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L’actu sénégalaise en 60 secondes de ce lundi 5 novembre

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#SenCaféActu du 5 novembre 2018 Par Adama Sow, avec Mamadou Ly

A la Une : Oumar Youm : « Le Président s’est trompé à Touba, nul n’est infaillible », Y a plus de sang au Centre de transfusion sanguine, Week-end d’immolations : drames en série

1-Les poches de sang sont vides au Centre national de transfusion sanguine : l’alerte est donnée par le docteur Mamadou Baldé officiant dans cette structure confrontée souvent à un déficit de poches de sang. Malgré l’activisme de certains citoyens et l’appel sans suite du Président Macky Sall, les sénégalais ne semblent pas conscients de la nécessaire mobilisation autour du don de sang

2-Marches : Les habitants de Guet Ndar, de NDindy et de Matam dans la rue. Si à Saint louis, les pêcheurs sont sortis en masse pour demander des travaux urgents de la brèche qui a emporté plus de 300 personnes, à Ndindy les populations ont bruyamment réclamé le bitumage de la route Diourbel-Ndindy et menacé de sanctionner le pouvoir en 2019. A Matam, les jeunes manifestent ce lundi pour dénoncer les promesses non tenues des autorités

3-Week end d’immolations : Après Cheikh Diop décédé hier suite à son acte désespéré devant le Palais, un autre jeune s’immole par le feu : Les habitants du paisible village de Ndayane près de Popenguine sont consternés après la mort atroce du jeune Baye Pouye qui s’est aspergé le corps d’essence avant d’y mettre le feu. Il est mort sur coup avant l’arrivée des villageois. Hier aux Maristes à Dakar, c’est une dame qui a aspergé son mari d’essence avant de le bruler vif…

4-Oumar Youm directeur de cabinet du Président Macky Sall sur l’erreur concernant l’origine du Magal : « Nul n’est infaillible, le président est un humain et il peut se tromper comme tout être humain. Il faut être indulgent et tenir en compte du contexte et de la pression quand le Président faisait cette déclaration à Touba », a confié Oumar Youm à Mamoudou Ibra Kane

5- Le khalife général de Ndiassane Mame Bouh Mamadou Kounta a tiré sa révérence hier à l’âge de 93 ans. Connu pour son leadership, Mame Bouh Kounta a été remplacé par son fils El hadj Bécaye Kounta. Le marabout a été inhumé hier dans la soirée. Macky Sall sera à Ndiassane cet après-midi pour les condoléances de la nation

6-Forum sur la sécurité à Dakar ouvert ce matin, 600 participants attendus et ouverture de l’école de formation à la cyber sécurité : Le Sénégal passe aux actes pour faire face aux menaces venant d’internet. Dakar va abriter la première école de formation qui a une vocation régionale avec l’appui de la France. Quatre spécialités y seront enseignées : la sécurité numérique, la lutte contre la cybercriminalité, le renseignement numérique et la cybergouvernance.

7-Le colonel Abdoul Aziz Ndaw réclame ses 22 millions à Bougane Guèye Dany : Condamné par la justice à payer au colonel Ndaw 22 millions pour acte de piratage du livre de l’ancien gendarme, le patron de D-Média fait toujours le mort selon le colonel qui ne désespère pas de recouvrer son dû.

« Démarchée par Idrissa Seck, Abdoul et le régime Sall », Ndella Madior se rallie à Madické Niang, « homme de rupture »

En conférence de presse hier dimanche, Ndella Madior Diouf a fait durer le suspense avant de dévoiler qui est son as de coeur pour la présidentielle de février 2019 est celui qui est en rupture de ban d’avec son parti Le PDS et qu’elle a qualifié  de « candidat de rupture » et candidat de l’espoir » : l’avocat Madické Niang. Elle se rallie donc à lui.

Ndella Madior Diouf, avant d’annoncer ce choix, a dit avoir discuté avec tous les candidats qui sont tous « ses amis ». Elle a ainsi cité nommément Idrissa Seck, Abdoul Mbaye et Ali Ngouille Ndiaye pour le compte du régime Sall qu’elle a « auditionné » et qui l’ont démarché pour obtenir son soutien. Macky Sall,  elle a révélé avoir voté pour lui en 2012 etque son camp lui a demandé le soutien à Fatick lors des locales. Ce qui lui a fait changer de bureau de vote, avant qu’on n’escamote son dossier de candidature.

La fille du professeur Madior Diouf a indiqué être une « grande ami » d’Abdoulaye Wade. Elle estime que Madické a voulu sauver son parti qui a fait faillite, avec un candidat hors jeu et forclos Karim Wade, en présentant sa candidature.

Ndella sera-telle une alliée encombrante pour Madické? Elle estime en tout cas que la candidature de Madické est désormais paritaire avec son ralliement à lui et que Madické est le candidat qui témoigne le plus d’égards aux femmes. Elle compte donc collecter des parrainages et  battre campagne pour son candidat Niang, au même titre que ce dernier.

Reportage texte et photos : Cheikh Diallo

 

 

Un autre Sénégalais s’immole par le feu et meurt brûlé

Après Cheikh Diop qui s’est immolé par le feu devant le palais présidentiel et en a réchappé , la série noire des immolations se poursuit. Un jeune d’une trentaine d’année vient de se donner la mort par immolation au village de Ndayane sur la route de Popenguine

C’est une première dans ce village lébou de Ndayane, situé sur la route de Popenguine.  Menuisier de son état, Baye Pouye s’est aspergé d’essence avant de se brûler vif.

Le jeune menuisier Baye Pouye a choisi un endroit peu fréquenté pour se donner la mort.  Sur son chemin, il salué les uns et les autres qu’il avait rencontré. Et lorsque les gens ont accouru pour le sauver, c’était déjà trop tard. Son corps sans vie fut évacué à Thiès

Pour le moment les commentaires sur sa mort vont de bon train dans le village. Et les causes de son suicide ne sont pas encore connues. Si certains pensent que c’est à cause d’un problème d’argent, d’autres soutiennent la thèse d’un litige foncier.

Etudes supérieures : les atouts de l’Afrique

Contenus des cours harmonisés avec ceux de grandes écoles, coûts de la vie compétitifs, marchés en développement : tenter l’expérience in vivo en Afrique offre de nombreux atouts.

« A nos partenaires du Nord, aux étudiants surtout, je dirai : N’ayez pas peur de venir en Afrique. Nous travaillons dur et obtenons des résultats, même avec de petits moyens. Nos universités forment des cadres pour nos pays et nous avons des enseignants compétents. » À l’évidence, pour l’auteure de ces propos, Hortense Atta Diallo, professeure d’agronomie, vice-présidente de l’université Nangui-Abrogoua d’Abidjan et chargée de la planification, de la programmation et des relations extérieures, les universités sur le continent ont encore une partition à jouer au-delà de l’enseignement et de la formation d’étudiants africains. Cela se justifie d’autant plus que la donne a changé sur le plan économique au niveau international, faisant de l’Afrique un continent d’avenir, certains disent « la nouvelle frontière ».

Renforcer la pertinence des formations

Si l’enjeu pour l’Afrique est de jeter de plus en plus de ponts avec des universités et des centres de recherche du Nord pour élever le standard de compétence de ses étudiants, pour les pays du Nord, et en la matière l’Europe joue sa carte, il s’agit de renforcer la pertinence de la formation des étudiants en y intégrant, au-delà des éléments techniques, des clés culturelles. L’idée est d’être le plus affûté possible face à des concurrents de plus en plus agressifs venus d’autres horizons, notamment de l’Asie et de l’Amérique du Nord. « L’acquisition de compétences par les jeunes Africains est une priorité pour nous », dit Deirdre Lennan, chargée du programme Erasmus+ pour l’Afrique à la Commission européenne. Ce programme offre des possibilités de mobilité et des périodes de formation à des étudiants africains en Europe, mais aussi à des doctorants et enseignants européens qui vont dans les universités africaines. Là, dans des domaines comme les maladies infectieuses ou l’ingénierie civile, du fait de la construction de nombreuses villes nouvelles « smart », l’Afrique peut leur apporter une belle expérience. Cette démarche fait écho à la volonté au plus haut niveau, entre l’Union africaine et l’Union européenne, de faire un grand travail d’identification des contenus, des modes d’enseignement aussi, pour élever le niveau de formation et mieux l’adapter aux besoins du continent africain en termes de profils d’emploi. Avec l’Erasmus africain sur lequel l’Union africaine et la Commission européenne travaillent, la mobilité entre universités africaines devrait être renforcée et pourrait permettre la délivrance de doubles diplômes purement africains.

La quête d’excellence

Comme le dit Amadou Diaw, président et fondateur de l’Institut supérieur de management (ISM) de Dakar, établissement pionnier et de référence en Afrique de l’Ouest, désormais dans l’escarcelle de Galileo-Providence, troisième groupe mondial en matière d’éducation, « il faut repenser les contenus et l’enseignant du futur ». Tirant les conséquences de la prise de conscience de l’Afrique sur la nécessité de créer de la valeur sur place, des groupes d’enseignement supérieur européens ont sauté le pas pour s’installer sur le continent. En plus d’écoles de commerce comme Kedge ou Neoma, qui ont établi des partenariats avec des structures installées en Afrique, d’autres établissements se sont carrément installés en Afrique. C’est le cas de Paris-Dauphine à Tunis et de l’Essec à Rabat. Pour Thierry Sibieude, directeur général du campus Essec Afrique de Rabat, la création de valeur sur les territoires africains se fera par la création d’entreprises. Son raisonnement : il y a 600 millions de personnes en âge de travailler aujourd’hui en Afrique, ce chiffre doublera dans les prochaines années. Or toutes ne pourront pas être fonctionnaires ou employées par de grands groupes.

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Cours d’anglais à l’Université américaine Suffolk au Sénégal. © Jacob SILBERBERG-PANOS-REA Jacob SILBERBERG-PANOS-REA

 

Répondre à un besoin du terrain

Cette analyse fait écho à ce que le terrain même révèle de la prise de conscience des Africains de cette réalité. Pour rappel, dès 1992, le Sénégalais Amadou Diaw, pionnier en la matière en Afrique francophone, s’est lancé dans la création d’une business school, l’Institut supérieur du management. C’était dans un environnement où aucun texte législatif n’était en vigueur pour réglementer l’enseignement supérieur privé au Sénégal. Vingt-six ans après, l’ISM, qui a un partenariat avec l’Essec, compte 5 000 étudiants de 30 nationalités pour un corps enseignant de 100 professeurs qu’accompagnent 250 salariés. Et la question de la qualité et de l’excellence a été une préoccupation de tout premier plan dès le début. Aussi, la certification ISO 9001 version 2000 est-elle venue couronner en 2004 les premières démarches dans ce sens. Cerise sur le gâteau : l’obtention de l’accréditation Cames (Conseil africain et malgache de l’enseignement supérieur), qui sert de cadre de régulation, d’organisation, de certification, de normalisation, de reconnaissance des diplômes et organise la sélection et l’admission à l’enseignement supérieur des pays membres. Aujourd’hui, l’ISM travaille avec 50 écoles partenaires réparties sur plusieurs continents (Europe, Amérique, Asie), compte quelque 200 entreprises partenaires et a déjà diplômé plus de 18 000 étudiants d’horizons très divers. C’est dire que, sur le créneau des business schools, les Africains n’ont pas attendu pour se lancer. Actuellement, certaines, comme l’African Leadership Academy en Afrique du Sud et Ashesi au Ghana, sont emblématiques de la capacité africaine à faire rimer formation et excellence.

Tirer avantage d’une meilleure harmonisation et d’un coût moindre

Sinon, que constate-t-on avec le temps ? Progressivement, tirant avantage des déductions de ce que sera le marché de l’emploi demain sur le continent, les systèmes éducatifs européens et africains sont en train de s’articuler vers une certaine harmonisation. Celle-ci ne manquera pas de donner un avantage compétitif à l’Afrique. En effet, si les diplômes délivrés sur le continent seront de plus en plus au standard international, qu’ils soient délivrés dans les universités ou les business schools, le coût de l’environnement des études peut être moindre. Le cas d’Élisa, étudiante française à l’Essec de Rabat, est éloquent. Installée depuis janvier, elle a réussi à trouver un appartement confortable en plein centre-ville. Son loyer : entre 200 et 300 euros. « De manière générale, mes dépenses par rapport à ma vie parisienne ont été divisées par deux », explique-t-elle, mettant l’accent sur son confort de vie, qui lui permet de profiter pleinement de son expérience marocaine et d’en apprendre davantage sur l’Afrique. « Le contenu de nos cours, la qualité des intervenants et les rencontres avec de nombreux acteurs économiques nous apprennent beaucoup sur les réalités du continent africain », poursuit-elle. Une façon pour elle, comme pour les autres étudiants tentés par l’aventure africaine, d’apporter de la valeur ajoutée à son choix.

Présidentielle – Abdoulaye Baldé : son portrait en dix points

Il a été un proche d’Abdoulaye Wade. Aujourd’hui, à 54 ans, le maire de Ziguinchor roule pour lui-même. Il est candidat à la présidentielle sénégalaise de février 2019. Voici dix choses à savoir sur lui :

1. Homme lige

Il a longtemps été un fidèle d’Abdoulaye Wade. De 2001 à 2009, il a occupé le poste clé de secrétaire général de la présidence. Il a aussi été ministre des Forces armées (2009-2010), puis des Mines et de l’Industrie (2010-2012).

2. Déçu du PDS

Après la défaite de Wade à la présidentielle de 2012 et comprenant qu’il ne lui succéderait jamais à la tête du Parti démocratique sénégalais (PDS), il quitte cette formation pour lancer l’Union centriste du Sénégal (UCS).

3. Patrimoine

En 2014, la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) l’interroge sur l’origine de son patrimoine personnel, estimé à environ 7 millions d’euros. La procédure est réactivée en mars 2017, juste avant les législatives. C’est la dernière fois qu’il a été entendu. Officiellement, le dossier est en cours d’instruction.

4. Sommet fatidique

Entre 2004 et 2008, il a été directeur exécutif de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique (Anoci), que présidait Karim Wade et qui était chargée de métamorphoser Dakar afin d’y accueillir le sommet de l’OCI en 2008. Des soupçons de détournement pèsent aujourd’hui sur les préparatifs de ce sommet.

5. Énarque

Après des études à l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar et un doctorat en droit public à l’université de Perpignan (sud de la France), il intègre en 1999, à 35 ans, l’École nationale d’administration de Paris. Diplômé de la promotion Érasme (réservée aux étudiants internationaux), il en sort en 2000.

6. Commissaire

En 1991, il obtient son diplôme de commissaire à l’École nationale de police à Dakar. Après un passage par la division des investigations criminelles, il intègre les services de renseignements de la présidence, sous Abdou Diouf.

7. Casamançais

Aux élections de 2009, il déboulonne Robert Sagna, maire de longue date de Ziguinchor. Réélu en 2014, il fait de cette ville son fief (lui-même est natif d’un village proche). Depuis, il partage son temps entre Dakar et la Casamance.

8. Député

Élu député en 2007 sous les couleurs du PDS, il parvient à conserver son siège à l’Assemblée nationale en 2012. En 2017, il est réélu, cette fois sous la bannière de Kaddu Askan Wi, sa coalition, bâtie autour de l’UCS.

9. Fan de foot

Il est un fan du Casa sports, le club de football de Ziguinchor. Seydou Sané, son premier adjoint à la mairie, en est d’ailleurs le président.

10. Parrainages

Début août, il a annoncé qu’il était candidat à la présidentielle du 24 février 2019. Une première pour lui. Reste à convaincre au-delà de son bastion casamançais : le code électoral impose à tous les candidats de réunir environ 52 000 parrainages citoyens dans au moins sept régions du pays.

Benjamin Roger (J.A)

Trois Sénégalais dont une femme arrêtés par la police italienne

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Trois Sénégalais ont été arrêtés pour divers délits. Le premier, un jeune homme dont les initiales du nom sont N.M a été mis aux arrêts pour avoir proféré des menaces à un Agent du Commissariat de Civitavecchia et sa famille.

Alors que les policiers lui demandaient des explications par rapport à son comportement, il leur a crié dessus avant de commencer à leur asséner des coups de poing blessant deux agents.

Le deuxième Sénégalais a été arrêté dans la nuit du dimanche au lundi, sur la Via San Remo à Rimini. C’est un réfugié. Il semait le “bordel” en donnant des coups de pieds dans les portes. Blessés par les éclats de verre, il a été quand même arrêté pour résistance.

La dernière arrestation concerne une Sénégalaise de 30 ans. La dame criait “je veux être arrêtée, je veux rentrer dans mon pays”, tout en frappant les portes des maisons.

Cheikh Béthio entre en transe devant ses talibés

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Devant les explications enflammées d’un de ses disciples, le guide des thiantacounes est entré en transe. C’était aussi devant Cheikh Amar.

L’actu en 10 lignes de ce samedi 3 novembre. Et Madické Niang exclu du PDS

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#SenCaféActu du 3 Novembre 2018 Par Adama Sow, avec Mamadou Ly

A la Une: Cheikh Diop ancien détenu victime d’une erreur médicale s’immole devant le Palais, Lea Soukeyna Ndiaye retourne à la TFM sans condition , Madické Niang officiellement exclu du PDS hier

1-La Ligue professionnelle de football vend son nom et le foot au chinois Startimes : Désormais il faut parler de Ligue 1 Sénégal –StarTimes ou StarTimes-Ligue 1 Sénégal. 52 matches diffusés par saison avec chaque semaine 2 confrontations, 10 pelouses synthétiques construites sur 10 ans en plus d’une cagnotte de 6 milliards

2-Un homme victime médicale en prison s’est immolé devant les grilles du Palais présidentiel ce vendredi jetant l’émoi parmi les témoins de la scène. Il s’appelle Cheikh Diop et il est père de trois enfants. La quarantaine, l’homme est un ancien militaire, récemment sorti de prison. Sauvé un premier temps par un passant qui aurait sorti son extincteur pour éteindre le feu, Cheikh Diop a été acheminé à l’hôpital Principal de Dakar, après une intervention difficile des Sapeurs-pompiers révèle E-media

3-Polémique sur le rapport de Human Right Watch : Le SG du SAEMS Saourou Sène confirme la plainte des enseignants contre l’ONG et met en garde le gouvernement pour toute compromission avec HRW. L’annonce a été faite hier lors d’une conférence de presse des enseignants

4-Madické Niang officiellement exclu du PDS : Le parti libéral a annoncé hier l’exclusion de Madické Niang après la formalisation de sa candidature à la présidentielle de 2019. Les libéraux ont aussi révélé avoir réuni le nombre de parrains dans 7 régions pour Karim Wade

5-L’Assemblée nationale adopte à l’unanimité le code forestier : Le gouvernement l’avait promis au lendemain de la tuerie de Boffa, le projet de loi sur le code forestier a été voté à l’unanimité ce vendredi. Les coupeurs de bois risquent des peines de prison allant de 4 à 10 ans

6-Léa Soukeyna Ndiaye retourne à la TFM sans conditions: Victime de fake news, Léa retrouve les plateaux de la TFM sans poser aucune condition à GFM contrairement aux informations publiées dans des sites en ligne

7-Les Américains donnent au Sénégal 319 milliards pour le deuxième compact du Millenium Challenge Account (MCA).

États-Unis – Élections de mi-mandat : Stacey Abrams, première femme noire gouverneure ?

PORTRAIT. Candidate dans l’État de Géorgie, la démocrate Stacey Abrams, 44 ans, écrit, sous pseudo, des thrillers romantiques à succès.

L’homme était « beau comme un dieu… Grand, sexy, le regard plein de promesses mystérieuses », il sembl(ait) avoir les réponses dont elle a(vait) besoin »… «  Pas de chance », c’était l’un des « méchants ». Non ce n’est pas une description de Brian Kemp, l’adversaire républicain de Stacey Abrams, une candidate noire de 44 ans qui brigue le poste de gouverneur de Géorgie ; mais la quatrième de couverture de son livre, Secret et mensonges, l’un des thrillers romantiques qu’écrit la candidate démocrate à ses heures perdues. Sous le pseudonyme de Selena Montgomery, elle en a publié huit, aux titres tout aussi évocateurs : Péchés cachésTromperie, Pouvoir et persuasion… Ses histoires de dangereux séducteurs et d’héroïnes noires se sont vendues, selon le site internet, à « plus de 100 000 exemplaires ».

Dans la vraie vie, Stacey Abrams n’a pourtant rien de la midinette fleur bleue que pourraient suggérer les titres de ses livres. Cette avocate imposante au sourire chaleureux qui affectionne les tenues colorées se bat pour devenir la première femme gouverneure noire du pays dans cet État du Sud très conservateur. Née dans une famille pauvre de six enfants – le père travaillait dans un chantier naval, la mère était bibliothécaire –, elle a grandi dans une maison du Mississippi où il n’y avait parfois ni eau ni électricité et où la seule distraction à part la messe était la lecture. La famille déménage à Atlanta en Géorgie pour que ses parents, désireux de devenir pasteurs méthodistes, puissent s’inscrire au séminaire. Stacey Abrams intègre Spelman College, puis fait des études de droit à Yale. Elle travaille comme avocate fiscaliste et fonde plusieurs sociétés, dont une d’aide au financement des PME. En 2006, elle se fait élire à la Chambre des représentants de l’État et, quatre ans plus tard, devient la chef de file des démocrates, une première pour une femme, qui plus est afro-américaine. Mais sa marge de manœuvre reste très limitée, car les républicains contrôlent tous les leviers du pouvoir.

Défense du compromis

L’auteur de thrillers coquins arrive quand même à imposer son influence grâce à son talent pour la comptabilité. En 2011, elle est nommée à une commission chargée d’étudier un projet de réforme fiscale, présenté par les républicains comme une massive baisse d’impôts. En examinant de près les données, elle découvre qu’en fait la réforme va provoquer une énorme majoration des taxes pour les foyers. Comme personne ne l’écoute, elle récupère une copie du projet, rentre chez elle, dresse toute une série de tableaux comparatifs avec des couleurs et des statistiques montrant que 82 % des ménages vont voir leurs impôts augmenter. Elle dépose un exemplaire de son analyse sur le bureau de chaque élu. Elle réussit son coup : le projet est abandonné pour une réforme plus modeste. Cette célibataire, grande fan de Star Trek, se fait surtout remarquer par sa recherche du consensus. Elle pousse les démocrates de l’État de Géorgie à collaborer avec le gouverneur républicain modéré sur la réforme du système pénal, sur le financement d’un gros projet de développement des transports publics et sur le plan de sauvetage d’un programme de bourses scolaires. « Ma philosophie fondamentale, déclare-t-elle dans un entretien au magazine Governing, est de coopérer et de collaborer avec l’autre camp chaque fois que c’est possible.  »

Sa tendance au compromis systématique ne lui attire pas que des amis chez ses collègues démocrates, qui l’accusent de pactiser avec l’ennemi. Quant à Brian Kemp, secrétaire d’État républicain de la Géorgie et son principal adversaire, il la traite de gauchiste, disant que ses positions sur l’assurance santé ou l’immigration sont « trop extrêmes pour la Géorgie ». Lorsqu’elle était étudiante, rappelle-t-il avec un malin plaisir, elle a participé à une manifestation où l’on a brûlé le drapeau de l’État. Abrams rétorque qu’il portait l’image de la bannière des confédérés, un symbole des suprématistes blancs, haï par les Noirs. La démocrate a dû également justifier sa piètre situation financière : malgré un bon salaire, elle a accumulé 200 000 dollars de dettes, dont une grosse partie d’emprunt étudiant et des arriérés d’impôts, ce qui suscite des questions sur sa capacité de gestionnaire. Au printemps, elle s’est justifiée dans un texte au magazine Fortune intitulé « Mes 200 000 dollars de dettes ne devraient pas me disqualifier pour le poste de gouverneur de Géorgie », expliquant qu’elle n’était pas la seule et que plus des trois quarts des Américains croulaient sous les emprunts étudiants. Elle a aussi précisé qu’elle avait la charge financière de ses parents et de sa nièce, la fille de son frère Walter, ex-drogué qui a fait de la prison.

Scrutin local, attention nationale

A-t-elle des chances de l’emporter ? Lors des primaires au printemps, elle a obtenu 76 % des voix et près de 200 000 électeurs démocrates se sont déplacés aux urnes, une hausse de 57 % par rapport aux élections de 2014. La démographie de la Géorgie, État jusqu’ici très conservateur, se transforme. Stacey Abrams a mené une campagne bien financée en évitant tous les thèmes susceptibles d’effaroucher les électeurs modérés, comme le mariage gay ou l’immigration. Et Brian Kemp, son opposant, est accusé de conflit d’intérêts. Il a gardé son poste de secrétaire d’État en charge de la bonne marche des élections alors qu’il est lui-même candidat. On l’accuse surtout d’avoir rayé des listes électorales des dizaines de milliers d’électeurs principalement afro-américains. Kemp se défend et affirme qu’il a appliqué la loi.

Mais Stacey Abrams a aussi de sérieux handicaps. Les minorités et les jeunes sur lesquels elle compte boudent en général les urnes lors des midterms. La Géorgie, ensuite, n’a pas élu de gouverneur démocrate depuis 1998 et Brian Kemp agite tous les arguments trumpistes pour mobiliser sa base.

Stacey Abrams © Jessica McGowan Getty Images/AFP
Les grandes figures démocrates sont venues soutenir Stacey Abrams, comme ici la présentatrice Oprah Winfrey.

À quatre jours du scrutin, les deux candidats sont au coude à coude dans les sondages. Signe que la tension monte, le duel Kemp-Abrams a pris une dimension nationale. Toute une brochette de personnalités est venue les soutenir, de Oprah Winfrey, la vedette noire de la télé, à Barack Obama en passant par Joe Biden, l’ex-vice-président. À droite, Mike Pence et Donald Trump arrivent dimanche pour soutenir Brian Kemp, qui a dû, d’ailleurs, annuler un débat télévisé prévu ce soir-là.

Le suspense risque de se prolonger bien après le 6 novembre. La Géorgie exige que le vainqueur remporte au moins 50 % des voix. Si ni Kemp ni Abrams n’obtiennent la majorité, un second tour est prévu le 4 décembre.

Le tracé du TER détruit presque tout le marché de Thiaroye-gare : « Macky Sall a sacrifié combien de centaines de pères de famille ? »

Le chantier est mené au pas de charge avant l’inauguration de la nouvelle ligne prévue en janvier. Le train reliera Dakar à l’aéroport Blaise Diagne. Sur le tracé, une grande partie du marché de Thiaroye, en banlieue de Dakar, est en cours de destruction depuis lundi.

La pelleteuse vient de passer, laissant derrière elle des tas de gravats. La colère, la tension se lit sur les visages des commerçants. Assis, à la lisière des futures voies, Omar Diallo s’en prend au président Macky Sall.

« Depuis 40 ans, on est là. On est là en train de gagner ici notre pain. Il est venu un jour nous demander de partir, sans rien nous donner ! Rien du tout ! Sans nous recaser, sans nous payer ! Pourquoi ça ? Il a sacrifié combien de milliers de personnes, de pères de famille ? »

Djibril So se tient résigné dans la pénombre de son échoppe. Son lieu de travail depuis 14 ans bientôt détruit. Le vendeur a déplacé son stock en lieu sûr. « Parce que quand tu quittes là, tu ne sais pas où aller, eh bien ça fait très mal. C’est ça le problème. Pour l’instant, bon… Le préfet est venu ici pour nous donner une autre place, mais pour l’instant on ne sait pas où on va aller. »

Le président de l’association des ambulants de Thiaroye, Abdourham Kane, n’a rien contre le nouveau train. Mais d’après lui, les indemnisations se font attendre. « Ce n’est pas du tout normal. Ce n’est pas du tout correct. Ce qu’il doit recevoir, il faut lui donner. »

Le préfet le reconnaît : il reste bien des commerçants à indemniser. Ce n’est qu’une question de semaines. L’Etat s’engage à distribuer des espaces de vente dans le nouveau marché de la ville d’ici deux mois.

La startup sud-africaine Yoco a levé 14 millions d’euros avec son terminal de paiement mobile

Avec une levée de fonds de 16 millions de dollars en septembre, Yoco ne semble pas souffrir du climat morose qui règne sur l’économie sud-africaine entrée récemment en récession. Lancée en 2015, elle revendique déjà près de 30 000 clients.

La start-up Yoco, basée au Cap, vise à faciliter l’intégration économique en rendant le paiement par carte accessible aux petites entreprises. Un marché encore peu exploré, selon son directeur des affaires et cofondateur, Carl Wazen.

Depuis son lancement en 2015, la jeune entreprise remporte un succès qui impressionne les investisseurs, enregistrant une croissance à deux chiffres d’un mois sur l’autre et triplant sa clientèle en à peine plus d’un an. Son outil : la technologie du point de vente mobile, qui associe un petit terminal de paiement à une application gratuite téléchargée sur le téléphone portable du vendeur.

Yoco joue donc un rôle de facilitateur de paiement dans un pays où, malgré une forte pénétration de la carte bancaire, beaucoup de commerçants sont encore limités au règlement par espèces.

Une technologie adaptée des États-Unis

C’est en 2009 que Carl Wazen rencontre Katlego Maphai, l’actuel PDG de Yoco. Tous deux travaillent alors pour le cabinet de conseil Delta Partners, l’un à Dubaï, l’autre à Johannesburg. Ils restent en contact, et décident quelques années plus tard de se lancer, à la faveur d’un voyage commun au Cap.

« Après avoir rencontré de nombreux commerçants locaux, on a voulu essayer de construire quelque chose de solide ici, explique Carl Wazen depuis le siège de l’entreprise. On n’avait aucune idée précise, mais on était prêts à franchir le pas. »

Les deux amis quittent leurs carrières respectives et s’engagent alors dans la recherche du concept de leur future entreprise. Entretemps, Katlego Maphai fait la connaissance de Bradley Wattrus – l’actuel directeur des affaires financières de Yoco – lors d’un projet à Lagos, au Nigeria. Lungisa Matshoba, ami d’enfance de M. Maphai, les rejoint peu après à la suite de la vente de sa première entreprise. Début 2013, l’équipe fondatrice de Yoco est formée.

Yoco

Après avoir identifié un marché prometteur dans le point de vente mobile, une technologie qui se développe à l’époque aux États-Unis et en Europe, les quatre entrepreneurs font le pari d’exporter ce modèle en Afrique du Sud. S’ensuivent plusieurs années d’élaboration de la  stratégie : acquisition de permis, démarchage de banques pour établir une collaboration, sollicitations d’investisseurs providentiels et de proches pour lever un capital d’amorçage…

Croissance fulgurante

Yoco est officiellement lancée en octobre 2015 – « et là, on a commencé à grandir », plaisante Carl Wazen. Leur croissance est en effet fulgurante : « Entre 2015 et 2016, on a multiplié notre clientèle par dix, de 500 à 5000 commerçants. On avait déjà levé environ 4 millions de dollars (3,5 millions d’euros) auprès de nos familles et d’investisseurs providentiels pour l’amorçage, et fin 2016 on a pu lancer notre première réelle levée de fonds. »

La suivante, en septembre dernier, a rapporté 16 millions de dollars (14 millions d’euros). Yoco est aujourd’hui sur le point de franchir la barre des 30 000 commerçants-clients, et emploie plus de 100 salariés.

« On a réussi à montrer dès les premiers pas qu’on était organisés, méthodiques dans la mise en oeuvre de nos objectifs, et qu’on comprenait vraiment le marché », estime Carl Wazen. Pour faire face à leurs concurrents déjà bien implantés sur le marché, les quatre entrepreneurs en herbe mettent une attention particulière à soigner l’aspect relationnel avec leurs clients.

280 millions de dollars de transactions annuelles

Ce qui les distingue, explique le directeur des affaires, c’est leur efficacité : « On voulait que les commerçants puissent recevoir une machine à carte Yoco aussi facilement que s’ils achetaient un simple produit en ligne ou dans un magasin ».

Avec 280 millions de dollars de transactions sur son système en un an, Yoco est aujourd’hui la première entreprise sur le terrain du point de vente mobile dans le pays – et « de loin, la plus accessible », poursuit Carl Wazen. « Nous acceptons 98 % des commerçants qui sollicitent nos services, et les requêtes sont approuvées en à peine cinq minutes », explique-t-il. En mettant l’accent sur la rationalisation du processus, l’intégration des clients dans leur système est soignée : « Dans les villes, la machine à carte est livrée le jour même ou le lendemain. Dans les zones rurales, les commerçants la reçoivent sous deux ou trois jours. »

 

Ce succès en fait une exception en Afrique du Sud, où le gouvernement a annoncé début septembre l’entrée en récession. « Je trouve fascinant que, malgré la situation économique actuelle, les petites et jeunes entreprises soient encore assez optimistes, avance le cofondateur de Yoco. C’est ce dont ce pays a besoin. Notre rôle, c’est de donner une voix et une légitimité à ces gens-là, et de montrer d’où la future croissance de notre pays va venir. »

Vers un marché panafricain

Forts de leur succès en Afrique du Sud, les quatre dirigeants de Yoco ont déjà tourné leur regard vers le Nord, envisageant une expansion dans d’autres pays du continent. Deux petits projets pilotes ont vu le jour en Afrique de l’Est l’an dernier, explorant un modèle tourné en priorité vers le paiement direct par mobile.

« Notre objectif est d’être une entreprise panafricaine, voire une entreprise présente sur tous les marchés émergents », s’enthousiasme Carl Wazen.

Mais ces horizons internationaux ne sont pas la priorité, avant les deux ou trois prochaines années », car le cofondateur de Yoco estime avoir « encore beaucoup de chemin à faire ici » : selon ses estimations, près d’un million de petites et moyennes entreprises en Afrique du Sud sont mûres pour accueillir le paiement par carte bancaire.

Julie Bourdin (J.A)

Contrat de l’eau : la SDE va au clash avec l’Etat sénégalais

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Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Mansour Faye, a rejeté le 31 octobre les recours administratifs de la Sénégalaise des eaux (SDE) et de Veolia concernant l’attribution à Suez de la concession du service public de l’eau. La SDE promet un recours en contentieux.

La SDE « prend acte de cette décision qui ouvre la voie (…) à un recours contentieux auprès de l’Autorité de régulation des marchés publics ». C’est ainsi qu’une source interne à la filiale à 57,8 % du groupe Eranove a commenté à Jeune Afrique le rejet des deux recours gracieux déposés vendredi 26 octobre par la SDE et par Veolia auprès du ministre l’Hydraulique et de l’Assainissement, Mansour Faye.

Mardi 23 octobre, à la surprise générale, la direction de l’administration générale et de l’équipement du ministère avait rendu publique l’attribution provisoire de la concession au groupe français Suez, numéro deux mondial de l’eau, à l’issue de plusieurs mois d’attente.

La SDE, qui a en gestion le service public de production et de distribution de l’eau potable en milieu urbain et périurbain sénégalais depuis 1996, avait déposé le 1er juin 2018 l’offre la moins-disante parmi les trois concurrents en lice (286,9 F CFA le mètre cube d’eau pour la SDE, 298,5 F CFA/m3 pour Suez et 366,3 F CFA/m3 pour Veolia). C’est Mansour Faye lui-même qui en avait fait la révélation le 10 juin 2018.

Interrogations

Pour les deux soumissionnaires perdants, c’est le prix qui aurait dû être déterminant après que les trois concurrents ont passé les qualifications techniques « ainsi que cela est notifié dans le cahier des charges de l’appel d’offres ». Or, pour justifier leur choix, les autorités sénégalaises avaient indiqué qu’il s’était agi pour elles de « choisir l’offre économiquement la plus avantageuse, soit la plus cohérente entre l’offre technique et l’offre financière. »

Veolia, pourtant très loin en termes de prix, a lui aussi déposé, le 31 octobre, un recours gracieux de près de cinq pages comportant de nombreuses questions adressées au ministre. L’objet :« obtenir les critères précis qui ont amené à cette décision », selon une source interne du numéro un mondial de l’eau. Une telle démarche signifie d’après un expert du secteur que nous avons consulté que l’entreprise a « des interrogations quant au bon déroulement de l’appel d’offres ».

D’après nos informations, le rejet notifié par Mansour Faye ne dépasse pas quatre lignes de texte.

Veolia ne devrait pas déposer de recours en contentieux, nous précisent nos sources.

Julien Wagner (J.A)

ENTRETIEN – Le rappeur Daddy Bibson, ancien de Pee Froiss et Rapadio, ira « se blinder mystiquement en Casamance et au Fouta »

Daddy Bibson s’est fixé comme objectif de porter Idrissa Seck à la tête du Sénégal. Dans cette veine, il a décidé de lancer sa caravane Le «Sénégal va mal». Il en parle dans cette interview, ainsi que de ses prochains albums qu’il mettra sur le marché à Thiès, le 1er décembre, de son expérience avec les groupes Pee froiss et Rap’Adio, de sa maladie mystique, de sa déception née du pouvoir de Macky Sall, du manque de reconnaissance de son ami, Ousmane Tanor Dieng, entre autres sujets…

Que pouvez-vous nous dire sur la personne Daddy Bidson ?

Je m’appelle Cheikh Tidiane Coly, Cheikh Bou Coly pour les intimes. Mais je suis plus connu sous le nom de Daddy Bibson. C’est un nom qui me vient de mon grand-père paternel. Je l’ai conservé comme nom de guerre dans le mouvement Hip hop. Et j’y ai ajouté Daddy qui veut dire père. C’était la mode dans les années 1988.

Dites-nous en un peu plus sur vous ?

Je suis né Thiès, en 1974, au quartier Bayal Khoudia Badiane. Alors que je n’avais pas encore un an, je suis venu à Dakar, avec mes parents. Pendant les vacances, je revenais à Thiès, y apprenais le Coran. A un moment donné, je suis resté à Dakar, trop pris par la musique. J’adore la ville de Thiès. Quand j’y suis, je me sens à l’aise. Mais je ne me réclame pas comme artiste thiessois, parce que mon vécu, c’est à Dakar. Fass et Rufisque se disputent même mon appartenance. J’ai démarré ma carrière à Rufisque en 1988 jusqu’au moment où je me suis établi à Fass.

Avez-vous fait des études ?

J’ai arrêté mes études en classe de Terminale à quelques mois du baccalauréat. Je devais aller avec le Pee Froiss en Belgique, pour un festival. Si je me souviens bien, c’était en 1994.

Comment est venue votre intégration au Pee froiss ?

J’ai connu Xuman par l’entremise de Chaka Bab’s. J’habitais tout juste derrière chez lui. Xuman venait d’arriver de la Côte d’Ivoire. Chaka Bab’s dansait dans un groupe avec un de ses frères qui s’appelait Yoro Diop. Ils partageaient une chambre dans le quartier.

Un jour, Chaka m’a proposé de me présenter à Xuman. Je l’ai reçu chez moi. Nous avons fait des free style. C’est ainsi qu’on a commencé à faire du rap. Mais au départ, c’était un groupe de danse. Il s’appelait Pee froiss Muslim. Quand le Positive Black Soul (Pbs) a voulu nous produire, nous avons retenu le nom de Pee froiss tout court, qui signifie le groupe des froissés. On avait atteint un niveau que seul le Pbs avait dans le milieu du Rap. Lord Aladji Man a ensuite quitté le groupe pour créer le Daara-J. Il y avait une concurrence saine entre le Pee froiss, le Pbs et Daara-J. Quand nous avons sorti l’album Walla walla Bokk, ça a cartonné. Après une tournée internationale, j’ai arrêté avec le Pee froiss.

Pourquoi?

Je ne voulais pas quitter Fass. Puisque notre carrière musicale avait atteint un certain niveau, nous avions pris l’option d’habiter dans une même maison. Le groupe avait le soutien d’un milliardaire sénégalais. Il avait décidé de mettre des millions pour que nous soyons dans une même maison. Les amis ont proposé Hlm Grand Médine. Je leur ai dit que je ne connaissais pas ce quartier.

Ils sont partis. Je suis resté à Fass. Ils ont commencé à enregistrer l’album «Affaire bu graw». J’avais écrit la moitié du répertoire. Quand j’ai vu qu’ils ont fait leur album, je me suis senti écarté. J’ai alors pris la décision de tracer ma propre voie. Par l’intermédiaire de Mbaye Laye (Chamberline), j’ai intégré le Rap’Adio qui avait un projet d’album.

J’ai rencontré leur producteur, Mister Kane. Il me fallait l’avis de ma mère, la seule personne à me soutenir financièrement. Il fallait aussi changer le nom qui était à l’origine, Niul té rapadio. Mais je l’ai intégré en 1997, un an après mon départ de Pee froiss, en 1996. On a travaillé sur l’album «Ku wet kham sa bopp» en 9 mois. Il y avait Kay T, Iba et tout un staff derrière. A Niul té rapadio, il y avait aussi Cool Kocc Ciss.

D’où vous est venue l’idée d’un rap de rupture ?

Au Sénégal, les rappeurs faisaient plutôt de la variété. Ce n’était vraiment pas du hip hop. C’était plus chanter que raper. C’est d’ailleurs ce phénomène qu’on est en train de vivre présentement dans le milieu du Hip hop. Il n’y avait pas de messages instructifs dans les textes. Il y avait plus que des textes d’amour. Il fallait un rap underground pour porter la voix de la société.

Les Sénégalais ont vite adhéré à notre musique. On faisait les premières parties des plus grands artistes africains, dont Alpha Blondy. On avait du poids. C’est ainsi qu’on avait été approchés par Youssou Ndour. Quand le Super étoile jouait au Thiossane, à l’heure de la pause, le public criait Rap’Adio. Bouba Ndour avait voulu nous enrôler dans un de ses projets de compilation. C’est d’ailleurs auprès de lui que j’ai connu le Jamaïcain Handyshaft. Pendant 10 ans, le Rap’Adio a trôné sur le Rap sénégalais. Le groupe s’est disloqué parce que j’ai quitté et d’autres sont partis à l’étranger.

Mais on vous reprochait votre style un peu voyou, avec les cagoules…

C’était loin d’une affaire de bad boy. On vivait la pauvreté. A cette époque, les habitants de Grand-Dakar, Fass, Guédiawaye vivaient dans une extrême pauvreté. Nos parents nous assuraient seulement le repas de midi. Les ménages étaient éprouvés. C’était la paupérisation totale au Sénégal avec le régime de Diouf. C’est pourquoi le Rap’Adio n’a pas eu de la peine de dénoncer la pauvreté au Sénégal. Nous nous voyons plus du côté de la société, plutôt que d’utiliser notre succès pour avoir des filles.

On avait un vécu à mettre sur une toile. Aujourd’hui, les jeunes ont suivi nos traces, parce qu’ils se réclament du vrai hip hop. On n’était pas contre les Mbalaxmen ou autres, comme l’ont prétendu certains, pour dévoyer notre concept. Il fallait promouvoir une culture urbaine qui est encore plus élevée que le hip hop. Nous n’étions pas des voyous.

Les cagoules, c’était pour représenter tout le monde. Une fois, nous devrions faire une prestation au Lycée Malick Sy. On n’était pas d’accord sur le cachet. Notre manager est parti là-bas, empocher les 300 000 FCfa qu’on nous avait proposés. Il a pris trois gars qui ont mis des cagoules pour prester à notre place. Quand il nous l’a révélé plus tard, on en a tellement rigolé.

Comment le pouvoir prenait cela ?

A chaque fois que je circulais sans carte d’identité nationale, les policiers m’interpellaient pour me dire que c’est vous qui chantez que la «lice-po centrale» n’a rien foutu. Les gouvernants pensaient qu’on n’était pas bien pour eux. On a accueilli Abdoulaye Wade à l’aéroport en 2000. On était du côté du front populaire pour faire partir Abdou Diouf. Je suis toujours du côté du peuple.

