Ce n’est d’aileurs pas pour rien qu’il a attendu la fin de son discours pour aborder cette question-clé du financement des études. Les droits d’inscription dans les universités françaises pour les étudiants non européens vont augmenter, là où ils paient aujourd’hui les frais d’inscription classiques de quelques centaines d’euros, 170 euros pour la licence, 243 euros en master et 380 euros en doctorat – la nouvelle stratégie dite « différenciée » prévoit qu’une partie d’entre eux paient des frais d’inscription plus élevés (de l’ordre d’un tiers du coût réel). Par exemple, les futurs étudiants africains auront désormais à payer 2 770 euros en licence et 3 770 euros en master et doctorat. En effet, le ministère de l’Enseignement supérieur estime le coût des formations universitaires à 9 660 euros en moyenne par an. Du côté français, les calculs sont faits : faire payer aux étudiants extracommunautaires le coût complet de leur cursus rapporterait 4 milliards d’euros, selon le FCE.

Du côté des étudiants africains, tout cela n’est pas pour rassurer, surtout que les conditions de vie sont déjà difficiles pour nombre d’entre eux. Pamela Moore, une doctorante venue du Nigeria, rencontrée ce matin au Cenquatre, où se déroulent les Rencontres universitaires de la francophonie, nous confie ses craintes quant à son avenir. Arrivée en France pour des études en linguistique, master suivi d’un doctorat, elle n’a bénéficié d’aucune prise en charge particulière. Elle a dû solliciter chaque année le renouvellement de son titre de séjour avec la crainte de devoir quitter le territoire avant chaque rentrée scolaire, sans compter le coût du logement, qu’avec une maigre bourse elle paie 317 euros. Elle a même dû retourner dans son pays une année, faute de logement. « Sur le papier, nous avons des bourses, mais elles ne sont pas toujours payées à temps. »

Les bourses et exonérations renforcées

Pour compenser, le gouvernement français entend renforcer les programmes de bourses et d’exonérations. 15 000 bourses d’études du gouvernement français (contre 7 000 aujourd’hui), qui seront délivrées par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, concerneront prioritairement les étudiants en provenance du Maghreb et des pays d’Afrique. Édouard Philippe entend ainsi rééquilibrer les forces et mettre fin à un système qui privilégie les élites ou les enfants de familles favorisées. Pas si sûr, rétorque une source en contact permanent avec ces étudiants. Selon elle, ces familles privilégiées sont minoritaires en Afrique et, en général, elles ont les moyens d’accompagner leurs enfants partis étudier à l’étranger la première année, mais rarement la deuxième ou sur le long terme. La solution serait d’y aller au cas par cas et de continuer à travailler en lien étroit avec les gouvernements, comme le fait Campus France, citant quelques réussites avec des pays comme le Gabon, la Côte d’Ivoire ou le Sénégal.

D’autres pays tentent d’avoir la même approche, mais encore faut-il avoir des marchés du travail réceptifs et des emplois à la clé pour le retour au pays des diplômés. Ce que Campus France observe aussi à son niveau, c’est le nombre de diplômés qui ne souhaitent plus rentrer dans leur pays. Ceux-là pourront dès 2019, s’ils sont diplômés avec un niveau master en France et s’ils sont retournés dans leur pays d’origine, bénéficier d’un titre de séjour pour revenir en France et chercher du travail, annonce le Premier ministre. C’est un projet qui fait partie de la loi du 10 septembre 2018 sur l’asile et l’immigration pour favoriser les mobilités circulaires, conformément à l’engagement pris par le président de la République dans son discours prononcé à Ouagadougou.

Vers une simplification de la procédure de délivrance des visas  ?

Dans tous les cas, le gouvernement Philippe veut miser sur la simplification de la procédure de délivrance des visas. Les étudiants seront prioritaires dans le traitement des dossiers de visas par les consulats et, la première année, ils bénéficieront d’un visa de long séjour valant titre de séjour. Dès mi-2019, la validation du visa pourra avoir lieu de façon dématérialisée, sur une plateforme internet, pour éviter aux étudiants d’avoir à se déplacer à l’Ofii. De bonnes nouvelles  ? Là encore, il faudra attendre pour vérifier et préciser les choses, car, pour l’instant, l’entrée sur le sol français des étudiants se fait encore au bon vouloir des consulats, du ministère de l’Intérieur français et des universités.

