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Présidentielle : Macky parraine l’option ‘Parrainages’

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Hier, lundi 19 mars, le Conseil des ministres a adopté un projet de révision de la Constitution et du Code électoral dans ce sens. Macky Sall a donc tranché en faveur du parrainage pour la présidentielle.

Désormais pour être candidat à la magistrature suprême, il faudra se faire parrainer par au moins 1% des électeurs inscrits dans 7 régions, à raison de 2000 signatures par localité minimum. Si l’on se considère l’actuel fichier électoral avec ses 6,5 millions inscrits, tout candidat devra réunir 65 mille citoyens parrains pour pouvoir participer à l’élection.

C’est l’une des propositions des concertations sur le processus électoral dont le rapport a été déposé sur la table de Macky Sall. Au cours de ces concertations, la question du parrainage opposait les formations politiques participantes; le camp présidentiel la portait tandis que l’opposition la rejetait.

Pour  «couper la poire en deux», expression à la mode, Macky Sall serait dans les dispositions d’accepter la réduction de moitié du montant de la caution, qui est actuellement de 65 millions de FCFA.

Sélection ou élection. Et si on regardait un peu ailleurs? (Par Amadou Tidiane Wone)

Le commentateur chinois Zheng RUOLIN de la chaîne de télévision chinoise CGTN, certainement pour répondre au concert de commentaires désobligeants émis par la plupart des médias occidentaux suite à l’élection du Président Xi Jinping à la Presidence à vie, a posté sur les réseaux sociaux une petite capsule pour édifier l’opinion sur la conception chinoise du pouvoir. Il nous éclaire sur les conditions nécessaires et les qualités requises pour y accéder. Il taille ainsi en pièces les clichés, présentés comme universels, de la démocratie à l’occident:

« L’Assemblée Nationale Populaire chinoise a le pouvoir de réviser la Constitution et aussi celui d’élire le Président de la République ainsi que le Premier Ministre. C’est sur ce dernier point que les politologues français expriment souvent leurs réserves. Ils sont persuadés que l’élection est juste formelle car il y’a un seul candidat, proposé d’ailleurs par le Parti Communiste chinois. Ils ne comprennent pas notre conception concernant le leader (dirigeant) de l’Etat et ils ne comprennent pas, non plus, la situation de la Chine. Pour nous chinois, nous estimons que la direction d’une grande Nation , d’un grand pays, doit avoir certaines qualités indispensables: la loyauté, l’honnêteté, la responsabilité, un esprit de grande envergure, la fermeté, la vertu, l’intelligence et de l’expérience, en plus de la compétence. Par exemple, pour élire le candidat au poste de Président de la République, en Chine, il faut avoir été Gouverneur de deux grandes provinces. Car, les chinois pensent que la gouvernance d’un pays c’est comme un médecin soignant un patient. On ne peut pas élire n’importe qui par une élection au suffrage universel pour guérir une maladie. Il faut d’abord sélectionner des experts qui ont la compétence nécessaire et puis on vote parmi l’un d’entre eux pour devenir le médecin désigné. Cette façon de sélectionner le leader (dirigeant) de l’Etat est liée à la tradition de notre civilisation. Dans un pays comme la France on élit une personne dans une élection au suffrage universel direct. Mais en Chine il s’agit plus d’une sélection que d’une élection. Une sélection effectuée par le Parti communiste chinois ressemble en réalité au système de sélection traditionnel des mandarins par l’examen. Tout un chacun, qu’il soit paysan, commerçant ou lettré pouvait devenir mandarin. Un mandarin de premier rang même. Cela serait équivalent aujourd’hui au rang de Ministre, voire celui de Premier Ministre, s’il a réussi à son examen. Aujourd’hui, un politicien chinois, voulant devenir candidat au poste de Président de la République doit, lui aussi, passer un examen. Avoir géré au moins deux grandes provinces, et avoir obtenu de bons résultats, est justement l’une des conditions indispensables. Cette sélection est très sévère, très longue et très rigoureuse. Une fois le candidat sélectionné ce sera au tour de l’Assemblée Nationale populaire de voter.

La Chine est un grand pays. Nous sommes un milliard trois cent millions d’habitants. Avoir un pouvoir central fort, efficace et juste est très important. La Chine n’est pas un pays dominé par les puissances financières. Le pouvoir politique en Chine est la garantie du bon fonctionnement de l’Etat. Ce n’est pas comme l’Allemagne, par exemple, qui peut à vivre sans Gouvernement pendant presque 100 jours. Comment est-ce possible? (…)J’imagine souvent ce qui serait le résultat potentiel si on devait organiser une élection au suffrage universel direct pour élire le Président dans notre pays. Aujourd’hui qui aurait la chance de gagner? Le Président actuel ou Jackie CHAN? Je ne suis pas sûr du résultat! Mais avec le double système, sélection puis élection, Jackie Chan n’aura aucune chance de devenir Président de la Chine! Vous allez me dire : et Ronald Reagan? Mais justement! La Chine n’est pas les États-Unis. La Chine ne sera jamais les États-Unis. »

Cette longue citation est un véritable cours de droit comparé entre deux systèmes qui ne reposent pas sur les mêmes paradigmes et ne s’inspirent pas des mêmes sources! Cela se comprend aisément car, les États Unis comme État indépendant ne date que de 1776…Fille naturelle de l’Europe, qui elle a produit de grandes et prestigieuses civilisations, les USA aujourd’hui prétendent pourtant gouverner le monde. Mais cette domination se construit essentiellement sous la menace d’une supériorité militaire et non par le rayonnement des idées et le jaillissement d’une pensée féconde et généreuse. Même la culture y est mercantilisée au point d’être ravalée au rang de loisir. D’ailleurs, « l’entertainment » est une des premières industries productrices de revenus des USA… Mais quelle âme, quelles valeurs véhiculent les industries culturelles américaines à travers le monde? Jugez vous-même!

En face, la Chine est forte d’une histoire pluri millénaire. Elle a développé, au fil des siècles, une capacité de surmonter ses difficultés en ne « comptant d’abord que sur ses propres force ». Depuis plus de 4000 ans le peuple chinois a élaboré un corpus de valeurs spirituelles et morales qui constituent le socle inaltérable de l’identité chinoise. Même le communisme dont les principes ont été acclimatés par Mao Tse Toung, n’est considéré que comme une modalité de gestion de l’Etat. Il est conçu comme perfectible, mais toujours au prisme des valeurs de civilisation chinoises. Et toujours au mieux des intérêts de la Nation chinoise. La Chine se paie ainsi le luxe de devenir la plus grosse usine du monde. Elle envahit le monde entier de produits conçus ailleurs mais qu’elle fabrique à des prix imbattables! Du gadget le plus insignifiant au matériel hi-tech le plus sophistiqué, la Chine développe toute une gamme de capacité de production allant du pire au meilleur.

Et voilà ce qui devrait inspirer l’Afrique!

Héritiers de valeurs ancestrales et de civilisation fortes, nous les avons délaissées au profit de prêt-à-penser produits par une sous-culture occidentale. Celle-ci, destinée essentiellement à nous dompter et à nous apprivoiser, est une forme de castration de nos intelligences. La traite des esclaves comme la colonisation, symboles les plus achevés de la pire barbarie humaine, semblent avoir brisé nos ressorts. Incapables de surmonter nos peurs pour conquérir nos libertés et penser au mieux de nos intérêts, notre continent est à la merci de tous les prédateurs du monde. Le pire c’est que ce sont des « élites »africaines bon teint qui, aujourd’hui, font le sale boulot de détrousseurs de nos peuples au profit de pays et d’intérêts qui nous ont apportés plus de malheurs que de bonheur.

Et si on faisait les comptes?

Le Sénégal va célébrer la cinquante huitième édition de son accession à la souveraineté internationale le mois prochain. Depuis la douloureuse parenthèse de l’éclatement de la Fédération du Mali, suivie de la crise politique majeure de 1962, notre pays navigue… Bon an, mal an. Dirigé par des élites fascinées par le modèle occidental, et plus particulièrement français, de gouvernance, nous n’avons pas su faire de l’indépendance un outil de libération des intelligences et des énergies créatrices de notre peuple. Confinés dans les frontières héritées de la colonisation, nous traînons les séquelles douloureuses de la balkanisation. Un projet conçu pour nous neutraliser par la division! Sénégalais, une partie de ma famille est mauritanienne, une autre malienne, une autre guinéenne… Dans une vraie vie et pour ressembler vraiment à mes ancêtres ante-coloniaux, je serais en fait un Ouest-Africain! Comme la majorité de nos compatriotes.
Les vrais chantiers post-indépendances de reconstruction de nos identités, et de mise en place d’espaces de fraternité sous-régionale, qui vont bien au delà des organismes économiques et politiques existants, n’ont pas été abordés sous ce rapport. Il serait temps. Si nous voulons véritablement changer le destin de l’Afrique!

Ces tâches urgentes imposent, dans notre pays, la quête d’une vraie alternative aux alternances successives qui ont montré leurs limites. Elles se sont réduites, en effet, à un jeu de chaises anglaises à l’intérieur d’une classe politique fossilisée dans un discours conflictuel entre acteurs vieillissants et peu inspirés. La vieillesse, ici, étant moins relative à l’âge qu’à une longue pratique de méthodes éculées de complots et de trahisons selon le sens du vent…

La fin de l’ère de la politique politicienne et alimentaire est un donc un chantier prioritaire. Hâtons-la, pour mettre notre pays dans une autre orbite au service d’une Afrique nouvelle décomplexée et conquérante.

Par la force des réseaux sociaux, les frontières physiques sont déconstruites. Il est même possible de mettre en place des outils sophistiqués d’action politique et citoyenne à dimension sous-régionale! Il faut simplement faire attention à ce que le web-activisme ne soit piégé par des intérêts stratégiques qui seraient inspirées par la même volonté de domination qui, depuis des siècles, poursuit son projet sans désemparer. Des organisations politiques, à la dimension de l’UEMOA, pour commencer, doivent pouvoir naître, coordonner leurs actions, aller à la conquête du pouvoir dans chaque pays et se donner comme objectif de gommer les frontières physiques coloniales. Après, on pourra rêver d’une fédération des Etats-Unis D’Afrique  et d’un Gouvernement continental !
Je vois d’ici nos enfants et petits-enfants avec un passeport africain!
« Oser lutter, oser vaincre » avait dit Mao Tse Toung aux chinois… Regardez ce qu’est devenue la Chine depuis sa révolution de 1949…

Rien n’est donc impossible à des peuples sachant se doter de dirigeants honnêtes, sérieux, visionnaires et travailleurs. Il nous reste à inventer les mécanismes vertueux par lesquels nous pourrions les identifier, les choisir et les désigner! Au moins nous savons ce qu’il nous reste à faire !

Amadou Tidiane WONE

Moutt mbaa Mbott ? Mimi Touré traite Karim Wade de ‘grenouille’ et réclame ‘nos 138 milliards’

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POLITIQUES – Après la sortie de Karim Wade ce dimanche, les responsables de l’Alliance pour le République (Apr) ne se font pas prier pour monter au créneau et lui porter la réplique. Mimi Touré, ancien ministre de la Justice et ancien Premier ministre, demande à l’ancien ministre d’État Karim Wade de venir au Sénégal avec le chèque de 138 milliards de francs CFA, représentant l’amende qui lui a été infligée par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). La même Mimi Touré avait pourtant déclaré que Karim Wade avait déjà payé un gros chèque chiffré en milliards au Trésor public. La présidentielle de 2019 se fera t-elle au suffrage censitaire ? Payer pour être candidat !

« Le discours fanfaron du repris de justice Karim Wade s’adresse à ses partisans désespérés par son absence à 10 mois de l’élection présidentielle après moult annonces reportées. Ce serait bien de le revoir ici chez nous avec le chèque de 138 milliards qu’il doit au contribuable sénégalais », a ainsi déclaré Mimi Touré.