J’ai accompagné Macky Sall en 2012 pour qu’il prenne le pouvoir. Aujourd’hui, je me suis rendu compte qu’il a dévoyé ses engagements. Je l’ai soutenu de manière inconditionnelle. Je ne pouvais le servir nulle part, sinon lui apporter mon expertise pour développer la culture urbaine. J’ai la possibilité de faire passer tous mes messages via facebook. Je peux faire une musique que je poste. Et ce sera écouté. J’ai des amis à la présidence de la République, proches collaborateurs de Macky Sall.

Je suis très proche d’Ousmane Tanor Dieng. J’ai sillonné le Sénégal avec lui pour battre campagne jusqu’à Salémata. Au Sénégal, les hommes politiques n’aiment pas qu’on leur dise la vérité. Si Macky écoutait nos conseils, il n’aurait pas tous ces problèmes. Il n’y a pas au Sénégal, un programme plus ambitieux que les Assises nationales. Je ne pouvais plus le soutenir lorsqu’il l’a mis de côté.

Vous avez quelque peu disparu de la scène…

Pendant 10 ans, j’ai fait les meilleures ventes solo. J’ai eu les meilleurs tubes de l’année. J’ai remporté plusieurs titres et trophées. Je suis resté pendant 3 ans sans qu’on m’entende. J’étais malade. Je me soignais à Philadelphie aux Usa. Je suis diabétique. Je ne voyais plus et une de mes jambes était paralysée.

Certains ont parlé d’attaques mystiques ?

Je le crois aussi. C’est pourquoi j’ai d’ailleurs hésité à sortir un nouvel album. Cette fois-ci, j’irai à Médina Baye, au Fouta et en Casamance pour me blinder mystiquement, avant de sortir mon album. Je ne comprends vraiment pas ce qui m’est arrivé. J’ai sorti deux albums qui ont fait le buzz. A chaque fois, je tombais malade. J’ai même pensé mettre définitivement un terme à ma carrière. Lors d’un de mes concerts à Guédiawaye, on avait enterré plusieurs œufs sur la scène. Une autre fois, j’ai joué un concert, je suis resté paralysé pendant 6 mois. Ces attaques mystiques ont terriblement entaché ma carrière. Mais j’ai tenu.

J’ai fait 3 ans aux Usa pour préparer mes albums et chercher de l’argent pour m’autoproduire. J’ai toujours voulu être indépendant. J’ai une idéologie socialiste. C’est pourquoi j’ai soutenu Ousmane Tanor Dieng à un moment donné, pour la reconquête du pouvoir. J’ai été déçu. De tous les dirigeants des Assises nationales, je n’avais pas vu un seul qui avait le charisme pour faire face à Abdoulaye Wade. Nous étions proches de Barthélémy Dias, de Malick Noël Seck, d’Aly Mané, pour rebâtir le socialisme.

Bien qu’on fût proche de Tanor, notre référence c’était Khalifa Sall. Il est plus social que Tanor. Il est vertueux. Pendant 3 ans où j’ai été aux Usa, Ousmane Tanor Dieng ne m’a jamais appelé au téléphone. Je l’ai une fois appelé, il a vu l’appel manqué, a rappelé pour savoir qui c’était, j’ai vite compris qu’il n’était pas mon leader. Il y a eu ensuite l’emprisonnement de Khalifa Sall que nous avions soutenu. Quand nous avons vu qu’il risque de ne pas être candidat à la Présidentielle de 2019, nous avons décidé de soutenir Idrissa Seck.

Il est le seul à pouvoir le libérer de prison. Notre combat est de libérer le peuple de Macky Sall qui dilapide nos ressources, en nous renvoyant à la colonisation. Le fer de la Falémé, le zircon, le pétrole, le gaz sont des ressources exploitées par des étrangers. Pis, il y a trop de manquements au Sénégal. Les Sénégalais souffrent et ont mal dans leur chair. Les jeunes n’ont pas d’emploi, alors que l’Etat pouvait en créer des milliers. On est en train de revivre la gestion d’Abdou Diouf.

Pourquoi pensez-vous que c’est Idrissa Seck qui peut le faire ?

Parmi les leaders du M23, des Assises nationales, il a été le plus constant. Il a sauvé le Sénégal de la dévolution monarchique. Il a été le seul à ne pas quitter la Place de l’Obélisque, quand les leaders avaient convenu de ne pas battre campagne. Quand il a vu que la coalition Benno bokk yaakaar (Bby) ne prenait plus en compte les aspirations du peuple, il l’a quittée.

Il est humble et n’est pas intéressé par les postes. Il a donné la mairie de Thiès à Talla Sylla. Il a accepté d’être derrière Khalifa Sall lors des Législatives. C’est de l’humilité. Le Sénégal a besoin d’un Président qui a du caractère. Aujourd’hui, Macky Sall est le Président le plus insulté dans le monde, à travers les réseaux sociaux. Si on me l’avait fait, je cesserai d’être dans le milieu du Hip hop. Il cherche à avoir un autre mandat, alors qu’il va tomber en 2019. Sur 10 Sénégalais, seuls 2 sont avec lui.

Au moment de gérer les ressources de l’Etat, il crée un Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) inutile. Il rallonge le budget de Tanor de plus d’un milliard, alors que les Sénégalais peinent à avoir de l’eau potable. Il distribue aux délégations de Matam, Pikine plus de 40 millions de FCfa pour battre campagne. Il y a trop de manquements avec le régime de Macky Sall. J’ai opté pour Idrissa Seck entre 3 candidats les plus crédibles, notamment Sonko, Bougane Guèye et lui-même.

 

Idrissa Seck a le meilleur profil. En 9 mois, il a changé le visage de Thiès. Je l’ai rencontré et il m’a rassuré. Je gagne bien ma vie aux Usa. Mais je dois m’engager pour changer les choses. Je vais faire une caravane Le Sénégal va mal. J’ai fait une chanson à l’honneur de mon candidat. Il sera le parrain de mon dernier album, qui sera lancé le 1er décembre, à Thiès. Après ces deux albums, je vais me consacrer à la musique spirituelle. J’avais décidé d’arrêter après 13 albums en solo. Je suis en train de mettre en œuvre ce projet avec deux autres amis, disciples de Baye Niasse, qui vivent aux Usa.

 

 

Magal de Touba : retour sur l’opération séduction des candidats à la présidentielle

A quatre mois du scrutin de février 2019, l’événement religieux, qui attire près de 5 millions de pèlerins, a été un passage obligé pour tout politique en campagne.

Cette année encore, la cité religieuse de Touba, où a été célébré le magal, dimanche 28 octobre, a été le théâtre d’un ballet de personnalités politiques. Parmi elles, le chef de l’Etat Macky Sall, le coordinateur général du Parti démocratique sénégalais (PDS), Oumar Sarr, venu représenter Karim Wade en exil au Qatar, mais aussi Madické Niang et Idrissa Seck ont été reçus par le calife général des mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, la semaine ayant précédé les festivités. Mais à moins de quatre mois de la présidentielle de février 2019, l’objectif affiché était particulier : obtenir soutiens et prières, voire le blanc-seing du guide spirituel de cette communauté de plus de 3 millions de fidèles.

« On s’achemine vers des élections. Je sollicite vos prières pour une victoire et un bon déroulement du scrutin », n’a pas hésité à demander Macky Sall lors de sa visite. Même requête de la part des autres candidats qui se sont rendus chez le calife général. Pour autant, aucun d’eux n’a eu la chance du président Abdou Diouf, qui avait bénéficié en 1988 d’une consigne de vote claire du guide spirituel, ayant contribué à sa réélection : au lieu du ndigel (« ordre » en wolof) tant convoité, le porte-parole de Serigne Mountakha Bassirou Mbacké s’est contenté d’une réponse diplomatique indiquant que celui-ci se refusait à toute politisation de l’événement religieux.

Sifflets, pancartes et tee-shirts

Le Grand Magal commémore chaque année le départ en exil forcé du fondateur de cette confrérie musulmane soufie, Ahmadou Bamba, déporté par les Français en 1895. Et c’est d’ailleurs pour en préserver le caractère sacré que le calife général a décidé de se tenir au-dessus de la mêlée politique. Ainsi a-t-il ordonné d’accueillir chaleureusement le chef de l’Etat, qui a séjourné les 25 et 26 octobre dans la ville sainte, traditionnellement acquise au PDS d’Abdoulaye Wade. L’arrivée de Macky Sall a donc été saluée par la foule des grands jours, à grand renfort de sifflets, pancartes et tee-shirts à son effigie.

Même sans obtenir de consigne de vote ou de soutien politique clair, la visite à Touba n’aura pas été inutile pour le chef de l’Etat comme pour les autres candidats. La délégation du PDS y a réaffirmé la candidature de Karim Wade, malgré le rejet par la Cour suprême, le 30 août, du pourvoi contre sa radiation des listes électorales. Madické Niang, lui, est venu rappeler sa fidélité de longue date à l’ancien président Abdoulaye Wade, dont il fut le numéro deux mais avec qui il est en conflit depuis qu’il a annoncé, le 3 octobre, sa candidature au scrutin du 24 février 2019. Du côté d’Idrissa Seck, l’enjeu était de conforter sa place dans la communauté mouride dont il se réclame désormais.

Enfin, pour Macky Sall, l’heure est au bilan et à la promotion de ses réalisations. Et, pour séduire les 46 % de pèlerins venant de Dakar, rien de tel que le nouveau tronçon d’autoroute à péage reliant la capitale à la cité religieuse, qui devrait être livré sous peu. Malgré l’absence de panneaux de signalisation, de marquage au sol et de barrière de sécurité, cet axe appelé Ila Touba, long de 114 km, a donc été provisoirement ouvert pour l’occasion. Une expérience qui a tourné au cauchemar pour certains usagers, restés bloqués des heures à cause des nombreux accidents qui n’ont pas manqué de s’y produire.

Plus de 150 000 bêtes sacrifiées

Au-delà de l’événement religieux et politique, le Grand Magal est aussi une machine économique qui génère beaucoup de profits : 250 milliards de francs CFA (381 millions d’euros), estime Souleymane Astou Diagne, docteur en sciences économiques qui a publié en décembre 2017 une étude sur l’impact de cette fête sur l’économie sénégalaise. Selon ses travaux, la célébration devrait accueillir 5 millions de personnes cette année. « En moyenne, un fidèle dépense 105 000 francs CFA pour sa consommation. Et les ménages qui vivent à Touba, près de 1,5 million pour l’accueil des pèlerins », explique le chercheur.

Car la fête la plus populaire du Sénégal est marquée par des repas de réjouissance, les berndel, offerts par les habitants de la ville, les marabouts des familles religieuses ou encore les dahiras, c’est-à-dire les cellules de rassemblement des fidèles. Le plus gros poste de dépenses est donc l’alimentation, avec plus de 150 000 bêtes sacrifiées. « Pour certaines entreprises, le magal représente la moitié de leur chiffre d’affaires. Mais il y a une fuite des capitaux parce que la majorité des produits sont importés de Dakar ou de l’étranger », déplore le chercheur. Les retombées financières de l’événement ne profitent donc guère à la région de Diourbel, où se trouve Touba et dont le taux de pauvreté est l’un des plus élevés du Sénégal. Mais de ce sujet il n’a pas été question lors de l’opération séduction des candidats, d’ores et déjà en précampagne électorale.

Salma Niasse (M.A)

Fashion : Top models africaines, des belles qui ne se taisent pas

De plus en plus présents sur les podiums, des mannequins du continent cassent les clichés sur l’Afrique et sensibilisent au sort des réfugiés.

La Somalienne Halima Aden et la Soudano-Australienne Adut Akech pendant un dîner de gala de la Fashion Week de  New York, le 9 septembre 2018.

D’abord, elles se sont battues pour se faire une place. Aujourd’hui, c’est leur voix, leur message qu’on commence à capter. Après des décennies de lutte pour rejoindre les podiums et la « une » des magazines qui comptent, les mannequins noirs africains veulent faire entendre un message politique sur leur continent. Sur les réfugiés, la place des migrants dans les sociétés d’accueil et leur capacité à réaliser leurs rêves, leurs prises de parole multiformes veulent aussi casser les clichés que le monde occidental traîne sur l’Afrique.

En chef de file du moment : Adut Akech. La Soudano-Australienne, qui allie le port de tête altier de ces reines des mythologies lointaines au pas chaloupé de ces « grandes filles luisantes » qu’invoque le poète Saint-John Perse, a été rebaptisée « mannequin de la saison » par le magazine Elle pour avoir, à 19 ans, incarné cet été la très statutaire mariée Chanel lors de la Fashion Week parisienne. Une véritable victoire, certes, mais qui ne lui suffit pas.

La Soudano-Australienne Adut Akech en mariée du défilé haute couture automne-hiver 2018-2019 de Chanel, à Paris, le 3 juillet 2018.

Car Adut Akech a aussi des choses à dire. En septembre, sur la chaîne CNN Style, elle rappelait que, même si elle devenait « le mannequin le plus riche du monde », elle resterait « toujours une réfugiée ». La jeune femme, arrivée en Australie à 7 ans après avoir fui avec sa mère les combats de ce qui n’était pas encore le Soudan du Sud vers un camp au Kenya, n’a rien oublié du combat quotidien pour avoir ne serait-ce qu’un repas. « En arrivant en Australie, j’ai promis à ma mère de terminer mes études, de lui acheter une voiture et de faire quelque chose de ma vie […]. Peu importe qui vous êtes, d’où vous venez ou ce que vous avez, tant que vous avez un rêve il est réalisable », a-t-elle expliqué au Vogue australien en guise de message d’espoir pour les autres réfugiés.

Faire bouger les représentations

Aujourd’hui, elle veut réveiller l’opinion, la sensibiliser à leur sort et à l’avenir auquel ils ont aussi droit dans leur société d’accueil, comme l’avait fait avant elle un autre mannequin, Alek Wek, réfugiée soudanaise elle aussi et auteur de From Sudanese Refugee to International Supermodel (« de réfugiée soudanaise à top-modèle », non publié en France) en 2007. Un témoignage qui n’avait pas résonné bien fort dans un contexte international où le thème n’était pas encore sur la table. Aujourd’hui il l’est, et Adut, elle, est la star du moment.

En septembre, elle a posé pour le numéro spécial mode de rentrée de M, le magazine du Monde. Un mois avant que le même hebdomadaire s’arrête, cette semaine, sur la beauté afro, mettant en valeur les visages d’une petite dizaine de jeunes tops en train de conquérir New York ou Paris. D’Imaan Hammam à Haddy Ndure, en passant par Ayobami Okekunle ou Blesnya Minher, toutes ces jeunes femmes font aussi à leur manière bouger les représentations de l’Afrique.

Alek Wek, d’origine soudanaise et ambassadrice de bonne volonté du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, à l’ONU, à New York, le 16 septembre 2016.

Ayobami Okekunle raconte le Nigeria où elle vivait il y a quelques années encore, avant d’être repérée lors d’un casting en ligne. Blesnya Minher se fait, elle, le porte-voix d’une autre Afrique, plus rurale, et n’hésite pas à rappeler qu’elle est née dans un petit village angolais « d’une beauté naturelle incroyable. Il y a des rivières, des forêts, des animaux sauvages, et beaucoup de diamants », explique-t-elle mieux qu’un rapport sur les richesses naturelles du continent. Après avoir raconté la solidarité entre voisins, elle conclut que « dans ce genre de lieu, les enfants sont bien élevés, car, même sans beaucoup de moyens financiers, nous grandissons dans un environnement aimant, conscients du sens de la vie ». Aussi superficiels que puissent paraître ces propos, ce message-là est nécessaire à la reconstruction de l’Afrique dans les inconscients occidentaux où sont enracinés trop de clichés sur une ruralité de misère.

Le mannequin d’origine marocaine et égyptienne Imaan Hamman (stylisme Charlotte Collet).

Plus politique, Imaan Hamman fait aussi partie de celles qui revendiquent leur africanité. « Je suis mi-marocaine mi-égyptienne mais je suis née à Amsterdam. Je suis musulmane et hyperfière de mon héritage et de mes racines. Je veux être un modèle pour toutes les jeunes filles qui se battent contre le racisme et pour celles qui n’acceptent pas leur look différent ou la couleur de leur peau », insiste la jeune femme. « J’ai toujours eu Naomi Campbell comme modèle de femme noire de pouvoir. Mais je reconnais qu’il n’y a pas beaucoup de filles arabes dans ce milieu, alors, en tant que mannequin africain arabe, j’essaie d’ouvrir des portes pour davantage d’entre elles. » Le sujet est clairement énoncé. Le combat aussi. Même s’il ne date pas d’hier.

« Appartenance à une classe dominante »

Ces prises de parole iront-elles plus loin ? La question reste ouverte. Un des rares à penser le sujet de l’intérieur est Benjamin Simmenauer, professeur à l’Institut français de la mode. Il déclarait dans un article du journal suisse Le Temps du 3 septembre 2017 que « la mode n’a jamais cherché à être un miroir de la société dans son ensemble. Au contraire, il s’agit à l’origine de fournir à des individus les signes d’appartenance à une classe sociale dominante. Or, la plupart des marques de luxe sont européennes, et encore enracinées dans les traditions aristocratiques européennes, qu’elles en soient conscientes ou non ».

Le modèle angolais Blesnya Minher (stylisme Charlotte Collet).

Reste que le monde bouge, et que les mannequins ni blancs ni blonds s’installent. A l’automne 2017, le site The Fashion Spot a même calculé que ces tops « issues de la diversité », selon la formule consacrée, s’étaient vu confier un tiers des campagnes.

Est-ce parce qu’ils manquaient trop à l’appel ? Parce que les canons de la beauté sont en train de s’ouvrir ? Ou pour satisfaire une classe supérieure noire fortunée qui cherche des porte-griffe qui lui ressemblent ? Difficile de démêler pourquoi cette industrie qui a trop longtemps nourri les imaginaires de blondes aux yeux clairs tente de rattraper son retard. Quelle que soit l’explication, l’Afrique compte désormais dans le secteur, où elle rend parfois visibles d’autres sujets qu’elle-même. Ainsi du modèle somalien Halima Aden, qui a réussi à s’imposer sur les podiums avec son hidjab, se faisant le porte-voix d’une femme musulmane moderne. Et avec ce geste elle ouvre un autre débat, au moins aussi politique que la représentation de l’Afrique.

Maryline Baumard (M.A)

Sarkozy : « Kagame sait où il emmène son pays. Kadhafi était un dictateur »

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Il est loin le Nicolas Sarkozy presque tonitruant. Par ses propos, l’ancien président français illustre qu’il a beaucoup appris de la vie au pouvoir mais aussi de la vie loin des cercles de décision étatiques. Aujourd’hui, il assouvit « le désir qu’il a toujours eu de voyager ». « J’aime découvrir les pays, les cultures, les civilisations. Le seul moyen de comprendre le monde dans lequel on vit dans sa complexité, c’est de le parcourir, c’est d’aller à la rencontre des peuples, de parler à leurs dirigeants », dit-il.

Sur les hommes

C’est à l’endroit du président ivoirien, Alassane Ouattara, que Nicolas Sarkozy ouvre sa pensée et sa perception actuelle de l’Afrique. Et c’est pour saluer l’amnistie que celui-ci a accordée à Simone Gbagbo. « Je suis admiratif de cette volonté de réconciliation », dit-il, avant de citer Nelson Mandela dans sa galerie des « personnages hors du commun » qu’il admire. Le leader sud-africain y côtoyant rien moins que le pape Benoît XVI qui « s’est retiré par souci de dignité de sa fonction ».

Alors qu’on est tenté de penser qu’il s’en arrêtera là quant aux personnalités africaines à suivre, le voilà qui cite de nouveau Alassane Ouattara, un « grand leader pacifique », le président Macky Sall du Sénégal mais aussi et surtout le chef de l’État rwandais. « J’ai été impressionné par Paul Kagame », dit l’ancien président français qui ajoute : « Il en faut, du cran, pour reconstruire un pays comme le Rwanda, décimé par un génocide d’une violence inouïe ! » Et de saluer Kigali, « désormais la capitale la plus connectée d’Afrique ». « Vous y voyez les Hutus et les Tutsis côte à côte », indique-t-il, avant d’insister sur les qualités du président Kagame. Il « ne correspond peut-être pas à tous les critères démocratiques, mais je puis affirmer qu’il a une vision pour son pays et pour l’Afrique ! Il est aujourd’hui président de l’Union africaine, pour laquelle il a de grandes ambitions. Il sait où il emmène son pays. » Une appréciation qui confine à l’hommage du fait de mots qu’il faut placer dans un contexte franco-rwandais en voie d’amélioration mais où le souvenir du génocide rôde toujours.

Sur l’évolution de l’Afrique

« Ce qui se passe en Afrique est majeur. Et je ne parle pas de l’arrivée des Chinois, mais de ce que les Africains eux-mêmes sont en train de construire », poursuit-il. Et de s’appesantir sur l’urbanisation et l’explosion démographique du continent. « Aujourd’hui, le continent, ce n’est plus seulement 54 pays, mais une cinquantaine de mégacités. Ces villes transcendent les frontières nées des empires coloniaux, et c’est une chance. » Et de noter, lui qui a suivi de près ce qui s’est passé au Rwanda mais aussi et surtout en Côte d’Ivoire : « Elles font aussi tomber les barrières ethniques. Abidjan, ce sont 5 ou 6 millions de personnes qui vivent ensemble, toutes ethnies et toutes religions confondues, alors même que le pays sort d’une guerre civile entre le nord musulman et le sud. » Presque émerveillé, Nicolas Sarkozy revient sur Lagos et Dakar, « des pôles de croissance fantastiques ! ». Et on comprend les mots utilisés quand, dans le même entretien, il dit vouloir exprimer sa conviction que c’est la démographie qui fait l’Histoire, pas l’Histoire la démographie. Un point de vue qui ne peut manquer d’interpeller les Africains sur un continent « qui connaît lui aussi une explosion démographique sans précédent » avec « sa population qui fera plus que doubler dans les trente prochaines années ».

Pour l’ancien président, le regard à poser sur l’Afrique doit être réaliste. Il faut prendre le continent tel qu’il est avec ses forces et ses faiblesses. « Quand on pense qu’il y a encore trente ans on ne parlait que du Biafra et de la famine », dit-il comparant la situation actuelle à celle de l’une des périodes les plus sombres de l’Afrique post-indépendance. Une période tragique en appelant une autre, intervient la question des migrants.
Sur les migrations

« Malheureusement, nous n’avons encore rien vu de la crise migratoire qui s’annonce », dit-il regardant du côté du Nigeria « qui comptera plus d’habitants que les États-Unis ». « Le continent africain passera de 1 à 2,5 milliards d’habitants, dont la moitié aura moins de 25 ans », indique-t-il pour donner « une idée de ce que seront les mouvements migratoires des années à venir ». Sa solution : une gestion « par un gouvernement européen composé des ministres de l’Intérieur, qui éliront en leur sein un président, rendront des comptes démocratiquement et à qui on devra rattacher Frontex ». « Il faudra ajouter à cela des hotspots, une conditionnalité migratoire dans nos relations avec les pays d’origine et de transit, et le plus grand plan d’aide au développement de l’Histoire à destination du continent africain, ce que j’ai appelé un plan Marshall pour l’Afrique », poursuit-il. Lucide et réaliste, il continue son propos en indiquant que « pour l’Europe, aider l’Afrique à se développer n’est pas une question de charité, c’est un impératif stratégique majeur. Cela profitera aussi à nos économies. Car, si l’Europe donne de l’argent pour la construction des infrastructures de l’Afrique, il est normal que les entreprises européennes y soient associées en priorité, ce qui impliquera une profonde réforme du droit européen de la concurrence ». Une approche, dit-il, qui « coûtera beaucoup moins cher que de ne rien faire et d’assister, impuissants, à ce désastre ! ». Ce « désastre » social et économique, il s’agit de l’éviter aussi sur le plan politique notamment pour les pays du cône septentrional de l’Afrique. Et revoilà que resurgissent la Libye et la Tunisie, deux pays du Maghreb qui ne sont pas sortis du Printemps arabe par la même porte.

Sur le Maghreb et le Machrek

À la question de savoir s’il ne nourrissait pas quelques regrets quant à l’intervention militaire en Libye, il répond d’abord par une question. « Qui peut penser qu’on devait garder un dictateur sanguinaire comme Kadhafi ? » , avant d’éclairer le constat selon lequel « on a abandonné la Libye au moment où elle avait besoin d’être accompagnée » par la déclaration de Barack Obama à la fin de son mandat. Et de citer l’ex-président américain qui avait en effet indiqué que sa pire erreur de politique étrangère avait été de laisser tomber la Libye en 2012. « J’ai trouvé ça très courageux », constate Nicolas Sarkozy qui prône plus que jamais la solidarité avec la Tunisie. « Bien sûr que nous devons être aux côtés de la jeune démocratie tunisienne, qui se bat avec courage contre l’extrémisme ! » indique-t-il avant de rendre hommage au royaume chérifien et à son souverain, le roi Mohammed VI. « Il est un autre pays qui se transforme pacifiquement, c’est le Maroc. Le roi a décidé que dorénavant son Premier ministre serait le chef du parti arrivé en tête aux élections. On ne met pas assez en avant les profondes transformations que le roi, avec intelligence et détermination, a réussi à mettre en œuvre. » Des mots qui claquent fort dans un ciel africain instable qui n’empêche pas les pays de poursuivre leur marche en avant vers une « émergence » appelée de tous leurs vœux par les populations du continent.

Wade : « Si Karim est arrêté, je vais mourir à l’aéroport »

Wade avertit. Décidé à rentrer à Dakar dans les prochaines semaines il a annoncé à ses militants qu’il descendra à l’aéroport Blaise Diagne de Diass avec son fils et non moins candidat du Pds pour la présidentielle, Karim Wade. Le président Wade a fait cette annonce à des militants qui lui demandaient au téléphone s’il n’existait pas un « deal »entre lui et maître Madické Niang.  « Il n’y  a aucun deal. Je n’ai pas de plan B et le candidat du Pds n’est autre que Karim Wade. Ce sera lui ou rien… » leur a-t-il lancé non sans préciser : « Je descendrais à l’aéroport de Diass et, et si l’on arrête Karim, c’est là que je vais mourir, à l’aéroport. A mon âge je n’ai plus rien à perdre, j’ai vécu tant de choses que tout ce qui me reste à vivre n’est que bénéfice ».
S’agit-il d’un avertissement destiné à Macky Sall pour le contraindre à respecter le choix ? Ou une manière de peser sur la conscience de ce dernier afin de l’amener à ne pas mettre à exécution les menaces de ses partisans qui affirment haut et fort que Karim sera renvoyé en prison dès qu’il mettra les pieds à l’aéroport ?

​En tout cas nos sources sont formelles. Wade sera bel et bien à Dakar avec Karim Wade quelles que soient les conditions prévues par le ministre de l’Intérieur pour son accueil.

La chroniqueuse Hapsatou Sy est au Sénégal pour se ressourcer, après son clash avec Zemmour

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La chroniqueuse impliquée dans un clash avec le polémiste français Eric Zemmour, a décidé de prendre quelques temps pour se ressourcer dans son pays d’origine

Touchée par la polémique ayant éclaté à la suite de son clash avec le polémiste Zemmour, Hapsatou Sy a décidé de partir quelques jours au Sénégal afin de se ressourcer auprès de sa famille.

Hapsatou Sy souhaite tourner la page. En effet, ces dernières semaines, la chroniqueuse et femme d’affaires a fait la une des médias suite à son clash avec le polémiste Éric Zemmour. Sur le plateau de l’émission Les Terriens du Dimanche, présentée par Thierry Ardisson, ce dernier lui a notamment conseillé de s’appeler Corinne, un prénom plus « français » selon lui.

Lâchée par ses soutiens, Hapsatou Sy continue le combat

S’en est suivie une série de propos déplacés qui auront finalement été coupés au montage avant d’être dévoilés par la chroniqueuse elle-même sur son compte Instagram. Lâchée par ses collègues et par le présentateur, Hapsatou Sy a finalement pris la décision de quitter l’émission afin de faire le point. Problème ? Ardisson n‘acceptant pas cette décision a visiblement décidé d’en faire voir de toutes les couleurs à son ancienne collaboratrice, qu’il accuse notamment d’avoir voulu créer le buzz sur cette séquence.

La pression retombée, cette dernière a toutefois décidé de faire ses valises afin d’aller se ressourcer du côté du Sénégal, son pays d’origine. En effet, c’est via les réseaux sociaux que celle-ci a confirmé l’information, assurant qu’elle allait y passer quelques jours afin de revoir ses amis et sa famille. Un voyage qui devrait lui permettre de revenir gonflé à bloc, elle, qui a d’ailleurs officiellement déposé plainte le 9 octobre dernier contre Éric Zemmour. Si la polémique est passée, le combat lui, continue pour celle qui a également lancé le hashtag #Jesuislarépublique afin d’inviter les médias à ne plus inviter de personnalité portant un message de haine.

Pétrole et gaz – Sonko répond à Macky : « Portez plainte ou faites profil bas ! »

Ousmane Sonko n’a pas attendu longtemps pour réagir suite à la sortie du Président sur la gestion du gaz et du pétrole. Voici son post sur sa page Facebook:

« À chaque sortie du Président Macky Sall, nous mesurons davantage à quel point le choix de 2012 a été une erreur, tant le discours et l’argumentaire de l’homme sont superficiels et manquent de sérieux.

– Lorsqu’un citoyen produit un ouvrage de 255 pages pour révéler tous les manquements et magouilles dans la gestion de nos ressources pétrolières et gazières;

– lorsqu’il situe et démontre la responsabilité du Président de la république qui a sciemment violé la Constitution et trahi son serment pour les beaux yeux de son frère et des aventuriers Frank Timis et Ovidui Tender;

– lorsqu’il situe et démontre la responsabilité de ses ministres de l’énergie et des finances,

Il faut beaucoup plus que des feintes présidentielles pour se dédouaner d’un débat inévitable.

Oui monsieur le Président il s’agit d’une question très sérieuse, mais votre gestion ne l’a pas été. Vous avez délibérément compromis les intérêts du Sénégal et c’est inacceptable.

1- si vous vous estimez diffamé portez plainte ;

2- si vous avez des arguments à faire valoir acceptez un débat direct et contradictoire,

3- si vous n’osez rien de celà faites profil bas comme tout transgresseur pris la main dans le sac. »

Le maire de Ndoulo accuse : « Macky parrainé par des personnes décédées »

Le maire de Ndoulo, Kany Bèye, accuse : « Ce qui se passe dans la commune de Ndoulo n’est rien d’autre qu’une arnaque du parti de Macky Sall. Parce qu’ils ne sont pas en mesure d’obtenir assez de signatures pour le parrainage, ils arnaquent les gens en leur faisant croire qu’ils les inscrivent pour une formation. »

À en croire l’édile socialiste, « c’est Dame Diop, le directeur général de la 3Fpt (Fonds de financement pour la formation professionnelle et technique, Ndlr) qui est responsable de toutes ces manœuvres. Ce sont les cartes d’identité qu’ils récupèrent pour inscrire les gens sur leurs listes à leur insu ».

Kany Bèye va plus loin : « J’ai vu qu’ils ont inscrit des personnes décédées depuis longtemps sur leurs listes. Cette institution qu’est le Fonds de financement pour la formation professionnelle et technique (Fffpt) est une ou institution purement politique pour une arnaque électorale. J’interpelle directement le Président Macky Sall, son Premier ministre et son ministre en charge de la Formation professionnelle. Demain, ils rendront tous compte. »

Le maire de Ndoulo faisait ces déclarations en marge de la cérémonie de remise de fournitures scolaires, pour 5 millions, aux écoles de sa commune.

Fureur des fondamentalistes au Pakistan : la chrétienne condamnée à mort pour blasphème finalement acquittée

La Cour suprême du Pakistan a acquitté ce mercredi 31 octobre en appel la chrétienne Asia Bibi, condamnée à mort pour blasphème en 2010. Son cas avait suscité l’indignation à l’étranger et des vagues de violence dans le pays.

Mère de cinq enfants, elle avait été condamnée à la peine capitale après  une dispute avec une musulmane au sujet d’un verre d’eau. Cette voisine reprochait à Asia Bibi d’avoir « sali » de l’eau en la buvant, ce à quoi elle était accusée d’avoir répondu par un blasphème. La loi pakistanaise prévoit jusqu’à la peine de mort pour les personnes reconnues coupables d’offense à l’islam.

« Vous êtes un être humain libre »

« Elle a été acquittée de toutes les accusations », a déclaré le juge Saqib Nisar lors de l’énoncé du verdict, ajoutant que Asia Bibi, actuellement incarcérée, allait être libérée « immédiatement ». Saif ul-Mulook, l’avocat de la mère de famille emprisonnée, a aussitôt appelé sa cliente au téléphone pour lui annoncer la nouvelle depuis le tribunal. En présence d’un journaliste de l’AFP, il lui a annoncé :

« Avez-vous entendu que vous êtes un être humain libre à présent ? Vous pouvez prendre votre envol et aller où vous voulez. »

Ce à quoi elle a répondu, avant de se répandre en remerciements :

« Quoi ? vraiment ? Je ne sais pas quoi dire. J’avais rêvé que les murs de la prison s’effondrent. »

En pratique, la libération de Asia Bibi pourrait prendre plusieurs jours en raison de procédures bureaucratiques, a indiqué l’avocat. Il s’est toutefois réjoui :

« Le verdict montre que les pauvres, les minorités et la fraction la plus modeste de la société peuvent obtenir justice dans ce pays en dépit de ses défauts. »

Fureur des fondamentalistes

L’annonce du verdict a cependant suscité la fureur des milieux religieux fondamentalistes qui appelaient de longue date à son exécution et provoqué des manifestations dans plusieurs villes du pays.

« Cette décision envers une blasphématrice n’est pas de bon augure pour le pays », a ainsi estimé Maulana Abdul Aziz, imam de la Mosquée rouge, un haut lieu de l’islam radical à Islamabad.

« C’est une décision extrêmement injuste, cruelle, totalement détestable contre la charia. »

Des centaines de manifestants ont commencé à se rassembler quelques heures avant l’annonce du verdict en différents endroits du pays, bloquant plusieurs artères, brûlant des pneus et criant des slogans hostiles à la justice. Ils étaient environ un millier, armés de bâtons, à l’entrée d’Islamabad, a constaté l’AFP. Dès mercredi matin, la capitale avait été placée sous haute sécurité, et certaines écoles ont été fermées.

Le blasphème est un sujet particulièrement sensible dans ce pays très conservateur où l’islam est religion d’Etat. Des appels à changer la législation ont souvent donné lieu à des violences et ont été rejetés. En 2011, un ancien gouverneur du Pendjab, Salman Taseer, avait été abattu en plein cœur d’Islamabad après avoir pris la défense d’Asia Bibi. Les défenseurs des droits de l’homme voient à l’inverse en Asia Bibi un emblème des dérives de la loi réprimant le blasphème, souvent instrumentalisée, selon ses détracteurs, pour régler des conflits personnels.

Depuis sa condamnation, son cas a eu un retentissement international, attirant l’attention des papes Benoît XVI et François. L’une de ses filles a rencontré ce dernier à deux reprises. Partout dans le monde, des personnalités politiques se sont félicitées de sa prochaine libération.

(Avec AFP)

GRAND ENTRETIEN – Hela Ouardi. Auteur de Les derniers jours de Muhammad : «Le Prophète ne se considérait pas comme un personnage sacré»

C’est un livre à la fois osé et risqué. Mais également passionnant. Une enquête sur la mort «mystérieuse» du Prophète de l’islam. Prenant le contre-pied d’un récit sacré et «indiscutable», Hela Ouardi fait une plongée historique pour nous re-situer dans le contexte réel prévalant à la disparition de Mohamed. Elle propose aux lecteurs une approche historique et scientifique pour mieux comprendre les circonstances de la mort du dernier des prophètes, mais surtout les grandes batailles politiques pour la succession.

Elle décrit un climat fait de tensions et de conflits exacerbés par les ambitions entre la famille et les Compagnons. Elle met en lumière les complots pour s’emparer des héritages symbolique, religieux, politique et économique. Mais, surtout, elle dresse un portrait «très humain» du Prophète.

A l’occasion de sa participation au SILA – stand des éditions Koukou  qui éditent son livre en Algérie – l’intellectuelle tunisienne nous donne les raisons d’acheter et de lire Les derniers jours de Muhammad. Un livre- événement qui ne manquera certainement pas de susciter débats et controverses.

 

Votre livre Les derniers jours de Muhammad est désormais édité en Algérie chez les éditions Koukou. Enquêter sur les circonstances de la mort du Prophète de l’islam 14 siècles après n’était-il pas un pari risqué ?

Si vous parlez des menaces des fanatiques, je n’ai pas le sentiment d’avoir pris un risque particulier, car depuis des années déjà, nous voyons bien que le fanatisme est un monstre aveugle qui ne différencie pas ses victimes. Il frappe tout le monde et partout. Même les musulmans dans les mosquées ne sont pas épargnés ! En revanche, je considère mon enquête sur la mort du Prophète comme un véritable défi intellectuel que je me suis fixé : le travail sur un sujet aussi délicat, l’exploration minutieuse de dizaines de sources de la Tradition, le travail de comparaison et de confrontation des différents récits, le rassemblement des morceaux du «puzzle» ont été une aventure scientifique à la fois difficile et passionnante. En somme, le seul risque auquel j’étais vraiment attentive est celui de ne pas parvenir à une version intelligible des faits avec un récit cohérent qui respecte la succession chronologique des événements. Heureusement, le succès du livre auprès des lecteurs montre que les efforts que j’ai fournis n’ont pas été vains.

Comment était le climat au sein de la grande famille du Prophète durant ses derniers jours ?

C’était un climat de grande tension politique. Une ambiance de fin de règne. Les ambitions de la famille et des Compagnons du Prophète entrent en conflit. Chacun tente de se positionner dans la perspective d’une succession imminente. A cela s’ajoute le fait que quelques semaines avant la maladie du Prophète, la communauté musulmane traversait déjà un grand moment de doute pour deux raisons principales : d’une part, l’affrontement de l’armée musulmane avec Byzance a échoué, notamment dans la défaite cuisante de Mu’ta. D’autre part, un peu partout en Arabie, les faux prophètes comme Tulayha, Aswad ou Musaylima commencent à réunir autour d’eux de nombreux adeptes. Ce qui a été ressenti par les musulmans, le Prophète le premier, comme une véritable menace pour l’islam. On comprend dès lors que durant les derniers jours du Prophète, la crise était à son comble.

Pourquoi a-t-on attendu trois jours pour l’enterrer alors que sa dépouille était putréfiée ?

Il y a deux raisons à cela. Une raison religieuse et une raison politique. La raison religieuse vient du fait que de nombreux musulmans croyaient que le Prophète allait ressusciter au bout de trois jours comme Jésus et donc son corps ne peut en aucun cas se décomposer. En outre, à l’annonce de la mort du Prophète, les musulmans étaient – comme souvent devant une grande catastrophe – dans une attitude de déni : ils ne voulaient pas admettre qu’il était mort à cause, notamment, du caractère eschatologique et messianique de la mission de Mohamed. Pour eux, le Prophète est venu annoncer la fin du monde, comme en témoignent plusieurs versets du Coran. Et donc, pour eux, sa mort est inadmissible : il ne peut pas mourir avant l’apocalypse. D’ailleurs, ceci explique le sentiment de terreur qui s’est emparé des musulmans. Ils étaient nombreux à croire que la mort du Prophète est le signe que la fin du monde est imminente.

Par ailleurs, la raison politique derrière l’enterrement tardif du Prophète est due au fait que son entourage proche était occupé au règlement de la question de la succession, prioritaire à leurs yeux. La fameuse réunion de la Saqifa des Banu Saida a eu lieu avant les obsèques du Prophète. On remarque d’ailleurs que jusqu’à aujourd’hui, l’annonce officielle de la mort d’un chef d’Etat est précédée de certaines dispositions qui peuvent prendre un certain temps. Ce qui nécessite le décalage entre la mort et les obsèques.

Le Prophète est mort jeune (63 ans), était-il décédé d’une mort mystérieuse, comme le suggère le titre de votre livre ?

L’une des questions cruciales auxquelles j’ai tenté de répondre est la cause de la mort du Prophète. La Tradition fournit des réponses contradictoires, parfois même des auteurs comme Tabarî ou Bukhârî disent tantôt qu’il est mort empoisonné par une juive de Khaybar, tantôt qu’il est mort d’une pleurésie (dhât al janab). Il est impossible de trancher. En tout cas, là où j’ai trouvé une unanimité dans toutes les sources est que le Prophète était dans un état d’abattement psychologique. Par exemple, quand il reçoit quelques jours avant sa mort la visite de l’ange Gabriel qui demande de ses nouvelles, il répond : «ô Gabriel je suis accablé ! je suis affligé.» Quand le Prophète visite le cimetière de Médine le mercredi qui précède son décès, il dit aux morts : «Les discordes se profilent à l’horizon ; elles arrivent comme les lambeaux d’une nuit noire.» Force est de constater que les sombres prédictions du Prophète au sujet de l’avenir de l’islam, dont l’histoire est jalonnée de guerres civiles, se sont bel et bien réalisées !

La figure du Prophète est sacrée, l’était-elle durant son vivant ?

Question très complexe, car le processus de sacralisation du Prophète et de ses Compagnons est un processus historique qui s’est étalé sur plusieurs siècles. En revanche, ce qu’on peut affirmer c’est que le Prophète lui-même ne se considérait pas comme un personnage sacré. Dieu ne lui dit-il pas dans le Coran : «Dis : Je ne suis qu’un mortel semblable à vous.» (verset 110 de la sourate «La caverne»). Le Prophète se considérait comme un messager, sans plus. Dans son discours lors du pèlerinage de l’adieu, il souligne bien que sa mission consiste à transmettre un message de Dieu. Plusieurs récits de la Tradition témoignent de la grande humilité du Prophète qui ne se considérait pas comme un être sacré, intouchable. Précisément, j’ai essayé de montrer dans mon livre le visage humain d’un Prophète si semblable à nous !

Le Prophète de l’islam a-t-il laissé un testament où il aurait désigné son successeur ?

Non. D’ailleurs, l’un des épisodes les plus étonnants et bouleversants des derniers jours du Prophète est la fameuse «calamité du jeudi», raziyyat al khamîs (citée par les sources sunnites et chiites). Le jeudi qui précède sa mort, le Prophète exprime le souhait de dicter un testament. Il demande qu’on lui apporte une omoplate et un encrier (katif wa dawât). «Je vais rédiger pour vous un document qui vous préservera de l’égarement pour l’éternité», dit-il. Curieusement, Omar Ibn Al Khattâb, qui était présent, s’y oppose farouchement et dit : «Le Prophète divague (yahjuru). Nous avons déjà Le Coran, le Livre d’Allah, et cela nous suffit.» Le Prophète ce jour-là se fâche et demande à ce que tout le monde quitte sa chambre. Je consacre un chapitre entier de mon livre à cet épisode décisif sur lequel, étonnamment, les sunnites et les chiites sont d’accord !

Il n’est pas dit dans Le Coran qu’après la mort du Prophète, il fallait désigner un successeur. Comment est venue l’idée de la «Khilafa» et pourquoi ?