La France en mal d’attractivité

Disons-le tout de go, les enjeux sont immenses dans cette guerre des cerveaux qui se joue à l’échelle mondiale. La France, bien que quatrième pays d’accueil d’étudiants étrangers (340 000 chaque année sur 5 millions dans le monde), derrière les États-Unis (19 % de l’effectif mondial), le Royaume-Uni (10 %) et l’Australie (9 %), est en perte de vitesse, rattrapée par de nouveaux pôles d’attractivité tels que l’Allemagne ou le Canada et surtout par les émergents comme la Chine, la Turquie, voire l’Arabie saoudite. Ces pays, comme dans d’autres domaines, développent des stratégies offensives pour attirer davantage d’étudiants, en particulier ceux venant d’Asie et de plus en plus du continent africain. Résultat : le nombre d’étudiants en mobilité y progresse beaucoup plus vite qu’en France. Le risque de décrochage est donc bien réel et quantifiable. Pour vous donner une idée plus précise, la France ne figure même pas dans le top 20 des plus fortes progressions de la mobilité entrante en volume et en pourcentage entre 2011 et 2016.

La Chine séduit en masse les étudiants africains

En guise de comparaison, en Chine, 8e au classement des pays d’accueil en 2016, la mobilité étudiante en provenance des pays africains (14 % du total des étudiants étrangers) est celle qui bénéficie de la croissance la plus importante. Depuis 2003, le taux de croissance annuel moyen de la mobilité étudiante africaine en Chine augmente de plus de 35 % par an. En lien avec la volonté de faire monter en gamme l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur chinois et d’augmenter la diffusion de sa langue et de son soft power, la stratégie chinoise s’appuie sur l’implantation d’Instituts Confucius dans les principales capitales et sur le financement de bourses d’études dans les pays cibles. C’est dire combien l’enseignement supérieur est un élément puissant du soft power d’un pays.

« On ne peut plus dire je vais étudier en France sans avoir de projet derrière », répond Oumou Diakité, responsable adjointe du service Afrique au sein de l’agence Campus France à Paris. « Le nombre d’étudiants africains qui veulent venir étudier en France augmente chaque année. Les jeunes ont la possibilité d’aller ailleurs, mais beaucoup d’entre eux veulent mieux comprendre et connaître la France et pas qu’à travers ce que leurs parents ou grands-parents leur disent ou ce que la télé dit », poursuit celle qui se rend huit à dix fois par an sur le terrain.

La France n’est plus la destination privilégiée des jeunes étudiants africains

Il faut dire que, depuis déjà une dizaine d’années, les étudiants africains se sont détournés de la France pour regarder en direction du continent nord-américain, le Canada en tête. Vues d’Afrique, les universités nord-américaines sont perçues comme meilleures et les perspectives économiques, plus attrayantes. Du Sénégal à la Côte d’Ivoire, en passant par le Bénin, ou le Cameroun, les écoles bilingues se développent pour mieux préparer les étudiants à intégrer ses formations anglo-saxonnes. À cette perception, s’ajoute un non-dit : l’accueil. La France, qui ambitionne de porter à 500 000 le nombre d’étudiants étrangers sur son sol, a encore beaucoup d’efforts à fournir pour leur offrir un meilleur accueil. Le Premier ministre l’a d’ailleurs reconnu. C’est l’un des piliers de cette nouvelle stratégie française. « À Campus France, on accompagne de plus en plus les jeunes et les diplômés sur tout le parcours. Donc ce désamour serait peut-être lié à un sentiment d’une certaine génération, parce qu’aujourd’hui les générations ont changé », justifie-t-elle.

La priorité aux pays anglophones et à forts potentiels

L’Afrique a toujours constitué le premier contingent d’étudiants étrangers en France. Avec le Maghreb, il y a plus de 142 000 étudiants africains, soit quasiment la moitié des étudiants, en mobilité en France. Pour continuer à rester attractive auprès de ces étudiants africains, la France devrait procéder à un grand ménage. « La campagne de communication (Choose France, ndlr) ciblera davantage les pays émergents (Chine, Inde, Vietnam, Indonésie) et les pays non francophones d’Afrique subsaharienne, ceux où la connaissance de la France reste lacunaire et le potentiel important. » D’où la présence importante ce lundi matin de stands de pays comme le Ghana ou le Nigeria, l’Angola et même le Mozambique. Le Ghana, entouré de voisins francophones, a entrepris depuis l’élection du président Nana Akufo-Addo, en 2016, d’accélérer son partenariat avec des universités ou écoles françaises. Comme le souligne Daniel Doe, responsable Campus France à Accra, « ce besoin se ressent surtout sur le marché de l’emploi. De nombreux secteurs comme les transports, le pétrole, les sciences techniques cherchent à former des personnes bilingues ayant le français en deuxième langue pour leur offrir une mobilité interne au continent ». Il n’est plus rare de voir des offres de postes dans l’enseignement du français être pourvues par des Ghanéens… en Côte d’Ivoire.

