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L’Afrique aussi championne du monde de Foot ?

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La victoire de la France au Mondial 2018 est-elle aussi une victoire pour le continent africain, dont sont originaires 14 joueurs, ce qui représente plus de la moitié de la sélection de Didier Deschamps ?

Sur le terrain, au début du match, parmi les onze joueurs de la finale du Mondial 2018 à Moscou, cinq sont d’origine africaines. Et pas des moindres : les deux Camerounais, Kylian MBappe (moitié algérien, moitié camerounais) et Samuel Umtiti (né à Yaoundé) ; Paul Pogba, né à Lagny-sur-Marne de parents guinéens (d’ethnie Kpelle) ;N’Golo Kanté d’origine du Mali et Blaise Matuidi, né à Toulouse de parents qui ont fui l’Angola pour la République démocratique du Congo.

Au début de la seconde mi-temps, rentre le milieu de terrain moitié Congolais Steven Nzonzi ; puis le lyonnais Nabil Fekir dont les parents sont originaires de la Wilaya de Tipaza en Algérie ; et Corentin Tolisso, né de père Togolais. Le reste de l’équipe compte encore six joueurs originaires du continent :Steve Mandanda, le gardien de l’OM né à Kinshasa en RDC, Benjamin Mendy né dans l’Essonne originaire du Sénégal, Presnel Kimpembe est moitié Congolais (et moitié Haïtien). Né en France de parents marocains Adil Rami s’est rendu célèbre en formant un couple avec l’actrice Pamela Anderson. Djibril Sidibé, est né à Troyes de parents maliens et Ousmane Dembele, né à Vernon avec des origines du Mali, du Sénégal et de la Mauritanie.   « Ca a toujours été une richesse pour le football et les sports français », a déclaré Didier Deschamps en conférence de presse.

Au total 10 pays africains sont représentés dans l’équipe de France championne du monde : le Cameroun, le Mali, la Guinée, l’Algérie, le Maroc, le Togo, la République démocratique du Congo, l’Angola, le Sénégal et la Mauritanie. On comprend mieux l’engouement du contient pour l’équipe de France. A l’instar de l’ancien défenseur de l’AJ Auxerre, Taribo West aujourd’hui pasteur à Lagos, qui nous confiait soutenir la France depuis la défaite du Nigéria. « Et aussi parce que j’ai beaucoup d’amitié pour Didier Deschamps que je connais bien ». « C’est fédérateur, rassembleur », a commenté l’ancien international Youri Djorkaeff.

Selon le site RunRepeat, la France est le pays qui produit le plus grand nombre de champions de football depuis 2002. Lors de la Coupe du monde 2018, pas moins de 52 joueurs sont nés en France, ce qui place l’hexagone en tête devant le Brésil et l’Argentine. La ville de Paris fournit le plus gros contingent avec 15 stars du ballon rond, qui cumulent un revenu de… 483 millions d’euros. Et le site RunRepeat de conclure: « la diversité fait de Paris la championne du monde ».

La note d’appréciation d’Emmanuel Macron, 25 ans, lors de son stage au Nigéria

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De janvier à juillet 2002, Emmanuel Macron a effectué un stage à l’ambassade de France au Nigéria. Dans une note d’appréciation datée d’août 2002 que Paris Match s’est procurée, l’ambassadeur Jean-Marc Simon conseille à son stagiaire Emmanuel Macron de suivre une carrière dans la diplomatie… ou le corps préfectoral.

«J’en ai vu passer des stagiaires et j’en ai eu de très mauvais !» Jean-Marc Simon affiche à son compteur quarante ans de carrière dans la diplomatie, dont plus de vingt en Afrique. Goguenard, en marge du déplacement présidentiel à Lagos au Nigeria, il dit ne pas vouloir citer les «mauvais» stagiaires. Heureusement, Emmanuel Macron n’était pas de ceux-là. «C’était un excellent stagiaire et je ne dis pas ça parce qu’il est Président de la République», poursuit Jean-Marc Simon. Se souvient-il seulement des appréciations qu’il avait écrites?

De janvier à juillet 2002, l’ancien ambassadeur de France au Nigeria a fait de Macron, 22 ans, son «très proche collaborateur», un «chef de cabinet» et un «conseiller polyvalent». Telle est la description fournie dans la notice d’appréciation que Match s’est procurée. «Brillant», «précis», «rapide», «concret», le diplomate encense le jeune Macron. «Il a su faire l’unanimité au sein de cette ambassade et bien au-delà», écrit Jean-Marc Simon qui signe la notice à Abuja le 10 août 2002.

A l’époque, l’Afrique n’est pas du tout la destination privilégiée des étudiants de l’Ena, bien au contraire. Le directeur de l’Agence française de développement (AFD) Rémy Rioux a fait son stage de l’Ena quelques années plus tôt au Bénin. Il se souvient qu’à l’époque, l’Afrique n’intéressait vraiment pas grand-monde. «Quand vous organisiez une réunion sur l’Afrique à Paris, personne ne venait.»

Si la promotion 2004 prendra le nom Léopold-Sédar-Senghor, poète, académicien et homme d’Etat sénégalais, c’est uniquement grâce à Macron. Au moment de choisir une destination pour le premier stage en ambassade, personne ne demande l’Afrique, ou presque. Deux élèves seulement formulent cette demande pour le premier semestre 2002. L’autre, c’est Gaspard Gantzer. L’ancien directeur de la communication de François Hollande, aujourd’hui candidat à la mairie de Paris, choisit Bamako, la capitale du Mali. Il se souvient des réactions sceptiques des autres élèves. 

Les deux amis sont reçus par Gérard Cros, ancien ambassadeur au Chili et en Indonésie, alors directeur Afrique et Océan indien du Quai d’Orsay. Quelques recommandations sont nécessaires, surtout pour Macron qui a choisi le Nigeria, à l’époque un vrai Far West. «Il ne voulait pas d’un stage plan-plan», se rappelle Gantzer. 

La France, sur le toit du monde pour quatre ans

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La France a décroché hier dimanche sa deuxième Coupe du monde en battant la Croatie 4-2.

102 interpellations dont 90 gardes à vue à Paris
Chiffres.
Cent-deux personnes ont été interpellées et 90 d’entre elles ont été placées en garde à vue dimanche soir à Paris en marge des rassemblements festifs célébrant la victoire de la France en finale du Mondial, a déclaré lundi le préfet de police de Paris. En France, un total de 292 personnes ont été placées en garde à vue, selon le ministère de l’Intérieur.
«Compte tenu de la foule présente et malgré des débordements inacceptables, on doit enregistrer un bilan mesuré», a souligné Michel Delpuech, lors d’une conférence de presse. Des incidents sporadiques ont eu lieu dans la soirée sur les Champs-Elysées, notamment le pillage du Drugstore Publicis, alors que des centaines de milliers de personnes ont fêté sur l’avenue la victoire de l’équipe de France en finale de la Coupe du monde à Moscou.

Audiences.
Près de 19,3 millions de téléspectateurs ont suivi hier soir sur TF1 la finale du Mondial entre la France et la Croatie, selon Médiamétrie. C’est la meilleure audience de l’année, toutes chaînes confondues, sans battre toutefois les records engrangés par TF1 lors de précédentes compétitions sportives comme les Coupes du Monde 1998 et 2006 ou l’Euro-2016 de football, durant lesquelles certains matchs avaient dépassé les 20 millions de téléspectateurs. Rappelons que les audiences de Médiamétrie sont calculées sur la base des personnes qui disposent du boîtier chez elles.

Une nuit de fête marquée par des incidents et endeuillée par deux morts
Après la Coupe.
Un petit bilan des incidents ayant émaillé cette nuit de fête à Paris et ailleurs en France :
– La victoire des Bleus a été endeuillée par plusieurs accidents mortels. A Annecy, un quinquagénaire s’est tué en plongeant dans un canal, dans une trop faible profondeur d’eau. A Saint-Félix (Oise), un homme qui faisait la fête tout en conduisant, est mort après avoir encastré sa voiture dans un platane. Trois enfants, âgés de 3 et 6 ans, ont également été gravement blessés après avoir été percutés par une moto à Frouard (Meurthe-et-Moselle).
– Dans la capitale, une trentaine de jeunes ont pénétré dans le Drugstore Publicis des Champs-Elysées, pillant notamment bouteilles de vin ou de champagne, avant d’être dispersés par les forces de l’ordre qui se sont ensuite employées à protéger l’entrée du magasin. Un homme a été gravement blessé après avoir reçu un violent coup de casque lors d’une rixe survenue à proximité des Champs. L’homme a été hospitalisé dans un état grave, selon une source policière à l’AFP.
– A Lyon, dans la ville du ministre de l’Intérieur, l’ambiance a dégénéré en début de soirée aux alentours de la place Bellecour où quelque 20 000 personnes étaient venues regarder la finale sur un écran géant. Des échauffourées ont provoqué des mouvements de foule, les fumées incommodant des personnes dans le public. A Marseille, plusieurs incidents ont éclaté, notamment autour du Vieux-Port et de la fan zone. A Ajaccio, quelques échauffourées ont éclaté après le coup de sifflet final entre supporters de l’équipe de France qui fêtaient la victoire, et des personnes affirmant soutenir la Croatie, ont rapporté les pompiers et les services de la préfecture à l’AFP. Il n’y a pas eu de blessés. A Strasbourg ou à Rouen, des heurts sporadiques ont opposé jeunes et forces de l’ordre qui ont échangé projectiles et gaz lacrymogènes. Sept personnes ont été interpellées à Rouen, a rapporté la préfecture.

Hommage.
«Bercy les Bleus», «Deschamps-Elysées Clémenceau»… La RATP a renommé quelques stations du métro parisien en hommage aux vainqueurs de la coupe

L’équipe de France descendra les Champs-Elysées lundi vers 17 heures, avant d’être reçue par le président de la République au palais de l’Elysée, a annoncé dimanche la préfecture de police de Paris. «Près de 2 000 effectifs seront mobilisés pour la sécurisation de l’événement» sur les Champs-Elysées, a précisé la préfecture de police, qui «a préparé un dispositif spécifique pour assurer la sécurisation générale de l’événement, prévenir les troubles à l’ordre public et empêcher les débordements».

Didier Deschamps dans sa conférence de presse post-victoire : :
«Quant aux joueurs qui sont champions du monde aujourd’hui, je sais pour l’avoir vécu qu’ils ne peuvent pas se rendre compte. Avant de sortir du vestiaire, je leur ai dit deux choses. Un : ils seront champions du monde à vie. A vie. Et ils seront toujours liés par ça, quoi qu’il advienne par la suite. Deux : ils ne seront plus jamais les mêmes. Je suis désolé pour eux [on sent alors Deschamps au bord des larmes, ndlr] mais c’est ainsi : ils peuvent gagner tous les titres qu’ils veulent, la Ligue des champions dix fois, mais c’est ce soir [dimanche] que ça a basculé pour eux et cette bascule est définitive. Parce qu’il n’y a rien au-dessus d’un titre de champion du monde. Rien.»

Naufrage ou suffrages ? Paul Biya, 85 ans, brigue un 7ème mandat

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LES AFRIQUES – L’actuel chef de l’Etat camerounais briguera ce 7 octobre un septième mandat d’affilée à la tête de ce pays pétrolier d’Afrique centrale.

Paul Biya, 85 ans, dont bientôt trente-six au pouvoir, a annoncé vendredi 13 juillet, sur Twitter sa candidature à un septième mandat de suite à la tête du pays.

« Conscient des défis que nous devons ensemble relever pour un Cameroun encore plus uni, stable et prospère (…) j’accepte de répondre favorablement à vos appels pressants », écrit le chef de l’Etat, mettant fin à un faux suspense.

Plusieurs autres candidats

Les opposants qualifient le bilan de l’actuel chef de l’Etat de « chaotique ». Parmi eux, Joshua Osih, qui a été investi en février candidat du principal parti d’opposition, le Social Democratic Front (SDF, anglophone).

Cet homme d’affaires de 49 ans tentera de briguer un septennat à ce scrutin au suffrage universel à un tour, comme l’avait fait lors de la plupart des scrutins précédents Ni John Fru Ndi, leader du SDF et opposant historique à Biya, qui aurait cette fois décidé de céder la place aux « jeunes cadets » du parti.

Parmi les autres candidats de poids de l’opposition, selon les analystes, figurent l’avocat et ancien vice-président de Transparency International, Akere Muna, ainsi que le président du parti Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto. En l’absence de sondages d’opinion, il est toutefois difficile d’estimer le poids réel de chacune de ces personnalités politiques.

‘Si Loin, Mais si Près de Ndoumbélane’ (chroniques 1)

Revue-cactus d’actus du Sénégal et des Sénégalais – vue par Gilles Eric FOADEY* 

 

Siffler la fin de la récréation

Sifflons la fin de la recréation. Si nous sommes, enfin, conséquents nous devrions savoir qu’entre ceux qui nous dirigent présentement et la majorité de ceux qui veulent les remplacer, peu sont vraiment crédibles. L’urgence serait de cesser de gesticuler et de regarder en face la réalité qui, entre autres, consiste à s’assurer de la correction, tant en amont qu’en aval, du processus électoral, de la distribution juste et opportune des cartes électorales pour, enfin construire le Sénégal que nous voulons en balayant tous ceux et celles qui se réclament des pratiques corruptives du PS à la Tanor et à la Niasse, et des héritiers de Wade. TOUS TANT QU’ILS SONT. Et, interroger nos consciences en faisant le tri parmi le meilleur qui s’offre à nous pour le choix décisif de 2019. Ni dessert ni khoutbas. Tout le reste n’est que vanité des vanités ! Pour l’heure, agissons sans nous laisser piéger par le dilatoire des uns et des autres. Entre faux dévots, pharisiens, prêcheurs à la noix, scribouillards tordus, et politiciens à la petite semaine… Car, si vous ne le savez pas je vous le dis, et, croyez-moi, Macky est prêt à TOUT pour conserver le pouvoir. Il sait qu’il sera cuit. Mais, il ne veut pas l’être MAINTENANT. La balle est entre nos mains. J’espère que nous avons assez de cran pour dire NON. Niani Bagne Na Ngone Latyr. Ou bien ?  Fin de partie ?

 Pour la citoyenneté, soyons zélés comme un tapeur sénégalais

Demander aux Sénégalais d’avoir le même zèle pour retirer leur carte d’électeurs et s’acquitter de leurs obligations citoyennes que celui qu’ils ont lorsqu’il s’agit de ’taper’’ leur congénères, Ce faisant, nous aurons tous la garantie de ne plus avoir des présidents par défaut ou mal élus. 

 

 

Le PR et l’agneau du sacrifice  

8 morts à Demba Diop,13 morts à Bofa Bayotte, 20 morts à Betenty, 1 mort à l’Université Gaston Berger. Personne n’y a vu le Président Sall.  Pour des ruminants transhumants décimés, car victimes d’intempérie, il se déplace, avec bruit et tambour, pour aguicher des populations peu ou prou enclines à ne pas être du bétail…électoral… Qui risque d’être l’agneau du sacrifice ? Le porteur de l’agneau ou la plèbe nonchalante ?

Seulement, d’aucuns sont résolument décidés à ne plus se laisser conter fleurette ou encore moins à discuter du sexe des anges.

 

Macky, de quoi avez-vous peur ?

Si votre émergence marche, alors arrêtez la justice à deux vitesses et interrogez votre conscience. Père Wade vous a enrichi pourquoi ne donnerait-il pas plus d’argent à son fils biologique qu’à vous ? Les khoslumen que tous nous fûmes, peuvent maintenant vivre décemment du fait du fruit de notre travail. Mais de là à avoir des résidences secondaires hors du bercail et plein de biens meubles et immeubles au bled… SVP ! Arrêtez d’insulter notre intelligence. Et demain, acceptez élégamment la perte des élections, le cas échéant. Pas de forcing en amont pour passer au premier tour. Afin que le Sénégal demeure en paix !   Nous t’en supplions.

 

Media de révérence ou de référence

Le pouls d’une démocratie se mesure à l’aune de la qualité de ses media. La démocratie du Sénégal a une vitrine craquelée, en partie, du fait de la pratique de ses media qui n’ont pas pu/su embrasser intelligemment la convergence mais qui surtout, majoritairement, s’inscrivent dans la préservation du statu quo alimentaire et féodal et qui, de loin, préfèrent le ravalement de façade à la transformation radicale. Presse de référence ou de révérence, choisir entre « raisons de vivre et moyens de vivre », tant que nos media, dans leur grande majorité, ne parviendront pas à faire ces dépassements structurels ontologiques, ils seront à l’instar de la société : c’est à dire hypocrites. La presse demeurera toujours vassalisée dans une société de fausses valeurs érigées en normes. Hélas!

Logorrhée et gesticulations

J’ai mal au … Sénégal…. Tout Fout le camp…Des ministres de la république qui ne savent pas s’exprimer, des scribes qui ne savent pas écrire et ou articuler, des enseignants qui ne peuvent faire de la concordance des temps, un président prébendier avec des méthodes mafieuses … Il est vraiment long le chapelet des maux qui gangrènent le Sénégal. Et ce sont ces acariens qui gesticulent à longueur de journée. Pendant que, la plèbe quant à elle quémande et danse et fornique. Rek! Triste Sénégal.

* Gilles Eric FOADEY est Journaliste, Consultant media, Traducteur et Interprète de Conférence. Il vit entre Addis-Ababa en Ethiopie et Johannesburg en Afrique du Sud.

Née Camerounaise, Laure Mafo, chanteuse…en Corée

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AFROSPHERE – Née au Cameroun avant d’émigrer à Paris, Laure Mafo vit désormais en Corée du Sud. Elle y est l’une des rares étrangères à pratiquer le chant traditionnel.

Vêtue d’un hanbok, habit traditionnel coréen, Laure Mafo chante de sa voix pénétrante sous les percussions du janggu. Cette Franco-Camerounaise de 33 ans est un ovni en Corée du Sud.

Il faut dire que voir une étrangère interpréter un morceau du répertoire du pansori, un chant traditionnel coréen, surprend. Sa prestation le 31 mars au Palais de Gyeongbokgung, l’un des plus beaux de la capitale, a subjugué la foule.

Lire aussi :   Le renouveau du pansori, chant traditionnel de la Corée du Sud

Le public coréen, interloqué et fier, ne cesse de la complimenter et de l’encourager à chaque fin de concert : « Merci de vous intéresser à notre culture, j’espère que vous allez continuer comme ça », s’extasie un admirateur.

Son timbre puissant n’a pas échappé aux caméras de la chaîne publique coréenne KBS. Beaucoup de Coréens l’ont découverte dans « My Neighbor Charles », l’émission qui propose de suivre des étrangers vivant dans la péninsule.

ans un restaurant situé à Yeouido, le quartier de l’Assemblée nationale, un cinquantenaire en costard-cravate reconnaît Laure qui y dîne et s’exclame : « Pansori ! J’ai vu l’émission, c’est super ce qu’elle fait ! » Le groupe qui accompagne le fan se transforme alors en groupies le temps d’une soirée et l’apprentie chanteuse se prête volontiers au jeu des selfies.

Poisson dans l’eau

C’est en 2015, au Centre culturel coréen de Paris, que Laure tombe sous le charme du pansori. Le déclic se produit avec la voix envoûtante de la chanteuse Min Hye-sung. « Elle a chanté un petit peu et je me suis dit “C’est quoi cette voix ? Mais comment peut-on faire ça juste avec sa voix ?” ». Son emballement la conduit deux ans plus tard à tout quitter pour s’installer à Séoul en vue d’y maîtriser cet art ancestral si complexe.

« Une amie coréenne m’a avoué qu’en trente et un ans, elle n’avait jamais vu de personnes noires »

Il faut dire que cela fait bien longtemps que la Corée du Sud lui colle à la peau. Au siège français du conglomérat Samsung, où Laure Mafo a travaillé de 2012 à 2015, elle était déjà comme un poisson dans l’eau. Peut-être parce que l’ex-contrôleuse de gestion retrouvait un peu, dans la culture coréenne, des similitudes avec son pays natal : « Au Cameroun, quand un aîné sert la main, on doit la serrer avec les deux siennes, comme en Corée ! », explique-t-elle.

Les débuts à Séoul, où Laure s’est envolée en février 2017 grâce à la générosité de ses collègues de Samsung, furent pourtant laborieux. « Le problème de la langue, c’était assez frustrant », se remémore-t-elle en évoquant dans un éclat de rire ses erreurs du quotidien.

« La carie des os »

Depuis son arrivée dans la mégapole, Laure Mafo vit principalement sur ses économies mais ne regrette pas sa décision : « Maman dit toujours que le regret, c’est la carie des os ! Il vaut mieux essayer et se planter que regretter. » Visiblement, les bonnes fées veillent sur elle, comme ce couple, à la tête d’une fondation, qui a financé ses trois trimestres de cours de coréen à l’université après avoir découvert son histoire dans « My Neighbor Charles ».

Un premier mariage gay pour la famille royale anglaise

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L’un des cousins de la reine Elizabeth II va épouser en secondes noces son compagnon depuis 2015, raconte le « Daily Mail », et sera mené à l’autel par son ex-femme.

Kiss & Love : L’ancien ministre Wone s’en prend aux préservatifs Kiss

L’ancien ministre, ancien conseiller à l’ANOCI de Karim ‘KiloMégaWatt’ Wade et ex ambassadeur du Sénégal au Canada, Wone, par ailleurs un temps directeur de cabinet du Président Wade lorsque celui – ci est repassé à l’opposition après sa défaite de 2012, poste dont il a démissionné, Amadou Tidiane Wone donc, commet une diatribe contre la marque de préservatifs Kiss, installée au Sénégal avec des panneaux publicitaires promettant « un max de sensations » et incitant au « Kiss and Love ».

Voici sa tribune pudibonde, qui n’aura pas enfilé de gants, contre la marque Kiss qu’il traite de « libertaire » et  » fasciste » (rien que ça !):

 » Depuis quelques temps une campagne publicitaire tous azimuts vante les goûts et les parfums, exotiques à souhait, d’une marque de…préservatifs(!) appelée Kiss….Loin des campagnes antérieures qui s’inscrivaient dans le cadre de la lutte contre le SIDA en mettant en avant l’idée de protection, celle-ci est un appel pur et simple à la luxure et au «max de sensations»….

 
J’ai ouvert, à ce sujet, un débat très animé sur ma page Facebook. Ce réseau social est, en effet, le nouvel agora où se rencontrent et se confrontent les points de vue. Sans barrières géographiques ni contraintes horaires. En toute sérénité, quoiqu’avec vigueur!


Je souhaite élargir ici ce débat de société qui nous interpelle et nous interroge. Question préalable: qui s’attaque avec autant de désinvolture aux codes moraux de notre société et à quelles fins?


L’affiche étant signée, je me suis intéressé à l’ONG américaine, mère de la filiale de droit sénégalais, en charge de la campagne en question. Il s’agit de Dkt International dont le fondateur en 1989 Phyl Harvey, se définit comme « un libertaire …» Son organisation dite «sans but lucratif» opère en Afrique de l’Ouest sous le couvert d’une société…commerciale (!) qui vend ses produits et ses prestations. Eh oui! L’ONG Dkt International, sans but lucratif, a quand même des revenus de plus de 230 millions de dollars américains! Comme c’est curieux!
Mais ce qui me préoccupe ici c’est l’objectif déclaré de Dkt International soit: « la mise en place de planification familiale dans les pays en voie de développement ». Sous le couvert de «  prévention du VIH ». Autrement dit: le contrôle des naissances dans les pays en voie de développement! De quoi se mêle t-on donc?


Sur le site du bureau régional de Dkt International on peut lire:
«  À travers des programmes innovants de marketing social et une communication ciblée auprès de médias traditionnels et non traditionnels ( réseaux sociaux, Ambassadeurs, sponsorings) Lydia TM entend construire une relation privilégiée et décomplexée sur le sujet souvent délicat de la contraception. »
En réalité, en un mot comme en mille, le seul but de Dkt International est de contrôler, dans le sens de les amoindrir, les naissances dans les pays en voie de développement. Mais aussi et surtout ( ?) de faire beaucoup d’argent!  
M’intéressant de plus près au fondateur de Dkt International, je trouve donc qu’il se définit comme « libertaire et philanthrope ». Selon le Petit Larousse , «  le terme libertaire désigne les personnes, courants, mouvements, structures, organisations, etc. qui prônent une liberté absolue fondée sur la négation du principe d’autorité dans l’organisation sociale et le refus de toute contrainte découlant des institutions fondées sur ce principe ».


Quant à la « philanthropie » de Monsieur Phyl Harvey, elle lui rapporte quand même plus de deux cent trente millions de dollars…
Ce qui est gênant, c’est que toutes ces informations sont disponibles sur internet. Il suffit juste de chercher. Y’a t-il des enquêtes de moralité préalables à l’autorisation d’exercer dans des domaines aussi sensibles que le contrôle des naissances dans notre pays? Comment peut-on laisser ce type de personnages intervenir dans nos pays avec une démarche de gourou utilisant les techniques les plus avancées de marketing social?


En vérité, nos élites dirigeantes semblent, peu ou pas soucieuses des dangers qui guettent nos nations. Sous le couvert de lutte contre le Sida qui tue bien moins que le paludisme, nos gouvernements successifs se sont engagés dans des programmes dont les véritables enjeux sont inavoués . Nous ne semblons nous intéresser qu’aux retombées immédiates et dérisoires des divers programmes et projets sans analyser, en profondeur, le dessous des cartes. En l’occurrence , les pays riches font tout pour diminuer les populations des pays pauvres. Par la guerre au besoin , la malnutrition , la famine et les programmes de planning familial. Cyniquement! En Inde, en Chine, en Afrique, des politiques, conçues dans des officines désormais identifiables, continuent à décimer les pauvres pour le bonheur et la sécurité des riches. L’affiche qui a soulevé mon indignation, et celle de nombreux sénégalais et Senegalaises, m’a donné l’opportunité d’approfondir les recherches sur les desseins inavouables des véritables promoteurs du projet « libertaire » qui a une ampleur inouïe.

 
Monsieur Phyl Harvey, auteur prolifique de plusieurs ouvrages en matière de sexualité, a élaboré et met en œuvre une approche commerciale du business humanitaire. Cherchez l’erreur!


Il a développé des techniques de marketing social très sophistiquées. Dans une communication de Septembre 2016 intitulée : « How nonprofits can improve their results with commercial techniques » , Monsieur Harvey explique en fait comment faire de l’argent dans les pays pauvres sous le couvert de l’humanitaire.
Nous devrions regarder de plus près les coulisses des ONG qui prolifèrent dans notre pays et qui sont souvent les bras armés d’idéologies fascistes qui n’ont comme objectif que de contrôler les pays pauvres et pis, de les maintenir dans la pauvreté! Pendant que nous nous laissons distraire par une compétition effrénée pour le pouvoir et ses dérivés, dans des pays lointains des stratégies de haut vol planifient le contrôle de nos ressources minières, naturelles et…humaines. Dans le seul but de maintenir l’équation pays riches au nord, pays pauvres au Sud. 

Allons rekk! comme me l’ont appris les jeunes ! On ne peut plus rien nous cacher. « 

 

 

 

 

 

Portrait : Malang Diedhiou, arbitre sénégalais d’une 1/2 finale du Mondial 2018?

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Au Mondial 2018 en Russie, le Sénégalais Malang Diedhiou, qui a déjà dirigé trois rencontres, fait partie des arbitres susceptibles d’être appelés pour les demi-finales, le match de classement ou la finale. Portrait.

Sa présence dans liste restreinte des arbitres retenus pour les huit derniers matches de la Coupe du monde est une bonne nouvelle pour l’Afrique. Sur le continent, le niveau de l’arbitrage est régulièrement remis en cause, mais les performances du Sénégalais Malang Diédhiou lors de la Coupe du monde 2018 viennent rappeler que tout n’est pas aussi négatif que certains veulent bien le dire. Le Casamançais de 45 ans, né le 30 avril 1973 à Badiama, a dirigé trois matches en Russie : Serbie-Costa Rica (1-0, le 17 juin), Uruguay-Russie (3-0, le 25 juin) au premier tour, et le spectaculaire Belgique-Japon (3-2, le 2 juillet) en huitièmes de finale. Diédhiou, qui n’est pas considéré comme un maniaque du carton, a averti sept joueurs et a expulsé un Russe.

Pour Lamine Kébé, le président de la Commission régionale des Arbitres de Dakar, ce n’est pas une surprise. « C’est un directeur de jeu pondéré, avec qui le dialogue est possible. Il est relativement ouvert. » Arbitre international depuis une dizaine d’années, Malang Diédhiou s’est tourné rapidement vers l’arbitrage. « Comme tous les jeunes sénégalais, il a joué au foot, mais il s’est orienté vers la fonction d’arbitre alors qu’il était encore lycéen. Il a commencé par les compétitions de jeunes, au niveau des ligues régionales. Il a poursuivi sa formation et a gravi les échelons, jusqu’à arbitrer des matches en Ligue 1. »

Deux CAN, le JO de 2016 et la Coupe du monde des clubs

Aujourd’hui, Diédhiou est considéré comme un des meilleurs arbitres du continent. Retenu avec ses assistants Djibril Camara et Malick Samba par la Fifa pour la Coupe du monde (c’est la première fois qu’un trio africain originaire du même pays est sélectionné), le Sénégalais a officié lors de nombreuses compétitions internationales. Il avait été sélectionné pour les CAN 2015 et 2017, les CHAN 2014, 2018 et 2018, les CAN U 17 et U 23 en 2015, et a dirigé une vingtaine de matches de Ligue des Champions. Il avait également été retenu pour les Jeux olympiques de Rio en 2016 et la Coupe du monde des clubs de la Fifa en 2017, où il avait arbitre deux matches dont la finale pour la troisième place entre les Mexicains de Pachuca et les Emiratis d’Al-Jazira (4-1).
De hautes responsabilités aux Douanes sénégalaises

Si l’arbitrage lui permet d’arrondir ses fins de mois, Malang Diédhiou est inspecteur des Douanes et occupe la fonction de chef de bureau de la zone franche industrielle de Dakar, avec un grade équivalent à celui de colonel. Le gouvernement permet ainsi à ce père de famille d’aménager son emploi du temps afin de concilier son activité professionnelle et l’arbitrage. Il est devenu après Youssou N’Diaye (1974 et 1978) et Falla N’Doye (2002) le troisième arbitre sénégalais à être sélectionné pour une Coupe du monde.

 

Avec Jeune Afrique (Alexis Billebaut)

Mackyavel et les 30 millions : la carotte de la caution, après le bâton des parrainages

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« Et Dit Tôt » d’O.N.G – Le régime Sall revient donc sur les lieux de son crime commis par l’arme contondante ​constitutionnalisé​e des parrainages, pour tenter de le maquiller avec une caution revue à​ la baisse de plus de 50%.​​

Celle-​ci passe donc de 65 millions à 30 millions de FCFA​. 65 millions qui n’avaient pas empêché une candidature aussi farfelue que celle de Diouma Dieng Shali​m​ar en 2012.​

La hauteur de la caution, remboursable uniquement si on atteint 5% des suffrages, a donc montré ses limites du point de vue du volant de manœuvre politique qu’elle offre au pouvoir sortant.​​
« ​Voyez donc comme mon P​résident est démocrate​ ! »​ ​a semblé clamer le premier des flics du pays, ​Al​y Ngouille Ndiaye. ​Caractère démocratique dont Macky ne peut plus être crédité ​depuis l’interdiction de marches et l’état de siège instauré à Dakar le 19 avril dernier. C’est donc ​une vue de l’esprit.

Avec un minimum de 0,8% de l’électorat réclamés​pour parrainer un présidentiable, ​soit un minimum de 52000 électeurs  (voix?), avec ​le candidat Karim expulsé​ macky militari des listes é​lectorales et donc rendu inéligible, avec Idrissa Seck chahuté dans l’opinion et contraint d’aller à Canossa (et à Touba) après la polémique soulevée par son Bakka-Makka pour laquelle il a été snipé par tous les mollahs stipendiés par le pouvoir (Bamba Ndiaye, Sidy Lamine Niasse), ​et enfin avec Khalifa Sall pour qui Dame J​ustice se presse suspicieusement vite pour le condamner définitivement et le rendre également inéligible, le régime Sall a presque usé​de tous ses coups de Jarnac possibles ​pour faire de la prochaine présidentielle un référendum pour ou contre la reconduction de son chef de file et d’Etat, fau​te de supposé​s ​chall​engers de poids.

​Le pari parrainageux de Macky est de ne pas faire face à 23 candidats comme IBK au Mali en ce mois de juillet, avec autant d’adversaires pour Macky qui seraient susceptibles de puiser dans son électorat de 2012 dont une partie est devenue mécontente ou désabusée.
Il pourrait toutefois être surpris: en face de lui, il trouvera des candidats qui ont été son alter ego dans un gouvernement (Guirassy), son patron dans un autre gouvernement (Idy), ou une victime de sa vindicte injuste suscitant la compassion des Sénégalais (Sonko).
Entre les deux parricides du Président Wade que sont Macky en 2012 et Idy en 2007 (dont l’un au moins, Macky, a été traité de « deumm » par Abdoulaye Wade et a récemment laissé envoyer un huissier à  son domicile), Moustapha Guirassy, autre fils spirituel de Wade,  jouera donc crânement sa chance, avec son projet centriste et humaniste, reposant sur une transformation socio-économique basée sur nos valeurs endogènes, et autour du slogan « Sénégal en Tête ! » (SET!).

Ousseynou Nar Gueye

Directeur de publication et de la rédaction de Tract

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Littér’ataya : Scholastique Mukasonga, ‘Un si beau diplôme’. ٭

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Mukasonga est de ces auteurs que l’on croit connaître, telle une amie, tant ses livres, romans, nouvelles ou récits autobiographiques, semblent nous être racontés à l’oreille. « Un si beau diplôme » ne fait pas exception à cette règle. L’auteur, cette fois, nous prend à témoin de son parcours, scolaire, universitaire et professionnel, ardemment désiré par son père comme gage de survie. Dans le Rwanda des années 1970, il ne fait pas bon d’être tutsi. L’horreur qui survient en 1994 est annoncée et le magnifique « Notre-Dame du Nil » nous en a déjà conté les signes précurseurs. Pour le père de la jeune Scholastique, qui remarque l’intelligence et la vivacité de sa fille, un beau diplôme, «idiplomi nziza », quel qu’il soit, est avant tout un passeport pour la vie… Elle est en effet, de sa famille, la seule survivante au génocide. Commencées à Butare, au Rwanda, les études d’assistante sociale de l’héroïne se poursuivent, par exil forcé, à Gitega au Burundi, où elles sont couronnées de succès. Une autre épreuve commence alors, dans le si beau parcours qu’est ce récit : travailler, en tant qu’étrangère, au Burundi, à Djibouti, ou en France, là où la mène sa vie. Le bout de papier qu’est le diplôme se transforme assez rapidement pour elle en pages de livre, et c’est le pouvoir de l’écriture qu’il finit par symboliser et que le père, paysan et petit boutiquier, avait bien pressenti. L’émancipation des jeunes filles, dont l’emblème secret est la Reine Kanjogera, par l’éducation est également au coeur de ce texte, à la fois simple et savoureux. Les noms propres et communs en kinyarwanda en émaillent les lignes, tels l’urwarwa ou l’ikikage, la bière interdite dans le nouveau Rwanda. Car si cette langue fut, un temps, celle qui, montrant l’identité de son locuteur, signifiait sa mort, elle est aussi celle qui permet à la narratrice, nommant par leur nom, amatugi, des légumes, lors d’un retour dans son pays natal, de se sentir chez elle, là où, autrefois, son père eut l’intuition de ce qui la sauverait.

Véronique Petetin

٭‎Scholastique Mukasonga, ‘Un si beau diplôme’, récit. Gallimard, 2018, 192 pages

Élimination des Lions de l’atterrant gars : une déconvenue qui a du bon pour le patriotisme

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Trois jours après ce passablement sombre jeudi 28 juin 2018, revenons sur l’élimination des Lions de l’atterrant gars Aliou Cissé, dès le 1er tour des poules du Mondial de Russie.

C’est une déconvenue qui a du bon, pour permettre au peuple sénégalais, toujours porté au rêves stratosphériques et à croire à la possibilité du miracle quotidien, de rester (éventuellement) les pieds sur terre et de revenir sur le plancher des vaches.

En effet, à quelque chose de la démystification de l’eldorado fallacieux où presque tous nos joueurs sont exilés, malheur de la diaspora footballistique est bon. L’équipe nationale de foot du Sénégal, ce sont des parcours réussis individuelles (le tèkki, presque toujours par le tukki) qui ne font pas un progrès collectif de la communauté nationale. A part Khadim Ndiaye qui joue en Guinée, tous sont en Occident.

Ambitionner les 1/4 de finale avec une équipe « hors sol », dont aucun joueur ne vient de son propre championnat, ne devrait pas être autorisé par les dieux du foot.

Disons- le : un parcours réussi de l’équipe du Sénégal aurait constitué une promotion de l’émigration mamoudougassamesque.

Et comme épilogue Hamadou Tidiane Sy, journaliste et patron de l’école de journalisme Eji-com : « Je voulais pas me prononcer pour ne pas ajouter à la douleur, mais alors tous ces agaçants « ils n’ont pas démérité », c’est quoi ? Une manière polie de nommer la débandade ? Il ne sert à rien de faire comme l’autruche! »

A la prochaine Coupe du Monde au Qatar, en 2022, cela fera 20 ans, soit le temps d’une génération, qu’on aura vécu l’épopée des Lions du foot à la Coupe du Monde Corée du Sud- Japon. Génération : le mot est lâché. Rien ne se fait par génération spontanée.

Il nous faut construire à partir de fondations endogènes, génération après génération !

Ousseynou Nar Gueye

Informel : 61% de la population mondiale dans ce secteur et l’Afrique pas en reste

Selon l’Agence pour l’emploi des Nations unies, plus de 61 % de la population active mondiale gagnent leur vie dans le secteur informel. L’Afrique n’échappe pas à cette réalité.

Bien que le secteur informel soit en principe dans une zone grise quant aux données le concernant, un voile vient de se lever à son propos du fait d’une étude de l’Organisation internationale du travail (OIT). Premier enseignement : il pose problème quant à la protection des droits, mais aussi aux conditions de travail des deux milliards de personnes de la planète qui gagnent leur vie en y exerçant leurs activités. « La forte incidence de l’informel sous toutes ses formes a de multiples conséquences néfastes pour les travailleurs, les entreprises et les sociétés et constitue un défi majeur pour la réalisation du travail décent pour tous », a ainsi déclaré Rafael Diez de Medina, directeur du Département des statistiques à l’Organisation internationale du travail des Nations unies (OIT) à l’occasion de la Fête du travail, le 1er mai.

Enfin une étude chiffrée sur le secteur informel

Pour faire une telle affirmation, il s’est appuyé sur les résultats révélés dans le dernier rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) intitulé « Les femmes et les hommes dans l’économie informelle : une image statistique ». L’intérêt de cette étude réside dans le fait qu’elle fournit des estimations comparables sur la taille de l’économie informelle et un profil statistique du secteur, en utilisant des critères de plus de 100 pays. « Ayant réussi à mesurer cette dimension importante, désormais incluse dans le cadre des indicateurs des Objectifs de développement durable (ODD), cela peut être considéré comme un excellent pas en avant, notamment grâce à des données comparables plus disponibles dans les pays », a poursuivi Rafael Diez de Medina.

Sur les traces des emplois informels

Selon le communiqué diffusé par l’ONU pour signaler cette étude, l’importance de l’impact du secteur informel dans la masse d’emplois est frappante selon les continents. Ainsi en Afrique, 85,8 % de l’emploi est informel. La proportion est de 68,2 % en Asie et dans le Pacifique, de 68,6 % dans les États arabes, de 40 % dans les Amériques et d’un peu plus de 25 % en Europe et en Asie centrale. Au total, 93 % de l’emploi informel dans le monde se trouvent dans les pays émergents et en développement.

Le rapport a également constaté que l’emploi informel est une source d’emplois plus importante pour les hommes (63 %) que pour les femmes (58,1 %). « Sur les deux milliards de travailleurs informels dans le monde, un peu plus de 740 millions sont des femmes », a déclaré l’OIT, notant qu’elles travaillent principalement dans l’économie informelle dans la plupart des pays à revenu faible et intermédiaire.

Élément important : l’éducation est apparue comme un facteur majeur affectant le niveau d’informalité, notant que lorsque le niveau d’éducation augmente, le niveau d’informalité diminue. « Les personnes qui ont achevé leurs études secondaires et tertiaires sont moins susceptibles d’occuper un emploi informel que les travailleurs qui n’ont pas d’éducation ou n’ont pas terminé leurs études primaires », a déclaré l’OIT. En outre, les personnes vivant dans les zones rurales sont presque deux fois plus susceptibles d’occuper un emploi informel que celles vivant dans les zones urbaines, ajoute le rapport.

Citée par la Pana, Florence Bonnet, l’une des auteurs du rapport, a indiqué que « les données sur ces questions sont cruciales pour concevoir des politiques efficaces ». « Pour des centaines de millions de travailleurs, l’informalité signifie un manque de protection sociale, de droits au travail et des conditions de travail décentes et pour les entreprises, une faible productivité et un manque d’accès au financement », a-t-elle conclu.

 

Quand les écrivains africains abordent le tabou de l’homosexualité

Mohamed Mbougar Sarr dans « De purs hommes » et Monique Ilboudo dans « Si loin de ma vie », réunis au Salon africain de Genève, s’emparent de la question. À lire absolument.