Sur les ambitions présidentielles du fils de Me Wade, Mimi Touré déclare: « A une encablure de 2019, il y aura beaucoup de grenouilles qui gonfleront et gonfleront pour essayer d’avoir la taille d’un bœuf et fatalement comme la grenouille de la fable de la Fontaine elles éclateront car les électeurs sénégalais ne sont pas dupes et savent séparer le bon grain de l’ivraie. »

‘La honte doit changer de camp !’ : lettre ouverte d’un collectif de 37 Sénégalaises contre le viol

TRIBUNE – Dénoncer, protéger, agir: nos devoirs collectifs contre le viol et les agressions sexuelles au Sénégal

Le 09 mars 2018, au lendemain de la Journée internationale des droits des femmes, alors que plusieurs d’entre nous poursuivions nos réflexions sur les combats à mener et le chemin restant à parcourir, voici ce que Monsieur Songué, professeur de philosophie au lycée, affirmait à l’endroit des femmes sur le plateau de l’émission Jaakarlo: « Nous devrions porter plainte parce que vous faites tout pour que nous vous violons, et quand nous vous violons , nous allons en prison et vous qui avez tout fait pour qu’on vous viole, vous continuez à être libres. J’assume pleinement et entièrement ce que je dis, je coupe la poire en deux, le pauvre qui est tombé dans le panneau prendra 10 ans et  celle qui a tout fait pour être violée continue à être libre. Même au sein de la maison, celle qu’on a violée, c’est celle qui a des formes généreuses ».

Inversion des rôles : les agresseurs deviennent les victimes. Les femmes et filles coupables des agressions qu’elles ont subies. Rires dans le public. Cette émission qui se voulait, à l’occasion du 08 mars,  une “célébration” des femmes, est devenue le théâtre d’une apologie du viol. Ce discours d’une violence inouïe,  proféré sur la place publique, est révélateur de la violence systémique et systématique que subissent les femmes au quotidien. Cette violence devenue ordinaire est présente partout et à toute heure de la journée.  Elle se traduit par de nombreuses agressions des plus ténues au plus violentes, incluant le harcèlement dans la rue et au travail, la violence (tant physique que psychologique) qui s’exerce aux niveaux conjugal et familial, ou encore les agressions sexuelles, viols et incestes.

Nous souhaitons alerter et susciter le débat sur l’ampleur de ces violences à l’encontre des femmes et des filles mais aussi sur l’indifférence qu’elles suscitent hélas encore trop souvent dans notre pays.

Qu’ont ces violences en commun et qu’est ce que cela nous révèle? Ces violences ne sont pas des actes isolés. Elles surviennent dans un climat d’impunité généralisée où des hommes tout puissants peuvent disposer du corps des femmes sans avoir à répondre de leurs actes. Une loi contre le viol existe bel et bien au Sénégal mais nous savons que son application est plus que  limitée. Aussi, est-il important de préciser que la capacité de mobiliser l’appareil judiciaire dépend de ressources que de nombreuses victimes n’ont pas. Il faut connaître l’existence de la loi, comprendre le processus judiciaire, et surtout être prête à faire face à un système dans lequel les femmes restent considérées comme les seules responsables de leur sécurité. Au Sénégal comme ailleurs, les victimes d’abus sexuels et d’autres formes de violences ne dénoncent que très peu leurs agresseurs. Elles sont habitées par un sentiment de honte créé et renforcé par le blâme imputé à la victime. On leur reproche leur apparence, leur habillement, leur démarche, leurs heures de sortie, leur fréquentation de certains lieux. De tels messages sont reçus et enregistrés par toutes celles qui, un jour, feront le choix douloureux de se taire, parce que se sentant profondément honteuses et se disant, non sans raison, qu’on ne les croira pas.

La honte “doit changer de camp”. Les femmes devraient pouvoir dénoncer la violence, quelle que soit sa forme, et se sentir accueillies dans leur démarche. Nous devons collectivement dénoncer ces violences et les inégalités structurelles qui leur permettent d’exister et d’être légitimées. Si des individus comme Songué Diouf peuvent se permettre de proférer de telles obscénités à la télévision sénégalaise, à un moment où les femmes du monde entier se soulèvent pour dénoncer d’une seule voix les agressions sexuelles et leur banalisation, c’est bien parce qu’ils mesurent la force de l’impunité qui est le propre même de la culture du viol. #metoo, #balancetonporc, #moiaussi et #domasiif (depuis le 12 mars 2018) ne sont pas des hashtag vides de sens. Ils traduisent une volonté de libérer et de décomplexer enfin la parole féminine. Dans le cas du Sénégal, ce message n’est pas, jusqu’à ce jour, entendu. Le silence des autorités, notamment celui de la Ministre de la famille et du genre, pendant que les femmes et leurs alliés se mobilisent en est la preuve. Sa voix aurait dû être la première à condamner publiquement et fermement ce type de discours et à rappeler aux victimes qu’elles ne sont pas seules, que l’Etat a le devoir de les protéger.

En tant que collectif de femmes du Sénégal et de la diaspora, nous dénonçons vigoureusement toutes les formes de violence à l’égard des femmes et appelons à une réaction des pouvoirs publics. Dans un Sénégal qui a ratifié les conventions internationales et régionales en matière d’égalité entre les sexes, il est impératif d’assurer l’application du droit et de promouvoir de manière effective une éducation à la sexualité et au respect de l’intégrité physique et psychologique de tous les individus, en particulier des femmes et des enfants. À ce sujet, nous pensons que la création d’une commission d’enquête nationale sur les violences faites aux femmes est une étape non négligeable.

En 2008, l’Association des Juristes Sénégalaises soumettait un rapport expliquant de façon détaillée comment l’on pourrait s’inspirer du Rwanda pour l’éradication des violences basées sur le genre (VBG). L’association recommandait notamment de “faire des VBG une priorité en santé publique”, désigner  un “procureur spécial chargé des violences basées sur le genre” et renforcer le “dispositif législatif et réglementaire sur l’équité, l’égalité du genre et sur la prévention et l’élimination des VBG” Ces recommandations font état de la nécessité d’une intervention systémique ne pouvant  s’opérationnaliser sans la présence, dans nos institutions, de personnes préoccupées par l’égalité entre les femmes et les hommes. L’application de ces recommandations serait un pas dans la bonne direction impliquant la mise en place d’un réseau de soutien des victimes au-delà du judiciaire. Cela se traduirait notamment par:

 La création d’espaces de parole sécuritaires organisés par et pour les femmes sénégalaises

 L’implication de groupes de santé psychosociaux pour développer des ressources d’accueil et d’hébergement, des ressources thérapeutiques appropriées et accessibles pour les victimes de viol et d’abus sexuels qui intègre une approche féministe,  intersectionnelle et décoloniale.

 La prise d’initiatives concertées pour développer l’estime de soi des femmes qui ont été victimes de violences sexuelles afin qu’elles reprennent pas à pas le pouvoir sur leur vie et leur avenir.

Ce sont là un ensemble de pistes qui nous permettront d’offrir un meilleur soutien aux victimes qui vivent avec les traumatismes des viols et abus sexuels dans un contexte où le support psychologique ou affectif dans la communauté et dans le milieu de la santé est quasi inexistant.

Signataires

Mame-Penda Ba, enseignante – chercheur UGB

Marie-Eveline Belinga, chercheure féministe indépendante

Renée-Chantal Belinga, conseillère municipale

Oumou Cathy Beye, sociologue

Fatou Kiné Camara, juriste

Oulimata Coulibaly, grand-mère au foyer

Gagnesiry Coundoul, badiénou gokh

Fatou Bintou Dial, sociologue IFAN

Bintou Diallo, politologue

Coumba Diallo, Fonctionnaire

Mame Seynabou Diop, étudiante

Rosalie Aduayi Diop, chercheure IPDSR/IFAN

Sokhna Diop, manager des entreprises en business administration

Aïda Diouf, présidente badiénou gokh

Maimouna Faty, étudiante stagiaire en communication

Mame khady Gning, Conseillère en ventes et Marketing

Nafissatou Penda Gning, entrepreneure

Sadio Ba Gning, enseignante – chercheure UGB

Yaye Ramatoulaye Gning, étudiante

Nafy Gueye, Arboricultrice

Ndack Kane, économiste et éditrice

Coumba Lacouture, préposée aux renseignements Retraite Québec

Oumou Nayelle Ly, sociologue

Oumy Mbengue, retraitée et grand-mère au foyer

Marième N’Diaye, sociologue chargée de recherche au CNRS/ISP

Ndèye Aly Khoudia Ndiaye, mère au foyer

Ndèye Laïty Ndiaye, sociologue et chargée de cours

Yaye Mbayang Ndiaye, étudiante

Adama Ndoye, badiénou gokh et conseillère municipale

Alice Niang, entrepreneure sociale

Fatima Sall, juriste

Salimata Sall, travailleuse sociale

Touty Samb, assistante administrative et financière

Régina Sambou, journaliste

Fatou Sow, sociologue au CNRS

Cécile Thiakane  CMO, actrice du développement social

Khaira Thiam, psychologue clinicienne

Karim Wade, candidat épistolaire : ‘Je battrais Macky Sall en 2019 ’

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LETTRE – Depuis le Qatar dont personne ne sait quand il reviendra,  ‘Epistolero’ Karim Wade continue sa guerre de harcèlement textuel contre Macky Sall. Son dernier lancer de missive, hier dimanche 18 mars.

‘Encore une fois, justice m’est rendue par des juridictions étrangères indépendantes impartiales composées de magistrats non soumis aux ordres de Macky SALL et de son clan.

En effet, ce 14 mars 2018, la Cour d’Appel de Paris, confirmant un jugement déjà rendu par le Tribunal de Grande Instance de Paris, a infligé un cinglant revers à Macky SALL en rejetant la demande de confiscation présentée au nom de l’Etat du Sénégal.

Le moment est venu pour Macky SALL de se rendre à l’évidence en regardant la réalité en face. Des juges à son service exclusif, en violation de leurs devoirs, ont pu lui faire croire qu’il pouvait choisir ses adversaires en m’éliminant avec leur aide, de toute compétition politique et perpétuer ainsi le pouvoir de son clan, de ses amis et de sa famille.

Partout, où ma cause a été entendue équitablement par un tribunal impartial devant la Cour de Justice de la CEDEAO, le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, le Pôle Financier de Paris suite à la plainte de l’Etat du Sénégal en France et, maintenant devant la Cour d’Appel de Paris, le droit et la vérité lui ont été opposés anéantissant ainsi ses rêves de se débarrasser de l’adversaire politique que je suis.

Depuis 2012, il aura dilapidé en vain des dizaines de milliards pour mener une prétendue traque des biens mal acquis dont l’objectif inavoué est aujourd’hui connu de tous.

La cause est désormais entendue ! Des juridictions indépendantes m’ont disculpé et la Banque Mondiale sollicitée par l’Etat du Sénégal en avait fait de même dès le début de la procédure initiée contre moi, dans un rapport honteusement et frauduleusement soustrait du dossier de la procédure devant la CREI.

Le moment est également venu pour Macky SALL de se résoudre à m’affronter dans une compétition loyale et transparente.

Je suis plus que jamais déterminé à lui faire face lors de la prochaine élection présidentielle et à le battre au soir du 24 février 2019.

Je fais la promesse ferme aux sénégalais, que s’ils m’accordent la majorité de leurs suffrages au soir du 24 février 2019, je me mettrai immédiatement au travail avec eux, pour abréger les souffrances de mon peuple et mettre un terme au règne de l’injustice en lui ouvrant de nouvelles perspectives que lui assignent son audace et son mérite.

J’invite mes compatriotes, tous mes compatriotes à faire preuve de patience et d’endurance pour regarder l’avenir avec sérénité et vaincre la fatalité en engageant avec courage et détermination, le combat pour un Sénégal réellement indépendant, prenant son destin en main, dans une Afrique unie et prospère.

Vive le Sénégal

Vive l’Afrique ‘

Karim Wade

Maroc : 50.000 bébés hors mariage chaque année

REPORTAGE – Dans le royaume, où les relations extraconjugales et l’avortement sont interdits, 50 000 enfants naissent chaque année hors mariage.

Smahane* lisse de sa petite main potelée le drap du bébé. Yassir* est né il y a quatorze jours. « Il ne devait pas exister », murmure la maman, qui ne quitte pas des yeux le nourrisson endormi. « Je voulais me tuer. Moi et l’être qui grandissait dans ce ventre. Pour le protéger », ajoute-t-elle d’une voix tremblante. Il y a quelques semaines, la Marocaine de 20 ans s’est retrouvée à la rue, enceinte de sept mois, prête à mettre fin à ses jours. « Par chance, j’ai croisé une femme qui m’a parlé du foyer de l’Insaf et je suis venue ici, en dernier recours. »

Nichée dans un immeuble de Casablanca, l’Institution nationale de solidarité avec les femmes en détresse (Insaf) accueille depuis près de vingt ans les mères célibataires rejetées par leur partenaire, leur famille et la société. Elles sont logées et prises en charge pendant plusieurs mois, au moins jusqu’à la naissance de l’enfant. « La plupart ont été violées ou ont cru à une promesse de mariage et, lorsqu’elles sont tombées enceintes, ont été livrées à elles-mêmes, raconte la présidente de l’association, Meriem Othmani. Certaines vont jusqu’à se suicider. »

Au Maroc, où les relations extraconjugales sont passibles de prison ferme et l’avortement interdit, 50 000 naissances hors mariage sont enregistrées chaque année. Par crainte des autorités, mais aussi par peur des représailles de leur propre famille, beaucoup de jeunes mères finissent par se débarrasser de leur enfant. Selon les associations, vingt-quatre nourrissons sont abandonnés chaque jour dans le royaume et trois cents cadavres de bébés sont retrouvés tous les ans dans les poubelles de Casablanca. « Ces femmes sont terrorisées. Elles n’ont pas forcément le courage de se rendre dans un orphelinat, où elles risquent d’avoir affaire à la police, et ne savent pas où aller », explique Mme Othmani.