De plus en plus francophile, le Mozambique doit rapidement former des ingénieurs et des techniciens dans le secteur du gaz et du pétrole, le pays n’envoie que 25 étudiants par an en France, mais a choisi de cibler directement son partenariat en fonction de ses besoins. Tout comme le Gabon. Le petit pays d’Afrique centrale envoie chaque année près de 900 voire 1 000 étudiants avec bourses en France pour des formations très ciblées dans les métiers techniques. C’est que, dans l’offre de formation aussi, ça bouge. En effet, les années où on formait pléthore d’étudiants dans les sciences humaines sont dépassées. Ingénieurs et cadres sont nombreux, mais il y a un appel d’air au niveau des techniciens. Des besoins qu’étudie aussi Campus France, qui accompagne les gouvernements dans leurs projets de constitution de bourses mais aussi en pourvoyant en candidats les entreprises installées en Afrique. Pour les autres, Édouard Philippe a annoncé « la possibilité de suivre des formations proposées par des établissements français sans avoir à quitter leur propre pays ». À l’image du Campus franco-sénégalais et de l’Université franco-tunisienne pour l’Afrique et la Méditerranée (UFTAM), en cours de création, le plan vise à « multiplier les campus franco-étrangers » offrant des diplômes français et à un « doublement des partenariats avec l’Afrique ».

Espagne : 8 ans de prison pour le Sénégalais qui a poignardé le petit ami de son ex-femme

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Un Sénégalais de 38 ans a été condamné à huit (8) ans de prison ferme par le tribunal provincial de Tarragone en Espagne. Il a été reconnu coupable d’avoir poignardé le petit ami de son ex-copine à Montblanc.

Les faits se sont produits dans une cafétéria où l’ex-compagnon du mis en cause et son nouveau copain, un Espagnol, prenaient tranquillement leur café. Notre compatriote a surgi pour poignarder au cou et à l’aisselle l’Espagnol, car ne pouvant plus supporter d’être largué par son ex-femme avec qui il a eu deux enfants au profit de sa victime.

Arrêté , il a été jugé et condamné à 8 ans de prison ferme pour son acte auquel s’ajoute une autre condamnation à un an et demi de prison pour non respect de l’ordonnance restrictive qui l’empêchait de s’approcher de son ex femme, mais aussi, à 6 mois pour violence conjugale en mars 2016.

Concours Miss Monde : La participation d’Aissatou Fily contestée par le comité Miss Sénégal

Le 8 décembre prochain, la plus belle fille du monde sera élue. Cela se passera en Chine, à l’issue d’une compétition qui regroupe des centaines de candidates venues de divers horizons. Le Sénégal qui n’est pas en reste, participe également à la présente édition de Miss Monde qui existe depuis plus d’un demi-siècle. Cependant, Aïssatou Filly, la prétendante à cette prestigieuse couronne, ne serait pas tout-à-fait «légitime». Du moins, si l’on se fie aux propos de Pape Faye, chargé de communication du comité Miss Sénégal Nouvelle Vision.

Selon le bras droit d’Amina Badiane, présidente dudit comité, la candidate du Sénégal ne serait pas dans les droits de concourir à Miss Monde, puisqu’elle n’a pas été élue Miss Sénégal. Or, dans les textes qui régissent les lois et règlements de ce concours de beauté international, «il faut être détentrice de la couronne de son pays d’origine, pour être en mesure de le représenter». Comment donc le Sénégal a pu se faire représenter par une autre candidate que celle élue par le comité national, homologué par l’Etat ? Une question qui vaut son pesant d’or et qui taraude Mme Badiane et son staff. Dont la surprise a été grande, l’année dernière, lorsqu’ils ont été déboutés en voulant inscrire la Miss nationale légalement élue. Le prétexte était qu’il y avait déjà une candidate du Sénégal. Après investigations, il s’agissait d’une certaine Nar Codou Diouf, Miss Etoile Sénégal, un concours en marge de celui national. Impuissant, le coup étant déjà parti, le comité a décidé de faire profil bas, jusqu’à cette année. Prenant toutes ses dispositions, il envoie le dossier de candidature de Miss Sénégal 2018, Yacine Dieng Thiam. Une fois de plus, ce sera un second revers, celui de trop… Après avoir racheté les parts de l’organisation «Miss Sénégal» auprès d’Ambroise Gomis depuis quelques années, Amina Badiane devrait être la seule habilitée à dépêcher une ambassadrice à ce type de compétition. Toutefois, elle se trouve confrontée à un rideau de fer.