La réponse à cette question se trouve dans mon prochain livre qui sortira très bientôt. Je peux vous dire en tout cas que le califat n’a aucun fondement religieux ni dans Le Coran ni dans les hadiths. Le Prophète lui-même n’a pas désigné clairement un successeur. Certes, les chiites pensent que le Prophète a transmis le flambeau à Ali, cependant les chiites ne parlent pas de calife mais d’imam, qui est plus un guide spirituel qu’un chef politique. Le califat est une institution ad hoc inventée de toutes pièces par les Compagnons du Prophète qui étaient confrontés, il y a 14 siècles, à une situation de vacance du pouvoir à la mort de ce dernier. Je crois que les premiers califes ne savaient pas que l’institution qu’ils ont «bricolée» dans une situation d’urgence historique allait survivre des siècles après eux. J’explore toutes ces questions dans mon prochain livre.

Le conflit sunnite-chiite est-il apparu à la faveur de l’isolement de Ali ?

Le conflit sunnite-chiite a des racines profondes. Historiquement, on l’associe à la guerre civile de la Grande discorde (al ftina al kubra), mais les problèmes entre partisans de Ahl al bayt («gens de la maison», la famille du Prophète) et les partisans d’Abou Bakr et Omar datent déjà de l’époque du premier califat d’Abou Bakr. J’ai examiné attentivement le début de ce conflit au lendemain de la mort du Prophète (pour les besoins de mon prochain livre) et j’ai constaté que Ali n’a pas été isolé ; il s’est isolé lui-même et a refusé les sollicitations des musulmans (notamment l’aristocratie qurayshite) qui le voulaient comme calife. Il a décliné pour toutes sortes de raisons que je ne peux pas détailler ici.

Au fond, je crois que Ali n’a jamais vraiment cherché le pouvoir, comme le montre le fait qu’il a laissé passer «son tour», si j’ose dire, trois fois et qu’il n’a accepté le califat qu’après Abou Bakr, Omar et Othman. De nos jours, je crois que le conflit sunnite-chiite incarné par l’antagonisme entre l’Arabie Saoudite et l’Iran est moins un conflit entre deux doctrines religieuses qu’un conflit entre l’islam arabe et l’islam non arabe.

Pourquoi, selon vous, l’histoire de l’islam est jalonnée de conflits violents depuis les conquêtes jusqu’à notre époque, où des massacres sont commis au nom de la religion ?

La violence est le moteur de l’histoire d’une manière générale. Ouvrez n’importe quel livre d’histoire et vous verrez que c’est une succession de conflits et de périodes de paix plus ou moins longues. Pourquoi l’histoire de l’islam échapperait-elle à cette règle ? Les musulmans sont des hommes comme les autres, ils ont des ambitions, des excès, des rêves de domination, ce qui les pousse à entrer forcément en conflit les uns contre les autres ou contre le monde extérieur. Mais là où il y a un problème à mon avis avec l’islam, c’est que cette violence «naturelle» de l’histoire est sacralisée, ce qui permet à certains musulmans de recourir aux méthodes les plus atroces en croyant accomplir un acte qui les rapproche de Dieu. Donc, ce n’est pas la violence qui est le problème dans l’histoire de l’islam, mais la sacralisation de cette violence qui repose elle-même sur le fait que le Prophète et ses Compagnons ont été des guerriers. Or, comme chaque bon musulman a le devoir d’imiter son Prophète, il n’est pas étonnant de voir certains réactualiser cette dimension «épique» de la vie de leur Prophète.

Finalement, les «ennemis» de l’islam ne sont-ils pas les musulmans eux-mêmes ?

Je préfère éviter les généralisations : les musulmans ne forment pas du tout une masse homogène (loin de là !), donc il m’est impossible d’émettre un jugement sur les musulmans dans leur ensemble. Ce que je peux dire pour donner un élément de réponse à votre question, c’est que les musulmans se croient en général supérieurs aux autres : ils sont les adeptes de la dernière religion révélée (donc pour eux, la plus accomplie, la plus parfaite), leur Prophète est le sceau des prophètes. Et Dieu leur dit dans Le Coran : «Vous êtes la meilleure des nations de l’humanité.» Ceci crée chez eux un sentiment de supériorité qui les rend hostiles à toute forme de critique et incapables d’autocritique.

Ce sentiment de «suffisance», si j’ose dire, a produit un immobilisme, un figement dans de nombreuses sociétés musulmanes, surtout les sociétés arabo-musulmanes. Car on constate que les sociétés musulmanes non arabes (la Turquie, l’Iran, l’Indonésie, etc.) sont plus évoluées. En revanche, dans les sociétés arabo-musulmanes, la religion est mélangée à la «sauce ethnique» qui se nourrit elle aussi des mêmes prétentions illusoires : l’utopie arabe qui charrie des rêves de gloire constamment brisés par des échecs aussi cuisants qu’humiliants. Peut-être qu’il est temps de séparer l’islam de l’arabité : les Arabes sont les habitants de la péninsule Arabique, les autres sont des arabophones… Mais c’est un autre sujet. En tout cas, je demeure persuadée que sans un travail d’autocritique, de distanciation (qui conduit naturellement à plus d’humilité), la plupart des sociétés musulmanes seront incapables d’intégrer pleinement le monde moderne. 

 

Si le projet de Trump passe, les Sénégalaises ne pourront plus aller accoucher aux USA pour faire de leur enfant un Américain

Les Sénégalais aisés et ceux de la classe moyenne supérieure ont pour pratique de faire voyager leur épouse enceinte aux USA, afin qu’elles y accouchent d’un bébé qui devient automatiquement américain, du fait de du droit du sol. Cela risque de cesser, avec le nouveau projet de Donald Trump. A une semaine des élections de mi-mandat, Donald Trump annonce son intention d’abolir le droit du sol.Dans un entretien exclusif au site Axios qui sera diffusé dimanche sur la chaîne privée HBO, le président américain estime ridicule que les enfants nés aux Etats-Unis de parents sans papiers puissent disposer de la nationalité américaine.

« C’est ridicule, nous sommes le seul pays du monde où une personne peut venir, a un bébé et ce bébé est citoyen américain pour 85 ans avec tous les bénéfices, c’est ridicule et cela doit cesser » affirme Donald Trump. Et selon le président américain, un simple décret présidentiel suffit à remettre en cause le droit du sol.

Toutefois, un tel texte serait immédiatement contesté devant les tribunaux, car il remettrait en cause le 14ie amendement de la Constitution qui qualifie de citoyen américain tout enfant né sur le territoire. Le vice-président Mike Pence en est conscient : « Nous savons tous ce que dit le 14e amendement, mais la Cour suprême ne s’est jamais prononcée sur le fait que cet amendement s’applique ou pas aux personnes qui sont dans le pays illégalement. »

Le chef de la majorité à la Chambre, Paul Ryan, a lui-même reconnu qu’il était impossible de modifier la Constitution par décret. Mais les républicains sont prêts à mener bataille jusqu’à la Cour suprême où ils détiennent désormais la majorité. Ils entendent faire valoir que cet amendement ne peut pas s’appliquer aux personnes illégalement présentes dans le pays.

En attendant, et à une semaine des élections de mi-mandat, cette déclaration de Donald Trump vise avant tout à mobiliser son électorat. Le président se présente comme le seul à même de lutter contre l’immigration clandestine, qu’il décrit comme un danger existentiel pour les Etats-Unis

Même si en réalité, ce sont bien des Américains de souche qui ont semé la terreur ces derniers temps aux Etats Unis, que ce soit à Pittsburgh lors de l’attaque antisémite de samedi ou lors des multiples massacres au fusil semi-automatique commis au cours de l’année écoulée.

Une attaque du 14e amendement de la Constitution

Le 14e amendement remonte à 1868. La guerre de Sécession vient de se terminer, la Constitution change pour inclure les esclaves noirs et leurs descendants dans la communauté nationale. Grâce au 14e amendement qui stipule que « toute personne née aux Etats-Unis est citoyen des Etats-Unis », ils deviennent des Américains à part entière. Voilà comment ce texte en est venu à englober tous les enfants, quelle que soit la nationalité des parents et quelle que soit la manière dont ils sont entrés dans le pays.

Or, depuis plusieurs années, les conservateurs prétendent que cette garantie ne s’applique pas à tout le monde, mais uniquement aux résidents permanents, aux Américains qui ont des papiers en bonne et due forme. Et que le droit du sol ne concerne pas les familles en situation irrégulière.

Que dit la Cour Suprême ? Elle n’a jamais rendu de jugement sur ce point précis, mais à chaque fois que les magistrats ont fait référence au 14e amendement, c’était pour souligner son caractère universel. Comme un parapluie sous lequel tout le monde peut s’abriter. Voilà pourquoi, sur le fond, la plupart des juristes ne vont pas dans le sens de Donald Trump.

Sur la forme, là aussi, ce sera difficile. Le président américain assure qu’il peut changer les règles par décret. La plupart des experts pensent le contraire parce que les droits inscrits dans la Constitution se modifient via une procédure spéciale qui doit être validée par le Congrès et qui a très peu de chance d’aboutir. Les bébés américains des Sénégalaises et femmes d’autres nationalités, ça risque de continuer pour encore longtemps. N’en déplaise au sanguin Président Trump.

 

En Italie, la mafia nigériane règne impunément sur la prostitution venue d’Afrique de l’Ouest

Arrivées dans la péninsule italienne via la Méditerranée avec la promesse d’un travail, des femmes, souvent mineures, sont contraintes à la prostitution par la mafia nigériane. Tenues de rembourser des dettes allant jusqu’à 30 000 euros, elles se retrouvent prisonnières d’organisations criminelles ouest-africaines de plus en plus puissantes en Italie.

Joy* vient tout juste de sortir du bois. Dans l’obscurité, un homme aux cheveux poivre et sel la suit, tout en resserrant la ceinture de son pantalon. Les billets passent d’une main à l’autre. Puis l’homme enfourche sa moto avant de repartir. Les cheveux lissés sous un bandeau jaune et rouge qui lui enserre le front, Joy reprend « sa » place, à côté d’une station-service abandonnée de San Remo. La même scène se répète mécaniquement, tous les quelques mètres, le long de la route nationale Aurelia, qui traverse cette ville de Ligurie, à une vingtaine de kilomètres de la frontière italo-française de Vintimille. Ici, toutes les jeunes femmes sont nigérianes.

« J’ai 23 ans », prétend d’abord Joy, avant d’admettre qu’elle en a seulement 17. L’homme qui vient de disparaître dans la nuit lui a donné 20 euros, alors qu’elle en demandait 30. « Les clients ne paient pas, ils sont violents : ils me giflent, et parfois ils volent mon argent et mon portable », raconte-t-elle.

  • Arrivée en Italie en 2016, Joy fait partie des 11 009 Nigérianes a avoir débarqué en Italie en 2017. Ces trois dernières années, ce trafic d’êtres humains a explosé : elles étaient 433 en 2013, 5 653 en 2015 et pas moins de 5 399 en 2017. Elles constituent 30% des femmes arrivées via la Méditerranée, selon l’Organisation internationale des migrations (OIM). Des jeunes femmes attirées par la promesse d’un emploi – dans un supermarché italien, dans le cas de Joy – avant de se rendre compte du piège. Depuis, elle est forcée à se prostituer pour rembourser une « dette » de 27 000 euros.LA « MADAM » FERAIT TUER MES PARENTS AU NIGERIA. LE JUJU EST PUISSANT ET MA SURVIE DÉPEND DE CE TRAVAIL

La dette, les madams et le « juju »

Joy a l’air épuisée. Broyée, elle ne parvient pas à sortir de l’engrenage de la dette et de la prostitution. Elle doit travailler toute la nuit avant de rentrer dans sa chambre, à Gênes, où elle vit avec sa « madam », une ex-prostituée nigériane qui l’oblige à payer son dû.

Selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), ces madams représentent la moitié du contingent de trafiquants d’êtres humains d’origine nigériane. « J’ai été en contact avec elle dès mon départ », détaille celle qui dit gagner entre 150 et 200 euros par nuit, avant d’affirmer être sous l’emprise d’un « juju » dont elle a été victime au Nigeria.

 » Les femmes boivent un mélange de morceaux d’ongles, de poils et de sang. Une voix s’infiltre dans leurs pensées et les pousse à l’obéissance. Elles ne peuvent ni arrêter de se prostituer ni dénoncer les madams par peur de violentes répercussions », explique Magdalene Izibiri, médiatrice culturelle au sein de la coopérative Jobel, très active dans la lutte contre la prostitution en Ligurie.

Ce rituel fait partie de l’arsenal déployé par la « Black Axe Confraternity » et la « Supreme Eiye Confraternity », deux branches de la mafia nigériane. Il a pour but supposé de « faire perdre le sens de leur individualité » aux victimes, qui « deviennent propriété d’autres personnes », explique un rapport de la Direction d’investigation anti-mafia (DIA), le phare de la lutte contre le crime organisé en Italie.

L’emprise spirituelle est puissante. Lucy, qui n’avait que 15 ans quand elle a quitté le Nigeria en 2008, n’a ramassé que 100 euros cette nuit-là. Pas assez pour les besoins de sa « madam ». Elle craint le pire. « Elle ferait tuer mes parents au Nigeria. Le juju est puissant et ma survie dépend de ce travail », lâche-t-elle, tout en se remaquillant sur le bout de trottoir qui lui a été attribué. « Elle nous traite comme des animaux. Notre vie n’a aucune valeur », lâche la jeune fille, avant que son énième client ne se présente sur le bord de la route.

LA PLUPART DES FEMMES VICTIMES DE CES RÉSEAUX VIENNENT DE L’ÉTAT D’EDO, À MAJORITÉ CATHOLIQUE, DANS LE SUD DU NIGERIA

Des rues de Benin City à l’internationalisation

Nés dans les universités de Benin City à la fin des années 1970, les réseaux nigérians étaient à l’origine de simples gangs, à mi-chemin entre associations religieuses et bandes criminelles. Mais leurs activités n’ont cessé de prendre de l’ampleur, jusqu’à déborder des frontières du Nigeria.

Elles sont désormais régulièrement ciblées par de vastes opérations de police en Europe, comme celle menée par Europol en Espagne et au Royaume-Uni le 22 mars 2018, au cours de laquelle 89 personnes soupçonnées d’appartenir à des réseaux criminels nigérians ont été arrêtées dans le cadre d’une enquête sur des trafics d’êtres humains.

Si les autorités anti-mafia italiennes s’inquiètent de plus en plus du poids pris par les filières nigérianes, c’est qu’elles sont gérées par « la mafia étrangère la plus féroce et qui a le plus de ramifications en Italie ». De la méthode de recrutement au Nigeria à l’organisation des réseaux dans la péninsule, en passant par les rituels de magie, « la traite des êtres humains en vue d’alimenter la prostitution constitue une source importante de financement pour la criminalité nigériane », poursuit le rapport.

Ces derniers mois, les forces de l’ordre ont réalisé plusieurs opérations visant à démanteler ces filières. À Turin, les conclusions d’une enquête diligentée par le Parquet en février dernier donnent une idée de la structure hiérarchique très rigide qui régit ces réseaux au sein desquels chacun a un rôle précis.

Les enquêteurs turinois ont découvert qu’un certain Nathanel Okoh – également appelé « Ogbe » – jouait le rôle d’intermédiaire, en lien avec une madam – une certaine Patience Idehen – basée dans le nord de l’Italie. Okoh « achetait » des femmes au Nigeria, avant d’organiser leur transfert jusque dans le nord de la péninsule où Idehen assurait l’encadrement et l’exploitation des jeunes femmes, obligées de faire le trottoir.

La plupart des femmes victimes de ces réseaux viennent de l’État d’Edo, à majorité catholique, dans le sud du Nigeria. Pendant leur voyage dans les pays de transit, elles sont accompagnées par des membres de réseaux criminels. Une fois arrivées en Libye, elles sont laissées dans les « connection houses », dans l’attente du départ en bateau pour l’Italie.

« Ces jeunes femmes échappent à la pauvreté. N’ayant jamais fréquenté l’école, elles sont devenues des proies faciles pour la mafia nigériane », analyse Claudia Regina, responsable d’un programme d’émancipation pour les femmes victimes de prostitution à San Remo. Selon l’OIM, huit Nigérianes sur dix entrées illégalement en Europe seraient de potentielles victimes d’une exploitation sexuelle.

 

LA MAFIA NIGÉRIANE S’APPUIE SUR UNE « MÉTHODOLOGIE ÉPROUVÉE » DANS LE TRAFIC D’ÊTRES HUMAINS, LE TRAFIC DE DROGUES ET LA PROSTITUTION FORCÉE

Pour les autorités italiennes, cela ne fait aucun doute : si les réseaux nigérians ont pu s’installer, ce n’est qu’avec le consentement des organisations criminelles italiennes. Réputée « particulièrement dangereuse et violente », la mafia nigériane s’appuie sur une « méthodologie éprouvée » dans le trafic d’êtres humains, le trafic de drogues et la prostitution forcée. Autant de secteurs d’activité dominés jusque-là exclusivement par la mafia italienne, qui exerce une contrôle étroit du territoire.

Collaboration pacifique entre mafia italienne et réseaux nigérians

Camorra, Cosa Nostra et ‘Ndrangheta « ont adopté une stratégie de collaboration pacifique et efficace avec la mafia nigériane afin de ne pas attirer l’attention », décrypte Antonio Nicaso, spécialiste du fonctionnement des réseaux criminels italiens.

Selon ce professeur de la Queen’s University à Kingston (Canada), les organisations criminelles italiennes, et notamment la ‘Ndrangheta, très présente dans le nord du pays, a sous-traité à la Black Axe Confraternity l’exploitation de la prostitution, un domaine considéré comme « honteux ». En 2015, les enquêteurs ont découvert l’existence d’un accord formel entre la Black Axe et la redoutable Cosa Nostra pour le contrôle de certains quartiers de Palerme, en Sicile. Mais, bien que les liens soient forts et avérés, la DIA estime cependant que, depuis le début des années 2010, les clans nigérians se sont progressivement affranchis de l’autorité des principales mafias italiennes.

J.A

*Les noms des ressortissantes nigérianes interrogées ont été changés

Air Sénégal : Macky Sall, agent commercial de luxe

Le chef de l’Etat sortant prend des airs de responsable de la communication de la nouvelle compagnie aérienne publique. Anticipation de la campagne électorale ? Des critiques fusent déjà…

S’il y a des contrées où les trônes vacillent à l’évocation de liaisons coupables, les dirigeants africains sont souvent mis sur la sellette à la suite d’acquisition d’avions. Même réélu, Ibrahim Boubacar Keïta se souviendra du tollé provoqué par l’achat d’un Boeing, en 2014. Quant au jet privé qui suscita l’indignation des Sud-Africains, en 2015, il dévoila à nouveau les goûts de luxe du régime de Jacob Zuma. C’est aujourd’hui le nom du président sénégalais qui est associé, dans la presse et sur les réseaux sociaux, à l’acquisition controversée de deux avions, opération qualifiée, par certains journalistes, de « scandaleuses dépenses de prestige de Macky Sall »…

Il ne s’agit pourtant pas de l’aéroplane présidentiel, mais d’appareils Airbus destinés à la nouvelle compagnie nationale, Air Sénégal SA. Si le chef de l’État s’implique médiatiquement dans cette opération entrepreneuriale, c’est peut-être qu’il est en pré-campagne électorale. C’est aussi parce que la compagnie aérienne sénégalaise – dont le capital social de 40 milliards de francs CFA, libéré à hauteur de 23 milliards, est détenu par la Caisse de dépôts et consignations – a les dents aussi longues que furent lourds les échecs de ses devancières, Air Sénégal International et Sénégal Airlines.

Volontarisme ou précipitation ?

Après Ziguinchor, depuis mai dernier, la société devrait prochainement transporter les voyageurs vers huit destinations régionales (Abidjan et Cotonou déjà, puis Bissau, Banjul, Praia, Conakry, Bamako et Ouagadougou) et vers Paris d’ici le 1er février, à la place de la compagnie française Corsair. Le frais émoulu aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD) s’approcherait ainsi d’un véritable hub aérien régional, un vœu cher à Macky Sall. Un tel succès viendrait gonfler la besace du candidat-président à l’élection de février 2019…

Le volontarisme n’est pas un défaut en politique, tant que l’ambition ne se mue ni en précipitation ni en folie des grandeurs. Or c’est la gestion du parc aéronaval de la compagnie qui inspire le qualificatif de « dépenses somptuaires », tout particulièrement l’acquisition de deux Airbus A330-900neo dont la commande avait été formalisée lors de la visite du président français Emmanuel Macron à Dakar. Au-delà des coûts évoqués dans tel ou tel organe de presse, c’est l’alternative achat vs location qui fait débat. Le quotidien sénégalais “Source A” évoque les recommandations du Cabinet Seabury qui aurait produit, sur demande de l’État du Sénégal, un business plan favorable à la location de deux ATR et de quatre Airbus A319 ou A330-200.*

En attendant les bilans

Des recommandations dont fera fi le directeur général d’Air Sénégal SA, Philippe Bohn, arguant à l’AFP que « la plupart des compagnies africaines se sont plantées parce qu’elles ont loué leurs avions en contractant des dettes ».

Dans la presse et sur les réseaux sociaux, les spécialistes et les béotiens tergiversent sur les avions achetés, certains évoquant une perte significative de la valeur après six ans d’exploitation et d’autres vantant un excellent retour sur investissement pendant une trentaine d’années. Il reviendra à la compagnie, le moment des bilans comptables venus, de faire taire les procès d’intention ou de démentir la langue de bois présidentielle. Aux électeurs, entre temps, de faire comprendre à Macky Sall s’il a été visionnaire ou présomptueux.

Damien Glez (J.A)

 

 

Macky Sall s’auto-encense à Berlin : « Je suis un démocrate! »

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A Berlin pour les besoins d’une conférence sur l’investissement, le chef de l’Etat sortant a accordé un entretien à la Deutsche Welle, le service public audiovisuel allemand. Dans cette entrevue avec le média allemand, Macky Sall s’est défendu de brader des secteurs stratégiques à l’étranger. Il a aussi catégoriquement réfuté avoir écarté des candidats à la présidentielle.

Le reproche souvent fait à Macky Sall, c’est de faire la part belle aux investisseurs étrangers au détriment du secteur privé national. Mais le président ne partage pas cette vision. Dans sa réponse au site de la DW avec lequel il a eu une discussion sur différents thèmes dont celui de la gestion de l’eau par une entreprise étrangère, Macky Sall qualifie ces accusations de ridicules. “Parce que non seulement depuis 1996, on a fait la réforme du secteur de l’eau et nous avions déjà, je n’étais pas encore Président, mais le gouvernement d’alors avait absolument fait un appel d’offres international. C’est une société privée internationale qui avait gagné mais depuis lors, malgré la participation de Sénégalais dans le capital, ils sont dans le capital, pourquoi n’ont-ils pas pu y prendre part ? C’était un appel d’offres ouvert ! On n’a pas dit que c’était pour les étrangers ! Donc aujourd’hui il est facile de se cacher derrière ce genre de revendications. Mais c’est par le travail que les gens doivent pouvoir, je pense, après vingt ans de compagnonnage, on aurait pu avoir des gens capables aujourd’hui de présenter une offre qui soit acceptée, mais dire qu’on donne tout à l’étranger c’est un argument trop facile”, ajoute-t-il, sur un ton ferme. A l’en croire, le secteur privé du Sénégal est bien présent dans la mise en oeuvre du PSE. “Plus de 60% à 70% de tous les marchés publics sont gagnés par des entreprises sénégalaises”, renchérit le président Sall
Les déboires judiciaires de quelques candidats à la présidentielle se sont invités à la discussion. Mais là aussi, le président de la République a remis les points sur les i. Pour lui, les candidats trainés devant dame justice n’affaiblissent en rien la démocratie sénégalaise. “Mais les ennuis judiciaires existent dans tous les pays du monde que ce soit en Allemagne, en France, aux Etats-Unis ! Mais vous répondez devant la justice. Pourquoi voulez-vous lorsqu’il s’agit de l’Afrique, qu’on en fasse un problème ? En France, on a vu des candidats à l’élection présidentielle et en pleine campagne qui ont été mis en examen. Est-ce qu’on a pour autant parlé de la démocratie française ou de la justice française ? Pourquoi voulez-vous, chaque fois qu’il s’agit de l’Afrique qu’on veuille en faire une exception ? La justice, elle est là pour tout le monde !”, s’emporte le chef de l’Etat.
Sur le même tempo, Macky Sall fait savoir que l’Afrique n’a pas de leçon à recevoir de qui ce soit. Se faisant plus explicite, il dit : “En tout cas le Sénégal n’est pas là pour recevoir des leçons. Moi j’estime que je suis un démocrate, que le Sénégal est une démocratie et je ne peux pas accepter, de qui que ce soit, des reproches qui ne sont fondés sur rien du tout. Le Sénégal est une démocratie absolue et ça, tout le monde le sait ! Ce n’est pas parce que des gens qui ont des problèmes avec la justice, qui ont usé de leur défense devant les juridictions jusqu’à la cour suprême, ont été condamnés, qu’on remet en cause notre démocratie ou notre système judiciaire ! Ce n’est pas juste !”

Ali Bongo : la Présidence a prétexté une fatigue, il s’agit d’ un AVC

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Selon la très introduite Lettre du Continent dans sa parution n°787 de ce 31 octobre 2018, le président de la République gabonais, victime d’un évanouissement suivi d’une hospitalisation, a été placé en “sommeil artificiel” à Londres. Ce, suite à un accident vasculaire cérébral causé par une hémorragie au niveau du cerveau

Pour rappel, Ali Bongo « a été victime d’un œdème cérébral, dès son arrivée à Riyad, le 24 octobre, dans l’après-midi. Il s’est effondré dans la soirée et a été aussitôt admis en urgence au King Faisal Hospital, qui accueille une antenne de neurologie de la Johns Hopkins University, avant d’être placé en sommeil artificiel léger pour permettre à l’œdème de se résorber ».

« Lorsque le traumatisme est plus important, et notamment lorsqu’il entraîne un coma, les conséquences peuvent être gravissimes. Sensorielles, physiques, cognitives et émotionnelles : le patient pourra souffrir de conséquences aussi variées que des paralysies, des difficultés d’équilibre, des troubles cognitifs ou psychiques, des aphasies ou agnosies », relève notre source.

CNG de lutte : l’inoxydable Dr Alioune Sarr restera-t-il président après ce mercredi, fin de mandat?

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Le mandat du Comité national de gestion (CNG) de la lutte prend fin ce mercredi 31 octobre 2018 à minuit. La question qui taraude le monde de la lutte est de savoir si la structure sera maintenue et, auquel cas, si Dr Alioune Sarr, son très contesté président, va rester à sa tête ou partir.

La revue de presse express de ce mercredi 31 octobre. Seydou Gueye pense que Khalifa Sall pourrait être candidat.

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#SenCaféActu du 31 octobre 2018 par Adama Sow

A la Une: Alerte sur l’état du bateau Sitoe Diatta, Affaire Sonko-Mamour Diallo: toujours pas de plainte, des Sénégalais demandent la lumière et l’intervention du ministre de la justice, Le vaccin contre le cancer du col de l’utérus lancé aujourd’hui

1-Alerte : le bateau Aline Sitoe Diatta qui assure la liaison Dakar-Ziguinchor inquiète les usagers qui interpellent les autorités maritimes pour régler les problèmes de surexploitation et de défaillances du bateau avant que l’irréparable ne se produise

2-Qui se cache derrière les entreprises qui exploitent nos ressources minières : L’ITE met les noms des exploitants des ressources nationales dans un registre qui sera rendu publique cette semaine

3-Affaire Mamour Diallo-Ousmane Sonko portant sur un présumé détournement de 94 milliards : Des citoyens activistes s’en mêlent et réclament la lumière. Une semaine après l’annonce d’une plainte du directeur des impôts Mamour Diallo contre Sonko, des citoyens demandent pourquoi la plainte n’est toujours pas déposée contre le président de Pastef et réclament l’intervention du ministre de la justice

4-Lutte contre le cancer du col de l’utérus : le vaccin tant attendu par les femmes lancé aujourd’hui au Sénégal. Pour épargner les jeunes et futures adultes, la vaccination démarre avec les filles de 9 ans

5-Seydou Guèye porte-parole de l’APR : « Rien ne dit que Khalifa Sall ne sera pas candidat à la présidentielle » révèle le SG du gouvernement à nos confrères de TV5

6-La guerre de l’eau, épisode 1 : Véolia et la SDE toutes deux perdantes devant SUEZ pour le contrat d’affermage et la distribution de l’eau ont déposé leur premier recours au ministère de l’hydraulique. Les deux sociétés sont décidées à se battre jusqu’au bout pour annuler le contrat signé avec SUEZ

7-Insultes et dérives sur le net : l’association sénégalaise des victimes du net et des réseaux sociaux veut la peau des insulteurs et ne lâche pas les institutions en charge de la protection en ligne des citoyens. Moustapha Gaye le président de l’association, qui a pris l’attache de la CDP, veut que le gouvernement aille jusqu’au bout pour préserver la dignité et la vie privée des citoyens

Elgas : « Jair Bolsonaro & Paul Biya, nuances de conservatisme au Sud »

C’est avec un slogan presque rassurant, « la force de l’expérience », que Paul Biya a rempilé à la tête du Cameroun. Le score tropical n’a rien à envier à Kagamé, sinon sa jeunesse et son immunité. On repense presque à la formule de Jacques Séguéla, « la force tranquille », qui avait porté François Mitterrand au pouvoir en 81. Il faut dire que les manières de lire la « sagesse », « l’expérience », l’attachement à l’âge, charrient bien plus de choses que la seule capitulation des populations en Afrique. On peut y trouver pêle-mêle, même maladroitement exprimés, le choix l’immobilisme face à l’incertitude du chaos, la gratitude et la fidélité à un personnage politique pour qui l’on nourrit une estime, surtout quand il est diminué. Bouteflika en Algérie en passe d’allonger son bail, offre un exemple de ce paradigme auquel on peut même trouver un mérite à la marge : garder ses retraités avec soi plutôt que de les envoyer dans des mouroirs. La dimension paternelle du pouvoir, alliée à sa forme patrimoniale, peut encore séduire. Le patriarche même médiocre, accablé de forfaits, reste le patriarche à la figure presque sacrée.

Difficile à évaluer, il y a quand même de cela, dans la longévité des pouvoirs en Afrique spécialement : la commodité d’un système. « On ne soupçonne que très peu la providence qu’assure un pouvoir aux abois à un grand nombre de populations ». S’il est plus fréquent, dans les prises de paroles intellectuelles et dans la presse, de trouver des détracteurs de la momification du pouvoir camerounais, on peut aussi, avec quelques recherches rapides, trouver de ses admirateurs. Il est une donnée politique que les standards modernes de la démocratie, pleine de rationalité, ne parviennent pas à intégrer : il s’agit des ressorts pluriels du vote. L’affection pour la figure du sage, le goût pour la verticalité forte du pouvoir, la satisfaction des attentes conservatrices ambiantes ; et cette résignation, caractéristique des peuples éreintés par la misère, pire encore, profondément convaincus que l’appareil d’Etat, les institutions, leurs langues, leurs pratiques, ne sont pas en adéquation avec leur ressentis, leurs besoins urgents, et que leurs dirigeants sont interchangeables. La désaffection pour le politique contribue ainsi à l’érection de la corruption comme donnée naturelle. A partir de ce moment, la règle n’est plus que l’exception. Les élections ne servent plus que de protocole et de mascarade, sans enjeux autre que la démocratisation de l’arbitraire. Tout le génie des satrapes est de manager ce paysage en irriguant les réseaux opaques. Tout cela contribue à ennuager l’horizon politique. Et dans cette obscurité générale, le pouvoir joue ses cartes : il éclaire à dose raisonnable, et gère le flux de lumière pour s’assurer une pérennité.

Le Cameroun, une école du combat africain

Pourtant, il y a lieu d’être, sinon affolé, un brin désarçonné. Le Cameroun est une école intellectuelle. En première ligne dans la décolonisation, il reste un pays symbole et producteur de panafricanistes impétueux. C’est à peine une métaphore, le pays eût à faire à plusieurs colonisations, desquelles il se départit au prix de la guerre. Il a produit somme considérable d’intellectuels de renom de la trempe d’Um Nyobé, à l’avant-garde de la lutte pour la souveraineté. La conversion de cette ébullition du champ des idées vers celui du politique ne s’est pas faite, visiblement. Plusieurs ratés sont venus entraver le processus. La survivance du clanisme avec l’apport des réseaux françafricains d’une part, a installé l’oligarchie. D’autre part, un panachage ethnique difficile à établir, et l’échec dans la constitution de nation, créent les conditions d’une faiblesse chronique.  Il y a à ce titre une anecdote assez parlante à se remémorer. Mongo Béti, membre sinon fondateur, en tout cas fer de lance de la contestation des liens incestueux (Main basse sur le Cameroun) avec la France, a confié à la fin de sa vie, après être rentré dans son pays, avoir sous-estimé certaines données et réalités. Exilé de plus 50 ans, ce qu’il redécouvre dans son village, n’avait pas été pris assez en considération par son œuvre. Il le dira dans des termes poétiques et sincères dans la série aux trois tomes Le Rebelle. Un exemple parmi tant d’autres qu’il n’y a pas eu beaucoup de ponts entre un discours intellectuel objectivement indispensable et l’impact sur un pouvoir, qui peut même, parfois, le récupérer pour un usage dévoyé.

Le fétiche de la démocratie libérale et ses impensés

La démocratie n’est ni une évidence, ni un gage. Elle est un chantier perpétuel, dont la réussite n’est jamais garantie. L’on a souvent pensé, comme une auto-prophétie, que les anciens peuples colonisés, ayant subi les expériences d’expropriations, d’injustice, seraient naturellement immunisés contre les capacités de leur dirigeant à nuire à leurs objectifs. Coupable mégarde. Quand ainsi, les batailles pour la démocratie libérale occidentale faisaient rage en Europe, on a pensé qu’en Afrique et dans le Sud plus généralement, on devait obéir à un calendrier plus lent. Que les « spécificités locales » légitimaient une différence d’agenda, et qu’au final, on pouvait tolérer des pouvoirs brutaux, et les passions tristes du conservatisme qui étaient les viatiques du peuple. Contrairement à une idée reçue, le geste colonial, ne visait pas uniquement à assimiler le colonisé, il fallait parfois le maintenir dans ses coutumes qu’on l’on ne tardait pas à qualifier de folklore. Cette distance était la frontière du « eux » et du « nous », et elle permettait la traite et le pillage, car la différenciation était la première condition de la discrimination. Tout au plus, fallait-il s’adjuger quelques cerveaux locaux, pour enrichir la continuation mais pas s’embarrasser de la masse. Tous les acquis législatifs du droit, la démocratie, le droit de l’Homme, pensés pour un public occidental, n’incluaient pas les sauvages chez qui l’on admettait un état de désordre, d’autant plus commode qu’il permettait une spoliation en tranquillité.

Avec la décolonisation, la transmission du pouvoir, revêtira la fameuse expression de Fanon « peaux noires, masques blancs ». La substance est restée la même, tout juste a-t-on changé de couleurs. Mais il faut aller plus loin que Fanon, pour saisir les mécaniques plurielles à l’œuvre. Les nouveaux gouvernants qui avaient destitué l’ordre ancien, ne pouvaient, pensait-on, que s’inscrire dans un chemin du progressisme. Le changement exigé par marche à pas forcés, se heurtera naturellement à la première limite : le pouvoir décolonial, pas plus que le pouvoir colonial, n’a eu la pédagogie du peuple, d’où le constant conflit larvé entre les institutions et les populations. C’est ici une faille qui éclaire autre chose : l’anticolonialisme a été, inconsciemment, une entrave à un progressisme universel pour le meilleur et le pire. Au nom du refus de ressusciter les ingérences coloniales, les forces progressistes en occident admettaient qu’il y ait deux types de régime de droits humains. En Europe, les minorités ethniques et sexuelles devaient être soutenues dans la dynamique d’une société inclusive et multiculturelle. Et de l’autre côté, les colonisés semblaient avoir quelque chose de vertueux dans leur conservatisme, parfois vanté comme modèle alternatif d’une Europe sans transcendance qui a perdu le goût du sacré et du sens. Ce qui serait en soi la preuve de leur résistance face à tentations néocoloniales et leurs capacités à mener leurs agendas proprement. C’est pourquoi l’on assite à ce fait très curieux, les acquis au Nord sont contestés au Sud comme des symboles de laxisme, de dépravation. L’héritage du progressisme anticolonial en occident se retrouve ainsi piégé, car ce qu’il a de tout temps défendu, est contesté ailleurs. Le Nord consent, pour ne pas heurter ses alliés, à accepter ce conservatisme au prix de reniements insurmontables. On aboutit à cette chose très cocasse : les progressistes du Sud en arrivent à être qualifiés de réactionnaires au Nord. L’exemple le plus parlant reste la contre tribune chercheurs contre Kamel Daoud, lui reprochant son « islamophobie ». Il y aurait de multiples exemples sur ces différences de perceptions.

Un universel conservateur ?

Les migrations ont redonné une jeunesse aux idées ethno-nationalistes pour reprendre la forme de Souleymane Bachir Diagne, triomphant partout en Europe, indifféremment des contextes économiques. Des pays prospères comme la Suisse ou l’Autriche, votent de plus en plus à droite, voire à l’extrême droite. Ce qui semblait être l’exclusivité des peuples du Nord comme défense contre l’immigration, et marqueurs de regain de xénophobie, se trouve avoir des échos dans d’autre pays comme le Brésil et pourrait-on inclure certains pays du Maghreb, voire des pays africains (Angola, Afrique du Sud…) L’ascension de Bolsonaro dans un Brésil qui depuis 20 ans s’est institué au cœur des BRICs, a douché l’opinion mondiale. Même dans les pays du Sud, ce discours prend, en fédérant dans une alliance inédite, des nantis, des pauvres des favélas, des religieux évangélistes, autour de cette idée d’un pouvoir fort, répressif, nostalgique et conservateur. Les logiques habituelles de lectures du Nord et du Sud, sont mises à mal, car voici l’irruption inattendue d’un fait nouveau : le nationalisme comme le conservatisme, sont aussi secrétés par des pays du Sud, et ce, depuis longtemps. C’est le cœur de l’impasse. Le conservatisme occidental est resté le plus décrié dans une optique ethnocentrée en oubliant que le fait s’exprimait dans beaucoup d’endroits. Je m’étais amusé en 2016 avec un ami, à propos des élections américaines, en lui disant qu’après un noir, les américains éliraient un raciste. Il m’avait répondu non, ils éliront une femme au nom de la continuité irrépressible du progrès.

Peu ou prou, au Brésil, les déboires de la gauche qui ont emporté Lula et Roussef, et l’arrivée de Bolsonaro, avec un discours sans ambages, ouvertement offensif et régressif, appartiennent à la même logique. Il y a d’une part une logique de la revanche mais surtout, une lame de fond plus éclairante encore. Le progressisme occidental s’est fait de façon accélérée. Il a été mis en place à coup de législation, sans forcément susciter l’adhésion de tout le monde. Les peuples l’ont souvent contesté dans les urnes et dans les rues, pour se voir déposséder de leur souveraineté ensuite par les bureaucraties. L’établissement d’un progressisme sans persuasion a pu tout de même s’épanouir en Occident, mais il n’a pas vaincu un vieux fond de conservatisme toujours présent, susceptible de rejaillir en période de crispation. L’illusion d’une Europe homogène dans l’appréciation des droits humains est persistante et trompeuse. Ni la sécularisation, ni la laïcité, ni le multiculturalisme, n’arrivent à bout de quelques passions tristes ou conceptions de l’identité et on le voit à l’œuvre dans une effrayante frénésie.

Inversion de la perspective

Ainsi, ce qu’on appelle souvent au Nord « poussées identitaires » est bien souvent (en équivalence stricte et sans jugement) la norme très souvent au Sud. Cette asymétrie, impensée, en plus d’entraver le multiculturalisme, sera le prochain chapitre houleux et pour le coup, pas drôle. Le Brésil semble l’inaugurer. Un détour dans plusieurs pays hors du bloc occidental, toutes régions confondues, montre que le droit des minorités, des femmes, la vision de l’identité, la question religieuse, ne sont en rien en adéquation avec la norme en occident. Les pays du Sud restent dans leur grande majorité, des pays conservateurs, qui du reste, rejettent les « valeurs d’ouverture » comme une condition de leur imperméabilité aux influences du Nord. L’on se retrouve ainsi dans un dialogue de sourds. S’il faut, pour mieux, analyser les ressorts du vote pour Bolsonaro, s’en remettre à une multitude de facteurs, l’économique, l’identitaire, le social, l’historique, le contextuel, une chose reste : la société Brésilienne reste conservatrice et religieuse. Tout ce que l’allure économique et les proximités évidentes avec l’occident arrivaient plus ou moins à masquer, rejaillit pour montrer que l’élitisme, forclos dans ses injonctions, et le petit nombre de personnes qu’il exauce, a vocation à se mettre à dos ceux qui se sentent, à tort ou à raison, exclus du festin et des privilèges moraux. Le conservatisme, dans ses différentes expressions, offre une passerelle commode entre plusieurs échelles sociales, en théorisant le mythe d’un retour vertueux à l’ordre.

Y-a-t-il donc deux vitesses et deux tempos dans l’universalisme ? Au nom de la décolonisation, le conservatisme a-t-il des vertus ? Peut-on tout réduire en termes d’explications, à la matrice du racisme, même dans les pays du Sud ? A-t-on d’ailleurs jamais pensé que dans le Sud, il y avait une sécrétion, comme partout, du racisme ? Le fait est que toutes ces questions, ont été ravalées parce que gênantes.  Paul Biya, pourtant bien allié avec la France depuis 36 ans qui s’empresse de le féliciter, recourt régulièrement au registre du discours sur la conservation, osant même des prises de position sur les sujets de mœurs déplaisant à Paris. Symbole de ce que l’ingérence reste négociée et partielle. Que les contrats économiques ne s’embarrassent pas du droit des homosexuels. Que l’occident consent, comme il l’avait fait pendant la colonisation, à voir émerger un droit local hybride, répressif, contre lequel il s’indignera par pur souci cosmétique. Biya le sait, l’usage de la force, de l’intimidation, de la corruption, du clientélisme, anesthésiera son peuple déjà apeuré par les fragilités de sa composition ethnique et les tentations séditieuses de certaines parties. A la sagesse et à l’expérience, il y a la force d’un exécutif, fort dans le conservatisme des mœurs. En cela, il rejoint Bolsonaro, nostalgique de la période dure et qui affiche cette forme de virilité du pouvoir, tout comme Poutine, comme antidote populaire hors du bloc occidental et de plus en plus en dedans.

Le nouvel ordre et les nouveaux défis

Dans une dynamique multiculturelle naturelle à cause des flux migratoires et de la globalisation, la prime à la différence du sud, longtemps fétiche anticolonial, a vocation à créer la scission dans l’universalité des droits humain. La fin de l’hégémonie occidentale qui s’amorce, ne sera pas forcément la fin des malheurs du monde. Peu importe finalement la couleur de la domination, reste la domination. En disqualifiant les droits des Hommes partout, on risque de différer le face à face inéluctable avec eux. Le multiculturalisme n’a de chance de succès que s’il est applicable partout. S’il faut se méfier des terminologies comme « revanche » des peuples, ou des simplifications, peuples vs élites, il faut admettre que les vilaines idées et sentiments des populations, leurs craintes, ont été, et ce partout, assez peu pris en compte. Il faut affronter la nudité violente du réel, et opposer une pédagogie sans le moralisme.  Si la démocratie reste la délibération du peuple, ce dernier doit être entendu, peut-être pas toujours écouté et suivi, mais entendu. Tous les pays du Sud devront, exceptions bien sûr comprises, affronter la question des droits humains, sans l’interférence du fait colonial et de ses biais. Le démon du peuple qui se nourrit de la religion, dans son expression la plus fermée du reste, la querelle des ethnies, des clans, des castes, la responsabilité des pouvoirs devant leurs citoyens, ne pourront éternellement être différés. Voilà bien des chantiers contre lesquels les sophismes du conservatisme triomphant se heurteront.