« Acide »

« Celles qui trouvent la force de garder l’enfant vont devoir affronter l’agressivité des gens », avertit-elle. La militante de 69 ans, qui travaille dans le domaine social depuis trente-huit, a fondé l’Insaf en 1999 : « Nous voulons changer le regard sur ces mamans, qui sont rejetées, bafouées et humiliées. » Dans une société où le conservatisme religieux reste très fort, devenir mère célibataire est le début d’un long calvaire : le rejet de la famille, le regard des autres, les difficultés administratives et, parfois, les menaces de mort. « J’en reçois moi-même sans arrêt. Les mouvements extrémistes veulent que nous disparaissions, mais nous ne lâcherons jamais », affirme la présidente.

Pour Smahane, le calvaire a commencé il y a bien longtemps. Originaire d’un douar (petit village) pauvre de la campagne marocaine, elle est employée comme femme de ménage à l’âge de 6 ans dans une famille de Beni Mellal, au nord-est de Marrakech. « Chaque fois que je faisais mal la vaisselle ou que le lavabo ne brillait pas assez, ma patronne me tabassait. » A seulement 20 ans, son visage strié de petites cicatrices est déjà abîmé par une vie en mille morceaux. Ses mains minuscules, qui ont longtemps servi à « frotter les escaliers à l’acide », ont gardé les traces du travail acharné. Seuls ses yeux en amande trahissent sa jeunesse sacrifiée.

A 14 ans, l’adolescente parvient à s’échapper et rentre chez elle. « Je n’ai pas reconnu mes frères et sœurs, continue-t-elle dans un sanglot. Je n’ai pas eu d’enfance. Je ne suis pas allée à l’école et je suis incapable de lire ne serait-ce qu’une pancarte dans la rue. » A peine est-elle de retour que son père menace de l’« égorger » si elle ne repart pas travailler. Comme beaucoup de jeunes filles privées d’instruction, Smahane décide de se rendre à Casablanca, la capitale économique, pour chercher du travail comme femme de ménage. « Mon employeur a essayé de me violer, alors je me suis enfuie. Je n’avais pas d’argent car j’envoie tout ce que je gagne à mes parents. »

« S’empoisonner à l’arsenic »

Livrée à elle-même dans une ville de 5 millions d’habitants, elle rencontre, après des semaines passées « à dormir dans les cages d’escalier », un homme qui promet de l’aider. « Au début, il était gentil. Il m’hébergeait gratuitement et se comportait comme un père. Un jour, il est rentré saoul et m’a violée. » Les violences sexuelles se poursuivent jusqu’au jour où elle lui annonce la nouvelle : « Quand je lui ai dit que j’attendais un enfant, il a déménagé et changé de numéro », se souvient la jeune femme. « Au bout du septième mois, j’ai décidé de nous empoisonner, le bébé et moi, avec de l’arsenic. » Ses yeux gonflés de chagrin s’assombrissent davantage. « Toute ma vie, les portes se sont fermées les unes après les autres. Je ne voulais pas lui faire subir ça », dit-elle en jetant un regard navré sur le petit Yassir.

Une porte, enfin, a fini par s’ouvrir. Dans une ruelle discrète d’Oulfa, un quartier populaire de Casablanca, un immeuble moderne sans cachet, presque introuvable, abrite une vingtaine de femmes célibataires. A l’intérieur, de petits cris de bébé résonnent sur plusieurs étages. Dans la salle qui sert de crèche, les treize nouveau-nés ont chacun leur berceau. Certains pleurent, d’autres sourient. Ils ont la vie sauve. « Je suis arrivée ici à temps. J’ai évité le pire », reconnaît Smahane.

On les appelle « les mamans ». Vingt et une femmes abandonnées logent ici pendant trois à six mois, entièrement prises en charge, avant, pendant et après l’accouchement. Rien n’est laissé au hasard : les éducatrices présentes vingt-quatre heures sur vingt-quatre, les séances avec le psychologue plusieurs fois par semaine, les cours d’éducation sexuelle et d’estime de soi. « L’objectif est de les réinsérer. On veut leur apprendre un métier pour qu’elles puissent être indépendantes une fois sorties d’ici, afin d’éviter qu’elles ne tombent dans la prostitution », confie Mme Othmani. Chaque jour, les mères suivent des ateliers d’apprentissage, pendant que les bébés sont à la crèche. « Elles choisissent la formation couture, cuisine ou coiffure. Beaucoup ne sont pas allées à l’école, nous leur donnons un choix de métiers accessibles », indique Hakima, une responsable de l’association.

« Aller chercher les filles nous-mêmes »

Pendant ce temps, les assistantes juridiques se chargent d’inscrire les bébés à l’état civil. Si la procédure a longtemps été source de discrimination pour les enfants nés hors mariage, qui n’avaient pas le droit à un nom de famille sans l’autorisation du père, la loi marocaine permet désormais aux mères célibataires de leur choisir un nom. Mais la filiation paternelle pose toujours problème : la mère ne peut pas obliger le géniteur à reconnaître l’enfant en recourant à un test ADN. Or, sans cette reconnaissance, elle ne peut obtenir de pension alimentaire. « On essaie de joindre le père pour le convaincre de reconnaître l’enfant, explique la responsable. Parfois, s’il y a des possibilités de réconciliation, on peut même négocier un mariage, mais c’est très rare. »

Malgré les dons et les subventions, dont une partie importante provient de l’Union européenne pour un projet destiné à autonomiser 1 600 mères célibataires marocaines, la structure reconnaît ses limites. L’Insaf a fêté cette année la 10 000e prise en charge d’une future jeune maman en détresse. « On compte trop sur les associations au Maroc ! », s’indigne Fatema, la plus ancienne des formatrices. « L’Insaf ne peut pas tout régler seule. Le plus dur, c’est de trouver les fonds. On arrive à récolter de l’argent pour financer les programmes mais pas pour couvrir les frais de personnel, regrette la présidente de l’organisation, qui emploie trente-cinq personnes. Je pensais qu’on faisait du super-boulot mais je me suis trompée : dernièrement, une gamine de 16 ans enceinte a erré toute une nuit dans les rues de Casablanca à la recherche de l’association, mais son frère l’a retrouvée avant et l’a assassinée. Il faut aller les chercher nous-mêmes, jusque dans les bidonvilles. »

Les promesses d’avenir de Smahane se sont déjà envolées. « Pour le moment, on est sauvés. Mais jusqu’à quand ? » Une fois qu’elle aura quitté le foyer, elle devra reprendre son travail de femme de ménage et envoyer une grande partie de ses revenus à ses parents, qui ne connaissent pas l’existence de Yassir. « Si mon père apprend que je suis tombée enceinte ou si je n’envoie plus d’argent, il va s’en prendre à ma mère, poursuit la jeune femme d’une voix douce. J’aurais voulu qu’elle s’assoie sur moi quand j’étais toute petite, pour m’étouffer, m’empêcher d’avoir cette vie. »

 

Ghalia Kadiri (Le Monde)

*Les prénoms ont été modifiés.

Détestation du Sénat : signe de déficit démocratique africain ?

L’ET DIT TÔT D’O.N.G- L’Afrique, qui est le continent de l’adoption des décisions par  consensus, a tout pour être un terreau fertile pour l’institution sénatoriale. Mais le hic, c’est que les élus africains contemporains veulent toujours opposer légitimité électorale (ou même électoraliste)  à légitimité électorale de leurs pairs politiciens. La suspicion habituelle envers ce cénacle qu’est la Chambre haute traduit une propension au poujadisme et au populisme du personnel politique des pays africains, qui est toujours rassuré de pouvoir exciper du vote direct des électeurs-citoyens, souvent traité comme du bétail électoral. Pérenniser le Sénat dans nos pays serait un changement de paradigme, pour une démocratie moins populiste, moins stipendiée et plus apaisée.

La Mauritanie a muselé son Sénat depuis un an et en embastille les sénateurs. Le pouvoir de Nouakchott veut emboîter le pas à son voisin, le Sénégal qui l’a supprimé ou à d’autres pays africains qui n’en ont tout simplement  pas. La Guinée Bissau, la Guinée, le Ghana, le Tchad, l’Égypte, le Niger, la Somalie, la Tanzanie, l’Angola, la Zambie, la Tunisie, le Botswana : 31 États ont choisi de se contenter d’une Assemblée nationale. Au Togo, la Constitution dispose depuis 2002 que le Parlement est bicaméral, avec une Assemblée nationale et un Sénat. Seize ans plus tard, ce dernier n’est toujours pas installé. Le Cameroun a attendu 2013 pour rendre effectif le Sénat alors que la création de l’institution a été consacrée par une révision constitutionnelle remontant à… 1996.  Le Sénat a décidément mauvaise presse en Afrique. Si l’Assemblée nationale est déjà traitée de chambre d’enregistrement des desiderata du Chef de l’État et d’applaudissements des politiques publiques, du fait de son statut souvent monocolore par le jeu du scrutin majoritaire et en raison souvent de la présence dans les hémicycles d’analphabètes, c’est encore pire pour les Sénats tropicaux : une grande proportion des membres y est toujours simplement nommée par le Président de la République en poste, ce qui fragilise d’autant la légitimité des sénateurs. La langue française a également immortalisé l’expression « aller à un train de sénateur », ce qui suppose un rythme lent et peu empressé de ces honorables parlementaires. Les sénateurs seraient immanquablement des fainéants casés à ne rien faire dans une institution supposée budgétivore de l’État. Aussi, sans surprise, dès qu’il est question de réduire le train de vie de l’État, c’est toujours la suppression du Sénat qui devient la variable d’ajustement. Quant ce n’est pas l’opinion publique qui réclame sa dissolution, c’est le chef de l’État en place qui le rature d’un trait, si cette chambre ne lui obéit pas au doigt et à l’œil

Pourtant, représentant les collectivités territoriales, le Sénat a toutes les qualités d’être bien plus utile et est assurément plus légitime  que les conseils économiques et sociaux, avec lesquels il fait d’ailleurs doublon et dont la nomination des membres est strictement le fait du Prince. C’est un tampon démocratique appréciable, pour la relecture des lois votées par les députés et pour une orientation  moins politisée des lois éventuellement adoptées. Il permet de faire entrer dans le jeu institutionnel des acteurs de la société civile importants qui n’y auraient pas accédé par le mécanisme de l’élection au suffrage universel. Les Sénateurs étant élus, pour ceux qui le sont, par leurs pairs en charge eux-mêmes de mandats électifs (notamment les maires et élus municipaux), au scrutin indirect donc, ont moins tendance à considérer qu’ils ont un mandat impératif de leurs électeurs à mettre en œuvre, ce qui est souvent le travers des députés.

Ousseynou Nar Gueye

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Le ministre Mary Teuw Niane est démenti : l’UCAD n’est pas dans le classement de Shangaï

FACT CHECKING – Recevant  les rapports d’activités de l’Autorité nationale d’assurance qualité de l’enseignement supérieur (ANAQ–Sup), Mary Teuw Niane a assuré, le 6 mars 2018,  devant les médias que  «chacun peut créer ses propres normes, classer les universités pour que ses propres universités  soient les meilleures ».

Niane réagissait au dernier classement des meilleures universités publié sur Internet et qui attribuerait une mauvaise place à l’UCAD.

«Chaque année, on voit des classements de ce type qui sont mis en avant et qui ne reflètent en rien la situation du Sénégal. Vous savez, le seul classement au monde accepté par tout le monde, c’est celui de Shanghai. Celui-là, tout le monde l’accepte : les Etats-Unis, la Russie, le Chine, le Japon, l’Afrique du Sud … Et nous l’acceptons. C’est le classement reconnu par tout le monde ». a-t-il notamment dit.