Le Salon africain de Genève les a réunis pour une rencontre qui fut des plus fructueuses sur un thème encore tabou, celui de l’homosexualité en Afrique, et sur lequel chacun à sa façon, ces deux romanciers, venus du Burkina Faso pour Monique Ilboudo, et du Sénégal pour Mohamed Mbougar Sarr, font courageusement avancer la réflexion dans leurs livres respectifs.

Mohamed Mbougar Sarr, de Terre ceinte à De purs hommes

De purs hommes (Philippe Rey), un titre choisi par ironie sur la question de la « pureté » en opposition avec son contraire qu’on associe dans bien des lieux du monde encore à l’homosexualité, est le troisième roman du jeune Sénégalais. Il se sent en terrain ami à Genève où le prix Kourouma lui a été remis en 2015 pour  Terre ceinte , paru aux éditions Présence africaine, et qui nous menait au cœur des enjeux de la radicalisation de la jeunesse dans un pays subsaharien, en décrivant les ravages qu’il provoquait dans une famille. Dans le deuxième, tout récemment couronné par le prix de la Porte dorée, ce sont les migrants dont il incarne le quotidien, avec de formidables personnages et une narration peut-être un peu trop en chair, mais qui n’enlève pas sa qualité de fond à ce Silence du chœur, toujours chez Présence africaine, qui confirme le talent de l’écrivain.

Il revient en librairie dans une coédition Philippe Rey (France)-Jimsaan (Sénégal), avec un livre totalement différent, mais tout aussi ancré dans les problématiques de son continent d’origine. Mohamed Mbougar Sarr a la dent dure, l’écriture transgressive, sa lucidité ne laisse rien passer, et le fait que cet étudiant en philosophie soit installé à Paris ne l’éloigne pas, peut-être même le contraire, comme on le voit souvent, de la réalité de sa société. Ce livre, explique-t-il, est peut-être l’un des premiers sujets sur lesquels il aurait pu écrire, sans se douter qu’il deviendrait un écrivain reconnu aujourd’hui, quand il a découvert une vidéo au Sénégal en 2008, montrant le cadavre d’un supposé homosexuel en train d’être déterré du cimetière musulman par une foule haineuse. C’est ainsi que s’ouvre De purs hommes, dont le narrateur, Ndéné, est un peu à l’image de l’auteur à l’époque, relativement compréhensif par rapport à cet acte violent contre l’homosexuel, celui qu’on nomme en wolof « goor jigeen », homme-femme. Sa compagne, la libre Rama, sensuelle, bisexuelle, en veut à Ndéné de ne pas se révolter aussitôt contre le sort réservé à cet homme.

Mohamed Mbougar Sarr confie qu’il n’était pas loin, à l’époque, de réagir comme son personnage. Et que cette affaire lui a permis d’entamer pour lui-même une réflexion sur la question de l’homosexualité dans son pays. Des années plus tard, il en fait ce roman à la fois documenté, palpitant, audacieux dans sa liberté à décrire la sexualité, d’une modernité de point de vue et de langage percutante. Il offre une véritable plongée dans la société sénégalaise au miroir de son rapport à ceux qui dérangent.

Mise à l’index de Verlaine

Qui était cet homme sous le linceul, et qu’a-t-il fait pour mériter post-mortem un traitement aussi violent se demande le narrateur ? Professeur de lettres à l’université, revenu de ses illusions sur la possibilité de transmettre sa passion pour la littérature, il est interpellé par le fait concomitant d’être mis à l’index pour avoir enseigné Verlaine à ses étudiants. De là, à travers la liaison du poète avec Rimbaud, à faire l’apologie de l’homosexualité, il n’y a qu’un pas que les intolérants franchissent immédiatement… Cela fait beaucoup pour ce bientôt quadragénaire assez désabusé, qui se met en quête d’explication.

On croisera dans ce roman la figure du travesti Samba, lors d’une fête de Sabaar, magnifiquement décrite. Des imams refusant tout ce qui de près ou de loin pourrait ressembler à une relation entre deux hommes. Une Sénégalaise ayant grandi aux États-Unis, « libre et outrée » par les réactions de rejet auxquelles elle assiste, si opposées à celles des sociétés occidentales auxquelles on reproche d’avoir « importé » leurs mœurs vues comme décadentes en Afrique. Comme si l’homosexualité n’avait pas d’histoire sur le continent…

Romancier au regard de sociologue

Mohamed Mbougar Sarr fait à la fois œuvre de romancier en menant une intrigue très bien conduite, avec des dialogues percutants, une introspection très fine. Et de sociologue : il confronte tout ce qui s’oppose dans sa société : l’hypocrisie religieuse par rapport à la sexualité (l’auteur, lui, aurait plutôt tendance à mettre cartes sur table ou corps sur lit avec jubilation), les tensions familiales à travers la réaction du père de Ndéné, mais encore les différentes attitudes parmi les étudiants, et les professeurs… aussi.

lus intimement encore, l’auteur décrit le « trouble » dans lequel le regard d’un jeune homme plonge son héros jusque-là persuadé d’être hétérosexuel. Sans jugement moral, sans prise de position affichée, Mohamed Mbougar Sarr met le lecteur face à un personnage aux prises avec les contradictions de sa société, et le convie courageusement, d’où qu’il lise ce roman, à cette expérience qui perturbe peut-être mais enrichit, surtout.

Si loin de ma vie, le retour de Monique Ilboudo en pleine forme

Si loin de ma vie peut surprendre dans le parcours de Monique Ilboudo, écrivaine burkinabè de retour aux éditions du Serpent à plumes bien des années après Le Mal de peau (2001), tant il joue dans un nouveau registre, thématique et stylistique, abordant indirectement la question de l’homosexualité. Son héros, Jeanphi, originaire d’une très modeste famille, cherche par tous les moyens à quitter sa condition, sa ville de Ouabany, son pays, son continent pour l’Europe. Après plusieurs tentatives tout ou partie avortées, il est au bord de désespérer, quand il rencontre quasi par hasard le Français surnommé Egelp, 66 ans. Ce bel homme, à la suite de la disparition brutale de l’amour de sa vie, décide de consacrer sa fortune à une cause humanitaire. Un ami à lui est déjà « en affaires » dans le pays où Egelp l’y rejoint.

Un humour savoureux

Avec un humour savoureux et un sens piquant de la satire sur les relations entre l’Afrique et la France et inversement, Monique Ilboudo orchestre la rencontre entre le jeune Africain et le Blanc dans une maison louée par Egelp, dont Jeanphi devient le majordome. Leur arrangement convient et au duo, aux amis, à la famille, et à toute une petite troupe d’employés à l’entour, jusqu’à ce « regard » que lance un jour son patron blanc, au narrateur. Jamais Jeanphi n’avait songé qu’Egelp aurait pu être « différent ». Une immense colère s’empare du jeune homme…

« Travailler avec un Blanc », formule magique !

On ne déflorera pas ce qui s’ensuit, entre l’opportunité offerte par la formule magique « travailler avec un Blanc », la voie qu’elle ouvre sur un possible avenir en Europe, les conséquences à l’intérieur de soi, comme vis-à-vis des siens, aussi aimants et confiants en leurs enfants soient-ils, les réactions de la communauté religieuse chrétienne en l’occurrence, mais on admire la façon dont Monique Ilboudo a réussi à traiter dans un seul et court roman très enlevé autant de problématiques cruciales de notre monde en mutation. Professeure de droit à l’université, cette ancienne ambassadrice du Burkina au Danemark, qui fut précédemment ministre des Droits humains dans son pays en demeure une ardente militante. C’est une rencontre hasardeuse avec un compatriote, apprêté comme une femme, joliment maquillé, qui, soudainement, l’a fait s’interroger sur le statut des homosexuels dans son pays. « J’ai interrogé ma mère à ce sujet, confie-t-elle, mais sans aller jusqu’à la sexualité. » C’est à elle que l’écrivaine pense aujourd’hui en se demandant quel accueil aura son livre au Burkina et comment, dans sa langue maternelle, on traduira certains passages de son livre…

* « De purs hommes », de Mohamed Mbougar Sarr, Philippe Rey-Jimsaan, 191 pages, 16 euros.

* « Si loin de ma vie », de Monique Ilboudo , en librairie le 3 mai, Le Serpent à plumes, 160 pages, 16 euros.

Nouvel album ‘Lambi Golo’ le 25 mai : Touré Kunda is back !

Le duo mythique d’origine sénégalaise parmi les pionniers de la World Music met fin à 10 ans de silence avec l’album « Lambi Golo », édité chez Soulbeat Records. L’occasion de réveiller bien des souvenirs.

La légende dit qu’en 1986, ils ont failli figurer sur le fameux « Noir et blanc » de Bernard Lavilliers. Ce rôle a finalement échu au regretté chanteur congolais Nzongo Soul, décédé en janvier dernier à Paris. Les Touré Kunda, puisqu’il s’agit d’eux, ont pris leur temps, dix ans, pour sortir leur nouvel opus Lambi Golo qui, en wolof, signifie la lutte du singe (1) : « On attendait un bon distributeur et des partenariats fiables. Mais on était prêts depuis longtemps ! » nous rassure Sixu Tidiane Touré, le sourire aux lèvres. Né en 1950, avant les Indépendances, celui qui est le plus réservé des deux Touré n’a que vingt-deux jours d’écart avec son exubérant frère Ismaël dit Ismaila. Si Ismaila porte des lunettes depuis le début de leur association, Sixu Tidiane, le crâne rasé, a depuis longtemps coupé les dreadlocks qu’il arborait fièrement sur la pochette de Toubab bi.

Sur ce disque d’or de 1986, on pouvait aussi voir leur frère cadet Ousmane. Mais si les Touré, originaires de la Casamance, au sud du Sénégal, en sont arrivés là, c’est grâce à l’apport du quatrième frère, l’aîné Amadou : « On peut dire que ce sont des graines qui ont germé grâce à Amadou », raconte Ismaila. « Il était presque comme notre oncle. C’est quelqu’un qui a tenu tête à toute la famille Touré qui ne voulait pas qu’il fasse de la musique. Ce n’était pas bien vu. Nos parents nous disaient que c’était satanique. Comme il s’est entêté à jouer, il nous a transmis le virus. » Sixu Tidiane poursuit : « À l’époque, on était à l’école. On l’a vu faire avec sa guitare. On était fascinés par sa voix perçante qui montait et descendait. » Le parcours du grand frère Amadou sera, hélas, de courte durée. En janvier 1983, il meurt d’un arrêt cardiaque lors d’un concert parisien à la Chapelle des Lombards.

Des débuts difficiles

La genèse de Touré Kunda en 1977 ne fut pas non plus un long fleuve tranquille. Ismaël relativise. « Aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années », cite-t-il. Son frère Sixu Tidiane se souvient : « Je travaillais au Sénégal pour une ONG qui formait aux nouvelles pratiques agricoles. Mon frère Ismaël, qui était en France depuis 1975, m’a dit de le rejoindre. Au bout de deux ans, j’ai accepté. Ça a été dur ! Je lui ai dit Une galère pareille je n’ai jamais connu ça ! Je vais rentrer ! Il m’a répliqué: Mais tu es fou ! Il faut qu’on se serre la ceinture et qu’on avance ! »

C’est le choc culturel entre la France et le Sénégal qui décourage Sixu : « En France, les échanges entre les gens n’avaient rien à voir avec ceux qu’on a au Sénégal. Malgré tout, on voulait continuer à pousser la porte. Heureusement qu’il y avait mes deux frères. Si j’avais été seul, je serais reparti au pays ! » Après un premier album aujourd’hui malheureusement introuvable, Ismaila et Sixu, les deux frères, optent pour le nom de Touré Kunda. « Touré en soninké, notre langue maternelle, c’est l’éléphant. Quand les éléphants sont plusieurs, on dit tourou », résume Sixu Tidiane. « C’est notre animal fétiche parce qu’il suffit de voir sa force ! Dans toute la Casamance, chaque nom de famille se termine par Kunda qui signifie la concession : Chez les Touré. »

Pionniers de la sono mondiale

Pour Touré Kunda, l’acte fondateur reste un fameux concert organisé cette année 1977 à l’hippodrome de Pantin par Mamadou Konté, le fondateur du label Africa fête, décédé en 2007: « On a senti la curiosité des Français », se rappelle Sixu Tidiane. « Ils avaient envie d’écouter notre musique. Je crois qu’on est venus à un moment où il fallait qu’on soit là. À l’époque, la musique africaine n’était pas connue en France. Pourtant, on avait des aînés tels Pierre Akendengue, Francis Bebey, Manu Dibango… Je ne sais pas pourquoi, mais les Français ont marché sur notre son. Au fil des mois, notre nom a fini par s’installer. » Les frères griots ont été pionniers en fusionnant allègrement le reggae, les musiques du sud du Sénégal, la salsa et le rock. Ismaila se remémore son propre éveil musical aux abords des mangroves de sa région : « À l’époque où les Indépendances se sont mises en route, il y avait une radio qui s’appelait Radio-Congo. Je devais avoir 11 ou 12 ans. On entendait toutes les informations venant de France et d’Europe vers l’Afrique. C’était une radio africaine avec un grand soubassement musical. Il y avait les musiques congolaises, gabonaises, sénégalaises, mais aussi de l’accordéon ! Il y avait de tout. On en a profité et on s’est servi autant qu’on voulait !

Par son travail de défricheur, le groupe a servi de boussole pour d’autres artistes africains qui se sont imposés dans le paysage musical international : « On a eu la chance d’être parmi les premiers, mais on ne s’est pas fermés », précise Sixu Tidiane. « Dans les années 1980, la musique africaine a commencé à être un sujet d’intérêt des maisons de disque. Maintenant, ça intéresse tout le monde ! » ajoute Ismaila.

En 1984, la grande tournée africaine Paris-Ziguinchor accouche d’un double album qui s’écoule à deux cent mille exemplaires et permet surtout de créer des liens avec les artistes du continent. Pour Sixu Tidiane, l’idée était simple. « Il y avait nos frères et sœurs en Afrique qui voulaient faire ce qu’on fait. Mais il y avait (et il y a toujours) des restrictions pour faire de la musique hors du continent. Alors, on a fait de grands shows au Sénégal, en Gambie, en Côte d’Ivoire, au Mali en invitant sur scène les Angélique Kidjo, Salif Keita… pour leur montrer que c’était possible. Youssou N’Dour, qui était dans le coin, est parti en Europe par la suite. Aujourd’hui, on trouve de la musique africaine partout. Le jardin est vaste. Beaucoup de fleurs ont éclos ! »

E’mma, l’Afrique libre

Flash-back. Nous sommes en 1980 et un air sur une rythmique reggae se fait entendre : « E’mma », issu de l’album E’mma Africa sorti à l’époque chez Celluloïd : « Comme les Occidentaux ne comprennent pas nos textes, je pense que c’est la mélodie qui les a accrochés », s’étonne encore Sixu Tidiane. « Tout le monde a aimé ce titre des États-Unis au Japon en passant par la Chine. Quand on a joué au Carnegie Hall à New York, on avait à peine commencé à chanter qu’on nous réclamait Emma ! » E’mma signifie la maman, dans le sens de la terre-mère, Mama Africa.

« Ça représente notre continent. Le thème de la chanson, c’est la liberté. L’Afrique libre. La liberté pour les pays dits sous-développés. Qu’on puisse vivre heureux, tranquillement, sans avoir les mains liées. Que tous les peuples du monde s’éveillent et retrouvent la liberté. E’mma o kou da dou kita : E’mma, enfin nous sommes libres ! » E’mma colle tellement au groupe comme le sparadrap du capitaine Haddock que le morceau emblématique est repris dans le nouveau disque, Lambi Golo dans une version latina avec Carlos Santana en invité. L’amitié entre le guitar hero et les frères Touré remonte en 1999 à son opus « Supernatural » et le titre « Africa bamba ». En 2005, on les retrouve sur un autre titre avec Santana sur son album All that I am. « Au Sénégal, on l’écoutait en même temps qu’Otis Redding, James Brown, Jimi Hendrix. Il faisait partie de nos préférés. De son côté, dans ses interviews, il parlait de nous. On a fini par se rencontrer. Et jusqu’à présent, on ne se quitte plus ! »

Enfants de Santhiaba

Le groupe est originaire de Santhiaba, cet historique quartier aux maisons coloniales décrépites de Ziguinchor a d’ailleurs donné son nom à leur avant-dernier album de 2008. Dans leurs chansons, les Touré Kunda s’expriment dans plusieurs langues : le soninké, le diola, le peul, le créole portugais ou encore le wolof. Ce melting-pot est le reflet du quotidien de leur quartier natal : « Nous vivions autour de palissades de maisons qui représentaient chacune une langue, une ethnie », décrit Ismaila. « À l’intérieur de ces concessions, les habitants fraternisent, deviennent comme des cousins d’une même famille. Parfois, ça va même plus loin. On finit par devenir des frères. On côtoie les mêmes cultures. Pendant l’Ascension, les catholiques et les musulmans le vivent ensemble, et c’est la même chose pendant la fête de l’Aïd. »

Tout naturellement, Touré Kunda a puisé dans le terroir casamançais, en particulier le djambadong, littéralement la danse des feuilles. Ce rite initiatique qui, comme son nom l’indique, coïncide avec la floraison des feuilles : « Les cultures sont mûres, prêtes à être récoltées », souligne Ismaila. « C’est à ce moment qu’on amène les jeunes filles et les jeunes garçons dans la forêt sacrée pour leur faire suivre ce rite qui les fait passer de l’adolescence à l’âge adulte. On assume ces valeurs ancestrales tout en modernisant nos musiques traditionnelles. »

Artistes engagés

En 1992, alors que l’Apartheid a été aboli un an plus tôt, les Touré Kunda ont l’occasion de jouer pour Nelson Mandela à Paris. Ils s’inscrivent ainsi dans le sillage des hommages discographiques rendus auparavant par Youssou N’Dour, Johnny Clegg, Hugh Masekela, Steel Pulse ou encore Brenda Fassie : « C’est l’Élysée qui nous a appelés à l’époque de François Mitterrand qui nous aimait beaucoup », relate Sixu Tidiane. « Quand Mandela a été invité en France, la présidence s’est dit que Touré Kunda devait jouer pour lui. Symboliquement, c’était très fort. »

10 ans plus tard, le 26 septembre 2002, Touré Kunda est mobilisé par un autre événement historique. Plus de 2 000 Sénégalais se noient lors du naufrage du ferry le Joola au large de la Gambie. Seules 64 personnes échappent à la mort. Profondément touchés les frères Touré sortent alors une K7 Un bateau pour la Casamance au bénéfice des familles des victimes : « Tout le monde était sensible à cette cause », évoque Sixu. « Ce drame, c’est pire que le Titanic ! Le bateau était prévu pour 450 personnes seulement. Les gens craignaient de prendre la route et d’être attaqués par des indépendantistes. La plupart étaient des étudiants qui allaient à l’université à Dakar. C’est une génération sacrifiée. Notre but aujourd’hui, fort des plus de cinquante chansons de notre répertoire, c’est de continuer à nous rendre utiles pour des causes humanitaires. »

Le nouvel album, Lambi Golo

Prévu le 25 mai, le nouveau disque du groupe poursuit dans cette voie consciente. À travers la parabole du Lambi Golo, la lutte du singe, Touré Kunda s’interroge sur l’évolution politique et écologique de la société en Afrique. Les contes de leur terroir où hommes et animaux se côtoient sont porteurs de ces questionnements. Au-delà de l’aspect philosophique, le dernier né des frères Touré est aussi un who’s who de la musique africaine francophone.

On trouve sur Lambi Golo les participations de Cheick Tidiane Seck, de Manu Dibango, du chanteur Lokua Kanza sur « Soif de liberté », mais aussi de leur compatriote de la nouvelle génération Alune Wade, le Marcus Miller sénégalais qui s’est fait remarquer en février dernier avec un disque jazz de belle facture African Fast Food sorti chez Crystal Publishing. Après cette si longue absence Touré Kunda semble à nouveau sur orbite, entre sa prestation au New Morning en mai, le festival des musiques métisses d’Angoulême le 3 juin et le festival Africajac en juillet. « Il faut que notre musique continue de s’ouvrir, qu’on brise les frontières pour qu’elle soit audible partout ! » conclut un Sixu Tidiane qu’on sent impatient de renouer avec le public.

Décès d’Habib Faye à 53 ans

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Grande figure de l’orchestre Super-Étoile, Habib Faye a succombé à une infection pulmonaire ce mercredi 25 avril, à Paris.

Habib Faye avait 53 ans. Ce mercredi 25 avril, à 6h du matin, il a été emporté, alors qu’il était hospitalisé à Paris, par une infection pulmonaire contre laquelle il luttait depuis plusieurs mois. « Il continuait à mener ses projets tout en souffrant en silence », indique son frère aîné, le bluesman et guitariste Vieux Mac Faye faisant référence à la tournée africaine qu’il venait d’entamer, en plus d’un album à venir. Youssou Ndour, son ex-mentor, est sous le choc et a annulé la prochaine tournée de concerts qu’il devait faire avec le Super Étoile.

Il avait encore tellement de choses à dire d’un point de vue culturel et musical

« Il avait encore tellement de choses à dire d’un point de vue culturel et musical. Il s’attachait à faire valoir une nouvelle forme de jazz, un jazz ethnique », reprend Vieux Mac Faye.

Architecte de la musique

Depuis quelques temps, Habib Faye, également claviériste et producteur, parcourait le Sénégal en classifiant les rythmiques propres à chacune des ethnies du pays. Le tout pour les mêler au jazz, genre musical qui lui tenait à cœur.

Habib Faye était un architecte de la musique. C’est à l’âge de 13 ans qu’il intègre le Super-Etoile de Youssou Ndour, véritable institution de la musique sénégalaise, avant d’en devenir le directeur musical.

Musicien versatile, Habib Faye aura joué aux côtés de plusieurs stars internationales parmi lesquels Sting ou Tracy Chapman et a notamment enregistré avec Peter Gabriel. Habitué du festival Saint-Louis Jazz, il compte aussi parmi ses musiciens africains qui ont apporté leur pierre au jazz. Manu Katché, Lionel Loueke, David Sanborn, Ablaye Cissoko, Angélique Kidjo, Branford Marsalis, pour ne citer qu’eux, font partie de ses compagnons de route. Il laisse derrière lui son épouse, ses frères musiciens ainsi que ses enfants – dont un fils qui marchait sur ses pas.

Avec J.A

Portrait – Moustapha Niasse : « En mars 2012, Wade m’a proposé de le soutenir pour qu’il me cède le fauteuil en 2014 »

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PORTRAIT – À 78 ans, Moustapha Niasse, le président de l’Assemblée nationale, demeure un allié indispensable du chef de l’État sénégalais, Macky Sall. Et entend peser de tout son poids lors de la présidentielle de 2019.

« Moustapha Niasse est âgé. Comme Senghor avant lui, il doit passer le témoin à la jeune génération », lance Hélène Tine, l’ex-porte-parole de l’Alliance des forces de progrès (AFP), le parti… de Niasse, précisément. « Au Sénégal, les anciens veulent conserver le pouvoir pour des raisons inavouées, et la nouvelle génération doit les pousser à partir à la retraite politique », clame de son côté Malick Gakou, l’ancien numéro deux de l’AFP. Moustapha Niasse agace.

À 78 ans, il pourrait goûter un repos heureux dans sa belle villa de la corniche de Dakar. Mais le vieux lion s’accroche à son poste de président de l’Assemblée nationale, qu’il occupe depuis juillet 2012. Et pas seulement pour le titre. L’homme a la politique dans le sang. Il entend peser sur la présidentielle de février prochain. Il veut se rendre indispensable.

Rêve de présidence

Longtemps, Moustapha Niasse a rêvé d’être président. Aujourd’hui, il sait qu’il n’y arrivera pas, car il a dépassé la limite d’âge, fixée à 75 ans. Mais comme dit le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, un homme clé de l’Alliance pour la République (APR, au pouvoir), « Moustapha Niasse est, avec le président Macky Sall et le socialiste Ousmane Tanor Dieng, l’un des trois piliers de Benno Bokk Yakaar [BBY] » – la coalition qui gouverne le Sénégal depuis mars 2012.

Après les législatives de juillet 2017, beaucoup ont lorgné son poste, à commencer par Moustapha Cissé Lo, l’actuel président du Parlement de la Cedeao à Abuja, au Nigeria. Le challenger était sérieux, mais Niasse a gagné.

« Son parcours force le respect, dit Mame Mbaye Niang. Personne, à part le chef de l’État, n’a une telle maîtrise des dossiers. Et dans une majorité parlementaire où cohabitent huit ou neuf formations politiques, il a l’expertise et l’expérience pour maintenir la cohésion de BBY à l’Assemblée nationale et pour donner au groupe une mentalité de gagneur jusqu’à la présidentielle. »

« Mitterrand et moi »

Si le parcours de Niasse force le respect, c’est d’abord – Hélène Tine elle-même le reconnaît – à cause de sa longue fréquentation de Senghor… et de quelques autres monuments du XXe siècle. Né en 1939 à Keur Madiabel, dans le bassin arachidier, non loin de Kaolack, le jeune Moustapha grandit dans une famille aux ancêtres prestigieux. Par son père, il descend d’une souveraine qui a régné sur le nord du Sénégal au XVIIe siècle. Par sa mère, il est apparenté à El Hadj Omar Tall, le grand érudit musulman qui a résisté aux troupes coloniales françaises.

À 5 ans, première déchirure : il perd son père. Chez les Niasse, on ne tend la main à personne, sinon à Dieu. En 1952, il entre au prestigieux lycée Faidherbe, à Saint-Louis, et s’y lie d’amitié avec son aîné de trois ans, Amath Dansokho. En 1967, le voici major de sa promotion à l’École nationale d’administration (ENA) du Sénégal. Et en 1970, il devient à 30 ans directeur de cabinet du président Senghor, rien de moins !

Le talent du jeune Niasse, c’est d’être un homme de méthode, mais aussi un lettré qui peut converser de longues minutes avec Senghor sur la Grèce antique. En 1974, le président-poète lui demande d’approcher l’opposant français François Mitterrand pour faciliter l’adhésion de l’Union progressiste sénégalaise (UPS) – le parti unique de l’époque – à l’Internationale socialiste (IS). « Mitterrand et moi, nous partagions l’amour du livre, confie-t-il aujourd’hui. Je l’écoutais parler de Paul Éluard et ne le contredisais jamais. Il pouvait être mon père et je buvais ses paroles. » En novembre 1976, le futur diplomate parvient, avec Mitterrand, Pierre Mauroy et Lionel Jospin, à faire entrer l’UPS dans la grande famille socialiste.

Eclipse politique

C’est un épisode dont Moustapha Niasse est moins fier, mais qui se révélera historique… En 1974, lors d’un sommet de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) à Mogadiscio, en Somalie, Niasse introduit auprès de Senghor un certain Abdoulaye Wade : « Je connaissais Me Wade depuis l’époque de mes études. J’ai facilité l’audience, et c’est lors de ce tête-à-tête que Wade a proposé à Senghor de créer un parti d’opposition. Le président a donné son accord. Tout s’est passé entre gentlemen. » Ce jour-là, Niasse ne sait pas que, sur les bords de l’océan Indien, il vient de déclencher un raz-de-marée qui conduira à la première alternance de l’histoire de son pays.

Homme de confiance de Senghor, le voilà ministre des Affaires étrangères en septembre 1978. À l’arrivée d’Abdou Diouf au pouvoir, en 1981, il garde le poste. Mais en septembre 1984, premier accroc. En plein Conseil des ministres, il gifle son collègue Djibo Leity Kâ, qui lui reprochait un certain absentéisme. Tout Dakar en parle ! Niasse ne peut pas rester à la tête de la diplomatie. Diouf lui propose un autre ministère, mais il préfère se lancer dans les affaires comme consultant international.

Très vite, les clients pétroliers affluent grâce au président Diouf, qui intercède en sa faveur auprès des monarchies du Golfe. En juin 1993, après neuf ans d’éclipse politique, il est approché par Diouf, qui lui repropose les Affaires étrangères. « J’ai consulté le roi Hassan II, qui m’avait pris en estime, et le président Omar Bongo, qui m’appelait “mon neveu”. J’ai même téléphoné à Yasser Arafat. Tous m’ont conseillé de dire oui », se souvient Niasse, qui peut alors croire que le destin le mènera au sommet de l’État.

Démission du PS

En mars 1996, second accroc, sans doute le plus grave de sa carrière : il se fait chiper le poste de dauphin de Diouf par Ousmane Tanor Dieng, son cadet de sept ans. Tanor ressemble à Diouf. C’est un brillant technocrate, un rien distant, aux antipodes du bouillant Niasse. Lors d’un « congrès sans débat », Tanor, le directeur de cabinet du président, est désigné secrétaire général du Parti socialiste (PS) sénégalais. Pour l’orgueilleux Niasse, l’humiliation est insupportable.

En juin 1999, dans un texte intitulé « Je suis prêt », il franchit le Rubicon. Il annonce sa démission du PS et sa candidature à la présidentielle de février 2000 sous les couleurs de son nouveau parti, l’AFP. Il fait une campagne de milliardaire et finit troisième, avec un beau score de 16,8 %, juste derrière Diouf et Wade. Au second tour, il appelle à voter pour Wade. Celui-ci l’emporte et annonce que Niasse sera son Premier ministre. L’enfant de Keur Madiabel savoure sa revanche.

Wade et Niasse… Un tel équipage ne pouvait pas tenir longtemps. Le fait n’est pas connu, mais, en janvier 2001, c’est le président ivoirien Laurent Gbagbo qui provoque la rupture. Une tentative de coup d’État vient d’échouer à Abidjan. Une chasse à l’étranger africain est ouverte en Côte d’Ivoire. Le 22 janvier, Wade déclare : « Au moment où je vous parle, un Burkinabè subit en Côte d’Ivoire ce qu’aucun Noir ne subit en Europe. »

Fureur de Gbagbo et début de représailles contre les commerçants sénégalais de Côte d’Ivoire. Niasse appelle Gbagbo pour tenter de le calmer. Surtout, il déclare publiquement : « Je suis désolé, mais je ne partage pas l’avis du président Wade. » Le 25 janvier, en Conseil des ministres, Wade ne laisse rien paraître. « J’ai cru qu’il ne m’en voulait pas », assure Niasse aujourd’hui. Mais le pape du sopi rumine sa vengeance. Cinq semaines plus tard, Niasse est limogé. Wade persifle : « Je ne vais pas garder quelqu’un qui passe tout son temps à lorgner mon fauteuil. » Niasse réplique : « Wade ne s’est pas adapté à l’État ; il a adapté l’État à sa personne. »

Éternel candidat

À partir de mars 2001, Niasse court après ce destin que Tanor lui a volé un jour de mars 1996. Deux fois, avec le soutien d’Amath Dansokho, son vieux copain de Faidherbe, il est candidat à la présidentielle et obtient des scores honorables : 5,9 % en février 2007 et 13,2 % en février 2012. Niasse se disperse-t-il trop ? Lui-même avoue à présent : « En 2012, Macky a eu plus de voix que moi parce que, pendant trois ans, il a fait le tour du pays alors que j’étais consultant à l’étranger. » Avant le second tour de mars 2012, Wade lui propose un drôle de marché : « Tu me soutiens et je te laisse le fauteuil en 2014. » Pas très confiant dans la parole de « Gorgui », Niasse préfère jouer la carte Macky Sall. Et après la victoire de celui-ci, il est élu député, puis président de l’Assemblée nationale.

Pilier de la coalition BBY, Niasse, comme Tanor, est invité à ne pas faire de l’ombre au nouveau chef de l’État. Comme le dit sans fioritures le ministre Mame Mbaye Niang : « Si on a un candidat [Macky Sall] qui peut rempiler en 2019, on y va au nom de la coalition. » Objectif : la victoire du président sortant au premier tour. Dès mars 2014, Niasse fait donc le choix difficile de décider que l’AFP n’aura pas de candidat à la prochaine présidentielle. Tout laisse penser que Tanor fait le même choix au nom du PS. Deux hommes ruent alors dans les brancards.

Respect des adversaires

Les dinosaures, Macky Sall a intérêt à les garder auprès de lui, comme des alliés de façade

À l’AFP, Malick Gakou, l’ancien président du conseil régional de Dakar, et, au PS, Khalifa Sall, le maire de Dakar. Tous deux sont exclus de leur parti, Gakou en mars 2015 et Khalifa en décembre 2017. « Khalifa au PS et moi à l’AFP, on incarnait l’avenir, estime actuellement Malick Gakou. Maintenant qu’on a été éjectés par les dinosaures, Macky Sall a intérêt à les garder auprès de lui, comme des alliés de façade. »

Avec sa nouvelle formation, le Grand Parti, Gakou espère se présenter en 2019 avec le soutien de Khalifa Sall, qui risque d’être mis hors jeu par sa condamnation, le 30 mars dernier, à cinq ans de prison. « Faute de candidats de l’AFP et du PS, il faut que la gauche soit présente en 2019 », explique Gakou, qui reproche à Moustapha Niasse, son ex-mentor, d’être désormais « assujetti » au parti au pouvoir, l’APR, et de « conjuguer son avenir au passé ».

Un jour de colère, Niasse a traité les frondeurs de son parti « d’imbéciles et de salopards ». Réaction de Gakou : « Nous lui pardonnons, c’est notre père. » Niasse indispensable ? C’est en tout cas le seul homme politique sénégalais qui force le respect de ses adversaires.

Bientôt la retraite ?

« Je ne demande pas à être reconduit. Je souhaite que des jeunes montent au sommet du parti. » La veille de Noël, lors d’une réunion de l’AFP, Moustapha Niasse avait été catégorique : il lâcherait les rênes lors du prochain congrès, en 2018. À l’en croire, il s’évertue depuis huit ans à provoquer un changement générationnel – en vain.

Mais, au Sénégal, les présidents-fondateurs ont du mal à passer la main. Parmi les dinosaures, Amath Dansokho (PIT) et Abdoulaye Bathily (LD) s’y sont tout de même résolus. « Je demanderai à Abdoulaye Bathily comment il a fait pour se libérer de la tête de son parti », a confié Niasse.


Le poids de l’AFP

1 ministre, 6 députés, 31 maires et 10 représentants au Haut Conseil des collectivités territoriales.

Jusqu’au départ de Malick Gakou, le parti pouvait se vanter de peser à Guediawaye, une commune de la banlieue de Dakar qui compte électoralement. Mais, aujourd’hui, son implantation locale est en net recul, y compris à Kaolack (Centre), ravi par l’APR.

 

Avec Jeune Afrique

La Sénégalaise Aminata Kane Ndiaye, nouvelle DG d’Orange Sierra Leone

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La Sénégalaise Aminata Kane Ndiaye, 33 ans, jusqu’ici patronne du département marketing d’Orange Money, est la nouvelle patronne d’Orange Sierra Léone. Elle remplace à ce poste Sékou Dramé promu à la tête du groupe Sonatel.

Mariée et mère de deux enfants, elle est diplômée d’HEC Paris Grande Ecole (France) et titulaire d’un MBA au MIT (Massachusetts Institute of Technology) Sloan School of Business (USA)

La nouvelle CEO d’Orange Sierra Leone est la fille de l’ancien ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Kane et de Awa Mbow, elle-même fille du Pr. Amadou Mactar Mbow, ex directeur général de l’UNESCO.

Éducation : Le Grand cadre décrète 72 heures de grève

Le Grand cadre a décrété 72 heures de grève totale dans l’élémentaire et le moyen-secondaire, pour mardi 24, mercredi 25 et jeudi 26 avril. Selon le communiqué envoyé à cet effet, ce mouvement d’humeur entre dans le cadre du 8e plan d’actions dudit regroupement de syndicats.

Ces syndicats vont, en plus, boycotter les « composions et toutes les évaluations » ainsi que les « cellules d’animations pédagogiques et procéder à la « rétention des notes ».

Le Grand cadre déroule son 8e plan d’action alors que le ministre de l’Éducation nationale a annoncé des voies de sortie de crise. Ce samedi 21 avril, au cours d’un point de presse, Serigne Mbaye Thiam avait informé que quatre syndicats, sur les six du G6, avaient accepté de lever le mot d’ordre de grève et de se joindre au gouvernement en vue de la signature d’un protocole d’accord et d’un réaménagement du calendrier scolaire.

Le Saems s’est démarqué de la position des « quatre syndicats ». Le Grand cadre vient d’en faire de même. Ce, rappelle les camarades d’Oumar Waly Zoumarou, le secrétaire général du syndicat, « pour exiger l’augmentation substantielle de toutes indemnités notamment celles du logement d’enseignement, le respect de tous les accords signés et le départ du ministre de l’Education qui constitue un obstacle pour des négociations sérieuses et inclusives ».

Présidentielle et parrainages: Non à l’ostracisme contre « les candidatures fantaisistes » !

L’ET DIT TÔT d’O.N.G – Sait-on qu’en plus des candidatures d’Hillary Clinton pour le parti démocrate et celle de Donald Trump pour le parti républicain, il y avait ….28 autres candidats à l’élection présidentielle américaine de novembre 2016 ? Y compris des candidats de partis aussi « fantaisistes » que « le Parti de la marijuana légale maintenant », « le Parti américain de la nutrition », « le Parti des vétérans » ou « le Parti de la loi naturelle » ?

Avec la révision de la Constitution sur les parrainages soumise au vote des députés ce19 avril, le Président Sall est donc décidé à choisir contre qui il va en compétition devant les Sénégalais. C’est comme vouloir choisir à côté de qui on s’assied dans un car rapide. C’est du racisme de classe et de caste. Il faut s’insurger contre cette dictature d’une pensée répandue dans les chapelles politiques du Sénégal qui veut interdire les candidatures dites farfelues. Déjà, le terme de « filtrage » largement utilisé par les responsables au pouvoir pour désigner le futur blocage administratif des candidatures est un mot fasciste.

Tous les partis du Sénégal s’étaient entendu sur le dos des indépendants pour interdire pendant longtemps à ces derniers l’accès aux élections, sauf à celle présidentielle. Aujourd’hui, les mêmes partis s’étripent et jettent leurs partisans dans la rue et sur les ondes, car la minorité législative au pouvoir est actionnée pour empêcher certains partis de présenter un candidat à la présidentielle.

On ne peut pas justifier le projet de loi au Sénégal sur les parrainages citoyens par des contingences logistiques. Mettre en avant des questions de logistique comme l’impression de 7 millions de bulletins en papier par candidat pour bafouer des principes d’égalité démocratique n’est pas acceptable. Si c’est une question logistique, que l’administration sénégalaise importe des machines à voter électroniques, comme justement aux USA. Qu’elle fasse payer l’impression de bulletins papier par les candidats. Qu’elle fasse un bulletin unique pour tous les candidats. Ou qu’elle innove en faisant voter à partir des numéros de téléphones dont les détenteurs sont tous enregistrés, comme l’Afrique a innové en bancarisant sa population par la téléphonie mobile. Les solutions ne manquent pas, pour régler cette question logistique.

Cette dérive qui consiste à toujours mettre des restrictions autour de l’éligibilité à la présidentielle ne participe pas à la consolidation de la démocratie, ni à la pleine prise de conscience des électeurs, encore moins au libre exercice du droit des citoyens à se présenter à toute élection qu’ils veulent.

Ainsi, inscrire dans la Constitution sénégalaise les limites d’âge des candidats, avec 35 ans pour plancher et 75 ans pour plafond, est une atteinte à la démocratie. La France dont nous nous sommes inspirés pour établir un âge plancher, qui était de 23 ans dans ce pays, a ramené celui-ci à 18 ans en 2011 : un Français âge de 18 ans peut être candidat à l’élection présidentielle. Pourquoi pas au Sénégal ?

 Et pourquoi 75 ans comme âge plafond ? En Tunisie, Caid Essebssi a été élu démocratiquement Président de la République en décembre 2014 à l’âge avancé de 88 ans. Ses électeurs étaient en majorité les jeunes Tunisiens. Et rien ne montre jusqu’ici qu’il soit un chef de l’État défaillant.

Le parrainage par 500 élus en France pour être candidat à la présidence de la République n’est rien d’autre qu’un héritage de la IV République française. À l’origine en effet, le président de la République française était élu au suffrage universel indirect par un collège comprenant environ 80 000 grands électeurs. Ce collège était composé des parlementaires (députés et sénateurs), des conseillers généraux et d’élus municipaux. Afin d’éviter une trop grande inégalité dans la représentation des communes, les conseils municipaux des grandes villes désignaient des grands électeurs supplémentaires, tandis que la représentation des petites communes était limitée à leur seul maire. En ne prévoyant pas l’élection du chef de l’État au suffrage universel direct, la Constitution du 4 octobre 1958 de la Vème République française établie par le Général de Gaulle s’inscrit dans la tradition républicaine de ce pays. Les textes constitutionnels de la IIIe et de la IVe République avaient tous les deux exclu ce mode de désignation du chef de l’État, car il s’était soldé le 2 décembre 1851 par le coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte qui avait entraîné la chute de la IIe République. Notre Constitution sénégalaise  de 1963 qui prévoyait le parrainage par 50 citoyens dont 10 députés n’est rien d ‘autre qu’un héritage de cette IV République française, dont tout le personnel politique sénégalais d’après Indépendance avaient été les élus.  C’est en 1965 que la France organise pour la première fois sous la Vème République la désignation du chef de l’État par le  suffrage universel direct dans son pays, après que le Général de Gaulle ait fait adopter le principe de cette élection au suffrage universel direct par référendum en octobre 1962, en y introduisant cette disposition du parrainage des candidats par les élus. Un référendum, il faut le rappeler, auquel s’étaient opposé le Sénat et l’Assemblée national française. Refus des institutions représentatives auquel le président français avait répliqué par la dissolution de cette Assemblée nationale.