La disparition des lignes de clivages habituelles, et ce magma très brumeux, mettent un coup de projecteur sur les impensés, et les impasses sur le conservatisme au Sud. Ce qui semble être régressif n’est en réalité que la fin d’un mensonge commode et rassurant. Les forces conservatives sont en train de redessiner un autre type d’universel, sans nécessairement de la congruence. La sortie de la religion qui a été considérée définitive en Occident a toujours cohabité avec des forces religieuses rigoristes, catholiques entres autres. En Afrique plus spécialement, ce qu’on appelle la montée du religieux, n’est rien d’autre que la mise en lumière d’un phénomène ancien. Cette conception de la famille traditionnelle, nourrie au sein des valeurs anciennes, a été déconstruite en Europe pour le meilleur et pour le pire. Diverses nostalgies veulent rallumer ce flambeau, en renversant du reste des élites financières contre lesquelles la rancœur a toujours été forte. Peut-être qu’on verra enfin que les universaux sont nombreux, et que la rigueur devra tous les regarder de face et les apprécier sinon avec justesse, avec honnêteté.

Vivre à Dakar : témoignage de l’expat française Ophélie

Toutes mes décisions, qu’elles soient professionnelles, affectives, amicales, géographiques sont régies par l’affectif.

 

Parle-nous de ton parcours

 

Je suis native du nord de la France, une chti comme on dit.

J’étais installée en Guadeloupe depuis plusieurs années avant de venir à Dakar.

Je suis éducatrice spécialisée de formation et j’ai exercé mon métier et adoré le faire durant 11 années au Village d’Enfants SOS. J’y ai donné beaucoup certes, mais ces enfants me l’ont rendu au centuple.

La rencontre avec Marcia une brésilienne aussi loufoque qu’extraordinaire, m’a permit une parenthèse dans ma vie d’éducatrice pour m’exercer sur les belles plages de la Guadeloupe à la vente de maillots de bain de luxe.

Ma vie, je ne l’ai jamais envisagée de façon classique, au grand dam de ma maman, portugaise, pour qui les valeurs de vie traditionnelles conditionnent la plupart des décisions, et on ne peut pas dire que j’ai pris ce chemin.

Toutes mes décisions, qu’elles soient professionnelles, affectives, amicales, géographiques sont régies par l’affectif.

Voilà d’ailleurs comment je suis arrivée ici, au Sénégal.

Mes rencontres m’ont amenée jusqu’à Dakar alors que j’avais dit « Jamais je n’irai vivre au Sénégal ! »

J’ai quitté la Guadeloupe non sans mal, car bien sur, j’y avais des liens.

Mais, maman d’un petit garçon, j’ai voulu  privilégier le regroupement familial (son père vivant la moitie du temps ici, au Sénégal, à Toubab Dialaw). Bien que séparé du père de Tiago, mon fils, je crois, que la présence du père est importante pour l’équilibre d’un enfant.

Voila pourquoi et comment je suis venue m’installer ici à Dakar, une ville que je ne connaissais pas, sans boulot ni logement au départ, en octobre 2011.

 

Était-ce ta première fois en Afrique ?

 

J’étais allée en Tanzanie et au Mozambique et j’en garde un souvenir merveilleux.

 

Ophélie-Dakar

 

Comment s’est passée ton arrivée au Sénégal ?

 

Arrivée chaotique, il faut le dire. Déménagement de Guadeloupe à Dakar sans parler wolof dans un monde d’hommes, dans les espaces portuaires, welcome !!!

Pas mal d’embuche, mais surtout des rencontres incroyables et inattendues.

Mon installation fut laborieuse. Tant de fois j’ai eu envie de prendre mon fils sous le bras et me sauver !

 

Ce qui ma frappé le plus ici, c’est ce sourire qu’on te rend quand tu fais toi la démarche de donner ce sourire sincère

 

Qu’est ce qui t’as le plus frappé la première fois que tu as mis les pieds au Sénégal ?

 

Les taxis, les clandos, les car rapides, les marchés avec toutes ces sollicitations.

Je me suis sentie démunie. L’image qui me venait s’était une antilope entourée de hyènes.

Un sentiment assez paradoxal en fait.

Une antilope, certes, mais en même temps, n’ayant aucune crainte de l’agression.

Ce qui ma frappé le plus ici, c’est ce sourire qu’on te rend quand tu fais toi la démarche de donner ce sourire sincère.

 

Pour quelle raison es-tu restée ?

 

Cette tranquillité de vie, de paix est un atout majeur dans mon installation ici.

Le Sénégal est un lieu rare sur la planète, où tu peux circuler facilement en tant que femme « toubab » sans grande crainte d agression.

 

Vivre à Dakar

 

Qu’est-ce qui te plais dans ta vie à Dakar ? 

 

Il m’a été difficile de me créer un réseau amical. Je venais de la Guadeloupe ou je trouve que les rencontres sont plus simples au premier abord. Néanmoins les liens que j’ai créés ici ont été intenses professionnellement et personnellement.

 

Qu’aimes-tu particulièrement au Sénégal ?

 

Ce qui me plait au Sénégal c’est ce sentiment de tranquillité quels que soient les quartiers dans lesquels je passe. Quand tu sais qu’à Pointe à Pitre je n’y vais plus après 19h…

 

Y a t’il des choses qui te manquent ici ? 

 

Ce qui me manque ce sont les espaces verts, les parcs, pouvoir marcher.

 

Le Sénégal, je l’aime autant que je le déteste parfois

 

Tu repars, qu’est-ce qui va te manquer ?

 

Ce qui va me manquer, c’est cette facilité de vie, comparé à la vie en Europe, même si le sénégalais ne la facilite pas toujours, tout reste plus simple malgré tout.

Les sourires de la population.

Le Sénégal, je l’aime autant que je le déteste parfois.

Le comportement de certaines personnes peut me mettre en colère, autant que me faire éclater de rire.

 

Objectif, « un objet sénégalais dans chaque maison de la grande terre » l’aventure sénégalaise continue…

 

Qu’est-ce que tu vas emmener avec toi, du Sénégal ?

 

Je suis rechargée à bloc. J’emporte avec moi une certaine assurance que je n’avais pas en arrivant, et surtout une rencontre formidable avec Isabelle Fort, avec laquelle j’ai monté un projet de confection et d’achat de marchandises locales que j’emmène avec moi aux Antilles, pour les vendre afin d’élargir l’éventail d’objets africains aussi beaux les uns que les autres (autres que les masques), faire travailler les artisans locaux et ainsi avoir l’opportunité de revenir ici.

Objectif, « un objet sénégalais dans chaque maison de la grande terre » l’aventure sénégalaise continue…

 

Quel est ton endroit préféré à Dakar ?

 

L’île de Ngor. À chaque traversée j’ai des frissons et je me dis « quelle chance d’être ici »

 

Ton endroit préféré pour partir en weekend ?

 

La petite côte permet de sortir de Dakar sans faire trop de route, Toubab Dialaw (Assaman, très bel endroit).

 

La région du Sénégal que tu préfères ?

 

Sans hésitation, la Casamance. J’ai adoré les paysages et les habitants.

 

Ophélie-Nogueira

 

Quels sont pour toi les aspects négatifs de Dakar ?

 

Les embouteillages et la pollution sans hésitation. Insupportables !

 

Quels sont les principaux défis auxquels tu as été confrontée au Sénégal ?

 

De m’en sortir seule à Dakar, sans boulot. Un sacré défi avec un enfant dans un monde d’hommes, qui plus est, musulman. Moi qui venais des Caraïbes ou le maillot de bain était ma tenue de travail.

 

Comment les as-tu surmontés ?

 

Avec l’aide précieuse de mes amies qui m’ont soutenu. Sans elles ce projet n’aurait pas pu tenir aussi longtemps (Maya, Lena, Isabelle) et un certain « lâcher prise » qui est obligatoire pour éviter la déperdition d’énergie si précieuse ici.

Et la confiance de mes boss qui m’ont donné l’opportunité de travailler au sein de leur équipe dans une ambiance très familiale à Design Optic.

 

Quel conseil donnerais-tu à des femmes nouvellement arrivées ou qui souhaitent venir et s’installer ici ?

 

Prendre le temps d’observer ce qui se passe, les coutumes, apprendre les codes pour s’intégrer au mieux, sans perdre sa propre identité surtout.

(Le Petit Journal Dakar)

Afrique : ces chantiers et réalisations architecturales qui valent le détour

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Par leur ampleur architecturale et les concepts autour desquels ils ont été bâtis, ces chantiers et réalisations en disent long sur les ambitions africaines.

Cytonn Towers de Naïrobi :

Konza Technology City (Kenya) :

Pôle Numérique de Diamniadio :

 

Kwame Krumah Presidential Library (Ghana) :

 

Akwaba City (Côte d’Ivoire):

Université Carnegie Mellon (Rwanda) :

Présidentielle- Ces illustres inconnus qui veulent devenir Président : Amadou Guissé, Déthié Ndiaye, Moctar Ndiaye, etc.

Pas moins de 136 postulants se sont lancés dans la course aux 52 000 parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle au Sénégal. Parmi eux, nombre d’anonymes dont les motivations interrogent…

Recherche d’attention médiatique ? Volonté de représenter une alternative ? Manœuvres déguisées en faveur de Macky Sall ? Candidatures fantômes ? Les interrogations qui entourent la pléthore de prétendants à l’élection de février 2019 sont nombreuses. En septembre, ils étaient 87 à se lancer dans la quête aux quelque 52 000 signatures nécessaires pour se présenter à la présidentielle. Ils sont aujourd’hui 136, et on ne connait pas l’identité de chacun d’entre eux, la Direction générale des élections (DGE) n’ayant pas souhaité communiquer la liste complète des candidats.

Parmi eux, on retrouve les caciques de la scène politique, dont le président sortant Macky Sall et ses principaux opposants, parmi lesquels Karim Wade, Khalifa Sall ou encore Ousmane Sonko. D’anciens Premier ministres sont aussi sur les rangs : Cheikh Hadjibou Soumaré et Abdoul Mbaye.

Une alternative, pas l’alternance

Et puis il y a ceux dont le nom est moins familier, voire totalement inconnu. Ils sont banquier, enseignant ou encore avocat. Une chose est sûre : ces 136 aspirants ne pourront pas tous se porter candidats à la présidentielle. Outre la difficile récolte des parrainages, la caution fixée à 30 millions de francs CFA fait barrage. Un moyen de filtrer les candidatures, selon le gouvernement ; une entrave à la démocratie, selon les intéressés.

Plus il y a de concurrence, plus c’est difficile pour les indépendants

Pourquoi autant de candidatures ? Les réponses divergent parmi les « petits candidats ». Mame Adama Gueye, qui se présente sous la bannière du mouvement Sénégal Bou Bess, qu’il a créé en 2018, revendique quelques centaines d’adhérents. Selon cet ancien bâtonnier de l’ordre des avocats, « certaines candidatures visent uniquement à créer une dispersion des voix. Plus il y a de concurrence, plus c’est difficile pour les opposants et les indépendants. L’électorat n’est pas élastique et le parti au pouvoir a tout intérêt à multiplier l’offre de candidats. »

C’est justement ce qu’il qualifie de « dévoiement du jeu démocratique » qui a poussé l’avocat d’affaires à se lancer en politique et à se présenter une première fois à la présidentielle, en 2007. Il avait alors recueilli 0,40% des suffrages exprimés.

En 2019, il compte tenter de nouveau sa chance afin de promouvoir « une alternative, pas l’alternance ». « Nous arborons les signes extérieurs d’une République sans toutefois en être une réellement. Si le PDS [Parti démocratique sénégalais, opposition] gagne face à Macky Sall, c’est la même chose. Nous faisons face au même pouvoir clientéliste, avec ses militants, ses marabouts, ses hommes d’affaires ; à la même corruption endémique et à la même administration politisée. »

Futurs alliés du pouvoir

Lui aussi candidat, Amadou Moctar Ndiaye, 34 ans, enseignant-chercheur à l’Université de Thiès, se présente pour « donner une voix à ces 65% de la population que l’on néglige : la jeunesse ». En 2012, il a créé le Parti républicain et citoyen (PRC). Aujourd’hui, il revendique quelque 10 000 soutiens. À l’en croire, les chiffres de la DGE sont trompeurs : « Lorsqu’on dit que le Sénégal compte plus de 400 partis politiques, c’est faux. C’est une manière de décrédibiliser l’opposition. »

« Certains ont retiré des dossiers de candidature pour pouvoir aller négocier avec le parti au pouvoir », accuse de son côté Déthié Ndiaye, banquier de formation et président l’Union pour un mouvement progressiste (UMP), un parti qu’il a créé en 2013 suite à une rencontre avec l’ancien Premier ministre français Alain Juppé.

Se porter candidat dans une stratégie de « gestion d’une carrière politique » est un autre argument avancé. Abdoulaye Mamadou Guissé, président du mouvement MCSS, qui compte 97 élus municipaux, ne s’en cache pas : il s’est lancé dans la course aux parrainages en son nom propre.

Mais ni son discours ni sa photo de profil sur les réseaux sociaux – sur laquelle on peut lire : « Je parraine Macky Sall » – ne laissent place au doute quant à son futur ralliement au chef de l’État.

« Cette campagne de parrainages n’est rien d’autre que des primaires. Plus on récolte de parrainages, plus on a de poids dans les négociations. Macky Sall n’aura pas besoin de mes parrainages mais il aura besoin des votes de ceux qui m’ont parrainé. Notre alliance n’est pas encore actée mais elle est décidé », assume-t-il. En contrepartie, il vise un poste au sein du futur gouvernement, voire l’appui de Macky Sall à une prochaine élection et, pourquoi pas, à la prochaine présidentielle…

Le défi de l’ancrage régional

Pour chacun des aspirants candidats, la loi exige l’obtention d’au moins 2 000 signatures dans sept des quatorze régions du Sénégal. « Une tâche impossible sans un solide ancrage régional », martèle Moussa Taye, conseiller politique de Khalifa Sall, l’ex-maire de Dakar, révoqué fin août. « Or les candidats qui ne dépendent d’aucun appareil politique n’ont pas de bases locales. Si certains parviennent à recueillir les signatures, on est en droit de se demander s’ils n’ont pas reçu l’appui de l’APR [le parti présidentiel, ndlr]. Et à qui vont vraiment aller ces parrainages ? », s’interroge-t-il. « Aux précédentes législatives, certaines listes avaient été appuyées par le pouvoir. »

« Ça se passe très difficilement pour les indépendants », admet Mame Adama Gueye, selon qui la règle des parrainages complique davantage la donne : « Le parti au pouvoir détourne le parrainage de son objet, qui est d’être un instrument de mesure de la représentativité. En visant des millions de signatures, l’APR en prive les indépendants et fausse complètement le jeu démocratique. »

Le montant de la caution, fixée à 30 millions de francs CFA (45 000 euros) n’a pas plus ses faveurs. « Il nous faut nécessairement des donateurs. J’ai financé ma campagne moi-même avec quelques soutiens, mais c’est forcément plus compliqué pour les candidats indépendants ».

Pour eux, les dons et cotisations d’adhérents ne suffisent pas. La quête de soutiens est donc vitale. Déthié Ndiaye a ainsi lancé une campagne de levée de fonds auprès de la diaspora et des 10 800 militants qui ont leur carte de l’UMP. Son objectif : rassembler 1 milliard de francs CFA.

Alliances forcées et transhumances attendues

Dans ces conditions, une fois l’écrémage terminé, il est évident qu’il y aura une forte transhumance des petits candidats vers les plus gros. « Au Sénégal, les gens ont tendance à aller du côté du probable gagnant, donc du camp au pouvoir », assène Amadou Moctar Ndiaye. Lui-même affirme avoir récolté 6 000 signatures pour l’instant, et dit ne vouloir écarter aucune possibilité de rapprochement : ni avec le PDS, dont il a été membre entre 2002 et 2012, ni avec Macky Sall.

Mame Adama Gaye, lui, se sent plus proche de ce qu’il nomme « la nouvelle race d’acteurs politiques ». Des personnalités qui « proposent une vraie alternative aux partis que nous connaissons depuis l’indépendance », parmi lesquelles il range le candidat du Pastef Ousmane Sonko et le magistrat Ibrahima Hamidou Deme.

J.A

Startups : A Abidjan, les business angels tissent leur toile

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Très populaires aux États-unis et en Europe, les investisseurs et accompagnateurs de jeunes entreprises, aussi appelés business angels, ont désormais leur pendant ivoirien. Ils sont africains, européens ou membres de la diaspora et forment un nouveau réseau très influent et respecté.

Dans une petite salle de la Dream Factory d’Abidjan, un incubateur de start-ups, des avocats et une magistrate français viennent expliquer le b.a.-ba du droit des affaires à de jeunes entrepreneurs ivoiriens endimanchés. Dans l’assemblée, timidement caché derrière plusieurs start-uppers, Firmin Kouadio vient en observateur et en tant que business angel pour, peut-être, investir dans une entreprise d’avenir. « C’est le projet, mais surtout le profil de l’entrepreneur qui m’intéresse », souligne le gérant d’ICO Pub, une grosse entreprise de publicité d’Abidjan.

Lors de ce séminaire de deux jours, les jeunes entrepreneurs ivoiriens suivent une formation accélérée dans différents domaines : management, gestion, communication, droit… puis sont potentiellement repérés par les business angels et les clubs d’investissements du pays. « L’idée, c’est de créer un réseau et de pousser les entreprises qui ont du potentiel. Il faut donc former les entrepreneurs, les éduquer au marché, à la finance, pour qu’ils puissent s’en sortir et convaincre des gros porte-monnaie », résume Julien Achille Agbe, directeur d’EIC Corporation, l’organisme qui met les start-ups ivoiriennes et les business angels en relation.

Investir à plusieurs

En clair, l’objectif est d’éviter de reproduire l’erreur de nombreuses jeunes entreprises ivoiriennes qui se lancent sans business model ni vision à long terme et manquent de structuration pour attirer les investisseurs.

L’an dernier, Firmin Kouadio a financé et accompagné deux structures « triées sur le volet » sur les 120 de départ: Allomiam, entreprise de restauration rapide et Gabea, une SARL spécialisée dans l’agriculture. L’homme d’affaires est donc propriétaire des parts de ces entreprises durant 5 à 7 ans et propose son expertise durant la totalité de la période afin que « les start-ups deviennent de grandes PME ».

Dans les pays occidentaux, les business angels utilisent leurs fonds propres et investissent seuls dans les entreprises qu’ils choisissent. En Côte d’Ivoire, le modèle est un peu différent. « En Europe, les business angels posent leur chèque de 50 000 ou 100 000 euros. Ici, on investit à plusieurs, entre 5 et 20 personnes par secteur, pour ne pas se casser la figure », explique Julien Achille Agbe. Les business angels cotisent chaque année 500 000 de francs CFA (760 euros) au sein d’Ivoire Business Angel Network (IBAN), un réseau lancé en 2015 par l’influente femme d’affaires Suzanne Abrogoua.

200 business angels en Côte d’Ivoire

Ce jour-là, Hubert Yao, participant au séminaire et directeur général de GreenTech spécialisé dans les économies énergétiques, affiche ses ambitions. « Il nous faut comprendre les mécanismes de financement pour y arriver. Pour que le business angel finance un jour notre métier, pour qu’il nous aide à progresser, il nous faut acquérir une stratégie juridique. Sans ça, on n’est pas assez solides et on n’obtient pas de levées de fonds », assure l’entrepreneur ivoirien qui dit avoir besoin de 15 millions de F CFA.

Depuis cinq ans maintenant, l’entreprise EIC Corporation réunit des clubs d’investisseurs influents pour promouvoir les jeunes entreprises ivoiriennes et ouest-africaines. Parmi les grands noms de ce cercle, Michel Abrogoua, fondateur et directeur général du groupe financier Phœnix Capital Management ou encore Malick Bakaya, ancien responsable chez Coca-Cola. « Aujourd’hui, on est un millier, toutes professions confondues, à faire partie de ces clubs et environ 200 à avoir le titre de business angel, estime Firmin Kouadio. Mais en France, ils sont 12 000 ! Ce qui est de l’innovation ici devient de la tradition ailleurs. On est très loin de nos objectifs actuellement. »

Un tutorat qui s’apprend

Chaque mois de mai, EIC Corporation propose même des formations pour attirer les business angels en devenir. Environ 50 « BA » y sont formés. « Il ne suffit pas d’avoir de l’argent et d’investir pour être business angel, il faut savoir analyser une start-up, savoir rentrer puis sortir de l’entreprise, c’est un vrai métier. On devient business angel », souligne M. Agbe.

Aujourd’hui, le seul concurrent d’EIC Corporation est Ivoire Angels, lancé il y à peine un an à Abidjan par le Canadien Jean-Michel Larouche. Mais le monde de la finance alternative est difficile d’accès et le réseau met du temps à se constituer. « Près de 100 start-ups sont venues nous voir pour recevoir des fonds et un accompagnement, explique Rodrigue Sekongo, d’Ivoire Angels. On a validé deux projets intéressants, mais les investisseurs européens sont frileux, ils viennent avec plus de craintes, veulent plus de contrôles, plus de normes. Du coup, pour l’instant, ça ne marche pas », se désole-t-il. La compagnie songe donc à « changer de modèle » et trouver des investisseurs africains, voire ivoiriens. « Il faut du temps, analyse Julien Achille Agbe. Nous, il nous a fallu dix ans. »

J.A

La Cour Européenne des Droits de l’Homme crée un délit de blasphème anti-islam

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La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a créé un délit de blasphème anti-islam dans une décision annoncée le 24 octobre. La CEDH a validé la condamnation d’une Autrichienne, Mme S., qui avait qualifié le prophète Mohammed de «pédophile» lors d’une conférence. Une décision grave pour le directeur du Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ), Gregor Puppinck, qui tire la sonnette d’alarme dans une interview accordée au Figaro le 26 octobre.

Lors d’une formation sur l’islam organisée par le parti FPÖ, l’intervenante avait critiqué le mariage du prophète de l’islam avec une petite fille, consommé alors qu’elle avait neuf ans. «Comment appelons-nous cela, si ce n’est de la pédophilie?», s’était-elle inquiétée, d’autant plus que la vie du prophète est considérée comme un exemple à suivre.

Des journalistes avaient alors signalé les propos de Mme S. à la justice. La conférencière avait été condamnée en 2011 par les tribunaux autrichiens pour «atteinte à la paix religieuse», et afin de protéger la sensibilité religieuse des musulmans. Elle devait payer 480 euros ou à défaut purger une peine de soixante jours de prison. La prévenue avait fait appel devant toutes les juridictions autrichiennes avant de se tourner en 2012 vers la CEDH dans l’espoir de voir reconnu le droit de critiquer une religion.

Pour Gregor Puppinck, «le seul véritable motif de cette décision est la peur des musulmans». En effet, la CEDH a validé la décision autrichienne pour préserver la «paix religieuse». Ainsi, elle confère aux Etats «l’obligation d’assurer la coexistence pacifique de toutes les religions et de ceux n’appartenant à aucune religion, en garantissant la tolérance mutuelle».

La Cour a jugé l’intention de la conférencière. Elle n’aurait pas cherché tant à informer qu’à «dénigrer» Mahomet, démontrant qu’il n’est «pas digne d’être vénéré», ce qui inciterait à la violence à l’encontre de ses disciples. De plus, les juges lui reprochent de ne pas avoir replacé cet épisode de la vie du prophète dans son contexte plus large, généralisant le verdict de pédophilie «de façon malveillante».

«Cette décision est grave à mes yeux. D’abord parce qu’elle se résigne à l’intolérance et même à la violence des musulmans face à la critique, et qu’elle renonce à défendre fermement la liberté d’expression sur l’islam», s’alarme Gregor Puppinck. «En fait, c’est la violence même des musulmans qui justifierait et exigerait que leurs croyances soient davantage protégées contre les critiques. »

Plus profondément, elle entérine le relativisme. Le «vivre-ensemble» a ici davantage d’importance que la recherche de la vérité. «La logique de la coexistence et du vivre-ensemble repose sur le dogme absurde de l’égalité des religions», déplore-t-il. Au contraire, il faudrait pouvoir critiquer et comparer librement les religions.

Concernant les limites à la liberté d’expression, le directeur du ECLJ estime «seule la diffusion d’obscénités gratuitement offensantes et inutiles au débat ainsi que les propos incitant à la violence immédiate peuvent être restreints. Tout autre propos – surtout lorsqu’il s’appuie sur des faits réels – devrait être protégé au titre de la liberté d’expression.»

ENTRETIEN – « l’Islam n’a pas su prendre le train de la science moderne » (Gérard Haddad, psychanalyste, Franco-Tunisien)

Dans son dernier ouvrage, le psychanalyste français, né à Tunis, prend du recul par rapport au conflit israélo-palestinien. Il met l’accent sur la proximité historique entre Juifs et musulmans, allant jusqu’à appeler au remplacement de la notion de civilisation judéo-chrétienne par celle de « gréco-abrahamique ». Entretien.

Juif d’origine tunisienne, Gérard Haddad vit comme un drame personnel le conflit entre juifs et musulmans. Dans son dernier livre, « Ismaël & Isaac, ou la possibilité de la paix » (Premier parallèle, 2018), il décrypte comment des relations riches et fécondes ont laissé place à l’hostilité et à la méfiance.

Pour cela, il remonte jusqu’à l’Ancien Testament, où les rapports fraternels sont souvent meurtriers – du moins conflictuels. Et pourtant, rien de tel entre Ismaël et Isaac, les enfants d’Abraham dont Arabes et Juifs disent descendre. Si leurs successeurs entretiennent aujourd’hui des rapports hostiles, leurs aïeux offrent l’exemple d’une entente possible.

Que dit le récit biblique de la relation entre les deux frères ? En quoi cette relation peut-elle éclairer les rapports – tour à tour harmonieux puis conflictuels – entre leurs descendants ? « Si Ismaël et Isaac ont pu vivre en paix, pourquoi leurs descendants ne le pourraient-ils pas ? » C’est de cette question simple que Gérard Haddad est parti pour jeter les bases d’un dialogue rétabli.

Pourquoi revenir au mythe biblique d’Isaac et Ismaël pour évoquer la problématique très contemporaine des relations entre Juifs et musulmans ?

Gérard Haddad : Les mythes jouent un rôle essentiel dans l’histoire moderne. Le Livre de la Genèse a mis l’accent sur la gravité du fratricide : Caïn et Abel, Joseph et ses frères, Esaü et Jacob, le roi Salomon qui tue son frère le premier jour de son règne, etc. Il se trouve qu’il y a une exception, contrairement à ce qui se dit : c’est la bonne entente entre Ismaël et Isaac, desquels descendent, selon la tradition, musulmans et Juifs. Il n’y a donc pas de haine « héréditaire » entre les deux peuples.

Quel passage en particulier vous inspire cette lecture ?

Il y en a plusieurs. Surtout celui où Isaac, avant ses noces, va au « Puits du Vivant » [c’est-à-dire Dieu], l’endroit que l’islam a assimilé à la source de l’eau de Zamzam. Ce lieu est le symbole d’Ismaël, puisque c’est là qu’il a été secouru après l’exil de sa mère Agar. Ce passage, que personne ne commente, symbolise la bonne entente entre les deux frères : « Nous ne sommes pas obligés de nous aimer à la folie pour vivre en bonne entente. Se respecter, s’apprécier, échanger. » C’est ce que dit en substance la Bible. Dans ce lieu du « Puits du Vivant qui nous voit », les deux frères ont signé un pacte : « si nos descendants s’entendent bien, ce sera dans leur intérêt partagé ; s’ils se disputent, ce sera à leur détriment partagé. »

N’est-ce pas là une interprétation très personnelle ?

C’est en effet mon interprétation, mais je trouve que l’histoire la confirme. Le fait même de l’apparition de l’islam a sauvé le judaïsme, qui périclitait sous l’effet de la persécution intensive des chrétiens de l’époque. Je rappelle que la conquête de l’Espagne par les musulmans s’est faite avec l’aide des Juifs. Ces derniers ont ouvert les portes du port de Malaga, parce qu’ils souffraient de l’oppression chrétienne. Nous avons alors eu deux siècles de civilisation islamo-judaïque prodigieuse, qui a vu émerger les plus beaux esprits juifs. On a vu par exemple le rabin Samuel Ibn Nagrela [Abou Ishaq Ismaël en arabe] devenir ministre et chef d’état-major des troupes du Sultan.

Que seraient devenus les Juifs, au moment de l’expulsion d’Espagne, sans les pays musulmans ?

Je peux témoigner, en tant que Juif tunisien, qu’il y a eu entre nous et les musulmans tunisiens une cohabitation pacifique, une bonne entente, au moins jusqu’à l’apparition de l’État d’Israël. Que seraient devenus les Juifs, au moment de l’expulsion d’Espagne, sans les pays musulmans ? Heureusement que l’Empire ottoman les a accueillis. Et à l’inverse, l’intolérance des Almohades à leur égard a marqué le début du délitement de la civilisation andalouse, jusqu’à la chute de Grenade. Le pacte entre Isaac et Ismaël se vérifie donc !

Le conflit israélo-palestinien a-t-il mis fin à cette harmonie ?

Il a contribué à la dégradation de cette relation, qui n’était pas toujours harmonieuse. N’idéalisons pas les relations avant la création d’Israël, mais le conflit israélo-palestinien est une grande blessure, oui. En tant que Juif, je me sens héritier d’une tradition prophétique, selon laquelle il faut respecter l’étranger, car nous-mêmes avons été étrangers.

Il s’est créé un climat irrespirable en France, qui entretient la spirale de la haine réciproque

Comment peut-on traiter les Palestiniens comme cela, après avoir vécu nous-mêmes la persécution et l’exil ? Beaucoup d’intellectuels juifs en France ont appuyé les opérations militaires israéliennes à Gaza, qui ont fait des milliers de morts. Il s’est créé un climat irrespirable, qui entretient la spirale de la haine réciproque. Il y a incontestablement une montée de l’antisémitisme en France, mais il y a aussi un sentiment anti-islam de plus en plus fort. Je n’aime pas cette atmosphère.

Vous remettez également en question la notion de « civilisation judéo-chrétienne ». Pourquoi ?

Ce concept est stupide et faux. Que deviennent les Grecs là-dedans ? Nous sommes aussi leurs enfants. On oublie Aristote, Socrate, Sophocle, etc. De qui tiendrions-nous la philosophie grecque, si elle n’avait pas été traduite et commentée par les Abbassides ? L’islam s’inscrit également dans cet héritage grec. Première carence. Deuxième carence : le christianisme portait en lui l’idée du génocide des juifs, pas l’islam.

La civilisation occidentale repose sur deux piliers, le pilier grec et le pilier monothéiste. Sans ce dernier, la science moderne n’aurait pas pu naître, comme l’a montré l’historien Alexandre Koyré. Ces deux piliers se retrouvent aussi dans l’islam, qui fait donc partie de notre civilisation. L’expression « judéo-chrétienne » ravive, en quelque sorte, le sentiment d’exclusion qu’a dû ressentir Ismaël lors de l’expulsion de sa mère Agar. Or, ce livre veut ouvrir un dialogue avec nos compatriotes musulmans en France. Je préfère donc le concept de civilisation gréco-abrahamique.

Vous cherchez aussi à expliquer les causes du retard du monde musulman. Selon vous, quelles sont-elles ?

Pour devenir ce qu’elle est, la civilisation occidentale a dû subir deux révolutions essentielles que l’islam a échoué à intégrer. La première est la révolution scientifique : les textes sacrés ne sont pas une source de savoir. La science n’a pas à tenir compte de ce que dit le Coran, contrairement à ce que soutenait récemment une chercheuse tunisienne. La religion est un appel à la foi. Les textes sacrés sont des boulets pour les sociétés, si on ne les prend pas pour ce qu’ils sont : des textes sur les valeurs, et non sur le savoir physique.

La Tunisie éprouve de grandes difficultés à se développer, alors qu’elle a subi un colonialisme moins pire que les Asiatiques

La seconde est la révolution féministe, que les autres religions elles-mêmes n’ont d’ailleurs pas entièrement assimilée. Cette pilule est plus difficile à avaler. Ces deux révolutions ont changé le quotidien des gens. Des pays qui ont 60 ans d’existence sont à la pointe du progrès technologique : pensons à la Corée, à Singapour… La Tunisie, pour prendre un exemple que je connais, éprouve les plus grandes difficultés à se développer. Pourtant, les Asiatiques ont subi un colonialisme bien pire que ce qu’ont subi les Arabes.

La civilisation islamique n’a-t-elle pas pu, au moins à ses débuts, être performante sur le plan scientifique, tout en continuant à considérer le Coran comme un livre de savoir ?

Elle était effectivement brillante au niveau des techniques. Mais la science moderne, c’est autre chose. Elle apparaît avec Newton, Copernic, etc. Bien sûr, il y a eu des savants avant cela, et les pays islamiques était à la pointe des techniques. Pendant qu’on construisait la mosquée de Cordoue, plus au nord, les églises étaient en bois. Mais il faut distinguer ce savoir-là de la science moderne, qui constitue une coupure radicale dans l’histoire humaine.

L’islam n’a pas su prendre le train de la science moderne

L’islam n’a pas su prendre ce train. Les autres cultures l’ont pris avec plus ou moins de rapidité et de tensions internes. Et puis l’esprit critique des débuts de l’islam a peu à peu disparu, ce qui a finalement fait de la terre d’islam des pays fragiles. Quand on pense qu’il a suffi d’un petit contingent pour que la France prenne l’Algérie, alors défendue par l’émir Abd-el Kader, un homme de grande qualité et d’une envergure morale certaine…

Enfin, vous décelez un malaise avec les origines orientales du judaïsme. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Il y a une névrose chez de nombreux juifs ashkénazes à l’égard de leurs origines orientales. Sinon que feraient-ils en Orient ? Ils ont d’ailleurs longtemps envisagé d’aller ailleurs, en Argentine par exemple. La manifestation la plus spectaculaire de cette haine de soi, c’est la façon dont les juifs venant des pays arabes ont été traités en Israël. Le dirigeant sioniste Kurt Blumenfeld, qui était le maître de Hannah Arendt, disait : « Quand je vois ces juifs arabes, je me demande ce que j’ai de commun avec eux.

On les a maltraités, parqués dans le désert, fait subir un traitement humiliant. L’histoire d’Israël est marquée par ces mauvais traitements. C’est la gauche de Ben Gourion et du Parti travailliste qui a le plus maltraité les juifs orientaux à l’époque. Et beaucoup de juifs qui sont partis en Italie après la Reconquista, à Livourne par exemple, ont fini par gagner la Tunisie car la vie en pays chrétien ne leur a pas plu. Dans la vie quotidienne, ce fond d’affection entre juifs et musulmans, celui qui existait entre Isaac et Ismaël, n’a pas disparu.

 

Par Jihâd Gillon (J.A)

Revue de presse express de ce mardi 30 octobre : et le bouquet Startimes met 6 milliards pour diffuser le foot sénégalais

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#SenCaféActu du 30 octobre 2018 Par Adama Sow

A la Une: Insultes sans fin: Cissé Lo et Mame Gor Diazaka tetes de turc de la presse, Magal: Serigne Mountakha sermonne les politiciens, Le Sénégal enregistre sa 830ème victime des mines anti-personnelles

1-Bad buzz et insultes de Moustapha Cissé lo et de Mame Gor Diazaka, la presse indexée : L’image de journalistes et reporters courant et se bousculant pour interviewer Cissé lo hier au Magal a choqué l’opinion. C’est en direct que l’insulteur récidiviste a sorti de gros mots encore, Mame Gor Diazaka a lui aussi dépassé les bornes imaginables. Les médias peuvent-ils continuer à servir des propos injurieux se demandent beaucoup de sénégalais

2-Cérémonie de clôture du Magal : Serigne Mountakha demande aux politiciens de savoir raison garder. Aly Ngouille Ndiaye demande à tous les candidats y compris Macky Sall à respecter le verdict des urnes lors de la présidentielle de février 2019 et que tous les acteurs politiques jouent la carte de la sérénité et de la responsabilité

3-Le Sénégal enregistre sa 830ème victime des mines en Casamance et devient l’un des 20 pays les plus touchés par les mines anti-personnelles dans le monde : le Directeur du centre national d’action anti-mine, Sidy Barham Thiam alerte et demande au gouvernement de prendre le problème par les cornes

4-Macky Sall « audite » le nouvel avion acquis par Air Sénégal : le président Sall a visité dans les usines d’Airbus le fameux appareil 330 Neo en cours de montage. L’appareil permettra à Air Sénégal de desservir Paris-Dakar à partir du 1er février

5-L’ogre chinois de télévision Startimes met le football national dans sa besace pour 6 milliards : Saer Seck et la ligue professionnelle de football ont signé un contrat de diffusion des matches avec Startimes pour 10 ans

6-Signature d’un Accord définitif éxigé entre le gouvernement et le mouvement rebelle MFDC : les organisations sous régionales de la société civile demandent à l’Etat et au MFDC de franchir le pas et de mettre un terme à la crise casamançaise en signant un accord définitif

7-Le portier international sénégalais Edouard Mendy affole les compteurs : le portier de Reims et des lions du Sénégal est l’une des révélations en ce début du championnat de la L1 française. C’est le portier qui a encaissé le moins de buts dans le championnat

Toutes les Unes des quotidiens de ce mardi 30 octobre : et le titre le plus « qui s’excuse, s’accuse » est celui avec Madické Niang dans L’Obs

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Madické clame à la Une de l’Obs : « Je ne suis pas un traître ».

Toutes les Unes reviennent sur le Grand Magal.

Libération parle du flou sur la dette de plus de 31 milliards du par l’Etat au privé pour les bacheliers qui y sont orientés :


Magal : Le Ministre Aly Ngouille Ndiaye mendie un Ndigël pour Macky auprès du Khalife

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Le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, a représenté le chef de l’État et le gouvernement à la cérémonie officielle du Magal de Touba, ce lundi. D’abord il a présenté les condoléances de l’État et du peuple sénégalais au khalife des mourides, suite à la disparition de Sokhna Bally Mbacké.

Ensuite, le ministre a demandé à Serigne Mountakha Mbacké de prier pour la réélection de Macky Sall en 2019. Une quête déjà formulée par le chef de l’État lui-même, jeudi dernier, lors du premier jour de sa visite à Touba.

« Le chef de l’État entend poursuivre tous ses chantiers à Touba dans les domaines de l’assainissement,  de l’hydraulique, des routes, et autres infrastructures. Il sollicite vos prières pour sa réélection », a insisté lourdement Aly Ngouille Ndiaye. Pour les élections à venir, le Président Macky Sall vous demande de prier pour qu’elles se déroulent dans la paix. Il sollicite également vos prières pour un bon hivernage. » Question de Tract.sn : l’hivernage n’est – il pas terminé ?

Tract.sn 2018

En Lybie, un Sénégalais tué par balles par son employeur

Un Sénégalais originaire de Kolda a été tué par balles mercredi dernier en Libye. Amadou Mballo, aurait été abattu par son employeur à qui il réclamait son salaire.

La victime a travaillé pendant quatre ans pour son bourreau présumé. Le corps sans vie de l’immigré a été ramassé dans la rue par d’autres Sénégalais vivant en Libye.

Âgé d’une trentaine d’années, Amadou Mballo était marié et père d’un enfant.

Tract.sn

Miss France 2019 : Découvrez les 10 blacks parmi les 30 candidates

Le concours Miss France 2019 aura lieu fin décembre 2018. Voici les 10 candidates black qui font partie des 31 prétendantes:

 

Ophélie Mézino, Miss Guadeloupe

Laureline Decocq, Miss Guyane

 

Aude Destour, Miss Limousin

Emma Wirtz, Miss Lorraine

Olivia Luscap, Miss Martinique

 

Ousna Attoumani, Miss Mayotte

Annabelle Varane, Miss Nord Pas-de-Calais

Diane Le Roux, Miss Pays de la Loire

Morgane Soucramanien, Miss Réunion

Alisson Georges, Miss Saint-Martin Saint Barthélémy

Tract.sn 2018

La cérémonie officielle du Magal de ce lundi comme si vous y êtiez ( VIDÉO)

Le Grand Magal-2018 a été commémoré ce dimanche. Revivez en intégralité la cérémonie officielle, qui s’est déroulée ce lundi sous la présidence du khalife des mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké.

‘Tract Fashion’ : Blaya, le playboy de Gibraltar qui ne joue pas sa star (Par Cheikh Tidiane Coly)

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TRACT FASHION & MODELS – Ce matin d’octobre, il fait chaud à Dakar. Le tintamarre dans la rue, attisé par moment de discussions à haute voix de gardiens s’égosillant à rompre leurs cordes vocales dans leur ambigu désir de se faire qualifier de plus exercés que les entraîneurs de football de grandes équipe européennes, ballonne notre attente. Parce que le jeune Blaya, avec qui on avait rendez-vous pour un entretien, tarde à venir. Heureusement, après un tour d’horloge happé dans les embouteillages entêtants de la circulation automobile de la capitale, il débarque dans une allure mesurée, le visage rutilant d’une fine sueur qu’il tente de faire disparaitre en se tamponnant le faciès de coups de mouchoirs. Grand de 1m92, le jeune homme est un bel athlète du mannequinat.

Son sourire évasé et regard discret veulent qu’on lui pardonne son retard. Abdoulaye Mactar Thioye, c’est son nom de baptême, tient à son rendez-vous, même s’il lui a fallu descendre du taxi, marcher sous la chaleur accablante pour nous parler de sa vie… Il est né à Dakar avec une enfance passée dans son quartier de Gibraltar. Et c’est là, tout petit, qu’on lui composa le surnom de Blaya, un cliquetis de son prénom Abdoulaye qui résonne jusqu’à aujourd’hui. Cadet de la famille, toujours scotché à grand-mère, le jeune garçon a fréquenté l’école jusqu’à l’université à la faculté des lettres, département anglais. Mais les nombreuses grèves lui ont ôté le goût de continuer à sillonner les couloirs du campus et il est parti s’inscrire dans un institut supérieur où il a trimé pour décrocher un parchemin en marketing et communication qui lui ouvre les portes de la société de téléphonie Orange. Mais, le jeune homme se trouve submergé par ce job très prenant qui l’empêche de vivre d’autre rêve. Il veut changer de cap… Et c’est le moment de prendre une bonne gorgée d’eau fraiche pour se détendre le physique raidi par la température, révélant qu’il fait un peu de musculation, mais cette sirotée est tout aussi réparatrice pour se remettre les idées en place.