«Dans ce classement, jusqu’à l’année dernière, et on attend le prochain classement, l’université Cheikh Anta Diop de Dakar est la première université en Afrique francophone et elle est devant toutes universités du Maghreb », a-t-il insisté.

L’UCAD passe-t-elle devant les universités maghrébines dans le classement Shanghai ? Est-elle la première université francophone d’Afrique, selon Shanghai ?

D’où tire-t-il ce rang?

Africa Check a contacté le responsable de la communication du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.

«S’agissant des universités francophones d’Afrique subsaharienne, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) pointe à la 24ème place, l’Université de Yaoundé I (Cameroun) à la 96ème place, l’Université Gaston Berger de Saint-Louis à la 102ème place, l’Université de Lomé (Togo) à la 109ème place, l’Université de Dschang (Cameroun)», s’était réjoui le ministère.

Que montre Webometrics ?

Le centre de recherche espagnol Cybermetrics Lab publie tous les six mois son «Webometrics Ranking of World Universities», un classement qui revient sur les meilleures universités  d’Afrique.

Il est  basé sur la place des universités et de leurs publications sur le web. Pour la région Afrique, les universités anglophones viennent largement en tête du classement.  En ce qui concerne les pays francophones, l’université Cadi Ayyad Marrakech sort première  en trônant à la 30e place.

Quid du classement de Shanghai ?

Pour sa part, Le Monde a fait échos  du dernier « Academic Ranking of World Universities (ARWU) communément appelé classement de Shanghai,  en septembre 2017.

Ceci repose sur  plusieurs indicateurs dont la performance en matière de recherche, le nombre de Prix Nobel, le nombre d’articles scientifiques publiés dans la revue Nature et Science, etc.

Le dernier classement Shanghai porte sur 800  établissements d’enseignement supérieur du monde.

Six universités africaines figurent dans le top 500 et cinq autres dans la fourchette 500-800. Aucune université sénégalaise n’en fait partie. Ce lot est exclusivement composé d’universités sud-africaines et égyptiennes.

Les universités sénégalaises sont également absentes des classements Shanghai 2016 et 2015.

L’UCAD « ne figure pas dans le classement AWRU»

Africa Check a contacté le service de relations publiques du classement Shanghai pour savoir s’il y avait un classement spécifique aux pays africains. Le responsable du classement, Dr Xuejun Wang, a confié, à cet égard, que «pour le moment, nous n’avons pas de classement des universités africaines ».

L’UCAD “ne figure pas dans le classement AWRU pour le moment. L’ARWU prend en considération les universités qui ont des lauréats du prix Nobel, des lauréats des médailles Fields, des chercheurs très cités ou des universités qui ont de solides résultats de recherche’’, a expliqué Dr Wang à propos de la méthodologie de classement.

«Normalement, les universités ont besoin d’une quantité importante de documents (plus de 500 articles par année) indexés par le Science Citation Index-Expanded et Social Science Citation Index. Plus de 1.300 universités sont actuellement classées et seulement les 800 premières sont publiées », a-t-il ajouté.

Aucun classement ne met l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) devant les universités francophones maghrébines, si l’on fie aux différents classements internationaux publiés depuis janvier 2018.

L’UCAD   ne figure pas non plus dans les trois derniers classements Shanghai auxquels le ministre a fait allusion.  Celui-ci de 2017 a porté sur 800 universités du monde. Pour l’Afrique, seules  des universités sud-africaines et égyptiennes y sont présentes. Toutefois, l’UCAD est leader en Afrique subsaharienne francophone selon le dernier classement mené par UniRank. La déclaration du ministre est donc fausse.

Avec Africa Check

Au Maroc, Sarkozy propose un plan Marshall pour l’Afrique en contrepartie de marchés pour l’Europe

L’ECO DES SAVANES- Le coup d’envoi des travaux de la 4e édition du Forum Crans Montana (FCM) a été donné ce vendredi 16 mars à Dakhla. Plus de 1000 participants, originaires de 100 pays différents, dont 49 africains, ont fait le déplacement au sud du Maroc pour assister à l’événement qui se poursuit jusqu’au 20 mars.
D’anciens chefs d’État et de gouvernement, des ministres, des présidents de parlements, des décideurs, des parlementaires et des experts internationaux doivent y débattre de l’avenir de l’Afrique, du développement durable, des différents défis du continent à l’ère de la mondialisation et de la coopération sud-sud. Dans son message aux participants, le roi Mohammed VI a ainsi rappelé le bilan de la politique africaine du royaume notant que depuis 15 ans, 1000 accords de coopération ont été signés avec 28 pays africains dans des domaines aussi variés que l’éducation, la santé, la formation, l’infrastructure et l’agriculture.
« L’échec de l’Afrique sera le drame de l’Europe »
Autre moment fort de la plénière d’ouverture, la présence de l’ancien président français, Nicolas Sarkozy, qui a présenté sa vision pour le développement du continent africain. Selon lui, l’Europe a un rôle important à jouer. « L’échec de l’Afrique sera le drame de l’Europe. Il n’y a rien de plus important pour les 500 millions d’Européens que nous serons en 2050 que de se préoccuper de façon absolument prioritaire de ce que sera l’avenir économique des 2,5 milliards d’Africains, dont la moitié aura moins de vingt ans ».
L’ancien chef d’État propose ainsi la mise en place d’un véritable plan Marshall européen pour le développement économique en Afrique en insistant sur la nécessité de trouver les moyens d’aider le continent à développer ses infrastructures. Une aide qui aura un coût: Nicolas Sarkozy évoque sans complexe une priorité concurrentielle qui devra être accordée aux entreprises européennes en contrepartie des fonds.
La question de la migration est d’ailleurs centrale pour l’ancien président. « D’Afrique, les hommes ont conquis le monde il y a plusieurs dizaines de milliers d’années. Le besoin de bouger, de partir, n’est pas un choix politique, ce n’est pas qu’un choix économique, c’est quelque chose que nous avons dans nos gènes », a affirmé Nicolas Sarkozy. Pour lui, cette liberté de bouger ne doit toutefois pas casser les équilibres établis et il est urgent de mettre en place une institution internationale qui suit le problème démographique.
Politesse diplomatique oblige, Nicolas Sarkozy, qui était accompagné lors de cette plénière de l’ancienne ministre de la Justice Rachida Dati, n’a pas manqué de saluer le plan d’autonomie proposé par le Maroc pour régler la question du Sahara. Il a déploré en ce sens la fermeture des frontières entre le royaume et l’Algérie et a proposé l’idée de faire revivre l’Union du Maghreb arabe pour la création d’un marché commun.
Pour rappel, le Forum Crans Montana, qui siège à Genève, est une organisation internationale qui œuvre à « encourager la coopération internationale et la croissance globale et promouvoir un haut niveau de stabilité, d’équité et de sécurité ».

« Auto-incitation au viol »: une légende sénégalaise, promue par Songué Diouf

L’ET DIT TÔT D’O.N.G – Wakh bou ègg, dof a ko moom ? Mais on sait bien que la vérité sort de la bouche des enfants. Et des fous.  Jakaarlo est une émission qu’on peut se passer de regarder et vaquer à d’autres occupations, car au détour d’une conversation ou d’une navigation sur Internet, on vous  rapportera toujours les dernières fadaises qui y ont été proférées . C’est notre café du commerce : celui où on reconnait les cons à ce qu’ils osent tout (dire).

Dans sa dernière édition, le Professeur (de lycée ? ) Songué a donc déclaré que nos compatriotes du beau sexe à qui ils arrivaient de se faire violer étaient coupables de la turpitude d’incitation au viol. Non seulement du fait de leur tenues présumées viologènes, mais également du fait des « formes généreuses » dont le Créateur les a dotés à l’insu de leur plein gré, mais qu’elles seraient bien inspirées de cacher au satyre qui ne sommeille que d’un œil en tout Sénégalais mâle qui se respecte. Selon le professeur fesseur.

Les mâles et pas pâles propos de Songué surviennent alors qu’un mouvement underground promeut le ‘Noupiwouma’, et appelle à la dénonciation sans détours ni culpabilité des tontons saï-saï, mouvement d’amazones auxquelles le jakaarlologue Songué a donné bien du grain à moudre avec sa saillie testostéronée. Et erronée.

Soigner le mâle Sonqué en le désignant comme le mal ? C’est donc ce à quoi se sont attelé  sur les plateformes numériques tous les hérauts de la bien-pensance, autre nom des intellos de service prompts à réprouver tout sévice sur Twitter, Facebook et autres blogs, dans un entre-soi confortable. Mais jamais à se résoudre à aller le faire sur les places publiques et dans les médias publics où ils auraient une chance de se faire entendre par tous les Sénégalais de la rue.

Ce que l’on devrait surtout noter dans cette affaire pour s’en indigner, c’est d’abord et à la fin de la journée,  le silence tintinnabulant de tous ceux dont ce serait le rôle de condamner ces propos condamnables, en leur qualité de régulateurs sociaux : les imams du coin, les guides religieux de toutes les confessions et confréries, les artistes de renommée, les hommes politiques qui nous dirigent ou aspirent à le faire, les juges qui ont la latitude de s’autosaisir devant ce trouble manifeste à l’ordre public….Aucun d’entre eux n’a pipé mot.

Cela renseigne bien sur le fait que cette pensée-songuesque-qui-ne-pense-pas est partagée par le plus grand nombre à Ndoumbéland : ‘quand on se fait violer, c’est qu’on n’est pas resté€ bien sagement assis dans le giron de sa mère. Et qu’on l’a un peu cherché même’. Les pères font tinter les oreilles de leurs propres filles dès que celles-ci pénètrent l’âge adolescent si ellesc pensent pouvoir continuer à se vêtir de pantacourt et autres culottes ras-des-fesses ; et ils refusent derechef de les laisser s’asseoir sur leurs jambes. Les mères (poules ?) ne sont pas en reste dans cette guerre aux hormones mâles présumées incontrôlables.

Éloigner la femme du mâle : combat culturel de la société sénégalaise. Tout le discours de la société sénégalaise sur la préservation de la virginité tient dans la culpabilisation perpétuelle de la jeune fille et de la femme non-mariée, avec force rappels à elles de s’éloigner du mâle.

A propos du topo Songué, voici le type de réaction qu’on peut lire aujourd’hui sur les forums des sites d’information : ‘Ce que beaucoup de fanatisés ne comprennent pas, c’est que ce combat contre ces dires du professeur est un combat indirect contre les dires de nos guides religieux. Ils ont toujours expliqué que l’habillement indécent, l’habillement sexy, “day yée fitna” (Cela réveille le désordre). Voilà qu’une dictature de la pensée veut nous imposer que dire que “cela réveille le désordre” c’est faire l’apologie du désordre’. Sic. Sick.

Épilogue : Le trop fesseur Songué a dit hier que ses propos ont été mal interprétés et a présenté ses excuses. Qui seront acceptés, jusqu’à ce qu’un autre péquin moyen affublé d’un titre ronflant ne nous refasse le coup de pied de l’âne, en tenant des dires similaires. Songué s’est surtout d’ailleurs excusé auprès de ses amis et admirateurs, et non auprès de la gente féminine.

Que cela soit dit : le délit d’incitation au viol n’existe dans aucune législation admise de ce pays.

Pour soigner les maux, changeons les mots que nous employons pour en désigner les (prétendues) causes.