Au total donc, les gris-gris dont nous avons entouré la présidentielle sénégalaise en font :

  • une sélection qui promeut et promet à chaque fois un hypothétique Messie, qui n’existe pas.
  • un concours d’honorabilité, ce qu’il n’est pas.
  • Un écrémage où la participation des impétrants est basée sur l’argent, ce qui est anti-démocratique.

Il faut désacraliser l’élection présidentielle au Sénégal et arrêter de l’ériger en opération du Saint-Esprit. Ce ne doit être que l’opération de sélection du Sénégalais perçu comme le plus efficace pour faire avancer un agenda collectif de développement. Sélection qui ne doit pas empêcher les présumés hurluberlus d’y faire entendre leur son de cloche.

Ousseynou Nar Gueye

Yoff : F.C, 20 ans, a fait étrangler son amant français

F. C, 20 ans, serait la commanditaire de l’assassinat du Français Jean Pierre Dachet, retrouvé mort à son domicile à Yoff. La jeune femme qui entretenait une relation intime avec le retraité français espérait mettre la main sur un coffre fort, qui contenait des « millions et des millions ».

L’enquête de la gendarmerie a établi que F. C, résidant à liberté VI avait remarqué dans le domicile de Jean Pierre Dachet un coffre fort. Avec trois de ses « amis », elle décide de monter un plan pour mettre la main sur le pactole.

F. C se rend alors au domicile de son amoureux accompagné de ses complices. Une fois la porte ouverte, Jean Pierre Dachet se retrouve sous la menace d’une arme, ligoté et la bouche scotchée. La bande s’introduit dans la maison et met la main sur le coffre fort. En quittant la maison, deux des complices étranglent à mort le retraité  français sous les ordres de F. C.

48 heures après leur casse, FC et sa bande sont appréhendées. En garde à vue, ils avouent leur crime. Et confient qu’en réalité le coffre fort ne contenait que 500 000 FCFA.

Pour un lycée, Sadio Mané offre 150 millions à son village

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Sadio Mané a remis, en début de semaine, un chèque de 152.892.100 FCFA aux populations de son village d’origine Bambaly pour la construction d’un lycée moderne.

Ce montant a été présenté par son oncle maternel, Sana Touré aux Bambalois qui se sont réjouis de ce geste gnéreux émanant d’un digne fils de la localité.

Jeunes, notables, chefs religieux, et chefs coutumiers ont apprécié et formulé des prières pour l’attaquant de Liverpool ».

Bambaly est une communauté rurale du Sénégal, située en Casamance, dans le sud du Sénégal. Elle fait partie de l’arrondissement de Djiredji, du département et de la région de Sédhiou.

« Chapeau bas ! »

Lundredi-Vendredi d’Ahounou : « Chapeau bas ! »

 

Chapeau bas

Outrage à magistrats : Barthélémy Dias sortira de prison en septembre 2018

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La justice a condamné mardi Barthélémy Dias, maire de la commune de Mermoz-Sacré-Coeur à six mois de prison ferme, après ses propos injurieux à l’égard des magistrats.

Barthélémy Dias est retourne dormir hier mardi soir dans sa cellule de la prison de Rebeuss. Le tribunal des flagrants délits de Dakar lui a infligé une peine de six mois de prison ferme – le parquet réclamait deux ans – pour avoir entre autres comparé les magistrats à « des prostituées ». Des propos tenus en réaction à la condamnation, le 30 mars dernier, du maire de Dakar Khalifa Sall à cinq ans de prison pour « escroquerie aux deniers publics ».

« On va évidemment faire appel de cette décision qui n’est pas fondée, déclare à Jeune Afrique son avocat Me El Hadji Diouf. La condamnation de Barthélémy Dias est le reflet d’une démocratie malmenée, où il est interdit de penser autrement que le pouvoir. »

« Les périls qui guettent le Sénégal »

Même son de cloche du côté du député Cheikh Bamba Dieye, proche de Barthélémy Dias, qui met en garde ses pairs : « Sa condamnation, ainsi que celle de Khalifa Sall, sont autant de signes des périls qui guettent la démocratie au Sénégal. Le président Macky Sall entend être le seul candidat à l’élection de 2019. Et pour cela, il élimine systématiquement tous ses opposants. Tous les acteurs politiques sont désormais en danger. »

Le père de « Barth’ », l’ancien ministre Jean-Paul Dias, s’est également confié à Jeune Afrique sur la condamnation de son fils : « Elle est injuste et infondée en droit. Car aucun magistrat n’a porté plainte pour outrage. À l’évidence, cette condamnation démontre l’instrumentalisation de la justice par le pouvoir politique. Deux jours avant le verdict dans l’affaire Khalifa Sall, la police suivait mon fils partout où il allait. Ils cherchaient un prétexte pour l’arrêter. Voilà la vérité. »

Porte-flingue

Connu pour ses coups de sang et ses sorties au vitriol vis-à-vis de ses adversaires, Barthélémy Dias a donné le sentiment de n’avoir cure d’un nouveau séjour derrière les barreaux. Lors de son procès, le 8 avril dernier, il avait lui-même fait part de son désir de rester en prison, pour se retrouver auprès du maire de la capitale. « Si Khalifa Sall couche en prison, alors moi aussi, je suis prêt à faire don de ma liberté », avait-t-il ainsi déclaré.

Le porte-flingue de l’opposition n’en est pas à son premier séjour derrière les barreaux. Fin 2011, il n’avait pas hésité à dégainer son pistolet 9 mm, pour faire feu en direction de quelques nervis du Parti démocratique sénégalais (PDS) qui encerclaient la mairie de Mermoz-Sacré-Coeur. L’un des assaillants avait été retrouvé mort, sans qu’il soit possible d’affirmer que « Barth » ait été l’auteur du coup de feu mortel.

L’épisode lui avait valu une condamnation en 2017 à deux ans de prison, dont six mois ferme, pour coups et blessures volontaires et détention illégale d’arme – une peine alors couverte par sa détention provisoire en 2012.

Sonatel : l’ingénieur Télécoms Sékou Dramé, 45 ans, devient Directeur Général

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Sékou DRAME est nommé Directeur Général de Sonatel. Agé de 45 ans, Sékou DRAME est un Ingénieur Télécoms Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications (Télécom Paristech), option Réseaux de Télécommunications et Téléinformatique, qui a rejoint le Groupe Sonatel depuis 15 ans.

Il était, depuis juillet 2016, le Directeur Général de Orange Sierra Léone.

Il a occupé d’autres hautes fonctions au sein du Groupe Sonatel dont notamment celles de :

• Directeur des Entreprises à Sonatel (2014 à 2016),
• Directeur Général Adjoint et Directeur des Services aux Entreprises et Opérateurs à Orange Mali (2012 à 2014),
• Directeur du Pôle Exploitation des Réseaux et du SI à Sonatel (2008 à 2012),
• Directeur du Pôle Opérations et Maintenance des Réseaux à Sonatel (2008 à 2009),
• Directeur Résidentiels, Professionnels et Entreprises (2006 à 2007).

 Alioune NDIAYE, désormais ex directeur général de la Sonatel, est promu Directeur Exécutif de Orange Middle-East and Africa (OMEA) à Casabanca et siègera  au Comité Exécutif du Groupe Orange. Alioune NDIAYE passe ainsi la main comme directeur général de la Sonatel, dont il devient le nouveau Président du Conseil d’Administration.

Il avait été nommé DG de la Sonatel en octobre 2012.

États-Unis: un café Starbucks fait arrêter deux Noirs par la police parce qu’ils ne consommaient pas

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Le PDG de l’entreprise s’est excusé après l’indignation causée par la diffusion d’une vidéo relayée sur les réseaux sociaux, montrant deux Noirs arrêtés par la police dans un café de Philadelphie alors qu’ils attendaient un ami. Selon la police, ils n’avaient rien commandé.

La vidéo de l’incident a été postée jeudi sur les réseaux sociaux. Filmée par une cliente d’un Starbucks de Philadelphie, en Pennsylvanie, elle montre deux hommes de couleur noire, calmes, se faire interpeller et menotter par plusieurs agents de police. La raison? «La police a été appelée parce que ces hommes n’avaient rien commandé», écrit en commentaire l’auteure de la vidéo, Melissa DePino, sur Twitter. «Ils attendaient un ami, qui est arrivé alors que ses amis étaient embarqués menottés pour n’avoir rien fait. Tous les autres blancs se demandent pourquoi ça ne nous est jamais arrivé quand on fait la même chose».

Selon cette femme, c’est une employée de Starbucks qui a appelé la police. La vidéo montre un autre client, blanc, demander aux policiers de relâcher les deux individus. Selon leur avocat, interviewé par la chaîne locale CBS Philadelphia, ils attendaient l’arrivée d’un troisième homme pour un rendez-vous d’affaires.

Le commissaire de police de Philadelphie, lui-même noir, a assuré que ses agents avaient bien agi. «Ils ont fait ce qu’on leur a demandé de faire», a-t-il soutenu à Newsweek. Richard Ross explique ainsi que le numéro d’urgence 911 a été appelé vers 16h40 jeudi par les employés disant que «deux hommes se sont introduits» et «refusent de partir». Toujours selon le commissaire, les deux hommes n’auraient pas commandé quoi que ce soit, mais auraient demandé à utiliser les sanitaires, ce que ne permet pas Starbucks, puisqu’il faut avoir consommé pour les utiliser.

La vidéo est devenue virale sur Twitter, avec 161.000 partages, et une manifestation a eu lieu devant l’établissement dimanche.

«Je suis profondément choqué de voir Philadelphie faire les gros titres pour un incident qui, d’après ce que nous savons à ce jour, apparaît comme un exemple de ce qu’est la discrimination en 2018», a réagi le maire, Jim Kenney.

Le PDG de Starbucks a été contraint de s’excuser . «Je présente nos excuses les plus sincères aux deux hommes qui ont été arrêtés», a déclaré Kevin Johnson dans un communiqué. «[L’entreprise a commencé] une revue complète de ses pratiques. Starbucks est fermement opposé à la discrimination et au profilage racial».

Amadou Tidiane Sall, 3 ans, est décédé par asphyxie, coincé dans la voiture

Le médecin légiste de l’Hôpital Le Dantec a livré, hier lundi, les résultats de l’autopsie réalisée sur le corps d’Amadou Tidiane Sall. L’autopsie révèle que l’enfant est mort « par déshydratation sévère associée à un syndrome asphyxiant ». Par conséquent aucun signe de violence n’a été signalé et aucune piste criminelle ne se dessine.

Amadou Tidiane Sall a succombé à une asphyxie. Il était coincé dans une voiture en même temps que qu’un autre enfant nommé Modou Sané. Ce dernier est hospitalisé à l’hôpital Albert Royer. Il est hors de danger.

Karim Wade s’est inscrit comme électeur à l’ambassade du Sénégal au Koweït

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POLITIQUES – Le candidat du Parti Démocratique Sénégalais, Karim Meïssa Wade, exil au Qatar, a publié hier une vidéo dans laquelle on le voit s’inscrire sur les listes électorales à Doha, à l’ambassade du Sénégal au Koweït.
Karim Wade votera dans son centre de Fann/Point-E à Dakar. Avec cette inscription, il devient également éligible comme candidat.

Mame Mbaye Niang menace Idrissa Seck de plainte pour diffamation

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POLITIQUES – Mame Mbaye Niang entend porter plainte contre le président du parti Rewmi, Idissa Seck pour diffamation.

Tout est parti d’un séminaire que Idrissa Seck voulait organiser dans un hôtel de la place. Mais, à sa grande surprise, sa demande a été rejetée par l’hôtel.

Pour le leader de Rewmi, Mame Mbaye Niang, ministre du Tourisme est passé par là.

Pour laver sa peau, le  ministre du Tourisme  compte attraire à la barre le leader de Rewmi  pour diffamation.

Ces deux jeunes filles quittent leurs mariages pour passer leurs examens

NIGÉRIA – Mariage ou examen de fin d’année? Deux jeunes filles nigérianes ont décidé de ne pas choisir et de se rendre dans leur université pour passer leur partiel de communication, le jour même de leurs mariages. Elles ont donc logiquement planché sur leur sujet vêtues de longues et belles robes blanches avant de pouvoir profiter pleinement du « plus beau jour de leur vie. »

L’examen devait initialement se dérouler en février, mais a été repoussé en raison de l’absence d’installations adéquates dans la fac, explique CNN. Seulement, problème: l’Université a reporté la date de cet exament au jour même des mariages respectifs de Dorcas Atsea et Deborah Atoh.

« Mon mariage était déjà fixé. J’avais déjà dit aux gens que c’était le 7 avril et envoyé des invitations, nous avons décidé de ne pas changer la date », explique Deborah Atoh qui a, comme son amie, choisi de ne pas choisir.

Elles ont donc, respectivement, échangé leurs voeux à l’église le matin, avant de se rendre au partiel pour finalement retourner à la réception dans l’après-midi. Et évidemment, l’examen s’est déroulé dans une ambiance bien particulière. « J’étais heureuse d’obtenir mon diplôme et de me marier en même temps, mes camarades de classe étaient si heureux. Quand je suis entré dans le hall, tout le monde criait, et ce pendant 10 minutes juste avant de commencer l’examen. Après je suis retourné au lieu de la réception parce que mes invités m’attendaient », explique Dorcas Atsea.

Contacté par CNN, le professeur Benjamin Ogbu explique qu’il était impossible de repousser l’examen. « Il ne serait pas juste de modifier l’emploi du temps à cause d’une ou deux personnes, et le processus est généralement long car il faut passer par la planification académique etc », explique-t-il.

Karine Le Marchand et JoeyStarr sont ensemble

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Depuis plus d’un mois, l’animatrice et le rappeur s’amusent à multiplier les photos et les allusions sur les réseaux sociaux…

Tous deux semblent prendre un malin plaisir à laisser fuiter les sous-entendus… Dernier clin d’œil en date, celui lancé vendredi 6 avril par Karine Le Marchand, qui postait sur son compte Instagram un drôle de cliché où on la voit boire un cocktail à côté de la silhouette très reconnaissable du rappeur JoeyStarr… Dans la foulée, tous deux s’affichaient très complices dans les tribunes VIP du match de boxe remporté par Tony Yoka, samedi soir au Palais des sports de Paris. Une première sortie publique au milieu d’autres célébrités, comme Patrick Bruel, Anthony Delon ou Jean-Paul Belmondo, qui avaient fait également le déplacement.

Une carte postale de plus dans cette idylle officieuse, révélée par Closer en février. Le magazine racontait que leur romance avait commencé en janvier en évoquant notamment un dîner romantique dans un restaurant italien, place de la Bourse à Paris. Depuis, le couple a multiplié photos et allusions sur les réseaux sociaux… On les voyait ainsi poser ensemble lors des concerts de NTM donnés en mars, ou encore à l’occasion d’une sortie de ski à Avoriaz, où le rappeur a pris ses premières leçons sur les pistes.

À la mi-mars, Karine Le Marchand était au premier rang des invités du président de l’Assemblée nationale pour écouter l’artiste lire des discours historiques à l’hôtel de Lassay, dans le cadre de son spectacle Éloquence à l’Assemblée, qu’il a présenté à Paris. La présentatrice de L’Amour est dans le pré a été également la toute première à féliciter le rappeur quand ce dernier a fait la couverture de Playboy en tenue d’Adam, avec un commentaire lourd de sous-entendus : « Wahou, le 1er homme à faire la couverture de Playboy… voilà voilà… #joeystarr #bonnesoiréemesdames #lesensdupartage ».

« Je suis capable de discernement ! »

Même si le couple ne se cache pas lors des soirées parisiennes, il n’a pas posé officiellement dans les magazines. Tous deux tiennent à leur vie privée et cultivent une certaine discrétion sur le sujet, lassés d’avoir fait parfois les gros titres sur leurs liaisons respectives dans le passé. On se souvient notamment de la fin de la relation de Karine Le Marchand avec Lilian Thuram, en 2013, quand elle porta plainte pour violences conjugales, braquant les projecteurs sur sa vie intime.

Sa liaison avec JoeyStarr n’a pas manqué non plus de susciter des commentaires sur les réseaux sociaux, avec son lot de messages antipathiques… Est-ce l’une des raisons pour laquelle l’animatrice a fermé son compte Twitter du jour au lendemain ? Dans un long message explicatif, elle semblait faire référence à JoeyStarr, sans toutefois le nommer : « Je ne subirai pas le fiel de ceux qui se permettent de me dire si la personne que j’aime est un homme bien, ou pas. À mon âge, je suis capable de discernement, et je suis sidérée que de parfaits inconnus se permettent d’exprimer ce genre de propos. » À bon entendeur…

Au cœur d’Islam, le parti qui veut instaurer la charia en Belgique

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État des lieux du vivre-ensemble islamo-chrétien sénégalais

Louis-Paul Ndiaye a vécu une enfance heureuse sur l’île de Fadiouth, célèbre pour ses rues jonchées de coquillages et son cimetière mixte où reposent côte à côte chrétiens et musulmans. « Nous, les jeunes catholiques, allions à la mosquée, et les musulmans nous accompagnaient à la messe, témoigne-t-il. L’important, ce n’était pas notre religion, mais plutôt d’être ensemble ! » Les catholiques sont ultra-minoritaires au Sénégal (5 % pour 94 % de musulmans, selon les chiffres officiels). Mais l’homme de 31 ans, devenu vicaire, assure n’avoir jamais eu de problème en raison de sa religion.

Dans une Afrique secouée par de nombreux conflits, le Sénégal cultive avec fierté son modèle de tolérance : depuis son indépendance, acquise en 1960, ce pays — le deuxième parmie les plus religieux du monde derrière l’Éthiopie, selon le Pew Research Center — n’a connu aucun conflit interethnique ou interconfessionnel, ni aucun coup d’État.

« La chance que nous avons, c’est que dans pratiquement toutes les familles, on retrouve des gens de différentes confessions, explique Louis-Paul Ndiaye. J’ai une tante convertie à l’islam. Chaque année, des gens quittent la religion musulmane pour devenir chrétiens. » Ce sont majoritairement des femmes, car l’islam interdit à une musulmane d’épouser un non-musulman. « Nous allons à la fête du mouton, et les musulmans fêtent Noël avec nous. S’il y a un événement malheureux chez eux, nous nous faisons un devoir de porter nos condoléances. »

Premier président de la République, Léopold Sédar Senghor se voit souvent attribuer la paternité de cette « exception sénégalaise ». Persuadé qu’un pays né dans la violence partait sur de mauvaises bases, il négocie l’indépendance en quelques minutes avec le général de Gaulle, dont il était ministre. Il interdit les partis religieux et fait du wolof la langue nationale.

En tant que catholique, M. Senghor est perçu comme neutre dans un pays dominé par deux confréries soufies prônant la convivialité : les Mourides et les Tidianes, dirigées par d’influents marabouts. Il règne sans histoires pendant vingt ans, et entretient même une amitié avec Serigne Fallou Mbacké, calife mouride. Une bonne représentation de la laïcité sénégalaise : l’État se tient à équidistance des religions, tout en ayant des liens forts avec elles. Aujourd’hui encore, le gouvernement assiste à toutes les cérémonies religieuses.

Des brèches dans le vivre-ensemble

Les relations interconfessionnelles au Sénégal ne sont pourtant pas un long fleuve tranquille. Depuis une trentaine d’années, de nouveaux mouvements plus rigoristes, proches des Frères musulmans, se sont installés. Ils contestent la domination des confréries soufies sur l’islam et prônent un rapport plus direct avec le divin, sans l’intermédiaire des marabouts. Les tensions ont été sans gravité, mais personne n’est dupe : les particularismes locaux peuvent voler rapidement en éclats dans un monde où la radicalisation s’opère sur Internet, et où le voisin malien fait l’amère expérience de l’intégrisme.

En 2016, une étude du Timbuktu Institute notait que 10 % des jeunes des banlieues de Dakar seraient prêts à rejoindre un groupe radical dans le but de « défendre l’islam ». Le pays juge actuellement un imam de la ville de Kaolack, Alioune Badara Ndao, accusé avec 29 autres personnes d’apologie du terrorisme et d’appartenance à un réseau terroriste. Un Franco-Sénégalais revenu de Syrie, a été condamnée lundi à 15 ans de travaux forcés (voir encadré).

Un troisième réseau d’écoles, parallèle aux systèmes public laïque et privé catholique, est source d’inquiétude chez une partie de la population : les écoles coraniques ou daaras, où l’on enseigne souvent uniquement le Coran, hors de tout contrôle gouvernemental. « Certains maîtres coraniques obtiennent la garde d’enfants de familles rurales pauvres et les font mendier toute la journée », explique Abderrahmane Kane, premier adjoint au maire de Médina Gounass, banlieue dakaroise de 35 000 habitants.

M. Kane a fondé l’Association pour le développement par l’éducation et la réinsertion, qui enseigne le français et fait la promotion des droits de l’enfant dans 12 daaras. Elle trouve aussi des familles qui parrainent des enfants de ces écoles, afin de les intégrer à la vie du quartier. « Lorsqu’ils ont une famille adoptive, ils se font des amis, soutient-il. On organise des tournois de football, où ils se rendent compte qu’eux aussi peuvent gagner. »

À une toute autre échelle, l’État a dû pragmatiquement se résoudre à un certain retour du religieux à l’école laïque, dans un pays où foi et éducation ne font pas toujours bon ménage. « Les parents musulmans sont obligés de faire apprendre le Coran à leurs enfants, souligne Abderrahmane Kane. Beaucoup d’entre eux préfèrent donc les envoyer à l’école coranique plutôt qu’à l’école laïque… Les défenseurs des droits de la personne dénoncent depuis longtemps cette situation, qui crée deux classes de citoyens. » Bien que se disant non pratiquant, il voit d’un bon oeil la reprise en main de l’enseignement de la religion par l’État, puisque cela pourrait ramener des enfants dans le giron du système public.

Même enthousiasme du côté du Cadre unitaire de l’islam, organisation qui réunit des penseurs et chercheurs des confréries et des associations islamiques. Elle a été lancée en février dans le but affirmé de promouvoir le vivre-ensemble au Sénégal, et souhaite mettre à la disposition du système scolaire des manuels enseignant le message des érudits du soufisme sénégalais : « On pense que le système éducatif doit être nourri de leur enseignement de paix, de tolérance et de bonne gouvernance, en plus de celui des philosophes européens, indique le secrétaire général Cheikh Gueye. Les idéologies radicales ont gagné un peu de terrain, et il faut trouver de nouvelles réponses. »

Et, aussi, cultiver les anciennes méthodes, en relançant le dialogue interconfessionnel. « Notre association parvient à réunir autour d’une table des chiites et des sunnites, des wahhabites et des soufis, note M. Gueye. Ça peut sembler exceptionnel ailleurs, mais au Sénégal ça ne l’est pas. » Le vivre-ensemble, c’est aussi partager de petites victoires.

Procès de l’imam Ndao et compagnie : les flux d’argent au cœur des audiences

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Lors de la troisième journée d’audience du procès de 29 prévenus pour « actes de terrorisme » de 29 prévenus, d’une ampleur inédite au Sénégal, l’une des épouses de l’un des principaux accusés a affirmé être au centre de mouvements de fonds pour le compte du réseau jihadiste présumé, en lien avec Boko Haram au Nigeria.

Coumba Niang, 34 ans, mère de trois enfants, est une des deux épouses de Makhtar Diokhané, un des principaux prévenus du procès qui s’est ouvert lundi devant le tribunal correctionnel de Dakar. 29 personnes, dont trois femmes, sont jugées pour « actes de terrorisme par association de malfaiteurs, par menaces ayant pour but de troubler l’ordre public, financement du terrorisme et blanchiment de capitaux ».

Avant de partir pour le Nigeria, Makhtar Diokhané « m’avait confié de l’argent, que je n’ai pas compté », a affirmé Coumba Niang, apparue voilée à la barre. Elle a assuré avoir remis sur instruction de son époux de l’argent à des proches de ce dernier, confirmant les dires d’un autre prévenu, Ibrahima Diallo, qui a indiqué mardi avoir reçu d’elle 22 000 euros à son retour du Nigeria.

« Les demandes d’argent étaient répétées », a-t-elle dit, en référence aux sollicitations de proches de son mari, ajoutant: « Pour cette raison j’ai voulu m’en débarrasser ».

Argent et documents

Selon le parquet, lors d’une perquisition à son domicile près de Dakar, « 14 500 euros en billets de 500 euros ont été saisis dans sa chambre » en plus de « documents relatifs au jihad ».

Ces documents détaillent notamment « les techniques et stratégies de combat et de déstabilisation d’un État », « les techniques d’enlèvement, de rapt et d’assassinat ». Ils comprennent aussi des livres « légitimant les exécutions sommaires » de personnes opposées au jihad, selon l’accusation.

Durant l’enquête, Coumba Niang a affirmé que l’argent avait été remis à son mari par « le chef de Boko Haram Abubakar Shekau ». Mais cette version, avancée par le parquet, n’a pas été confirmée par la principale intéressée à la barre.

Une partie de ces « importantes sommes d’argent confiées par son mari » était destinée aux collaborateurs de Diokhané et une autre « à financer un travail qui devait être fait au Sénégal », a affirmé le procureur Ali Ciré Ndiaye.

Les prévenus sont accusés d’avoir voulu créer une base jihadiste au Sénégal. Mokhtar Diokhané a fréquenté Boko Haram au Nigeria avant d’être interpellé en 2015 au Niger voisin à la suite d’une affaire de « faux monnayage » puis remis au Sénégal, selon l’accusation.

Répression de la marche des enseignants à Ziguinchor : blessés graves et arrestations

Les enseignants de Ziguinchor ont tenu à marcher malgré l’interdiction du préfet. Mais ils ont été surpris par un déploiement massif et dissuasif des éléments de la police qui avaient pour mission de les disperser. Face à la détermination des manifestants,  les policiers n’ont pas hésité à larguer des grenades lacrymogènes. Ce fut le coup d’envoi d’une grande débandade. La même source signale deux arrestations d’enseignants et de nombreux « blessés graves »

Thierno Alassane Sall dément le Premier Ministre et soutient avoir démissionné du gouvernement

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Le leader du mouvement «République des valeurs», Thierno Alassane Sall, dément le Premier ministre, Mahammad Dionne. Invité du Grand Jury de la Rfm, le chef du gouvernement avait indiqué que Sall «a été démis de ses fonctions de ministre de l’Énergie et du développement des Énergies renouvelables, pour des problèmes de performances».

L’intéressé affirme que la réalité est autre. «Le Premier ministre sait bien qu’il ne s’agit pas de compétence ou d’incompétence, corrige-t-il sur plateau de Talk-Show (Sen TV). Il s’agit de trahir le Sénégal ou de ne pas le trahir, car vous contournez le texte de loi, le code et le décret d’application, pour amener un ministre à signer ce qui vous plait.»

Thierno Alassane Sall de poursuivre : «Il (le Pm) m’a demandé à me voir en aparté et a voulu savoir si je maintenais ma décision de ne pas signer. Il connaissait déjà ma position puisqu’on avait longuement discuté la veille. Il me dit : ‘Mon frère, comment évolue la situation ? Il faut signer parce que c’est bon… Il faut y aller’. Je lui réponds que je ne compte pas signer parce qu’il n’y a rien de nouveau par rapport à la dernière proposition que j’ai reçue. Les autres ont présenté une meilleure offre. Il revient à la charge et me demande si je connais le prix de l’inaction. Je lui rétorque que c’est le sachant que je suis venu avec ma lettre de démission.»

Informé par le Premier ministre, Macky Sall convoque Thierno Alassane Sall. Que se sont dit les hommes ? L’ancien ministre de l’Énergie ne le révélera pas. «Étant donné que je respecte le Président, pour le moment, je ne vais pas raconter ce qui s’est passé dans le secret de son cabinet», justifie-t-il.

Vers un prolongement de l’année scolaire (Ministère de l’Éducation)

Le ministère de l’Education nationale est « en train de réfléchir en rapport avec tous les acteurs concernés à un prolongement éventuel de l’année scolaire ». La Secrétaire générale dudit ministère, Khady Diop Mbodj qui donne l’assurance, fait part de la possibilité de « repousser la date des examens pour permettre aux enseignants et aux élèves de faire des rattrapages afin de réduire ce gap qui a été constaté avec le suivi des mots d’ordre de grève ».

« Nous sommes en train de l’étudier en rapport avec nos inspections d’académie, nos techniciens maisons pour voir la date à retenir », dit-elle, assurant qu’ils vont « tenir compte de l’hivernage, du temps des vacances scolaires ».

« Nous allons examiner plusieurs paramètres pour faire des propositions consensuelles qui pourront nous permettre véritablement de rattraper tout ce temps perdu et de pouvoir faire les examens et de donner la chance à tous les élèves de pouvoir terminer le programme et de faire de bons examens », déclare Khady Diop Mbodj.

Levée de l’interdiction de voyage aux Etats-Unis pour les Tchadiens

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LES AFRIQUES – Le pays avait été intégré en septembre 2017 à la liste des nations visées par le décret migratoire interdisant le franchissement des frontières américaines. Les Etats-Unis ont annoncé, mardi 10 avril, la levée de l’interdiction d’entrée sur leur territoire imposée aux Tchadiens. Dans un communiqué, le département de la sécurité intérieure fait ainsi valoir que N’Djamena avait répondu aux exigences de Washington et « avait mis à niveau ses normes de sécurité ». Ses ressortissants pourront donc de nouveau avoir des visas. Quant à l’interdiction d’entrée sur le territoire, elle sera formellement levée le 13 avril.

Le Tchad avait été intégré en septembre 2017 à la liste des pays visés par le décret migratoire interdisant le franchissement des frontières américaines pour manquements à la sécurité et manque de coopération avec Washington. Les détracteurs du texte lui reprochent de cibler sans raison et de façon discriminatoire des dizaines de millions de musulmans. Le décret a fait l’objet d’une intense bataille judiciaire aux multiples rebondissements. La Cour suprême l’avait remis en vigueur en décembre mais a annoncé en janvier qu’elle allait examiner sa troisième mouture sur le fond.

Jihadisme : prison pour un Franco-Sénégalais, procès pour 30 prévenus

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Le tribunal correctionnel de Dakar a condamné lundi à 15 ans de travaux forcés pour « terrorisme » un Franco-Sénégalais revenu de Syrie, avant d’entamer effectivement le procès de 30 personnes, dont un imam, reporté trois fois depuis trois mois.

Le procès est le premier de ce type au Sénégal, par le nombre de prévenus, dont l’imam Alioune Ndao, originaire de Kaolack (centre) et trois femmes. Ajourné à trois reprises depuis son ouverture le 27 décembre, il devrait durer plusieurs jours.

Selon l’ordonnance de renvoi lue pendant près de deux heures, ils sont accusés d’avoir voulu créer « une sorte de base » du groupe Etat islamique (EI) dans le sud du pays avant d’étendre leur projet « entre le Sénégal, la Gambie, la Guinée et la Guinée-Bissau ».

Auparavant, la même chambre du tribunal avait condamné le Franco-Sénégalais Ibrahima Ly, 34 ans, en détention depuis presque trois ans, à quinze ans de travaux forcés pour association de malfaiteurs et apologie du terrorisme.

Le parquet avait requis la perpétuité contre ce natif de Trappes, en banlieue parisienne, notamment pour s’être rendu en territoire syrien contrôlé par l’EI. Sur son téléphone ont été retrouvés des photos où il tient une arme et une vidéo dans laquelle il exhorte les musulmans au jihad.

Ibrahima Ly et son avocat ont affirmé qu’il était parti en Syrie pour y étudier le Coran et non pour combattre.

Son jeune frère, Mansour Ly, a été condamné en mars 2016 à cinq ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris pour association de malfaiteurs en vue de commettre des actes terroristes.

Il faisait partie d’un groupe de quatre jeunes Français dont la tentative de gagner la Syrie quelques jours après l’attentat contre Charlie Hebdo en janvier 2015 avait échoué en raison d’un accident de voiture en Turquie.

Selon l’ordonnance de renvoi, le projet de l’imam Ndao et de ses coprévenus avait pour « cibles les Français, les confréries, les bâtiments publics » et comme méthodes notamment les « attentats suicide ».

« La tête de pont de ce groupe est Mokhtar Diokhané », alias Abou Anwar, un des prévenus, ancien élève de l’imam Ndao ayant fréquenté au Nigeria le groupe jihadiste Boko Haram puis arrêté au Niger et expulsé au Sénégal, selon l’accusation.

Des vidéos et autres documents de propagande de l’EI, de l’argent, des téléphones portables et des armes ont été retrouvées chez des prévenus qui ont en outre tenu des « réunions » sous la direction de Mokhtar Diokhané et ses deux épouses, selon l’ordonnance.

Les prévenus, qui nient les faits, détenus pour certains depuis plus de deux ans, sont notamment poursuivis pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », « actes de terrorisme » ou encore « financement du terrorisme ».

Dans une autre affaire, le tribunal a en revanche acquitté Assane Camara, âgé d’une trentaine d’années, détenu depuis deux ans, des chefs de complicité d’acte terroriste et d’association de malfaiteurs.

Tribune : ‘une tragédie francophone’ (Mbougar Sarr)

Il s’est récemment produit un phénomène notable, et peut-être inédit, dans l’histoire de la critique de la Francophonie : la publication, par des intellectuels, écrivains, artistes majoritairement africains, de plusieurs tribunes ; lesquelles, pour la plupart, exprimaient sinon leurs doutes, au moins leur méfiance -quand il ne s’agissait pas de leur rejet pur et simple- à l’égard de la Francophonie. J’ignore d’ailleurs s’il serait approprié de parler d’un réel débat, tant toutes ces tribunes, à deux ou trois textes près, ont abondé dans le même sens : une mise en crise de la Francophonie. Et sans doute celle-ci, par certains de ses aspects, la mérite-t-elle.

            Les propos de ces tribunes n’ont donc pas été une surprise à mes yeux. Ce qui, en revanche, l’a été, c’est l’événement qui les a ainsi fait fleurir.  Pour quelle raison, sur une période si brève, avec cette intensité, autant de figures intellectuelles et littéraires africaines reconnues ont écrit sur (contre) la Francophonie ? La réponse n’est pas bien difficile à trouver : la France. Evidemment : elle seule est encore capable de faire verser autant d’encre –y compris la mienne- et de susciter de si nombreuses réactions sur la Francophonie. Il aura suffi que le président français, Emmanuel Macron, décline ses ambitions francophones, pour que les réactions, majoritairement africaines, fusent.

On peut comprendre l’emballement. Qu’on se demande s’il y a, derrière la subite attention politique de Macron à la Francophonie, un piège, est logique. Des raisons historiques et politiques pourraient aisément l’expliquer. Mais je crains que, rappelant avec tant d’insistance et de vérité à la France qu’elle n’est pas/plus le centre de la Francophonie, toutes ces tribunes (et celle-ci) ne l’y aient involontairement renvoyée.  L’idée d’une centralité prétendue de la France au sein de la Francophonie subit depuis de longues années maintenant de dures critiques – à raison. Mais plusieurs questions me viennent. La première : si un mouvement de la France dans la Francophonie déclenche autant de mises en garde, n’est-ce pas le signe que, pour ceux-là mêmes qui récusent sa centralité, elle conserve malgré tout, symboliquement peut-être, quelque chose de central ? La deuxième, en deux temps : qu’entend-on vraiment lorsqu’on somme la France d’accepter qu’elle est « un pays francophone comme les autres »? Est-on prêt, au fond, à accepter qu’elle le soit pleinement, ce qui impliquerait qu’elle puisse, elle aussi, faire de la Francophonie son affaire ? Et la dernière : si la France n’avait pas manifesté sa volonté de se réintéresser à la Francophonie, y aurait-il eu autant de tribunes à ce sujet ? Y en aurait-il même eu une seule ?

            Je me dis ceci : tant que la France provoquera aussi systématiquement nos réactions, tant qu’elle nous obligera à lui répondre –quand bien même ce serait pour la retoquer rudement- tant que l’initiative du débat sur ce que nous sommes ou voulons être, et sur l’avenir de la langue française, même Afrique francophone, lui appartiendra en partie, il y aura toujours quelque chose de ce lien détesté que, tragiquement, nous continuerons à maintenir dans notre geste même pour l’abolir. L’indifférence, l’indifférence obstinée, qu’on défendrait comme un droit fondamental et exercerait comme un devoir : voilà ce qu’il faudrait parfois, sur la Francophonie comme sur tant d’autres sujets, à l’égard de la France.

            Je suis parfaitement conscient du fait que le récit sur soi implique nécessairement qu’on réfute la narration que l’autre fait de nous. Mais à trop prêter l’attention à cet autre discours, on ne s’occupe plus du sien, de nos urgences, de nos défis. On rentre ainsi dans une autre aliénation, de laquelle on sort avec l’impression d’avoir gagné, quand on y a seulement laissé beaucoup de forces. Ou de laquelle on ne sort pas. Ce qui est la vraie défaite.

Crise scolaire: Idrissa Seck dénonce ‘l’abomination’ de la parole non honorée de Macky Sall

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Idrissa Seck a reçu hier vendredi une délégation de la Fédération des enseignants du Sénégal (Feder). Au menu : la crise scolaire. Le président de Rewmi a salué le «sens élevé des responsabilités» de ses hôtes et regretté que le gouvernement n’ait pas respecté ses engagements vis-à-vis des syndicats du secteur de l’éducation qui prévoient, pour la semaine prochaine, un débrayage le mardi et une grève totale le mercredi et le jeudi.

«Le président de la République doit honorer tous ses engagements, a estimé le président de Rewmi. « Il doit apprendre à respecter sa parole. Parce que le fondement même de son siège, c’est la parole honorée. C’est une énorme abomination aux yeux de la nation qu’un Président souscrive à un engagement qu’il n’honore pas.»

De l’avis d’Idrissa Seck, l’argument du déficit de ressources financières, avancé pour justifier le retard dans le respect des engagements à incidence financière, ne tient pas la route. «Ce n’est pas difficile de trouver 80 ou 100 milliards pour entrer en négociation avec les enseignements», a-t-il jugé.

Rèy leu, dialè leu: le Ministre Abdoulaye Diouf Sarr juge ‘douloureuse’ la condamnation de Khalifa Sall

Certains responsables du pouvoir sentent bien que la condamnation du maire Khalifa Sall n’a pas été bien accueillie par de larges pans de l’opinion nationale. C’est le cas d’Abdoulaye Diouf Sarr. Le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, maire Apr de Yoff, prend tout de même soin de préciser d’abord que le dossier Khalifa Sall est «éminemment technique». «Si on veut politiser la procédure, c’est qu’on n’a rien compris», selon lui.

Pour Abdoulaye Diouf Sarr, l’affaire Khalifa Sall est, comme le dossier Karim Wade, une réponse à «une très forte demande politique et sociale».

«Le chef de l’État n’a fait qu’aller dans le sens de cette très grande commande des Sénégalais pour faire en sorte que les deniers publics soient sécurisés», indique le ministre de la Santé et de l’Action sociale.

Cependant, le responsable de l’Apr à Yoff dit éprouver «beaucoup de peine à voir un acteur de la vie politique écoper d’une telle condamnation». «C’est un peu douloureux humainement», estime-t-il .

Sous les spotlights : le mannequin sénégalais Oulimata Gallet

Oulimata Gallet est un mannequin sénégalais polyvalent. Née à Dakar, elle a commencé à défiler à l’âge de 16 ans dans son pays d’origine avant de déménager à Paris où elle vit désormais avec son mari français. Elle est apparue dans plusieurs magazines de mode et est une habituée des défilés de mode tant en France qu’à Dakar. Elle travaille régulièrement avec la photographe de mode Elena Ivskaya, qui vit dans l’océan Indien de la Réunion où cette séance photos a été réalisée. Enjoy!

 

 

 

Enseignants: débrayage et grève totale en vue

Après leur rencontre avec le khalife des tidjanes dimanche, pour des discussions sur la crise scolaire, les enseignants prévoient de durcir le ton. Les syndicats d’enseignants ont appelé à un débrayage pour ce mardi. Ce mouvement a pour prétexte d’évaluer les décisions-propositions du chef de l’État sur la revalorisation de l’indemnité de logement. Mercredi et jeudi, les enseignants du public observeront une grève totale.

Interview : Amy Faye, égérie de Balmain, sur les traces de Katoucha

Lauréate de l’édition sénégalaise Elite Model Look en 2010, Aminata a.k.a Amy Faye, a fait ses armes en tant que modèle au pays natal. Elle a foulé les podiums de stylistes reconnus du continent, à commencer par la tête pensante de la marque Adama Paris à l’occasion de la Dakar Fashion Week, ou encore de l’émérite couturier nigérien Alphadi.

C’est lors de la finale de la Black Fashion week en 2014, vitrine du mannequinat afrodescendant à Paris, qu’elle se fait repérer. Un an après, elle devient le petit poulain d’une agence parisienne et décroche le Graal : l’opportunité de collaborer pour la prestigieuse maison Balmain dirigée par le prodige de la mode : Olivier Rousteing, icône de la génération de modeurs biberonnés à Instagram. Entretien avec Amy : nouvelle recrue africaine de la « Balmain army » !

De quelle manière votre carrière a-t-elle commencé ?