Alors, le regard  perspicace et profond sous un long front, Blaya peut exécuter un saut dans le passé pour nous faire revivre ses premiers pas vers le mannequinat. Avec une voix posée et calme à la limite du  murmure, il nous emporte et nous ramène à 2014, année de sa démarche de pro après deux ans de formation à l’As des As. Il faut encore faire marche arrière, pour avoir souvenance qu’auparavant, à l’école, il avait la mise, la dégaine. On l’appelait déjà le Playboy des classes. C’était un élégant né. Celle qu’il appelle sa « sœur d’origine capverdienne », Marième Monteiro du Dolce Strawberry, est la première à détecter la fibre séductrice de ce garçon qui, venu à l’hôtel des Almadies pour regarder un spectacle, se voit proposer de défiler avec une tenue qui était comme par hasard à sa taille. Il y avait également rencontré Adama Paris qui découvre derechef en lui, une pépite pour le podium. Alors, seulement après trois mois de formation, il est sollicité pour défiler avec la sortie d’une promotion. C’était parti pour des défilés de Romzy (un Gabonais au Sénégal) avec la collection Fashion maure, au Complexe Sadiya, en passant par le Young Fashion Night et par les créations du styliste Lahat Guèye, Mister Model Sénégal à Douta Seck, Classic Fashion Show du créateur Pipo Gérard Mbaye…

«La plastique des femmes sénégalaises ne se retrouve nulle part ailleurs»

La liste est longue. Il a fait du chemin en quelques années, mais c’est surtout son sérieux et sa prestance qui l’ont imprégné de cette constance. Sans prétention ?  De ses lèvres gonflées qui lui donne parfois le visage grave, il ressort encore de l’énergie pour nous dire que les gens lui reprochent parfois de se prendre trop la tête. «Je valorise, parce que pour moi, c’est un job le défilé. Le mannequin, sur la piste, le podium, doit impressionner. Oui, il doit valoriser l’habit ou la tenue qu’il porte», indique-t-il en se remettant droit sur sa chaise pour faire comprendre sa posture sur scène. Voilà pourquoi Blaya, qui préfère le port des costumes et autres mises classiques, ne veut pas faire d’amalgame dans ce métier. Il bavarde moins quand y a boulot, l’exécute et rentre chez lui. Avec un petit sourire, il se remémore la réflexion d’un homme du milieu. «Dans le mannequinat, le plus posé, le plus sujet à la concentration est celui qui réussit le mieux», révèle-t-il, les yeux pétillant de cette vérité qu’il a fait sienne. Son attitude d’homme taciturne fait que souvent, il se voit indexé comme une personne pas normale parce que trop calme dans l’ambiance agitée et festive d’une soirée de défilé de mode. «Mais, c’est ma nature. J’aime le mannequinat, par contre je n’aime pas fréquenter les lieux chics, et je n’aime pas changer d’amis. Je me comporte normalement», brandit-il comme pour s’excuser. Mais non, il veut juste dire qu’après son travail accompli, il préfère aller retrouver les siens. C’est avec eux qu’il se reprend pour partager autres choses. Par exemple son gout pour le port des costumes et autres mises classiques, le sport de salle et le basket, mais aussi son regard porté sur les femmes, les Sénégalaises, avec qui il entretient de très bons rapports.

«Je ne vais pas jusqu’à dire qu’elles sont les plus belles au monde, mais elles en font partie», scande le jeune homme de Gibraltar qui trouve encore, comme dans le trémolo d’une divine musique, que la plastique des femmes sénégalaises ne se retrouve nulle part ailleurs. C’est à peine si on l’entend pas formuler, en son for intérieur, que Dieu les a formaté d’une argile spéciale. On voit des foulards et autres « mussor » s’élever au ciel. Hourra ! Cela va soulever des houles… Toutefois, Blaya les adore – les femmes – voir afficher la correction et se mouler de fermeté, avec un blanc-seing sur tous les autres défauts humains,  pour se donner la chance de cheminer avec elles. En attendant, ce casanier amoureux de la lecture, des bouquins donc, accro du café surtout au réveil matinal, grand bouffeur de mafé, veut monter son propre business après son ambition de voyager dans d’autres pays du monde pour repérer les richesses de l’univers de la mode.

Cheikh Tidiane Coly

Heures GMT : Grand Magalou Touba, revivez la cérémonie officielle

Ce 18 Safar, qui coïncide avec ce dimanche 28 octobre 2018, est la grande première pour son premier Grand Magal de Serigne Mountakha dans ses habits de khalife général des Mourides.

Des prières pour son prédécesseur, feu Serigne Cheikh Sidy Moctar Mbacké et pour Sokhna Bally Mbacke, décédée ce dimanche : ce sont là les premiers mots du khalife des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, par la voix de son porte-parole, Serigne Basse Abdou Khadre Mbacké, lors de la cérémonie d’ouverture du Magal, ce lundi.

Aussi, le guide des mourides a remercié tous ceux qui ont participé au déroulement du Magal et exhorté les musulmans à davantage d’entraide et de solidarité, mais aussi à cultiver l’amour de son prochain et la protection de la religion islamique.

Serigne Mountakha, en direction des acteurs politiques, a ajouté : « Le pays ne se construit pas dans la farce, le jeu ou la plaisanterie. Qu’on évite aussi la jalousie, la suspicion et qu’on cultive l’amour entre musulmans. »

Né à Darou Kayel il y a 85 ans, Serigne Mouhamadou Mountakha Mbacké, qu’on surnomme Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, va célébrer ce dimanche le premier Magal de Touba sous son khalifat.

Successeur du regretté khalife, Serigne Cheikh Sidy Mactar Mbacké, dont il était le « Dieuwrigne » (homme de confiance), Serigne Mountakha est aussi le khalife de la famille de son père, Serigne Bassirou Mbacké (fils de Cheikh Ahmadou Bamba), depuis la disparition de son frère, Serigne Moustapha Bassirou en 2007.

Reconnaissable à sa barbe blanche, son enthousiasme en toute circonstance et en tout lieu, l’actuel guide spirituel de la communauté mouride s’est révélé être un parfait éducateur. En atteste son amour pour l’école dédiée à Sokhna Mame Mariama Bousso à Porokhane. Là où sont formées les homonymes de cette dernière et dont la maîtrise du Saint Coran est une des facettes pour lesquelles les pensionnaires de l’établissement sont données en exemple un peu partout dans le monde.

Attaché au ndiguel (directive), Serigne Mountakha est un agriculteur connu pour sa culture, sa maîtrise et son amour du Saint Coran et des khassaïdes (poèmes de Bamba).

Très lié à Serigne Saliou Mbacké, le cinquième khalife des mourides, avec qui il entretenait des relations très chaleureuses, presque complices, il a apporté son concours à tous les khalifes qui se sont succédé à Touba après la disparition de ce dernier.

Son plus grand projet en tant que khalife, c’est la construction d’une université islamique à Touba.

Sonko, ce politicien gangsta qui vise la présidence au Kenya

Un Sonko peut en cacher un autre, dans la même case politique. Au Sénegal, nous avons Ousmane, expert en buzz. Au Kenya, ils ont Mike, adepte de la controverse et du bling bling.

Sénateur, il a été élu gouverneur de la capitale en août 2017  Casquette rouge, jeans délavés, blazer couleur de treillis militaires, Mbuvi Gidion Kioko, c’etait l’habillement de  « Mike Sonko », pour ses conférences de presse matinale durant sa campagne pour le poste de gouverneur de Nairobi (équivalent de maire). « Nous devons avoir de l’eau pure, en finir avec les embouteillages et la corruption », récite-t-il alors laborieusement. Les yeux cernés, il bafouille, se perd dans ses notes. Celui qui devait diriger sous peu l’une des principales capitales du continent avait l’air de sortir du lit.

Mais le candidat d’alors n’avait  que faire des sourires amusés. A désormais 43 ans, le sénateur de Nairobi n’en etait pas à sa première provocation, loin s’en faut. « Enfant chéri des pauvres » ou « homme du peuple » pour les uns, « populiste assumé »ou « voyou » pour les autres, Sonko est l’un des politiques les plus populaires et les plus controversés du pays.

Sonko, c’est d’abord un style. Une démarche balourde d’ex-détenu, les épaules rentrées. Un look « gangsta » bling-bling : chaînes, bagouses et chapeaux dorés, tee-shirt à tête de mort, coupe de cheveux fantaisiste, qu’il porte jusque dans les cérémonies officielles. Quitte à se faire expulser manu militari du Parlement, comme cela lui est déjà arrivé dans le passé.

Les Kényans raffolent de ses excentricités. Il y a quatre ans, le sénateur Sonko fut l’un des politiques les mieux élus du pays, obtenant 814 000 voix à Nairobi. En avril dernier, il a remporté haut la main les primaires du Jubilee, le parti au pouvoir, dans la capitale. Et en août, l’ogre Sonko ne compte faire qu’une bouchée du gouverneur sortant, Evans Kidero, au bilan médiocre et à l’administration corrompue.

Case prison

Mais derrière la fumée blanche des sondages, le nom de Sonko sent le soufre. Né à Mombasa en 1975, Mbuvi Gidion Kioko a grandi dans les quartiers pauvres du grand port de la côte. Très vite, il sert d’intermédiaire dans d’obscures ventes et reventes de terrain. Et, à 22 ans, passe par la case prison… dont il s’évade avant d’être rattrapé par la police.

À sa sortie, Sonko fait fortune en rachetant et en gérant des compagnies de matatus, les innombrables bus de Nairobi. Il se taille au passage une grande popularité dans les faubourgs populaires de l’est de la capitale. « Je payais les frais de scolarité des étudiants et j’offrais des transports gratuits aux familles », expliquera-t-il plus tard. Il gagne son surnom : « Sonko », « le boss » ou « le mec riche ».

Surfant sur sa renommée, il descend en l’arène politique et est élu sans difficulté député en 2010, avant de devenir sénateur. Pour remercier ses électeurs, le parlementaire inaugure ses « Sonko rescue teams » : une flotte de véhicules (ambulances, camions, 4×4, limousines…) mis à disposition de ses concitoyens 24 heures sur 24 pour transporter en urgence les malades à l’hôpital, débarrasser des ordures gênantes, emmener un marié pressé à l’église ou un corps encore chaud à la morgue.

Du clientélisme pur, « mais qui donne l’impression aux populations démunies de Nairobi que quelqu’un s’occupe enfin d’eux », dit Gabrielle Lynch, professeure à l’université de Warwick (Royaume-Uni) : « Sonko a une image d’homme efficace, généreux et accessible. Il est ainsi l’un des rares politiques dont la base électorale transcende les clivages ethniques. »

Mais selon ses adversaires, le business des minibus et les Sonko rescue teams ne seraient en réalité qu’une couverture pour des activités moins recommandables, à savoir le trafic de drogue. En 2010, le nom de Sonko figurait ainsi tout en haut d’une liste transmise par l’ambassade des Etats-Unis aux autorités kényanes et répertoriant six barons de la drogue du pays.

De l’eau dans son whisky

Sonko a toujours nié avoir participé au trafic. « Ma fortune vient de Dieu, je ne sais pas faire la différence entre du sucre et de la cocaïne », jure-t-il, arguant n’avoir jamais été condamné par la justice kényane et se disant prêt à laver son honneur devant les tribunaux américains. Mais depuis sept ans, les soupçons ne cessent de le poursuivre« Les ambulances [de Sonko] parcourent toutes nos routes sirène au vent, de sorte que les gens pensent que la vie de quelqu’un est en danger, alors qu’en réalité elles vont distribuer de la drogue en vitesse », a récemment accusé son adversaire Evans Kidero.

L’homme, qui aime parader entouré de gardes du corps armés de fusil de gros calibre, effraie l’establishment nairobien. « En haut lieu, certains se demandent si Nairobi va tomber entre les mains d’un cartel », note l’analyste politique Dismas Mokua. Car on ne rigole pas avec Nairobi : la ville, qui rassemble un Kényan sur dix et représente 60 % du PIB national, demeure la « capitale » de l’Afrique de l’Est.

Sonko a donc mis de l’eau dans son whisky. Exit les bijoux qui brillent, le sénateur s’est rasé la tête et acheté des costumes. « J’ai grandi », jure-t-il aujourd’hui. Bon élève, il a passé en 2015 un diplôme universitaire en business et administration. « D’aucun disent qu’il l’a acheté… », sourit un observateur.

« Pour rassurer les argentiers, l’élite du Jubilee lui a imposé un colistier respectable », poursuit Dismas Mokua. Il s’agit de Polycarp Igathe, directeur impeccablement cravaté de Vivo Energy Kenya, qui servira de vice-gouverneur en cas de victoire. Aujourd’hui, les sondages donnent Mike Sonko gagnant. Mais son regard porterait déjà loin au-delà les hauts murs blancs de l’hôtel de ville de Nairobi. « Il a la popularité pour aller plus loin encore, soutient Dismas Mokua. Un jour, il pourrait même être candidat à la présidentielle. »

Revue d’actu express de ce lundi 29 octobre : Magal, 8 morts, 200 blessés sur la route

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#SenCaféActu du 29 octobre 2018:

Par Adama Sow

A la Une: Le Magal de Touba a vécu, Les enseignants et le ministère des finances se crêpent le chignon, Serigne Modou Kara s’engage à réelire Macky Sall

1-Magal 2018 a vécu : 8 morts, plus de 200 blessés sur la route, 182 sorties des sapeurs-pompiers, 6 tonnes d’aliments impropres à la consommation saisies, décès en plein Magal de Sokhna Bally Mbacké fille de Sokhna Mai Mbacké, la cérémonie officielle prévue ce matin, aucun nouveau cas de dengue détecté lors du Magal

2-Le gouvernement présente un gigantesque projet du Musée Serigne Touba pour booster le tourisme religieux et faire de Touba un pôle d’attraction et de rayonnement islamique selon le ministre de la culture Abdou Latif Coulibaly

3-Serigne Modou Kara Mbacké annonce son soutien à Macky Sall pour la présidentielle de 2019 et s’engage à le réelire

4-Polémique entre le ministère des finances et les enseignants sur l’application de l’augmentation de l’indemnité de logement : Surpris quand ils ont découvert leurs bulletins de salaire de fin octobre, les enseignants ont dit ne pas sentir l’augmentation de 15000 annoncée par la direction de la Solde qui a confirmé l’augmentation promise

5-Plus de 10000 élèves sans pièces d’état civil à Thiès : Les autorités académiques tirent la sonnette d’alarme

6-Ça se passe en Afrique : Abdel Aziz Bouteflika candidat à sa propre succession : 81 ans, cloué sur un fauteuil depuis des années par un AVC, le président algérien veut briquer un 5eme mandat en 2019

7-Le Brésil a élu « son Trump » Jair Bolsonaro : Raison de plus de croire que le monde va vers la dérive, le Brésil a basculé dans l’extrême droite avec un président populiste taxé de raciste, de pro- armes et d’anti-immigration comme Trump

Rent-a-dread : le malaisant business sexuel des hommes rastas à louer en Jamaïque

Exactement comme sur les plages de Saly ou de Cap Skirring au Sénégal. Environ 80 000 femmes posent leurs valises en Jamaïque chaque année, et pas seulement pour visiter le studio de Bob Marley et glander sur les plages de sable fin. Particularité méconnue du tourisme local : les “rent-a-dread” (“loue une dread”, pour ceux qui ont fait mandarin LV1) ou “rastitute” (mot valise composé “rasta” et “prostitute”), de jeunes gigolos au crâne couvert de dreads qui proposent leurs faveurs aux quadras blanches esseulées sur des plages populaires de l’île telles que Negri. Le phénomène s’explique à la fois par les inégalités économiques (la Jamaïque est l’île la plus pauvre des Caraïbes) et par l’anonymat dont jouissent les Occidentales qui viennent consommer des relations sexuelles avec des autochtones, loin des paires d’yeux désapprobateurs et des possibles sanctions judiciaires.

Si ces playboys des plages arborent la coiffure typique des rastas, ils ne sont pas de vrais adeptes de la religion rastafarienne : la prostitution est mal vue par les croyants, qui la perçoivent comme une perversion venue de Babylone. Combinaison de la misère sexuelle et affective de ces Dames et la détresse financière de ces Messieurs. Un récent film documentaire de J. Michael Seyfert donne la voix à ces personnes qu’on entend que très rarement.

Duduzane Zuma, le fils de Jacob Zuma, a tué deux personnes avec sa Porsche dans un accident de la route

Duduzane Zuma, fils de l’ancien président sud-africain Jacob Zuma, sera jugé à compter de mars pour homicide involontaire après avoir causé la mort de deux personnes dans un accident de la route, a annoncé vendredi la juge chargée du dossier.

Le jeune homme de 34 ans, vêtu d’un costume sombre, a comparu brièvement vendredi devant un tribunal de Johannesburg, accompagné de son père, flanqué de gardes du corps.

« Je veux que vous soyez disponible le 26 mars 2019, date de votre procès », a déclaré la juge Heidi Barnard dans un tribunal où se pressaient partisans et opposants à la famille Zuma.

Egalement poursuivi pour corruption

Duduzane Zuma est accusé d’avoir provoqué la mort en 2014 à Johannesburg d’une passagère d’un mini-bus, qu’il a percuté avec sa Porsche.

Une autre passagère a succombé à ses blessures trois mois après l’accident.

Le parquet avait dans un premier temps renoncé à poursuivre Duduzane Zuma, mais sous la pression de l’organisation AfriForum, il a décidé de revoir sa position.

Le jeune homme doit aussi comparaître devant la justice le 24 janvier dans une affaire de corruption, un scandale lié à la sulfureuse famille d’hommes d’affaires Gupta qui ont précipité la démission de son père en février.

GRAND ENTRETIEN – Papa Demba Thiam (ex Banque Mondiale) : « Des institutions dévoyées ont fabriqué de la pauvreté en Afrique »

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Fin observateur des économies africaines dans leur fonctionnement et leurs rapports avec les institutions financières internationales, Papa Demba Thiam s’interroge haut et fort sur les raisons qui font que l’Afrique n’a toujours pas décollé. Professeur, chercheur et investisseur, entrepreneur privé pour le développement des chaînes de valeurs, avant de travailler comme consultant international au service des gouvernements suisse et allemand, le Dr Papa Demba Thiam a été coordonnateur puis directeur de projets pour le développement du secteur privé et du commerce dans les pays ACP (Afrique Caraïbes Pacifique) en liaison avec l’Union européenne, consultant international auprès de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) et auprès de la Commission européenne, fonctionnaire à l’Organisation de coopération et développement économique (OCDE) et économiste principal au Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest. De mai 2003 à octobre 2016, le Dr Papa Demba Thiam a été fonctionnaire à la Banque mondiale avant de quitter cette dernière institution en retraite anticipée. Il développe actuellement des services de conseil en partenariats stratégiques public-privé sur les chaînes de valeurs en développement industriel fondés sur la transformation des ressources locales y compris par le développement d’agglomerations industrielles urbaines liées aux économies nationales, les parcs industriels multifonctions et les parcs agro-industriels. Donc, de quoi comprendre le fonctionnement de la machine de coopération économique multilatérale de l’intérieur. Se confiant au Point Afrique, il met le doigt sur les sentiers de dysfonctionnement dans lesquels les économies africaines ont erré et qui les ont conduites à connaître la situation qui est la leur aujourd’hui.

Comment expliquez-vous que malgré toutes les richesses dont elle dispose, l’Afrique en soit à la place qu’elle occupe aujourd’hui dans le concert des nations ?

Papa Demba Thiam : À mon humble avis, toute économie pour être viable doit être bâtie sur ses forces. Cela n’a pas toujours été le cas pour la grande majorité des pays africains. Pourtant, on ne peut citer aucun pays africain qui n’ait pas de ressources enfouies dans son sous-sol et dans ses plans et cours d’eau, étalées sur son sol et potentiellement dérivables par l’exploitation de ses positions géographiques. L’inertie et l’inaction me semblent d’abord avoir relevé de la culture de la chasse et la cueillette qui avaient déjà caractérisé l’exploitation coloniale de beaucoup de pays africains. Cette culture a essentiellement relevé de la prédation en moindre effort avec un niveau de satisfaction très bas de la part des exploitants coloniaux, ensuite, des pays devenus des États indépendants.

Pour preuve, les colonisateurs semblent n’avoir même pas développé de stratégies compétitives en matière de prédation, pour savoir quoi vraiment mieux exploiter et comment le faire de la manière la plus efficiente. À titre d’exemple, on peut se demander pourquoi le Sénégal ne découvre ses importants gisements de pétrole et de gaz que seulement « maintenant », quand on sait que les premiers échanges entre le Sénégal et l’Europe datent de 1444, lorsque les Portugais ont atteint l’embouchure du fleuve Sénégal, qu’après 1600, les Hollandais et les Français en ont chassé les Portugais, et qu’à partir de 1700 la France a commencé à dominer la « région » du Sénégal, militairement, administrativement et économiquement.

Pourtant, gaz et pétrole ont toujours été là… La preuve, il fallait juste penser que le plateau continental du Sénégal appartenait aux mêmes plaques tectoniques que celles de pays producteurs de pétrole qui sont en face du Sénégal, en Amérique latine. Comment pouvait-on ne pas imaginer que s’il y a du pétrole au nord, au sud et à l’ouest du Sénégal, sur les mêmes plaques tectoniques d’aujourd’hui et d’avant, il n’y en aurait pas au Sénégal ? Il s’agit de constater qu’il n’y avait réellement aucune envie de piller le Sénégal d’une manière structurée et intelligente. C’est d’ailleurs pourquoi le colonisateur n’a pas vu l’intérêt de l’exploitation des ressources halieutiques du Sénégal, pariant plutôt sur la culture de l’arachide en sols moins adaptés, pour faire tourner ses huileries. Parce que la France n’avait pas comme vision de s’installer durablement et structurellement dans ses colonies. Ses structures étaient « provisoires » et n’étaient pas appelées à durer.

En comparaison, les colons en Afrique du Sud y ont développé des structures économiques cohésives et cohérentes avec leur volonté d’y rester pour toujours. En règle générale, partout où les colons ont decidé de s’établir, ils y ont développé, ne serait-ce que des niches de « structures de développement économique ». Sinon, leurs seuls programmes et structures installés devaient ne servir qu’à une exploitation conçue pour être limitée dans le temps.

Après les indépendances africaines, les nouveaux gouvernants n’ont pas souvent conçu de stratégies, programmes, projets et interventions pour créer les bases d’une croissance économique permettant la participation du plus grand nombre dans le temps et dans l’espace. Les économistes africains et /ou « africanisants » (pour ne pas dire « tiers-mondistes ») les plus engagés en matière de développement économique étaient plus des révoltés idéologiques qui combattaient ce qu’ils appelaient « impérialisme », « néocolonialisme », « ordre économique international » etc. Ce faisant, ils avaient jeté le bébé avec l’eau du bain en étant occupés à produire des reflexions combattantes contre le « capitalisme et les firmes multinationales. Une superbe occasion ratée pour utiliser leur puissance intellectuelle pour aider à créer les structures de base et les programmes permettant de mettre en exergue les opportunités économiques du continent et les mettre en valeur pour le bien de tous.

Cette situation n’a pas donné d’autres options aux nouveaux gouvernants que d’administrer les rares circuits de production (non-compétitive) de richesses (mal partagées). Ces dernières ont plutôt servi, dans les pays africains, à entretenir une nouvelle classe de chefs-maîtres-administrateurs, d’où l’appétit de beaucoup de personnes à devenir des fonctionnaires. Et le pillage inintelligent de continuer…

Sur le plan économique, l’Afrique est caractérisée par un très important secteur informel qui occupe d’ailleurs l’essentiel de la population. Comment expliquez-vous la persistance de ce phénomène ?

Le développement du secteur dit « informel » me semble la réponse spontanée et naturelle à l’échec de l’économie dite formelle, si tant est qu’on puisse parler d’échec parce que les politiques de développement de l’économie formelle en Afrique ne me semblent pas encore toujours se confondre avec celles nécessaires à la croissance inclusive créatrice d’emplois et de richesses partagées. L’économie est comme un cours d’eau. Si vous bloquez un cours d’eau, il se fait un nouveau lit ailleurs pour toujours continuer de couler.

On voit de plus en plus de gens très instruits par de grandes écoles, dans le secteur informel. Cela a l’air paradoxal, mais je dirais que c’est « normal » au sens de la « nécessité » de Hegel. Parce qu’un opérateur économique investit dans des activités dans lesquelles les opportunités économiques sont claires et les risques connus et gérables. Or la culture de prédation des administrations qui vivent de taxes et d’impôts poussent les opérateurs à se soustraire des circuits formels qui les exposent au fisc. Le problème est surtout qu’ils considèrent les paiements au fisc comme des frais inutiles et évitables, mais pas comme des coûts. Je définis un coût comme un sacrifice de ressources, le but étant de gagner plus que l’on sacrifie. Si vous me dites de sacrifier 10 pour gagner 100, j’aurais tendance à sacrifier 100 pour gagner 1000. Par contre, mon réflexe naturel sera d’éviter des dépenses qui ne rapportent pas. Je les ferai si nécessaire, mais j’aurai tendance à les limiter au minimum. Vu sous cette perspective, les États africains ont intérêt à établir ce que j’appelle des systèmes de « fiscalité de développement » dont tout opérateur économique devrait raffoler si ces systèmes permettent de l’insérer durablement dans des chaînes de valeurs construites par le financement public.

Il faut aussi dire qu’en Afrique, le secteur informel a developpé des modes d’organisation du travail par une culture d’entreprise qui est en bonne adéquation avec la culture des acteurs qui y travaillent. Ils ont les mêmes valeurs, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de ces entreprises, ce qui y facilite la culture et les réflexes d’appropriation.

Enfin, il faut dire que dans certains cas (de plus en plus nombreux), ce sont des bureaucrates, supposés être des gardiens du secteur formel, qui se lancent dans des activités informelles. C’est le cas des boutiques et/ou d’ateliers de tailleurs dans des garages de ces maisons des agglomérations urbaines dans lesquelles les résidents ont bénéficié de programmes d’acquisition de logement en tant que fonctionnaires solvables. D’autres bureaucrates investissent dans des systèmes de transport informel. Il y a d’autres exemples de fonctionnaires-bureaucrates-entrepreneurs informels.

Que faudrait-il pour que les administrations ainsi que les entreprises telles qu’elles existent aujourd’hui en Afrique soient branchées avec l’Afrique réelle ?

Parlons d’abord des administrations qui sont, en principe, parties des institutions, c’est-à-dire des murs-porteurs d’un État de droit. Pourtant, la perversion de la rationalité des institutions est devenue un mode de fonctionnement culturel qui semble accepté en Afrique comme une « norme ». Cela n’a plus l’air de choquer grand monde. Partout dans le monde et d’une manière générale, le pouvoir est détenu par ceux qui contrôlent les moyens de la violence. Dans les pays plus démocratiques, les moyens de la violence sont dans l’assujetissement de l’individu aux règles et procédures dont les institutions sont les garantes. De fait, les moyens de la violence sont contrôlés par la conscience collective de ce que tout le monde croit juste et accepte. Dans beaucoup de pays d’Afrique et pendant longtemps, les moyens de la violence ont été directement ceux par la détention d’armes. C’est le cas à travers des coups d’État et d’autres formes de viols de souveraineté populaire. Il faut d’ailleurs noter que c’est paradoxalement dans ce genre de pays à régime fort qu’il a été plus facile de faire accepter les recettes des programmes d’ajustement structurel et de stabilisation, même si certains des dirigeants de ces pays ont soutenu avoir pris les armes pour renverser des gouvernements parce qu’ils voulaient libérer leurs peuples du « néo-colonialisme incarné par un ordre international injuste et inéquitable ».

Il faut aussi noter que la décennie des programmes de stabilisation et d’ajustement structurel nés du « Consensus de Washington » et de ses modes d’administration pompeusement appelés « gouvernance » a vu se fabriquer tellement de pauvreté en Afrique que des peuples sont descendus dans les rues pour chasser des dirigeants « forts », y compris par l’instauration de « conférences nationales souveraines ». Les jeunesses africaines se sont alors mises à rêver de démocraties par des institutions fortes. Cruelle désillusion : beaucoup de ces institutions ont été dévoyées pour servir des hommes forts, arguant du fait que la démocratie s’exprime par le respect des lois et des procédures établies. C’est cela qui permet aussi d’expliquer pourquoi des institutions démocratiques peuvent se muer en instruments de dictature « légitime » en pipant les dés avant le jeu. Qu’est-ce qui permet à des dirigeants de le faire et à leurs administrés de l’accepter ? C’est aussi l’acception que les Africains ont de la notion de chef. Être chef est une aspiration normale, un moyen de reconnaissance sociale. Quoi de plus évident comme opportunité que de devenir chef, que de s’emparer des rênes d’une institution pour s’en servir comme instrument de pouvoir personnel, surtout si elle permet de changer et/ou tailler des lois sur mesure, auxquelles l’individu doit se soumettre ?

Dans le cas de l’entreprise informelle, la notion de chef et le culte du chef demeurent compatibles avec la poursuite de ses objectifs économiques et sociaux. C’est ce qui crée sa cohésion par une culture d’entreprise comprise et acceptée de ses membres. Ses membres sont dotées de la même mentalité à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise. Donc pas de choc de cultures. Par contre, dans l’entreprise formelle en Afrique, l’individu est souvent sujet à deux cultures antinomiques. Par exemple, en dehors de l’entreprise peut prévaloir une culture gérontocratique qui fait que l’individu obéit et se défère à plus âgé que lui. Mais le même individu peut être le chef d’un plus âgé que lui, ce qui peut créer des situations de conflits larvés qui empêchent le développement d’une culture d’entreprise commune à tous les acteurs.

En résumé, autant la culture de la notion de chef peut être un facteur de cohésion dans l’entreprise informelle ou un facteur de tensions dans l’entreprise formelle, autant elle peut ouvrir la porte à la transformation d’institutions conçues pour être démocratiques, en des instruments structurels de dictature durable. Le tout relève de l’état de raison dominant que je définis comme l’ensemble des choses que la plupart des membres d’une communauté croient justes. Les pays à marchés émergents ont dû éduquer et ajuster leurs états de raison pour créer des cultures institutionnelles et d’entreprises qui transcendent toutes leurs structures économiques et sociales. C’est ce qui fait que l’entreprise chinoise fonctionne sur des modes culturels différents de l’entreprise coréenne, française ou américaine. Les modèles d’entreprise en Afrique doivent naître de logiques de développement économique inclusif. Ceci permettrait de créer assez de sécurité pour les populations et construire des institutions démocratiques tout en développant des programmes pouvant assurer la transition du secteur informel vers une économie moderne intégrée et transparente.

Au-delà de l’économique, il y a le politique. Comment faire pour mieux les imprégner de valeurs africaines dans lesquelles acteurs économiques et citoyens se reconnaîtront, et pour lesquelles ils accepteront d’être noblement au service des missions qui leur sont confiées ?

L’économique et le politique entretiennent des relations autant bijectives que dialectiques. Les sociétés dont les populations connaissent un niveau de vie élevé dans le cadre d’une croissance inclusive sont plus disposées à engager davantage de concertations politiques apaisées et inclusives. L’expérience montre d’ailleurs des corrélations assez récurrentes entre le niveau de développement inclusif et la démocratisation progressive. Mais je voudrais être clair : il ne s’agit pas de dire qu’il faut des régimes forts pour d’abord créer de la richesse partagée, sécuriser les populations et ensuite démocratiser. Je crois plutôt qu’un pays peut créer les processus et les contenus pour de larges consultations décentralisées, sur des modes de transformation de ses ressources en produits à forte valeur ajoutée, pour permettre la participation du plus grand nombre de personnes, au plus grand nombre d’activités économiques et sociales auxquelles elles attachent de la valeur. C’est justement une très grosse opportunité à saisir pour inculquer des cultures démocratiques et des cultures d’entreprise homogènes et congruentes en Afrique. Il faut que les populations y trouvent leur compte. Alors l’Afrique deviendrait une terre de plein emploi qui importerait même de la main d’œuvre.

L’Afrique travaille beaucoup avec les institutions internationales. Certaines sont plus politiques, comme l’ONU, d’autres plus économiques, comme la Banque mondiale. Ont-elles contribué d’une façon ou d’une autre à améliorer la situation en Afrique en aidant à plus de démocratie ou à plus de prospérité économique ?

Une longue histoire de désillusions. Je demande la permission de la franchise. Beaucoup d’institutions multilatérales ont perdu le contrôle des moyens opérationnels de leur raison d’être initiales. Certaines sont devenues des institutions bureaucratiques dévoyées qui ont même contribué à fabriquer de la pauvreté en Afrique, ce qui a alimenté moult mouvements irrédentistes et de l’immigration massive, ce qui a aidé à amener des populistes au pouvoir, dans beaucoup de pays dits développés. Multilatéralisme, oui. Mais quel multilatéralisme ? Permettez-moi de vous donner un exemple de la perversion de la rationalite initiale des institutions multilatérales.

Fin des années 1960 : la sècheresse alliée aux crises pétrolières qui ont suivi ont toutes deux fini par rendre des administrations africaines déjà prédatrices, exsangues et surendettées. On n’a alors rien trouvé de mieux que demander à d’autres bureaucrates apathiques d’appliquer des programmes dits de « stabilisation » et d’« ajustement structurel » qui, pour régler les problèmes budgétaires des États africains, ont simplement démantelé les maigres structures et tissus socio-économiques qui y existaient. La recherche et l’éducation et la formation en ont aussi pâti tout autant que les infrastructures qui n’ont été ni maintenues ni développées, et nous voilà entrés en régime de fabrication de pauvreté avec l’installation durable de « structures de sous-développement ». Pour faire court, la situation de dépendance des États africains envers des bureaucraties multilatérales (et bilatérales) s’est accentuée au fil du temps, ce qui a enlevé aux États africains, l’initiative, la programmation et l’action en matière de politique de développement.

Que l’on cesse d’appeler « stabilisation » et/ou « ajustement structurel », les programmes que les pays africains ont avec les institutions financières multilatérales, lesquelles les ont rebaptisés « appui budgétaire », « facilités » ou « prêt de financement de politique de développement » et autres. Ces mêmes programmes continuent d’être développés et livrés par la même caste de bureaucrates qui n’ont pas appris à faire autre chose. Ils contiennent les mêmes types d’interventions avec leurs « conditionnalités » rebaptisées « déclencheurs ».

Le plus grave est la transhumance entre bureaucrates d’institutions nationales, bilatérales et internationales qui arrive à produire les mêmes types de décideurs parfois comme « clients », parfois comme « fournisseurs » d’aide au développement. Ceci permet d’intégrer et harmoniser la colonisation des instances de décision par ceux que j’appelle les « carriéristes de la fabrique de pauvreté ». Ils résistent à toute forme de leadership et d’innovation pour protéger leurs intérêts vitaux. La perversion même de l’idéologie que les bureaucrates-carriéristes brandissaient avant de s’engager dans le travail de développement.

Quels sont les arguments qui corroborent votre jugement ?

Écoutez, je ne crois pas être le seul à penser de la sorte. J’ai été un gros rebelle dans le monde du développement. C’était le cas à la Banque mondiale que j’ai décidé de quitter il y a tout juste deux ans, en faisant prévaloir mes droits à une retraite anticipée. J’y suis allé depuis l’OCDE en me disant qu’on ne pouvait pas laisser une institution avec des moyens aussi importants entre les mains de bureaucrates-carriéristes qui prennent des décisions à conséquences dramatiques, sur la base de feuilles de calculs, sans se soucier des réalités socio-économiques des populations impactées par leurs décisions.

Je me suis dit qu’on ne pouvait pas fermer cette institution et que même des dirigeants africains qui ne croient pas dans la capacité de cette institution à régler les problèmes de développement, ont quand même besoin d’accéder aux ressources de cette institution qui leur appartient aussi et dont ils sont aussi clients. Je savais que de par mes écrits et prises de position publiques contre les politiques de l’institution, j’y serais attendu de pied ferme par les gardiens du temple. Donc, je n’étais pas intéressé d’y faire une carrière « politique » en jouant à l’Africain heureux d’être là et prêt à dire oui à tout pour garder son job et ses avantages. Ce sont les pires fossoyeurs de l’Afrique.

Mon but était plutôt d’y introduire le développement industriel en Afrique coûte que coûte. J’ai donc repris un projet moribond, pour ne pas dire un éléphant blanc au Ghana, pour diriger une équipe mixte gouvernement du Ghana-Banque mondiale et tourner le design du projet pour en faire un modèle de succès pour les projets financés par lAssocisation internationale de développement (AID). Il s’agit du Ghana Trade and Investment Gateway Project. Avec seulement 50 millions de dollars américains, les résultats officiels de ce projet tels que publiés par la Banque mondiale et le gouvernement de Ghana indiquent qu’il a contribué à créer 305 000 emplois, y compris avec un parc industriel faisant partie d’un centre de croissance multipolaire avec le port de Tema rénové. Les résultats indiquent aussi que ce projet a généré plus de 1 200 autres projets pour un montant d’investissements privés qui se montent à plus de 12 milliards de dollars américains au Ghana.

Mais Dieu, que ce fut dur ! Il a fallu des années pour que les fonctionnaires caciques de la Banque reconnaissent mon travail par un prix, et ce, grâce à la détermination de Mme Obiageli Ezekwesili, ancienne vice-présidente de la Banque mondiale pour l’Afrique qui, novice dans le « système », ne comprenait pas pourquoi des présidents, directeurs généraux et vice-présidents de la Banque mondiale défilaient au Ghana pour visiter et s’enorgueillir de fruits d’un travail que j’ai dirigé, sans que mes patrons directs ne m’en donnent quelque crédit que ce soit. En réalité, cette réussite dans la douleur semblait constituer un « dangereux » précédent… J’ai passé 80 % de mon temps du projet à rompre mes chaînes et enlever les peaux de bananes sous mes pieds. Après, il n’était plus question qu’on me laisse faire des projets industriels dans d’autres pays d’Afrique. J’en ai quand même conçu d’autres, approuvés par le conseil d’administration de la Banque et vidés de leurs substances dès que j’étais opportunément muté sur un autre projet. Par un hasard ironique du destin, deux anciens vice-présidents-économistes en chef ont claqué la porte de la Banque mondiale en dénonçant ses politiques et son fonctionnement interne. Ceci leur a réussi puisqu’ils ont été lauréats du prix Nobel d’économie. Il s’agit de Joseph Stiglitz, il y a déjà plusieurs années, et de Paul Romer à qui cette distinction vient d’être attibuée en 2018. Que dire quand des têtes pensantes d’une institution ont pu se sentir en situation de révolte pour en partir et, après cela, se voir reconnus ? Quoi qu’il en soit, je reste convaincu que les Africains et leurs partenaires peuvent ensemble arriver à développer des partenariats gagnants-gagnants en matière de développement industriel, un développement fondé sur la transformation des ressources de l’Afrique.

 

Propos recueillis par Malick Diawara (P.A)

Mannequins : « Touty Ndiaye, une fleur du matin à la rosée toujours renouvelée » (Par Cheikh Tidiane Coly)

TRACT FASHION & MODELS –De l’autre côté de la rue, je l’ai aperçue rayonnante comme une douceur sous ce soleil chaud d’octobre. A l’approche, un sourire donne plus d’éclat à cette jeune femme. Elle s’est légèrement maquillée et coiffée, a porté un habit coloré lui arrivant juste aux genoux, ce qui illustrait une belle paire de longues jambes. Elle a un corps de rêve à contempler sans fausse modération comme si on vous a annoncé que votre acuité visuelle en dépend. Quand elle vous regarde… Il faut quand même arriver à apposer un nom à cette belle silhouette haute de 1m78. Elle, c’est bien Touty Ndiaye, révélée au monde du mannequinat, il y a juste 4ans.

Touty, en tigresse sur canapé

Assise avec nonchalance et aisance sur la chaise, elle raconte le regard solennel. 2014, c’est l’année où tout est parti réellement. Lors d’un concours de tailleurs, une amie la pousse à y aller pour présenter les modèles d’un des concurrents. Touty aime bien la mode, mais à l’idée de défiler devant des gens, elle panique. Non, pour elle cet exercice est réservé à d’autres personnes différentes d’elle. Parce qu’elle, Touty, l’homonyme de sa tante maternelle, ne s’imagine pas au milieu de paires d’yeux la fixant à la dérobée. Quelle honte elle subira, en tremblotant comme une feuille dès le pas initial. Et pourtant, ce samedi de 2014, elle est parvenue à monter sur le podium et à étaler son talent aux premières enjambées. Touty Ndiaye a réussi à se mouvoir et s’émouvoir de ce défilé parce que son candidat couturier a gagné le concours. La joie a été grande, elle en a eu le souffle coupé. La tentation est devenue vaste pour sillonner cet univers des défilés. On lui indiquera Ass Moussa qui tient sa structure l’As des As dans le quartier de Derklé. C’est là qu’elle se rend pour se payer une dégaine de pro. Mais, l’argent lui manque pour qu’elle y fasse long feu. Elle se verra apostrophée par un autre photographe Moussa qui tient l’agence Imagine. C’est de là qu’un certain Khadim Mbaye la déniche pour la présenter à Woo Tang. Nous sommes en 2015, à la Maison de la culture Douta Seck. Touty fait sensation. Et deux ans durant, elle s’y met avec ce mentor qu’elle a quitté en 2017. «Je me sens bien dans le mannequinat», justifie-t-elle pour expliquer qu’elle n’a pas abandonné les chaleurs des podiums. C’est qu’aujourd’hui, elle papillonne de ses propres ailes sans l’aide d’un agent. Touty Ndiaye croise et décroise les jambes, et on l’admire s’effeuiller, pareille à un gazania, une fleur du matin qui s’ouvre au soleil. Elle lève les yeux pour nous gratifier de son sourire mielleux et nous donner un avant-goût du film de sa vie de mannequin. 2016. La charmante Touty Ndiaye reçoit une invitation à participer à un défilé de monde en Côte d’Ivoire. Le programme est alléchant, et pour le voyage… Le comité d’organisation n’a pas suffisamment d’argent pour lui payer le billet. Pour elle, il faut bien trouver une solution parce que cette occasion, elle ne veut point la rater. Touty, déterminée à y aller, met la main à la… pochette. Ses petites économies dans la besace, ce ne sera pas l’avion mais le bus (55 mille à l’aller et la même somme au retour) qui amènera notre beauté à Abidjan. Deux jours de voyage rythmé, un safari de découvertes de belles contrées d’Afrique avec une mémorable escale au Mali, avant d’arriver chez Nana Houphouët Boigny. «Ah oui, le paysage était très beau à regarder», dit-elle en fermant, un tantinet, les yeux, pour savourer encore les merveilles de la nature dont les souvenirs restent toujours intacts en elle. Et, la charmante demoiselle se revoit encore à ce défilé de l’African Life Style Show. Elle y fera une belle prestation saluée par ceux qui l’ont invitée. En tout cas, elle ne regrette pas  été là dans ce pays «où la mode est quand même très appréciée, très vivante», fait-elle remarquer. Des voyages comme ça, mais en avion, elle en fera aussi dans d’autres pays d’Afrique comme le Bénin où elle était invitée deux fois dans sa capitale Lomé. Si vous avez l’occasion de la rencontrer, demandez-la de vous raconter ses belles balades dans les habits de mannequin.