Ousseynou Nar Gueye

Copyright : Tract Quotidien 2018 – www.tract.sn

Sondage Présidentielle à Dakar : Macky 32%, Khalifa 30% , Karim 6,3%, Idy 6%

Un second tour aurait lieu si la présidentielle se tenait aujourd’hui, uniquement à Dakar. C’est l’enseignement principal d’un sondage mené à Dakar en mars. Macky Sall, Khalifa Sall, Karim Wade, Idrissa Seck, Ousmane Sonko : c’est le quintet de tête qui émerge du sondage en question, réalisé par un cabinet d’études spécialisé dans la production et l’analyse de l’information statistique.
La collecte des données s’est déroulée à Dakar, sur la période du 3 au 9 mars 2018 et a porté sur un échantillon de 1.243 personnes représentatif de la population dakaroise âgée de 18 ans et plus. La méthodologie utilisée est celle des quotas.
A la question de savoir « Si l’élection présidentielle se tenait aujourd’hui, pour qui voterez-vous ? », 32% des Dakarois ont choisi le Président Macky Sall ; les raisons évoquées pour justifier ce choix : « il est travailleur », « pour la continuité des projets », « pour son bilan », « pour son caractère » entre autres. Il est suivi de très près par le maire de Dakar, Khalifa Sall avec 30% ; parmi les raisons évoquées pour celui-ci : « il a changé le visage de la ville de Dakar », « il est sérieux », « c’est un travailleur », « il subit une injustice ».
Karim Wade est crédité de 6,3% dans les intentions de vote. Les critères guidant ce choix sont entre autres : « il est le fils de Wade », « il a fait ses preuves », « il peut trouver des financements » et « il peut changer le pays ».
Au pied du podium, nous avons Idrissa Seck et Ousmane Sonko avec respectivement 6,0% et 5%. Pour le premier, les raisons ayant guidé le choix sont notamment : « parce que Khalifa est en prison », « il est compétent », « pour ses expériences », « pour son discours », « pour sa cohérence »…. Pour le deuxième, parmi les raisons figurent : « il a une vision claire », « c’est un fonctionnaire aguerri », « il est véridique », « il est courageux », « il est pertinent », « il va assainir la gestion des ressources »…

Côte de popularité : Sonko et Khalifa en progression, Karim en chute libre, Macky constant


A cet égard, cette disposition de la courbe peut être modifiée par la suite des évènements, notamment l’issue du procès concernant le maire de Dakar. Celui-ci reste la personnalité politique la plus populaire à Dakar. En effet, crédité de 73% de bonnes opinions, il réconforte sa place de leader dans le cœur des Dakarois. Par rapport au dernier sondage réalisé en juillet 2017, il a gagné 12 points. Wade-père occupe la deuxième avec 56% (+) à 17 points de Khalifa Sall. Aissata Tall Sall est à la troisième place du podium avec 53% de bonnes opinions.  Ensuite, vient Ousmane Sonko avec un niveau de confiance de 48%. Ce dernier voit sa côte de popularité progresser de 17 points et passe juste devant le Président Macky Sall qui est à 47% (+2pts). Comparé à juillet 2017, Idrissa Seck a gagné en popularité (+11) alors que Karim Wade en a perdu (-12 points) passant de la troisième à la huitième place. Moustapha Niasse et Tanor restent ceux qui suscitent  le plus de rejet dans l’opinion.

Voici Babacar, 32 ans, chanté enfant par France Gall

Il vit aujourd’hui à Gandiaye. Enfant, il a croisé le chemin de la chanteuse, en 1986. Et inspiré l’un de ses plus grands succès, « Babacar ».

Grand, mince, 32 ans, il se tient droit et fier devant l’enceinte du mur de parpaings gris qui protègent la maison familiale. « Est-ce bien vous le fameux Babacar du tube de France Gall ? – Oui, c’est moi ! » confirme-t-il. Après plus de quatre heures de route depuis Dakar, j’ai enfin réussi à débusquer le héros de la chanson.

« Ecoutez-moi, j’accepte de parler puisque vous êtes là, mais il n’y aura pas d’autre fois ! Prévenez vos confrères. » Malgré la voix douce, le ton est ferme et déterminé. Sait-il que les admirateurs de la chanteuse ne manquent pas de fredonner « Où es-tu ? Où es-tu ? » à chaque fois qu’ils entendent les syllabes de « Ba-Ba-Car » ? « Où je suis ? Je suis ici, à Gandiaye, lance-t-il avec humour. Et je connais la chanson. Par cœur, même. Grâce à elle, j’imagine ce jour où ma mère a rencontré France Gall… »

Justement, sa mère de 52 ans, Fatou, se souvient du moment où la chanteuse s’est arrêtée dans son village. « A l’époque, je travaillais dans le petit restaurant de ma tante, raconte-t-elle. Un jour de janvier 1986, un taxi s’est arrêté devant notre échoppe. France Gall avait soif. Elle m’a dit : “Ton enfant est très beau.” En plaisantant, je lui ai répondu qu’elle n’avait qu’à l’adopter. Elle a fait mine d’accepter, nous en avons ri puis elle m’a prise en photo et est repartie. » Un souvenir qui ne colle pas avec la rencontre rapportée par la presse de l’époque où Fatou était décrite comme une jeune mère désespérée et sans ressources prête à abandonner son fils.

 « J’ai longtemps été très en colère au sujet de cette version, et si heureuse maintenant de pouvoir enfin rétablir la vérité. Je n’ai jamais songé à donner Babacar. Jamais ! Avec mon mari, Saloum, nous vivions chichement mais nous avons toujours eu assez pour élever nos trois autres enfants Bella, Omar et Diara. » L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais c’était sans compter la trace indélébile laissée par la jeune mère et son enfant dans l’esprit de l’artiste. « Huit mois plus tard, poursuit Fatou, un chauffeur de taxi a débarqué à Gandiaye avec l’agrandissement de notre photo réalisée par France. Il m’a expliqué que celle-ci nous attendait au Méridien. Un peu méfiante, car on ne voyait pas souvent des Européens, j’ai demandé à deux membres de ma famille de m’accompagner. » Arrivée à l’hôtel, même si elle n’a aucune idée de la notoriété de France Gall, Fatou comprend qu’il s’agit d’une personnalité puisque la star sénégalaise Youssou N’Dour l’accompagne. « La conversation a duré quelques heures. France m’a expliqué qu’elle était revenue pour m’aider. Elle m’a proposé de prendre en charge une formation de couturière, la nourriture et mon logement à Dakar. J’avais l’impression de rêver. C’était la seconde, et dernière fois, où je l’ai vue… »

 France avait des projets pour Babacar. Elle souhaitait qu’il soit bien éduqué, qu’il réussisse dans la vie. Et pourquoi pas, qu’il devienne président !

Quelques semaines plus tard, Fatou s’installe au second étage d’un immeuble du quartier populaire de la Médina. Rien n’a été laissé au hasard : l’appartement spacieux de trois pièces avec balcon a été meublé, du riz et du poisson sont livrés plusieurs fois par mois et une nounou veille sur le petit Babacar quand la maman se rend à ses cours de l’école Singer. Pour éviter d’être rançonnée par des membres de sa famille, elle raconte qu’aucune somme d’argent ne transite entre ses mains. En échange de cette nouvelle vie, la jeune femme de 20 ans doit respecter une règle stricte : n’héberger personne chez elle. Chargé de veiller au grain, un avocat dakarois, Moustapha Seck, rend des visites impromptues aussi bien dans l’appartement qu’à l’école et remet des courriers que France écrit régulièrement à sa protégée. Les années passent. Fatou apprend différentes techniques de couture. Un passeport à son nom lui est même attribué car, une fois son diplôme obtenu, il est question qu’elle et son fils viennent en France. Tout se passe bien pendant trois ans, à un détail près : Fatou souhaite entrer en contact directement avec France Gall. Mais Me Seck s’y oppose fermement. « Je suis ton seul et unique interlocuteur », lui rappelle-t-il, comme un avertissement. Jusqu’au jour où l’artiste se produit en concert au centre culturel français de Dakar.

Bravant l’interdit, elle s’y rend avec son fils mais ne parvient pas à l’approcher. Prévenu, l’avocat ne tergiverse pas et somme la couturière de quitter l’appartement. Selon elle, il aurait rapporté à France qu’elle n’avait pas respecté le contrat. « Comme je suis restée deux mois de plus, la propriétaire est arrivée et m’a demandé de payer le loyer. Je n’en avais pas les moyens. Elle a alors saisi le réfrigérateur, la table, les chaises, l’armoire, et moi, je suis repartie. » Je l’interromps et lui soumets des coupures de presse où l’on raconte qu’elle n’a pas respecté le contrat moral la liant à France, d’autres où on laisse entendre qu’elle s’occupait mal de son fils. En particulier, le témoignage d’une certaine Rama qui s’était exprimée dans « Le Parisien » lors des obsèques de la chanteuse le 13 janvier dernier, racontant qu’elle avait été la nounou de Babacar à la demande de France Gall. Qu’elle l’avait hébergée et lui avait permis de venir en France. Regard circonspect sur la photo de l’article, la réponse tombe : « Je n’ai jamais vu cette femme. C’est une pure invention. Je suis certaine que l’avocat n’a jamais dit la vérité à France concernant ma volonté de la rencontrer. Peut-être a-t-il fait passer ses intérêts personnels et envoyé en France d’autres personnes à ma place dont il était proche ? »

J’ai vu France Gall une seule fois. Je voulais savoir qui elle était et lui dire un grand merci majuscule. C’est très beau d’être un Africain chanté par une artiste française de renommée

Impossible aujourd’hui d’avoir la réponse, Moustapha Seck est décédé il y a cinq ans. « C’était une figure, se souvient Me Camara, avocat à Dakar. Il a été bâtonnier de l’ordre de 1977 à 1981 et a été très courageux lors de procès politiques. J’ai du mal à imaginer une quelconque magouille de sa part. »

Pendant ces quinze dernières années, Oumar Traoré a été l’homme de confiance sénégalais de la chanteuse. Il tente de poser un regard objectif sur Babacar : « France avait des projets pour lui. Elle souhaitait qu’il soit bien éduqué, qu’il réussisse dans la vie. Et pourquoi pas, qu’il devienne président ! Mais le sort en a décidé autrement et elle n’a plus souhaité intervenir dans sa vie. Bien sûr, chacun a sa version mais, d’après ce que je sais, il y a une grosse part de responsabilité de la part de ses parents… » France avait-elle pris des dispositions pour celui qu’elle appelait son « fils » il y a trente ans et lui a-t-elle proposé un job dans son restaurant de Dakar ? « Je n’en sais rien. Mais si je devais l’employer dans le Noflye Beach, ce sera une discussion entre nous deux et ce n’est pas à vous que j’en parlerai. »

Interrogé, Babacar tranche : « C’est la version de ma mère ! Moi, je ne pense pas que l’avocat soit responsable. J’ai vu France Gall une seule fois. Je voulais savoir qui elle était et lui dire un grand merci majuscule. C’est très beau d’être un Africain chanté par une artiste française de renommée. A mon retour, je n’en ai pipé mot à personne. Trop discret, c’est ma nature. Je l’ai rencontrée sur l’île de N’Gor car j’avais appris qu’elle y séjournait régulièrement dans sa maison. C’était en avril 2015. Elle m’a serré si fort dans ses bras qu’elle en a toussé. Elle m’a posé toutes les questions qu’on demande à quelqu’un qu’on a presque jamais vu mais que l’on tient bien au chaud dans son cœur. Je n’ai pas osé aborder le sujet de ma mère et notre départ de l’appartement … »

Supporter de l’équipe de France, il est fan de Kylian Mbappé

Mais alors, pourquoi France a-t-elle déclaré en novembre 2015 dans « Le Parisien » au sujet de Babacar : « Je ne sais pas ce qu’il fait… Il est en vie. Quand je l’ai vu en 1985, il avait 1 mois, maintenant il a 30 ans. » Envie de garder ces rencontres secrètes ? Volonté de le protéger des médias ?

A N’Gor, on a beau interroger les habitants de ce microcosme aisé d’une centaine d’habitants, personne n’a eu vent du passage de Babacar. Tous louent encore la gentillesse et l’aide qu’avait apporté sur place France aux enfants. Quand beaucoup la pleurent, d’autres s’inquiètent de voir les traces de sa présence disparaître. Son fils Raphaël n’aurait jamais vraiment goûté les douceurs de ce paradis. Cela fait d’ailleurs un moment qu’on ne l’a pas aperçu dans l’îlot. Quant à la maison composée de quatre bâtiments face à l’océan Atlantique, celle-ci semble pleurer elle aussi sa défunte propriétaire, creusant des sillons de sel sur l’ocre délavée de ses façades. Babacar affiche sa volonté de vivre loin des trompettes de la renommée.

Agent national de sécurité quelques jours par semaine, payé 80 euros par mois, il assiste la gendarmerie dans le maintien de l’ordre et du contrôle des automobilistes. Il s’est marié l’année dernière et, en bon musulman pratiquant, espère avoir cinq ou six enfants. Pour l’heure, en attendant que Dib, sa femme de 21 ans, finisse ses études et le rejoigne sous son toit, il retrouve le soir ses copains pour des parties de foot. Supporter de l’équipe de France, il est fan de Kylian Mbappé. Il confesse fumer des cigarettes, boire des litres de thé et cuisiner. Ses autres passions tournent autour des romans policiers et historiques ainsi que des clips de rap français. La Fouine, Black M, Booba, Sexion d’assaut n’ont pas de secret pour lui. « J’espère avoir la chance de rencontrer Raphaël, le fils de France, que je considère comme un frère. Mais je veux qu’il sache que jamais je ne le dérangerai s’il ne souhaite pas me rencontrer. Pour le reste, je ne regrette rien. Pas même de n’être jamais allé à Paris avec ma mère. Il faut accepter les choses telles qu’elles sont ! »

Aujourd’hui, plus aucune trace pour attester de l’étonnante histoire entre France, Babacar et sa mère. A force d’emplois de femme de ménage dans différents villages, de nombreux déménagements, elle a fini par égarer les dizaines de lettres qui s’achevaient invariablement par un « Je vous aime, je vous adore » de sa protectrice. Aucun cliché n’a été pris lors de leur entretien au Méridien. En avril 2015, Babacar aurait voulu prendre un selfie mais France a décliné arguant de sa mauvaise mine. Qu’importe ! Fatou et Babacar chérissent ces souvenirs qui ont bouleversé leur vie et embelli leur destin.