En 2010, une amie m’a inscrite au concours Elite Model Look Sénégal et j’ai remporté la finale nationale. Je me suis ensuite envolée pour la Chine à l’occasion de la grande finale qui a réuni des mannequins issus de toutes les  nationalités. Une fois rentrée au Sénégal, je me suis dit pourquoi ne pas essayer de devenir mannequin ici. Je pouvais continuer à suivre mes études en première année de business administration, et mes activités comme le volley-ball.

Quelles ont été les retombées immédiates suite au concours ?

Fin 2010, j’ai participé à quelques défilés, notamment celui du Festival des Arts Nègres qui hébergeait cette année-là un pôle mode. Tout s’est très vite enchaîné ensuite pour moi à Dakar. Il y a eu la Dakar Fashion Week en 2011, l’événement mode phare de l’année. J’étais donc très fière d’y participer et d’être acceptée du premier coup. Cela m’a motivée à persévérer dans le secteur. Parmi les temps forts, on retrouve aussi le FIMA (Festival International de la Mode Africaine), en 2013 avec Alphadi.

Encore une fois, c’était une fierté de défiler pour ce couturier. Au Sénégal, le mannequinat n’est pas très bien perçu. Les gens n’ont pas une bonne image du milieu et des mannequins. Heureusement que mes parents étaient compréhensifs. Tant que je continuais mes études, ils n’y voyaient pas d’inconvénients. En outre, les mannequins que j’ai rencontrés lors des différents shows étaient très sympas avec moi. J’ai vraiment évolué dans un climat positif.

Puis, il y a eu l’émission de téléréalité La Nouvelle Top en 2014…

Oui, je venais de finir mon Master. Alors j’ai tenté l’aventure. J’ai passé une dizaine de jours dans une maison située sur l’île de Gorée en compagnie d’autres mannequins d’origines ivoirienne et sénégalaise. Je suis arrivée en finale avec Feuza Diouf (Sénégal, ndlr). Le défilé s’est tenu dans le cadre de la Black Fashion Week de Paris en octobre 2014. C’était mon premier défilé à Paris, sur le continent européen. L’organisation était différente. Côté staff, travail, ponctualité etc. Quand je suis rentrée à Dakar, j’ai apporté ce professionnalisme avec moi. Cette expérience m’a appris à respecter le métier.

Comment avez-vous démarché les agences de mode ?

J’avais fait le listing de toutes les agences de la capitale. J’ai profité de mon séjour parisien pour frapper aux portes, armée de mon book. J’ai finalement été repérée par WM Models. En février 2015, on m’a fait venir une nouvelle fois à Paris pour vivre la fashion week. Là, c’était un niveau supérieur. On avait des castings du matin au soir, une quinzaine par jour environ. Je rentrais vers 22h. C’était vraiment intense. Mais j’ai finalement obtenu le casting pour le designer américain Rick Owens. Le seul défilé que j’ai fait pendant la fashion week de Paris.

Comment suit-on le rythme d’une fashion week à Paris ?

Je suis sportive à la base, et je pense que j’ai tenu grâce à cela. Sans compter les castings du matin au soir pendant une semaine qui sont fatigants, Paris ce n’est pas le même rythme ni le même système de transport qu’au Sénégal. Il faut pouvoir suivre. Il faut être prête physiquement et mentalement. J’étais plus armée lors de ma deuxième fashion week, en septembre 2015, pour la collection printemps-été.

Racontez-nous votre collaboration avec Balmain. Comment les choses se sont-elles enchaînées ?

Balmain cherchait un mannequin pour un showroom. Olivier Rousteing avait vu mon book et a voulu me garder en tant que mannequin-cabine. Je devais essayer les vêtements à leur sortie d’atelier. C’est un process qui permet de configurer le line-up pour le défilé, c’est-à-dire l’ordre de passage de chaque vêtement. J’ai réitéré l’expérience plusieurs fois.

Comment est Oliver Rousteing ?

Je travaillais en direct avec Olivier et son équipe. Il est super gentil. Toute l’équipe est sympa. Malgré la fatigue, les longues journées de travail, ils installent une ambiance chaleureuse et conviviale. Ils m’ont véritablement mise à l’aise. Olivier est très respectueux, il ponctuait toujours ses phrases par un « s’il te plait » avant que j’essaie une tenue…

Ensuite il y a eu la fameuse campagne Balmain pour la collection croisière…

Oui, on m’a appelée pour qu’on shoote le lookbook de la collection croisière 2017. J’étais la seule « new face » aux côtés de trois tops établis. J’étais un peu stressée, c’était la première fois que je posais dans ces circonstances. Je n’avais pas la même expérience que les autres. J’ai essayé de gérer au mieux, mais j’étais encore une fois bien encadrée. Ça s’est super bien passé.

Que vous inspire la maison Balmain dirigée par Olivier Rousteing ? Qu’est-ce que ça vous a fait de collaborer avec un DA qui incarne une vision de la mode métissée ?

J’étais super fière de faire notamment partie de ce qu’Olivier appelle sa « Balmain Army », qui compte Joan Smalls, Jourdan Dunn, Naomi Campbell, toutes les grandes ! Sans oublier  Rihanna. C’était comme si je faisais partie de la famille. On sait qu’Olivier est très concentré sur la diversité. C’était quelque chose de faire partie de cette armée !

Que vous inspire le slogan Black Models Matter ? Quel est votre regard sur la position de la mode face à la diversité ?

En Europe, il y a encore un peu de retard. Il y a encore des défilés où on ne voit quasiment pas une seule peau foncée. En tant que femme noire, ça me choque. Il y a du boulot à faire. Ce n’est pas facile. Comme je le disais, le rythme pour lancer sa carrière est intense, et de savoir que ça ne pourrait ne pas aboutir [à cause de la couleur de la peau, ndlr], c’est dur. Il faut être forte mentalement, sinon on décroche. A New York, c’est mieux. On encourage les designers à respecter des quotas (une démarche mise en place par le conseil des créateurs de mode – CFDA – américain qui incite, mais n’oblige pas, les créateurs à travailler avec des mannequins non-blancs, ndlr).

On sent toutefois une petite évolution. L’essentiel, c’est de sentir que ça bouge même si c’est lent. Cela donne de l’espoir et motive.

Qu’est-ce que vous donne suffisamment de motivation justement ?

Quand on est passionnée, on est motivée. Je suis du genre à persévérer. Cela est sûrement dû à mon côté sportif et au soutien de ma famille, qui joue beaucoup.

Ebonee Davis, mannequin africain-américain, a adressé une lettre ouverte aux professionnels de la beauté dans laquelle elle dénonçait leur manque de savoir-faire vis-à-vis des peaux noires et des cheveux afro. Elle n’est pas le seul model à s’être prononcé sur le sujet. Quel est votre vécu ?

C’est une réalité, surtout au niveau du maquillage. Je suis toujours obligée d’avoir mon fond de teint et ma poudre avec moi, juste au cas où. Souvent les make-up artists n’ont pas le fond de teint adapté à ma carnation. Il faut savoir qu’un mauvais fond de teint, c’est aussi du travail en plus pour le photographe qui doit effectuer des retouches, dans le cadre d’un shooting. Et c’est aussi le risque que le mannequin ne soit pas très à l’aise devant l’objectif. Quand j’emmène mon maquillage, je le fais autant pour moi que pour l’équipe avec qui je travaille. C’est une question d’assurance. Mais, je ne fais pas de généralités, parfois ça se passe très bien et les professionnels sont équipés.

Parlez-nous de votre vision de la beauté africaine…

On a une beauté naturelle. La femme africaine est belle, qu’elle ait le teint clair ou foncé, le cheveu lisse ou crépu. On a mis du temps à se rendre compte de la beauté africaine naturelle. Aujourd’hui, non seulement on l’accepte mais on l’embrasse ! Je fais partie des mannequins noirs, africains et je suis fière de moi. Je suis contre la dépigmentation. Je constate que les gens apprécient ma couleur, alors peut-être que je participe à aider d’autres femmes à se sentir mieux dans leur peau en voyant des femmes noires défiler.

Un mot pour encourager les lectrices à « embrasser leur beauté »…

Chaque femme est belle à sa façon.  Les morphologies sont différentes, les carnations et les textures de cheveux, donc il faut s’accepter… Les générations futures auront plus de chance de s’accepter parce que la société est en train de changer aussi face au critère de beauté référent : la peau claire.

Qui sont vos mannequins iconiques ?

Katoucha, qui n’est hélas plus là. Elle est la première femme sénégalaise, d’origine guinéenne, à avoir défilé sur les grands podiums. Elle était l’égérie d’Yves Saint Laurent. Il y a aussi Alek Wek. Elle est très grande, elle a la peau foncée, le crâne rasé, elle incarne vraiment une personnalité forte ! Et bien sûr, Grace Jones et son style décalé, Naomi, et Iman Hamman pour la nouvelle génération.

Votre rêve ?

J’aimerais faire la couverture de Vogue ! N’importe quelle édition, après cela je pourrai arrêter (rires). Mais il y a beaucoup de travail à faire avant !

Quel est votre état d’esprit du moment ?

Là je suis au Sénégal, je profite de ma famille. Quand je ne suis pas à Dakar, je lui manque. Alors on se voit régulièrement, on prépare des gâteaux et on passe des moments simples tous ensemble. Je me ressource et je profite du soleil !

Assane Diouf : avalanche de chefs d’accusation

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Le face-à-face entre Assane Diouf et le Doyen des juges s’annonce compliqué pour le mis en cause. Mardi dernier, le parquet a corsé son dossier en faisant un réquisitoire supplétif.

En plus des chefs d’accusation pour lesquels Assane Diouf est placé sous mandat de dépôt (trouble à l’ordre public, injures par le biais d’un système informatique, outrage à un ministère du culte et diffamation), a été ajouté le délit d’outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions.

Avocat d’Assane Diouf, Me El Hadji Diouf trouve ce rebondissement « ridicule ». « Dans le procès-verbal d’enquête, il n’y a nulle trace d’un quelconque différend avec un agent de la force publique », relève l’avocat. Qui s’est dit choqué par le rejet de la demande de liberté provisoire de son client, intervenu il y a une dizaine de jours.

PDS : ‘le peuple a le devoir sacré de s’opposer aux violations par tous les moyens’ (communiqué)

COMMUNIQUE DU COMITÉ DIRECTEUR DU PDS – Le Comité Directeur du Parti Démocratique Sénégalais (PDS), s’est réuni le mardi 03 avril 2018 à la permanence nationale Oumar Lamine BADJI sous la présidence du frère Oumar Sarr, secrétaire général national adjoint et coordonnateur, à l’effet d’examiner l’ordre du jour unique suivant : situation nationale et vie du parti.

La situation nationale a été marquée cette semaine par deux événements majeurs :
la condamnation de Khalifa SALL
l’adoption par le Conseil des Ministres des projets lois portant révision de la constitution et modification de la loi électorale.

Le Comité Directeur a dénoncé le procès en sorcellerie intenté contre Khalifa SALL qui a été condamné à une peine injuste dans le seul but de l’empêcher de se présenter à la prochaine élection présidentielle. A l’image de ce qui a été fait à Karim Meissa Wade, candidat du PDS, la justice a été instrumentalisée pour éliminer une candidature à l’élection présidentielle. Le comité directeur met en garde le pouvoir qui s’est soumis des pans entiers de la justice pour un règlement de compte politique et demande aux juges de prendre leurs responsabilités. Le PDS apporte son soutien à Khalifa SALL et l’assure de son engagement à ses côtés et à côtés de ses sympathisants pour les luttes communes contre les violations répétées des libertés, pour l’exercice sans entrave des droits et pour le droit de chaque parti de présenter librement un candidat à l’élection présidentielle.

Analysant le projet de loi portant révision de la constitution imposant un parrainage de 1% des électeurs inscrits, le Comité Directeur fustige la décision inique du gouvernement qui, après avoir fait voter des modifications de la constitution par référendum, tente encore de nouvelles modifications qu’il soumet à sa majorité mécanique dans l’unique but de contrôler les candidatures à l’élection présidentielle.

Dans la manipulation envisagée pour contrôler les candidatures, Macky SALL, introduit :

la centralisation de toutes les opérations électorales par le Ministère de l’Intérieur tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays
l’interdiction d’utiliser l’effigie d’une personne
la modification des conditions de recevabilité des candidatures à l’élection présidentielle. Ainsi, l’inscription sur les listes électorales devient une condition substantielle de recevabilité d’une candidature, ce que la loi en vigueur actuellement n’impose pas. L’objectif caché est d’empêcher la candidature de Karim WADE en contestant son inscription sur les listes électorales alors pourtant qu’il n’a jamais été privé de l’un quelconque de ses droits civils, civiques et politiques

Le comité directeur demande au peuple sénégalais de s’opposer par tous les moyens à cette inacceptable tentative de Macky Sall de se soumettre les institutions en transformant notre démocratie en un système autoritaire au service exclusif de la famille, du clan, des amis et d’obtenir par la force un improbable second mandat.

Le comité directeur rappelle à Macky Sall, que lorsque le gouvernement, les députés et les juges exercent les pouvoirs qui leur sont délégués en violation des droits du peuple, celui-ci se donne le devoir sacré de s’y opposer par tous les moyens prévus par la constitution de la république.

Le comité directeur dénonce le manque de volonté du gouvernement qui organise à nouveau le chaos pour empêcher l’inscription des sénégalais sur les listes électorales, particulièrement les jeunes qui pourtant en masse se pressent en vain devant les commissions d’inscription. En effet, la révision exceptionnelle des listes qui devait durer six mois a été limité à deux. Dans les communes, les commissions d’inscription ont été remplacées par des commissions de révision qui n’ont compétence que pour procéder à des modifications ou transferts d’électeurs déjà inscrits. Manifestement tout est fait pour que les jeunes, qui font si peur à Macky SALL, ne soient pas inscrits. Pour cela le gouvernement n’hésite pas à travestir la loi pour ne pas l’appliquer.

Le comité directeur du PDS appelle les partis politiques, tous les partis politiques de l’opposition, la société civile, les syndicats et les citoyens à unir leurs forces, taire les querelles et dans un seul élan se mobiliser et se battre contre les tentatives de Macky SALL de passer en force en se donnant le droit exclusif de choisir ses adversaires en détournant par ce fait la souveraineté du peuple.

Le comité directeur appelle toutes les forces de sécurité à la retenue et les invite à être du côté du peuple qui exerce ses droits constitutionnels à la marche pacifique. Il demande également aux juges qui rendent la justice au nom du peuple de prendre leur responsabilité et d’exercer les devoirs de leurs charges dans le strict respect du peuple et de la loi au lieu d’être le bras armé d’un pouvoir politique en phase terminale.

Dakar, le 03 avril 2018

Khalifa Sall souhaite une ‘bonne fête d’Indépendance à tous’

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Le maire de Dakar Khalifa Sall a souhaité une « bonne fête de l’indépendance à tous », à travers un message posté sur Twitter, ce 4 avril 2018, à l’occasion de la célébration du 58e anniversaire de l’Indépendance du Sénégal.

L’offre ‘ridicule, arbitraire et dérisoire’ de Macky Sall (Syndicats d’enseignants)

La Fédération des enseignants du Sénégal (Feder) considère la revalorisation de l’indemnité de logement de 25.000 FCFA « dérisoire » et « ridicule ». Dans son discours à la nation du 3 avril, le président Macky Sall a augmenté l’indemnité de 60.000 à 85 000 francs CFA.

« Ces propositions suscitent vraiment beaucoup d’indignation au niveau des enseignants. Nous l’apprécions avec beaucoup de désolation parce que nous considérons qu’un président ne doit pas gouverner par la ruse », crache Dame Mbodj, le coordonnateur de la Feder. Qui considère que « cette situation n’est pas acceptable ».

Poursuivant, le syndicaliste ajoute que « les enseignants ne sont pas prêts à lâcher du lest ». Et, « l’écrasante majorité des enseignants rejette la proposition du gouvernement et du président de la République parce que ce n’est pas ce que nous demandons et ce n’est pas ce qu’on a signé avec eux le 17 février 2014. C’est ça aujourd’hui la situation ».

El Hadji Malick Youm, Secrétaire général adjoint du Syndicat autonome des enseignants du moyen-secondaire (Saems) est du même avis. « Il faudrait que la population sénégalaise puisse comprendre que les revendications des enseignants du Sénégal ne sauraient être réduites à la seule question de l’indemnité de logement qui n’est pas plus importante pour (eux) que le système de rémunération. Ainsi que la question des lenteurs administratives que le Chef de l’État n’a même pas abordé dans son discours », peste-t-il.

Pour ce qui est de la reprise des cours, le Saems ira en commission administrative le samedi 7 avril prochain pour permettre à la base de se prononcer.

Dame Mbodj, coordonnateur de la Feder indique qu’ils « ne sont pas prêts » à retourner dans les salles de classe. « Nous considérons que la proposition du gouvernement, ce n’est rien d’autre que de fixer des montants arbitraires qui ne reposent sur rien du tout », tranche ce dernier.

04 avril : Macky Sall, le discours d’évitement

Slalom présidentiel. Ce 04 avril 2018, Macky Sall a prononcé un discours d’évitement.

Évitement des attentes du front social, évitement des questions politiques éminemment importantes à 11 mois de l’élection présidentielle, évitement de la problématique de la vie décente de nos compatriotes à l’étranger, évitement de la question de l’implication de « l’Armée- Nation » dans la sécurisation des biens et des personnes.

Le Président Sall a tenté de justifier cela en concluant que lui et son gouvernement sont «  dans le temps du travail et de l’action ». Mais pour qui travaillent-ils ? Pour la Nation et le Peuple ? Ou pour eux-mêmes et leur reconduction aux affaires, question qu’il a choisi de différer pour différer l’affrontement inéluctable avec ses opposants et peut-être des pans entiers de l’opinion nationale, qui tranchera de cette question.

Rien dans le discours du Président na été dit sur les  Sénégalais de l’extérieur, même pas pour saluer la mémoire de nos compatriotes assassinées en Espagne et aux USA. Or, l’émigration est la première activité économique de ce pays. Les Sénégalais de l’extérieur sont les premiers contributeurs à l’économie nationale, devant les investissements directs étrangers, par leurs envois d’argent au Sénégal. Au total donc, aucun début de vision et aucune proposition pour la mise en place de politiques publiques assurant une émigration choisie et dans la dignité.

Macky Sall a salué le rôle de l’armée, en s’attelant à magnifier leur présence en nombre sur les théâtres d’opérations à l’étranger et en indiquant que ce 4 avril était la fête d e l’armée et de la jeunesse. Quid des autres pans de la communauté nationale ? N’est-ce pas aussi leur fête ? Pour en revenir à l’armée sénégalaise, son rôle est vain si elle est exclue, comme c’est le cas actuellement, du traitement de la seule question géopolitique urgente et importante de cette ère : la lutte contre le terrorisme au Sahel.

Un rôle de tirailleurs modernes est donc dévolu à l’armée nationale, qui loue ses services au plus offrants. Le Sénégal envoie ses forces armées comme supplétifs sur des théâtres d’opération de par le monde, où il n’a rien à faire. Dans le même temps, les pays de la sous-région l’ont exclu de tout rôle : le Sénégal ne fait pas partie du G5 Sahel mis en place par les pays de cette sous-région (Niger, Mauritanie, Burkina Faso, Tchad, Mali) pour la gestion de la question du terrorisme au Sahel, malgré les demandes répétées du Sénégal d’en faire partie, exprimées au plus haut niveau.

Si nos forces armées ne sont pas dans la sous-région, que ne participent-elle pas à la sécurisation des biens et des personnes ici même au Sénégal ? Le Président a soutenu que « dans l’accomplissement de leurs missions internes ou étrangères, nos Jambaars continuent de faire honneur à l’idéal Armée-Nation ». Cet idéal d’armée Nation serait palpable si notre armée nationale s’investissait dans des missions de sécurité interne, de génie civil et de construction d’infrastructures. Ce n’est pas le cas.

Rien n’a été dit dans le discours du 4 avril du Président Sall sur le dialogue politique auquel son ministre de l’Intérieur a appelé, en son nom. Aucune mention dans la parole présidentielle de ce dialogue pour un consensus politique national. Rien qui soit à même de rassurer que le pays sera géré dans le respect des libertés individuelles et collectives jusqu’à l’élection présidentielle. En une ère où un opposant se trouve exilé, un autre embastillé et ceux qui le soutiennent vilipendés ou poursuivis devant les tribunaux, occulter cette question politique qui aurait apaisé l’opinion nationale est un luxe que le Président Sall a cru pouvoir s’offrir, prétendument au nom du « temps de l’action et du travail ».

Le Président Sall a indiqué que « l’école publique est la seule garante de l’égal accès de tous les enfants » et tenté d’expliquer ainsi pourquoi « la communauté éducative reste au cœur de ses préoccupations. ». Sauf que la rallonge de 25.000 FCFA qu’il a consentie aux enseignants pour leur indemnité de logement n’a pas fait l’objet de l’assentiment de ceux-ci et de leurs syndicats. Les grèves perlées dans le secteur public de l’éducation continuent.

 Quant à la question névralgique des daaras coraniques, de leur nécessaire modernisation et de leur intégration obligatoire dans l’architecture académique, elle n’a tout simplement pas été évoquée. Or, les daaras coraniques où se trouvent 800.000 enfants, constitue avec l’école privée confessionnelle chrétienne, l’autre pendant indispensable du secteur éducatif sénégalais.

Sur la question de société des enfants de la rue, dans une prophétie apparemment auto-réalisatrice, le Président Sall a assuré que « le programme de retrait des enfants de la rue se poursuit avec vigueur ». Quelles sont les manifestations de cette « vigueur » ? Personne ne le voit.

Enfin, sur la question centrale de l’emploi et de la création d’emplois, le Président Sall a indiqué que « la Délégation générale à l’Entreprenariat rapide des Jeunes et des Femmes (DER), doté d’un fonds initial de 30 milliards, entre dans sa phase active ». Dans le même temps, seulement « un milliard sera alloué aux jeunes promoteurs de startups » dans le secteur du numérique. Déconnecter ainsi le secteur du numérique des 30 milliards de cette Délégation à l’Entreprenariat rapide est une erreur. Que le Président Sall et ses services ne voient pas que le véritable gisement d’emplois (et surtout d’auto-emplois), pour les jeunes et les femmes, est le secteur du numérique et des multiples services à valeur ajoutée qu’ils peuvent apporter notamment à travers les infrastructures des opérateurs de téléphonie mobile, dans un secteur (les télécommunications et l’économie numérique) qui compte déjà pour 7 % dans le PIB du Sénégal, révèle une myopie stratégique au sommet de l’Etat.

Damel Mor Macoumba Seck

© Tract Quotidien 2018 – www.tract.sn

Ismaïla Madior Fall, démission ! : le secret du vote, supprimé par les parrainages

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POLITIQUES – Avec le projet de loi sur les parrainages, le secret du vote des électeurs est foulé au pied par le  ministre de la Justice Ismaila Madior Fall, concepteur de cette loi. La Constitution sénégalaise dispose que le suffrage est universel, égal et secret. Avec la loi sur les parrainages, qu’il a concocté pour le régime Sall, l’idéologue en poste à la Justice Ismaila Madior Fall jette aux orties le principe constitutionnel du secret du vote. En effet, dans le projet de loi qui a été publié,  il est stipulé que chaque citoyen électeur ne peut parrainer qu’un seul candidat. Ce qui revient à faire voter les citoyens qui parrainent les candidats à la présidentielle, avant même le jour du vote. Si l’on ne peut parrainer qu’un seul candidat, qui parrainera un autre candidat que celui pour lequel il entend voter ? C’est donc un premier tour sous forme de sondage obligatoire grandeur nature que le régime de Macky Sall entend mettre en place par la force d’une loi d’évidence anticonstitutionnelle.

Dans les pays où on exige le parrainage des candidats à la présidentielle par des élus (élus qui sont des députés, sénateurs, conseillers régionaux, maires, etc), ces parrains ne peuvent parrainer qu’un seul candidat. C’est normal puisque ces élus qui parrainent un candidat à la présidentielle représentent eux même des électeurs de tout bord, ceux qui les ont élus comme ceux qui n’ont pas voté pour eux, qui deviennent leur administrés ou leurs mandants une fois l’élection passée. C’est ainsi d’ailleurs que les élus qui parrainent les candidats à la présidentielle peuvent accorder leur parrainage à un candidat qui n’est pas de leur camp, au nom de la démocratie et parce qu’il juge qu’il est important pour la démocratie et la représentation de toutes les sensibilités politiques que ce candidat soit présent à l’élection présidentielle.

 Ici au Sénégal, la situation que l’on nous prépare est bien différente. L’électeur qui parrainera ne représente que lui-même et le secret de sa conscience : celui de son futur vote. Ceux qui sollicitent un parrainage de la part d’un électeur demanderont à celui s’il s’ils parrainent déjà un candidat ? C’est une violation fragrante de son droit au secret de son vote. Savoir qu’il a parrainé quelqu’un d’autre, c’est savoir qu’il ne vote pas pour vous. A-t-on également pensé à la pagaille généralisée que cela va demander, de vérifier, par chaque équipe ou mandataire de candidat à la présidentielle, si chacun des 65 000 parrains citoyens dont ils veulent solliciter la signature est « libre » ou pas ?

Va-t-on aller vers un parrainage numérique, comme préconisé par l’un de mes interlocuteurs, puisque tous les numéros de téléphone portable sont enregistrés avec l’identité et la pièce d’identification de leur propriétaire ? Non, ce serait trop demander à un pouvoir dont l’objectif est d’empêcher la mltiplication des candidatures qui pourraient effriter le Saint-Graal des 50% plus 1 voix du Président sortant au premier tour.

Ismaila Madior Fall, tailleur constitutionnel adepte de la déconsolidation, qui nous a déjà fourgué la non-rétroactivité de la diminution du mandat présidentiel à 5 ans pour Macky sall, revient avec ce projet de  loi des parrainages qui viole le secret des consciences et annonce déjà une pagaille monstre. Il nous faut rappeler à ce régime Sall les mots impérissables du Président du Conseil français Pierre Mendés-France : « La démocratie, c’est beaucoup plus que la pratique des élections et le gouvernement de la majorité : c’est un type de mœurs, de vertu, de scrupule, de sens civique, de respect de l’adversaire ; c’est un code moral ».

Ce n’est pas la démission du ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye qu’l faut exiger, mais bien celle d’Ismaila Madior Fall .

Damel Mor Macoumba Seck

© : Tract Quotidien 2018 – www.tract.sn

Mouvements : Pierre Goudiaby Atepa et l’ex juge Ibrahima Dème se disputent le vocable ‘Ensemble’

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POLITIQUES – Après avoir démissionné de la magistrature, le désormais ex-juge Ibrahima Hamidou Dème a annoncé  son entrée en politique avec la création du mouvement «Ensemble». Un choix motivé, selon le magistrat démissionnaire, par l’effritement des fondements de la société. Des manquements qui commencent, déplore-t-il, par «la justice qui, une fois fragilisée, menace l’équilibre social». La justice sénégalaise qu’il estime être dans une «mauvaise posture est dirigée par une élite politique qui l’utilise à sa guise». Son entrée en politique se justifie aussi par une volonté de mettre un terme à l’accaparement de la politique par des «gens qui a pris en otage les Sénégalais».

le magistrat démissionnaire est aussi revenu sur l’organisation du Conseil supérieur de la magistrature. Celui-ci ne fonctionne pas sur des bases transparentes, confie-t-il. En guise d’exemple, il cite la tenue de six consultations à domicile en six mois.  Or, en temps normal, il n’y avait même pas trois consultations en trois mois. « Pendant ces consultations, toutes les décisions prises étaient des nominations », dénonce par ailleurs Ibrahima Hamidou Déme.

De son côté, Pierre Goudiaby Atépa lance ‘Ensemble pour le Sénégal’, avec l’ambition à peine voilée de susciter un désir au sein de l’opinion pour sa candidature à la prochaine présidentielle. « L’urgence de rassembler autour d’une grande plateforme les intelligences du Sénégal pour faire ‘bouger les lignes’ n’est plus à démontrer. Je dirai même que c’est une porte ouverte que j’essaie d’ouvrir, et qu’il est plutôt question d’inviter toutes les bonnes volontés à entrer dans le laboratoire d’incubation pour en sortir le Sénégal que nous aurons la fierté de léguer à nos enfants et petits enfants », dit l‘architecte.

Parrainages : Abdoul Mbaye dénonce un ‘tripatouillage constitutionnel’

POLITIQUES – « Deux modifications de la Constitution du Sénégal en deux ans : cela s’appelle du  tripatouillage constitutionnel. C’est une première au Sénégal. Refusons-le ! Refusons le Sénégal devenu république bananière. Refusons d’être la risée de l’Afrique  et du monde ! ». Voilà la sentence de l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, leader de l’Act, sur l’initiative du régime en place de valider le parrainage des candidatures à la présidentielle. Dans un communiqué en date d’hier, vendredi, Abdoul Mbaye et cie se sont portés-en-faux contre toute modification de la Charte fondamentale du Sénégal.

« Sous le couvert d’un souci de justice, ce qui est demandé aux candidats indépendants (article 29 de la Constitution) le serait aussi aux candidats de partis ou de coalitions de partis. Mais l’objectif de Macky Sall, de ses alliés et serviteurs zélés est ailleurs : chercher à éliminer des candidats dangereux pour lui, par la loi ou la modification de la loi, cette dernière serait-elle fondamentale », a dit le leader de l’Act. Et de poursuivre : « Nous connaissons bien cet homme; il est dans une démarche qui se renouvelle.

Par la réforme constitutionnelle de 2016, il a introduit l’article 25-1 (« L’exploitation et la gestion des ressources naturelles doivent se faire dans la transparence..») ; on sait par contre ce qui s’est passé avec Timis Corp et son frère ». Allant plus loin, il dira : « Son projet actuel est de renouveler une forfaiture testée à l’occasion des élections législatives : lui et son Premier ministre (spécialiste de la prostitution politique) ont reçu et acheté le désistement de candidats qui figuraient sur des listes de moins de 200 noms présentées par des partis de l’opposition. Ils feront de même pour les listes de 10 000 noms et à moindre frais ».

Dans la foulée, Abdoul Mbaye lancera un appel solennel : « Chefs religieux, personnalités d’influence, députés de tout bord, refusez cette spirale inquiétante amorcée par un Macky Sall aux abois. Parlez-lui afin qu’il retrouve la raison. Citoyens, multipliez les échanges avec les députés non membres de l’opposition, vos voisins ou connaissances. Que des délégations ne cessent de leur rendre visite pour leur rappeler qu’ils sont représentants du peuple, avant d’être ceux de partis. Ils sauront entendre raison et préférer cette fois l’intérêt du Sénégal à celui de leur chef ».

L’invite de l’ancien Premier ministre touchera aussi l’opposition et la société civile : « Partis regroupés au sein de l’Initiative pour des Elections Démocratiques (IED), tous partis politiques soucieux de justice et de paix, mouvements citoyens, soyons unis pour faire barrage à ce scandale qui fait suite aux nombreux autres qui l’ont précédé, en  particulier celui de la condamnation récente à 5 ans de prison du maire Khalifa Sall. Trop ; c’est trop ! Sénégalais, debout ! ».

Accords avec l’opposant Cellou Dalein: Alpha Condé décrispe

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LES AFRIQUES – Le président Alpha Condé et son principal opposant Cellou Dalein Diallo ont signé lundi 2 avril plusieurs accords qui mettent fin à plusieurs semaines de crise post-électorale, grâce en partie à l’implication du conseiller personnel du chef de l’Etat Tibou Kamara. Maintenant, la mission pour l’aboutissement de ces accords revient au comité de suivi des accords politiques inter-guinéen présidé par le ministre de l’Administration du territoire Bouréma Condé.

Pour faire aboutir les accords entre le président guinéen et le chef de l’opposition, le choix s’est porté sur le comité de suivi du dialogue politique inter-guinéen.

Le président de ce comité, le ministre de l’Administration du territoire Bouréma Condé, se sent honoré par les deux camps. « Je considère que le choix porté sur le comité de suivi et son président est une nouvelle marque de confiance que j’ai saluée, et chez le chef de file de l’opposition et chez monsieur le président de la République. »

Pour le ministre, ce choix est un mérite. Il est déterminé à partir en guerre contre l’adversité pour réussir sa mission à la satisfaction de tous. « Il se mérite pas la droiture dans le travail, par l’impartialité dans le travail, elle se mérite surtout par l’efficacité. Je pense que nous allons y arriver parce que notre détermination est totale. Nous ferons en sorte que les Guinéens ne soient pas déçus de notre travail. »

Pour éviter que le doute ne prenne le pas sur l’espoir, le comité de suivi va rapidement entamer ses travaux selon son président. « Très rapidement, je viens de signer des lettres aujourd’hui pour inviter toutes les parties prenantes au comité de suivi et dès vendredi prochain, nous aurons la vingtième session qui va coïncider avec la première session post-électorale. »

Si c’est bien connu que le ministre Condé maîtrise son dossier pour avoir présidé le dialogue politique inter-guinéen, les observateurs estiment qu’il aura fort à faire face aux extrémistes bien enracinés autour du chef de l’Etat.

Dernier discours du 4 avril de Macky Sall avant la présidentielle

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https://www.facebook.com/PresidenceSenegal/videos/1870961696528591/

Barthélémy Dias écroué: son avocat plaidera la relaxe ce vendredi

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Le maire de Mermoz-Sacré Cœur et député de la précédente législature, Barthélémy Dias, exclu en décembre du parti socialiste pour son soutien au maire de Dakar Khalifa Sall, a été placé sous mandat de dépôt hier mardi, à la veille de la fête nationale, et écroué à la prison de Rebeuss. Il sera jugé ce vendredi en procédure de flagrants délits. Il est poursuivi pour les délits d’outrage à magistrat et d’appel à l’insurrection. Son avocat Me El Hadj Diouf a annoncé qu’il plaidera la relaxe pure et simple.

Lettre ouverte à SEN TV : Les cerveaux des femmes doivent servir pour le développement du Sénégal (Salimata Ndoye Sall)

Cette lettre ouverte s’adresse à l’animatrice madame Aissata Ndiathié de l’émission Ndoumbélane sur SEN TV, mais aussi  à toutes les chaînes de télévision du Sénégal : « Les cerveaux des femmes doivent servir pour le développement du Sénégal »

Après avoir reçu trop de suggestions d’amis à propos de l’émission Ndoumbélane du 30 mars 2018 sur SenTv dont le thème est : « 58 ans d’indépendance, à qui la faute si le pays n’émerge pas? », j’ai fini par l’écouter sur YouTube le lendemain. Comme mes amis, j’ai bien apprécié la qualité des échanges sur des enjeux déterminants dans une des langues nationales du pays, le wolof. Très salutaire. Contrairement à mes amis tous de sexe masculin, mon appréciation est ternie par une observation qui me semble chronique pour finir par devenir aveuglante pour beaucoup de Sénégalaises et de Sénégalais, l’invisibilité des femmes sur les espaces de réflexion, sur les enjeux développementaux de ce pays. Leur espace dédié est celui du divertissement pour la plupart du temps.

Ma remarque n’est pas une critique mais un cri d’urgence que j’adresse à la société entière, à toutes les chaînes sénégalaises, aux animateurs et animatrices d’émission, pour régler la question de l’invisibilité des femmes dotées de capacités de réussite, d’imagination, de créativité et d’ingéniosité sur le Sénégal. On se doit, au XXIème siècle, d’être sensibles à la visibilité des femmes à côté de celle constante des hommes, à l’expression du potentiel des femmes à côté de celle des hommes. Faisons place aux femmes dans les sphères de débats, de décisions sociales, politiques, économiques et culturelles. Je conçois très mal qu’on puisse parler de bilan d’après l’indépendance à aujourd’hui, de développement, d’échec, d’avenir du Sénégal, sur un plateau d’invités exclusivement masculins. Où sont les femmes de ce pays? Et ne me dites pas que l’animatrice est une femme. Elle n’est pas là pour répondre sur les enjeux de ce pays, comme son collègue ne serait pas à la barre de l’animation pour le faire, non plus, elle est là pour poser des questions et donner la parole à ses invités. Nous avons, au Sénégal, des femmes ayant de grandes responsabilités, des modèles pour les filles et les garçons, des femmes cheffes de ménage, des femmes d’affaires, des actrices de développement, etc. Toutes les femmes n’étaient pas occupées à faire la parade dans les cérémonies, à gaspiller de l’argent et à cultiver le culte de l’apparence lors de l’enregistrement de l’émission? Ce point de futilité de l’apparence au féminin a été soulevé par monsieur Amadou Tidiane Wone dans l’émission. Certes, il existe et il est à combattre par la sensibilisation et l’éveil du potentiel des femmes, mais toutes les femmes ne tissent pas leur vie avec cette toile d’inutilité et de carence d’ambition pour elles-mêmes et leur propre pays. Personne n’a dit que c’est le cas d’ailleurs, mais la seule fois où j’ai entendu une allusion faite aux femmes, c’est sur ce point très réducteur. J’aurais aimé voir des invitées pertinentes nous démontrer le contraire, puisque des femmes qui partagent les réflexions ingénieuses, créatives, stimulantes et riches de certains parmi les invités existent dans ce pays. Tous les sujets débattus à l’émission n’échappent à aucun cerveau humain qui réfléchit et qui est sensible au développement du Sénégal. Ce cerveau-là peut être celui d’une femme comme celui d’un homme.

Par ailleurs, monsieur Cheikh Yérim Seck a parlé d’un problème bien sénégalais, notre manque de leadership comme une explication de notre retard en comparant le Sénégal au Rwanda, le bel exemple de développement fulgurant africain qui a aussi ses excès d’autorité peu enviable. J’ai envie de lui souligner un élément qu’il n’a pas vu, qu’il n’a pas nommé, notre manque de modèle de leadership avec une épithète que rares sont les yeux d’un homme qui le voient. Car tous les hommes n’ont pas les yeux d’Elgas ni ceux de Mohamed Mbougar Sarr, ces brillants écrivains très sensibles aux inégalités sociales à travers l’expression de leur humanité profonde, leur plume, envers les plus vulnérables à savoir les enfants et les femmes. Pour ne répondre qu’à ce point parmi ceux soulevés dans l’émission, je dis à l’ensemble des invités de sexe masculin qu’on manque non seulement de leadership mais surtout de leadership féminin. Au fait, j’argue ce qui pourrait être considéré opposé à la pensée de monsieur Cheikh Yérim Seck, on a eu trop de leadership masculin avec le résultat qu’on connait au passé et au présent. Alors, il est temps de changer la donne en faisant place aux femmes sur le leadership sénégalais pour un futur meilleur, en mettant à contribution le potentiel des femmes et celui des hommes. Il est temps de renverser la tendance coutumière de non-représentativité féminine sur les débats sociopolitiques.

 Qui dit absence des femmes verra forcément absence de réflexion sur les inégalités entre les sexes. Nul, parmi les invités intellectuels, n’a abordé la question des inégalités en dignité et en droit entre les femmes et les hommes, nul n’a abordé l’impact des femmes sur le développement. C’est à la fois frappant et révélateur de voir au Sénégal l’état des mentalités et l’état des idées en matière d’analyse de développement à travers les régimes présidentiels de messieurs Senghor, Diouf, Wade et Sall tout en faisant fi des femmes actrices de développement à part entière. C’est choquant de constater qu’il est possible de couvrir plus d’une heure d’émission, d’après ma source YouTube, avec des esprits instruits sans aborder les rapports de sexes, la contribution des femmes au développement, ou l’impact du manque de contribution de certaines femmes dépendantes des hommes, celles qui ont tu ou ont laissé taire leur potentiel au détriment du Sénégal.

Comme nous le savons, au Sénégal, certaines des inégalités flagrantes entre les sexes ne sont abordées qu’au mois de mars avant de demeurer aux oubliettes le reste de l’année. Pourtant, inscrites dans nos rapports quotidiens, les inégalités méritent qu’on s’y attarde constamment si on veut réellement être en cohérence avec le développement rêvé de ce pays. Leur occultation n’est que leurre sur le rêve des invités masculins de l’émission. L’autonomisation des femmes, leur empowerment, est la clé du développement dans une société républicaine. À mon avis de femme mais surtout d’humain, la dépendance, la vulnérabilité des femmes, demeure l’une des principales causes, pour ne pas dire la grande cause de notre sous-développement et de celui de beaucoup de pays africains. Les données scientifiques existent à cet effet. Tant qu’on n’a pas rompu le rapport de dépendance d’un humain adulte et en âge de travailler sur un autre humain adulte actif, ici le sexe importe peu, on ne pourra pas parler de développement au Sénégal. Le jour où les femmes et les hommes régleront cette problématique définitivement, on aura franchi un pas de géant. D’ici là que les femmes sénégalaises réclament et prennent leurs places, afin de contribuer au développement de ce pays en toute visibilité et de constituer des modèles pour la jeunesse. On ne peut pas se passer du poids démographique et cérébral des femmes, 52% de la population nationale, et penser faire dans le développement de ce pays. C’est impossible. C’est un mirage. On ne veut pas de l’exemple des pays « riches » et inégalitaires de ce monde, n’ayant pas la dignité des femmes comme préoccupation.

En espérant porter attention et sensibilité sur la représentativité des femmes et l’usage des cerveaux des femmes sur l’avenir du Sénégal avec ceux des hommes. La clé de notre développement.

Salimata Ndoye Sall

Travailleuse sociale

salimata.ndoye.sall@gmail.com

Les vies de feue l’incandescente Winnie Mandela, ‘Mama South Africa’

Aussi célèbre pour son combat contre l’apartheid que pour sa liberté de parole, Winnie Mandela est décédée ce lundi de Pâques, à l’âge de 81 ans, après une longue maladie.