Touty, en princesse de l’Egypte pharaonique

« Je suis plus intime avec les hommes »

Pour l’instant, elle vous livre quelques plages de son enfance. Touty, le premier enfant d’une grande famille, est née en  à Pikine. Elle y fréquente l’école 9A Marc Sankalé, et lorsqu’elle atteint l’âge ado, la jeune fille ne se sent plus dans la tunique d’élève. Elle a d’autres visions du monde, celles d’une jeune qui veut retrouver toute sa candeur dans le froufrou et la caresse de l’habit. Elle n’a pas d’argent mais tient toujours la paie mensuelle de sa scolarité que Papa lui donne «main à main»… Durant trois mois, elle ne versera pas cet argent qui se retrouvera empoché à «Marsé bu béés» par les commerçants vendeurs de tenues féminines. Son manège sera vite découvert et les parents n’hésitent pas une seconde, puisque l’école ne lui dit plus rien, de l’envoyer dans le four des restaurants avant de transiter dans les salons de coiffure. C’est de là qu’elle migre vers le mannequinat. Et elle se rappelle, en souriant, d’un de ses premiers « cachets » dans ses mains frêles. « Un jour, après un défilé, on m’a gratifié d’une robe et 5000 francs Cfa. Mon père (paix à son âme) était à ce moment interné à l’hôpital Cto de Grand-Yoff. J’ai gardé la tenue et l’argent, je l’ai partagé, entre mon père, ma mère et moi. Mais pater m’a redonné sa part et m’a renouvelé sa bénédiction pour le travail que j’ai choisi de faire », révèle-t-elle avec une émotion qui a failli déclencher des larmes qu’on ne voudrait voir sur ce superbe visage. On change de sujet pour lui permettre de se départir de cette mélancolie d’avoir perdu un être cher. On tombe sur les couleurs qui titillent son être. «Ah, je préfère le noir. Oui, je me sens à merveille dans cette couleur», dit-elle en respirant un grand coup comme revenue d’une plongée sous-marine, lavée de l’ensemble de ses soucis. Alors, avec les hommes, on l’imagine moulée dans un pantalon Jean – elle adore cette tenue ! – qui met en relief sa jolie silhouette, transcende le vallonnement de son derrière, dessine le galbe parfait de ses jambes, répondre par un sourire, mais sait rester ferme quand un entêté tente d’être discourtois. «Mais, je dois vous avouer que je suis plus intime avec les hommes», dit-elle pour lever tout équivoque qui  entacherait ses relations avec… le mâle. Les rapports avec les femmes étant souvent pleins de suspicions et de jalousies, elle préfère ouvertement éviter les liaisons chaotiques. Cela dit, pour les hommes, elle les veut «sincère, les préfère conciliant envers les autres, les aime propres, les admire battants», affirme-t-elle, une douceur dans la voix imprimant sa profonde sensibilité.

Touty, en froufrou noir sur le podium

Alors, ce couche-tard – mais lève-tôt, prière oblige – abhorre le mensonge. Si vous êtes une personne de parole, vous pouvez tenir la chance d’être invité à manger un délicieux «ceebu jënn» ou encore un alléchant «supu kandia» (plat préféré) de ce cordon bleu qui ambitionne d’ouvrir une grande boutique d’habillement à sa marque. Pour l’instant, scotchée téléphone cellulaire, navigant tous les jours sur internet entre facebook, instagram etc. pour mater les infos et balancer des correspondances, elle se la joue toujours mannequin, mais également animatrice sur youtube sous le label Tmp Evens Tv. Là, elle n’hésitera pas de vous tendre le micro, en affichant son plus large et généreux sourire.

Touty : en top, au top.

Par Cheikh Tidiane Coly

Tract.sn – octobre 2018

Putsch contre l’opposition : IBK reporte les législatives maliennes aux calendes grecques

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 Le gouvernement malien a prolongé mercredi 24 octobre le mandat des députés actuels jusqu’en juin 2019 et abrogé le décret qui convoque le collège électoral, sans préciser de nouvelle date pour les législatives.

Dans un communiqué daté du mercredi 24 octobre, le Conseil des ministres a adopté le projet de loi autorisant la prorogation du mandat des députés maliens. La décision fait suite à l’avis favorable émis le 12 octobre par la Cour constitutionnelle, qui autorise la prolongation du mandat des députés élus en 2013 jusqu’en juin 2019.

La Cour a justifié son arrêt au nom d’un « caractère de force majeure » que posent les difficultés qui entravent l’organisation des législatives et insisté sur la « nécessité d’assurer le fonctionnement régulier de l’Assemblée nationale » jusqu’aux prochaines élections.

« Cette prorogation permettra d’apporter des solutions aux difficultés juridiques et techniques constatées dans l’organisation de l’élection des députés à l’Assemblée Nationale », explique le communiqué. Le gouvernement a ainsi « abrogé le décret de convocation du collège électoral, en novembre et décembre 2018 », sans préciser une nouvelle date pour les législatives.

Initialement prévues le 28 octobre pour le premier tour et le 18 novembre pour le second, les législatives avaient déjà été reportées d’un mois par le gouvernement. Une décision qui avait rencontré peu de résistance au sein de la classe politique.

Augmentation du nombre de députés

Plusieurs facteurs freinent l’organisation des législatives. L’une des raisons officielles annoncée par le gouvernement est la grève des magistrats depuis le 25 juillet qui empêche la constitution des dossiers des candidats. L’autre raison, non officielle, réside dans les difficultés rencontrées dans le nouveau découpage territorial, voulu par l’Accord de paix d’Alger de 2015 pour plus de décentralisation. Il actera la création des cercles et arrondissements des nouvelles régions.

Ce nouveau report devrait donner plus de temps au gouvernement afin de renouer le dialogue avec les syndicats de magistrats et de résoudre les polémiques autour du nouveau découpage électoral. Celui-ci prévoit la création de nouveaux cercles, et donc l’augmentation du nombre des députés, qui pourraient être pris en compte aux prochaines législatives.

Quelques voix discordantes avaient dénoncé cette décision de proroger le mandat des députés. Dans un communiqué diffusé mardi 16 octobre, Moussa Mara, président du parti Yéléma regrettait déjà la décision de la Cour constitutionnelle. « Aussi pertinents que peuvent être les arguments pour un report des législatives, cette situation constitue un échec pour le gouvernement et conduit à un vide qui ne saurait être couvert par un quelconque acte juridique ou judiciaire », avait-il insisté.

Suez expulse la SDE du réseau et fournira désormais l’eau aux Sénégalais

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Le 23 octobre, le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement a attribué la concession provisoire du service public de l’eau à Suez, mettant fin à un partenariat de vingt-deux ans avec la Sénégalaise des eaux (SDE), filiale d’Eranove.

C’est la fin de la première manche. Depuis des mois, la question de l’attribution de la concession de l’eau potable en zone urbaine agite la Sénégalaise des eaux, attributaire du contrat d’affermage depuis 1996. Le 23 octobre, et après des mois d’attente – le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement s’était engagé à donner une réponse dès le mois de juin -, elle vient de perdre, pour l’heure, le contrat qui la liait à l’État au profit du Groupe Suez.

« Suez confirme avoir reçu une notification du gouvernement sénégalais le déclarant attributaire provisoire de l’appel d’offres international pour la gestion de service public de production et de distribution d’eau potable en zone urbaine et péri-urbaine. Le Groupe se réjouit d’avoir franchi cette étape », indique sobrement le géant français dans un communiqué.

Après une attente jugée inédite, les autorités ont en effet choisi d’attribuer provisoirement l’appel d’offres international lancé en mai 2016 au groupe français. La décision a créé la surprise au sein de la SDE, filiale du français Eranove, dont le directeur général Abdoul Baal confiait à Jeune Afrique, il y a une dizaine de jours encore : « Nous attendons avec sérénité. Sauf cataclysme, le partenariat entre l’État et la SDE va se poursuivre encore longtemps ».

L’offre de Suez jugée « plus cohérente »

Cataclysme donc. D’autant qu’après la présélection des trois offres techniques de Suez, Veolia et la SDE, l’offre financière de cette dernière a été reconnue comme étant la moins-disante. « L’autorité en charge du dossier avait publiquement révélé que la Sénégalaise des eaux avait proposé l’offre financière ayant le meilleur prix », a rappelé la SDE par le biais d’un communiqué publié le 17 octobre.

« L’appel d’offres technique n’était pas une étape décisive. Selon le cahier des charges, la décision finale devait se baser sur l’offre financière », dénonce Elimane Diouf, responsable du syndicat majoritaire de la SDE.

« Il ne s’agit pas de l’offre technique uniquement, ou de l’offre financière uniquement », rétorque Mamadou Dioukhane, directeur de l’administration générale et de l’équipement du ministère de l’Hydraulique. « Il s’est agi de choisir l’offre économiquement la plus avantageuse, soit la plus cohérente entre l’offre technique et l’offre financière. »

L’incompréhension de la SDE

Du côté de la filiale d’Eranove, c’est l’incompréhension. « Nous sommes là depuis vingt-deux ans maintenant et nous avons un bilan honorable  », avance Abdoul Baal, directeur général. Les pénuries d’eau qui paralysent Dakar depuis le printemps ? « Elles n’ont rien à voir avec les éléments de l’appel d’offres et ne rentrent pas en ligne de compte. D’autant que nous n’en sommes pas responsables. Elles relèvent d’un déficit de production par rapport à la demande, donc de l’État », balaie-t-il. En vue d’un réexamen, la SDE prévoit d’engager un recours gracieux. Elle dispose de cinq jours pour le faire.

Mais la perte par la SDE du contrat d’affermage, qui vient à terme le 21 décembre 2018, soulève surtout des craintes sociales du côté des syndicats. « Les informations dont nous disposons indiquent que Suez arrivera au Sénégal avec son équipe d’expatriés. À l’heure où l’on parle de préférence nationale, c’est incompréhensible et immoral », dénonce Mamadou Mignane Diouf.

Pas selon les termes de l’appel d’offres. « L’ensemble du personnel sera repris par Suez, c’est ce que prévoit le cahier des charges », avance Mamadou Dioukhane sans donner davantage de détails, ceux-ci « ne pouvant être révélés tant que le processus est en cours ».

J.A

Magal : Plusieurs millions de mourides en route vers Touba ce samedi

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Plusieurs millions de pèlerins mourides, selon certaines estimations, convergeaient samedi vers la ville sainte sénégalaise de Touba, à la veille du « grand Magal », rassemblement annuel des membres de la très influente confrérie.

Après avoir passé des heures dans des embouteillages pour rejoindre cette ville champignon du centre du pays, passée de 30.000 à quelque deux millions d’habitants en une quarantaine d’années, les pèlerins se pressaient sous une forte chaleur aux alentours de la grande mosquée, épicentre des célébrations du « grand Magal », où un à trois millions de personnes étaient attendues dimanche.

Certains portaient des masques pour se protéger de la poussière.

Le « Magal » (« célébration » en wolof) marque l’anniversaire, dans le calendrier musulman, du départ en exil le 12 août 1895 du fondateur du mouridisme à la fin du XIXe siècle, Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), dit Serigne Touba.

Le chef religieux, qui n’a jamais levé les armes, avait été contraint par les autorités coloniales françaises à l’exil au Gabon (1895-1902) puis en Mauritanie (1903-1907), avant d’être placé en résidence surveillée à Diourbel. Il est vénéré par ses millions de fidèles au Sénégal et dans la diaspora.

Tout au long du week-end, les pèlerins assisteront à des récitations du Coran et des « khassaïdes », poèmes écrits par Cheikh Ahmadou Bamba, prendront part à des prières dans la mosquée aux sept minarets et se recueilleront sur les tombeaux du fondateur du mouridisme et de ses fils et successeurs, considérés comme des saints.

Les fidèles partageront aussi le traditionnel « berndel » (banquet), repas gargantuesque composé de boeufs, moutons, poulets, chameaux, poissons, riz, fruits et boissons fraîches, servi à volonté dans chaque famille.

« Pour rien au monde nous ne raterions le Magal parce que Serigne Touba, tout ce qu’il a fait mérite que tout le monde aille vers lui », a confié Diagne Fatou Cissé.

Pays réputé pour sa tolérance religieuse, le Sénégal compte plus de 90% de musulmans, adhérant pour la plupart à l’islam soufi, représenté par différentes confréries, dont celle des mourides est l’une des principales.

« Le Magal est un jour de gloire, de fête, de succès dans le combat pour élever le droit de Dieu et des hommes sur terre, c’est-à-dire pour réhabiliter les valeurs islamiques. Cheikh Ahmadou Bamba l’a fait sans effusion de sang. Il la fait sans nuire à personne, mais il a tout réussi », a expliqué un responsable mouride, Youssouf Diop.

«Conclusion naturelle»: la chanteuse Sinead O’Connor (‘Nothing Compares 2 U), 51 ans, se convertit à l’islam et prend le nom de….

La chanteuse irlandaise Sinead O’Connor s’est convertie à l’Islam, a changé son nom pour Shuhada («martyre» en arabe), porte un hijab la rendant «très heureuse» et a appelé les musulmans à prier, peut-on lire sur ses réseaux sociaux.

Sinead O’Connor, chanteuse et compositrice irlandaise, devenue célèbre après sa reprise de la chanson Nothing Compares 2 U composée par Prince, s’est récemment convertie à l’islam, a-t-elle annoncé sur Twitter.

«C’est pour annoncer que je suis fière d’être devenue musulmane. Ceci est la conclusion naturelle du parcours de tout théologien intelligent. Toutes les études des écritures mènent à l’Islam. Ce qui rend toutes les autres écritures redondantes. On me donnera un autre nom. Celui-ci sera Shuhada’ Davitt», a-t-elle écrit.

Traduit de l’arabe, le nouveau nom de l’artiste, Shuhada, signifie «martyre» en français.

La chanteuse est en outre apparue sur Instagram portant un hijab et en remerciant tous ses «frères et sœurs musulmans qui ont eu la gentillesse» de lui souhaiter la bienvenue parmi la communauté musulmane d’Ummah. «Vous ne pouvez même pas imaginer à quel point votre tendresse est importante pour moi», a-t-elle poursuivi.

Magal : Macky Sall fait une bourde monumentale en parlant de la commémoration du « retour » d’exil de Serigne Touba

La sénégalité du président sortant Macky Sall, sinon sa mouridité, est à interroger: hier, en s’adressant aux participants à la cérémonie officielle du Grand Magal, dont le Khalife général, les hauts dignitaires mourides et les membres du gouvernement, et devant une parterre de journalistes (éléments sonores radiophoniques disponibles ) qui en ont été témoins, Macky a qualifié le Grand Magal de Touba comme la commémoration du retour d’exil de Serigne Touba. Alors que celui-ci commémore plutôt le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba au Gabon. On nous avait dit que Macky avait fait un djébelou auprès du Khalife Général Serigne Mountakha. Si c’est le cas, il n’en est pour autant pas devenu un mouride sadèkh. Vivement que Touba offre des khassaïdes à Macky Sall pour sa culture génerale. Ce n’est pas cet bourde monumentale qui le réconciliera avec l’électorat de la capitale du mouridisme.

Tract.sn

L’ET DIT TÔT D’O.N.G : Plaidoyer pour une révision du procès de Serigne Touba ? Piètre plaidoirie de l’avocat Khassimou Touré

L’ET DIT TÔT D’O.N.G – En Une de la livraison des Echos du jeudi 15 octobre,  l’avocat Khassimou Touré plaide pour la révision du procès de Cheikh Ahmadou Bamba. Révision par les tribunaux français ? Par ceux du Sénégal? Si c’est par ceux de la France, c’est s’exposer au ridicule de demander à l’autre de dire ce que nous sommes.

Ce que nous devons demander à la France, c’est plutôt la restitution de tous les archives sur Serigne Touba détenue par ses musées coloniaux et archives nationales.

Par ailleurs, si cette révision de procès devait se faire par les tribunaux du Sénégal, ce serait alors dire que notre État est la continuation de celui qui a opéré durant la colonisation sous le joug de laquelle nous étions durant 130 ans. Je ne suis pas d’accord avec cette démarche du porteur de robe Khassimou, qui est populiste et seulement buzzogène.

Cheikh Ahmadou Bamba a depuis longtemps triomphé symboliquement de tous les tribunaux, de tous les procès et de toutes les condamnations.

Inventaire des Idoles : « Diego, le masque de la joie »

Le parfum des années 70 au Sénégal ne sentait pas que le marxisme et le soleil des indépendances. Non plus que le Dakar et le Saint-Louis mélancoliques et métissés que regrette maladroitement Golbert Diagne. Il y avait aussi, comme dans l’air, flottante et gaie, la naissance d’un esprit. Peut-être une école. Assurément une génération d’artistes qui ont trempé dans ce bain commun. Cette euphorie, propre aux villes qui naissent ou renaissent, avec l’embourgeoisement, les mondanités, les soirées plus mixtes, et la pratique culturelle ancienne qui rejoint la locomotive. En un mot, une ébullition citadine et un appétit pour la création. En pleine libération, dans le monde artistique, au croisement des influences qui se traversaient, cubaines, brésiliennes, américaines, européennes, entre autres, il y avait au Sénégal ce frémissement, ce premier cri, comme celui d’un bébé, qui annonçait l’arrivée des groupes, et parmi eux, des idoles.

Il faut surtout noter les rudiments avec lesquels beaucoup de groupes commenceront. Ce côté artisanal, franchement pauvre, restera comme une marque de fabrique, mais aussi comme le symbole d’une fragilité continue qui suivra certains jusqu’à la fin de leur vie. Il est connu que le talent n’est pas un gage. Pas plus que le travail. Qu’il existe dans certaines sphères, une loterie, qui décide des destinées. Mais il y avait une prime à la création, un mérite à l’insouciance et qu’importe, perdre à l’échelle de la postérité, c’était gagner au plaisir de jouer. Il reste souvent cette consolation dans l’art, qui couvre de velours les frustrations potentielles. Les premiers heureux élus sont les mythiques jumeaux de scène, complices et rivaux, Youssou Ndour et Omar Pène, qui respectivement, à la fin et au début des années 70, créent leurs groupes. La suite de l’histoire n’est plus à raconter. Ils exporteront le Sénégal, mieux que tout le monde, et à leurs côtés s’épanouiront somme considérable d’artistes aux destins inégaux, qui attesteront que le phénomène était générationnel.

Pourtant, dans la discrète année 69, naissait le Xalam. Groupe que les puristes, mélomanes incollables sur le Sénégal, chantent, comme les hispaniques célèbrent le Buena Vista social club. Dans la grande portée d’artistes des années 70, Xalam, avait déjà une empreinte spéciale, faite de folie, d’insouciance, de débauche, nombre de ces ingrédients communs aux groupes de rocks stars. Mais Xalam avait une dimension locale, des moyens modestes, une vraie patte d’artiste, et se produisait dans ce Dakar nocturne. Dans cette génération, l’énergie quotidienne et l’incertitude faisaient des artistes des personnes ordinaires, vantant du reste la débrouille dans leurs couplets. Cette figure du citoyen démuni, élément du fait national, du débrouillard, du travailleur acharné, sera régulière dans les clips de Youssou Ndour (Bay kat, Dem dem…), ceux de Omar Pène (Chômeurs, étudiants…) et même tardivement, ceux de Ndongo Lô (Marchands ambulants…). Inconsciemment, comme avertis de la loterie de la fortune, les artistes un peu dans la lumière, chantaient des sans-grades, comme dans une thérapie préventive.

Souleymane Faye en a d’ailleurs gardé l’allure. Il est resté un bonhomme déconneur et imprévisible, avec un corps et un visage qui portent les stigmates de l’âge et des rudesses de la vie. Si un grand sourire, voire un rire tonitruant, vient souvent noyer le visage dans un apparent enthousiasme, on y perçoit tout de même, comme une forme de souffrance tue, une blessure, de celles qui ne se disent pas. De chanteur, il est devenu amuseur, farceur, personnage en quelque sorte, dont les facéties peuvent tout autant sublimer le talent que l’étouffer. Si c’est le destin des groupes de se sacrifier, presque inéluctablement, pour que le leader grimpe en haut de l’affiche, à Xalam, comme dans d’autres groupes, l’argent a pu diviser, conflictualisé. Il en est bien souvent des groupes, comme parfois des couples, les coups de foudre produisent les divorces les plus fulgurants.

Il reste ce crabe qui ronge, les groupes ne s’en remettent jamais, et consentent à vivre dans une harmonie négociée. Taffa Cissé, percussionniste légendaire de ce groupe, béquille en or sur laquelle peut se reposer Souleymane Faye, est un autre pilier de Xalam. Il a écrit dans l’ombre les plus belles pages de la musique sénégalaise. Si la voix – et le personnage – de Souleymane Faye sont restés inaltérés, puissant organe qui défie le temps, elle demeure sublimée par le rythme, la fièvre savante des percussions. Xalam était une expérience de groupe, voilà pourquoi l’éclipse de tous pour un seul a vocation à se renverser. Au niveau national, Diego est devenu la référence des poètes du chant rudimentaire. Il a décortiqué l’amour, le mariage, produit des sonorités atypiques, incorporé à sa musique de nombreuses influences. Plus encore, sur scène, ce diable infatigable, avec un don pour l’improvisation, a tenu des salles entières en haleine, donnant de sa personne dans ses performances. Ses duos et ses participations à des compositions légendaires, ont bien enraciné le mythe Diego au Sénégal. Dans les confessions du soir, entre connaisseurs de la musique, il est souvent cité, comme personnage unique. Cependant la curiosité ne va jamais au-delà de la scène, pour pénétrer dans l’antre de la création, dans la forge de cet artiste, pour y voir le symbole d’une condition d’artiste, abandonné par la gratitude nationale, esseulé, qui, comme Joe Ouakam, Médoune Diallo, et un certain nombre d’artistes, est consumé dans le silence d’une situation difficile.

Comme dans une division sociale des rôles, la scène sénégalaise a réparti les porte-étendards : à Youssou Ndour la gloire nationale et les mérites officiels. A Omar Pène, le cri des entrailles qui remue et enfièvre tout le monde. A Baaba Maal, l’étoffe internationale et le gardien du temple. A Diabaré Samb, le cri protecteur des âges. A Cheikh Lô, la joie inexpliquée. A Toure Kunda, et aux frères Guissé, l’éloge de la fratrie. A Wasis Diop, une tradition de l’élégance. Et tant, et tant d’autres. Il y a toujours une place et une unicité pour le génie. Souleymane Faye, Diego, emporte avec lui cette singulière allure, mi-folle, mi-rebelle, cet idéal de l’artiste crapoteux et maudit, que l’on aime à distance raisonnable, et dont il est bon de saluer le génie in petto, mais qu’on oublie en public. Il rappelle ce vers de Senghor : « je ne laisserai pas les louanges de mépris vous enterrer furtivement » Ce que nous dit surtout la condition de Diego, c’est la fébrilité et la souffrance.

La reconnaissance chez les artistes se joue encore dans des sphères trop petites, et ils ne vivent pas bien de leur travail. Le masque de la joie qu’ils offrent comme une pudeur bienséante se fissure dans l’intimité et c’est souvent le premier pied dans l’abus, les abus, de plusieurs formes, qui signent souvent la fin.

Elgas

Tract.sn – octobre 2018

 

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Voici toutes les Unes des quotidiens de ce vendredi. La Une la plus « oecuménique » est celle des Échos, avec…

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Voici toutes les Unes des quotidiens de ce vendredi. La Une la plus « oecuménique » est celle des Échos, avec…un gros titre sur la cathédrale catholique de Kaolack profanée et un autre sur le Grand Magal musulman.

 

 

 

La revue de presse express de ce vendredi 26 octobre 2018 : 1ère victime sur l’autoroute Ila Touba

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#SenCaféActu du 26 octobre 2018 Par Adama Sow

A la Une: Touba adoube Macky Sall mais évite subtilement le ndiguel, La communauté catholique choquée par la profanation de la cathédrale de Kaolack, Ahmed Khalifa Niasse porte plainte contre Ousmane Sonko

1-« Je te confie à Serigne Touba », le Khalife général des mourides coupe la poire en deux suite à la demande de Macky Sall pour un deuxième mandat : Serigne Mountakha Mbacké a remercié Macky Sall pour tout ce qu’il a fait pour Touba et les mourides après avoir prié pour lui. Ragaillardi par cette audience, le Président a donné un autre adiya aux travailleurs en décrétant lundi prochain férié

2-La cathédrale de Kaolack profanée par un individu qui accuse les catholiques d’être des païens : la communauté chrétienne est très choquée par les actes de vandalisme de la cathédrale de Kaolack par un individu qui ne jouirait pas de ses facultés mentales. Il a été déferré au parquet hier

3-Première victime sur l’autoroute ila Touba : l’indiscipline des sénégalais a fait encore des dégâts hier jour d’ouverture de l’autoroute menant à la ville sainte. Un double accident a fait un mort et plusieurs blessés

4-Ahmed Khalifa Niasse porte plainte contre Sonko et convoque des assises des partis et coalitions pour défendre l’islam confrérique sénégalais. Décidément, Ahmed Khalifa Niasse ne lâche plus le jeune président de Pastef
5-Omar Sène le président départemental de Fatick arrêté : L’édile a été alpagué hier suite à un contrat non honoré de construction de classes à Ngayokhène d’un coût de 19 millions. Il sera déféré au parquet ce vendredi

6-Aliou Cissé publie sa liste pour le match Guinée équatoriale-Sénégal : Le coach Cissé a le sourire avec le retour en sélection de ses cadres Sadio Mané, Kalidou Koulibaly entre autres après des bobos. Fera -t-il confiance encore aux jeunes qui avaient remplacé les cadres ?

Magal de Touba : le lundi 29 octobre sera férié

Le chef de l’Etat sortant Macky Sall a déclaré férié le lundi prochain, lendemain de la journée du grand Magal de Touba. C’est le ministre Samba Sy, en charge du Travail, du Dialogue social, des Organisations professionnelles et des Relations avec les institutions, qui en a fait l’annonce. Dans un communiqué parvenu à Tract.sn, il en a rappelé les bases juridiques légales.

‘’En application de l’article 8 du décret N°74-1125 du 19 novembre 1974 fixant le régime de la fête nationale et du premier mai et celui des autres fêtes légales, le Grand magal de Touba étant célébré le dimanche 28 octobre 2018, monsieur le président de la République a décidé de déclarer pont et fériée la journée du lundi 29 octobre 2018’’, a-t-il rappelé dans un document signé ce jeudi 25 octobre.

Un individu saccage à trois reprises les statues de la cathédrale de Kaolack

 En moins d’une semaine, précisément du 17 au 19 octobre derniers, la Cathédrale de Kaolack a fait l’objet de profanation. L’auteur est un individu originaire de Kaolack qui, à trois reprises, s’est rendu à ce lieu de culte pour saccager des statues. Cueilli une première fois par la police, il a été pourtant été acheminé à Dakar mais faute de prise en charge par sa famille, il a été relâché. De retour à Kaolack, il a récidivé en s’attaquant aux statues de la Dame du Sacré-coeur . Malheureusement, cette fois-ci, les limiers n’ont pu lui mettre la main dessus. Selon Abbé Raphael Ndiaye, curé de la Cathédrale qui a relaté les faits, l’individu s’est enfui mais ce n’est pas sans avoir proféré des propos hostiles au Christianisme. D’après le religieux catholique, le profanateur a laissé entendre que les occupants de la Cathédrale sont des « pains » qui ne devaient pas être là. Il a ajouté que c’est une mosquée qui devait être construite sur les lieux et non une église.

Homosexualité : une proposition de loi contre le test anal bientôt déposée par une députée tunisienne

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Début novembre, la députée tunisienne Khawla Ben Aïcha déposera une proposition de loi visant à mettre un terme aux tests anaux que la police peut faire subir à des prévenus.

La députée centriste Khawla Ben Aïcha déposera début novembre une proposition de loi destinée à amender l’article 230 du code pénal criminalisant l’homosexualité.

Soutenue par des élus de différents blocs parlementaires et par Shams, une association de défense des droits des homosexuels, cette démarche vise à mettre un terme aux tests anaux que la police peut faire subir à des prévenus.

Me Yérim Thiam, avocat des « putschistes » burkinabé : « mes clients sont innocents ». Interview

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Alors que se poursuit le procès des 84 coaccusés soupçonnés d’être les cerveaux du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso, Me Yérim Thiam, l’un des avocats de Léonce Koné, Hermann Yaméogo et du général Djibrill Bassolé, assure à Jeune Afrique que ses clients sont innocents.

En attendant les plaidoiries, 84 accusés ont défilé l’un après l’autre, depuis juin dernier, devant le tribunal militaire délocalisé pour l’occasion dans la Salle des banquets de Ouaga 2000.

Alors que les témoignages des généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, cerveaux présumés du coup d’État manqué de 2015, est très attendu par les Burkinabè, l’ancien bâtonnier du Sénégal, Me Yérim Thiam, l’un des avocats du général de gendarmerie, assure que son client est innocent. Tout comme Léonce Koné et Me Hermann Yaméogo, il est poursuivi dans ce dossier pour « complicité d’attentat à la sûreté de l’État » et de « coups et blessures volontaires ».

Veux routier du barreau ouest-africain, Me Yérim Thiam, ancien ministre des Affaires étrangères du président Senghor, répond aux questions de JA.

 

ON S’ATTAQUE À DES ADVERSAIRES POLITIQUES POUR LES OBLIGER À RECONNAÎTRE UN COUP D’ÉTAT QU’ILS N’ONT NI DEMANDÉ, NI SUSCITÉ

 

Le procès des 84 accusés dans l’affaire du putsch manqué de septembre 2015 entame sa phase décisive avec la fin des auditions. En tant qu’avocat de la défense, comment appréciez-vous le déroulement des débats ?

 

Me Yérim Thiam : Je n’ai pas été souvent présent à l’audience. Je défends trois clients dans cette affaire : Léonce Koné et Hermann Yaméogo, déjà entendus, et le général Djibrill Bassolé. Je trouve désolante la façon dont le Parquet et la partie civile ont présenté les faits. De toute évidence, il s’agit d’un procès purement politique. On s’attaque à des adversaires pour les obliger à reconnaître un coup d’État qu’ils n’ont ni demandé ni suscité. Aucun n’était présent lorsque les actes préparatoires au coup d’État ont été posés, et aucun n’a aidé les militaires qui l’ont accompli. Je ne vois pas comment l’on va prouver que mes clients sont coupables des crimes de complot ou d’actes préparatoires de complot visés par les textes burkinabè. Parce que vous avez reçu de l’argent quatre, voire cinq jours après le putsch ? Parce que vous avez fait une manifestation après le coup d’État ? Parce que vous avez dit que vous souteniez le coup de force ? Comment pouvez-vous être complices de militaires qui ont, seuls, pris la décision de faire ce qu’ils ont fait ?

 

CETTE SOMME N’A EN RIEN SERVI À FINANCER LE COUP D’ÉTAT

 

Il y a tout de même eu la prise en otage du gouvernement de la Transition et la proclamation de la prise de pouvoir par le Conseil national de la démocratie (CND)…

 

Oui, bien entendu. Je parle de « procès politique » au sujet de mes clients, qui ne sont nullement responsables de la prise d’otage des membres de la Transition ou même des complots visant à prendre le pouvoir. On a essayé de leur dire qu’ils avaient reçu de l’argent collecté en Côte d’Ivoire, chez des amis. Cette somme [50 millions de francs CFA, ndlr] n’a en rien servi à financer le coup d’État, qui était déjà réalisé quand l’argent est arrivé.

L’ARGENT LEUR A ÉTÉ REMIS POUR FINANCER DES ACTIVITÉS POLITIQUES, PRÉVUES DE LONGUE DATE

L’accusation soutient que le coup de force a été financé depuis la Côte d’Ivoire. Qu’en est-il exactement de ces 50 millions de francs CFA récoltés en Côte d’Ivoire ?

L’accusation n’a absolument pas rapporté la preuve de sa thèse. L’argent leur a été remis pour financer des activités politiques prévues de longue date. Nous étions à l’approche des élections présidentielle et législatives [initialement prévues le 11 octobre 2015, ndlr]. Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, alors au pouvoir) devait se préparer et mobiliser des ressources. Les banques étaient fermées, les frontières aussi. Des amis politiques, en Côte d’Ivoire, ont trouvé ce moyen pour faire parvenir l’argent au Burkina. Mais c’était bien après la réalisation du coup d’État.

NI LE PARQUET NI LA PARTIE CIVILE N’ONT PROUVÉ QUE MES CLIENTS FAISAIENT PARTIE DES COMPLOTEURS

À aucun moment le Parquet ni la partie civile n’a prouvé que mes clients faisaient partie des comploteurs. Ceux qui ont organisé ce putsch n’étaient sûrement pas Léonce Koné et Hermann Yaméogo, et encore moins le général Bassolé. Il est vrai que Koné et Yaméogo ont reçu de l’argent, mais c’était après le coup d’État. Comment donc auraient-ils pu le financer si celui-ci était déjà exécuté ? Cela me paraît farfelu.

Voulez-vous dire qu’ils n’ont aucun lien avec le putsch ?

Mes clients sont parfaitement innocents, c’est pourquoi nous réclamons l’acquittement.

Les fameuses écoutes téléphoniques supposées entre le général Bassolé et Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, constituent pourtant une pièce maîtresse de l’accusation…

 

Attendons que le général Bassolé soit entendu par le tribunal. Je peux vous assurer que ces écoutes sont arrivées de manière extrêmement curieuse dans le dossier. On ignore qui est l’auteur de ces enregistrements et à quel moment elles ont été faites. En outre, Djibrill Bassolé les conteste formellement. Nous discuterons, le moment venu, de l’attitude du juge d’instruction, qui a reçu cette pièce à conviction tirée d’un chapeau…

J.A

 

 

Touba : Macky et la délégation d’Abdoulaye Wade s’y bousculeront ce jeudi

Le Chef de l’Etat sortant et le PDS seront tous les deux à l’heure GMT, Grand Magal de Touba, ce jeudi. En prélude au Magal qui sera célébré dimanche prochain, Macky Sall est en effet attendu dans la ville sainte dans l’après-midi alors qu' »une forte délégation du Pds » est annoncée sur place à 12 h 30.

Macky Sall passera la nuit à Touba. Il rencontrera le khalife jeudi avant la prière du crépuscule. Il prendra congé de ses hôtes vendredi après la prière de la mi-journée.

Le président de la République devrait croiser les envoyés de Wade et Karim. « Une forte délégation du PDS dirigée par le secrétaire général national adjoint, Oumar Sarr, se rend ce jeudi 25 octobre 2018 à Touba auprès du khalif général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, en prélude au Grand Magal 2018 », annonce un communiqué des libéraux.

La même source souligne que cette « délégation constituée au nom du PDS et du frère secrétaire général national, Me Abdoulaye Wade, est porteuse de son message et de celui du candidat du parti, Karim Wade ».

Revue de presse express du jeudi 25 octobre: Et la maison de Wade va être saisie par la NSIA

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#SenCaféActu du jeudi 25 Octobre 2018 (Par Adama Sow)
A la Une: La villa de Wade du Point E va être saisie, Macky Sall fait payer les salaires pour le Magal, Mbour a fait la paix avec Ouakam après le drame de Demba Diop
1-Magal : Macky Sall fait payer les salaires et les pensions de retraite ce jeudi pour permettre aux fonctionnaires de célébrer la fête du mouridisme dans de meilleures conditions
2-Villa de Wade au Point E visée par une saisie : la compagnie d’assurances NSIA veut saisir la villa des Wade pour recouvrer les 200 millions que Viviane lui doit et pour éxecuter la décision du tribunal qui a condamné l’ex première dame
3-Ouakam à Mbour 15 mois après le drame de Demba Diop : Les dignitaires de Ouakam ont été reçus à Mbour hier plus d’un an après le drame qui avait couté la vie à 8 jeunes supporters du Stade de Mbour. La délégation de Ouakam était venue présenter les condoléances du village léboue après cette tragédie
4-Babacar Diagne sur les attaques contre les confréries : « il y a des puissances étrangères prêtes à tout pour combattre l’Islam confrérique du Sénégal ». Selon le nouveau président du CNRA, les attaques contre les khalifes généraux ne sont pas fortuites et qu’il faut sévir contre ces dérives pleines de risques pour le pays
5-Le Sénégal entre à Harvard : Le professeur en médecine et spécialiste mondial sur le paludisme Daouda Ndiaye vient d’être nommé conseiller spécial par à l’université américaine de Harvard . Le sénégalais est le premier africain à accéder à ce niveau de responsabilités dans l’une des plus prestigieuses universités au monde
6-Tapalapa , Amadou Gaye alerte sur les méfaits du pain « Tapalapa » : le président des boulangers du Sénégal pense que « le pain « Tapalapa » est un véritable danger pour la santé des populations. Laisser ce phénomène continuer, c’est de tuer à petit feu les Sénégalais », argue –t-il
7-GFM : Pape Cheikh Diallo nommé directeur de la radio King FM en remplacement de DJ Boub’s. Youssou Ndour n’a pas attendu longtemps pour promouvoir Pape Cheikh Diallo pour combler le vide laissé par Boub’s
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Voici les images de la visite de Mame Adama Gueye hier à Guirassy, Bougane et Sonko

Échanges conviviaux entre candidats de l’opposition à la présidentielle : voici les images de la visite d’hier de Mame Adama Gueye du mouvement Sénégal Bou Bèss à Moustapha Guirassy, leader du parti S.U.D; Bougane Gueye Dany du mouvement Gueum Sa Bopp et Ousmane Sonko, dirigeant de Pastef Les Patriotes, qu’il est allé trouver en leurs locaux respectifs :

 

Il l’a bien dit sur BBC malgré son démenti : L’opposant Cabral Libii, 38 ans, « prêt à rejoindre un gouvernement de Paul Biya »

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Arrivé troisième lors de la présidentielle, Cabral Libii est désormais au cœur d’une polémique, suite à une interview accordée à la BBC dans laquelle il déclare être « prêt à rejoindre le gouvernement de Paul Biya ». Des propos qu’il dément à Jeune Afrique, en invoquant des erreurs de montage.

Vingt-quatre heures après la diffusion, le 23 octobre, de l’interview qu’il a accordée à la BBC – dans laquelle il affirme qu’il « n’exclut pas » de travailler avec le président réélu, Paul Biya -, Cabral Libii est formel : « Je n’entrerai jamais dans un gouvernement Biya dans les conditions actuelles », a-t-il assuré le 24 octobre, en marge d’une conférence de presse donnée au siège de son parti Univers à Yaoundé. Le candidat arrivé troisième à la présidentielle camerounaise accuse la BBC d’avoir « coupé ses propos ».

La nécessité d’une « transition »

La chaîne britannique a, très rapidement, mis en ligne l’intégralité de l’entretien sur son site. Cabral Libii s’y livre à une critique en règle du processus électoral. Il y qualifie les résultats officiels de « forfaiture », assure également que « l’opposition a gagné cette élection », tout en reconnaissant n’être « pas en mesure de le prouver ». Et s’il écorne aussi le manque d’unité de l’opposition, c’est en répondant à une question sur une éventuelle participation à un gouvernement RDPC, le parti au pouvoir, que Cabral Libbii livre les mots qui vont déclencher la polémique.

« Je n’excluerai jamais de travailler pour construire mon pays, mais dans un cadre de discussion qui met en avant des réformes structurelles sur le système électoral (…) qui garantissent un travail constructif, un travail transparent, non pas des petits arrangements pour des postes ministériels », déclare Cabral Libii au micro de la BBC. « Si c’est dans cette perspective que l’on prend contact avec ma modeste personne, ce sera peine perdue. »

Et à la journaliste, qui lui demande s’il serait prêt à intégrer le gouvernement si on l’y invitait, il répond : « On est toujours prêt à travailler pour construire son pays, tant que les conditions d’un travail constructif sont mises en place. Un gouvernement qui a gagné avec 71%, s’il veut s’attacher le service des gens juste pour la façade, juste pour meubler, juste pour faire semblant, juste pour des annonces comme on y est habitué au Cameroun, ce pouvoir-là peut être sûr qu’il ne peut compter sur moi. »

Déjà trop tard pour ses militants ?

Même entourés de milles précautions oratoires et conditions préalables, les mots qui ont été portés ont bel et bien été que le candidat « n’exclut pas » de travailler avec le RDPC. Depuis, les accusations de « trahison » fusent dans les rangs de ses partisans. Et sur les réseaux sociaux, c’est l’emballement.

J’AI PRIS LA DÉCISION DE ME DÉSOLIDARISER DE CET APPEL DU PIED QUI EST UNE FORME DE MOQUERIE VIS-À-VIS DE NOUS, SES MILITANTS

« La sortie de Cabral Libii [le 23 octobre] sur la BBC m’a choqué. Je l’ai écouté et après analyse et réflexion, en homme digne et cohérent, j’ai pris la décision de me désolidariser de cet appel du pied qui est une forme de moquerie vis-à-vis de nous, ses militants », affirme un jeune partisan, qui brandit sa carte de membre du Mouvement 11 millions de citoyens, créé par Cabral Libii. « Qu’il en vienne même à envisager sous certaines conditions, une possibilité de travailler avec le gouvernement de la fraude est un scandale », martèle-t-il.

Dans une tribune, le journaliste Sam Severin Ango n’hésites pas à qualifier Cabral Libii de « déception de la jeunesse » et même de « traître ».

Devant le tollé provoqué par ses propos, le candidat malheureux à la présidentielle affirme dans un message sur les réseaux sociaux qu’une partie de son développement n’a pas été retenu dans l’enregistrement diffusé : « Il s’agit des conditions d’une transition. Elles doivent porter sur des réformes structurelles touchant au code électoral, à la Constitution. Il s’agit en réalité de mettre en place un comité de normalisation démocratique. En plus, il faudra réformer le fonctionnement de l’État pour privilégier la transparence et la performance », affirme-t-il avoir déclaré à la BBC.

Et dans ce brouhaha de contestations, les explications de Cabral Libii semblent bien peu audibles. Le candidat arrivé troisième à la présidentielle enchaîne depuis les interviews, mais son message peine à passer. À Jeune Afrique, Cabral Libii affirme encore : « Chacun est libre de penser ce qu’il veut de ma sortie, mais ma position est claire en ce qui concerne mon entrée dans le gouvernement. »

La BBC n’a pas réagi à la polémique. Cabral Libii, lui, affirme s’être gardé d’en contacter les responsables : « Je pense qu’ils ont constaté l’ampleur de la polémique créée vu qu’ils ont eux-mêmes diffusé l’intégralité de l’interview sur les réseaux. J’estime que c’est un média assez sérieux, je ne peux pas dire si c’était volontaire ou pas ».