A en croire Pape Faye, des poursuites judiciaires ne sont pas à exclure, s’il faut en arriver là. En attendant, il leur faudra prendre leur mal en patience, le concours allant, une fois de plus, leur passer sous le nez. La Miss Etoile, Aïssatou Filly, est déjà à Sanya, dans la Province de Hainan en Chine, pour tenter de succéder à l’Indienne Manushi Chhillar, Miss Monde 2017.

La promotrice de Miss Etoile relativise

Une chose est sûre : ce n’est pas gagné d’avance, avec toutes les belles créatures aspirant au titre de Miss Monde. D’un autre côté, Vanessa Akouela, la promotrice de Miss Etoile Sénégal, qui a réussi à faire représenter sa Miss, s’est investie pour relever ce défi. La jeune femme qui reconnaît que son organisation n’a pas la même conformité que le comité national, ne s’estime pas pour autant en faute. «Le concours existe depuis 68 ans et le Sénégal n’a jamais demandé à y participer. Donc, l’année dernière, j’ai postulé pour faire participer Miss Etoile Sénégal. Les organisateurs étaient très enthousiastes à cette idée et n’y ont pas vu d’inconvénients. Ils m’ont demandé un certain nombre de papiers, que nous avons fournis. Notre candidature a été acceptée et nous avons obtenu la licence. Il est vrai qu’en général, c’est le comité national qui est reconnu et qui envoie sa Miss, mais ce n’est pas toujours le cas. Nous avons eu à participer à d’autres concours internationaux, comme Miss District, Miss Héritage et Aïssatou Filly est la 6e personne qu’on envoie à ce genre de compétition. Nous avons eu à rencontrer le ministère de la Culture pour présenter notre événement et il a apprécié notre initiative», argumente l’organisatrice de Miss Etoile. Reste à savoir si Amina Badiane lui opposera un bras de fer et obtiendra gain de cause auprès des initiateurs de Miss Monde.

Sanctions « Y en a marre » : les justifications du ministère de l’Intérieur

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Les autorités sénégalaises enquêtent sur les financements de Y en a marre et de plusieurs de ses partenaires depuis près de six mois. « Le ministère de l’Intérieur avait relevé des manquements aux réglementations en vigueur », précise à Jeune Afrique le ministre Aly Ngouille Ndiaye. C’est dans ce contexte qu’une « vérification administrative » a été ouverte en juin, laquelle, toujours selon le ministre, a « révélé une violation des règles relatives aux financements des associations impliquant l’association sénégalaise Y en a marre, l’association étrangère Lead Afrique francophone et les ONG Oxfam et Osiwa ».

Oxfam International et Open Society Initiative for West Africa (Osiwa) ont mis en œuvre des programmes avec Y en a marre en 2013 et 2014. Quant à l’association Lead Afrique francophone, elle assurait la gestion financière et administrative du mouvement citoyen. Mais le 5 novembre, son autorisation a été abrogée par le ministère de l’Intérieur suite à cette enquête, entraînant la cessation de ses activités sur le territoire sénégalais.

Accusé par Y en a marre de vouloir liquider le mouvement pour des raisons politiques, à quelques mois de la présidentielle, Aly Ngouille Ndiaye insiste sur le fait que ses services ont travaillé « dans le cadre de leurs attributions de suivi et de tuteurs des ONG et des associations ».

Enda mis en demeure, Lead sanctionné

C’est dans ce cadre que le responsable administratif et financier d’Osiwa a été convoqué par la police, mardi 13 novembre, au même titre que le directeur financier de Lead Afrique Francophone, qui n’a appris l’abrogation de son autorisation que trois jours plus tard, suite à une convocation des autorités. « Vous étiez au courant avant nous », confie à Jeune Afrique Moussa Mbaye Gueye, le directeur général de Lead Afrique francophone, visiblement sonné, à la sortie de sa convocation.