« C’est avec une grande tristesse que nous informons le public que Mme Winnie Madikizela Mandela est décédée à l’hôpital Milpark de Johannesburg ce lundi 2 avril », a déclaré Victor Dlamini, le porte-parole de l’icône de l’ANC dans un communiqué.

Mère de la nation sud-africaine

Plus qu’une icône, Winnie Madikizela Mandela a sacrifié sa vie pour la liberté de l’Afrique du Sud. Égérie de la lutte antiapartheid durant les 27 années d’emprisonnement de Nelson Mandela, libéré en 1990, elle était cependant devenue une figure controversée.

Dans le Soweto des années 80, Winnie, qui était surnommée la « mère de la nation », aurait notamment encouragé la violence pendant la lutte contre le régime ségrégationniste à travers le Mandela United Football Club. Elle se retrouve accusée de violence et de meurtre : en 1988, son club, qui est en fait un véritable gang, tue un jeune militant de 14 ans, Stompie Sepei, semble-t-il sur les instructions de Winnie. Elle sera jugée et condamnée à six ans de prison. Assignée à résidence à Brandfort – « un tombeau vivant » –, l’opposante, courtisée par les médias internationaux, assume d’être prête à tuer pour la liberté. Ne craignant rien ni personne, Winnie, qui recrute avec Chris Hani et Oliver Tambo les soldats d’Umkhonto we Sizwe, la branche militaire du Congrès national africain, joue aussi les courroies de transmission entre le terrain et le prisonnier légendaire dont le monde entier exige la libération.

Une figure toujours en lutte

Mariés en 1958, Nelson et Winnie ont divorcé en avril 1996, plusieurs années après leur séparation. Bien que Winnie ait été aux côtés de son mari lors de sa libération en 1990, les relations du couple s’étaient très vite dégradées. « Nous – Nelson et moi – n’avons jamais vraiment donné une chance à notre couple. Voyez-vous, je comprends vraiment les femmes d’autres prisonniers. Certaines ne pouvaient pas faire face à la situation. Affonter la vie en prison. Personne n’a jamais accordé une pensée à ces femmes », estime Winnie. « Moi, d’un autre côté, je sentais qu’il était de ma responsabilité de maintenir le nom, l’héritage de Nelson Mandela, tout. »

En 1969, Winnie Mandela est aussi emprisonnée. Mandela écrit alors des mots poignants à ses filles, Zeni et Zindi, 9 ans et 10 ans, privées de leur mère et de leur père. Les lettres évoquent ses relations parfois orageuses avec Winnie qui lui rappelle, un jour, qu’elle a dû élever seule leurs enfants.

Pourtant dans son testament, Nelson Mandela, qui fut le premier président de l’Afrique du Sud démocratique de 1994 à 1999 et est décédé en 2013, ne lui a rien laissé. Car comme le démontre le film entrelaçant archives et témoignages précieux, dont celui de Winnie et celui de sa fille Zindi, ce portrait dense et très documenté éclaire le rôle majeur – et souvent sous-estimé – de cette militante engagée en première ligne dans la lutte antiapartheid. Il montre surtout comment le régime sud-africain s’est ingénié à opposer « le saint » Nelson Mandela à la « pécheresse » Winnie, redoutée pour son intransigeance, jusqu’à leur séparation et sa diabolisation.

Nomzamo Winifred Madikizela-Mandela aura donc été un des piliers de la lutte des Noirs pour l’égalité de droits en Afrique du Sud.

Elle avait été hospitalisée plusieurs fois depuis le début de l’année 2018.

Née à Bizana, dans le Cap-Oriental, en 1936, elle s’installe à Johannesburg pour étudier le travail social après sa scolarité.Elle a rencontré l’avocat et militant anti-apartheid Nelson Mandela en 1957 et ils se sont mariés un an plus tard.

Cependant, sa vie conjugale avec Mandela a été de courte durée, puisqu’il a été arrêté en 1963 et condamné à la prison à vie pour trahison, avant d’être libéré en 1990.Durant le séjour de Mandela en prison, Madikizela-Mandela n’a pas été épargnée par les forces de l’apartheid. Elle a été placée en résidence surveillée et exilée à un moment donné à Brandfort.En 1969, Madikizela-Mandela devint l’une des premières détenues en vertu de l’article 6 du tristement célèbre Terrorism Act de 1967. Elle fut détenue pendant dix-huit mois dans une cellule à la prison centrale de Pretoria avant d’être inculpée en vertu de la loi sur la répression du 1950. Controverse En 1991, elle a été reconnue coupable d’enlèvement et d’être un complice de l’agression de Stompie Seipei, un jeune activiste qui a été tué par un membre de ses gardes du corps, le Mandela United Football Club.Les gardes du corps de Madikizela-Mandela avaient enlevé Seipei, 14 ans, en 1989, avec trois autres jeunes, de la maison du ministre méthodiste Paul Verryn.Sa peine d’emprisonnement de six ans a été réduite à une amende et à une peine de deux ans avec sursis en appel.Son mariage avec Mandela a commencé à patauger quelques années après sa libération.Une lettre qu’elle a prétendument écrite à son jeune amant s’est retrouvée dans les journaux.«Tu couches avec des femmes à gauche et à droite », y écrit-elle. « Le fait que je n’ai pas parlé à Tata [Nelson Mandela] depuis cinq mois maintenant n’est pas ta préoccupation. Je ne cesse de te dire que la situation se détériore à la maison. Cela ne te dérange pas parce que tu te satisfait chaque nuit avec une femme « , aurait écrit Madikizela-Mandela.

Dans son livre Odyssey to Freedom, l’avocat chevronné George Bizos décrit comment Mandela a refusé d’assister aux consultations juridiques que Bizos a eues avec Madikizela-Mandela au cours du procès Seipei. »Il a tracé une ligne rouge et refusé d’assister à nos consultations, principalement parce que ces rencontres ont également été suivies par le jeune avocat … son amant pendant la dernière partie de l’emprisonnement de Nelson et après sa libération », écrit Bizos dans son livre.Le couple a divorcé en 1996, 37 ans après leur mariage. Après les premières élections démocratiques en 1994, Madikizela-Mandela est devenue députée et a été nommée Ministre déléguée chargée des arts et de la culture. Elle a été limogée par Mandela après un voyage non autorisé au Ghana.Elle a été députée depuis lors, malgré des apparitions limitées au Parlement ces dernières années.

Idrissa Seck assure s’être réconcilié avec Abdoulaye Wade et Karim Wade

POLITIQUES – interrogé hier par une radio qualifiée de mondiale, après le verdict de condamnation du maire de Dakar Khalifa Sall, le président du parti Rewmi Idrissa Seck s’est dit scandalisé par cette décision de justice: « une souillure sur la justice et sur la démocratie sénégalaise ». Il a indiqué que la première souillure avait eu lieu quand le Président Macky Sall avait déclaré à la face du monde qu’il gardait « une tonne de dossiers sous le coude. C’est donc lui qui décide de qui doit être jugé ».

Au détour de cette interview, Idy révèle qu’il est désormais réconcilié avec « son père » Abdoulaye Wade et « son frère » Karim Wade. Il voudrait, s’il est élu, restaurer la dignité d’ancien président de Wade que les pairs de Macky Sall évite d’inviter ou de solliciter pour ne pas gêner ce dernier.

Toutefois, Idrissa Seck n’appelle pas à un rassemblement autour de sa candidature. Il est d’avis que plus il y aura de candidatures de l’opposition à la présidentielle de 2019, plus celle-ci sera en mesure de prendre plus de 50% des voix de l’électorat à Macky Sall.

Vous pouvez écouter l’interview sur ce lien:

http://www.rfi.fr/emission/20180331-senegal-idrissa-seck-condamnation-khalifa-sall-honte-mack-sall-wade

Gawlo, égérie sans mandat

INVENTAIRE DES IDOLES – Alors que Soda Mama Fall entre dans le grand âge, qu’Awa Sène Sarr consume ses derniers éclats dans son exil belge, que la dynastie de Mbissine Thérèse Diop, peine à trouver, dans les actrices actuelles, des héritières de renom ; alors que la filiation des Yandé Codou Sène a perdu son souffle dans la transmission, perdant, dans la majesté déclinante des Kiné Lam, les notes authentiques de la grandiloquence sénégalaise, il y a à la vérité, une, voire des places vacantes, sur le trône artistique féminin. Perles et diadèmes,cauris, or et magnificence, sommeillent, en écrin patient, attendant le trésor à protéger. En voici les cases à cocher : silhouette élancée de la grande royale, port serein et regard impérial, secret et génie de l’attirail de séduction, soupçon de galbe et de formes, indépendance et puissance presqu’intimidantes, l’élégance caractéristique de ce charme sénégalais, a conçu un modèle, mais peu d’icônes sur la scène actuelle. Coumba Gawlo offre un intérim,dont l’imperfection ne doit pas ternir la légitimité.

La prêtresse de Kor Dior et de Yo Male, qui eût la merveilleuse idée de se nourrir des divas du continent, de Sangaré à Makéba, s’est taillé au fil du temps un nom et une réputation. Elle a jeté, comme un voile de conquête, sa voix dans le monde.  L’aventure s’est soldée par un bilan correct. Des invitations qui parsèment une carrière riche, des tubes continentaux, une allure et un regard, qui taillade comme une lame. Il y a toujours eu cette impression chez Gawlo que ses grâces corporelles achevaient de compléter ses chansons, ou inversement. Impression trouble d’avoir tout, mais pourtant de sentir un manque. Il semble qu’elle soit quelque part, un fort beau lieu du reste, bloquée dans le trafic artistique, où son œuvre, quoique grandiose, n’a pas encore dompté ou posé son empreinte dans la postérité. Si les mémoires se souviendront à coup sûr de ce bassin enchanteur, de ces chansons évocatrices du désir, de cette tessiture particulière qui voyage du grave à l’aigu, il manque ce ne je ne sais quoi, par lequel on met la mémoire sous scellé.

Encore jeune, défiant les décennies, et empilant à chaque âge de nouvelles munitions de séduction, sa carrière musicale paraît, elle,piétiner. Arrêtée passivement, dans ce temps figé que le fait glorieux passé n’arrive pas à décoincer. Il en résulte le nouveau rôle de Gawlo, égérie d’une idée sénégalaise que l’on exhibe, que l’on porte en trophée, dont la fierté nationale se drape pour cacher son déficit. Egérie banale. A portée du quidam, favorite des princes et de la cour politique. La modernité des réseaux sociaux, prompte à façonner une célébrité à partir de rien, ou à l’ensevelir, par la logique identique des modes, a redimensionné le trône virtuel de Gawlo. Elle dont la parole est puissamment désirée sans jamais être entendue, elle dont les charmes usinent les fantasmes des jeunes premiers, elle qui est devenue un tableau qui vole au vent de l’actu, se baladant dans un espace national chatoyant et gigantesque où elle flotte. Nulle mission confiée, nul statut, vivant hors du temps musical, elle est à l’image des premières dames qui accompagnent leurs maris et se trouvent des causes, presque artificielles, pour combler le vide d’une existence.

Il est sain de ne pas trop pénétrer le secret des idoles. La familiarité tue l’admiration. Partager un bout de chagrin et de faiblesse du héros, c’est dénuder le mythe. Coumba Gawlo est aussi, à ce titre, égérie multi-casquette. Celle de ce malaise indicible qui étreint nombre de femmes sénégalaises, tellement belles qu’elles en deviennent suspectes, tellement charismatiques que leur ombre éblouit les hommes jusqu’à la démission, si majestueuses qu’on n’entrevoit pas l’abandon lubrique aux jeux, semblant ainsi inaccessibles mais pourtant si gourmandes de s’abandonner aux marchés des amants, si autonomes qu’elles résistent à la corruption habile des mâles. C’est presque la genèse d’une solitude, d’une blessure, d’un destin de femme noire, dont le malheur est parfois, parfois seulement, d’être prisonnière de sa beauté et de ses ornements, entre autres.

Dans l’éclat du sourire qui nous fige, c’est l’irradiation d’une égérie sans mandat. Il en ainsi des étendards, qu’il leur faut cette légèreté (vide) pour danser au son du vent et des envies. La tête au ciel, les pieds sous la discrète brulure du sol.

Par Elgas

(illustration originale d’Ibou Lô)

Copyright : Tract Quotidien 2018 – www.tract.sn

Schizophrénie : ‘Non au Maroc dans la CEDEAO, oui à l’impossible Zone de Libre-Échange continentale’

L’ET DIT TÔT D’O.N.G – Les patronats des pays de l’Afrique de l’Ouest ont vite fait de monter aux rideaux pour crier au loup et protester contre l’arrivée annoncée du Maroc au sein de la CEDEAO. C’est bien parce que cette demande d’adhésion du royaume chérifien à la CEDEAO sera suivie d’effets concrets sur nos économies. Dont le premier sera la concurrence des produits marocains à ceux fabriqués dans les pays actuels concernés. Le Maroc est d’ailleurs déjà un des premiers investisseurs étrangers dans plusieurs pays de la CEDEAO, dont le Sénégal et le Mali ne sont pas les moindres.

Dans le même temps, les secteurs économiques de nos pays accueillent avec placidité la signature des accords portant mise en place de la  ZLEC, la Zone de Libre-Echange continentale. C’est bien parce que cette ZLEC a peu de chance d’exister avant quelques décennies,  en dehors du papier qui entérine sa création. La réalité ne se décrète pas.  Avant une zone de libre-échange continentale, il y a plusieurs préalables à régler. Le premier est celui de la monnaie. Dans les zones de libre- échange du monde, il faut une monnaie unique ou au moins une monnaie de référence. Ensuite, il faut régler la question de la libre circulation des personnes et des biens, même si cette dernière est souvent plus facile que celle des personnes. Plusieurs pays africains demandent des visas aux citoyens d’autres pays africains. Quand ces visas n’existent pas dans la législation, comme c’est le cas dans la CEDEAO, il suffit d’emprunter la voie terrestre afin de rallier un autre pays africain pour se rendre compte que les douaniers aux postes frontières ont une lecture personnelle de cette prétendue libre circulation des personnes et se donnent la prérogative de racketter les voyageurs africains, à la tête du client. Enfin, pour une zone de libre-échange à l’échelle du contiennent, encore faudrait-i des voies de circulation et des moyens de transports en commun à la portée de tous. Il n’y a pas d’autoroutes, ni de de voies ferrées, en tout cas pas suffisamment, à l’échelle de tout le continent, permettant de se déplacer comme l’on veut pour commercer.

Au total donc, la ZLEC est partie pour être un beau monstre du Loch Ness. Celui dont on est sûr qu’il existe mais que personne ne verra de sitôt. Et les entrepreneurs africains l’ont bien compris.

Khalifa Sall : condamné aujourd’hui, libre d’être candidat demain

L’ET DIT TÔT D’O.N.G – Verdict attendu donc aujourd’hui dans l’affaire Khalifa Sall. Il ne fait aucun doute que le premier magistrat de Dakar, 62 ans, sera condamné ce vendredi. Le Procureur de la République a requis 7 ans de prison ferme. La peine minimale en cas de condamnation pour ces faits est de 5 ans. Modibo Diop de l’ASER, poursuivi pour détournement de deniers publics sous le magistère du Président Abdoulaye Wade avait été condamné à 5 ans de prison. Karim Wade l’a été par la CREI a 6 ans de prison, mais a conservé ses droits civiques, ainsi que l’a précisé l’alors ministre de la Justice Sidiki Kaba. Sauf que le candidat-par-voie- épistolaire Karim Wade se trouve depuis sa libération par grâce présidentielle dans un exil (forcé ? ) dont on ne sait quand il prendra fin. 5 ou 6 ans de prison, la condamnation de Khalifa Sall devrait être dans ces eaux là.

A la différence de ce qui s’est passé avec la CREI, où les décisions de la cour sont insusceptibles de recours, à la suite de sa condamnation annoncée, Khalifa Sall conservera toutes ses possibilités de faire appel du verdict. Verdict qui ne sera donc que la première étape d’une longue procédure, car les avocats de l’Etat comme de Khalifa Sall ont d’ores et déjà annoncé qu’ils feraient appel s’ils n’en sont pas satisfaits.

Khalifa Sall a d’ailleurs commencé les recours devant les autres cours compétentes sur son affaire. Il a ainsi saisi le tribunal de la CEDEAO, pour statuer sur sa détention qu’il estime arbitraire. Il aura le loisir d’aller demander une révision de ce verdict inéluctable devant bien d’autres cours, africaines et internationales. La condamnation attendue ne le déchoira pas de ses droits civiques, car cette condamnation ne sera pas définitive. Khalifa Sall, condamné aujourd’hui  après 5 semaines de délibération des juges, mais toujours libre d’être candidat à l’échéance qui obnubile toute le monde : la présidentielle du 24 février 2019.

 A cet égard, Khalifa Sall semble être le seul candidat, de l’opinion générale,  qui peut empêcher cette prochaine présidentielle d’être un règlement de comptes à OK Corral exclusif entre les enfants d’Abdoulaye Wade que sont Macky, Idy, Karim Wade, et autres Pape Diop. Et forcer le Président sortant à un deuxième tour. Second tour éventuel dont Khalifa Sall ne sera pas forcément le bénéficiaire. Idrissa Seck a d’ailleurs bien compris, depuis les législatives où il a été en coalition avec le maire de Dakar, qu’il y a avait une alliance objective d’intérêts entre l’opposition radicale dont il est le chef de file par défaut et Khalifa Sall.  Les autres challengers déclarés que sont Malick Gackou, Abdoul Mbaye, ou encore l’avocat Mame Adama Gueye ne sont pas crédités d’intentions de votes importantes et n’impriment pas dans l’opinion. On cherche encore l’outsider qui serait le Macron de cette élection : Ousmane Sonko ? Moustapha Guirassy ? L’affiche de la présidentielle de 2019 n’est pas encore cristallisée. Les jeux restent ouverts, malgré l’immixtion des juges dans le champ politique. Et en dépit de toutes les restrictions que le Gouvernement Macky Sall s’attelle à mettre en œuvre pour limiter les candidatures ou n empêcher certaines qui sont susceptibles de lui prendre beaucoup de voix : projet de loi sur les parrainages citoyens, casier judiciaire entaché pour les candidats Karim Wade et Khalifa Sall….

Le maire condamné de Dakar, clé d’un second tour en 2019 ?  Il reste à savoir comment il mènera campagne du fond d’une cellule à Rebeuss. Et si les Sénégalais sont prêts à voter en masse pour un candidat qui se trouve derrière les barreaux d’une cellule de prison. Conduire quelqu’un des barreaux de prison aux grilles du palais, il y a un pas que le bon sens des électeurs sénégalais ne leur permet pas forcément de franchir. La présidentielle de 2019 ne devrait pas être un référendum pour ou contre Khalifa Ababacar Sall, après que celle de 2012 ait été un référendum pour ou contre Abdoulaye Wade. La condamnation de Khalifa Sall sera bel et bien une entrave à sa résistible ascension. Tout le monde n’est pas Mandela.

Ousseynou Nar Gueye

Idrissa Seck à Jeune Afrique : « 70 % des électeurs sont aujourd’hui opposés à Macky »

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POLITIQUES – «Lorsque je parcours le pays, ce que les Sénégalais me disent est très clair : “Macky, le problème ; Idy, la solution !” » Selon plusieurs de ses proches aujourd’hui en rupture de ban, la modestie n’a jamais été le principal trait de caractère d’Idrissa Seck, le président du parti Rewmi, même si lui-même l’assure : « J’attendrai humblement les suffrages au soir de l’élection. »

Cette élection, c’est la présidentielle de février 2019. Et de l’avis général, au Sénégal, Idrissa Seck y jouera son va-tout. Si, à 58 ans, l’ancien Premier ministre d’Abdoulaye Wade peut toujours espérer, en cas d’insuccès, faire un come-back en 2024, bien rares sont ceux qui lui prédisent la capacité d’être élu à la tête de l’État après un troisième échec successif (après ceux de 2007 et 2012), et alors qu’une nouvelle génération de leaders politiques se presse déjà à la porte.

Sûr de lui

« Idrissa Seck n’a plus la capacité de peser seul. Aux législatives de 2017, il en était réduit à se diluer au sein d’une coalition de l’opposition qui n’a réuni que 11 % des suffrages, tacle un conseiller du président Macky Sall. Idy se rêvait numéro un : il est devenu numéro rien. »

« Le risque que Macky Sall l’emporte au premier tour est de zéro », rétorque l’intéressé, même lorsqu’on lui fait remarquer que la majorité présidentielle totalisait 49,5 % des suffrages aux dernières législatives. « Quand vous écoutez les Sénégalais, la probabilité que Macky perde 10 % à la prochaine présidentielle est largement supérieure à l’hypothèse qu’il gagne le pourcent qui lui permettrait de passer au premier tour », veut croire l’ancien maire de Thiès.

Idrissa Seck en est sûr : ses compatriotes attendent impatiemment une troisième alternance, dont il aimerait bien être le bénéficiaire. Et de citer les propos qu’il leur attribue, après plusieurs mois de tournée dans le pays profond : « Nous sommes fatigués, nous souffrons, nous nous sommes trompés en 2012… Cette fois-ci, nous ne voulons pas d’un président par défaut ! »

2012 : « Tout sauf Wade ! »

Selon « Idy », ce n’est pas pour ses mérites que Macky Sall a été élu en 2012 mais pour chasser du pouvoir Abdoulaye Wade, qui entendait rempiler pour un troisième mandat.

Et lorsqu’il lui faut énumérer les manquements qu’il prête au quatrième président du Sénégal, l’homme est intarissable. « Le niveau de la pauvreté et de l’insécurité s’est aggravé, Macky Sall fait preuve d’un manque notoire de sérieux et de sincérité, ses réformes entachent la crédibilité de l’institution présidentielle. Sans parler du patriotisme économique, largement malmené au profit de pratiques népotiques comme la nomination de son propre frère à la tête de la Caisse des dépôts et consignations… »

En 2012, pourtant, Idrissa Seck s’était rallié à Macky Sall sans hésiter, au second tour de la présidentielle, au nom d’un pacte informel qu’il se targue d’avoir respecté scrupuleusement : « Tout sauf Wade ! »

Tout, chez Macky Sall, le renvoie à ses propres échecs

Un an plus tard, jour pour jour, le 25 mars 2013, il officialisait son divorce avec la mouvance présidentielle devant micros et caméras. Depuis, s’il se fait plutôt discret dans les médias sénégalais (et s’il est invisible dans les médias internationaux), Idrissa Seck ressasse son aversion pour Macky Sall, son éphémère allié.

« Il y a chez lui une aigreur manifeste envers le chef de l’État. Il est vrai que tout, chez Macky Sall, le renvoie à ses propres échecs : sa trajectoire, son style, son enracinement authentique dans le pays et le succès de son combat politique », estime un proche de l’actuel président.

De fait, quand on demande à Idrissa Seck ce qu’il pense de celui qui fut son ministre lorsque lui-même était à la primature, avant de lui « ravir » son poste quand il fut limogé par Wade, en 2004, son regard se voile, et un rictus de dédain se dessine sur son visage.

« Nos parcours respectifs n’ont rien à voir ! Qu’il s’agisse de notre relation avec Abdoulaye Wade, de notre parcours au PDS [Parti démocratique sénégalais] ou de notre personnalité… » Manifestement, Idy voit en Macky Sall un opportuniste venu lui ravir son statut de dauphin, alors que lui-même était à terre.

Un destin présidentiel contrarié

La trajectoire d’Idrissa Seck est celle d’un destin contrarié. C’est l’histoire d’un militant précoce, fin stratège politique, analyste économique brillant, pieux musulman, et accessoirement intime de l’ancien chef de l’État, qui s’était rêvé président du Sénégal sans avoir pris la mesure des obstacles qui se dressaient sur son chemin.

« Il est déterminé car il est convaincu qu’il a un destin présidentiel », reconnaît Me Nafissatou Diop Cissé, membre fondateur de Rewmi et l’un des premiers proches d’Idrissa Seck à avoir fait défection, non sans une certaine amertume.

En 2000, lorsque Abdoulaye Wade accède au pouvoir après vingt-six années dans l’opposition, Idrissa Seck est au faîte de son influence, semblant cumuler les atouts. Militant du PDS depuis ses 14 ans, il a entretenu avec Abdoulaye Wade, dès son plus jeune âge, une relation quasi filiale. « J’étais vraiment son enfant gâté ! J’étais le seul à entrer dans sa chambre, où il n’était pas complètement habillé, pour l’aider à faire sa gymnastique », déclarera-t-il un jour fièrement.

A seulement 29 ans, en 1988, il fut le directeur de campagne de l’opposant historique, au summum du duel politique qu’il livrait contre Abdou Diouf. Et à la veille de la première alternance, en 2000, on lui prête le rôle essentiel d’avoir convaincu le vieux lion, alors désabusé, de mener un ultime combat. Et, surtout, d’avoir été l’artisan de la Marche bleue, épisode épique dans l’ascension du fondateur du PDS vers le Palais de la République.

Idrissa Seck, alias « Ngorsi »

Nommé ministre d’État, directeur de cabinet du président fraîchement élu, Idy devient Premier ministre en 2002. Dans l’entourage d’Abdoulaye Wade, alors septuagénaire, certains considèrent que « Gorgui » (« le Vieux ») ne fera qu’un seul mandat. Idrissa Seck, alias « Ngorsi » (« le Gosse »), se voit déjà lui succéder, tandis qu’en coulisses Karim Wade, le fils biologique, monte en puissance.

En 2005, après une campagne de presse hostile qu’il qualifie aujourd’hui de complot orchestré par la présidence – et dont il accuse Macky Sall d’avoir été l’un des artisans zélés –, Idy paie au prix fort sa disgrâce : accusé tour à tour de détournements financiers dans son fief électoral de Thiès puis d’atteinte à la sûreté de l’État, il est incarcéré à la prison de Rebeuss, où il séjournera pendant sept mois. Du jamais-vu depuis la mise au cachot de l’ancien Premier ministre Mamadou Dia, sous Senghor !

Le rêve présidentiel d’Idrissa Seck vient se fracasser contre cette cabale présidentielle, alimentée par les faucons de l’entourage d’Abdoulaye Wade, qui voient d’un mauvais œil les ambitions du maire de Thiès, que celui-ci n’avait même pas pris soin de dissimuler. Lorsqu’il sort de prison, Idy n’est plus le même homme.

Pourtant, la relation intime qu’il entretient avec son père spirituel semble l’emporter sur son amertume. Et Idrissa Seck d’entamer, avec Abdoulaye Wade et le PDS, une valse politique indéchiffrable qui finira par donner le tournis aux Sénégalais. à de multiples reprises, il se rapprochera ainsi du père infanticide, puis s’en écartera (se présentant contre lui à la présidentielle de 2007), avant de revenir lui faire allégeance, puis de prétendre lui porter l’estocade (en 2012)… quitte à s’y brûler les ailes. Vivrait-il dans un passé sublimé ? « Je ne retiens de mon histoire avec Abdoulaye Wade et le PDS que les bons moments, confie-t-il à JA. La construction dynamique, jusqu’à la victoire du Sopi [« changement », en wolof – le slogan mythique du PDS]. »

Musulman jusqu’au bout des ongles, multipliant à chaque intervention les citations tirées du Coran, le pieux Idrissa Seck s’est toujours abstenu de stigmatiser Abdoulaye Wade, qui fut pourtant l’artisan de sa descente aux enfers. « Je ne blâme personne pour l’épreuve douloureuse qui m’a contraint, un temps, à m’exiler hors du Sénégal. Cela fait partie d’un processus de maturation et d’acquisition de sagesse qui ne pouvait passer que par l’épreuve », assure-t-il, philosophe.

« Tu seras un bien meilleur président demain que si tu l’avais été en 2007 ou en 2012 », aurait prophétisé l’un de ses amis. Reste à savoir si son poids électoral lui permettra, demain, de réaliser le dessein qu’il caressait avant-hier. Car parmi les vétérans de son propre camp, qui s’est largement dégarni depuis la création de Rewmi, en 2006, les prédictions sont funestes.

« Idrissa Seck pèse aujourd’hui entre 1,5 % et 2 % », estime le député Omar Sarr, membre fondateur de Rewmi aujourd’hui rallié à la coalition gouvernementale Benno Bokk Yakaar (BBY). « Il n’aura pas plus de 2 % en 2019, renchérit un conseiller présidentiel. Mais au lieu de s’en prendre à lui-même, il préfère déverser sa bile sur Macky Sall, qui a brisé son rêve. »

Depuis 2012, ses principaux lieutenants se sont détournés de lui. Au nombre des griefs avancés par la plupart d’entre eux, des méthodes jugées « autocratiques », une absence de considération pour ses troupes et une certaine nonchalance dans le combat politique. « J’ai très vite connu sa nature réelle, et j’ai cru pouvoir la contenir : il croit que la communication peut tout régler, et il pense pouvoir accéder au pouvoir sans efforts, contrairement à Senghor, Abdoulaye Wade ou Macky Sall », estime Omar Sarr.

Une « candidature libérale d’union » ?

« Idrissa Seck a commencé bien tard à parcourir le Sénégal des profondeurs. Ses tournées sont relayées par une certaine presse, qui lui fait beaucoup de publicité, mais sur le terrain on ne sent pas trop la présence de ses lieutenants, du moins à Kaolack [centre du pays], où je milite », ajoute Me Nafissatou Diop Cissé, selon laquelle, « contrairement à son principal adversaire, Macky Sall, il est un peu paresseux et aime beaucoup le confort ».

Pour Yankhoba Diattara, chargé de la vie politique à Rewmi, qui lui est resté fidèle, ces « arguments fallacieux » venus de son ancienne garde rapprochée « auraient plutôt tendance à doper les Sénégalais en sa faveur ». Quant à Idy, s’il s’abstient de pronostiquer son propre score, il se dit convaincu que « 60 % à 70 % des électeurs sont aujourd’hui opposés à Macky », même s’il admet ignorer « comment leurs suffrages se répartiraient entre les principaux leaders de l’opposition ».

En 2016, il nous confiait qu’une « candidature libérale d’union » lui semblait un « scénario souhaitable ». Enième tentative, pour le fils spirituel, de briguer l’imprimatur du père ? Au PDS, Me El Hadj Amadou Sall, membre du comité directeur, ne laisse pas de place à cet espoir : « Il n’y aura aucune danse du ventre au premier tour. Le PDS a son candidat, Karim Wade, et n’en soutiendra aucun autre. »

Pater dolorosa

Malgré les années, la blessure n’a pas cicatrisé. En mars 2013, lors d’une interview télévisée restée dans les annales, Idrissa Seck revient sur l’épreuve qu’a représentée son placement en détention sous Abdoulaye Wade. Et il fond en larmes face aux caméras.

« Je rends grâce à des amis – de vrais, ceux-là ! des grands frères à moi – qui ont veillé à ce que cette famille-là [la sienne] ne manque de rien ! Jusqu’aux cadeaux de Noël […]. J’ai souffert dans ma chair mais j’ai appliqué ce verset qui exige d’endurer d’une belle endurance. J’ai enduré d’une belle endurance ! »

Par Mehdi Bâ

Jeune Afrique

Pour apologie du viol, Songué Diouf sera jugé en avril

Le professeur de philosophie et chroniqueur à l’émission Jakaarlo bi de Tfm Songué Diouf sera devant le juge de la troisième chambre correctionnelle, le 10 avril

Songué Diouf est poursuivi pour « apologie du viol ». Pour sa défense, le chroniqueur de la Tfm a commis Me Moussa Sarr, celui-là même en charge des intérêts des inspecteurs du Trésor dans l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar et qui dirige aussi le pool d’avocats de l’imam Ndao.

Du côté des requérantes, il y a Me Aboubakry Barro, qui poursuit Songué Diouf au nom d’une centaine de femmes.

Députés de l’opposition et non-inscrits : ‘La Constitution a verrouillé toute révision du mode d’élection du président, le parrainage en fait partie’

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POLITIQUES – En conférence de presse hier,  avec les députés non-inscrits et ceux du groupe parlementaire Liberté et Démocratie, la député Aïda Mbodj a vigoureusement dénoncé le système de parrainage que le Président Macky Sall entend faire adopter, en perspective des prochaines élections présidentielles. Selon elle, le système de parrainage est une disposition non détachable du mode d’élection du président de la République. Elle soutient que la Constitution a verrouillé toute procédure visant à changer le mode d’élection du chef de l’État (Article 103 alinéa 7 de la Constitution). Dès lors, un tel projet de loi est anticonstitutionnel, déclare Aïda Mbodj.

Que dit cet alinéa 7 de l’article 103 de la Constitution ? « La forme républicaine de l’État, le mode d’élection, la durée et le nombre de mandats consécutifs du Président de la République ne peuvent faire l’objet de révision. »

De toute évidence, Aïda Mbodj a raison.

 

Présidentielle : Dr Abdourahmane Sarr, candidat débouté (2012) avoue que des partis politiques louent leur récépissé ‘contre de fortes sommes d’argent’

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PRÉSIDENTIELLE – Le candidat indépendant Abdourahmane Sarr, débouté de sa candidature comme indépendant à la présidentielle de 2012, révèle que des partis politiques offrent  de louer leur récépissé aux indépendants, contre une forte somme d’argent. « Certains nous ont même offert de nous louer le récépissé de leur parti moyennant une somme d’argent importante. » écrit t-il dans une tribune où il défend le parrainage à la présidentielle. Le procureur de la République devrait s’autosaisir devant une telle déclaration, pour savoir quels sont ces partis qui louent ainsi leur récépissé et demander leur dissolution !

Voici ce qu’a écrit M. Sarr :

Jai été par deux fois candidat indépendant à des élections dans mon pays, présidentielles et législatives. Aux élections présidentielles de 2012, nous avions déposé 12 400 signatures, le Conseil Constitutionnel nous a dit que nous n’en avions déposé que 10 000 et de ces 10 000 seules 8100 étaient valables. La mission post-électorale de l’Union Européenne avait déterminé que certaines de nos signatures invalidées étaient effectivement bonnes et que le Conseil n’avait pas les moyens logistiques d’effectuer les vérifications. C’est donc l’administration qui a éliminé les candidatures indépendantes. L’Union Européenne avait alors recommandé une réforme du système de validation pour permettre aux candidats rejetés de déposer un recours et de donner au Conseil Constitutionnel les moyens de vérification.

Aux élections législatives de 2017, notre mouvement indépendant Moom Sa Bopp Mënël Sa Bopp a décidé de présenter une liste que j’ai dirigée. Beaucoup nous ont recommandé d’aller en coalition avec des partis politiques pour éviter la mésaventure de 2012. Certains nous ont même offert de nous louer le récépissé de leur parti moyennant une somme d’argent importante. Nous avons préféré investir cet argent dans la recherche de parrains véritables car nous voulions rester indépendants, partager conjoncturellement une vision claire avec nos concitoyens, et être en dehors du jeu partisan.

Nous avons réussi à obtenir le nombre de parrains requis et avons déposé notre liste qui a été cette fois-ci retenue. La liste a été retenue, mais notre message n’a pas été entendu comme je l’ai expliqué au lendemain du scrutin dans une tribune intitulée «Leçons d’un Scrutin».  Il y a eu 46 autres listes qui en réalité pouvaient être consolidées en quatre : (1) Le pouvoir et tous ceux qui soutenaient le pouvoir (2) les frustrés du pouvoir (3) l’opposition (4) et les alternatives.  Nous n’avons pas été entendus à cause de la pléthore de listes. Notre caution aurait été mieux utilisée à communiquer avec nos concitoyens s’il y avait un nombre de listes limité en compétition et nous aurions été mieux entendu avec un temps d’antenne plus important comme la caution à risque nous en donnait le droit. Nous avons donc doublement perdu.

Dans la mesure où nos autorités n’ont pas encore réglé le problème du nombre excessif de partis politiques, leur fonctionnement, et leur financement, le parrainage me parait essentiel pour plusieurs raisons. D’abord, il permettra aux citoyens de s’intéresser davantage aux processus et de comprendre que voter n’est pas simplement se rendre aux urnes le jour du vote. Ils devront s’intéresser un tant soit peu aux propositions des personnes qu’ils parrainent. Ensuite, il permettra à tous les candidats qui ont véritablement quelque chose à offrir au peuple sénégalais d’avoir une bonne année pour l’expliquer en allant chercher des parrains.  Avoir quelque chose à offrir, ce n’est pas simplement pas ôte-toi que je m’y mette. Il faut avoir une alternative véritable qui expliquée en 12 mois aura le temps d’être comprise avant le vote. Le parrainage permettra aussi de mutualiser les moyens des candidats ayant des offres similaires et qui devront faire un effort de consensus pour le bien du peuple.

Vive la Démocratie

Vive le Sénégal

Dr. Abdourahmane Sarr

Président CEFDEL/MRLD

Moom Sa Bopp Mënël Sa Bopp

Black Panther : le blockbuster qui booste la fierté noire ?

LE SIPIKAT – La sortie de Black Panther de Marvel était très attendue dans le monde entier, notamment aux États-Unis où on a enregistré un nombre de préventes important. Les Américains ont aimé le film à partir de sa bande d’annonce malgré les tentatives de sabotage sur Rotten Tomatoes ou encore sur Google.

De quoi parle le film ?

C’est en 1966  qu’apparaît pour la première fois la panthère noire dans les salles de cinéma. C’est donc après tout ce temps que Marvel a décidé de sortir Black Panther qui relate l’histoire d’un jeune prince héritier de Wakanda, un royaume futuriste et imaginaire africain.

T’challa entreprend de rentrer chez lui après avoir perdu son père dans un attentat. Mais il doit affronter un adversaire qui estime que la succession au trône lui revient de droit. C’est face à ces difficultés que le prince T’challa sort les griffes de Black Panther.

Un casting à la hauteur des attentes

Pour ce film, Marvel a misé entièrement sur les acteurs noirs. Ce choix est très loin d’être anodin, puisque portant un message identitaire et politique fort que son réalisateur Ryan Coogle a bien voulu mettre en avant. Parmi les meilleurs acteurs du film, figure Chadwick Boseman qui s’illustre en jouant bien son rôle de prince successeur contesté. Aussi, on note la présence de Forest Whitaker que je considère comme faisant partie des plus grands acteurs.

Il a su tirer parti de l’héritage de la panthère noire et du défunt roi pour rendre le film très vivant et époustouflant. Il n’aurait sans doute pas réussi si le petit monde qui l’entoure ne jouait pas un rôle cardinal. Ryan Coogle qui a écrit ce film a également voulu (et il a réussi) donner l’image des femmes fortes à travers Shuri, la petite sœur de T’challa, sa garde du corps Okoye ainsi que la reine mère. De cette manière, Black Panther donne aussi une image positive avec ces femmes libres et géniales.

Cette image positive, le film a également voulu la passer à travers les romances assez rares entre  T’challa et Nakia. L’autre personnage, Lupita Nyong’o sert plutôt de guide pour l’acteur principal. On peut signaler tout de même quelques manquements, notamment avec le traitement réservé au personnage d’Andy Serki. Mais c’est cette conception des choses qui fait de Black Panther un blockbuster pas comme les autres. C’est aussi ce qui lui permet de traiter des thématiques comme la politique et le sociale avec une simplicité remarquable. Mais Marvel a voulu avant tout miser sur la vraisemblance.

Un démarrage trop long

On peut fustiger le fait que le film mette un temps fou non seulement à démarrer, mais aussi à la présentation du Wakanda. On se dit au final que c’était important puisqu’il s’agit d’une société tiraillée entre tradition et modernité, d’où la nécessité de prendre le temps pour bien présenter ses différents acteurs. C’est l’entrée en scène d’Erik Killmoger qui va donner un nouvel élan au film. Ce temps long permet aussi d’admirer la performance de Micheal B. Jordan qui est très captivante et stratosphérique.

Une réalisation digne de Marvel

On a toujours reproché à Marvel de réaliser ses films de façon très conventionnelle, c’est-à-dire sans mettre beaucoup de folie derrière la caméra. Black Panther n’a pas échappé à la règle ; à la seule différence que sa réalisation se démarque par son efficacité. Sur ce point, on peut tout bonnement affirmer que Marvel a fait un travail formidable notamment sur les décors naturels des villes de Wakanda.

Nul doute aussi que son scénario sera apprécié avec sa thématique principale qui est la politique dans un film de super héros. Il évoque aussi un défi actuel qui n’est autre que l’autarcie ou le repli communautaire qu’on doit confronter avec la nécessité de s’ouvrir au monde. Mais au cours du film, on comprend que c’est la coopération entre les peuples qui prévaut.

Le Sipikat

Procès Khalifa Sall : Retour sur le dernier combat de feu Diop-le-maire

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C’est un pilier de l’histoire politique qui a disparu ce lundi 26 mars. Mamadou Diop, ancien maire de Dakar, décédé à l’âge de 82 ans. Engagé au sommet de l’État avant l’indépendance en 1960, l’homme politique a ensuite accompagné deux présidents, avant de se consacrer, pendant près de deux décennies, à la mairie de Dakar et d’y former celui qu’il considérait comme son héritier politique, l’actuel maire Khalifa Sall.

C’était l’une de ses dernières apparitions publiques. Le 9 février dernier, alerte malgré ses 82 ans, Mamadou Diop avait accepté, à la demande des avocats de Khalifa Sall, de venir témoigner à la barre du tribunal.

« Khalifa Sall est comme mon fils », avait déclaré l’homme politique.

Durant près d’une heure, Mamadou Diop avait expliqué le fonctionnement des institutions. En effet, sa vie professionnelle a débuté dans la gendarmerie, avant de se poursuivre à la Cour suprême où il était magistrat, avant d’intégrer la présidence de la République comme secrétaire général de l’institution, puis ministre des présidents Léopold Sedar Senghor et Abdou Diouf.