J.A

Tribune-réponse à Moubarak Lô : « Le legs aux générations futures nous oblige à l’écologiquement durable » (Par Cheikhou Oumar Sy, ex député)

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Cher Monsieur Moubarack Lo,
Vous avez de fort belle manière argumenté les raisons pour lesquelles, l’Etat du Sénégal doit signer le contrat de concession avec la multinationale Tosyali Holdings, pour l’exploitation des mines de fer de la Falémé. Certes un novice en la matière peut succomber sous le charme des milliards, 1200 à 1800 milliards de francs CFA soit ¼ du budget national pour 2018, et se réjouirait de voir qu’enfin notre fer sortira sous terre pour contribuer au développement socio-économique du pays.
Vous le savez mieux que moi M. Lô, Les ressources minérales constituent des enjeux géopolitiques et géostratégiques pour la plupart des pays développés dont la Turquie qui aujourd’hui, à l’image de la Chine et de l’Inde, cherche à se positionner en Afrique et à disposer des matières premières à des prix très compétitifs. Loin de moi l’idée de dénigrer ou de ternir l’image d’une compagnie dont j’ai peu de connaissance, par contre, un récent séjour au Canada et plus particulièrement dans la ville de Sudbury, dans l’Ontario m’a permis de voir et d’apprécier le vrai sens d’un hub minier, non pas en termes de milliards investis ou extraits de la terre mais plutôt en termes de développement socio-économique inclusif avec un investissement structuré incorporant toute une chaîne de valeurs allant de l’exploitation minière vers la transition agricole et prenant en compte non seulement le respect de l’environnement mais la recherche universitaire ainsi que la formation professionnelle en continu.
S’il y a un modèle de développement durable à étudier de prêt et à reproduire pour l’exploitation des mines de fer du Falémé, je vous inviterai M. Lô à vous  inspirer de celui de la ville de Sudbury. Mais au-delà de la question de l’exploitation, il se pose d’abord une question d’opportunité.
Le Sénégal depuis 2012 est devenu un pays pétrolier et gazier avec des découvertes importantes en offshore, allant de Saint-Louis jusqu’en Casamance en passant par Kayar et Joal sans compter les blocs de Rufisque Offshore. Les compagnies pétrolières prévoient que le premier baril de pétrole du Sénégal serait sur le marché entre 2022 et 2024. Ainsi ne devrions-nous pas, dans une logique économique et structurelle concentrer nos efforts à mettre en place les infrastructures pour accompagner l’exploitation de ces ressources afin d’en capter les dividendes et de les investir plus tard dans l’exploitation et la transformation locale de nos matières premières. Une partie des recettes tirées des hydrocarbures pourrait servir dans la construction des chemins de fer et du port minéralier pour accroître notre compétitive et attirer des investisseurs plus importants pour les mines du Falémé.
Lors de la concertation nationale sur la gestion des recettes issues de l’exploitation du pétrole et du gaz qui s’est tenue le 12 Juin 2018 au CICAD, son Excellence M. le Président Macky Sall avait que les retombées attendues de ces ressources sont de 16.800 milliards, soit 30 milliards de dollars juste pour les blocs qui se trouvent entre le Sénégal et la Mauritanie et qui seront exploités par BP et Cosmos Energy. Une bonne partie de ces recettes pourront être utilisées pour l’exploitation des fers du Falémé dans le cadre d’un partenariat public-privé judicieux où l’Etat du Sénégal détiendra au moins 50% du capital et ainsi nous pourrons nous-mêmes commencer à développer notre « bolide » économique.
J’attire votre attention, M. Lô, que les mêmes arguments ont été avancés lors de l’ouverture du capital des ICS à la multinationale indienne Indorama et qui se révélé à tout point de vue un manque énorme à gagner pour l’économie du Sénégal qui est obligé d’importer du phosphate et de fermer son usine de pétrochimie SENCHIM sans compter les catastrophes écologiques qui ont fini par hanter la vie des populations de Mboro. C’est dans cette même lancée que NECOTRANS avait promis d’investir 54 milliards au PAD lors de la signature de la concession. Deux ans plus tard la société se retire en mettant à genou un fleuron économique stratégique de notre pays. Quid de l’Or de Sabodola et du Zircon ? Entre les exonérations exorbitantes concédées à ces multinationales et  les faibles retombées tirées de ces ressources, les collectivités locales impactées n’ont que leurs yeux pour pleurer.
Un Etat ne se construit pas en un seul jour. Si son excellence M. Macky Sall a eu la chance d’être le premier Président de la République du Sénégal à « enfourcher la bicyclette du pétrole et du Gaz », prenons le temps de « construire le bolide » qui portera notre économie. Et pour cela nous ne devons pas nous précipiter et signer un contrat qui engagerait le devenir du pays pour les générations à venir. Pour rappel, la nouvelle Constitution du Sénégal issue du référendum de 2016 stipule dans son article 25.1 : «  Les ressources naturelles appartiennent au peuple. Elles sont utilisées pour l’amélioration de ses conditions de vie.  L’exploitation et la gestion des ressources naturelles doivent se faire dans la transparence et de façon à générer une croissance économique, à promouvoir le bien-être de la population en général et à être écologiquement durables ».
Etant donné que les ressources appartiennent au Peuple et que celui-ci est représenté par l’Assemblée Nationale, cette dernière devrait édifier les sénégalais sur le pourquoi de cette concession à la multinationale Tosyali Holding, ainsi que les retombés économiques que notre pays pourrait en tirer. Tout en vous félicitant pour votre contribution, je tiens à vous rappeler M. Lô  que la notion « d’écologiquement durable » dans notre Constitution ne renvoie pas seulement aux milliards que nous pourrions obtenir dans l’immédiat mais plutôt aux legs pour la future génération qui conduirait ce super bolide (qui bénéficiera d’un moteur d’injection HDMI V16.800 milliards de francs CFA)  que deviendrait le Sénégal.Respectueusement Vôtre,
Cheikhou Oumar Sy
Ancien Parlementaire
Secrétaire Permanent du Réseau des Parlementaires pour la Bonne Gouvernances des Ressources Minérales (RGM) et Président de l’OSIDEA

Humanisation de son image : Macky a encore dansé à Bignona

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Autoqualifié de lion qui dort, mais considéré comme un ours toujours fâché, ce qui lui avait déjà valu le surnom de Macky Niangal du temps où il était ministre d’Abdoulaye Wade, Macky Sall a décidé d’humaniser son image. Par le système LMD. Lutte avec l’inauguration de l’arène nationale, musique et danses. Comme à Diamniadio lors de la cérémonie d’ouverture des parrainages, Macky Sall a encore esquissé quelques pas de danse à Bignona en marge de sa tournée économique à l’intérieur du pays. La campagne électorale est bel et bien commencée.

Actuellement dans le sud du pays où il multiplie discours, inaugurations et promesses, Macky Sall se proclame comblé par ses réalisation et veut en convaincre les électeurs. Le lion qui dort s’est donc réveillé pour esquisser des pas de danse qui ont égayé l’atmosphère devant un public nombreux venu le rencontrer dans la localité de Bignona.

Présidentielle : Vrai-faux « renoncement »? Mame Adama Gueye rencontre ce mercredi les candidats Guirassy, Sonko et Bougane

Après avoir annoncé la semaine dernière qu’il était « prêt à renoncer » à sa candidature, Mame Adama Gueye du mouvement Sénégal Bou Bèss prend son bâton de pèlerin pour faire le tour des candidats à la candidature. Il a déjà rencontré il y a quelques jours le candidat Atepa. Atepa qui a aussi contribué à une dynamique unitaire des candidats de l’opposition en les amenant à signer, à 11, une lettre ouverte à Macky Sall pour dénoncer la signature du contrat minier avec le turc Tosyali, pour l’exploitation du fer de la Falémé.

Mame Adama Gueye poursuit dans cette logique et rencontre aujourd’hui mercredi 24 octobre les candidats à la candidature Moustapha Guirassy, président de S.U.D (à 13h) ; Ousmane Sonko de Pastef les patriotes ( à 17h) et Bougane Gueye Dany de Gueum sa bopp ( à 11h).

Quel est l’objectif recherché? Manifestement, l’avocat Mame Adama Gueye, qui a retrouvé les réflexes d’acteur de la société civile et de droit-de-l’hommiste gardés de son long passage à la tête de Transparency Sénegal, fait une plaidoirie pour faire émerger une candidature unitaire au sein d’une dizaine de candidats déja proclamés.

Mame Adama Gueye arrivera-t-il a se poser en arbitre des préséances, avec le poids des égo et le choc des ambitions dans l’opposition ? Cette question devrait trouver sa réponse à la fin de la période de collecte des parrainages par les candidats. Pas avant.

Tract.sn

Post- présidentielle : l’opposant camerounais Maurice Kamto, 64 ans, propulsé chef de l’opposition

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LES AFRIQUES – Plus encore que la victoire de Paul Biya, l’élection présidentielle camerounaise a consacré un homme, Maurice Kamto, de fait propulsé à la tête de l’opposition.

La voix est éraillée. Elle ne surprend personne. Si les Camerounais n’entendent leur président que trois ou quatre fois par an, à l’occasion des vœux du Nouvel An ou de la fête de la Jeunesse, ils savent tendre l’oreille pour recevoir sa parole. Respectueusement. Religieusement. Il y a quelques minutes, avant que Paul Biya n’entame son discours, ce 29 septembre à Maroua, dans l’Extrême-Nord, un notable local est tombé dans les bras de son voisin. Il avait effleuré la main présidentielle.

Derrière son pupitre, le chef de l’État remercie, salue « la chaleur de l’accueil », promet de gagner la « bataille du développement », fait miroiter énergie solaire et chemin de fer. Il glisse enfin son slogan, « La force de l’expérience », pied de nez à ses détracteurs, qui glosent sur son âge et sa longévité. Paul Biya pose son texte, jette un rapide regard sur les quelques milliers de partisans rassemblés à bonne distance, sécurité oblige. Sa campagne et son unique meeting sont terminés. Son discours aura duré douze minutes et vingt secondes.

Est-ce la « force de l’expérience » ou les faiblesses de l’âge, que personne ne saurait lui reprocher ? Pour cette présidentielle, et comme il le fait depuis 1997, Paul Biya, 85 ans, s’est mis en retrait. En 2011, il avait tenu meeting à Maroua, avant de prendre la route de Douala. Il a cette fois réduit un peu plus la voilure, annulant un passage à Buéa, dans le Sud-Ouest, sans raison officielle. Problèmes de sécurité liés à la crise anglophone ? Préférence donnée à la réception à Yaoundé d’Ahmad Ahmad, président de la Confédération africaine de football, en prévision de la Coupe d’Afrique des nations 2019 ?

Le Sphinx d’Etoudi, obsédé par une stabilité dont il s’estime l’incarnation, a préféré envoyer ses fidèles au front. Samuel Mvondo Ayolo, directeur du cabinet civil, a géré la campagne, tandis que le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, s’assurait que tel ou tel candidat ne dépassait pas une ligne rouge tracée par lui. Surtout, la machine du RDPC a tourné à plein régime.

Pour l’unique meeting du candidat, bus et particuliers ont transporté les militants, moyennant finance et parfois sur des centaines de kilomètres. À Maroua, loin des regards internationaux, focalisés sur les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, l’élection s’est gagnée à l’ancienne, avec des billets de 1 000 F CFA pour rassurer la foule.

L’opinion mobilisée derrière Maurice Kamto

Sur la route de la capitale de ­l’Extrême-Nord, où la résidence du gouverneur avait été transformée en quartier général de la garde présidentielle, le bitume avait refait son apparition. Pendant ce temps, à Yaoundé, dans l’école bilingue de Bastos, où le président a pris l’habitude de voter, les murs s’ornaient de peinture neuve et les portes de vernis. Qu’importe si la rentrée scolaire n’y avait pas eu lieu en raison des préparatifs du 7 octobre. Rien ne devait arrêter la marche vers un septième mandat.

Le « Vieux Lion », assis sur la marmite politique de son pays depuis si longtemps, peut-il pour autant s’en contenter ? Pour la première fois depuis 1992 et l’élan qui avait porté John Fru Ndi à la porte de la présidence, le Cameroun se réveille avec une opposition forte. Sur les cendres d’un Social Democratic Front (SDF) qui semble avoir perdu davantage qu’une bataille, elle peut se targuer d’avoir mobilisé une bonne partie de l’opinion derrière son fer de lance, Maurice Kamto. Peaufinant sa stratégie depuis 2012, le candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), dont beaucoup doutaient de la capacité à rassembler, aura tenté jusqu’au bout de contrecarrer les plans du président.

Sucession de plaidoyers

Fort d’une campagne populaire très remarquée et du soutien de dernière minute d’Akere Muna, il s’est déclaré vainqueur dès le 8 octobre, prenant de vitesse Elecam, l’instance camerounaise des élections. Sûr des chiffres collectés par ses équipes, il a plaidé sa cause, les 16 et 17 octobre, devant un Conseil constitutionnel dont il avait demandé la récusation de certains membres, par ailleurs militants du parti au pouvoir. Dans une succession de plaidoyers particulièrement suivis – à travers la retransmission en direct à la télévision nationale, une première –, Kamto et son équipe ont dénoncé la fraude et affirmé que, dans sept régions, Paul Biya se serait vu accorder de façon abusive 1 327 000 voix sur la base de procès-verbaux non signés.

Refusant de reconnaître des résultats « absolument faux », réclamant l’annulation de l’élection, Kamto en a appelé à la responsabilité du Conseil. « Il s’agit d’un contentieux historique entre le Cameroun aplati cherchant à se relever […] et le Cameroun de l’arrogance régnante. N’acceptez pas d’être l’instrument du passage en force », a lancé le candidat du MRC au terme d’un discours parfaitement maîtrisé. La diatribe n’aura pas suffi. Tous les recours déposés par l’opposition ont été rejetés. Mais les audiences du Conseil ont bel et bien consacré deux hommes : l’un à la présidence, l’autre, qui s’est incontestablement affirmé à la barre, dans l’opinion.

Légitimité juridique

Jusqu’où ira Maurice Kamto ? Le natif de Bafoussam le sait : sa victoire populaire ne peut être un succès total si l’adversaire a pour lui la légitimité juridique. Jean Ping, au Gabon, en a fait l’amère expérience. Pour ne pas l’imiter, le patron du MRC doit-il compter sur le soutien de la rue ? Peut-il espérer poursuivre sur sa lancée jusqu’aux législatives de l’an prochain ? Son directeur de campagne, Paul Éric Kingue, rêve de grandes manifestations populaires, tout en sachant qu’un appel à la révolte déclencherait l’ire d’un pouvoir prêt à en découdre, sans oublier le risque de dangereuses dérives anti-Bamilékés.

Plus mesuré, Kamto souhaite éviter les troubles. Il cherche, en équilibriste, la solution pour récolter les fruits d’un printemps démocratique dont il se veut le symbole. Il a jusqu’à aujourd’hui raisonné en avocat, épuisant les recours légaux. À 64 ans, le voilà désormais face à son destin politique.

J.A

Le business sportif des « GP » : colis entre Dakar et l’Occident (Par Aminata Thior, « Le Regard d’Aminata »)

« Jamais » c’est le mot que j’ai lâché quand on m’a proposé les services d’un « GP » pour envoyer un colis de Paris à Dakar. Mais le jour où j’ai bien été forcée de récupérer du « Madd » (fruit d’été qui pousse en brousse, très consommé au Sénégal) provenant de Dakar via ce moyen de transport, m’a fait changer d’avis. C’était à l’automne 2016 dans la capitale française et depuis je suis devenue une cliente assidue ! Les pépites livresques fraîchement sorties dans certaines librairies de Dakar et non encore disponibles sur Amazon atterrissent en un temps record dans ma bibliothèque. Dakar n’a jamais été si proche de moi à Paris depuis que j’utilise les GP. Mais, au fait, c’est quoi un GP ?

Voici toutes les Unes des quotidiens de ce mardi 23 octobre. Le titre de Une le plus « historique » est celui des Échos avec…

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Le titre de Une le plus « historique » de ce mardi 23 octobre est celui des Échos avec…le massacre du camp de Thiaroye :

Revue de presse express de ce mardi 23 octobre 2018

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#SenCaféActu du 23 octobre 2018 Par Adama Sow

A la Une: Accusé par Sonko de détournement de 94 milliards, Mamour Diallo décide de porter plainte ce mardi, Idrissa Seck réapparaît à Touba au grand bonheur de ses militants et refuse de parler de politique, Le TER arrive

1-Détournement présumé de 94 milliards, Mamour Diallo porte plainte contre Sonko ce mardi : Le président du Mouvement «Doly Macky» va ester en justice ce mardi et demander des preuves sur les accusations de détournement de 94 milliards FCFA. Ousmane Sonko ainsi que les journaux qui ont diffamé Mamour Diallo devront apporter selon les avocats de Diallo devant le juge des preuves quant aux allégations de détournement présumé de 94 milliards FCFA

2-Le TER en route vers Dakar : le premier train du TER a embarqué au port du Havre hier à destination de Dakar. La rame est attendue le 12 novembre au Sénégal

3-Idrissa Seck réapparaît à Touba : le président du parti Rewmi a refait surface après une éclipse de quelques semaines. Il s’est payé un bain de foule après avoir rendu visite au Khalife général des mourides hier

4-L’institut du pétrole et du gaz ouvre ses portes ce mardi : La première promotion du mastère des jeunes sénégalais formés dans les métiers du pétrole et du gaz débute sa formation ce mardi à Diamniadio

5-Maintien de l’expulsion des 40000 étudiants orientés dans le privé ce 23 octobre malgré le payement par le gouvernement de 3 milliards sur les 16 dus aux établissements du supérieur

6-Le gouvernement n’a pas annulé mais plutôt reporté la signature d’un mémorandum d’intention avec les Turcs pour l’exploitation du fer de la Falémé, selon le ministre des mines Sophie Siby

7- Épidémie de grippe : les populations souffrent depuis quelques semaines d’une vague de grippe et de paludisme. Les hôpitaux et les structures de santé sont débordés, le ministère de la santé reste aphone

Présidentielle : Gadio rejoint Macky

POLITIQUES – Cheikh Tidiane Gadio a annoncé son ralliement à Macky sall, pour la présidentielle de 2019. De la coalition qu’ils voulaient former à cinq, Gadio et Fada ont ainsi rejoint Macky. Tandis qu’Aissata Tall Sall du mouvement Osez l’avenir, Moustapha Guirassy de S.U.D (colation SET) et Abdoulaye Baldé de l’UCS ont décidé de se présenter eux – mêmes comme candidats à l’élection présidentielle du 24 février 2019.

Réuni en Assemblée générale, le bureau politique du MPCL – Luy Jot Jotna du Dr Cheikh Tidiane Gadio a décidé de soutenir la candidature du président Macky Sall. Voici in extenso le communiqué issu du parti de Gadio :

Le Bureau politique du MPCL – Luy Jot Jotna s’est réunie en séance extraordinaire le samedi 20 octobre 2018 à son siège pour examiner le rapport du Président du Parti, le Docteur Cheikh Tidiane GADIO, portant sur la Présidentielle de 2019.

Suite à des consultations approfondies (internes et externes) avec des leaders politiques, des représentants de la société civile, des personnalités indépendantes et des cadres du Parti, le rapport propose une démarche et une position par rapport à la Présidentielle de 2019. Ce faisant, le Leader du MPCL a d’abord procédé à un large tour d’horizon portant sur l’état du parti, la situation politique et socio-économique du pays et le diagnostic des candidatures annoncées.

Évoquant les circonstances exceptionnelles, connues de tous, qui ont amené notre Parti à renoncer à former une coalition pour présenter une candidature, le Rapport s’est démarqué de toute dynamique d‘abstention lors des prochaines échéances électorales, si vitales pour notre démocratie et pour le destin de notre nation, pour proposer plutôt de bâtir une alliance stratégique avec une coalition existante qui marquerait son accord sur certains fondamentaux du MPCL.

Ces fondamentaux commencent, on le sait, par l’agriculture et la révolution verte comme pré-conditions de tout développement socio-économique car un peuple qui a faim ne peut pas se consacrer pleinement au développement! Viennent ensuite l’investissement massif dans l’éducation et la santé, la Casamance comme priorité nationale N° 1, les grandes régions périphériques, les grandes banlieues et les zones rurales comme cibles prioritaires des politiques de développement des infrastructures de base, l’attachement à la parité et aux options de développement basées sur le genre, la valorisation des forces vives de la nation comme les jeunesses, les femmes, la Diaspora et l’incontournable secteur privé national comme étant les vraies locomotives du futur radieux de notre pays.

Tout ce package serait dérisoire sans la poursuite des améliorations nécessaires à la bonne gouvernance et à l’approfondissement de la démocratie sénégalaise autour d’institutions fortes et autonomes. Le pays doit aussi urgemment promouvoir une dynamique de la réconciliation nationale en travaillant à mettre fin à certains contentieux qui ont polarisé la nation en des camps en apparence irréconciliables. Le MPCL, attaché à la paix et à la stabilité de notre pays, entend contribuer à une solution heureuse de ces différends.

En outre, il sera difficile de réussir tout ce qui précède sans tenir en compte les urgences panafricanistes: État fédéral africain, monnaie commune, défense commune et diplomatie commune.

Après avoir écouté les contributions et propositions des éminents membres du Comité des Sages du Parti, ainsi que celles des représentants des autres structures affiliées (Mouvements et Étudiants / Élèves, Jeunesses féminines, Jeunesses Panafricanistes), le Bureau politique a adopté sans réserve le Rapport du Président du Parti et les recommandations y continues et décide de nouer une alliance avec le Candidat Macky Sall et sa coalition.

Le Bureau politique, informé des entretiens récents et des échanges de qualité entre le Leader du MPCL et le Candidat Macky Sall, décide de préparer une “Déclaration solennelle du Parti sur la situation nationale et les enjeux de l’élection présidentielle de 2019” qui sera présentée dans les semaines à venir à nos compatriotes.

Le Bureau politique exhorte d’ores et déjà tous les responsables et militants de base du MPCL – Luy Jot Jotna ainsi que les sympathisants, à l’échelle nationale comme dans la Diaspora, à apporter une contribution active et sincère à la collecte de parrainages en faveur du candidat Macky Sall.

Le Bureau politique se réjouit de la décision historique de la Justice américaine de blanchir totalement et sans réserve son Leader le Docteur Cheikh Tidiane GADIO. En posant un tel acte sans aucune interférence politique, interne ou externe, la justice américaine, farouchement indépendante, réhabilite notre leader sur la base d’un critère unique: servir la Vérité et la Justice.

Le Bureau politique, au nom du Parti et de tous les patriotes sénégalais et africains, félicite notre Leader et l’exhorte à intensifier son engagement au service du Renouveau du Sénégal, de l’idéal panafricain, de la Paix et de la Sécurité en Afrique et dans le monde.

Biya réélu : résultats en nombre de suffrages par candidat de la présidentielle camerounaise

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Voici le tableau de compilation des suffrages par candidat de la présidentielle csmerounaise, à l’issue de laquelle Paul Biya a été réelu avec 71,28% des voix:

 

 

Exclusif Tract : Serigne Abdou Mbacké, fils du défunt khalife de Darou Mousty, annonce son soutien à Ousmane Sonko

Un grand foyer religieux vient de se déterminer en faveur du candidat à la présidentielle de Pastef. En effet, Serigne Abdou Mbacké, fils du défunt khalife de Darou Mousty, a joint la presse nationale hier pour annoncer son soutien à Ousmane Sonko. Serigne Abdou Mbacké est le cousin gerlain de Serigne Kara Mbacké, leurs deux pères étant des frères. Serigne Abdou Mbacké a été très proche des socialistes et d’Ousmane Tanor Dieng par le passé. Un soutien important pour Sonko.

Ousmane Sonko trouvera-il les solutions ?

Tract.sn

Le #SenCaféActu d’Adama Sow du lundi 22 octobre 2018, revue de presse express

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#SenCaféActu du 22 octobre 2018 Par Adama Sow

A la Une: 10 candidats à la présidentielle demandent à Macky Sall à ne pas signer et de ne pas brader le fer de la Falèmé, Révélations terribles sur le dispositif d’espionnage de la France au Sénégal, Le Khalife général des Tidianes demande à Wade à aller à la mosquée et laisser tomber la politique

1-Dix candidats à la présidentielle signent une pétition pour demander à Macky Sall de ne pas signer le contrat d’exploitation du fer de la Falémé pour éviter le bradage des ressources nationales

2-Révélation: Comment la France espionne les sénégalais. Nos confrères les Echos ont levé un gros lièvre sur le dispositif impressionnant d’écoute mis en place par la France à Rufisque pour espionner les sénégalais

3-Près de 30% des adultes sénégalais hypertendus, des cardiologues alertent le gouvernement : A Gandiol près de Saint louis par exemple, plus de 50% des adultes souffrent de l’hypertension selon un des spécialistes El Hadj Ndiogou Diop

4-Le khalife général des Tidianes demande à Wade de se consacrer à l’adoration de Dieu et abandonner la politique. Il a adoubé Madické Niang qui a démarré sa campagne hier par Tivaouane

5-Injustice réparée : Macky Sall a lancé samedi la construction du pont de Marsassoum à Sédhiou qui va désenclaver (enfin !) cette partie du pays laissée en rade depuis 1960.

6-Touba : La dengue atteint une cinquantaine de personnes dont 38 cas à Touba et inquiète les populations. Devant cette situation, le ministère de la santé fait face à la presse ce lundi pour faire le point sur les dispositions prises

7-PUDC 2 : Macky Sall a lancé hier à Bignona la phase 2 de son programme phare de 300 milliards qui couvre la période 2019-2022

« Maison Château Rouge », la griffe afro du Français Youssouf Fofana, à Pékin, Londres et Tokyo

Née en 2015 dans le quartier africain de Paris, la griffe de Youssouf Fofana s’invite à la Fashion Week et jusque dans les boutiques branchées de Londres, Tokyo ou Pékin.

La collection été 2018 de la marque.
La collection été 2018 de la marque. Maison Château Rouge

A Paris, le 40bis rue Myrha casse les codes. Vue de la rue, la boutique Maison Château Rouge rompt avec l’alignement des échoppes de tissus traditionnels et des épiceries exotiques. Le 40bis est un temple de l’afrostreetwear au beau milieu du 18e arrondissement, le plus populaire de la capitale. Ici, la griffe parisienne joue une partition bobo, urbaine et mondialisée.

De temps à autre, un Uber s’arrête devant la boutique « et ce sont des touristes qui débarquent, espérant trouver ici un produit en rupture de stock aux Galeries Lafayette » , s’amuse Youssouf Fofana, cofondateur de cette jeune marque qui compte déjà des points de vente à Londres, à Tokyo ou à Pékin. Ces citoyens du monde repartiront probablement avec le tee-shirt « Hirondelle », best-seller de Maison Château Rouge.

Tout semble désormais possible pour celui qui, avec son frère Mamadou Fofana, a déjà écrit une success story. Du haut de ses 31 ans, ce fils d’immigrés sénégalais, né dans une fratrie de sept enfants et scolarisé à Villepinte (Seine-Saint-Denis), a fait de l’imprimé wax une étoffe chic et, en trois ans seulement, est devenu un modèle, au point que le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, l’a embarqué dans sa première tournée en Afrique, en novembre 2017.

Wax, denim, jersey

En ce mois d’octobre, les nouveaux arrivages débarquent au compte-gouttes. Pour l’hiver 2018/2019, place aux pantalons chino, combinaisons et sweat-shirts mixtes bigarrés. Quelques jours plus tôt, à la Maison de l’architecture, l’entrepreneur présentait sa collection printemps-été 2019 à l’occasion de la Semaine de la mode de Paris. Youssouf Fofana a dû passer en revue les dernières commandes de tissus, s’assurer qu’il ne manquait aucun élément de décor et que chaque membre de l’équipe était bien à son poste.

« L’industrie de la mode a des codes et des calendriers qu’il faut comprendre et maîtriser. Si on ne les respecte pas, on n’est pas visible », analyse celui dont la marque, qui affiche 56 000 followers sur Instagram, a bénéficié de la présence dans les rayons de l’enseigne Monoprix d’une de ses collections mêlant prêt-à-porter et lifestyle (coussins, plaids, assiettes, tabourets, etc.). Désormais, Youssouf Fofana cherche à satisfaire les acheteurs internationaux, afin de grandir encore et encore.

Bombers et pantalons en wax incrustés de motifs d’inspiration zouloue, robes-pagnes et sahariennes aux tons survitaminés, tee-shirts parés de dessins de masques africains… L’ADN qui a fait le succès de Maison Château Rouge n’a pas changé. Mais pour la saison prochaine, Youssouf Fofana marie les étoffes africaines à d’autres matières comme le denim, le molleton ou le jersey. Il faut se renouveler sans cesse pour ne pas voir sa cote de popularité retomber, estime-t-il. Surtout quand on a eu une ascension aussi fulgurante.

Bouteilles de bissap

La mode afro est arrivée un peu par hasard chez Youssouf Fofana. Diplômé en management, il a d’abord travaillé dans la banque, et sa vie aurait pu continuer ainsi. En 2014, il monte une association, Les Oiseaux migrateurs, pour accompagner de petites entreprises africaines. Son premier objectif est modeste : financer 1 000 bouteilles de bissap, du jus d’hibiscus, produit dans les régions de Thiès et Kaolack, au Sénégal. Faute d’investisseur extérieur, il lui faut lever des fonds : il crée alors cent tee-shirts qu’il met en vente sur Internet. C’est la révélation. Son stock de fringues branchées est vite épuisé, incitant le jeune homme à continuer… Et ce sont aujourd’hui quelque 50 000 bouteilles qu’il espère bientôt autofinancer.

« On connaît une croissance folle »,confie-t-il, un peu dépassé. Mais au-delà du chiffre d’affaires, « on a surtout pu recruter, et nous accueillerons bientôt en alternance de nouveaux jeunes du Centre de formation d’apprentis de la rue Stephenson ». Le jeune patron, dont le moteur est, dit-il, moins « l’objectif financier » que la célébration du 18e arrondissement et de l’Afrique, se réjouit de ce virage vers la formation.

Pour Youssouf Fofana, « faire de la mode est un prétexte pour voir une Afrique qui entreprend », une Afrique industrieuse, qui invente en direct. D’ailleurs, quand d’autres peaufinent des défilés classiques, lui joue la convivialité. A la Maison de l’architecture, il a ainsi embarqué Ablaye Mar, le tailleur à qui l’on doit la confection de la nouvelle collection, pour que de ses ciseaux naissent, en direct, des tee-shirts en patchwork que les spectateurs se sont arrachés.

Savant mélange

Maison Château Rouge, c’est l’Afrique à Paris, mais aussi Paris en Afrique. La marque a cette année réalisé une ligne de sacs à main avec Sandstorm Kenya pour valoriser le made in Africa. « Là-bas aussi, les gens veulent consommer local. Le marché se développe », souligne Youssouf Fofana. Mais pas question pour le Français de s’emparer des parts de marché des marques présentes sur le continent.

Sa maison, avant tout parisienne, séduit « la diaspora qui souhaite consommer, mais de façon différente, des produits qu’elle a l’habitude de voir depuis toujours », analyse-t-il, mais aussi « un public en quête de sens ». Rythme de production lent (deux collections par an), fabrication locale, matière première de qualité signée Vlisco (le géant néerlandais du wax) : autant de critères plébiscités par les consommateurs. « Le luxe aujourd’hui, c’est l’authenticité. Le consommateur cherche une marque qui a des valeurs »,commente l’entrepreneur.

Et cela, les boutiques hype de la capitale l’ont bien compris. Le savant mélange de culture urbaine et d’héritage africain de Maison Château Rouge a retenu, six mois seulement après son lancement, l’attention du très branché concept storeparisien Merci. Une vitrine de taille pour le label avant celle, quelques mois plus tard, de Monoprix. Youssouf Fofana peine encore à réaliser : « Si on m’avait prédit il y a trois ans ce que ma marque allait devenir, je n’y aurais pas cru »,avoue-t-il. Tout simplement.

Solène Pirio, Le Monde

Indiscret de Tract : Air Sénégal va annoncer un partenariat avec Air France le mois prochain

L’ÉCO DES SAVANES – Air Sénégal, qui lance un vol quotidien vers Paris le 1er février, est partie pour se mettre sous les ailes de la compagnie française, dont elle va utiliser la logistique et les services.

Air Sénégal s’apprête à annoncer le mois prochain un partenariat avec Air France. Signe qui ne trompe pas, la nouvelle compagnie nationale sénégalaise est autorisée à opérer au terminal E de Roissy-CDG. Or, seules Air France, ses filiales et ses alliées, comme les compagnies de l’alliance SkyTeam, ont accès à cette aérogare fonctionnelle et efficace… Explication : les effectifs de la police aux frontières y sont de plus en plus souvent adaptés au nombre de voyageurs. Conséquence pratique pour les passagers d’Air Sénégal, les services d’aéroport (enregistrement, traitement des bagages, embarquement, salon affaires, etc.) seront assurés par Air France.

Une stratégie en tandem avec Air France

Pour une compagnie qui ouvre une nouvelle ligne, la représentation commerciale doit être créée. Pour Air Sénégal, ce n’est pas encore le cas, notamment à Paris, et ce, à trois mois du premier vol Dakar-Paris. Cette représentation commerciale devrait être assurée par Air France à travers ses bureaux dans les grandes villes, son réseau d’agences de voyages, etc. Ce sont autant de coûts de structures économisées par la jeune compagnie.

L’annonce officielle attendue en novembre concrétisera des négociations entamées en juillet entre les deux compagnies. Dans un premier temps, l’accord interlines doit permettre de voyager à l’aller sur un vol Air France et au retour sur Air Sénégal avec un billet au meilleur prix, et non pas à celui prohibitif de deux allers simples juxtaposés. C’est l’antichambre de l’accord de code-share. Avec un billet Air France, il sera alors possible de voyager sur un vol Air Sénégal. Et réciproquement. On note d’ailleurs que la configuration des cabines des deux Airbus A330-900neo de la compagnie africaine est très proche de celle des avions d’Air France avec une classe affaires, une classe premium économique et une classe économique.

Envers du décor pour le passager, même s’ils s’en défendront bec et ongles et démentiront, les deux transporteurs coordonneront leurs politiques tarifaires pour remplir leurs avions en assurant une recette maximale. Donc pas de bas tarifs à attendre, car il n’y aura pas de réelle concurrence. « Sur une route où la demande est plus forte que l’offre, le remplissage annuel des avions est proche de 90 %, ce qui permet de pratiquer des tarifs élevés », constate un proche du dossier.

La commercialisation des vols vers Paris est ouverte il y a deux semaines. Actuellement, Air France s’affiche un peu moins cher qu’Air Sénégal à une poignée d’euros près. Cela dit, le montant devient prohibitif dès qu’une famille africaine voyage. Seule fenêtre ouverte pour la concurrence : accepter une escale et un voyage plus ou moins long via Madrid (Iberia), Bruxelles (Brussels Airlines), Casablanca (Royal Air Maroc), Istanbul (Turkish Airlines), etc.

Des lignes domestiques actuelles à New York en 2020

Air Sénégal qui se définit comme « une compagnie long-courrier qui propose aussi des dessertes régionales » a donc démarré au début de l’année par des lignes domestiques exploitées avec deux ATR. Avec un Airbus A319 de location vient de démarrer un quotidien Dakar-Abidjan-Cotonou en partenariat avec Air Côte d’Ivoire. Un deuxième A319, attendu dans quelques jours, va permettre la desserte de Conakry, Praia, Bamako et Ouagadougou. Puis ce sera le tour du premier long-courrier A330-900neo à destination de Paris le 1er février prochain, si l’appareil est livré dans les temps.

Les moteurs Rolls-Royce connaissent en effet des problèmes de mise au point et retardent les cadences de production d’A330neo. Pour éviter les problèmes administratifs, l’avion volera sous pavillon français avec des navigants mi-sénégalais mi-expatriés. Il relèvera donc de l’Agence européenne de la sécurité aérienne, ce qui est aussi une garantie pour les autorités américaines quand un deuxième A330 volera vers New York. Pour diriger ses opérations aériennes, Air Sénégal a débauché le Sénégalais Cheikh Seck, 45 ans, 13 000 heures de vol, commandant de bord du super jumbo Airbus A380 chez Emirates. Une recrue de taille pour une grande ambition.

Le Président Obiang Nguéma a félicité Paul Biya pour sa réélection ce samedi…avant la proclamation des résultats

LES AFRIQUES – « Sincères et effusives félicitations pour votre réélection » : alors que les résultats de la présidentielle camerounaise du 7 octobre ne sont pas encore connus, le président Paul Biya, candidat à un septième mandat, a déjà été félicité par son homologue équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema.

« Le peuple de la République de Guinée équatoriale et son gouvernement se joignent à moi pour exprimer à votre excellence nos sincères et effusives félicitations pour votre réélection comme président de la République du Cameroun lors de l’élection présidentielle passée », a indiqué un communiqué signée du président équato-guinéen que l’AFP a obtenu samedi.

M. Obiang Nguema, 76 ans et au pouvoir en Guinée équatoriale depuis 1979, est le président à la plus longue longévité politique dans le monde. Il est suivi par… Paul Biya, 85 ans et au pouvoir depuis 1982.

Exclusif : Tract.sn révèle le montant en millions de FCFA du salaire que DJ Boubs gagnait à Futurs Médias

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Tract.sn est en mesure de révéler le salaire que gagnait DJ Boubs au Groupe Futurs Médias. Boubs qui a lancé jeudi sa radio i-radio, en rachetant la fréquence 90.3 jusqu’ici détenue par radio Nostalgie Dakar. Au Groupe Futurs Médias, DJ Boubs en véritable VRP était une entreprise dans l’entreprise. Présent sur RFM et sur la TFM, prêtant sa voie de manière industrielle pour les spots des annonceurs. Annonceurs qu’il démarchait souvent lui-même. Tract.sn est en mesure de révéler le salaire que Dj Boubs touchait du groupe de Youssou Ndour pour cette activité industrieuse. Dj Boubs percevait un salaire mensuel de 9 millions de FCFA par mois. Il est à craindre qu’il emporte beaucoup d’annonceurs avec lui, en migrant de Futurs Médias à i-radio.

Tract.sn

Portrait : Elimane, le père du roi du mbalakh Youssou Ndour, va, vit et vote à la Médina depuis 70 ans

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AFROSPHÈRE – Le père de Youssou Ndour n’a jamais voulu quitter le quartier de la Médina, à Dakar, où il habite depuis plus de 70 ans. Rencontre !

On le trouve rue 19, angle 2. La plupart du temps, il est assis devant sa maison, sur une chaise en bois, en train de discuter avec un ou deux voisins. Kufi gris, djellaba grise, Elimane N’Dour habite au cœur de la Médina, ce quartier populaire de Dakar, créé en août 1914, l’été du déclenchement de la Grande Guerre, pour loger les habitants du Plateau et tenter d’enrayer une épidémie de peste. Le vieil homme n’a jamais voulu en partir. « Je vis là depuis que je suis arrivé à Dakar, à l’âge de 17 ans. Cela fait maintenant quarante ans que je suis le chef des habitations de Gouye Mariama, entre la rue 19 et la rue 23. »

« C’est moi que l’on vient voir quand il y a un problème de voisinage, de voirie, de fuite d’eau, d’ordures, de mur qui s’écroule. Je finirai mes jours ici. »

Elimane N’Dour a « 90 ans, plusieurs femmes, beaucoup d’enfants ». On lui demande combien. « Vous voulez vraiment savoir ? J’ai eu la chance qu’Allah m’accorde de nombreux garçons et de nombreuses filles. Est-ce nécessaire de les compter ? » Renseignements pris, il en aurait au moins neuf. On est venu le voir, justement, parce que l’un de ses fils est l’homme le plus célèbre du pays. Le père attaque d’emblée :

« Mais, moi, au Sénégal, j’étais connu bien avant la naissance de Youssou. »

Youssou N’Dour, donc, le fils aîné d’Elimane. Roi du mbalax, la musique la plus populaire du pays (35 albums, deux disques d’or, un Grammy Award, des collaborations avec Peter Gabriel, Paul Simon, Neneh Cherry…). Mais aussi ancien ministre de la Culture et du Tourisme, actuel conseiller spécial du président Macky Sall, patron d’un groupe de presse qui emploie 500 personnes, du quotidien le plus lu au Sénégal – « l’Observateur » –, d’une radio, d’une chaîne de télévision, propriétaire d’un studio d’enregistrement, le Xippi, d’une discothèque dans le Grand Dakar, le Thiossane, où les clients ont parfois le privilège de le voir jouer…

Youssou N’Dour a été élu parmi les cent personnalités les plus influentes de la planète par le magazine « Time ». Il fait régulièrement partie des classements des plus grosses fortunes du pays. La presse sénégalaise lui attribue un compte en banque garni de 95 milliards de francs CFA. L’équivalent de 1,5 milliard d’euros.

Cela fait bien longtemps que le musicien a quitté la Médina, le quartier où il est né et a grandi. Il est parti s’installer aux Almadies, le coin chic de Dakar, avec son cap rocheux, ses plages de sable blanc, son Club Méditerranée, ses discothèques et ses restaurants, ses villas de luxe appréciées de la bourgeoisie sénégalaise et des expatriés occidentaux. « Elimane N’Dour aurait pu aussi habiter là-bas, dans une belle maison, avec un grand jardin, des domestiques, au bord de l’océan Atlantique », raconte son ami Mamadou Boye Diallo, artiste-peintre, également pilier de la Médina.

Le fils lui a proposé dix fois. Le père a toujours dit non. « On ne trahit pas le quartier qui nous a accueilli, tranche Elimane N’Dour, celui de toute une vie », avec son marché gorgé de fruits et de babioles en plastique made in China, Tilène, avenue Blaise-Diagne, ses ruelles enchevêtrées qui portent des numéros en guise de noms, ses échoppes de tailleurs, sa Grande Mosquée, bâtie au XVIIe siècle, ses bruits de klaxons ininterrompus, ses marchands ambulants de mouchoirs en papier et de cigarettes à l’unité.

« Pourquoi avoir plus ? »

La maison d’Elimane N’Dour ressemble à toutes les modestes bicoques du quartier. Une façade grise, un étage, une courette, une plante grasse qui essaye de pousser sur quelques centimètres de terre. Les seuls éléments ostentatoires sont un 4×4 Mitsubishi Pajero noir, qui reste garé devant la porte d’entrée le plus clair du temps et un écran plat géant, qui occupe presque tout le mur du salon.

« Pourquoi avoir plus ? Youssou est un garçon formidable. Chaque fin de mois, il me donne une enveloppe qui dépasse largement mes besoins. J’en profite pour distribuer un peu d’argent, faire des cadeaux, à mes amis, à mes voisins, à mes nombreux petits-enfants et arrière-petits-enfants… »

Elimane N’Dour est né dans une famille sérère – la troisième ethnie du pays après les Wolofs et les Peuls –, de caste noble, à Thiès, une ancienne ville de garnison, où passe le train pour rejoindre le Niger, à une soixantaine de kilomètres à l’est de Dakar. Il en est parti à l’adolescence, « pour gagner un peu d’argent et pouvoir aider [ses]parents ».

Il a fait tous les métiers. Ramasseur de papiers dans un camp militaire pendant la Seconde Guerre mondiale, commerçant, mécanicien (ce qui lui a valu le surnom de « Mercedali » dans la Médina), chauffeur, forgeron, soudeur métallique… Il a insisté pour continuer à travailler quand son fils est devenu riche et célèbre et a voulu qu’il prenne sa retraite. Il y a peu encore, à 80 ans passés, il construisait des tables en fer dans un atelier de forgerons de la Médina. « Il faut pouvoir vivre sans tendre la main », dit-il.

Elimane N’Dour ne voulait pas que son fils devienne chanteur. Il rêvait qu’il « travaille dans un bureau ». Youssou N’Dour compose sa première chanson à 13 ans, donne de la voix dans les fêtes familiales, crée son orchestre, Super Etoile. La mère, Ndeye Sokhna Mboup, deuxième épouse, mariée l’année de ses 16 ans, et elle-même griotte (conteuse et chanteuse) de l’ethnie toucouleur, plaide la cause de son fils et décroche l’autorisation paternelle de l’inscrire à l’Institut des Arts. Aujourd’hui, Elimane N’Dour se dit « très fier de Youssou ». Il regarde ses concerts à la télévision et a accroché dans son salon une photo de lui prise lors d’un de ses – nombreux – passages à Bercy. Le portrait de Youssou N’Dour trône aux côtés de ceux de Léopold Sedar Senghor, le premier président du Sénégal, d’Abdou Diouf, son successeur et d’Elimane, jeune.

Le cliché doit dater de 1958. Cette année-là, le 26 août, au cours de sa tournée africaine de 20.000 kilomètres, Charles de Gaulle, qui vient de revenir aux affaires, atterrit à Dakar. Sur l’ancienne place Protêt, devenue aujourd’hui place de l’Indépendance, des centaines de manifestants, jeunes, étudiants, syndicalistes, indépendantistes, l’accueillent bruyamment avec des slogans et des pancartes. Parmi eux, Elimane N’Dour. Il a inscrit « Indépendance immédiate » sur la sienne. Du haut de sa tribune, le Général réplique aux contestataires : « Je m’adresse aux porteurs de pancartes, s’ils veulent l’indépendance, qu’ils la prennent le 28 septembre ! », allusion à la date du référendum sur le maintien des colonies dans la Communauté française. Elimane N’Dour a voté contre.