Macky Sall, négociez des accords migratoires au lieu de faire convoquer des ambassadeurs étrangers!

L’ET DIT TÔT D’O.N.G – Rappelons-le, l’émigré sénégalais Mame Mbaye Ndiaye est décédé, parce que poursuivi par les forces de police, du fait qu’il exerçait une activité aussi illégale que la vente de drogue en Espagne : la vente à la sauvette. C’est ce scandale de la vie dans l’illégalité et du sous-emploi de nos migrants qui doit cesser.

Ce n’est pas contre les autorités espagnoles que nos émigrés devaient manifester ce vendredi, jusqu’à ce qu’un autre d’entre eux, Ousseynou Mbaye, ne décède, et qu’un autre enfin ne tombe dans le coma. C’est devant l’ambassade du Sénégal à Madrid qu’ils devaient manifester. Et ceux d’entre nous restés au pays, auraient dû aller manifester devant le ministère de Sidiki Kaba. L’État du Sénégal étant seul responsable de la restauration et de la préservation de la dignité de ses enfants, par ses propres politiques publiques.

Les envois d’argent des migrants sénégalais en direction de notre pays dépassent chaque année l’aide étrangère au développement dont bénéficie le Sénégal. C’est dire que l’émigration est une mamelle importante de notre économie. Et doit être reconnue et traitée comme telle. Cela suppose que l’État s’occupe de ce levier de développement de manière concrète, au lieu de se contenter de créer un ministère délégué aux Sénégalais de l’Extérieur, dont on ne sait pas trop ce qu’il fait. Pour commencer, les migrants sénégalais devraient commencer par bénéficier d’un ministère plein, avec une lettre de mission et des agences sous tutelle : pour l’accès à l’habitat, la gestion intelligente et concertée de leurs envois d’argent au service de l’économie nationale à travers l’investissement  et pas seulement pour  la consommation des ménages restés au pays ainsi aidés, pour un accès  au logement qui ne mette pas une pression insoutenable sur le foncier dakarois mais participe au développement harmonisé des territoires….

Macky Sall a donc fait convoquer l’ambassadeur d’Espagne à Dakar, par Sidiki Kaba, afin de lui faire remettre une lettre de protestation et d’‘exiger’ ‘ une enquête. Laquelle enquête était d’ailleurs déjà décidée par les autorités espagnoles. La convocation d’un ambassadeur est le suprême coup de menton et haussement de sourcils, en matière de diplomatie internationale. Mais comme tout haussement de menton, il ne s’agit là que d’une rodomontade pour se donner la bonne conscience d’avoir condamné. Et qui ne règle pas les problèmes de fond. Après avoir convoqué l’ambassadeur des États-Unis pour protester contrer les propos de Trump traitant les pays africains de trous du cul du monde, Sidiki a pris gout à l’exercice. Nous l’enjoignons, ainsi que son patron qui se trouve être notre Président à tous, à plutôt s’atteler à négocier des accords migratoires qui offriraient des emplois décents aux nombreux Sénégalais qui votent avec les pieds, en choisissant d’aller s’installer et travailler dans les supposés Eldorados européens. Souvent, à l’issue d’un voyage par des moyens périlleux et presque toujours en contournant la législation sur l’émigration, par exemple avec des visas touristiques, lorsqu’il arrive qu’ils prennent l’avion. Ce départ informel en émigration doit cesser.

Nos pays africains ont trop tendance à laisser la gestion de leurs migrants aux seuls pays occidentaux qui les accueillent, alors que nous en sommes les pays d’émission (et de formation). Nous attendons toujours qu’un Président européen ou son ministre de l’Intérieur décide de ce qu’il y a à faire avec nos migrants.    Nos pays ont besoin de la soupape émigration car ils ne peuvent pas offrir les services de base et la dignité d’un emploi décent à tous leurs enfants, qui rn deviennent migrants, et qui, en plus, soutiennent les politiques publiques de nos pays en envoyant de l’argent à leurs familles et proches, pour des besoins dont il incombe à l’État de les prendre en charge. De leur côté, les pays occidentaux vieillissants ont besoin de la force de travail des migrants devenus émigrés, pour soutenir leurs économies qui ont besoin de remplacer les nombreux retraités, ce que leur natalité flageolante ne permet pas. Émigrés qui y offrent leur force de travail et paient des impôts.

Pourquoi attendons – nous toujours d’un énième Sarkozy qu’il vienne nous proposer une politique d’immigration choisie ? Quid de l’émigration choisie ? L’État du Sénégal devrait négocier des quotas d’emplois, aussi bien saisonniers et temporaires que permanents, avec les principaux pays de réception de nos migrants, pour les candidats sénégalais à l’émigration. C’est son devoir et sa responsabilité, car ce sont ces nationaux. C’est son droit et sa prérogative, car il les a, ou est en tout cas supposé les avoir, éduqué, nourri, soigné, en bref avoir investi sur eux, jusqu’à ce qu’ils émigrent. Au-delà, comme plusieurs pays le font (l’Inde, le Maroc), l’État du Sénégal pourra obtenir que les salaires payés aux migrants provenant de son sol le soient sur des comptes bancaires en devises de notre pays, le franc CFA, et donc comptabilisés dans notre richesses nationale. Ceci permettraient également aux migrants de pouvoir transférer de l’argent à leur familles et proches sans passer par les sociétés de transferts d’argent ou les circuits informels, mais en effectuant une simple opération bancaire peu coûteuse. Enfin, cela permettrait de mobiliser l’argent des migrants en direction de  l’investissement et des secteurs productifs.

Copyright : Ousseynou Nar Gueye – Tract Quotidien 2018 – www.tract.sn

Sénégalais tués à Madrid : l’ambassadeur d’Espagne à Dakar convoqué

Réagissant à la mort de deux Sénégalais en Espagne, entre hier et aujourd’hui, le ministre des Affaires étrangères, Sidiki Kaba, a annoncé la convocation du représentant de Madrid à Dakar.

« Le gouvernement du Sénégal condamne les violences qui ont occasionné la mort de deux Sénégalais. J’ai convoqué immédiatement, l’ambassadeur d’Espagne au Sénégal pour qu’il transmette une note verbale de protestation du Sénégal avec le communiqué qui a été transmis, informe le chef de la diplomatie sénégalaise. Il est exigé qu’il y ait une enquête qui détermine immédiatement les causes et les circonstances du décès de ces Sénégalais. »

Blessé hier par un projectile lors de la manifestation contre la mort de son compatriote, Mambaye Ndiaye, Ousseynou Mbaye a succombé à ses blessures à l’hôpital, ce vendredi. Un autre Sénégalais du nom d’Arona Diakhaté est dans le coma.

Le transporteur Lobatt Fall décédé à 89 ans

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Le transporteur Lobatt Fall, originaire du village de Boge à Podor, est décédé hier vendredi à l’âge de 89 ans. Il vivait à Pikine-Khourounar où une célèbre cité porte son nom. Lobatt Mamoudou Birame Fall Buur Guédé, que Youssou Ndour a immortalisé dans un de ses classiques, était aussi un homme politique. Il a été député sous le magistère du président Abdou Diouf. Dernièrement, il a créé un mouvement de soutien à l’action du Président Macky Sall.

Le très célèbre transporteur et premier promoteur privé immobilier, Lobatt Fall, est décédé, hier vendredi. Après la levée du corps à la mosquée de la cité qu’il avait construite à l’entrée de la ville de Pikine, le cortège s’est ébranlé à destination de  Thioubalel, village de l’arrondissement de Cas-Cas, dans le département de Podor où il a vu le jour.

Lobatt Fall qui fut un grand opérateur économique au début des années 80 était âgé de 89 ans. Originaire de Thioubalel, Lobatt Fall est l’un des plus anciens transporteurs de l’ex-gare routière dite «Pompiers», à l’entrée de la capitale où il avait installé ses quartiers. Il fut un homme généreux qui savait partager. Militant d’abord du Parti socialiste (Ps) puis du Parti démocratique sénégalais (Pds) après la première alternance en 2000, Lobatt Fall fut élu député à l’Assemblée nationale sur la liste nationale du Ps avant de devenir Conseiller économique et social. Lorsque le président Abdou Diouf accéda au pouvoir en janvier 1981, il milita activement à la base dans le département de Podor. Lors des élections législatives et présidentielle de février 1983, il contribua à l’animation de la campagne électorale des socialistes mettant  à leur disposition une centaine de véhicules dits « Trafic ». Grand rassembleur, l’ancien président des transporteurs sénégalais fut un grand acteur du Ps aux côtés des El hadji Ameth Diène, Mamadou Kabirou Mbodj, Alioune Samb, etc. Son quartier général ne désemplissait pas avec ces nombreux va et vient de responsables politiques et syndicaux qui le choisissaient souvent comme parrain. Il fut aussi un des premiers promoteurs immobiliers privés du Sénégal. C’est ainsi qu’il obtenu de l’Etat le terrain situé à l’entrée de Pikine où il construit la Cité Lobatt Fall dans l’ancienne ville dortoir. Il initia, en 1982, un autre projet hôtelier à la gare de « Pompiers » dont la pose de la première pierre fut présidée par le tout puissant ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République, Jean Collin. Un bâtiment qui ne sera pas inauguré et qui est devenu un lieu de squat pour certains sans abris de la capitale.

L’ancien député de Podor est issu d’une famille de pêcheurs haal pulaar dit « Thioubalo » et était très fidèle à ses racines et ses croyances. Il avait débuté par le petit commerce avec le soutien de ses deux grands frères qui détenaient de grandes boutiques au Fouta et en Mauritanie. Le nom de Lobatt Fall se confondait avec la ville de Pikine où il s’était définitivement installé jusqu’à sa disparition hier. Il y a quelques années, il avait organisé un meeting pour soutenir le président Macky Sall après son élection.

Mugabe : ‘C’était un coup d’Etat, mais je ne veux pas revenir au pouvoir’

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L’ex-président du Zimbabwe Robert Mugabe a mis fin jeudi au silence qu’il respectait depuis sa démission en novembre sous la pression de l’armée et de son parti, déplorant avoir été la victime d’un « coup d’État ». Il assure toutefois « ne pas vouloir être président » à nouveau.
« Je dis que c’était un coup d’État, (même si) certains ont refusé de l’appeler un coup d’État », a déclaré d’une voix fatiguée Robert Mugabe, dans ce tout premier entretien télévisé diffusé par la chaîne publique sud-africaine SABC jeudi 15 mars.
Après 37 ans à la tête du Zimbabwe, Robert Mugabe a été contraint de démissionner le 21 novembre 2017, lâché par l’armée, son parti au pouvoir, la Zanu-PF, et la rue.
« C’était vraiment un renversement par l’armée. Il n’y a eu aucun mouvement visible jusqu’à ce que l’opération soit autorisée par l’armée », a insisté Robert Mugabe, qui s’exprimait depuis sa résidence privée de la capitale zimbabwéenne, Harare.
« Nous devons effacer cette honte que nous nous sommes imposée à nous-mêmes », a-t-il poursuivi, assis derrière un bureau sous son portrait et celui de son épouse.
Dans une autre interview, à la chaîne britannique ITV News, l’ancien chef de l’État affirme toutefois ne pas avoir l’envie de revenir au pouvoir.
« Je ne veux pas être président. Non bien sûr », dit-il, ajoutant: « J’ai maintenant 94 ans ».
« Pas de haine pour Emmerson »
Dans les deux entretiens, Robert Mugabe dit ne pas en vouloir à son ancien vice-président, Emmerson Mnangagwa, qui lui a succédé, mais il estime qu’il a « trahi toute la nation ».
« Je n’ai pas de haine pour Emmerson [Mnangagwa, ndlr] », mais « il n’est pas convenable à sa place, il n’est pas légal », a poursuivi le nonagénaire.
Jusqu’à cette première sortie médiatique, Robert Mugabe était resté extrêmement discret, reclu dans sa résidence.
L’entretien intervient à quelques mois des élections générales, annoncées par Emmerson Mnangagwa avant juillet.
« Sa sortie est parfaitement calculée », a commenté l’analyste Gideon Chitanga, du centre de réflexion Political Economy Southern Africa de Johannesburg. « Elle va continuer à saper la légitimité du gouvernement Mnangagwa ».
« D’accord pour discuter »
Son apparition sur une photo le 7 mars, aux côtés de l’ex-général Ambrose Mutinhiri, candidat déclaré à la présidentielle, a même nourri les plus folles rumeurs sur son éventuel retour en politique.
Ambrose Mutinhiri vient de claquer la porte de la Zanu-PF au pouvoir et a créé un nouveau parti, le Front national patriotique (NFP).
Le président Emmerson Mnangagwa, patron de la Zanu-PF et lui aussi en campagne pour la présidentielle, a reconnu qu’« il y avait un problème avec l’ancien président ».
Robert Mugabe s’est plu jeudi à entretenir le trouble en tendant la main à son successeur. « Si pour corriger cette illégalité il veut discuter avec moi », a-t-il offert. « Je suis d’accord pour discuter, pour aider à ce processus », a proposé Robert Mugabe, « mais je dois être invité formellement à cette discussion ».