En 1984, Mamadou Diop devient maire de Dakar. Il va tenir les rênes de la capitale durant 17 ans. Durant le procès de Khalifa Sall – accuséé de détournements de deniers publics – il était revenu longuement sur l’utilisation des fonds de la mairie.

« Ces fonds politiques, c’est l’histoire du Sénégal, c’est l’histoire de la ville de Dakar », a-t-il déclaré.

Mamadou Diop ne connaîtra donc pas l’épilogue de son dernier combat politique, car l’annonce du verdict de ce procès Khalfa Sall est prévu, ce vendredi 30 mars.

Gambie : James Mendy, chef des renseignements, arrêté pour la mort de l’opposant Solo Sandeng

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LES AFRIQUES – La mort en détention de Solo Sandeng, en 2016, avait déclenché le mouvement politique qui a permis de faire tomber Yahya Jammeh.

La police gambienne a annoncé, lundi 26 mars, avoir arrêté un haut responsable des services de renseignement, James Mendy, dans le cadre de l’enquête sur le meurtre, en avril 2016, de Solo Sandeng. La mort en détention de cet opposant avait déclenché le mouvement politique qui a permis de faire tomber le dictateur de l’époque, Yahya Jammeh, au pouvoir pendant vingt-deux ans.

Une vingtaine de membres de la National Intelligence Agency (NIA) sont en cours de jugement ou doivent répondre devant la justice du meurtre de M. Sandeng, qui avait été arrêté lors d’une manifestation. Les tortures et le meurtre supposés du responsable du United Democratic Party (UDP) avaient provoqué des manifestations, peu communes dans ce petit pays enclavé d’Afrique de l’Ouest, et avaient encouragé une opposition faible et divisée à s’unir contre le pouvoir autoritaire.

Le porte-parole de la police, David Kujabie, a précisé lundi que James Mendy, chef de la sécurité de la NIA, avait été placé en détention par la police et qu’on enquêtait sur lui « en liaison avec le meurtre de Solo Sandeng ». James Mendy a été « l’un des hauts responsables de l’agence impliqués dans le meurtre », a indiqué une source sécuritaire à l’AFP.

Le procès avance lentement

Des procureurs gambiens avaient inculpé, mercredi 21 mars, huit anciens membres de la NIA d’association de malfaiteurs en vue de commettre un meurtre dans l’affaire Sandeng. Neuf autres membres de la NIA, dont son ancien chef, Yankuba Badjie, sont déjà en cours de jugement pour leur rôle dans cette affaire. Le procès avance lentement : treize témoins ont été appelés à la barre. Deux autres anciens agents des renseignements, Ngora Njie et Sheikh Tijan Camara, ont accepté la semaine dernière de devenir des témoins de l’accusation.

Mauritanie : Le journaliste Seif Kousmate expulsé pour un reportage sur l’esclavage

LES AFRIQUES  – Ce dernier a passé quatre jours dans un poste de police. En Mauritanie, la question de l’esclavage reste encore controversée. Alors qu’il réalisait depuis une vingtaine de jours un reportage sur le sort des esclaves dans ce pays, Seif Kousmate est arrêté le 20 mars dernier par les autorités mauritaniennes alors qu’il quittait le pays pour se rendre au Sénégal voisin, afin d’y prendre un vol retour vers le Maroc. “Au début, ils ont pensé que j’étais une terroriste”, explique ce dernier.

Matériel confisqué et formaté

Le journaliste ayant la double nationalité française et marocaine, est rentré en Mauritanie avec son passeport marocain, semant le doute auprès des autorités sur son identitéAprès avoir été transféré au commissariat de Nouakchott, les policiers inspectent son matériel et notamment un enregistreur. Ces derniers comprennent alors qu’il avait enquêté sur la question des esclaves, sujet extrêmement tabou dans ce pays. Les policiers commencent à effacer les images prises par le journaliste qui perd presque tout le travail accompli ces derniers jours. “Tout a été formaté”, se désole-t-il.

Seif Kousmate passera plus de quatre jours au poste de police, les autorités mauritaniennes lui reprochant désormais d’avoir “travaillé sans autorisation”. Au cinquième jour, il est finalement expulsé vers le Maroc. Le photographe risquait entre un et deux ans d’emprisonnement et une amende d’un million d’ouguiya.

Un sujet tabou

Un cas qui n’est pas inédit dans la région. Comme le rappelle Reporters sans frontières (RSF), l’an dernier, une journaliste française “avait déjà été sommée de quitter le territoire sous peine de se retrouver en prison”. Il faut dire que si le pays interdit officiellement l’esclavage depuis 1981, cette pratique reste encore d’actualité dans cette région.

Selon RSF, 43 000 personnes sont encore en servitude dans cette région. Une minorité appelée les “Haratin”: “ce sont des descendants d’esclaves qui ont complètement perdu leur identité”, nous explique Seif Kousmate. “Le gouvernement nie totalement la présence d’esclaves dans ce pays”, poursuit-il. “Si une loi datant de 2007 punit cette pratique, cela reste une société tribale dirigée par une minorité arabo-berbère. Même quand ils sont affranchis, ces anciens esclaves restent à la marge de la société et ont du mal à avoir des papiers ou a accéder à l’éducation. Ils sont souvent forcés d’exercer des professions ingrates dont personne ne veut”.

“Les autorités sont dans le déni, elles disent que l’esclavage n’existe pas, que la discrimination raciale n’existe pas… Et elles répriment les défenseurs des droits humains qui dénoncent ces pratiques”, expliquait de son côté Amnesty International dans un rapport sur l’état des droits de l’Homme en Mauritanie.

Pour l’instant, le journaliste, qui réalisait ce reportage pour le compte de l’agence de photo et d’écriture numérique Hans Lucas, n’a pas pour projet de retourner dans ce pays. “Je pense qu’après cet épisode, je dois être blacklisté”, commente ce dernier. Il précise cependant que malgré l’interférence des autorités mauritaniennes, il a pu garder assez d’éléments pour publier son reportage.

Combat pour l’égalité dans l’héritage: raison de la démission de La Marocaine Asma Lamrabet

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ISLAM – Une semaine après avoir annoncé qu’elle démissionnait de son poste de directrice du Centre d’études féminines en islam au sein de la Rabita Mohammedia des Oulémas du Maroc, Asma Lamrabet s’est exprimé dans un communiqué sur les raisons de ce départ. Et affirme qu’elle poursuivra “sereinement et librement” son engagement. La médecin, biologiste et essayiste confirme que ce sont bien ses propos en faveur de l’égalité dans l’héritage qui l’ont contrainte à démissionner lundi 19 mars, après avoir suscité la controverse au sein de l’instance religieuse.

“Devant une telle pression, j’ai été contrainte à présenter ma démission”

“A l’occasion d’une conférence universitaire de présentation de l’ouvrage collectif sur l’héritage, mes propos, exprimés à titre strictement personnel et rapportés par un organe de presse ont suscité un tollé et une grande polémique lors de la 20ème session du Conseil académique de la Rabita. Devant une telle pression, j’ai été contrainte à présenter ma démission en raison des divergences portant sur l’approche de l’égalité femmes hommes au sein du référentiel religieux”, indique-t-elle dans un communiqué de presse.

À l’étranger la semaine dernière pour un séminaire académique, Asma Lamrabet explique qu’elle n’a pas souhaité s’exprimer à ce moment-là sur les raisons de sa démission “pour éviter toute instrumentalisation malveillante qui viendrait travestir mon patriotisme, mes valeurs et mes profondes convictions.”

Celle qui travaillait depuis près de dix ans à titre bénévole au sein de la Rabita précise que son action “n’avait d’autre ambition que de servir mon pays et de promouvoir cette troisième voie, celui d’un islam apaisé, contextualisé et en phase avec les valeurs humanistes universelles compatibles avec nos valeurs culturelles”.

Contre les lectures “rigoristes et patriarcales” de l’islam

Prônant depuis toujours “une lecture progressiste, réformiste et dépolitisée de l’islam pour opérer une nouvelle approche de la question des femmes dans l’islam”, Asma Lamrabet soutient que celui-ci “ne saurait être pour nous Marocains, femmes et hommes, ni une barrière ni un obstacle pour l’émancipation dans la justice et l’égalité en droits”.

“C’est l’action que j’ai toujours menée à travers la déconstruction des lectures rigoristes et patriarcales, notamment à travers mes différents ouvrages et au sein du Centre d’études féminines, qui est devenu un espace de référence dans la réforme du champ religieux initié par la plus haute autorité politique du pays”, poursuit-elle.

Remerciant enfin “tous ceux et celles” qui l’ont soutenue lors de l’annonce de sa démission, Asma Lamrabet affirme qu’elle poursuivra “sereinement et librement” son engagement.

Perpétuité : Le Sénégalais Seydou Diop échappe à la peine de mort aux États-Unis

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Le Sénégalais El Hadji Seydou Diop,a ancien manager du groupe Daara J émigré aux USA, va passer le reste de sa vie en prison. La Cour supérieure du comté de Wake l’a condamné à la perpétuité pour le meurtre de sa femme, Aminata Dramé et à 20 ans pour celui de leur fille, Fatima Diop. Son procès qui a démarré le 19 mars dernier a pris fin hie lundi.

Selon l’accusation, Seydou Diop, 55 ans, a étranglé son épouse, 40 ans, et leur fille, 2 ans, avant de publier les photos sur Facebook. Il avait plaidé non coupable pour les deux meurtres.

Le juge Ibrahima Dème ‘démissionne d’une magistrature qui a démissionné’.

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Le juge Ibrahima Dème a démissionné de la magistrature. Coup dur pour l’image de la « gouvernance sobre et vertueuse » de Macky Sall. Il a rendu publique sa décision dans une lettre publiée ci-dessous in extenso. Le 1er  février 2017 déjà, le juge Dème qui était substitut général à la Cour d’appel de Dakar avait claqué la porte du Conseil supérieur de la magistrature.

Mes chers compatriotes,

Il y a un peu plus d’un an, je démissionnais du Conseil Supérieur de la Magistrature pour dénoncer l’instrumentalisation de cette institution par l’exécutif.

Depuis lors, la magistrature est de plus en plus fragilisée, voire malmenée de l’intérieur comme de l’extérieur. Il en est résulté une crise sans précédent de la justice qui a perdu sa crédibilité et son autorité.

Aujourd’hui, elle ne joue plus son rôle de gardienne des libertés individuelles, de régulateur social et d’équilibre des pouvoirs.

Je démissionne d’une magistrature qui a démissionné.

Cependant, je ne capitule point, car je resterai indéfectiblement attaché au combat pour l’indépendance de la justice, indispensable pour la survie de notre nation et de notre démocratie. Ce combat ne saurait en effet être celui des seuls magistrats.

Il faut néanmoins souligner que le naufrage de la justice, c’est non seulement un manquement du Président de la République à son obligation constitutionnelle de garantir l’indépendance de cette institution ; mais c’est avant tout la responsabilité d’une importante partie de la hiérarchie judiciaire qui a distillé dans le corps, une culture de soumission qui a progressivement remplacé une longue culture d’honneur, de dignité et d’indépendance.

Mais, au-delà de la justice, c’est tout le pays qui est en détresse.

Les sénégalais sont fatigués.

En effet, aucun secteur de l’économie nationale n’est actuellement épargné par la précarité.

Les sénégalais sont écrasés par le coût élevé de la vie, le chômage chronique et sont obligés de subir l’insécurité, l’indiscipline, la corruption et l’insalubrité.

Toutefois, la plus grave crise qui frappe actuellement notre société est une crise morale. Nos valeurs cardinales de dignité, d’honneur, de probité et de loyauté sont presque abandonnées au détriment du reniement, du non-respect de la parole donnée, de la trahison, du mensonge etc. qui sont cultivés par les plus hautes autorités et ce, dans la plus grande indifférence.

Les fonctionnaires qui jadis, étaient fiers et jaloux de leurs valeurs de neutralité, de désintéressement et soucieux de l’intérêt général sont désormais contraints d’adopter une honteuse posture partisane et politicienne qui est la seule permettant d’accéder ou de conserver des postes de responsabilité. Et, ceux qui refusent d’adopter un tel comportement, sont malgré leur compétence et leur probité,  marginalisés et perdent de ce fait, toute motivation indispensable à la bonne marche du service public. La politique politicienne et les intérêts privés, ont désormais pris le dessus sur les intérêts supérieurs de la nation, de sorte que ceux qui décident ne savent pas et ceux qui savent ne décident pas.

En lieu et place d’une gestion transparente, sobre  et vertueuse promise, on constate une gouvernance folklorique, clientéliste, népotiste, gabegique et laxiste. Nos maigres ressources de pays pauvre et très endetté sont dilapidées à des seules fins politiciennes. Nos libertés publiques, durement acquises depuis des décennies, sont désormais devenues conditionnelles. La démocratie et la bonne gouvernance  ne sont plus qu’un leurre.

Chers compatriotes,
Il faudra le clamer fort, la décadence de notre société est certes la responsabilité d’une même classe politique qui nous dirige depuis des décennies, mais c’est aussi et surtout notre responsabilité d’avoir toujours laissé faire. Notre abstention est complice, notre silence coupable. Et devant le tribunal de la postérité, notre culpabilité criera plus fort que la leur.

Chers compatriotes,
Nous sommes à la croisée des chemins. Par conséquent, toutes les forces vives de la nation  doivent sortir de leur résignation, de leur indifférence par rapport à la grave situation de notre pays.

Sortons de nos égoïsmes, pensons moins à conserver le confort de nos situations et remplissons plutôt nos devoirs vis-à-vis de notre pays qui nous a tout donné et que nous ne devons pas léguer, exsangue à nos enfants. Sortons de nos hésitations, vainquons nos peurs pour affronter avec courage les défis d’un Sénégal nouveau.

Pour ce faire, une nouvelle mentalité doit émerger. A vrai dire, la seule émergence qui vaille aujourd’hui, c’est l’émergence d’une nouvelle citoyenneté, l’émergence d’un patriotisme nouveau, l’émergence d’une nouvelle gouvernance, seules capables de vaincre le statu quo et de porter un développement durable et harmonieux.

Chers compatriotes,
L’avenir du Sénégal nous concerne tous, c’est donc à nous de le construire. Soyons persuadés que nous méritons mieux que notre médiocre sort. Nous devons impérativement reprendre notre destin en main en étant convaincus que notre patriotisme sincère vaincra sans doute les calculs et manœuvres des politiciens professionnels.

Ensemble, changeons le Sénégal !

Ibrahima DEME

Retraites des médecins : Premier Ministre Boune, vous travaillez contre l’emploi des jeunes !

L’ET DIT TÔT D’O.N.G – L’arrêté ministériel n°01418 du 02 février 2015 portant approbation de la modification des statuts de l’Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal stipule que  » l’âge d’admission à la retraite est fixé à soixante (60) ans. Toutefois, les travailleurs peuvent bénéficier par anticipation d’une retraite, à partir de cinquante-cinq (55) ans, dans les conditions qui seront fixées par les règlements intérieurs. Les âges limites fixés ci-dessus pourront être reportés à des âges plus avancés afin d’assurer l’équilibre financier du régime ou lorsque le marché de l’emploi le permettra et l’augmentation de la longévité l’exigera en vue du maintien et de l’amélioration de la valeur des prestations « . Disons-le tout net : le marché de l’emploi au Sénégal ne permet pas une augmentation de cet âge de départ à la retraite. L’augmentation de la longévité non plus.

Le Premier ministre Boune a pourtant annoncé, ce dimanche 25 mars, que l’âge du départ à la retraite des médecins sera rallongé de 5 ans et porté à 65 ans. Nulle surprise en cette période de long Noël électoral, propice en cadeaux des sortants-qui-ne-veulent-pas-être-sortis, et qui se prolongera jusqu’à la veille du 24 février 2019.

Ce faisant, le gouvernement de Macky Sall prend une décision qui ne répond à aucune logique de développement, ni de justice sociale. C’est une mesure électoraliste.

L’espérance de vie au Sénégal est de 59 ans. En mettant l’âge du départ à la retraite des disciples d’Hippocrate à 65 ans, on leur accorde ainsi 6 ans de survivance de vie active, en lieu et place d’un repos mérité. Car la retraite, si elle est préparée, ne devrait point être un purgatoire.

Plus grave, c’est une mesure socialement injuste :  il y a 400 000 naissances par an au Sénégal actuellement. Autant d’enfants qui arriveront sur le marché de l’emploi. Déjà, chaque année au Sénégal, il y a 300.000 nouveaux demandeurs d’emplois. Pour 400.000 emplois formels, ceux qui offrent un emploi décent, actuellement au Sénégal. La détermination de l’âge légal à la retraite dans un pays donné doit être fonction de sa démographie. Nous ne pouvons pas avoir, pour les médecins, le même âge de départ à la retraite que dans un pays comme la France, où cet âge de 65 ans a été décidé pour pallier l’insuffisance justement de nouveaux travailleurs qui entrent sur le marché de l’emploi, ceux-ci, du fait de la faible natalité,  n’étant pas assez nombreux pour payer les cotisations-retraites des seniors et ces derniers étant donc obligés de travailler plus longtemps pour cotiser plus longtemps pour leur propre retraite.

Chez nous la pyramide des âges est inversée. Ce qui induit que l’âge à la retraite devrait être rabaissé, pour permettre à tous ces nouveaux jeunes demandeurs d’emplois qui arrivent chaque année sur le marché du travail d’accéder à une occupation. Le marché du travail se doit d’être une solidarité entre les âges : que d’aucuns cotisent pour la retraite par répartition des autres, et que ces autres cèdent la place assez tôt  pour permettre l’activité des plus jeunes. L’âge à la retraite était de 55 ans dans ce pays. Le Président Diouf a le premier mis un coup de canif dans ce contrat social, cédant à la démagogie des syndicats, en autorisant la retraite à 58 ans pour les fonctionnaires. Puis celle –ci a été portée à 60 ans. Puis de 65 ans à 68 ans pour les magistrats. Idem désormais pour les médecins. Ceci est un détricotage inconséquent du pacte social, pour motif purement politicien.

Le dividende démographique est envoyé au tout-à-l’égout. Ayant abdiqué toute volonté politique  d’offrir des emplois ou d’en favoriser la création, l’Etat fait désormais de ‘‘l’auto-emploi’’ et de ‘‘l’entrepreneuriat des jeunes’’ son nouveau mantra de modernité économique, pour persuader ceux-ci qu’ils devront créer leur propre emploi. C’est une glissade et une lapalissade. Car tout créateur de son propre emploi a vocation à en embaucher d’autres, si l’activité économique dans laquelle il est engagé croit et s’il veut que celle-ci progresse pour produire des biens et services, acquérir des clients et créer de la richesse. Les auto-employés sont des employeurs comme les autres, sur lesquels l’Etat se défausse de sa mission de promotion de la création d’emplois. Pire encore justement, on tente de faire accroire désormais au plus grand nombre que la mission de l’Etat n’est pas de créer des emplois, mais d’en favoriser la création.  Ce credo libéral des économies développées n’a pas sa raison d’être ici : dans un pays pauvre en voie de développement comme le nôtre, où l’État reste le premier client des entreprises, hé bien si : l’Etat a vocation à créer des emplois tout comme il a le devoir de développer les secteurs économiques de souvjeraineté que sont l’électrification du pays, les adductions en eau potable, les infrastructures routières. Mais que devraient être aussi la culture intensive du riz, le numérique ou l’habitat social. Nous nous devons d’être keynésiens. Nous ne sommes hélas que malthusianistes.

Ousseynou Nar Gueye

© Tract Quotidien 2018 – www.tract.sn

Sadio Mané :’Je prie cinq fois par jour et mon meilleur ami au Sénégal est chrétien’

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PORTRAIT – Sadio Mané a grandi à Bambali, un petit village – où son père était l’imam de la plus grande mosquée, que l’homme des Reds a fait reconstruire avec son argent.

Mané, comme beaucoup d’autres joueurs africains, veut d’utiliser son argent pour améliorer la vie de sa communauté d’origine.

Ce ne sont pas les seules différences entre lui et les autres joueurs de Premier League, « Je ne toucherai pas à l’alcool », dit Sadio Mané alors qu’il est assis dans un petit bureau à Melwood. « La religion est très importante pour moi. Je respecte les règles de l’Islam et je prie cinq fois par jour, toujours. « 

« Le Sénégal est 90% musulman et peut-être 10% chrétien et tout le monde vit côte à côte en harmonie en tant qu’amis. Mon meilleur ami, Luc, était un chrétien et nous avions l’habitude de nous rendre chez les uns les autres.

« Il n’y avait pas de conflit entre la religion et le fait que je voulais jouer au football. J’ai été élevé correctement et de la bonne manière et mes parents sont très fiers du fait que je suis un footballeur professionnel. Ils habitent toujours dans le même village mais j’ai une maison à Dakar, donc s’ils le veulent ils peuvent y habiter, c’est disponible pour eux. « . « L’une des choses qui m’a poussé dans la vie depuis que je suis jeune, c’est que je veux donner quelque chose spécifiquement à ma région. Je suis en discussions avec des collègues au Sénégal.  » Bambali est coupé du reste du pays, ce qui donne à la population locale un sentiment féroce de fierté locale.

Sadio Mané avait l’habitude de dire à son oncle qu’il jouerait en France pour un grand club, mais son oncle répondait toujours en disant qu’il venait du « fin fond » du Sénégal et qu’il n’y avait aucune chance qu’il puisse sortir de là.

« Je ne le croyais pas » L’oncle de Mané dit à un journaliste qui est allé faire un reportage à Bambali après que Sadio soit devenu le joueur africain le plus cher en signant avec Liverpool pour un montant de 34 millions de livres. « Mais il a cru. Même dans les tournois locaux d’hivernage, il me le répétait. « 

Sadio Mané a toujours été comme ça, même pendant les jours où il jouait pour l’équipe locale du village – il avait toujours la foi. On raconte que Mané était tellement obsédé par le football qu’il ne trouvait pas le temps de prendre une douche. « Il n’y avait que le football qui l’intéressait », a dit l’un de ces amis au reporter local, « Il disait que quand il gagnera de l’argent, Il sera temps de prendre des douches. « 

Mane a été sensationnel depuis son arrivée à Liverpool – formant un partenariat mortel avec Roberto Firmino et Phillipe Coutinho. Mané a joué de grands derbies mais le joueur de 26 ans se souvient encore d’un match qu’il a fait avec des amis dans la capitale, Dakar.
Il avait 16 ans lorsqu’il a disputé un match entre Djaraf et Niarry Tally, deux des plus grands clubs de Dakar. « Je n’ai jamais joué à un match qui ressemblait autant à une guerre « , dit Mané,

‘‘C’était un peu difficile en Angleterre au début avec le temps et la pluie », dit-il, « mais j’aime la culture du football dans ce pays. J’ai séjourné dans un hôtel pendant un petit moment quand j’ai déménagé à Liverpool mais j’ai maintenant un maison place dans le sud de la ville. Je vais aux restaurants avec mes amis. Je me plais beaucoup ici. »

Nadia Yala Kisukidi : ‘Francophonie, un soft power de la France ?’

TRIBUNE- La philosophe Nadia Yala Kisukidi, 40 ans, agrégée et docteur en philosophie, maître de conférences à l’université Paris-8 Vincennes St Denis, née d’un père congolais et d’une mère franco-italienne,  se demande ici si la francophonie n’est pas un soft power à la française, qui promuet un certain French way of life .

L’Afrique est à l’honneur dans le discours des autorités françaises. Déclarations sur la refondation de la francophonie, commission de travail sur la restitution des œuvres d’art spoliées pendant la colonisation, appel à l’amplification de la coopération universitaire avec le continent africain, mission pour repenser les modalités d’intervention de l’Agence française de développement… Une « nouvelle donne » s’installe. Il n’est plus possible d’ignorer les dynamismes, les forces plurielles (intellectuelles, artistiques, politiques, sociales, économiques…) qui émergent dans les mondes africains et afro-diasporiques francophones. Forces autonomes, émancipées de l’influence française, qui s’organisent autour des relais, des dialogues, des soutiens qu’elles forgent entre elles.

Réenchanter le nom « France »

Ces politiques de l’éducation, de la langue et de la culture sont traversées par une même visée, symbolique, idéologique : réenchanter le nom « France ». Réinvestir de désir un nom abîmé par les pratiques de l’État français en Afrique pendant la colonisation et depuis les indépendances. Séduire, de nouveau, les Africains et les Français eux-mêmes, dans toute leur diversité, au moment où la scène politique internationale, saisie par les conservatismes de tous ordres, n’offre aucune vision attractive du futur.

Il faudra non plus se contenter des attributs de la puissance pure (ressources militaires et économiques) qui fonctionnent sur les modes de la contrainte et de l’oppression. Mais, aujourd’hui plus qu’hier, il faudra séduire. La France devra déployer tous ses atours et trouver les moyens de se rendre désirable. Telle est l’orientation de la politique africaine de la France : consolider, réaffirmer une « diplomatie douce », un soft power à la française.

S’appuyer sur le soft power

L’idée de soft power, développée par Joseph Nye durant les années 1990, implique une nouvelle manière de définir, de caractériser, la puissance d’un État. Cette dernière ne repose pas seulement sur la richesse et les armes, mais également sur l’image de celui-ci, sa tolérance, les possibles qu’il ouvre, son histoire, son attractivité (culture, religion, innovation technologique, etc.). Soft power à la française : il s’agirait donc de sublimer sous de nouveaux langages symboliques, culturels une hégémonie française dont les ambitions matérielles – militaires et économiques – demeurent inchangées en Afrique depuis plus de cinquante ans. Elles sont aujourd’hui confrontées à la concurrence féroce de différents acteurs (États-Unis, Chine). Le renforcement de cette diplomatie douce s’effectue dans un contexte où l’image de la France est parfois très altérée : soutien aux dictatures, critiques des opérations militaires françaises, engagement de la France au Rwanda, legs d’une histoire coloniale qui ne passe pas…

Colonisation : le temps d’un nouveau « ni-ni »

La question coloniale fait, à ce titre, l’objet d’un nouveau discours, qui tranche avec celui des mandatures précédentes. À l’occasion de différents déplacements sur le continent africain, le président français Emmanuel Macron a déclaré que la colonisation française en Afrique s’était accompagnée de crimes incontestables. Et ce point ne peut faire l’objet d’un débat pour une « génération qui n’a jamais connu l’Afrique comme un continent colonisé ». Ces prises de parole, dont on ne peut que se réjouir, sont cependant nuancées par l’argument de la « génération ». Cet argument autorise des oublis, de nouvelles narrations qui prennent une certaine liberté avec le passé, mais aussi avec le présent. En incarnant une génération, le président ménage les susceptibilités, les mémoires blessées et conflictuelles du fait colonial en France, mais surtout il contribue à dépolitiser l’histoire présente de la relation franco-africaine marquée par l’ambivalence. À la suite du fameux « ni ingérence ni indifférence » qui définissait la politique africaine du gouvernement Jospin en 1997, le temps d’un nouveau « ni-ni » a sonné. « Ni repentance ni déni », une autre relation de la France avec l’Afrique est possible.

Ces prises de position, qui placent en leur centre le traitement de la chose coloniale, ont le mérite de clore les polémiques rances sur les aspects positifs de la colonisation française. Par ailleurs, elles font entendre une autre voix au cœur de l’Europe – gangrénée par l’extrême droite et les fantasmes identitaires. Mais elles écartent le débat en absorbant, aussitôt, un ensemble d’orientations politiques critiques, panafricaines, post/décoloniales, ou autrement progressistes. La nouvelle donne hégémonique inscrit les critiques contre-hégémoniques dans son propre langage, et elle les piège en les rendant proprement inaudibles. Les dénonciations du néo-colonialisme ou de la Françafrique appartiennent désormais au registre de la pensée qui radote. Marottes d’idéologues gauchisants ou de « faux Français », qui persistent à entretenir la mémoire du passé et leur désamour de la France. Ces condamnations n’auraient, en fait, plus lieu d’être. Qu’on se le dise : la nouvelle présidence, en faisant de sa jeunesse un atout, n’affirme rien d’autre qu’appartenir à une génération où, finalement, les « gauches » auraient gagné sur le plan idéologique ; la critique de la colonisation est désormais un argument de bon sens. Les productions critiques post/décoloniales, « progressistes », attachées à l’analyse géopolitique des dominations, sont prises à revers ; elles sont désormais intégrées littéralement par le pouvoir.

Le néo-colonialisme, une réalité du passé ?

Cette intégration, superficielle, du discours critique par le pouvoir rappelle des analyses de Balibar dans Race, nation, classe – livre coécrit avec I. Wallerstein en 1988. Que construit ce nouveau discours sur la colonisation française, sinon, « malgré leur antagonisme », « un « monde » idéologique commun aux exploiteurs et aux exploités  ? » (Balibar). On assiste à l’assimilation subjective, par le pouvoir, de langages qui empruntent le vernis de la critique postcoloniale et décoloniale. Ces emprunts façonnent une langue commune aux ex-colonisateurs et aux ex-colonisés. Langue de la falsification, qu’on pourra entourer, à juste titre, de soupçon : la dénonciation de la colonisation comme crime incontestable n’entre pas en contradiction avec la perpétuation effective en ce début de XXIe siècle de pratiques prédatrices, pour ne pas dire « néo-coloniales », en Afrique. Il est toutefois aisé d’invisibiliser ces contradictions – telle est la tâche d’une politique de soft power comprise comme sublimation de la domination.

Les grands projets, qui visent à déringardiser la francophonie, ou à mettre en place une commission chargée de réfléchir à la restitution des œuvres d’art spoliées pendant la colonisation, etc., participent, consciemment, à l’invisibilisation de cette contradiction. Elles y participent d’autant mieux que certains de ces projets peuvent apparaître nécessaires. Ces différentes entreprises sont exclusivement symboliques. Elles témoignent du type de concessions qu’est prêt à faire l’État français pour maintenir intacts les attributs purs de sa puissance, c’est-à-dire militaire et économique, sur le continent africain. À toutes ces propositions symboliques, qui concernent l’art, la langue, la culture, on pourrait opposer strictement un ensemble de contre-pratiques matérielles, économiques et idéologiques qui en neutralisent la portée. C’est la fameuse pratique du « en même temps » qui domine la parole élyséenne. Décrite par journalistes, politiciens et politistes, son objectif est d’entretenir savamment l’ambiguïté.

Vous avez dit « en même temps » ?

Refonder la francophonie… En même temps, il n’y a aucun secrétaire d’État ou ministre chargé de la francophonie dans le gouvernement Édouard Philippe – chose inédite. En même temps, le ministère de la Culture impose la fermeture d’un des hauts lieux de la création francophone, le Tarmac. En même temps, les subventions de la revue Africultures dédiée aux mondes afro-francophones ne sont pas renouvelées. En même temps, l’économiste Kako Nubukpo est suspendu de son poste à l’OIF à la suite d’une tribune parue dans Le Monde Afrique contre le franc CFA.

Restituer aux États africains les œuvres d’art spoliées par la France pendant la colonisation française. Si elle est réalisée, cette proposition, il serait malhonnête de le contester, sera historique. En même temps, le projet de loi asile et immigration place cyniquement au même niveau hasard du calendrier parlementaire et des déclarations présidentielles, restitution d’objets et reconduites-restitution d’êtres humains objectivés vers l’Afrique. En même temps, Français et Européens étendent leurs frontières en Afrique, comme au Niger, exerçant droit de passage et souveraineté sur des territoires qui ne sont pas les leurs. En même temps se perpétuent des pratiques d’extraction de matières premières par des entreprises françaises, qui mettent les populations en danger chez elles (tel est le sens du combat d’Almoustapha Alhacen pour la reconnaissance des conséquences environnementales de l’exploitation des mines d’Arlit au Niger par Areva). La liste pourrait continuer, comme une longue litanie, pointant le double langage d’un État qui, sous le doux commerce de la langue et de la culture, n’a pas renoncé aux attributs régaliens de la puissance sur le sol africain. Les ambivalences de la politique africaine de la France permettent de douter du désir de banaliser la relation qui la lie au continent africain.

Une réalité qui défie les intellectuels africains

Cet intérêt pour l’Afrique, les projets et discours contradictoires qu’il implique confronte les intellectuels critiques, africains, afro-diasporiques, à un problème sérieux de stratégie et de cohérence politique. Quelle scène faut-il habiter ? Celle de la contestation radicale, au mépris, parfois, de l’efficacité politique ? Celle de la pratique institutionnelle, au risque des compromissions, des récupérations ?

On connaît les pratiques de cooptation, de division opérées par un pouvoir. Jouer sur les narcissismes, les besoins de reconnaissance ou se jouer de la sincérité désarmante d’engagements intellectuels dont on ne peut douter. On sait également comment, depuis les indépendances africaines, la figure de l’intellectuel « ventriloque », dont les « jongleries intellectuelles [se justifient] par le ventre, […] la peur de ne plus manger, de manger peu ou mal », pour reprendre Eboussi Boulaga, a pu être décriée. Le risque est de transformer de supposées radicalités politiques en simples coquilles vides, accroissant la méfiance des citoyens pour des personnages sans consistance, supplétifs des pouvoirs postcoloniaux en France et en Afrique.

Au-delà de la question générale du lien entre l’intellectuel et le pouvoir, particulièrement dans le cadre des démocraties libérales européennes, les reconfigurations idéologiques en cours imposent de se défier d’un débat qu’on polarise, traditionnellement, autour des schèmes de la pureté et de l’impureté. Elles invitent également à s’éloigner d’une analyse mécanique du pouvoir fondée sur l’oscillation ininterrompue entre domination et résistances à la domination ; le pouvoir n’est pas absolu, il lui arrive d’être marginalisé et de ne pas toujours avoir l’initiative.

Les pratiques politiques ne sauraient se réduire à l’affirmation de postures, réactives et négatives, vis-à-vis du pouvoir ; elles reposent sur la poursuite d’objectifs précis, qui imposent différents cadres et différentes conditions d’action, tantôt avec le pouvoir, tantôt contre lui. La question politique ne se réduit pas à celle de ses lieux (rue, parlement, syndicats, etc.) ; elle est orientée par la nécessité des transformations économiques, sociales, culturelles, institutionnelles à opérer. Et il va de soi que ces transformations ne peuvent s’accompagner de moyens qui ruinent d’emblée les objectifs qu’elles se donnent. Ces pratiques politiques, plurielles et assumées, ne défendent pas une nouvelle théorie des accommodements ou des étapes. Elles exigent parfois de s’opposer aux institutions tout comme, parfois, de frayer avec elles.

Dans la conjoncture, « l’homme de culture » a bel et bien une responsabilité, pour reprendre les mots de Césaire : « constituer ces grands silos de force où les peuples […] puisent le courage de s’assumer eux-mêmes et de forcer l’avenir ». Si ces paroles de Césaire furent prononcées pour une autre époque, elles soutiennent certainement encore la nôtre. Ne pas refouler des formes d’engagements qui permettent de reprendre l’initiative de nos destinées historiques et, contre toutes les pertes et les mélancolies possibles, réapprendre à gagner en politique.

New-York : Alain Samba, meurtrier de l’infirmière sénégalaise Marie Faye, était son petit ami

HOMICIDE – Le garde pénitentiaire Alain Samba, en congé au moment des faits et travaillant à la prison de Rikers Island où avait été  incarcéré le candidat français à la présidentielle Dominique Strauss-Kahn après son agression sexuelle contre la femme de chambre guinéenne de l’hôtel Sofitel De New-York Nafissatou Diallo, Alain Samba donc, est le meurtrier de Marie Faye, l’infirmière sénégalaise de 35 ans. Le crime a eu lieu dans son appartement du quartier populaire du Bronx.

La police a trouvé Marie Faye agonisante mercredi dernier, et Alain Samba, 42 ans, dont le vrai nom pourrait être Ali Samba, Sénégalais lui aussi, tenant une arme à feu. Samba a prétendu qu’il  nettoyait son arme quand le coup de feu est parti, accidentellement selon lui.

Marie Faye avait été emmenée au Bronx-Lebanon Hospital Center, où elle est décédée.

Alain Samba

Samba a été arrêté pour homicide par négligence criminelle, et selon le NY Daily News, sa mise en accusation est en cours. Le New York Post rapporte que Marie Faye était la petite amie de Samba, ce qui conduit à se demander si ce meurtre est la conséquence d’actes de violence domestique.

« Il travaille beaucoup », a déclaré un voisin au NY Daily News à propos de Samba. « Je ne le vois pas beaucoup parce qu’il travaille toujours. » Le voisin a également indiqué  qu’Ali Samba a deux enfants qui vivent avec leur mère biologique.

Présidentielle : Quels sondages avaient-eu raison en 2012 ?

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Par Damel Mor Macoumba Seck

POLITIQUES – Avec la présidentielle à l’horizon, les sondages se remettent à pointer leur nez. Une enquête d’opinion faite à Dakar en mars 2018 donne ainsi Macky Sall à 32%, Khalifa Sall à 30%, Karim Wade à 6,3% et Idrissa Seck à 6%. Mais peut-on se fier aux sondages au Sénégal ?

En 2014, le résultat d’une enquête, réalisée dans 44 pays, auprès de 48 643 répondants, publiée par le think thank américain spécialisé dans les sujets controversés, Pew Research Center, indiquait que ….. 73 % des Sénégalais estimaient que la situation économique va s’améliorer au cours des prochaines années. Ce qui en faisait le peuple le plus optimiste du monde quant à l’avenir.

Mais un pourcentage aussi haut, dans un pays pauvre, n’était-ce pas plutôt le signe que les Sénégalais sont le peuple le plus fataliste du monde, toujours prompts qu’ils sont à répondre ‘‘ça va bien, Alhamdoullilah’’ quand on s’enquiert de leur état de santé, seraient-ils même à l’article de la mort ?

En clair, les Sénégalais sont-ils une espèce humaine « sondageo-compatible », habitués qu’ils sont à toujours exprimer le point de vue du plus grand nombre et l’opinion dont ils pensent qu’elle serait la plus « convenable » pour leur auditoire?

Dans ce pays, dire les choses crûment et comme on les pense est considéré comme discourtois et « mal-civilisé » par le citoyen lambda. Pour reprendre le mot de Voltaire, au Sénégal, « dire le secret d’autrui est une trahison et dire le sien est une sottise ».

Autre chose, du fait de la loi, les sondages d’opinion restent un tabou interdit de fait par la loi. Au total, les enquêtes d’opinion offrent peu de garanties de fiabilité, surtout en raison du caractère rétif du Sénégalais à dire le fond de sa pensée.
La loi de 1986 qui visait à organiser les sondages au Sénégal est une loi contraignante et inopérante. Selon ce texte, il faut une autorisation préalable pour réaliser un sondage et une autre autorisation pour en livrer les résultats. Cette loi du 14 avril 1986, dans son exposé des motifs, avait pour ambition de « protéger l’opinion publique sénégalaise contre toute manipulation à des fins politiques ou commerciales » face à « certains sondages ne respectant pas un minimum de règles techniques indispensables à leur fiabilité ». Aujourd’hui, elle favorise ces manipulations…

Disposition qui vide les sondages de leur utilité, le texte interdit (article 20) la publication de sondages en période préélectorale : « La publication ou la diffusion de tout sondage d’opinion ayant un rapport direct ou indirect avec un référendum ou une élection réglementée par le code électoral est interdite à compter de la date de publication au journal officiel du décret portant convocation du corps électoral jusqu’à la publication définitive des résultats du scrutin ». Ce qui peut conduire à la situation aberrante d’interdire les sondages d’opinion une année avant une élection !

Celui qui publie des sondages à l’approche d’une élection risque gros : de un à trois ans de prison et une amende pouvant atteindre 1,5 million de F CFA.
La loi soumet par ailleurs la publication des sondages à deux validations : la détention, par l’organisme qui procède à l’enquête, d’un agrément de la commission nationale des sondages (article 16). Et l’obtention, par ce même organisme, d’une autorisation de publier le sondage, sur la foi d’un certain nombre d’éléments à présenter à la commission (articles 17 et décret 86-616 du 22 mai 1986).

Le problème ? Cette « commission nationale des sondages » est un serpent de mer inexistant. Un décret n° 2011-587 du 5 mai 2011, signé par le Président Abdoulaye Wade, avait pour objectif de rendre cette commission opérationnelle. Mais cette commission ne dispose même pas d’adresse!
Yacine Ba Sall de l’institut BDA est d’avis qu’il faut « alléger les procédures préalables à un sondage. La commission nationale des sondages doit par ailleurs être une commission de techniciens ».

Alors, dans ce no man’s land socio-juridique, quid des sondages pour l’élection présidentielle de 2012 ? Ont-ils eu raison ? En novembre 2011, le quotidien Le Pays annonçait la victoire écrasante d’Abdoulaye Wade dès le premier tour de la prochaine élection présidentielle sénégalaise avec un score de 53 % alors que la Une de l’Observateur donnait Wade à seulement 24 %, toujours sur la foi d’un « sondage ». « Une telle différence de résultats, c’est absolument impossible. » s’étranglait Aly Saleh Diop, directeur de l’Institut de recherches et d’investigations par sondage (Iris), un des cinq cabinets les plus cotés à Dakar.
Les patrons de L’Observateur et du Pays au quotidien ont d’ailleurs été convoqués fin novembre 2011 à la Division des investigations criminelles (DIC). L’audition de Serigne Saliou Samb, alors directeur du Pays, a duré six heures. « C’était interminable. Les limiers m’ont simplement demandé d’où provenait le sondage. Je n’ai pas révélé ma source. Il s’agit d’intimidation. » Il s’agit là d’une interprétation abusive du secret des sources de presse. Les sondages ne sont pas couverts par le secret des sources. En juin 2011, Notresenegal.com – branche Internet de TRESJUSTE (Mouvement pour le travail, l’émergence du Sénégal, la justice sociale et territoriale) publie un sondage paru dans plusieurs organes de presse, selon lequel  « Abdoulaye Wade serait éliminé au 1er tour si la Présidentielle avait lieu aujourd’hui avec en face de lui un ticket Niasse-Tanor (Tanor colistier), arrivant avec 17% des voix derrière Niasse (26%) et Macky Sall (18,5%) ».