L’association Enda, dont dépend Lead, a également reçu une mise en demeure du ministère de l’Intérieur, l’invitant à « présenter des observations écrites [sur le rôle de relais financier de Lead au profit du mouvement Y en a Marre] dans un délai d’un mois au maximum ».

Le document, cacheté à la date du 6 novembre, a donc été transmis un jour après la perte d’autorisation de Lead. Une chronologie qui pose question, mais sur laquelle le ministère de l’Intérieur dément toute anomalie, bien que les liens entre l’association Lead et l’ONG Enda soient explicitement cités dans le document.

« La mise en demeure de Enda n’a rien à voir avec Lead », affirme Ibrahima Sakho, le directeur général de l’Administration territoriale – qui dépend du ministère de l’Intérieur. « Associations et ONG ne sont pas régies par les mêmes règles. Et si la loi prévoit une mise en demeure en tant que préalable pour inviter les ONG à s’expliquer sur les faits qui leur sont reprochés, ce n’est pas le cas pour les associations, qui peuvent être l’objet de sanctions immédiates », ajoute le haut fonctionnaire

L’utilité publique de Y en a marre remise en question

Face aux défenseurs de l’association Y en a marre, qui crient au musellement anti-démocratique contre ce mouvement citoyen emblématique, fondé en 2011, le ministère de l’Intérieur pointe des « financements irréguliers » qui auraient été reconnus par les responsables de Lead. Le ministère affirme également que Y en a marre, n’étant pasreconnu d’utilité publique, n’a pas le droit de bénéficier de legs, dons ou subventions d’organisations extérieures, selon le Code des obligations Civiles et Commerciales (COCC).

De fait, si le COCC stipule que les associations reconnues d’utilité publique peuvent « bénéficier de subventions publiques et être autorisées à recevoir des dons et legs de toute personne », le texte est moins précis concernant les autres associations. Celles-ci peuvent, « même lorsqu’elles ne sont pas reconnues d’utilité publique, recevoir des subventions de l’État ou des autres collectivités publiques », selon le texte. « Mais pas de libéralités extérieures ! » insiste Ibrahima Sakho.

« Ce n’est pas du tout ce que prévoit la loi », s’insurge un cadre de Lead Afrique francophone, qui préfère conserver l’anonymat. Il estime pour sa part que rien n’empêche l’association de recourir à des financement extérieurs de quelque entité que ce soit. « Combien d’associations au Sénégal reçoivent des subventions de l’Union européenne, de l’USAID ou d’ONG comme Oxfam ? », s’interroge-t-il.

Un combat politique ?

Au-delà de la seule question légale, le gouvernement de Macky Sall, comme celui de son prédécesseur Abdoulaye Wade, en 2012, dénonce l’engagement politique d’associations comme Y en a marre ou, encore récemment, Amnesty International – accusée par le chef de l’État d’avoir partie liée avec l’opposition.

« Nous ne sommes ni du côté du pouvoir ni de celui de l’opposition, rétorque un dirigeant de Y en a marre. Mais nous tenons à notre rôle de sentinelles de la démocratie. » Emmanuel Padonou, avocat d’affaires et spécialiste des ONG, estime quant à lui que « Y en a Marre a le droit de recevoir des financements extérieurs », mais il souligne également que « l’État a un droit de regard sur ceux-ci et peut « taper » sur les bailleurs dès lors qu’il considère que ces fonds financent des activités politiques. La question est de savoir si Y en a Marre mène un combat politique ou seulement citoyen ».

JA

Oumar Faye (Léral Askanwi) dénonce « les dépenses électoralistes » de Macky Sall

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Voici in extenso la déclaration d’Oumar Faye du parti Léral Askanwi, faite hier dimanche :