Roi-fainéant, Paul Biya a tenu son premier Conseil des ministres depuis trois ans

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Conseil des ministres présidé par Paul Biya hier, un événement national ! La dernière fois que le chef de l’Etat camerounais s’est prêté à cet exercice remonte à trois ans. Et ce Conseil, comme le précédent, s’est limité à une assez brève communication du maître des lieux.

Comme annoncé à l’ordre du jour, ce Conseil des ministres s’est limité à la communication du président de la République. Une dizaine de minutes tout au plus donc. Dans ce laps de temps, le maître de séance a félicité les promus du réaménagement ministériel du 2 mars dernier et énoncé une sorte de feuille de route à l’ensemble du gouvernement que dirige le Premier ministre Philémon Yang.

Ainsi Paul Biya a-t-il réitéré ses instructions sur la réduction du train de vie de l’Etat et la lutte contre la corruption. Au titre des priorités sur les mois à venir, il a dit entre autres attendre à brève échéance des propositions détaillées en chronogramme relatif à l’accélération du processus de décentralisation, activité du gouvernement qui vient de bénéficier de la création d’un ministère plein.

Il s’est par ailleurs félicité des efforts déjà accomplis dans le cadre des préparatifs de la CAN 2019 et invité les administrations concernées à intensifier leurs efforts.

C’est donc un Paul Biya tel qu’en lui-même, essentiellement directif, que le gouvernement a écouté calmement, religieusement, jusqu’à la levée de la séance.

 Le contrôle de l’action du gouvernement étant délégué au Premier ministre qui préside lui un Conseil de cabinet une fois par mois. Paul Biya est connu pour ses longues villégiatures en Suisse, où ses enfants ont étudié. La prochaine présidentielle dans ce pays est prévue en octobre prochain.

Bavure ou crise cardiaque? Manifs aujourd’hui après la mort de Mame Mbaye Ndiaye en Espagne

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La police municipale qui avait engagé une course-poursuite avec le vendeur à la sauvette sénégalais soutient que Mame Mbaye Ndiaye, 35 ans, serait mort d’une crise cardiaque.

Les événements sont arrivés hier vers 17h. Six fourgons de la Police Nationale les ont encerclés. Et selon un témoin, plusieurs groupes de défense des droits des migrants avaient déjà mis en garde contre les raids racistes à Lavapiés la veille. Un autre témoin ajoute que tout au long de cette semaine, des pressions policières répétées ont été exercées sur ce groupe de migrants venus vendre leurs produits dans cette localité.

« C’était un raid très musclé… Un des gars a été touché au genou. Ils en ont arrêté deux et un autre est parti en courant« , explique un autre témoin.

Des sources de l’hôtel de ville ont indiqué que, pour le moment, ils n’ont pas la preuve que la police municipale a persécuté les vendeurs de rue, mais ils annoncent qu’ils ouvriront une enquête sur les événements survenus aujourd’hui et examineront les caméras de surveillance installées dans les rues.

A 20 heures hier, des centaines de personnes ont assiégé Lavapiés, face aux agents de la police en les taxant d’ « assassins ». L’atmosphère est devenue plus tendue lorsque l’un des manifestants a perdu connaissance après avoir, involontairement, traversé la barrière de sécurité de la police. Il a, par la suite été persécuté par les agents de police.

« Sos Racismo Madrid » a prévu un rassemblement de protestation ce vendredi à 18h00 sur la place Nelson Mandela dans le quartier de Madrid.

Une protestation de la communauté sénégalaise est prévue aujourd’hui à 9h 30 à la Puerta del Sol.

Barrow : ‘Juger Yahya Jammeh est obligatoire’

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Face à la presse, au terme de la tenue de la première session du Conseil présidentiel sénégalo-gambien, le Président gambien Adama Barrow a estimé que le jugement de son prédécesseur est «obligatoire». Il a rappelé d’ailleurs qu’une commission a même été installée afin de produire «un bon document d’accusation» et réunir des preuves.

Toutefois, le Président Adama Barrow précise qu’au-delà de Yahya Jammeh, toute autre personne qui sera accusée de crime, de trafic ou de violation durant les 22 ans de règne de Jammeh sera traduite devant les tribunaux. Yahya Jammeh a quitté la Gambie le 21 janvier 2017 après avoir perdu la présidentielle de décembre 2016. Depuis lors, il s’est réfugié en Guinée Equatoriale.

Affaire d’escroquerie de 40 millions vieille de onze ans : Petit Mbaye jugé le 10 Avril

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Poursuivi pour escroquerie portant sur la somme de 40 millions de FCFA au préjudice de la Sonatel et la Cbao, l’ancien promoteur de lutte Alioune Petit Mbaye devait être jugé hier par le Tribunal correctionnel de Dakar malgré sa fugue pour se réfugier en Europe (France) depuis 2009. Pour rappel, l’ex-patron d’Action 2000, organisatrice de grands combats de lutte entre le milieu des années 1990 et le début des années 2000, avait été condamné en 2009 pour des faits presque similaires. En effet, il a été reconnu coupable d’escroquerie et de détournements de deniers publics. Il avait écopé de deux ans de prison ferme assortis d’un mandat d’arrêt et de la confiscation de ses biens. Les faits incriminés remontent à 2007, après le combat Bombardier-Tyson. Petit Mbaye avait bénéficié de la Sonatel d’un fonds de sponsoring avec une attestation qu’il devait présenter à la Caisse nationale de crédit agricole (Cnca) pour entrer en possession de ses sous. Le promoteur encaisse l’argent et établit de fausses attestations au nom de la Sonatel qu’il a présentées à la CNCA pour un prêt d’un montant de 40 millions de francs Cfa. Condamné à deux ans de prison ferme, Petit Mbaye réussira, en 2009, à quitter le Sénégal avant son incarcération. Le juge va statuer sur son cas le 10 avril prochain.

Le Sénégal débouté : la saisie des biens français de Karim Wade refusée

L’État du Sénégal ne pourra pas saisir les biens de Karim Wade et Bibo Bourgi se trouvant sur le sol français. La Cour d’appel de Paris a confirmé mercredi le jugement rendu en première instance en septembre 2016, qui rejetait la demande formulée par le parquet national financier français.

En l’espace de quelques secondes, le magistrat de la Cour d’appel de Paris a douché mardi matin les espoirs de l’État sénégalais, en confirmant intégralement le jugement rendu le 26 septembre 2016 par le Tribunal de grande instance (TGI) de Paris. Celui-ci avait considéré que l’enrichissement illicite reproché à Karim Wade, pour lequel il a été définitivement condamné par la Cour suprême sénégalaise en 2015, n’avait pas d’équivalent dans le droit français. Un argument rendant impossible la confiscation de ses biens – et de ceux de Bibo Bourgi – dans l’Hexagone.

Deux appartements dans le XVIe

Faisant suite à une demande d’entraide pénale internationale formulée en 2015 par l’État du Sénégal, le parquet national financier avait sollicité la confiscation de plusieurs biens appartenant aux deux hommes. En l’occurrence, il s’agissait pour Karim Wade d’un appartement sis rue de la Faisanderie, dans le XVIe arrondissement de Paris, ainsi que d’un compte bancaire domicilié à l’agence Paris-Madeleine de la Société générale (au solde de 48 000 euros).

Du côté de Ibrahim Aboukhalil – dit « Bibo Bourgi » -, considéré par la justice sénégalaise comme prête-nom principal de Karim Wade, le parquet avait sollicité la confiscation de son appartement rue Émile-Ménier, dans le XVIe arrondissement de Paris, détenu par une SCI parisienne, elle-même propriété d’une société basée au Luxembourg.

Mais là encore, le TGI avait opposé une fin de non-recevoir à cette requête, en estimant que la justice sénégalaise « ne mentionne à aucun moment la SCI Aisa [Paris] et la SA Djoz [Luxembourg], de sorte qu’il est impossible d’établir un lien entre les parts de ces sociétés et l’infraction reprochée à M. Aboukhalil ».

La décision d’un éventuel recours reviens au parquet financier

Présents à l’audience mercredi, les conseils de Karim Wade n’ont pas masqué leur satisfaction à l’énoncé de l’arrêt de la Cour d’appel. « Je ne suis pas du tout surpris, déclare à Jeune Afrique Me Michel Boyon, qui représente le fils de l’ancien président. Le jugement en première instance était très solide. »

« Enfin, justice a été rendue pour mon client, se réjouit pour sa part Me Corinne Dreyfus-Schmidt, avocate de Bibo Bourgi. Le tribunal n’a pas cédé aux différentes tentatives d’instrumentalisation de cette affaire aux résonances très politiques. Car il s’agit bel et bien d’un règlement de comptes politique. »

Y aura-t-il un recours ? Comme l’État du Sénégal n’est pas partie prenante à la procédure, la décision d’un éventuel pourvoi en cassation appartient uniquement au parquet.

Avec Jeune Afrique

Macky Sall extrade deux djihadistes marocains

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Le 29 mars 2017, la Police de l’air et des frontières (PAF) interceptait à l’aéroport Léopold Sédar Senghor, B M et B C, deux ressortissants marocains supposés liés à l’Etat islamique.

Les deux mis en cause présumés venaient de la Turquie, plus précisément d’un camp recueillant des Syriens. Ils ont déclaré, lors d’un bref interrogatoire, qu’ils se sont identifiés en Turquie comme étant des ressortissants syriens mais ont réfuté toute appartenance à un groupe terroriste, toute fréquentation de zone de combats, notamment la Syrie et l’Irak, tout entraînement physique ou au maniement des armes.

L’enquête confiée à la Division des investigations criminelles (DIC) avait néanmoins révélé des indices graves et concordants qui plus est, Rabat avait émis un mandat d’arrêt international et sollicité l’extradition des deux ressortissants marocains sur la base d’une information judiciaire ouverte, pour association de malfaiteurs, participation à la commission d’actes terroristes, financement du terrorisme, apologie du terrorisme.

Depuis lors, les deux ressortissants marocains étaient écroués à Rebeuss dans l’attente que la Chambre d’accusation se prononce sur la demande d’extradition de leur pays.

La Chambre d’accusation vient d’autoriser l’extradition des deux présumés et Macky Sall signera, dans la foulée, un décret de cet effet.

Fermeture annoncée du CICES, déménagé à Diamniadio

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Le CICES qui abrite la Foire internationale de Dakar (Fidak) va être délocalisée à Diamniadio. Le Centre des Expositions, en cours de construction à Diamniadio, va le remplacer, pour accompagner l’essor économique et social de ce nouveau pôle urbain.

Ce Centre des Expositions est en train d’être bâti sur une superficie de 21 000 m2. A côté, il y a également la construction du Marché d’intérêt national, qui est censée mettre fin à la déperdition des productions agricoles (plus de 35% de la production locale, , avec des moyens de conservations des produits agricoles de toute nature et dispositions pour la distribution des produits au niveau national et de la sous-région. Ce marché sera livré au mois de juin, si on s’en tient au planning, ou au plus tard en décembre ».

Ma qué fai? Ma Keïta quitte le groupe Takeifa

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Ma Khoudia a quitté le groupe Takeifa pour entamer une carrière solo. 

La bande de frères et sœur leadée par Jack Keita perd ainsi un membre clé . Ma Khoudia Keita a quitté le groupe depuis deux semaines.

La guitariste aurait une divergence quant à l’orientation musicale du groupe.Ma a aussi démissionné de la présidence de son association  « Care Albinos ».