Moubarack Lô, alors à la tête du cabinet Émergences, a eu plus de chance…ou de rigueur. Son institut a eu le nez creux, en publiant le 22 novembre 2011 dans l’Observateur, un sondage « effectué de manière rigoureuse par un institut étranger » (sans préciser lequel) qui donnait dans l’ordre le bon tiercé d’arrivée à la présidentielle de mars 2012 : Wade, suivi de Macky, puis de Niasse. En juin 2010, Moubarack Lo donnait Macky Sall vainqueur à 48% contre Wade à 38%, soulevant les protestations d’Iba Der Thiam.

Proche du candidat Macky Sall, Moubarak Lo rejoindra le pouvoir après l’élection de celui-ci. Un sondeur a-t-il le droit d’avoir une activité politique et partisane ? Interrogé par nos soins, Moubarack Lô nous a répondu : « on peut diriger un cabinet de sondages et soutenir un candidat. C’est une question d’éthique. Je ne touche pas une virgule aux résultats des sondages et nos enquêteurs sont des plus rigoureux. Ma nomination à la Présidence ne constituait nullement une promotion mais un sacerdoce ? C’est pourquoi j’avais rendu le tablier quand la voie suivie ne répondait plus à  ma vision de la gestion de l’État ». A ce moment-là, il avait fait l’objet d’une démission-limogeage. Depuis lors, Moubarack Lo est à nouveau retourné dans le dispositif du régime, comme conseiller économique du Premier ministre Boune Abdallah.

Que coûte un bon sondage ? Aly Saleh Diop, directeur d’Iris, soutient qu’« une enquête digne de ce nom coûte autour de 75 millions de F CFA ». Moubarack Lô estime que l’on peut réaliser un sondage fiable au Sénégal à moins de 10 millions de FCFA.

N’est –ce pas jeter de l’argent par les fenêtres ? Même munis de leurs cartes d’électeurs et en file indienne devant un bureau de vote, les Sénégalais n’en démordent pas : c’est Dieu qui octroie le pouvoir d’État!  Tous les candidats ont donc leur chance. Inc Allah.

You, gloire amère

INVENTAIRE DES IDOLES – Par Elgas – La scène se passe dans le chic 16e arrondissement parisien l’hiver 2014. Bâtiments cossus, rues et allées proprettes, en ce février clément, Paris ruisselle de son flot indolent. L’air glacé est griffé de temps à autres par des rayons chaleureux. Tout autour du Boulevard d’Iena, et de sa grande et impériale perspective qui découvre les arêtes de l’arc de triomphe, une petite effervescence commence à remplir l’écho. Un ballet de voitures officielles donne progressivement vie au quartier, injectant aux ruelles un peu de tonus. Dans un immeuble en retrait, presque confidentiel, se joue l’avenir économique du Sénégal. Le cabinet McKinsey a cravaché sur le PSE et la réunion qui commence a pour but d’inonder le Sénégal de milliards. Avant l’émergence, il faut bien la simulation de noyade, donc les grands tuyaux. Le groupe consultatif réunit bailleurs de fonds, gotha dakarois voyageant au frais du prince. Tout le monde est là, journalistes, courtisans, artistes, diplomates, c’est le Dakar affriolant, qui se pavane, s’autocongratule, se toise, dans ce grand xawaré national décentralisé à Paris.

Pendant une pause lors des séances, Youssou Ndour, membre de délégation, est impliqué dans une violente embrouille. A l’entrée d’un ascenseur, l’accès d’un bureau semble lui être interdit par un agent du protocole régalien. Invectives, échanges musclés en wolof, attroupements du parterre incrédule, et quelques minutes plus tard : la diplomatie nationale : le Masla, aidé là par le secret national de l’instruction, le Sutureu, étouffe l’affaire. Alors la tension dégrossit, et la gravité de l’instant désépaissit, il y a un flash, un éclair pendant lequel l’on croise les yeux de Youssou Ndour. Le regard nu, le masque d’une blessure profonde apparente.

La grande souveraineté que la gloire finit par semer dans le port ; l’interminable liste des faits glorieux, épiques ; la réussite irréfutable que le talent et le labeur, de concert, ont construit ; jadis si féconds à illuminer les visages, à les rendre immunisés contre la jalousie, l’envie ; tout d’un coup, pendant cette scène, il y a un goût d’inachevé, cerise empoissonnée sur le gâteau qui a goût de bile. On reproche quelque chose à Youssou Ndour. Quelque chose comme la légitimité du cercle. Un combat que même sa gloire, des plus fulgurantes du pays, n’arrive pas à gagner. Et l’on se reporte à ce couplet dans Ba Tey, où le cordonnier te conçoit une semelle à la hauteur de ton apparence. Le mépris commun a rencontré en chemin la caste nationale pour la machine à disqualifier.

Si la gloire est le soleil des immortels, il y a à parier qu’avec Youssou Ndour, il y a ombrage. Le génie de l’artiste, le succès de l’entrepreneur, la portée de l’ambassadeur national, le timbre de la voix nationale, l’idole mondiale, ont toujours dû frayer avec le mépris contre l’analphabète, instruit tardivement. Partout lui a été opposé ce mépris de caste qui ronge d’amertume même ceux qui se croient à l’abri.Même couvert d’or et de lauriers, l’œil de ses détracteurs, s’attachera à ne voir que ce point. Ce détail. Poison diffus qui n’attaque pas mais démange.

Que les tâtonnements, les mauvaises idées, les alliances opportunistes, aient été le marqueur de son engagement politique, tient sa source dans le fait que Youssou Ndour a été perçu comme un amuseur national, une idole dépolitisée, que l’on ne considérait pas comme un danger, ni une menace. Il a servi d’ornement, de caution, à des milieux où sa voix – singulière – coïncidence, n’a pas été écoutée ni respectée.

Il est toujours dangereux pour l’art de découcher en politique. Il faut avoir les deux fibres pour survivre. Youssou Ndour n’en avait qu’une. Mais ce que les hommes vous ôtent, l’Histoire vous le rend. Voici son acquis, son visa. Les pourvoyeurs universels d’émotions survivent à tous les procès. Quand bien même parfois, la gloire est amère. Ses chansons restent ses plus grandes leçons, de vie et de politique.

Congo : le candidat à la présidentielle Moïse Katumbi a été Italien jusqu’en…2017

LES AFRIQUES – une situation juridique qui ne manquera pas d’être celle du candidat épistolaire sénégalais Karim Wade, dont on ne sait s’il a renoncé à son passeport français ou quand va-t-il se défaire de cette nationalité française. Une municipalité du sud de l’Italie a confirmé que « Moïse Katumbi d’Agnano » avait bien détenu la nationalité italienne entre 2000 et 2017. Cette situation, contraire au droit congolais, pourrait porter préjudice à la candidature de l’opposant à l’élection présidentielle, prévue pour décembre prochain.

La rumeur, qui courait depuis plusieurs années, s’est confirmée : Moïse Katumbi Chapwe a bien détenu la nationalité italienne. Le nom de l’un des principaux opposants au président Joseph Kabila apparaît dans le registre de l’état-civil de la mairie de San Vito dei Normanni, une petite ville de 20 000 habitants située dans le sud de l’Italie.

La municipalité confirme que l’opposant – qui a choisi le nom de Moïse Katumbi d’Agnano lors de sa demande de naturalisation – a acquis la nationalité italienne le 3 octobre 2000, avant d’y renoncer le 13 janvier 2017. D’après nos informations, l’homme figurant dans le registre est né le 28 décembre 1964, tout comme l’ancien gouverneur du Katanga.

« La nationalité congolaise est une et exclusive »

Bien que ce scénario demeure encore sujet à caution, il est probable que Moïse Katumbi ait acquis la nationalité italienne par le biais de son père. Ce dernier est en effet né sur l’île de Rhodes, qui se trouvait, durant l’entre-deux-guerres, sous la domination de l’Italie fasciste. Une parenté dont aurait pu se prévaloir Moïse Katumbi pour acquérir la nationalité italienne, en vertu de la législation en vigueur dans la péninsule.

Si elle peut paraître anecdotique dans d’autres pays, cette double nationalité provisoire soulève un problème majeur au regard du droit congolais. Car la Constitution de 2006 interdit expressément, dans son article 10, la binationalité : « La nationalité congolaise est une et exclusive. Elle ne peut être détenue concurremment avec une autre. »

En ayant acquis la nationalité italienne, Moïse Katumbi a-t-il de facto perdu sa nationalité congolaise ? C’est en tout cas ce que laissait penser, en juin 2017, le ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba, qui s’était fait  l’écho, peu avant, de la rumeur d’une double nationalité de Moïse Katumbi.  « Il appartient à M. Katumbi, s’il sait qu’il est dans cette situation, d’enclencher la procédure prévue par la loi pour recouvrer la nationalité congolaise », avait-il alors déclaré.

Boîte de Pandore

Cible privilégiée du régime de Kinshasa, l’opposant a lancé le 12 mars dernier son mouvement « Ensemble pour le changement », en faisant part de son intention de concourir à la prochaine élection présidentielle. Or la Constitution congolaise prévoit, en son article 7,2 que « nul ne peut être candidat à l’élection du Président de la République s’il […] ne possède pas la nationalité congolaise d’origine ».

Dans ces conditions, Moïse Katumbi pourra-t-il concourir au scrutin prévu le 23 décembre prochain ? « Je suis catégorique : tant que Moïse Katumbi n’a pas fait les démarches pour recouvrer sa nationalité d’origine, il ne peut être candidat à l’élection présidentielle », affirme à Jeune Afrique Bob Kabamba, professeur de science politiques et corédacteur de la Constitution congolaise de 2006.

Véritable boîte Pandore, la question de la nationalité des responsables politiques en RDC refait surface de manière récurrente. En novembre 2016, le porte-parole de Moïse Katumbi avait lui-même déclenché une semblable polémique en pointant la situation de Samy Badibanga, nommé Premier ministre un mois auparavant. Celui-ci avait alors déclaré avoir renoncé à sa nationalité belge.

Sollicité à plusieurs reprises, via son entourage, Moïse Katumbi n’a pas souhaité réagir pour le moment. Il y a quelques jours Olivier Kamitatu, son porte-parole, nous confiait : « Pendant dix ans, alors qu’il était député, puis gouverneur du Katanga [à l’époque, il est encore un fidèle du président Joseph Kabila], la majorité présidentielle n’a jamais remis en question le fait qu’il était congolais. C’est seulement maintenant, alors que Moïse Katumbi se lance dans la présidentielle, qu’ils en doutent. »

Avec Jeune Afrique

Populiste, réactionnaire et antirépublicain : Ousmane Sonko réclame le retour de la peine de mort

Et ce qu’on craignait arriva ! La marche du Collectif pour la Protection de l’Enfance de ce samedi 24 mars à Dakar servira bien de tremplin aux promoteurs de l’idée saumâtre, réactionnaire, antirépublicaine et populiste d’un retour de la peine de mort. A leur tête, le politicien à la mode Ousmane Sonko, abrité derrière son immunité de parlementaire élu au plus fort reste, qui propose cette peine maximale contre les auteurs de crime d’enfant.

Voici le message que Sonko a posté sur sa page Facebook :

Chers compatriotes!

Comme je l’avais fait quelques semaines auparavant, lors de rassemblements politiques à Sokone et aux parcelles assainies, je tiens à exprimer mon indignation la plus acerbe face à la recrudescence des actes de violence crue. Particulièrement sur les personnes vulnérables que sont les enfants.

En tant que parent, je suis très inquiet, à l’image des millions de Sénégalais, qui laissent leurs enfants partir à l’école tous les jours ou aller jouer avec leurs amis du quartier.

Je déplore et condamne fermement l’amateurisme, le mépris et l’inertie de l’État qui, une fois encore, ne fait semblant de bouger sur des questions sociétales vitales que lorsque la clameur populaire grossit.

Pourtant, le ministre de l’intérieur et le palais trouvent le temps et les moyens de mettre un dispositif impressionnant de renseignement ou de répression pour pister, espionner, écouter ou mâter de l’opposant.

Aussi, j’invite le Président Macky Sall et son gouvernement:

– à déployer tous les moyens disponibles pour traquer, appréhender et punir les auteurs de ces actes ignobles;

– à les soumettre à un interrogatoire rugueux afin de remonter aux véritables criminels, c’est à dire leurs crapuleux commanditaires;

– à mettre en place un dispositif permanent de prévention, avec une attention particulière aux enfants de la rue, qu’ils ont échoué à retirer de la rue et dont les disparitions passeraient inaperçues,

En ce qui me concerne, je porterai prochainement une proposition de loi pour le durcissement des sanctions pénales notamment

– par l’instauration de la peine de mort contre tout acte de meurtre crapuleux sur un enfant mineur;

– et une peine lourde minimale de 20 ans assortie de travaux forcés et sans possibilité de remise pour tout acte de viol commis sur un enfant de moins de 10 ans et pour tout acte de profanation d’une tombe.

Nous appelons les populations à plus de vigilance et de solidarité face à cette forme de « terrorisme » qui nous frappe durement;

Enfin nous appelons toute la population à participer à la marche prévue ce samedi 24 mars 2018  pour réclamer plus de protection pour les enfants et plus de sécurité pour les citoyens.

L’ex journaliste Nafissatou Diouf vote Macky Sall

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POLITIQUES – L’ex journaliste Nafissatou Diouf, docteur en littérature française et ex présentatrice de l’émission matinale Kinkéliba de la RTS 1, et qui est désormais maître de conférence en communication digitale à l’Université Virtuelle du Sénégal (UVS),  a franchi le pas. En décidant de militer pour Macky Sall, au sein de l’APR à Rufisque. « Nous décidons solennellement d’enfourcher le cheval de bataille, symbole des républicains que nous sommes, avec la permission du président de la République, pour nous battre avec dévouement et loyauté afin de défendre notre idéal, mais aussi son idéal et son programme dont le bilan qualitatif et quantitatif, à tous les niveaux, est plus que convainquant », a dit Nafissatou Diouf. Elle s’est dit prête à servir ses contemporains « à partir de maintenant et aussi longtemps » que lui permettra son énergie pour leur mieux être et pour que gagne le Sénégal. Deux raisons justifient, selon elle, son entrée en politique. La première est née de sa rencontre avec les femmes à travers ses nombreuses visites de proximité qui lui ont permis, selon elle, de « mesurer le degré d’engagement » des femmes dans la chose publique à travers les organisations communautaires de base dont elles sont les figures de proue. La seconde vient du choix opéré par le chef de l’Etat, lui-même, qui a décidé de faire émerger le département avec « le Pse qui fait la part belle » à Rufisque à travers les nombreuses infrastructures construites comme le pôle urbain de Diamniadio.

Autant de raisons qui poussent désormais Nafissatou Diouf à travailler « sans relâche avec tous les responsables ». Ceci pour donner « un score confortable » au chef de l’Etat à la prochaine présidentielle. Pour le ministre Oumar Guèye, avec l’entrée politique de Nafissatou Diouf à l’Apr, c’est la famille politique du chef de l’Etat Macky Sall qui s’agrandit. « Tu as fait le bon choix, Nafissatou », a dit le coordonnateur de l’Apr à Rufisque. Non sans rappeler les nombreuses réalisations faites par le chef de l’Etat durant les six années qu’il a été à la tête du pays. Oumar Guèye cite la production énergétique du pays, le développement des infrastructures telles que les routes, autoroutes, quais de pêche, la politique sociale avec les bourses de sécurité familiale, la Cmu ainsi que d’autres actions.

Le beau-père de Macky Sall, Abdourahmane Seck Homère, qui fait office de parrain pour Nafissatou Diouf dans le parti s’est dit confiant. Car, selon lui, par son éducation et son entregent, Nafissatou Diouf peut apporter beaucoup de choses à Rufisque.

Mondial : Les Lions de l’atterrant gars visent les quarts de finale

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Quarts, kaar…Pour la Coupe du Monde 2018 en Russie Aliou Cissé, le sélectionneur national des Lions du Sénégal veut disputer les quarts de finale. Comme en 2002 lorsqu’il était le capitaine de l’équipe.

« Nous souhaitons atteindre les quarts de finale, mais nous pouvons réaliser une campagne tout aussi réussie sans passer la phase de groupes », a-t-il déclaré dans une interview accordée au site de la FIFA. « L’équipe est jeune, pétrie de talent mais inexpérimentée à ce niveau. Nous devons nous présenter sans complexe, jouer avec nos arguments, avec notre identité africaine qui définit notre football », a-t-il expliqué. « Seize années se sont déjà écoulées. Entre-temps, nous ne nous étions jamais qualifiés pour une Coupe du Monde. Beaucoup pensaient que nous serions des habitués après 2002 mais ça n’a pas été le cas. Nous sommes finalement revenus et les comparaisons avec l’ancienne génération vont bon train », a-t-il soutenu, relevant que l’équipe de 2002 a déjà son histoire et c’est désormais au tour de l’effectif actuel d’écrire la sienne. Eh bien oui, mais cela passe d’abord par une bonne préparation avec les cinq matches amicaux dont le premier est prévu, ce vendredi (17h), à Casablanca contre l’Ouzbékistan.

Bulletin unique à la présidentielle : la minorité présidentielle Benno Bokk Yaakar dit niet

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POLITIQUES – Ce n’est pas demain la veille de l’adoption du bulletin unique pour les scrutins organisés au Sénégal. En conférence de presse, ce jeudi, les plénipotentiaires de “Benno Bokk Yaakaar”, la coalition présidentielle, ont rejeté cette option soutenant qu’elle ne va pas de pair avec notre système

Benoit Sambou, chargé des élections de l’Alliance pour la République (Apr) et porte-parole du jour de la coalition “Benno Bokk Yaakaar” soutient que l’ancien président Abdoulaye Wade l’avait envisagé avant de l’abandonner puisqu’ayant compris que le bulletin unique ne peut pas prospérer au Sénégal.

Il rassure, toutefois, l’opposition que la démocratie sénégalaise est à un stade où il est impossible de truquer des élections. C’est pourquoi “Benno Bokk Yaakaar” est contre le remplacement d’Aly Ngouille Ndiaye, ministre de l’Intérieur, par une autorité indépendante chargée d’organiser la présidentielle, comme le réclame l’opposition.

Il rassure également l’opposition sur la sincérité du président Macky Sall qui, selon Benoit Sambou, est bien disposé à ne faire que deux mandats, dont celui en cours.

En alliant refus du bulletin unique et obligation de 65.000 parrainages pour tout candidat à la présidentielle, la minorité présidentielle Benno Bokk Yaakar (49% aux législatives) est d’évidence déterminée à mettre toutes les chances de réélection de son champion de son côté.

 

Ambulants sénégalais : Madrid accorde des bourses mensuelles et des cartes de résidents

Le directeur des Sénégalais de l’extérieur Sory Kaba s’est rendu en Espagne le lundi et mardi dernier. A l’issue de sa rencontre avec les autorités municipales madrilènes, il a été convenu d’accompagner les marchands ambulants dans les domaines de la formation et de l’intégration, moyennant une bourse mensuelle de 400€ par personne, (environ 260 000 F CFA). Dans un premier temps, ce programme va concerner 15 personnes pour une durée de 9 mois. Les bénéficiaires pourront, à l’issue de la formation, trouver un emploi. Il s’agit là, d’après le communiqué, d’un moyen pour la Mairie de Madrid de combattre la vente ambulante. Aussi, les autorités locales comptent-elles accompagner les familles des victimes.

Tout Sénégalais résidant à Madrid aura droit à une carte de citoyenneté madrilène. Laquelle carte confère à son détenteur ‘’les mêmes droits et devoirs que les autochtones au niveau municipal’’. Les deux délégations ont aussi retenu la tenue chaque année des assises de la diaspora pour mettre l’accent sur le dialogue et la concertation, dans le but de renforcer les relations diplomatiques entre les deux pays.

Outre les autorités municipales, Sory Kaba a aussi rencontré  les autorités policières qui lui ont réaffirmé leur disponibilité à dialoguer avec les autorités consulaires et diplomatiques, en vue de mieux protéger les Sénégalais. ‘’Les policiers se sont aussi engagés à mobiliser leur hiérarchie pour un traitement particulier des ressortissants sénégalais’’. Cette visite fait suite au décès de deux ressortissants sénégalais en Espagne les 15 et 16 mars derniers. Une marche pacifique a été organisée hier dans les rues de Madrid, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale dans le monde.

 

 

‘Le cercle vicieux africain: éviter les impôts, exiger peu de l’État’

TRIBUNE – Par Jean-Michel Severino (I&P).

Une entreprise qui naît, ce ne sont pas seulement des emplois créés. Ce sont aussi des bénéfices apportés à des clients dont la vie est améliorée par l’offre nouvelle : un accès à des biens et services essentiels comme à des plaisirs ou à un meilleur confort. Ce sont aussi des fournisseurs qui se créent ou qui prospèrent. Enfin, si l’entreprise est formelle – et ce point est essentiel –, ce sont des impôts qui entrent dans les caisses de l’État et des organismes de sécurité sociale.

Il n’y a pas à opposer État et entreprise dans l’enjeu du développement. Si cette dernière fournit aussi directement des biens et services sociaux, ceux que l’État délivre ne sont rendus possibles que par la prospérité des entreprises, directement via l’impôt sur les sociétés, et indirectement via la TVA et les impôts sur le revenu dont elle est à l’origine. L’entreprise, et particulièrement une nouvelle entreprise qui se crée, c’est donc toute une chaîne de valeurs matérielles et immatérielles privées comme publiques qui se met en place : en un mot, du développement.

Trop souvent, citoyens et entrepreneurs (informels) ne paient pas d’impôts et demandent donc peu à leur État

Mais si l’émergence entrepreneuriale est capitale, c’est pour une raison sociétale plus encore qu’économique. Bien que les pays africains soient infiniment variés, le pacte social, sa composante fiscale en particulier, est encore précaire dans un grand nombre d’entre eux. Les prélèvements obligatoires sont faibles au regard du PIB dans la plupart des pays du continent. Ils sont concentrés par ailleurs sur un nombre restreint de grandes entreprises d’une part et, d’autre part, fondés sur l’anonymat des droits de douane et de la TVA. Trop souvent, citoyens et entrepreneurs (informels) ne paient pas d’impôts et demandent donc peu à leur État, dont ils subissent la corruption et l’inefficacité avec une étonnante résignation.

De son côté, l’État lui-même, pour cette raison fiscale identique, est faiblement redevable à ses contribuables, auxquels il rend trop peu de services. Promouvoir et densifier un tissu de PME formelles payant leurs impôts et cotisations vise le cœur de cette déchirure dans le tissu social. Cela revient à introduire dans le jeu sociétal une catégorie d’acteurs ayant un besoin vital de services publics efficaces pour prospérer, ainsi que le poids social et symbolique pour exiger ces services d’un État qu’ils paient, tandis qu’ils transforment la société par leur activité comme par la richesse et le bien-être qu’ils créent. Il s’agit, au fond, de renforcer le pacte fiscal qui est central dans toute démocratie.

Peut-être est-il plus facile et plus prestigieux de négocier quelques arrangements ou contrats avec de grands acteurs plutôt que de se lancer l’amélioration des conditions de travail d’un très grand nombre d’acteurs très décentralisés

Est-ce la raison profonde pour laquelle, au-delà des discours rituels, convenus et toujours enflammés, consacrés à la promotion des start-up et des petites sociétés familiales, tant de gouvernements tournent en fait leur énergie vers les grandes entreprises et les groupes étrangers, ou rêvent d’asseoir leur prospérité financière sur les revenus du pétrole comme des zones franches ? Les uns comme les autres sont certes utiles. Et peut-être est-il plus facile et plus prestigieux de négocier quelques arrangements ou contrats avec de grands acteurs (sans compter parfois d’agréables à-côtés) plutôt que de se lancer dans la tâche difficile d’améliorer les conditions de travail d’un très grand nombre d’acteurs très décentralisés, occupés à des activités souvent bien prosaïques (fabriquer des tables, des chaises ou des briques, assurer des services d’eau, ou transformer des produits agricoles, le tout pour les consommateurs locaux).

Peut-être les PME formelles rencontrent-elles aussi de leur côté des difficultés, vu leur éparpillement, à se constituer en force politique, comme c’est le cas dans les grands pays industrialisés, où les syndicats professionnels sont un acteur important de l’échiquier national.

Mais peut-être qu’au fond trop peu d’acteurs politiques souhaitent vraiment changer une règle du jeu qui leur convient bien : elle leur permet de demander peu à leurs contribuables tout en ne leur donnant pas grand-chose. N’est-ce pas particulièrement le cas des pays riches en matières premières, où la fiscalité nationale est dérisoire, et, bien souvent, le degré de corruption, extrême ?

Les petites entreprises sont le plus souvent les plus tardivement et les plus mal payées par les administrations et les entreprises publiques

Toujours est-il que les agendas des PME de la plupart des pays africains apparaissent dans les faits très limités dans leurs ambitions. Lorsque l’on regarde le contenu précis des programmes de promotion du secteur privé, les petites entreprises sont rarement le cœur de cible des politiques publiques (et il en a longtemps été de même pour les agences internationales de développement !).

Les ministères – rarement les plus réputés – chargés de plancher sur le sujet, sont occupés par des dossiers politiques très lourds. Les petites entreprises sont le plus souvent les plus tardivement et les plus mal payées par les administrations et les entreprises publiques : elles concentrent, en termes relatifs à leur chiffre d’affaires, le plus gros des arriérés intérieurs des États.

Il s’agit pourtant de l’un des défis les plus importants pour la résilience des sociétés africaines et la fabrication de la démocratie sur le continent. Il s’agit sans doute, à côté de celui des infrastructures, qui occupe la première place dans le discours public, du combat le plus important des années à venir pour la croissance économique et la fourniture des services essentiels aux populations. C’est à ce combat sociétal – que la réponse au défi de l’emploi rend par ailleurs inévitable – que les politiques de développement sont désormais convoquées de manière urgente, si elles veulent changer le cours des choses en Afrique.

Avec Jeune Afrique

Présidentielle à l’horizon : cachez les enfants et les albinos !

L’ET DIT TÔT D’O.N.G – ‘‘Ils’’ ont donc tué bébé Fallou, ces ravisseurs sans visage. Toute la rédaction de Tract s’associe à la douleur des parents, des proches et des simples citoyens outragés par cet acte barbare et présente ses condoléances émues. Nous nous joignons  à l’union de prières pour le repos éternel de l’âme de l’innocente victime. Repos éternel dont nous ne doutons pas, dans le sanctuaire de notre foi.

A l’approche de la prochaine élection présidentielle, on ne peut s’empêcher de penser que ce qui est d’évidence un sacrifice humain, ait éventuellement eu lieu pour s’attirer la grâce d’obtenir le pouvoir suprême. The highest position in the land. Ou encore celle de devenir riche sans effort et sans travail, par l’opération d’un esprit qui nous ceint, d’un dessein fait d’esprits.

Mais revenons à l’élection prochaine comme cause. Dès qu’approche une joute électorale décisive, le Sénégalais de la rue est enclin à soupçonner les politiciens avides de maintenir ou d’obtenir le pouvoir politiques, d’être prompts à recourir au sacrifice humain. Là commence le problème. Qu’avons-nous fait collectivement ou mérité pour que l’on pense que le pouvoir politique ne s’obtient pas au terme d’une joute loyale, programme contre programme, charisme contre manque de charisme ? Mais plutôt du fait de la seule volonté divine, donc par origine surnaturelle ?  Surnaturelle ? Puisque Dieu l’est, on a alors vite fait de lui associer d’autres esprits touts aussi surnaturels, qui n’ont rien à voir avec l’être suprême des religions révélées. Djinns, xeureums et autres deums.

Oui, là commence le problème. Sacrifier Fallou pour le ‘Fal’ ? Tous les Sénégalais qui croient que l’élection d’un homme (ou d’une femme, pourquoi pas ?) n’est pas le résultat du libre-arbitre individuel agrégé collectivement des citoyens, est coupable de complicité du crime de bébé Fallou. Tous les Sénégalais qui croient qu’il faut recourir aux xondjoms pour s’assurer la protection du Ciel, protectorat auquel Dieu lui-même ne suffit pas, sont coupables de complicité du meurtre de bébé Serigne Fallou Diop. On donne l’aumône aux talibés dans la rue, non pas pour les sortir de leur misérable condition, ce qu’à Dieu ne plaise, Lui qui les y a mis, mais pour se protéger soi-même et s’attirer de bonnes fortunes. On s’enduit de force libations devant tout examen scolaire ou avant tout entretien d’embauche. On est certains que la richesse n’est pas le résultat du travail mais de l’entregent appuyé de débrouillardise mâtiné d’amulettes.  La pensée magique a pris le pouvoir.

Un esprit dont tout le monde s’accorde à penser qu’il est plus libre que la moyenne des citoyens sénégalais, je veux citer Higlander Abdoulaye Wade, n’a pas hésité à accuser son ex obligé, l’ancien maire de Dakar Pape Diop, de sacrifices d’albinos. Le même Mame Laye Wade a soutenu sans sourire, ni sourciller que Son Excédence qui préside le Sénégal était non pas un humain, mais un ‘ deumm’’. Et récemment, ce dernier, Macky Sall, a demandé à ceux qui savent faire ‘‘autre chose que que réciter la Fatiha ou le Notre Père’’, comprenez les féticheurs et animistes, qu’ils fassent tout ce qu’il était en leur pouvoir pour que les Lions de l’atterrant gars nous ramènent la coupe du monde de football au Sénégal, en juillet prochain. L’exemple vient donc d’en haut.

 Quand on rêve seul d’une chose, cela reste un rêve ; et même un délire. Mais quand on rêve à plusieurs d’une chose, cela devient la réalité. Et c’est ainsi que les pratiques mystiques comme moyen d’accession à la détention du pouvoir politique sont devenues une réalité dont beaucoup dont convaincus de l’intangibilité. L’État sénégalais est, lui aussi, coupable de complicité du meurtre rituel de bébé Fallou : en refusant par exemple d’assumer seule la supervision régalienne et républicaine des élections, et en s’adjoignant les gris-gris ONEL et autres CENA pour le faire et satisfaire la schizophrénie collective des Sénégalais, cet Etat du Sénégal contribue à faire accroire que les élections ne sont pas un processus rationnel. Mais bien une matière évanescente et ésotérique qu’ils convient de faire contrôler par d’autres, supposés n’avoir aucun intérêt partisan. On peut être partisan et républicain. E c’est ce qu’on aurait été en droit d’attendre des politiciens qui sont aux responsabilités politiques que nous leur avons confié. Or, ce n’est pas le cas. Et c’est bien regrettable.

 Cela me conduit à revenir à la récente affaire du professeur Songué Diouf, qui a voulu nous prendre pour des poires. On a vite fait de dire que c’était « la faute à la société ». Non, ce n’est pas la faute à la société. La société ne pense pas, ne parle pas, n’agit pas. Ce sont des individus qui le font. Mettre ‘la société ’ au ban des accusés, c’est poursuivre une entité qui n’existe que symboliquement. C’est encore être dans « la pensée magique ». C’est exonérer les individus et leur responsabilité personnelle.  Trop de délinquants encore dans ce pays, quand ils sont attrapés, attribuent à Sheytan la responsabilité de leurs crimes. Et si le juge les condamne, l’opinion publique leur accorde le bénéficie du doute, à cette invocation de Satan comme responsable de leurs actes, qui en aurait fait des marionnettes. Là encore, la responsabilité de l’État, qui a la gestion de nos destins en charge, est convoquée. C’est par l’éducation aux valeurs universelles, l’instruction pour la connaissance des faits et non des mythes, et la promotion d’une société ouverte à la culture qui ne soit pas folklore mais création qui suscite cette « sortie hors de soi » qui fait de nous un individu à part parmi des milliards d’être humain, une personne qui vit et non qui se contente d’exister, c’est par là donc que l’État aura rempli sa mission de promotion du progrès.

Et pour reprendre la fameuse boutade : « l’État, c’est nous ».

 Dans cette tragique affaire qu’est le meurtre d’un bébé de 30 mois, ne passons pas par pertes et profits la responsabilité individuelle. Celle du ou des meurtriers, bien sûr . Mais aussi celle de chacun d’entre nous, aussi.

Post-scriptum : Le collectif pour la Protection de l’Enfance marchera à nouveau à Dakar ce samedi 24 mars. Espérons que cela soit pour rappeler l’État à ses responsabilités face aux ignobles rapts d’enfants et aux crapuleux crimes d’enfants. Et non pas pour exiger le retour de la loi du Talion. Oui, que cela soit rappelé à ceux et celles qui, aveuglés par la haine et la douleur, réclament le retour illico de la peine de mort pour les bourreaux de bébé Fallou : l’apologie de la peine de mort n’est pas une opinion, et encore moins une opinion acceptable. C’est un délit, au regard de la loi suprême de ce pays qu’est la Constitution, qui l’interdit et la bannit. Les meurtriers devraient, non pas être occis en place publique, mais soignés. Et pas par un ndeupp.

Ousseynou Nar Gueye

© Tract Quotidien 2018 – www.tract.sn

Abdou Latif Coulibaly : ‘Si je ne parlais pas français, je n’aurais peut-être pas fait cet entretien , ni de PhD au Canada’

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CULTURES – Pavillon des lettres d’Afrique au Salon du livre de Paris, Francophonie, Biennale de Dakar, musée des Civilisations noires… Le ministre de la Culture du Sénégal revient sur tous les sujets brûlants de l’actualité culturelle.

Il a été un journaliste d’investigation emblématique, notamment dans le groupe Sud Communication et à La Gazette, avant de prendre des responsabilités politiques en 2012, après l’élection de Macky Sall. Ancien ministre de la Bonne Gouvernance, puis secrétaire général du gouvernement, Abdou Latif Coulibaly est devenu, en 2017, le ministre de la Culture… et a dû gérer très vite de gros chantiers.

De passage à Paris à l’occasion du Salon du livre, il revient sur quelques-uns des plus pressants d’entre eux : le soutien au monde de l’édition, la Biennale de Dakar et le musée des Civilisations noires, qui doit être inauguré à la fin de l’année.

Vous participez, cette année encore, au Pavillon des lettres d’Afrique au Salon du livre de Paris. Comment l’État sénégalais soutient-il le secteur de l’édition et la présence de vos auteurs au Salon ?

Abdou Latif Coulibaly : L’État a mis en place, depuis des années, une politique forte de soutien au livre. Entre autres initiatives, un fond pour aider les auteurs a été porté à 500 millions de francs CFA (environ 760 000 euros). Nous avons mis en place des comités de lecture nationaux qui reçoivent les manuscrits et les accompagnent sur le marché africain. Le ministère prend parfois en charge jusqu’à 50 % du coût de fabrication des livres.

Les livres africains, malheureusement, ont aujourd’hui peu de chance d’être connus s’ils ne sont pas édités en Europe

Concernant le Salon du livre, nous choisissons chaque année des écrivains en vue pour nous accompagner : pour cette édition Rahmatou Seck Samb, Aminata Sow Fall… mais aussi des critiques littéraires, des personnalités du monde de l’édition. En tout, nous sommes venus avec une délégation d’une quinzaine de personnes, dont nous payons le transport et l’hébergement. Le budget de l’opération, au total, est d’environ 70 millions de francs CFA.

En quoi ce salon, qui se tient à Paris, est-il un moment important pour la culture sénégalaise ?

C’est un moment important pour la promotion de nos talents, ne serait-ce que parce que les auteurs ont besoin d’échanger avec leurs confrères d’autres pays. Les livres africains, malheureusement, ont aujourd’hui peu de chance d’être connus s’ils ne sont pas édités en Europe.

Felwine Sarr, l’un des grands auteurs sénégalais, a édité son dernier ouvrage, Afrotopia, chez un éditeur français, Philippe Rey. Regrettez-vous qu’il n’ait pas choisi une maison africaine ?

Felwine Sarr est un écrivain prometteur, que je félicite car il a été choisi par Emmanuel Macron pour travailler sur la question de la restitution des biens culturels. Mais ce n’est pas l’écrivain le plus prometteur du Sénégal. L’auteur Mohamed Mbougar Sarr ne fait peut-être pas la couverture de newsmagazines français, mais il n’est pas moins pertinent. Je n’ai pas de regret que Felwine Sarr soit publié par une maison d’édition française… le principal, c’est qu’il soit publié. De notre côté nous travaillons pour mettre plus de moyens à disposition de nos auteurs, pour les aider à exister sur place.

On ne peut pas parler de littérature africaine sans évoquer la Francophonie. Celle-ci fait encore débat, sous la plume de divers intellectuels du continent comme Alain Mabanckou, qui, dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron, rappelait qu’elle est encore perçue comme la continuation de la politique étrangère de la France dans ses anciennes colonies…

Ce n’est pas du tout mon opinion. Les États africains sont responsables des politiques qu’ils mènent. La présence du Sénégal dans la Francophonie est une volonté étatique. Moi, mon rapport à la langue française n’est pas un rapport de complexé… Le français offre des opportunités.

Si je ne parlais pas français, je n’aurais peut-être pas fait cet entretien, ni de PhD au Canada. Et l’usage du français ne présuppose pas d’abandonner les autres langues nationales.

Il faut étudier ces questions prudemment car privilégier une langue plutôt qu’une autre, c’est remettre en cause l’unité nationale. Et cela peut déstabiliser un pays. Ce n’est pas une question théorique !

La Biennale de Dakar se tiendra cette année du 3 mai au 2 juin. C’est l’un des rendez-vous incontournables de l’art contemporain africain. Or, tous les deux ans, se pose la question de sa pérennité. L’organisation et le financement de l’événement – à 75 % par l’État sénégalais – sont-ils compliqués ?

Jamais il n’a été question de savoir si la Biennale aurait bien lieu ! Nous avons toujours assuré, dans le budget du ministère, une place pour l’événement. Cette fois, les invités d’honneur sont le Rwanda et la Tunisie, et tous les préparatifs sont déjà achevés, et les avances payées. Il est vrai que l’Europe a cessé de subventionner la manifestation [en 2010, NDLR], mais elle est partie à cause d’un quiproquo.

Nous avons reçu l’ambassadeur de l’Union européenne pour nous expliquer, et nous sommes heureux d’annoncer que l’UE est revenue avec une subvention consistante, car elle a compris qu’il s’agit d’une des plus grandes manifestations sur le continent. Une manifestation que nous avons voulue plus populaire : le « Off » sera étoffé cette année, il y aura de la musique, du théâtre, et nous allons accueillir, pour la première fois en Afrique, la comédie musicale Madiba, sur la vie de Nelson Mandela… Nous souhaitons que l’événement ne soit pas réservé à une élite : les populations ne doivent pas rester en rade.

Le musée des Civilisations noires, à Dakar, doit être inauguré au dernier trimestre 2018. Les délais seront-ils tenus ?

Oui. Théoriquement, il sera inauguré en décembre 2018, mais tout devrait être livré dès juillet. Enfin, il s’agira d’un musée où l’Afrique ne sera pas réduite à ses masques et autres pièces muséologiques ! Les dimensions ethnologique et anthropologique seront évidemment présentes, mais ce ne seront pas les seules. Nous voulons montrer que les Africains ont maîtrisé la civilisation universelle avant qu’elle ne nous échappe, et bien avant l’avènement des Lumières ! Les visiteurs seront heureux d’apprendre que l’on a eu des fourneaux de production sidérurgique ou que l’on a su maîtriser très tôt la fabrication du fer, par exemple. Nous voulons que les Noirs africains qui visitent le musée en ressortent avec une fierté d’eux-mêmes !

 

Jeune Afrique

Afrosphère : ‘Dans la famille Diamanka, choisissez Daado’

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PORTRAIT – Tract a plaisir à évoquer les parcours riches, car toujours uniques et divers, d’Afropéen(ne)s d’ethnie sénégalaise qui tracent leur sillon. Partis très jeunes du pays, dans les bagages de leurs parents qui ont choisi ou se sont résolu à l’émigration. Ou nés dans ces ailleurs aux quatre saisons après l’installation de leur parents là-bas. L’émigration africaine, ce ne sont pas toujours les drames en Méditerranée et les camps d’esclaves en Libye que l’on nous montre aujourd’hui. Au début et encore aujourd’hui, il y a de belles sagas familiales et des success-stories qui gagnent à être connues.

A l’honneur dans Tract, une des sœurs de la fratrie Diamanka, dont le frère le plus connu est le slameur-acteur Souleymane (‘l’Hiver Peulh’). Dans le jeu de cartes Diamanka, il y a aussi la benjamine Egué, 35 ans. Revenue dans leur Bordeaux natal après un passage à Paris de 2005 à 2008, Egué évolue comme consultante en communication dans le secteur artistique et culturel depuis 10 ans, avec notamment un poste de responsable communication du festival Musiques Métisses d’Angoulême. Et entre Souleymane et Egué, il y a Daado Diamanka.