Le Sénégal vit actuellement une tension de trésorerie à cause des dépenses exagérées engagées par le régime de Macky Sall. Mais les Sénégalais trouvent inacceptable d’accabler Amadou Bâ comme le principal responsable de cette tension financière. Ce qu’il faut reconnaitre, c’est que l’Etat du Sénégal, pour des raisons électoralistes, a engagé des dépenses que le budget ne peut même pas supporter. Il ne faut pas qu’il nous divertisse. Toute cette situation incombe au président de la République Macky Sall qui pour un deuxième mandat est prêt à tout, prêt même à plonger le Sénégal dans le chaos. Amadou Bâ n’est qu’un exécutant, on lui demande l’argent et il obtempère. Il n’est que l’argentier qui ne fait que ce que Macky Sall lui demande de faire. Il y a trop de dépenses inutiles dans le fonctionnement de notre Etat. Des charges qui nous coutent des milliards et qui n’apportent rien au développement économique et social de notre pays. Cette pléthore de ministres, de ministres conseillers, d’ambassadeurs itinérants, ces bourses familiales politiques, les contrats spéciaux accordés aux fonctionnaires retraités, les détournements d’objectifs sur les fonds alloués à l’Etat du Sénégal, une armée qui nous coute avec un budget de près de 250 milliards, 65 milliards pour des chars antiémeutes, un building administratif à 40 milliards, un Ter à 1000 milliards. Sans compter une enveloppe globale de 250 milliards de francs Cfa pour la réhabilitation de stades alors que les priorités sont ailleurs. Et les 29 milliards alloués au Prodac, un projet improductif, le maintien d’agences qui ne servent à rien si ce n’est à caser une clientèle politique…

L’argent en circulation au Sénégal ne profite pas au secteur privé national. Les milliards que nous empruntons aux bailleurs de fonds vont directement dans les caisses de certaines sociétés étrangères qui s’occupent des grands travaux. L’argent ne reste pas dans ce pays d’où une croissance résolument extravertie de manière chronique. On a beau s’attaquer à Amadou Bâ mais il faut être logique. Il y a des gens tapis au sein de l’Apr qui pour solder des comptes personnels avec Amadou Bâ veulent lui faire porter le chapeau. Mais cette tentative de manipulation ne passera pas. La culpabilité est partagée, elle est collective encore une fois. Macky Sall doit faire très attention aux faucons du Palais qui lui ont fait ouvrir énormément de fronts qui risquent de lui être fatal. Le Sénégal a d’autres priorités que d’être dans une logique de guerres à n’en plus finir.

Revue des titres de ce 21 novembre : la pyromane criminelle Aïda Mbacké simulerait la folie

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#SenCaféActu du 21 novembre 2018 par Adama Sow

A la Une: Aida Mbacké qui avait brûlé vif son mari »joue à la folle » devant les enquêteurs, La Police saisie de la énième dérive sur Whatsapp: la publication d’une liste de « 250 filles faciles » sur les réseaux sociaux, La France multiplie par 16 les frais d’inscription des étudiants étrangers

1-La France ferme la porte aux étudiants africains : La France multiplie par 16 les frais de scolarité des étudiants étrangers dont les africains. Dès 2019, il faudra débourser 2770 euros au lieu des 170 actuels pour la License et 3770 euros au lieu de 243 euros pour le Master pour étudier en France

2-Abdoulaye Baldé en a marre de son contrôle judiciaire : C’est en homme blessé et ému que le maire de Ziguinchor a exprimé hier le calvaire qu’il vit avec une incapacité à voyager sans demander l’autorisation et se présenter tout le temps chez le juge. Baldé craque et en peut plus

3-Dérives sur les réseaux sociaux : Une liste de 250 « filles faciles » de Dakar publiée sur Whatsapp avec leurs noms, photos et numéros de téléphone. La division de lutte contre la cybercriminalité va être saisie pour mettre la main sur les auteurs de cette énième dérive sur Internet

4-Macky Sall démarre son investiture : La coalition Benno Bokk Yakaar qui porte la candidature de Macky Sall démarre ce mercredi ses investitures. Ce sont les cadres de BBY qui ouvrent l’investiture du candidat Macky Sall cet après-midi au King Fadh Palace. C’est un marathon que BBY a concocté pour son candidat jusqu’au 1er décembre

5-Ousmane Sonko à l’assaut de la diaspora en Europe :En Espagne depuis hier , Sonko est attendu en France à partir du 23 avec une cérémonie au Dock Pullman , en Belgique, en Suisse et en Italie pour boucler une tournée de 11 jours

6-Aida Mbacké qui avait brûlé vif son mari joue « à la folle » à l’hôpital selon Libération : Les gendarmes chargés de l’enquete font fait à « une résistance de Aida Mbacké » qui simule des troubles mentaux, son médecin traitant auditionné

7-Moussa Wagué proposé pour rejoindre l’équipe A du Barça : D’après Mundo Deportivo, le journal pro-catalan et proche du Barça, deux joueurs seraient en pole position pour être promus en équipe première, Juan Miranda et le sénégalais Moussa Wagué.

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