Nathalie Funès

En janvier 2019, organisation du concours ‘‘Miss Two Tee’’ (Miss Tract Top) et du dîner de gala – défilé de mode ‘‘Tract Top Models Night’’ au Grand Théâtre

Global Com International SARL, société éditrice du site d’info Tract.sn (également accessible à l’adresse Tract-sn.com), a annoncé qu’elle organise dans la première quinzaine du mois de janvier 2019 le concours ‘‘Miss Two Tee’’ (Miss Tract Top). Ce concours ouvert aux mannequins féminins aura lieu dans le cadre du dîner de gala ‘‘Tract Top Models Night’’, organisé dans la même soirée, qui sera accueilli dans le cadre convivial du hall du Grand théâtre national. Le concours ‘‘Miss Two Tee’’ primera une Miss et deux dauphines.

Durant ‘‘Tract Top Models Night’’, des anciens mannequins du début des années 2000 défileront, parées des créations d’un styliste de renommée internationale, qui a eu à participer à plusieurs événements internationaux de mode, dont récemment la Lomé Fashion Week.

La directrice artistique de ‘‘Tract Top Models Night’’ est Mantoulaye Ndoye, ancien mannequin elle-même, styliste et modéliste dans la confection textile aujourd’hui établie entre le Sénégal et l’Italie. Le producteur de l’événement est Ousseynou Nar Gueye, General manager de Global Com International.

En prélude à cet événement, Tract.sn publiera à compter de cette semaine du 22 octobre des portraits de mannequins sénégalais et africains, dans sa rubrique ‘‘Fashion & Models’’, animée par Cheikh Tidiane Coly, ancien rédacteur en chef du périodique people Lissa Magazine, dirigé dans le temps par le photographe et plasticien Ousmane Ndiaye Dago.

Cette série de portraits de mannequins se poursuivra jusque fin décembre 2018. Les mannequins portraitisés seront aussi bien des hommes que des femmes.

Rendez-vous est pris pour ce mardi 23 octobre avec notre journaliste-maison Cheikh Tidiane Coly, pour découvrir le premier portrait de mannequin, dont nous vous révélons déjà le titre : « Une Fleur du matin à la rosée toujours renouvelée ». En vedette, un mannequin féminin dont les initiales sont T. N.

Pour le concours ‘‘Miss Two Tee’’, les candidatures seront ouvertes aux mannequins durant toute la deuxième quinzaine du mois de décembre 2018.

Pour rappel, le site d’info Tract.sn a été lancé le 8 mars 2018, à l’occasion de la Journée de la Femme. Tract.sn a pour contributeurs réguliers l’écrivain et chercheur sénégalais Souleymane Elgas installé à Paris (rubrique hebdo « L’Inventaire des Idoles »), l’éditorialiste interprète de conférence Gilles Eric Foadey (Rubrique « Ndoumbelane Snap…shoots – Si loin, si près du Sénégal ») installé entre Johannesburg et Addis Abeba, la chroniqueuse littéraire Veronique Petetin (rubrique Liter’ataya), l’éditorialiste Ousseynou Nar Gueye (L’Et Dit Tôt d’O.N.G) et les journalistes Cheikh Tidiane Coly et Cheikh Diallo (photo-reporter). Le quotidien en ligne Tract.sn est l’héritier du quotidien papier Tract, qui a été dans les kiosques entre mars 2000 et octobre 2002

Tract.sn

1ère parution ce mardi 23 octobre: lancement de nos portraits de mannequins. Rubrique « Fashion & Models » par Cheikh Tidiane Coly (Ex rédacteur en chef de Lissa Magazine)

Chers lecteurs et lectrices,

A compter de ce mardi 23 octobre 2018, dans le cadre de notre rubrique Fashion & Models, qui sera tenue de main de maître par notre colonel maison, Colonel Cétécé, à l’état-civil Cheikh Tidiane Coly, ex rédacteur en chef de Lissa magazine, vous aurez droit à la première parution de notre série de portraits de mannequins sénégalais et africains. Cette série se poursuivra jusque fin décembre 2018. Les mannequins portraitisés seront aussi bien des hommes que des femmes.

A l’issue de cette série de portraits glamour, Global Com International, la société éditrice de Tract.sn, organisera un grand événement de mode et de mannequinat : le « Tract Top Models Night« , en début janvier 2019, en dîner de gala au Grand Théâtre National et en direct à la télévision.

Tract Top Models Night, dont la directrice fashion est l’ancien mannequin et styliste Mantoulaye Ndoye, établie en Italie, verra l’élection de « Miss Two Tee » (« Miss Tract Top »), un dîner de gala et un défilé de mode avec les anciens mannequins féminins  sénégalais du début des années 2000.  Ces mannequins seront habillés par un grand styliste sénégalais, qui a déjà été présent à la Fashion Week de Lomé et à plusieurs autres événements internationaux de mode.

Rendez-vous est donc pris pour mardi avec Cheikh Tidiane Coly, pour son premier portrait de mannequin, dont nous vous révélons déjà le titre : « Une Fleur du matin à la rosée toujours renouvelée ». En vedette, un mannequin féminin dont les initiales sont T. N. Nous ne vous en dirons pas plus d’ici là. A mardi !

Tract.sn

Tribune : « Le Directeur Général de Dakar Dem Dikk est un mythomane et un mégalomane » (Birane Tamba, AJ/PADS)

J’ai suivi attentivement la sortie de Me Moussa Diop, Directeur Général de DakarDem  Dikk s’en   prenant   vertement   et   directement  à  l’honorable  député Mamadou  Diop Decroix Secrétaire Général d’AJ/Pads. La sortie de l’homme, connu pour sa mégalomanie et sa mythomanie légendaires, n’aurait pas nécessité une réaction de ma part si ses déclarations, publiées sur un site aussi sérieux que dakaractu n’étaient susceptibles de porter tort à un homme sérieux, respectueux de ses adversaires, qui mène une bataille d’idées et n’attaque jamais en dessous de la ceinture. Me Moussa Diop a laissé entendre dans cette interview que le secrétaire général d’AJPADS ne disposerait pas de formation politique et qu’il le défie de l’inviter à une de ses réunions. Sur ce point, je dois informer Me Moussa Diop qu’AJ/PADS qui est sur l’échiquier   politique   depuis   longtemps   est   l’un   des   partis   les   mieux organisé   et structuré avec une présence dans les 45 départements et les 500 communes du Sénégal et partout ailleurs où on trouve la diaspora sénégalaise. Ce parti dispose de structures fonctionnelles de jeunes, de femmes et de cadres de haut niveau et tient régulièrement   ses   instances   verticales   comme   horizontales   dont   le   secrétariat permanent qui se réunit toutes les semaines  (mercredi) sans discontinuer depuis plus de dix (10) ans. Et sachez que nous serons très heureux de vous y accueillir pour   vous   apprendre   le   vrai   esprit   militant   comme   Mamadou   Diop   Decroix   avait accueilli, en son temps, l’homme dont vous êtes le laudateur, aujourd’hui, à savoir Macky  Sall.   L’école   du parti,  notamment   son   Directeur,  Pr Ibra Mboup vous prodiguera les premières leçons sur comment se tenir en public ainsi que le sens de l’humilité face à des phénomènes ou des réalités que vous ne maîtrisez pas. Il paraît que Moussa Diop est rentré de France il n’y a pas longtemps et qu’il n’a pas pu trouver chaussure à son pied parmi les 200 ou 300 partis politiques qui existent au point de devoir créer un parti politique. Un de plus dirions-nous. Il dit avoir décidé de ne pas aller aux élections parce qu’il n’était pas connu au Sénégal vu qu’il vivait en France.  C’est certainement cette méconnaissance du Sénégal et de son histoire politique qui l’amène à de telles légèretés dans ses propos. Quand l’Ecole du parti le recevra, elle lui apprendra que ce pays a une Histoire politique faite de résistance à l’oppression et à l’exploitation et que Mamadou Diop Decroix, aux côtés d’autres patriotes, y a apporté une contribution, si modeste soit-elle. Mais quand on est prétentieux et suffisant, on n’apprend pas et c’est   son   cas.   Sinon   il   se   serait   donné   la   peine   d’en   savoir   davantage   avant d’attaquer aussi frontalement et aussi gratuitement quelqu’un qu’il ne connait que de loin et qui, de son côté, ne le connaît probablement pas. Cependant, comme c’est un mythomane qui ne juge pas nécessaire d’apprendre de cette histoire de luttes et de ceux qui ont écrit ses lettres de noblesse, je lui conseille de vaincre la paraisse qui  est un trait de  caractère  des mythomanes,  pour   au moins  aller  sur  google à défaut de prendre contact avec les responsables du parti. Il y trouvera ce que des hommes libres, qui aiment ce pays et lui ont donné le meilleur de ce qu’ils avaient, pensent de Mamadou Diop Decroix. On peut aussi lui envoyer le livre de l’honorable député intitulé : « LA CAUSE DU PEUPLE » dans sa version « électronique » afin qu’il connaisse un peu mieux cet homme qui n’a pas pillé les caisses de l’Etat pour se fabriquer une cour et une   clientèle   politique comme Moussa Diop de Dakar Dem Dikk et ses congénères le font en ce moment. Il apprendra que la préoccupation fondamentale de Mamadou Diop Decroix est de poursuivre et d’approfondir, inlassablement,  son œuvre de contribution à la restauration   de   la conscience historique du peuple Sénégalais et des peuples africains à l’image de Kwamé Nkrumah ou Cheikh Anta Diop et d’autres. Par   ailleurs, Me   Moussa   Diop,   Directeur   Général   de   Dakar   Dem   Dikk,   qui   se transforme   en   donneur   de   leçon   nous   a   montré   à   suffisance   qu’il   est   le   pire gestionnaire que le Sénégal ait connu. Me Moussa Diop, je vous rappelle que vous êtes le seul Directeur Général au monde à   avoir   osé     faire   un   contrat   de   location   de   bus  de   sa   société   pour   sa   propre personne   en   signant   comme   Directeur   Général   et   comme   Client   sur   un   même contrat. La bonne gestion et l’éthique vous commandent-elles cela ?   Evidement que non ! On n’a pas fini de nous scandaliser de ce comportement atypique, que vous vous signaliez sur une autre affaire aussi rocambolesque. En effet, vous avez décidé de franchir le rubicon en donnant votre nom à l’institution de prévoyance maladie (I.P.M)de la société Dakar Dem Dikk dont vous êtes  le Directeur General.  Et vous osez donner des leçons de gouvernance à des gens ? Toujours dans cette interview, vous tentez de justifier cette bévue en nous faisant croire que c’est  le personnel de Dakar Dem Dikk qui a pris cette décision. Ce qui est une aberration car même si cette décision venait de votre personnel, l’éthique vous aurait commandé   de   refuser.  Mais,  il  aurait fallu avoir une éthique pour   cela   et malheureusement vous en êtes à des années lumières. Le comble de votre gestion catastrophique a été atteint quand vous avez tenté de justifier, dans cette même interview la vente d’une partie du foncier de la société, dont vous avez la charge, à votre parti l’Apr. En vous écoutant vous justifier, j’ai compris tout le mal de ce régime dont vous êtes la parfaite incarnation. Vous   disiez   ceci en   substance:   « La   société   Dakar   Dem   Dikk   avait   besoin   de renflouer ses caisses et j’ai demandé au conseil d’administration de m’autoriser à vendre   une   partie   du   foncier   de   la   société   Dakar   Dem   dikk  pour   équilibrer   nos finances.   Le   conseil   d’administration   a   donné   son   accord.   J’ai   fait   appel   à   des cabinets d’experts qui ont fixé les prix.   C’est en ce moment que lors de la vente, mon parti Apr a postulé et on lui a vendu le terrain ». Affirmation ne peut être aussi grave de votre part. Je vous rappelle que Dakar Dem dikk est un patrimoine national qui fonctionne grâce à la participation financière du contribuable sénégalais. Vous justifiez cette acquisition par une autorisation que vous avez obtenue de votre conseil d’administration. Comment vous, Directeur Général d’une société et membre de la coalition au pouvoir, vous pouvez demander à votre conseil d’administration, dirigé par un militant de votre parti, l’autorisation de vendre un patrimoine national et que celui-ci atterrisse entre les mains de votre parti ? Des faits ne peuvent être plus graves que   ceux-là.   En   plus,   nous   aimerions   que   vous   apportiez   des   réponses   sur  les questions suivantes vu que vous avez été aphone sur ça :
1- Avez-vous publié l’offre de vente de ce patrimoine foncier pour que tous les sénégalais soient au courant ?
2- Quels ont été les soumissionnaires lors de cette vente ?
3- Le choix de l’Apr  s’est fait sur quels critères ? Etait-il le mieux disant par exemple ?
En attendant les réponses  à  ces  interrogations,  vous   aurez   l’occasion sous peu, d’apprécier la consistance d’AJ/Pads.

Birane TAMBA

Militant AJ/Pads
Membre de la coordination des cadres
Responsable du pôle infrastructures de transports

L’ET DIT TÔT D’O.N.G – « Jeu,… 7 et match : Paul Biya repart pour 7 ans » (Par Ousseynou Nar Gueye)

L’ET DIT TÔT D’O.N.G – Au Cameroun, il aura fallu 7 jours fois 2 pour venir à bout de l’épluchage des résultats et de l’examen des recours devant décider de qui dirigera les destinées du pays pour les 7 années à venir, après la présidentielle du 7 octobre. Redirigera plutôt. Puisque la victoire du tyranosaure tranquille Paul Biya est inéluctable et devrait être sans surprise proclamée ce lundi 21 octobre par le Conseil Constitutionnel. Les recours en annulation et pour fraude électorale des opposants Maurice Kamto, Josuah Osih du Sdf et Cabraal Libii ont tous été déclarés irrecevables. Cette élection aura donc constitué des primaires  pour ces candidats, qui leur permettront de se peser avant de véritablement s’affronter pour l’après- Biya, en 2025. Quand le grand âge, les lois de la nature ou la simple décence auront eu raison de l’Omni-absent Biya, qui aura alors 92 ans.

A partir de ce lundi 21 octobre, l’époux de The First Hair Chantal Biya repart pour un mandat de 7 ans qui devrait s’avérer interminable. Le mandat du baroud d’honneur et de l’àquoibonisme. Il repart pour des conseils ministeriels intermittents et inopinés tous les deux ans. Il repart surtout pour des séjours privés dans sa villégiature de Genève, d’où il contrôlera, comme à son habitude, le pays de tant de diversités qu’est le triangle au coeur du Golfe de Guinée, toujours traversé de secousses telluriques souterraines qui émergent rarement à la surface. Si ce n’est avec ce début de guerre civile dans la partie anglophone du pays et les exactions de l’armée dans le nord au nom de la lutte sans merci contre Boko Haram.  Ce n’est pas une bonne nouvelle pour le Cameroun, cette énième réélection de Biya, l’homme du non- Renouveau. Le pays de Mongo Beti devra encore rester cryogénisé dans la naphtaline de la force d’inertie qui dirige ce pays sécurocrate avec des ministres dont les plus jeunes sont septuagénaires et des sénateurs centenaires. Une cacochymie institutionnelle à rebours de la vitalité du peuple camerounais, inventif quand il reste au pays et conquérant quand il est à l’étranger, où sa diaspora est la communauté la plus politisée, la plus industrieuse et la plus diplômée de tous les pays d’Afrique subsaharienne francophone.

Le Cameroun à nouveau en Paul position dès demain donc. En attendant d’être en pôle position dans encore 7 ans. Pour un nouveau départ et (enfin!) un sursaut collectif pour mettre fin au désabusement national.

Ousseynou Nar Gueye

Directeur de la publication de Tract.sn

« Michel Houellebecq n’est pas un écrivain islamophobe » (spécialiste)

Dans un essai passionnant et limpide, l’universitaire montre qu’on ne peut réduire Michel Houellebecq à un écrivain déprimé à la tête d’une œuvre ­déprimante. L’auteur dePlateforme, dont on attend un nouveau roman à la rentrée, est avant tout un poète. La beauté est un affront à la douleur. Agathe Novak-Lechevalier donne à voir un Michel ­Houellebecq ­sensible et sentimental. Une œuvre ancrée dans la réalité. Son désintérêt pour la politique, son rejet de l’idéologie libérale, son constat du passage d’une « économie de marché » à une « société de marché », sa lecture ultracontemporaine de ­Pascal, son peu de foi en la psychanalyse. « Impitoyable école d’égoïsme, la psychanalyse s’attaque avec le plus grand cynisme à de braves filles un peu paumées pour les transformer en d’ignobles pétasses, d’un égocentrisme délirant, qui ne peuvent plus susciter qu’un légitime dégoût. » (Extension du domaine de la lutte.) La connaissance et la consolation du monde passent définitivement par la poésie. Seule la littérature, chez Michel ­Houellebecq, ouvre un possible.

L’œuvre de Michel Houellebecq rend-elle compte du monde?

Oui : il s’inscrit à cet égard directement dans la tradition du roman réaliste ; et ce n’est pas un hasard s’il invoque si souvent Balzac comme modèle. Comme lui, il cherche à mettre à nu les mécanismes et les ressorts de la société contemporaine ; comme lui, il sait remarquablement capter l’esprit d’une époque. C’est un des aspects de la consolation qu’il met en place : toute une génération s’est reconnue dans le « déphasage » si caractéristique des personnages houellebecquiens, dans cette façon de se sentir radicalement étranger au mouvement du monde. Mais j’explique dans mon livre que classer Houellebecq uniquement dans la catégorie des romanciers réalistes serait réducteur : il voit et il va plus loin – toute son œuvre cherche les moyens de dépasser la consternation que suscite la confrontation au réel.

Est-il un écrivain islamophobe?

Non : aucun de ses romans ne professe la peur ou la haine de l’islam. Soumission, qui est une fiction et non un essai, a été à tort interprété de cette manière. Quant à Plateforme, plusieurs personnages y critiquent en effet l’islam ; mais les livres de Houellebecq attaquent toutes les religions : dans La Possibilité d’une île, Daniel 1 parle des catholiques comme des « morpions du con de Marie » – à ma connaissance, ­personne n’a jamais pour autant accusé Houellebecq de « christianophobie »…

Divorce à l’ivoirienne : Bédié emporte son PDCI dans l’opposition et drague le FPI de Gbagbo

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LES AFRIQUES – Entre l’ancien et l’actuel président, le divorce est consommé. Le premier refuse de rejoindre le parti unifié cher au second et s’affiche aux côtés des ténors de l’opposition. Peu importe si les résultats des élections locales ne lui sont pas favorables, le « Sphinx » est en colère. Jusqu’où ira-t-il ?

Il est un peu plus de 16 heures ce 15 octobre quand les premiers incidents éclatent à Grand-Bassam, à l’est d’Abidjan. Les résultats des élections municipales viennent d’être annoncés et donnent la victoire à Jean-Louis Moulot, le candidat du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Les partisans de son principal adversaire (Georges Ezaley, du Parti démocratique de Côte d’Ivoire – PDCI) réagissent immédiatement : par dizaines, ils prennent d’assaut les rues sablonneuses de la ville. La résidence d’un proche de Daniel Kablan Duncan, le vice-président – à qui il est reproché d’avoir soutenu la candidature RHDP –, est attaquée. La cour royale est même saccagée.

Presque au même moment, à 274 km plus au nord, le PDCI est réuni en congrès extraordinaire. Dans son fief de Daoukro, érigé ces derniers temps en capitale de l’ancien parti unique, Henri Konan Bédié s’affiche aux côtés des principaux opposants du chef de l’État, Alassane Dramane Ouattara (ADO), Pascal Affi N’Guessan du Front populaire ivoirien (FPI), Daniel Aka Ahizi, du Parti des travailleurs ivoiriens (PTI) ou Anaky Kobena, du Mouvement des forces d’avenir (MFA) se succèdent à la tribune… Le ton est dur.

Dans l’assistance, plusieurs autres formations de l’opposition, ainsi que des représentants du président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro. Qui aurait pu l’imaginer il y a encore quelques mois ? Pas grand monde, y compris au sein du PDCI, dont certains cadres s’avouent surpris devant la virulence des propos.

Attaques frontales

Ce congrès et les élections locales ont-ils marqué un tournant dans les relations entre les alliés d’hier ? Depuis que le PDCI a claqué la porte de la coalition présidentielle, la tension est allée crescendo. Aujourd’hui, il n’est plus seulement question de « divergences » ou « d’incompréhensions ». On s’attaque frontalement et l’on s’accuse de fraudes à visage découvert. « Notre parti est en pleine mutation, explique un quadragénaire du PDCI. Sous l’impulsion de la base, nous avons renoué avec notre culture combative. Bédié a compris que, s’il ne s’alignait pas, il risquait d’être déposé. »

Vexé dans son amour-propre, l’ancien président s’est radicalisé à mesure que s’accentuaient les pressions. Il en est arrivé à tenir Alassane Ouattara et son entourage pour responsables de l’immixtion de la justice dans les affaires du PDCI (ses décisions sont régulièrement contestées devant les tribunaux). « Ils sont allés trop loin, il n’y aura plus de cadeau », a-t-il récemment confié à un visiteur du soir.

Ces derniers mois, Bédié a renouvelé son cercle. Il reçoit plus qu’avant, semble plus ouvert, plus disposé à écouter les conseils, notamment de personnalités depuis longtemps opposées au parti unifié, comme Charles Konan Banny, Émile Constant Bombet ou le général Gaston Ouassénan Koné. Au lendemain du congrès, l’ancien chef de l’État a réorganisé son secrétariat exécutif, composé désormais d’une équipe de fidèles dévolus à la préparation de la présidentielle de 2020. On y retrouve des proches du chef, des protégés de son épouse, Henriette, mais aussi l’ancien maire de la commune du Plateau, Noël Akossi Bendjo, et Maurice Kacou Guikahué, maintenu au poste de secrétaire exécutif du PDCI.

DANS SA FORME ACTUELLE, LE PARTI UNIFIÉ EST UNE ARNAQUE. IL S’EST CONSTRUIT SUR DU FAUX ET NE TIENDRA PAS

Les résultats des locales, largement remportées par le RHDP, n’ont pas entamé la détermination de Bédié. Dans son entourage, on se félicite même des scores du PDCI, qui a obtenu six conseils régionaux et 50 mairies (le RHDP peut, lui, revendiquer 18 conseils régionaux et 92 mairies). « Mais ces scrutins ont montré que l’ancien parti unique avait encore du travail, notamment pour mobiliser ses partisans, et qu’il ne peut pas continuer à exclure tous ceux dont la loyauté n’est pas certaine. C’est un avertissement », analyse un diplomate ouest-africain.

Bien qu’il répète qu’on ne peut être à la fois PDCI et RHDP, Bédié ménage pour le moment le secrétaire général de la présidence, Patrick Achi, ou le ministre des Eaux et Forêts, Alain Richard Donwahi, tous deux vainqueurs aux régionales avec les deux étiquettes.

« Tout le monde reviendra à la maison, affirme un baron du PDCI. Dans sa forme actuelle, le parti unifié est une arnaque. Il s’est construit sur du faux et ne tiendra pas, surtout si son candidat en 2020 est Amadou Gon Coulibaly. Albert Mabri Toikeusse, le ministre de l’Enseignement supérieur, n’a-t-il pas toujours dit qu’il voulait se présenter ? Et croyez-vous que Hamed Bakayoko [le ministre de la Défense] ou Guillaume Soro mouilleront le maillot pour Gon ? »

Le bal des ambitieux

ENTRE LE PDCI ET LE FPI, C’EST UN JEU DE DUPES

Fétichiste des alliances, le PDCI affirme vouloir mettre en place une plateforme pour contrebalancer sa sortie du parti unifié. Il peut déjà compter sur le soutien d’un certain nombre de personnalités de second plan qui n’ont d’autre choix que de lier leur avenir à celui-ci. En revanche, la tendance du FPI dirigée par Laurent Gbagbo a préféré ne pas assister au congrès du 15 octobre. Les proches de l’ancien président, qui entretiennent depuis de longs mois des contacts avec le PDCI, ont peu goûté la présence de Pascal Affi N’Guessan à Daoukro.

Mais, depuis La Haye, Gbagbo – qui saura d’ici à la fin de l’année s’il peut quitter sa cellule de la Cour pénale internationale – temporise. Il a demandé à ses troupes de poursuivre les discussions, sans formaliser une quelconque alliance. Prudent lui aussi, Bédié s’est pour le moment bien gardé de prendre position publiquement. Sans doute est-il conscient que cette hypothèse divise certains de ses cadres et qu’une partie de la communauté internationale n’y est franchement pas favorable.

« Entre le PDCI et le FPI, c’est un jeu de dupes, estime un avocat proche de l’ex-président. D’un côté, Bédié n’a aucun intérêt à ce que le parti de Gbagbo revienne au premier plan. De l’autre, le FPI souhaite que le PDCI mène le combat face à Ouattara. Quitte à ce qu’il en sorte affaibli, ce qui pourrait profiter à Gbagbo. »

Le PDCI semble faire front pour sauvegarder son héritage. Mais sera-t-il uni au moment de choisir son candidat pour 2020 ? Le 15 octobre, le parti a annoncé qu’il tiendrait une convention en 2019, sans doute entre juillet et octobre. De Jean-Louis Billon à Jeannot Ahoussou Kouadio, en passant par Noël Akossi Bendjo, Charles Konan Banny et Charles Diby Koffi, les prétendants ne manquent pas, mais aucun ne fait l’unanimité. Entre ces ambitieux, les rivalités sont très fortes.

Et quid de Bédié ? Un certain nombre de cadres sont persuadés qu’il souhaite se présenter en dépit de son âge avancé (il aura 86 ans en 2020). C’est également ce qu’a confié Alassane Ouattara, fin juillet à Lomé, à ses pairs de la Cedeao. Mais, fidèle à lui-même, l’intéressé entretient le suspense. « Bédié est sans doute le seul à pouvoir nous mener jusqu’à la présidentielle, résume l’un de ses proches. Mais s’il décidait d’être candidat, il fragiliserait considérablement le parti. »

Ouattara-Bédié : préparer la guerre pour avoir la paix

Entre Alassane Dramane Ouattara (ADO) et Henri Konan Bédié, le contact direct est rompu depuis le 8 août. De nombreux émissaires ont pourtant tenté de les rapprocher.

Sur proposition du ministre du Tourisme, Siandou Fofana, et du secrétaire général à la présidence, Patrick Achi, le chef de l’État a dépêché son vice-président, Daniel Kablan Duncan, et l’ancien ministre Lambert Kouassi Konan le 23 septembre, à Daoukro.

Plusieurs autres personnalités ont ensuite tenté de convaincre l’ancien président d’assouplir sa position. C’est notamment le cas de l’archevêque Paul Siméon Ahouana ou de l’ancien ministre de Félix Houphouët-Boigny Camille Alliali, à la veille du congrès du 15 octobre. Mais aucun n’a pour le moment obtenu gain de cause.

Conforté par les résultats des élections locales du 13 octobre, ADO compte poursuivre ses actions visant à affaiblir Bédié en donnant du poids aux membres du PDCI favorables au parti unifié et en limogeant les autres.

Vers des concessions d’ADO ?

Le 17 octobre, Adam Kolia Traoré, le gendre de Bédié tout juste élu président du conseil régional de l’Iffou, et Narcisse N’Dri, porte-parole du PDCI, ont été écartés de leurs postes respectifs de président du conseil d’administration de la Loterie nationale de Côte d’Ivoire (Lonaci) et de la Caisse nationale d’assurance maladie. Le premier a été remplacé par Lenissongui Coulibaly, l’ex-directeur de cabinet de Bédié, récemment limogé par ce dernier. Et le second par Kramo Kouassi, un ancien proche d’Amara Essy.

Dans le même temps, ADO continue d’espérer que Bédié puisse être ramené à de meilleurs sentiments. Certains de leurs proches estiment qu’il est encore possible que les deux hommes acceptent de faire des concessions dans l’optique de relancer leur alliance. Plusieurs sources affirment notamment que le chef de l’État n’exclut pas de reporter la création effective du parti unifié, dont le congrès fondateur est prévu avant la fin de l’année, pour revenir à l’esprit du groupement politique.

Jérôme N’Guessan, le trublion

Après avoir contesté devant les tribunaux les décisions prises lors des deux dernières réunions du bureau politique du PDCI, Jérôme N’Guessan a décidé de saisir l’inspection du parti pour tenter de faire annuler le congrès du 15 octobre. Exclu dudit bureau, cet administrateur civil est peu connu au sein de la formation, même s’il a gravité autour de plusieurs de ses cadres.

« Lorsque Charles Konan Banny était président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR), N’Guessan était assis tous les soirs à sa table », raconte un membre du parti.

J.A

Mamadou Ibra Kane : « Voici pourquoi j’ai quitté le Groupe Futurs Médias » (VIDEO)

L’ancien directeur du Groupe Futurs Médias Mamadou Ibra Kane donne pour la première fois, dans cette vidéo, les raisons de leur départ du groupe de presse de Youssou Ndour. Pour lui, il s’agit tout simplement d’une ambition de construire quelque chose de plus grand étant donné leur expérience acquise chacun.

Pour rappel depuis quelques semaines Mamoudou Ibra Kane, Alassane Samba Diop, Boubacar Diallo ont fait leurs adieux au Groupe Futurs Médias. Ils ont emporté dans leurs valises quelques éléments qui étaient sous leurs responsabilités.

 

Exclusif Tract.sn : un poste de courant à ciel ouvert menace de prendres des vies humaines près du Penc mi de Thione Seck (Reportage photos et texte de Cheikh Diallo)

L’objet par qui la mort d’homme – et le scandale- risquent tous les jours d’arriver se trouve à la Médina. Cest un scandale permanent : un poste de courant dans un boitier en ciment non fermé, d’où les fils pendent et grésillent d’électricité à 380 volts. Cest à la rue 45 angle 8, près du Penc Mi, la boite de Thione Seck. Les poteaux éléctriques sont directement branchés par de multiples fils à ce poste de courant, qui a déja fait une victime animale : un mouton qui y est tombé et est mort électrocuté. Les vendeurs d’habits à la sauvette qui accrochent leur marchandise à coté de ce poste de courant connaissent le danger mais disent tous  s’en remettre à Dieu. Que les personnes responsables à la Senelec fasse vite quelque chose avant que l’irréparable ne se produise!

Photos et texte de Cheikh Diallo

 

 

Exclusif Tract.sn- Reportage photos de la visite de proximité du candidat de S.U.D Moustapha Guirassy, organisée aux HLM par Fodé Sakho du parti And Defar Rewmi de la coalition SET (Photos : Cheikh Diallo)

Retour en photos sur la visite de proximité effectuée ce jeudi par le candidat à la présidentielle de S.U.D et de la Coalition SET (Sénégal En Tête), Moustapha Guirassy, aux HLM. Cette visite a été organisée et accompagnée par Fodé Sakho, président du parti And Defar Rewmi, qui est aussi membre de la coalition SET. Fodé Sakho est par ailleurs le neveu utérin de l’ancien Président Abdoulaye Wade.  Moustapha Guirassy, fondateur – PDG de l’IAM et député d’opposition élu en 2017 (après une première élection comme député en 2007), candidat à la présidentielle de février 2019 au nom de la Coalition SET ‘Sénégal En Tête), a vu sa visite de proximité honorée par Serigne Moustapha Bassirou Mbacké (en boubou bleu marine et écharpe sur les photos), petit-fils de Serigne Modou Bousso Dieng, qui l’accompagnait.

Un reportage photo exclusif Tract.sn réalisé par Cheikh Diallo.

Le #SenCaféActu d’Adama Sow de ce samedi 20 octobre, revue de presse express

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#SenCaféActu du 20 octobre 2018 Par Adama Sow

A la Une: Fou malade recruté par la TFM pour remplacer le professeur Songué, Les enseignants portent plainte contre Human Right Watch après son rapport, Le problème de l’équipe du Sénégal c’est Aliou Cissé pas les joueurs selon le coach du Soudan

1-Bougane Guèye Dany : « le CNRA est politisé, ils veulent arrêter Sen TV et Zik FM mais ils me trouveront sur leur chemin et je suis prêt à aller en prison. Ils ont créé un nouveau groupe de presse pour déstabiliser tous les autres », a confié le patron de D-Média et président du mouvement Guem sa bopp sur Walf hier

2-L’association nationale des parents d’élèves du Sénégal s’offusquent du rapport de Human Right Watch : l’UNAPES se dit en phase avec le ministère de l’éducation et écartent toute introduction de programmes étrangers d’éducation sexuelle dans les écoles sénégalaises. HRW a répondu au ministre et fustigé son inertie. Les syndicats d’enseignants outrés vont parler plainte contre l’ONG

3-Drame de Demba Diop : Mbour a pardonné et prêt à jouer avec l’US Ouakam. Selon le président du stade de Mbour Saliou Samb, les ouakamois sont invités à Mbour pour présenter leurs condoléances

4-Malal Talla « Fou malade » remplace le professeur Songué comme chroniqueur dans le talk-show de la TFM Jakaarlo bi

5-Tournant et désenclavement de la Casamance : le pont de Farafégné qui relie le Sénégal et la Gambie va être inauguré et fonctionnel en janvier 2019 annonce Macky Sall en tournée en Casamance

6-Aliou Cissé est le problème du Sénégal : c’est la surprenante sentence de l’entraineur du Soudan qui a donné du fil à retordre aux lions du Sénégal le week end dernier. Selon le coach soudanais Zdravko Logarusic, Aliou Cissé est limité sur le plan tactique et c’est ça la faiblesse de l’équipe sénégalaise
7-La lutte fait son ndeup ce week end : les lutteurs, le CNG et le ministère des sports vont essayer de laver le linge sale à l’arène nationale de Pikine. Les lutteurs demandent le départ du CNG qui gère ce secteur depuis 25 ans

Enseignants pervers : Human Rights Watch énerve le gouvernement de Boun Abdallah

Voici la réaction du ministère de l’Education nationale après le rapport de Human Rights Watch sur le harcèlement sexuel dans les lycées et collèges  sénégalais où 160 jeunes filles disent avoir été harcelées sexuellement par le corps enseignant :

L’ONG Human Rights Watch vient de publier, ce jeudi 18 octobre 2018, les résultats d’une étude sur « l’exploitation sexuelle, le harcèlement et les abus dans les écoles secondaires du Sénégal » ; une exploitation faite par les services compétents du Ministère de l’Education nationale du Sénégal permet de constater que cette étude ne repose pas sur des bases scientifiques rigoureuses.

En effet, l’intitulé de l’étude indique qu’elle porte sur les « écoles secondaires au Sénégal », alors que les entretiens n’ont été menés que dans 14 collèges et 08 lycées implantés dans trois (3) régions sur les quatorze (14) que compte le Sénégal, en plus d’entretiens à Dakar et dans ses environs  ; de plus, il convient de noter que l’étude est basée sur des entretiens avec un échantillon de 164 filles (cf. rapport) sur les 544 775  inscrites au Moyen et au Secondaire, soit un pourcentage de 0,029%.

Le Ministère de l’Education du Sénégal réfute formellement les conclusions auxquelles cette étude a abouti, tendant à faire croire que l’exploitation sexuelle, le harcèlement et les abus constituent une pratique généralisée et, plus grave, rarement sanctionnée.

Si le Ministère de l’Education nationale est ouvert à toute initiative visant à améliorer les actions gouvernementales en matière de protection des filles en milieu scolaire, il ne saurait accepter des allégations visant à diffuser des informations erronées et surtout à stigmatiser les enseignants.

Dans les faits, toute exploitation sexuelle, tout harcèlement et tout abus à l’encontre d’une fille, dès lors qu’ils sont portés à la connaissance de la Justice, font l’objet d’une condamnation, voire d’une radiation immédiate du coupable, s’il est agent de l’Etat.

Pour rappel, la lutte contre les violences faites aux filles constitue une des priorités du Gouvernement en général et du Ministère de l’Education nationale en particulier qui, dans le cadre de la promotion de l’Education des filles, a créé des bureaux genre dans toutes les 16 inspections d’Académie du Sénégal ; l’une des principales missions de ces bureaux est de mener des actions de sensibilisation sur les différentes formes de violence envers les filles.

En outre, le Ministère de l’Education nationale a mis en place, depuis plus de 10 ans, le Cadre de Coordination des Interventions sur l’Education des Filles qui a élaboré des outils de formation en genre avec un module sur la violence en milieu scolaire, destiné aux enseignants et aux autres acteurs du système éducatif.

Par ailleurs, les inspections médicales des écoles et les Centres académiques de l’Orientation scolaire et professionnelle accompagnent le dispositif existant ; les disciplines comme les Sciences de la Vie et de la Terre et l’Economie familiale prennent en charge  les questions liées à la protection de l’enfance, à l’éducation à la vie familiale et à la santé de la reproduction ; il en est de même de la Division du Contrôle médical scolaire qui déroule un programme de prévention, de formation et de sensibilisation sur la santé de la reproduction destiné aux enseignants et aux élèves.

In fine, l’étude de Human Rights Watch a pour finalité d’amener le Sénégal à introduire l’éducation à la sexualité dans ses curricula ; le Ministère de l’Education nationale tient à souligner qu’il appartient au Sénégal de définir, souverainement, le contenu des enseignements dispensés à ses apprenants, conformément à ses orientations en matière d’Education et de Formation.

Fait à Dakar, le 18 octobre 2018
Pour le ministère de l’Education nationale
Mme Marie SIBY FAYE, Porte-parole

 

 

 

 

Tribune : Sassoufit ! La fille du Président Sassou Nguesso, elle-même député- maire, demande l’abrogation de la polygamie au Congo

La député-maire de la circonscription de Kintelé, au Congo, veut faire voter une loi abrogeant la polygamie dans la pays. Stella Mensah Sassou N’Guesso expose ici ses arguments pour en finir avec une tradition qui « fait de la femme une citoyenne de seconde zone ».

D’après les spécialistes qui ont observé la femme africaine pendant une bonne partie du XXe siècle, sa réussite sociale a partie liée avec le mariage et la maternité. Une telle perception permettait même d’envisager que la femme avait accédé à un statut social élevé parce qu’elle était devenue épouse et mère.

Devenir une épouse, même dans un foyer polygamique, était donc un accomplissement pour la femme. À l’époque, ce type d’union était justifié par la nécessité de sceller des alliances politiques, celle d’avoir une main d’œuvre – de femmes et d’enfants – suffisante pour les travaux champêtres ou encore celle de dispenser à l’homme les frustrations d’une abstinence post-partum prétendument longue.

Polygamie, à la gloire des hommes et aux dépens des femmes

En dépit de l’élévation sociale qu’un tel mariage confère à la femme, il constitue l’un des marqueurs majeurs de l’inégalité femme-homme en Afrique. Notre continent est le principal espace géographique mondial (en dehors de l’Asie et du Moyen-Orient) où il existe la polygamie.

LA POLYGYNIE, PAR LAQUELLE SEULS LES HOMMES ONT LE DROIT DE PRENDRE PLUSIEURS ÉPOUSES, FAIT DE LA FEMME UNE CITOYENNE DE SECONDE ZONE

En effet, sur 33 pays qui la pratiquent dans le monde, 25 se trouvent en Afrique. Ce qui pose problème, ce n’est pas l’existence de la polygamie en elle-même. Tout ceci devient problématique parce que la polygamie qui y prospère est davantage de la polygynie. En tant que telle, cette forme de polygamie, par laquelle seuls les hommes ont le droit de prendre plusieurs épouses, fait de la femme une citoyenne de seconde zone. En effet, les femmes n’ont pas droit, comme les hommes, de prendre plusieurs conjoints et d’ailleurs, elles ne le revendiquent pas!

En revanche, on se rend bien compte qu’en dépit de nombreux textes de lois et de règlement qui proclament, instituent et prescrivent l’égalité de tous devant la loi, les femmes et les hommes ne sont pas égaux devant le mariage. Tel est le cas de la République du Congo. En dépit d’un corpus législatif international, communautaire et national qui édicte le principe d’égalité des sexes, les femmes demeurent inférieures aux hommes dans le mariage, quelle que soit la forme de conjugalité, monogamique ou polygamique.

En effet, selon l’article 135 du Code de la famille, en cas de monogamie, les époux peuvent s’accorder pour que l’époux prenne une autre épouse. En cas de polygamie, seul l’époux a droit à une seconde épouse, voire davantage, jusqu’à quatre. Il n’existe donc pas d’égalité de genre qui induit, selon la Banque mondiale, les trois principes que sont : l’égalité devant la loi, l’égalité des chances et une opinion qui a le même poids qu’on soit un homme ou une femme.

L’opposant milliardaire béninois Sébastien Ajavon, condamné, demande l’asile politique en France

LES AFRIQUES – Sous le coup d’un mandat d’arrêt, l’opposant et homme d’affaires béninois Sébastien Ajavon demande l’asile politique à la France, où il réside depuis plusieurs semaines. Ses avocats ont également décidé de se pourvoir en cassation.

L’homme d’affaire béninois Sébastien Ajavon abat ses cartes. Son avocat, Me Marc Bensimhon, a déposé une demande d’asile politique en France en réponse au mandat d’arrêt émis par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).

Ses avocats ont par ailleurs décidé de se pouvoir en cassation et donc de porter l’affaire devant la Cour suprême du Bénin. Leur objectif est de démontrer que la condamnation de l’opposant à 20 ans de prison et 5 millions de francs CFA (7 500 euros) d’amende pour trafic de cocaïne n’est pas conforme à la loi.

Irrégularités

La défense pointe des irrégularités dans la procédure. Les avocats de Sébastien Ajavon affirment ne pas avoir eu accès au dossier pénal de leur client. Ils estiment également que la CRIET n’a pas tenu compte de sa relaxe, en 2016, par le tribunal de première instance de Cotonou. Le procureur spécial de la CRIET, Ulrich Gilbert Togbonon, se refuse à commenter ces accusations.

D’après Maître Renaud Agbodjo, l’un des avocats de Sébastien Ajavon, il faudra attendre plusieurs mois avant que la Cour suprême du Bénin ne rende sa décision. Mais les proches de l’homme d’affaire se disent déterminés à poursuivre la bataille jusqu’au bout.

Contribution à la construction de l’université de Touba : le PDG de NMA offre 25 millions, une ambulance, 15 tonnes d’aliment de bétail et 13 tonnes de pâtes

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Le PDG de NMA, Ameth Amar, n’a pas lésiné sur les moyens pour cette édition 2018 du Grand Magal de Touba. Au cours de son entretien de ce  jeudi avec  le Khalife Général des Mourides, Ameth Amar a dégainé une enveloppe de 25 millions de francs en guise de participation à la construction de l’Université de Touba. Une université à laquelle tient beaucoup  Serigne Mountakha Mbacké qui a fini d’ailleurs, de faire ébaucher le plan.

L’homme d’affaires a aussi donné en guise d’hadiyah 15 tonnes d’aliment de bétail et 13 tonnes de pâte. Pourtant la cérémonie était rendue plus attractive par cette ambulance  médicalisée offerte au Patriarche de Darou Miname par Ameth Amar qui dit, ainsi, contribuer à l’effort de santé publique manifesté dans la cité.

L’hôte de Touba de signaler la volonté de sa fille de donner une ambulance aux populations de Porokhane en hommage à son homonyme Sokhna Diarra Bousso après que lui-même en a offert à des localités comme Mbacké,  Kébémer, Tivaouane etc… Ameth Amar ne manquera pas de saluer le soutien du regretté Serigne Saliou Mbacké qui l’appuyait, dira t-il, énormément de par ses prières.

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