Depuis 10 ans, Daado n’a pas mis les pieds au Sénégal. Pourtant, entre l’âge de 6 ans à 28 ans, elle y a régulièrement séjourné, à l’occasion des vacances d’été. ‘Ces voyages étaient toujours très enrichissant pour moi.’’ On espère que cet article l’incitera à le refaire très vite ?

‘ Oui, je regrette cette longue absence. Mais les années passent tellement vite quand on fait beaucoup de choses. J’aimerai y retourner en cette année 2018 pour y redécouvrir l’artisanat et rencontrer des architectes et designers afin de me faire une idée du marché local’. Plein Sud en alliant donc plaisir, retour aux sources et opportunités d’affaires ? Entre Nord (la Belgique) et Nord (Paris), cette fille du grand Nord sénégalais (le Fouta) ne perd pas le nord.

Depuis Paris, désormais sa ville de cœur, où elle vit et travaille, Daado garde un œil énamouré sur le Sénégal : ‘‘ A distance, je vois bien que le Sénégal est en train de muter et de devenir ‘the place to be’. Daado est beaucoup de choses, sauf une ‘wanna be’.

Svelte et les traits fins, la jeune femme aux yeux en amande semble drapée dans une éternelle jeunesse . Daado a pourtant 20 ans depuis 20 ans. Née à Bordeaux en 1978, de parents Peuls du Sénégal, elle se présente comme une ‘enfant de la pure tradition peuhle’. Car élevée dans le respect des valeurs de la Pulaagu : c’est- à-dire qu’on lui a appris à la maison ‘à faire preuve d’empathie et de tolérance, à ne jamais faire de vagues, à être pudique. Tout en étant toujours fière de soi’. Bel oxymore. Un héritage de l’émigration, déracinement-intégration au cours duquel ses parents ont du se battre pour élever leurs enfants et ces derniers s’efforcer d’être à la hauteur des espoirs parentaux placés en eux ? La Parisienne estime que son moteur est de toujours se dépasser et de ne jamais me contenter de ce qu’elle avait déjà. Le leitmotiv paternel l’a accompagné toutes ces années ; « Si tu veux avoir plus, tu peux avoir plus. Mais tu dois toujours faire en sorte d’être meilleure chaque jour. Même si cela te semble difficile à réaliser’.

Qui est-elle vraiment aujourd’hui ? ‘Au fond je ne sais même pas si je suis plus Peulhe, Sénégalaise, Bordelaise ou Parisienne.’ répond-elle’ Ce mix de cultures et de traditions font de moi la femme que je suis aujourd’hui. C’est une richesse.’

A la ville, cette passionnée de décoration et architecture d’intérieur évolue dans ce milieu professionnel depuis maintenant plus de 10 ans. Alors qu’elle s’ennuyait dans son travail d’administration des ventes, elle décide de faire bilan de compétences. S’ensuit une reprise d’études il y a deux ans, cursus au bout duquel elle devient officiellement Décoratrice d’intérieur, diplôme à la clé. Elle mène quelques ‘beaux projets’ de rénovation et décoration sur Paris, Bordeaux et Toulouse, dont elle est fière.

Un beau jour, sans qu’elle ait postulé à un emploi, son téléphone sonne : on lui propose de rencontrer Carlo Busschop, CEO d’une marque connue de mobilier contemporain dont le siège est en Belgique. La semaine d’après, elle est invitée Outre-Quiévrain. Et recrutée dans la foulée. En charge, depuis lors, du développement de la marque en France auprès des prescripteurs (architectes / spaces planner) et distributeurs de mobilier, Daado est heureuse de mettre ainsi sa palette de compétences en action.

Elle reste très famille et on ne doute pas un instant que l’homme de sa vie demeure son père dont elle est très proche, qui lui répétait le mantra qu’elle garde dans un coin de sa tête: ‘ ko yiteré houli, joungo susi ‘. En V.O peuhle : ‘c’est l’œil qui a peur et la main qui ose’ . C’est ce qu’elle s’attelle aujourd’hui à transmettre à sa fille Alicia Jeneba, charmante métisse âgée de 5 ans.

Par Damel Mor Macoumba Seck

©Tract Quotidien 2018 – www.tract.sn

Moustapha Guirassy: ‘ Les parrainages à la présidentielle, un recul démocratique grave et une atteinte injustifiée à la Constitution’

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POLITIQUES – Tract a reçu cette réaction du député Moustapha Guirassy, Président de Sénégalais Unis pour le Développement (S.U.D), sur le projet de loi portant introduction de l’obligation de parrainages à la présidentielle. Nous la publions in extenso: 

‘Par ma voix et après réunion de ses instances, concernant le projet de loi pour l’introduction de l’obligation d’un parrainage de tout candidat à l’élection présidentielle par un minimum de 1% des inscrits dans 7  départements, soit 65.000 électeurs au regard du corps électoral actuel, le parti Sénégalais Unis pour le Développement (S.U.D) que je préside, exprime sa désapprobation totale et réitère son accord pour la rationalisation du fonctionnement et du nombre de partis politiques.

En effet, cette rationalisation des partis politiques passera d’abord et surtout, nous en sommes convaincus,  par le financement public des partis politiques qui incitera ceux qui obtiennent des suffrages et des élus à des élections et sont donc financés, à continuer d’exister et conduira à la disparition à terme de ceux d’entre les partis qui n’ont aucune activité concrète connue.

Au total, nous estimons par conséquent que le projet de loi sur les parrainages à la présidentielle, son vote à l’Assemblée nationale et son adoption en Conseil des ministres survenant, serait un recul démocratique grave et une atteinte au jeu démocratique libre et transparent.

C’est également et d’abord une atteinte injustifiée à la Constitution, qui dispose que les partis politiques concourent librement aux suffrages des Sénégalais.

Nous nous interrogeons gravement sur ce à quoi servira désormais le congrès d’investiture d’un parti, formation politique qui de plus à pignon sur rue, si on doit lui exiger pour présenter un candidat à la Présidentielle, d’obtenir au préalable 65.000 parrainages de Sénégalais.

Bien des candidats à la présidentielle, par le passé, n’ont pas obtenu 65.000 votes à cette élection. Il n’empêche que personne ne peut contester que leur voix singulière et leur candidature, fût-elle de témoignage, ont beaucoup apporté au débat public, fait avancer notre projet de société collectif,  servi la démocratie et exprimé quelque chose d’important par rapport à notre vivre ensemble.

En conclusion, nous appelons le Président de la République à reconsidérer sa position. Pour apaiser le climat politique ; pour préserver la cohésion nationale et pour consolider le débat démocratique, nous estimons qu’il aurait pu et qu’il aurait dû accéder à la revendication de la majorité des partis politiques qui ont participé au dialogue national auquel son Gouvernement nous a conviés : ils ont majoritairement dit non aux parrainages.

Ce projet de loi ayant été annoncé dans le communiqué du Conseil des ministres, nous osons encore espérer, parce qu’il a pris cette forme d’annonce, que c’est encore un projet et non une décision définitive, et que le Chef de l’État ne manquera pas de prendre en compte le rejet de cette disposition par le corps social et reculera devant la levée de boucliers qui ne manquera pas de s’élever face à cette mesure antidémocratique.

Fait à Dakar, le 20 mars 2018

Moustapha Guirassy, Député, Président e Sénégalais Unis pour le Développement (S.U.D)

Amadou Tidiane Wone : ‘Je ne suis pas le nègre de Karim Wade’

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Karim Wade est-il l’auteur des lettres qu’il envoie à l’attention de l’opinion depuis un moment ? Ou bien aurait-il un nègre chargé de coucher sur papier ses idées ? D’aucuns estiment qu’il dispose d’un rédacteur et que ce serait l’ancien ministre de la Culture Amadou Tidiane Wone, contributeur prolixe dans la presse.

Dans l’édition d’un quotidien de ce jour, l’intéressé jure que non. Affirmant qu’il a rompu le contact avec Karim depuis le sommet de l’Organisation de la conférence islamique (Oci).

« C’est de la désinformation que de dire que c’est moi qui écris les lettres de Karim Wade. Je n’écris absolument rien pour Karim Wade. Je ne suis pas l’auteur de ses lettres. Et je n’ai aucune aptitude ou compétence pour écrire ses lettres. Je ne suis pas dans son dispositif. »

Wone a été directeur de cabinet de Me Abdoulaye Wade, une fois celui-ci retourné dans l’opposition après sa défaite de 2012. Avant de démissionner de ce poste  pour raisons de convenance personnelle.

Tribune: De la République ou de quoi le Sénégal est -il le nom? (2ème partie)

TRIBUNE- LATYR DIOUF (Convergence des Cadres Républicains)

Petite carte postale de la République du Sénégal. Le monde est majoritairement constitué de Républiques (136 pays sur les 197 reconnus par l’ONU). Leurs formes sont diverses. Elles peuvent, par exemple, être fédérale (Allemagne, Etats-Unis) ou porter une épithète qui sonne comme un pléonasme (populaire, démocratique), une restriction (islamique) ou un outrage (bananière). La République du Sénégal est unitaire (une et indivisible). Très jeune, assurément, comparée aux autres (France 1ère République 1792, Etats unis depuis 1787), elle est née le 15 novembre 1958 (je vous épargne mon hypothèse sur la corrélation avec la Constitution du 4 octobre 1958 marquant la naissance de la 5ème République française), puis, a accédé à l’indépendance le 20 août 1960. Si l’indépendance est célébrée le 4 avril, c’est en référence de la naissance de la Fédération du Mali.

Le premier Président de la République du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, a instauré le pluralisme, par une ouverture au multipartisme, toutefois canalisée et contrôlée. Son successeur, le Président Abdou Diouf assurera, à partir de 1981, sa continuité par l’autorisation d’un multipartisme intégral. Une première alternance portera le Président Abdoulaye Wade au pouvoir en 2000 et la deuxième alternance sera incarnée par le Président Macky Sall en 2012. La bonne réputation internationale du Sénégal procède, d’une certaine manière, de sa stabilité politique, au moment où de nombreux pays africains peinent à organiser des élections libres et démocratiques et à en accepter les résultats. Le pays a connu, certes, quelques soubresauts préélectoraux et postélectoraux (1988 & 1993) mais ce n’est pas comparable aux guerres civiles qui ont fragilisé certaines nations africaines.

La devise du Sénégal traduit notre commun vouloir de vie commune, c’est-à-dire notre volonté (Une Foi), d’Unité (Un Peuple), pour la construction nationale (Un But). C’est une autre définition de la République soutenue par des symboles comme le drapeau aux trois couleurs : le Vert pour la nature et la diversité confessionnelle, l’harmonie entre les chrétiens, les musulmans et les animistes ; le Jaune pour la prospérité, l’intelligence et la créativité ; le Rouge, couleur du sang pour les sacrifices passés et futurs ; et enfin l’Etoile verte aux cinq branches, signe de l’ouverture au reste du monde. Les deux sceaux du Sénégal (Lion passant et Baobab) viennent marquer de leur empreinte tout acte relevant de la souveraineté du Peuple sénégalais. Enfin, en musique, l’Hymne nationale (le lion rouge) et l’Hymne de la Jeunesse (Niani bagn naa) viennent compléter ce patrimoine symbolique du Sénégal.

Acquis, consensus et menaces

La République est un système politique où la souveraineté appartient au peuple, qui délègue son pouvoir par élection (parfois par éviction) à une puissance publique sensée l’incarner et le représenter. A cet égard, le Sénégal dispose d’institutions diverses et variées : Présidence, Assemblée nationale, Conseil Economique Social et Environnemental, Haut Conseil des Collectivités Territoriales, Conseil du dialogue social, Cour suprême, Cour des comptes, Cours et tribunaux…Avec ce large dispositif institutionnel, toute la Nation est théoriquement représentée, le principe d’égalité et l’Etat de droit garantis, mais rien n’est jamais totalement acquis en République. Ce qui doit être n’est pas toujours. Le code n’est rien si les juges ne sont pas justes, dira encore Debray. La formule du « Sénégal Benn bop la » est une rengaine optimiste qui ne trouve pas toujours une traduction concrète puissante et utile. Elle est plus fréquente dans les parades des fêtes, dans les nombreuses cérémonies religieuses, à l’occasion des grands combats de lutte, dans des oraisons funèbres ou dans la bouche des communicateurs traditionnels. Elle est moins artificielle dans les efforts de réduction de la pauvreté du régime actuel mais les opposants sont fermés à cette réalité. On leur fera un clin d’œil à la fin.

Dans le modèle unitaire qui est le nôtre, il doit y avoir une certaine idée de la Nation qui passe par une définition du Peuple : Le Sénégal/les Sénégalais. Qu’y a-t-il derrière ces mots englobants ? Comment définir l’intérêt général des Sénégalais ? Comment faire Nation avec des individus si divers (des hommes, des femmes, des jeunes, des vieux, des musulmans, des chrétiens, des animistes, des homosexuels, des handicapés, des pauvres, des riches, des ethnies, des mœurs, des histoires, des géographies etc….) ? Nous revoilà déjà aux origines de la question alors qu’un petit commentaire de l’actualité nous aurait épargné cette réflexion qui oscille entre le cours moyen d’instruction civique et la dissertation de classe terminale sur la République.

Il y a seulement quelques semaines, un chef religieux, et chef d’un parti politique, avait déclaré publiquement, à l’occasion d’une cérémonie filmée : « Je ne crois ni au Droit, ni à la Loi, ni à la Constitution. Je ne crois qu’au rapport de force… ». Ne dit-on pas en République, que nul n’est au-dessus de la loi ? Le fait religieux sénégalais est l’un des principaux défis de notre pacte républicain. Une République étant nécessairement laïque, démocratique et sociale, toute concession principielle la fragilise et, à terme, la tue. Or, le spirituel confrérique colonise régulièrement le temporel. Tous les espaces de liberté, de décision, de justice, de droit et de responsabilités sont envahis par des dogmes influents, anesthésiants et violents, sans que l’émoi ferme des dépositaires de la puissance publique ne vienne décourager immédiatement et ouvertement ces tentations théocratiques.

Aux conséquences préoccupantes du « fanatisme mou » (pour reprendre la juste formule d’Elgas) sur le génie du Peuple sénégalais, s’ajoute des velléités indépendantistes bientôt quarantenaires et un communautarisme aussi actif que tabou. Des groupes régionalistes ou ethniques se constituent forces politiques à travers un grégarisme d’un autre âge et trompent la vigilance républicaine avec de bonnes intentions statutaires. Pourtant, tout révèle, en définitive, que ce n’est pas le développement de tel terroir, village, quartier, département ou région qui motive, en priorité, ces bruyants et effrayants collectifs. Ils escomptent toujours une haute responsabilisation d’un des leurs, qui aurait la possibilité de les favoriser avec des moyens publics. Pour cela, ces groupes se présentent en victimes, en déshérités de la Nation, en acteurs de développement aux contributions insuffisamment reconnues, et réclament plus d’équité territoriale et de considération. Pourtant, avant les programmes spéciaux du gouvernement actuel (PUDC, PUMA, Promovilles), toutes les régions du Sénégal (sauf Dakar et peut-être Thiès) connaissaient des difficultés comparables, sans que leurs ressortissants ne recourent à cette nouvelle stratégie politicienne.

Une autre caractéristique de ces singularités aux antipodes de l’idéal républicain réside dans la fierté mise au service de la préservation de la tradition comme valeur absolue. Par exemple, un Républicain, en accord avec le principe d’égalité, peut se dire, quelle que soit son origine, qu’un homme vaut une femme en droit, et considérer que les mutilations génitales des jeunes filles ne favorisent pas l’égalité. Un autre encore peut légitimement s’insurger contre le droit d’ainesse ou la logique des castes qui causent tant d’injustices et de frustrations dans nos microcosmes. Un autre, enfin, peut trouver scandaleux le travail, l’exploitation et le mauvais traitement que subissent les enfants. Mais, à peine auraient-ils commencé à argumenter que s’abattrait sur lui la rafale sentencieuse du déracinement. Le profil de ces maitres censeurs est familier à tous ceux qui ont osé une fois réfléchir à nos inconséquences. Ils réduisent notre culture au triptyque Diné, Ada ak Thiossane avec une kyrielle de bizarreries folkloriques et fantaisistes habilement syncrétisée. Ce sont les mêmes qui tiennent le ministre des transports pour responsable des accidents de la route et accusent le Président de la République quand le poisson manque à Mbour ou quand une case brûle à Niakhar. S’ils sont instruits, leur besoin de boucs émissaires se pare de patriotisme ou de panafricanisme pour traquer tout ce qui menacerait notre souveraineté. Il n’est pas rare de les entendre, pour mieux rejeter le modèle français auquel ils assimilent ceux qu’ils considèrent comme aliénés, louer les modèles d’intégration anglo-saxons et leur tolérance légendaire face à la prolifération communautaire en République.

La République, sans les ignorer, ne reconnaît pas les particularismes. Par conséquent, pas de président sérère, de ministre lébou, de juge mouride, d’ambassadeur tidiane, de maire diola, de général soninké, de quartier layenne, de députés de la diaspora …Aucune importance numérique, non plus. Seuls compterait les citoyens et leur communauté nationale toujours supérieure aux parties qui la constituent. Une République qui transigerait avec ces principes serait défaillante.

Pour stopper net cette description/prescription qui est déjà sortie du format de prédilection de nos presses, il n’y aura pas de paragraphes sur ceux qui refusent de se plaindre par crainte de représailles ou de mauvaise réputation ; il n’y aura pas d’agents de l’Etat corrompus, ou incompétents ou considérant leurs droits supérieurs à leurs obligations ; il n’y aura pas, non plus, de gros délinquants financiers qui ont maille avec la justice et qui crient au procès politique, ni les intercessions diverses qui s’opposent à la loi en essayant de les blanchir ou en présentant les bourreaux comme des victimes…

Epilogue

La vision prospective du PSE (Plan Sénégal Emergent) à savoir « Un Sénégal émergent en 2035 avec une société solidaire dans un État de droit » est une autre définition de la République. Le Président de la République, très peu loquace parce que dans l’exécution de ce programme, avait, toutefois, rappelé ses motivations en octobre 2017. Il a réaffirmé son ambition pour le Sénégal qui reste, selon ses propres termes, l’avènement d’un Etat de droit et d’une économie solidaire, de progrès social pour le bonheur de tous. Dans le même texte, largement repris, il entend bâtir une croissance vigoureuse, durable et partagée, pour répondre aux aspirations légitimes de tous à une vie meilleure. Sa priorité, a-t-il dit, enfin, réside dans la consolidation des acquis de cette gouvernance qui tourne essentiellement autour d’un développement inclusif et solidaire.

C’est dire que depuis la naissance de son parti, dont le nom même est un reflet de sa conscience républicaine, le Président Macky Sall n’a jamais perdu de vue la nécessité de consolider l’héritage d’un modèle national qui englobe équité, démocratie et patriotisme. Le Sénégal de tous, par tous et pour tous, dont l’écho a traversé la Déclaration de Politique générale du Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne, n’est pas une simple formule ou un vœu pieux. C’est un défi qui a besoin de l’appropriation citoyenne. Le travail et la responsabilité individuelle doivent contribuer à le relever. Au moment où de larges consensus s’opèrent autour du programme du Chef de l’Etat, dont les résultats sont déjà prometteurs, des oppositions marginales, armées de quelques certitudes, labellisées tout azimut économie, finances, fiscalité, budget ou ressources naturelles prétendument spoliées, amusent la galerie parlementaire et les médias. Lorsque l’agenda républicain sera officiellement ouvert à la campagne électorale, le patron de l’Alliance Pour la République, avec peu de mots, leur démontrera que la citoyenneté et le civisme sont des conquêtes qui nécessitent patience et mesure et que l’intérêt général ne se construit pas avec une somme de frustrations individuelles.

Latyr DIOUF

Vice-Coordonnateur de la Convergence des Cadres Républicains

L’inculpation de Sarkozy, énième abaissement de l’institution présidentielle française

L’ET DIT TÔT D’O.N.G – La sanctuarisation et l’immunité des anciens présidents de la République qu’on promeut pour inciter les potentats démocratiques africains à accepter de quitter le pouvoir sans craindre des poursuites judiciaires ultérieures, on devrait aussi la mettre en œuvre en France.

Nicolas Sarkozy de Nagy Bocsa. Nous avons tant aimé le haïr. Surtout depuis son discours confondateur de Dakar, pour lequel la pétulante Léboue Rama Yade a avoué avoir voulu se lever de l’assistance pour le gifler. Sarkozy a pourtant été le plus tropical des président français des vingt dernières années, par son rapport jouissif au pouvoir et sa propension à tout régenter.

Mais son inculpation est une très mauvaise nouvelle pour le prestige de l’institution présidentielle française. Celle-ci a été abaissée une première fois par les juges, qui ont poursuivi Jacques Chirac, une fois que celui-ci a quitté le pouvoir. Le grand Jacques n’a dû d’échapper à leurs fourches caudines qu’en se réfugiant derrière la maladie qui lui aurait désormais fait perdre la mémoire. Quant à ses successeurs Sarkozy et Hollande, ils n’ont eu besoin de personne pour rabaisser l’institution présidentielle. Sarkozy avec son tristement célèbre ‘ ‘casse-toi,  pauv’con !’’. Hollande avec la normalitude qui ne l’aura conduit qu’à deux succès en demie teinte, car inachevés : le vote de la loi sur le mariage pour tous, sauf pour lui-même ; et la guerre au Mali, qui n’aura pas réussi à délivrer Kidal du joug des djihadistes. Hollande en aura tiré toutes les conséquences pour lui-même et pour la France, en abdiquant toute ambition de renouvellement de son bail élyséen, avouant son incapacité à écrire un récit historique pour son pays et laissant son camp socialiste en miettes.

On avait espéré qu’avec Emmanuel Macron, l’institution avait retrouvé tout son lustre. Car Macron est arrivé à habiter l’habit présidentiel avec prestance et prestige, et incarne crânement le corps du monarque républicain qu’il se doit d’être. Hélas, les juges français, au nom de leur sacro-sainte indépendance, mette un coup de canif à cette reconquista, en mettant en examen Sarkozy. Dans l’opinion publique, tout au moins internationale, tout ce qu’on retiendra, c’est qu’un ancien chef d’État français est poursuivi par la justice de son pays.

Les anciens chefs d’État français sont membres de droits du Conseil constitutionnel de leur pays, où siège les « Sages » de la République. C’est dire qu’on leur reconnait une rémanence de leur statut d’homme d’État, une immanence, et une transcendance. Sarkozy avait refusé de siéger à ce Conseil constitutionnel, parce qu’il conservait le secret espoir de reconquérir le pouvoir, et conservait une activité politique partisane. Hollande s’y est également refusé, au nom de sa normalitude de scootériste à l’eau tiède. Mettre en examen Sarkozy pour cause de financement libyen de sa campagne n’annulera pas la présidence qu’il aura exercée, en gagnant grâce à cet argent. La justice est censé réparer un tort fait au cors social. Il est avéré que Sarkozy a dépassé le plafond de ses dépense de campagnes en 2007, il est plausible qu’il a fait payer des sondages à son profit exclusif par la cassette de l’État alors qu’il était Président, ce qui est illégal. Il est enfin probable qu’il a reçu de l’argent de l’ex Guide de la Jamahiriyya.

So what ? C’est un ancien Président. Et on aurait dû le laisser à sa retraite paisible d’ancien Président. Statut qu’aucune décision de justice n’effacera. Oui, on aurait dû laisser Sarkozy tranquille. Pour éviter de nourrir le désamour croissant des citoyens envers la politique, qui reste pourtant la seule modalité de gestion acceptable du vivre-ensemble. Pour cesser d’alimenter la défiance envers un personnel politique présumé être composé de ‘ ‘tous pourris !’’. Pour permettre aux citoyens de continuer à croire en la démocratie élective et représentative.

Afin de restaurer tout cela, Président Emmanuel Macron, préparez donc votre décret d’amnistie pour le futur condamné Sarkozy.

Ousseynou Nar Gueye © Tract Quotidien 2018 – www.tract.sn

Mamane, Président du ‘Gondwana’, reçu par Macky Sall

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Mamane, le Président du mythique ‘Gondwana’ dont il raille les dirigeants à longueur d’antenne, a été reçu hier par Macky Sall.

Lancement ce 21/03 à Dakar du Rapport mondial de l’UNESCO sur « Re | Penser les politiques culturelles : la créativité au cœur du développement »

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Lancement Afrique du rapport mondial de l’UNESCO sur « Re | Penser les politiques culturelles : la créativité au cœur du développement »

Vidéo de soutien de Kirène aux Lions au Mondial de Russie, avec Fadiga

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Les conseils ‘beauté noire’ de la blogueuse Fatou N’diaye, égérie de L’Oréal

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AFROSPHERE – Blogueuse française, d’origine nigériane par sa mère, et sénégalo-malienne par son père, Fatou Ndiaye, 40 ans, tient depuis 2007 l’un des blogs dédié à la beauté noire les plus influents en France : Black Beauty Bag.

Forte de plus de 10 ans d’expérience dans le domaine, Fatou est sans conteste l’une des personnes les plus à même de partager son expertise et ses conseils à la nouvelle génération de blogueurs. Elle a réussi à creuser son sillon dans le secteur de la beauté noire, lequel était avant son arrivée – si ce n’est déserté – très peu visible. La blogueuse nous livre ses clés et ses conseils pour réussir dans le domaine, sans langue de bois ni concession !

Il y a 10 ans, comment était l’environnement de la beauté noire sur Internet ?

Je fréquentais à l’époque un forum qui s’appelait Beauté d’Afrik : le premier dédié à la communauté féminine noire française sur lequel on échangeait nos astuces beauté, parlait littérature, cinéma. Nous étions la première génération de filles connectées sur le net, avant l’arrivée des blogs.

J’ai fini par devenir modératrice du forum, un an ou deux ans après la création en 2003, et à animer un topic beauté. C’est en 2006-2007 qu’il y a eu l’avènement des blogs via Skyblog. J’ai créé mon blog beauté, à l’époque My Makeup Bag, qui faisait partie des premiers blogs dédiés à la valorisation de la beauté noire. Il a donc a rapidement fait partie des top blogs à suivre.

A l’époque où je me suis lancée, le blogging était vraiment perçu comme quelque chose de futile. Se prendre en photo, se mettre en avant sur les réseaux sociaux, c’était mal vu. Quand j’ai commencé à parler de beauté noire en pointant du doigt certains sujets, on m’a très vite rangée dans la case militante et « black power ». Et c’était les gens de la communauté qui étaient les premiers à ne pas comprendre. On trouvait mon blog communautaire.

Pourtant, j’ai toujours su qu’il était important d’utiliser sa voix pour partager des messages ou dénoncer des choses. On a un outil fabuleux, Internet, pour le faire. En tant que femme noire née en France, je me souviens en 2007, de la difficulté à trouver un fond de teint ou un produit qui correspondait à ma peau dans les magasins. Dans les magazines, je ne m’y retrouvais pas non plus, les articles ne concernaient que les femmes blanches. A la télévision, je ne voyais pas de femmes qui me représentaient. Bref, Internet a été pour moi un outil qui m’a permis de mettre en avant ce qu’on refusait de nous montrer ailleurs.

Tu travailles aujourd’hui avec les plus grandes marques de beauté. Comment as-tu décroché tes premiers contrats ? As-tu travaillé d’arrache-pied pour faire comprendre aux marques qu’il y avait un marché pour la femme noire ?

Il y a un fantasme autour de ça. Les gens pensent souvent que j’ai démarché, que j’ai été privilégiée. Or, toutes les marques avec qui j’ai collaboré sont venues à moi. L’Oréal – dont je suis l’égérie aujourd’hui – est le premier groupe à s’être intéressé au web, le premier à avoir compris que le digital annonçait un renouveau dans les médias. Lorsque que j’ai été contactée en 2014, j’ai demandé pourquoi moi. On m’a répondu que c’était mon franc-parler et ma personnalité qui avait fait la différence.

J’étais consciente qu’en France, à la différence des États-Unis, la gamme de L’Oréal n’était pas étendue aux peaux noires. J’ai donc dit que j’acceptais de travailler avec le groupe à condition de pouvoir avoir accès à l’ADN de l’entreprise, de pouvoir parler des problématiques des femmes noires au-delà des thématiques bling-bling. Ce qui m’intéressait, c’était les ressources humaines, la place des femmes dans la recherche, visiter les laboratoires, parler avec les chercheurs etc. J’ai une image sur le net, il en allait de ma crédibilité.

En travaillant avec des marques, comment trouver l’équilibre entre promotion et objectivité ?

C’est un peu le jeu du chat et de la souris. A l’époque où il n’y avait pas d’argent qui entrait en ligne de compte, que les blogueuses allaient acheter les produits pour en parler sur leur plateforme, cela ne dérangeait pas les gens. C’est à partir du moment où les marques sont venues à moi, que j’ai commencé à collaborer avec elles et à faire de campagnes que c’est devenu problématique. Pour autant, quand j’ai commencé à vivre de mon blog, je ne l’ai jamais caché et j’ai même écrit un article pour l’annoncer. Quand on regarde les magazines, la télé, c’est la même chose, il y a de la pub. Dès l’instant où je parviens à sélectionner des marques qui entrent dans l’univers de mon blog, je n’ai aucun problème avec cela.

La question de l’argent dérange, et c’est un problème typiquement français.

Quels sont les fondamentaux pour réussir dans le blogging dédié à la beauté noire ?

La bonne recette pour un blogueur est de rester soi-même. Il faut savoir développer les compétences dans lesquelles on est bon, sans essayer de copier ce qu’il se fait ailleurs. Il ne faut pas céder au buzz et à la tendance.

Les blogueuses noires rencontrent d’autres problématiques et on a d’autres sujets de prédilection. Aujourd’hui, une blogueuse blanche vit dans une société qui est faite pour elle et par des gens comme elle. Nous, il y a un message et une forme de militantisme à développer. On était invisibles, les bloggeuses noires ont permis aux médias mainstream et aux marques de faire comprendre que les Noirs de France existent et consomment comme tout le monde.

Ce que les blogueuses noires doivent donc comprendre, c’est qu’au-delà des thématiques beauté, il faut parler de la femme noire, de l’estime de soi, de la confiance…

En outre, quand on est blogueuse, on ne peut pas parler de beauté sans connaître les marques, leur ADN et l’industrie. Il existe des formations et des sites spécialisés en markéting, sur les chiffres et les pourcentages de vente… Tout cela est primordial. Aujourd’hui, les marques regardent tout ça ! Or, le problème c’est que dans la communauté noire, on manque beaucoup de professionnalisme. Les marques sont là pour faire de l’argent, elles ne sont pas des philanthropes ! Elles me disent vouloir travailler avec des blogueuses et youtubeuses afro-françaises, mais elles reconnaissent que beaucoup d’entre elles ne sont pas assez pro ou sont dans les polémiques sur Twitter etc. En France, il n’y a aucune blogueuse beauté noire qui a des millions de followers, parce qu’on n’est pas si nombreuses, alors il faut éviter l’amateurisme.

Comment adaptes-tu ton discours, en termes de ton et de ciblage markéting sur les différents réseaux sociaux et applications ?

Sur Instagram, c’est de la photo. Donc il faut raconter une histoire. Les photos doivent être léchées, jolies. Je le dis souvent, quand on a un blog ou une chaîne Youtube, Instagram c’est un CV en ligne, du brading. On vend son image. Les marques regardent beaucoup ce que l’on fait sur Instagram.

Après, Instagram a créé une sorte de psychose. Il y a des gens qui achètent de faux followers pour attirer les marques, sauf que celles-ci ne sont pas dupes. Idem sur Facebook. Or, si aucune collaboration forte n’est visible ou s’il n’y a aucune interaction, quel est l’intérêt ? Ce qui attire une marque, c’est l’image que l’on véhicule avant tout, la personnalité.

Aujourd’hui, tout le monde est influenceur. Je n’aime pas trop ce terme. Je me présente toujours en tant que blogueuse. Ce sont les marques qui décident de votre influence. On est un influenceur quand les propos et l’image véhiculés sur les réseaux ont de l’incidence sur du marketing, et pas nécessairement sur le pôle beauté. On parle d’influence quand une personne va ébranler un système.

Beaucoup de blogueuses ont déserté leur blog au profit d’une utilisation exclusive sur Instagram. En quoi les billets de ton blog restent importants pour toi ? Comment gères-tu ces deux outils complémentaires ?

Le blog est l’essence même de ce que je fais. C’est mon bébé. Il est référencé sur Google. Même quand on travaille avec des marques, les campagnes se passent sur le blog. Les marques ont des codes trackés pour connaître le nombre de personnes qui sont venues visiter votre blog, combien de temps elles y sont restées etc. Le blog est la preuve que vous avez une communauté. Raison pour laquelle il ne faut jamais abandonner son blog pour Instagram. Si jamais demain Instagram ferme, que vous reste-il ? Idem quand Facebook décide de censurer des pages ou de les fermer, il y a tout de suite des polémiques. Le problème avec les médias afro, c’est qu’ils ont tout misé sur Facebook et Instagram, or ce n’est pas notre maison. Ces réseaux doivent servir de relais !

Quels conseils donnerais-tu à la nouvelle génération de bloggeurs afro ?

Il faut bloguer pour les bonnes raisons. Beaucoup viennent me voir et me demandent des conseils pour être connus. Or, ce n’est pas ça le blogging. En outre, il y a tant d’autres terrains à explorer que celui de la beauté.

Ensuite, il faut arrêter de copier les Noires-Américaines. Leurs gestuelles et mimiques. C’est d’ailleurs ce que les marques reprochent aux blogueuses afro-françaises. Moralité, quand il y a des voyages, elles vont se tourner vers les blogueuses et youtubeuses anglophones. Parce qu’elles préfèrent prendre les originales plutôt que les copies ! Ce n’est pas une histoire de following, mais d’image. Les marques n’ont pas envie de travailler avec des clowns. Il faut savoir mettre en avant sa différence, sa double culture : africaine et française.

De quelle manière transmets-tu ton africanité sur ton blog, en quoi c’est important pour toi ?

J’ai vu beaucoup de femmes africaines de ma génération porter des tenues en wax ou traditionnelles, et être perçues comme des villageoises. Nous sommes les ambassadeurs de notre culture, il ne faut pas attendre que les gens la mettre en avant à notre place et crier ensuite à l’appropriation culturelle. Regardez la récente polémique avec Beyoncé qui aurait repris l’affiche du film Touki Bouki du réalisateur sénégalais, Djibril Diop Mambéty, pour l’image annonçant sa tournée. Ne soyons pas hypocrite, la plupart des gens ne connaissaient pas ce réalisateur ! Si on sait qu’il y a des choses riches chez nous, pourquoi on attend l’approbation des Noirs-Américains ou des Européens pour mettre en avant notre culture et notre art de vivre.

‘Sonko, l’homme du Livre’

PAR ELGAS – “Dans un monde sans mélancolie, les rossignols se mettraient à roter.” Cioran

Il y a toujours un risque à (trop) prêcher la probité, d’en être un jour le mauvais élève. Bien souvent quand cela arrive, peu importe le passé vertueux, les mémoires ne retiennent plus que la glissade qui disqualifie tout l’ouvrage. La contrition rachète moins l’erreur qu’elle-même ne pardonne le passé.

Il faut dire qu’avec ses airs de moine pas très réveillé, son débit lent et professoral, Ousmane Sonko, ne trahit pas, ni dans sa mise, ni dans son allure, ni dans son être, encore moins dans son dire, un potentiel de kaccor, sans lequel – presque – l’homme politique sénégalais ne survivrait pas. Alors qu’il commence son ascension, exploitant la matière première de son crédit, à savoir l’intégrité morale, Sonko est un fils de l’époque. Un bébé du puritanisme ambiant, une figure exemplaire de la méritocratie, un énarque sobre, un bambin d’inspiration néo-protestante, jeune premier, qui semble donner des gages dans un pays où la règle est reléguée au rang d’hypothétique cadre.

Mais en politique, comme en affaire, ou en sexe, il faut offrir du rêve, à pas cher. Exciter la ménagère à défaut de remplir son panier, charmer le client à défaut de le convaincre, vendre de l’espoir au pauvre à défaut de l’exaucer, chanter la gloire des héros passés à défaut d’en être. Il manque cela à la panoplie Sonko : ce mélange d’aura libidineuse, de capacité à lâcher prise, à aimanter les foules par le vice du verbe, ou l’ivresse du charisme. Son messianisme manque de souplesse, d’attrait, d’atours. On peut convaincre avec la vertu, on ne séduit jamais avec. C’est presque une leçon des échecs des Livres. La coercition, même avec le bon sentiment, négatrice de liberté et d’évasion, promet l’échec.

Quand le vent Sonko se lève, avec ses rafales dans l’administration fiscale, c’est une tempête médiatique et politique qui se lève. Elle vire vite en tornade qui découvre le champ de ruine de la politique nationale et rebat les cartes. Becquetée par le pouvoir, l’opposition survit entre les dents de l’ogre. Le chaos profite à ce natif de la cité rebelle du Rail, qui incarne le rêve d’un assainissement national. Dans ce pays orphelin d’investigation et de flair journalistique depuis que Latif Coulibaly en a posé les cendres dans la majorité Yakaar, on avait perdu le goût des révélations, et la saveur du héros sauveur. Et voici qu’au cœur de la maison qui materne notre argent, les Impôts, apparaît le chevalier.

Dans le dernier quart de siècle, la politique n’avait pas produit pareille figure. On peut s’en réjouir. L’homme a des failles négligeables. Son érudition est de plusieurs ordres. Un parcours excellent, sanctionné formidablement. Et voici la garantie – à priori – d’une maîtrise. Il a troqué la barbe pour le bouc. Le cheveu à mi-hauteur, par le crâne rasé. Il fut (demeure peut-être) un ibadou. Ersatz d’homme de dieu qui ne refuse pas la promiscuité avec ses semblables. Moine pèlerin en mission. Et voici le prédicateur. Il aime les livres, révélations sur les marchés du pétrole, Vision, à venir confie-t-il au micro du Grand Jury. Et voici l’homme du texte, presque sacré.

De tout ceci, l’observateur reste confus. Voici un bon cheval, qui semble taillé pour le marathon et la course. Mais la monture reste sommaire. Il rassure mais n’enivre pas. Alors que la conjoncture politique mondiale se tend, que la raréfaction de la souveraineté économique des Etats s’aggrave, le chantier du fait social et culturel paraît le plus urgent. Le moine-soldat, paraît peu disert, l’optique nationale des affaires semble son seul horizon pour l’heure. Alors que les destins nationaux se bâtissent pour partie sur la scène des enjeux du monde.

C’est un homme du Livre, mais à rayon national. Le livre reste collé à la dimension utilitaire. Peu de poésie, d’art, de douceur, de passion, d’excès, de finesse, de rire. Soupapes de décompression sans lesquelles le talent reste bien souvent vain et vaniteux. Le bassin raide et rigide ; cette frigide allure, de l’homme qui incarne tant l’espoir d’un renouveau, doit trouver assistant vicelard. La seule aide précieuse et urgente pour Sonko, c’est lui insuffler une bonne dose de vice.

©Elgas – Tract Quotidien 2018 – www.tract.sn

Maroc : Après un torrent d’insultes, démission de la directrice du Centre des études féminines en Islam

 LES AFRIQUES – La chercheuse Asma Lamrabet, connue pour ses travaux sur l’image de la femme dans le Coran et qui dirigeait depuis 2011 le Centre des études féminines en Islam, a présenté sa démission. Ses positions progressistes lui avaient valu des torrents d’insultes.

En 2017, la médecin biologiste et essayiste Asma Lamrabet, a publié Les femmes en islam : les questions qui fâchent (Éditions En Toutes lettres, 2017). Comme l’indique le titre de l’ouvrage, celle qui était alors directrice du Centre des études féminines en Islam, connue depuis des années pour déconstruire  les référentiels des penseurs conservateurs sur la femme en retournant contre eux leurs propres arguments, ne s’attendait pas à se faire que des amis.

Pourtant, il semblerait que la pression ait fini par se faire trop forte : mardi 20 mars, l’écrivaine a annoncé, sur Twitter, avoir présenté sa démission de ce centre de recherche dépendant de la Ligue des théologiens du Maroc.

Refus de toute « lecture discriminatoire »

Si la chercheuse se garde bien de donner des raisons à son départ, les médias marocains relient sa décision à ses prises de position sur la question controversée de l’héritage, ce qui a été confirmé à l’AFP par l’entourage d’Asma Lamrabet. Dans le débat sur la question successorale, qui a été ouvert en 2015 au Maroc, les progressistes critiquent une législation « inégalitaire », la femme n’ayant droit qu’à une demi-part successorale. De leur côté, les milieux conservateurs rejettent tout débat sur la question, et les dernières sorties d’Asma Lamrabet avaient « provoqué un tollé notamment parmi les salafistes, qui n’ont pas lésiné sur les insultes », rappelle le site Médias24.

« Je ne prétends pas donner une réponse figée mais je questionne, j’interroge, j’ouvre le débat. Ce qui est essentiel, c’est que je refuse toute lecture discriminatoire », confiait la chercheuse à Jeune Afrique en mars 2017, lors de la sortie de son dernier livre. Outre la question de l’héritage, elle se demandait « pourquoi l’homme musulman a-t-il le droit de se marier avec une non-musulmane sans que cette dernière ne soit obligée de se convertir alors que cela est interdit pour les femmes ? » et s’interrogeait sur la question du voile, estimant qu’il émane plus d’une recommandation que d’une obligation.

Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont exprimé leur soutien à cette chercheuse, médecin biologiste de formation, qui prône une lecture dépolitisée des textes religieux pour permettre aux femmes musulmanes de s’émanciper.

Jeune Afrique

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