Présidentielle : la caution ramenée à 25 Millions FCFA ?

Pour la présidentielle de  2019,  la caution des candidats , qui est de 65 millions, pourrait être ramenée à 35 millions, voire 25 millions. Macky sall serait d’accord selon le quotidien L’AS, pour cette réduction et devrait le faire savoir demain, jeudi 15 mars. Il rencontre les acteurs des concertations sur le processus électoral, qui ont récemment déposé sur sa table les résultats de leurs travaux.

 

Macky Sall : ‘La moitié des ministères déménagée à Diamniadio en juillet’

Macky Sall  a annoncé hier mardi, qu’à partir du mois de juillet, plus de la moitié des ministères va s’installer à Diamniadio. Sur le site, est prévu une importante cité ministérielle, dans le but de décongestionner  Dakar.

Dans ce pôle, sera aussi construite une « Maison des Nations-Unies » qui aura la capacité d’accueillir 3000 agents des institutions onusiennes.

RDC : Pour la présidentielle, Moïse Katumbi s’inspire de Macron avec ‘Ensemble’

Contraint à l’exil depuis près de deux ans, l’opposant Moïse Katumbi a lancé ce lundi le mouvement « Ensemble pour le changement » depuis Johannesburg, en Afrique du Sud. Un rassemblement politique autour de sa candidature pour la présidentielle à venir en RDC.

C’est la version resserrée et corrigée du rassemblement de l’opposition congolaise qui avait eu lieu début juin 2016 à Genval, dans la banlieue bruxelloise. À l’époque, Moïse Katumbi, bien qu’à l’initiative, avait choisi de rester dans l’ombre pour ne pas éclipser le vieux et historique opposant Étienne Tshisekedi. Cette fois-ci, à Johannesburg, le dernier gouverneur de la riche province du Katanga s’est présenté en « capitaine de l’équipe » devant quelque 200 personnalités issues de différents partis politiques et de la société civile en RDC.

Pendant trois jours, du 9 au 12 février, tous ces soutiens de Moïse Katumbi se sont regroupés dans des ateliers pour réfléchir sur « le mouvement électoral » à mettre en place, le programme du candidat et le processus électoral en cours dans le pays. « Ne laissons aucune place à l’improvisation », leur avait alors recommandé leur champion lors de son discours d’ouverture du conclave. « Soyons disciplinés et dignes des attentes de notre peuple pour être au rendez-vous du 23 décembre [date prévue pour la présidentielle, NDLR] et apporter aux Congolais le changement qu’ils exigent », avait-t-il renchéri.

Katumbi lance « Ensemble »

Ce mercredi, « Ensemble pour le changement » a été lancé à Johannesburg. La structure se veut un « large mouvement pour relever, avec Moïse Katumbi, le défi du changement » en RDC. C’est désormais autour de « Ensemble » que graviteront des plateformes électorales pro-Katumbi et alliées en vue notamment des élections législatives et provinciales. Des contacts sont avancés avec l’Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe, ancien président de l’Assemblée nationale.

« C’est aussi une volonté d’instaurer un leadership clair » au sein des regroupements politiques qui soutiennent la candidature de Katumbi à la présidentielle, confie un proche du candidat déclaré à la présidentielle. Bien que très influent dans le Rassemblement de l’opposition mise en place à Genval, Katumbi n’avait en effet aucune fonction officielle dans l’organisation. Aujourd’hui, c’est bien lui le président du mouvement politique créé.

Les quatre piliers du projet Katumbi

À neuf mois de la tenue – encore hypothétique – des scrutins présidentiel, législatifs et provinciaux, Moïse Katumbi a également dévoilé les « quatre piliers » de son projet de société : consolidation de l’État, de la démocratie et de la paix ; valorisation du capital humain ; relance économique, diversification de l’économie et création d’emplois ; et enfin, lutte contre le changement climatique.

Les conditions qui permettent d’envisager des élections crédibles sont très loin d’être remplies

« Je veux être le candidat du mérite, en particulier au sein de notre formidable jeunesse. Leur offrir un avenir radieux au Congo constitue notre plus grand défi », a promis le candidat qui est toujours menacé d’arrestation en cas de retour au pays. En juin 2016, il a été condamné à trois ans de prison dans une affaire rocambolesque de spoliation immobilière qualifiée de « mascarade » notamment par un rapport confidentiel des évêques catholiques rédigé une année plus tard.

« Les conditions qui permettent d’envisager des élections crédibles, justes et honnêtes sont très loin d’être remplies. De nombreux compatriotes croupissent encore en prison injustement privés de leur liberté. D’autres sont condamnés à l’exil. Les manifestations pacifiques sont réprimées dans le sang. Les médias privés proches de l’opposition sont menacés ou fermés », a d’ailleurs déploré Katumbi.

À quelques milliers de kilomètres de là, à Kinshasa, la coalition au pouvoir affûte aussi ses armes. Après la restructuration du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), formation politique du président Joseph Kabila, des tractations sont en cours pour constituer sept à douze regroupements électoraux.

Avec Jeune Afrique

Garderie pour adultes ? L’UCAD passera de 4.500 à 20.000 lits en 2019

Confrontés depuis des années à des problèmes de logement, les étudiants de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar vont bénéficier de nouvelles résidences à partir de 2019. Le projet immobilier prévoit d’héberger 20 000 étudiants pour répondre à la très forte demande.

Héritière de l’École coloniale de médecine de l’AOF, l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) abrite aujourd’hui de nombreuses facultés, des lettres aux sciences en passant par le droit et l’économie. Au total, ce sont près de 90 000 étudiants issus de toute l’Afrique de l’Ouest qui naviguent dans les allées de cet établissement reconnu pour ses enseignements de qualité. Mais le point noir reste la question du logement. La majorité des étudiants peine en effet à trouver un toit convenable et bon marché. Le niveau élevé des loyers à Dakar place de nombreux étudiants dans des conditions de vie très difficiles, générant des tensions et autres impacts négatifs sur leurs performances scolaires. C’est dans ce contexte qu’une vaste opération immobilière dénommée « Campus Sociaux d’Excellence Dakar » est en cours. D’un montant total d’investissements de 52 milliards de FCFA, celle-ci a pour objet la réhabilitation de 17 pavillons existants et la construction de 27 nouveaux bâtiments sur les trois campus de l’UCAD.

« Des conditions de vie pénibles »

Ces travaux vont porter la capacité d’accueil du Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD) à 20 000 lits, contre à peine 4 500 actuellement. Chaque chambre pourra loger six à huit étudiants, à l’exception des deux bâtiments destinés aux étudiants doctorants qui seront composés de chambres de 4 étudiants. Par ailleurs, 5 % du total des chambres accueillera les personnes à mobilité réduite. Les rez-de-chaussée seront quant à eux ponctués d’espaces collectifs (laverie, lingerie, salon privé, locaux associatifs…) et d’aménagements paysagers. « C’est un projet qui vient à son heure. La réputation de l’UCAD en termes d’excellence ne rime pas avec certaines conditions de vie pénibles que vivent les étudiants. Chaque année, le nombre d’étudiants augmente et avec eux les besoins », observe Mame Bousso Mbaye, qui suit un master en administration culturelle. « Trouver un logement adéquat est compliqué. Cela dépend de la situation économique de ta famille et de ta capacité d’adaptation », renchérit Mouhamed Dièye, en master 2 biologie végétale.

Le prix des loyers bientôt en baisse

À court terme, ces résidences universitaires devraient avoir pour effet de faire baisser le prix des loyers des quartiers situés autour de l’université. « La dimension du projet va permettre de donner aux étudiants un meilleur pouvoir d’achat et une conséquence directe sur le prix des loyers dans les quartiers de Mermoz, Fann Résidence et Point E », explique Frédéric Tron, en charge de Redman Afrique, maître d’ouvrage délégué au côté d’AMSA Realty. Pour l’heure, chacun fait comme il peut. Depuis plusieurs années, les conditions d’hygiène et la promiscuité sont de plus en plus difficiles à supporter. L’élite africaine s’entasse, sans parler des interminables files d’attente pour manger le thiéboudienne au restaurant universitaire. « Pour une chambre au COUD de l’université, il faut compter 3 000 FCFA le mois par personne. Pour la restauration, le petit-déjeuner est à 75 francs et les deux autres repas, 150 francs chacun, ce qui fait 375 francs par jour. Sinon il y a des étudiants qui co-louent des chambres dans les quartiers aux alentours de l’université jusqu’à 30 000 FCFA le mois », poursuit Mame Bousso Mbaye.

Surpopulation

L’amélioration des conditions d’accueil et de vie des étudiants fait en tout cas partie des priorités du gouvernement Sall à travers la mise en place de son Plan Sénégal Émergent. De nombreux cabinets et bureaux d’études français et sénégalais ont apporté leurs expertises sur la dimension environnementale de ce projet de résidences étudiantes qui vise une certification HQE. Les bâtiments du campus social UCAD seront livrés début 2019. Quant aux autres, répartis entre le campus de l’École supérieure polytechnique et le campus social Claudel, ils le seront à l’horizon 2021. Mais pour beaucoup d’observateurs, ces nouvelles résidences ne restent qu’une seule alternative à l’heure où l’UCAD souffre de surpopulation. À l’instar de Mouhamed, nombreux sont ceux qui seraient favorables à la naissance d’autres centres universitaires à travers le Sénégal et désengorger ainsi l’UCAD. Son recteur, le professeur Ibrahima Thioub, vient d’annoncer la nécessité de la mise en place d’un plan stratégique 2018-2022. Ce dernier souhaite prendre en compte toutes les préoccupations. En jeu, notamment, l’employabilité des étudiants.

Kara annonce son ‘soutien personnel’ à Macky Sall

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Le leader du Parti pour la Vérité et le développement (Pvd) a matérialisé son entrée dans le camp présidentiel. Serigne Modou Kara Mbacké Noreyni a annoncé ce mardi 13 mars 2018 son engagement personnel aux côtés du président Macky Sall.

Ce dernier a d’ailleurs envoyé une délégation à cette rencontre. Une délégation conduite par Ndéye Marème Badiane, ministre d’État. Laquelle est composée, entre autres d’Abdoulaye Diouf Sarr (ministre de la Santé et de l’Action sociale) comme porte-parole et d’Anta Sarr Diako, Cheikh Mbacké Sakho, Marème Badiane et d’Abdou Karim Sall (Dg Artp), Pape Gorgui Ndong (ministre de la Jeunesse). Le lancement d’un nouveau concept dénommé « Tollou Alarba » a servi de prétexte à Serigne Modou Kara pour annoncer la nouvelle.

« Permettez-moi de profiter de cette occasion pour vous annoncer mon soutien personnel au président de la République Macky Sall ». Toutefois, Serigne Modou Kara a annoncé sa volonté d’en discuter avec les membres de sa coalition. Coalition  qu’il dit avoir baptisée « la Coalition du siècle » de manière élargie à toutes les bases pour avoir s’ils le lui concèdent.

Au cours de cette cérémonie de lancement « solennel de ce concept baptisé « Tollou alarba (les Champs du mercredi’) ou « les champs du mouridisme (…), nous entendons faire des « Tollou Alarba » un modèle émergent de développement durable », dit-il.

Le chef de file du Pvd s’est réjoui d’avoir à ses côtés « 313 cheikhs qui revêtent toue la dimension et l’engagement de la communauté mouride à nos heureuses belles initiatives dont l’inspirateur et l’instigateur est Serigne Touba Khadimou Rassoul ».

Médecin après la mort : le CNRA dénonce l’émission Jakaarlo de TFM

Le CNRA enjoint la Direction de la TFM à mettre un terme définitif aux manquements notés dans la dernière émission « Jakaarlo Bi » et à éviter toute rediffusion sous peine de l’application des sanctions prévues par la loi.

Dans un avis rendu publique mardi, le CNRA rappelle que « la conception de la programmation audiovisuelle se fait dans le strict respect de la réglementation qui, surtout en matière de traitement de sujets touchant l’honneur et l’intégrité de la personne humaine, exige un profond sens de la responsabilité et une préparation particulière de la part des intervenants à l’antenne ».

« Cette exigence a été bafouée lors de l’émission +Jakaarlo Bi+ du 09 mars 2018. C’est ce qui justifie les observations-mises en garde adressées à TFM », indique l’organe de régulation dans cet avis transmis à l’APS.

Le CNRA note que le 9 mars 2018, la chaîne de télévision TFM a diffusé une émission intitulée « Jakaarlo Bi » au cours de laquelle la question du viol a été abordée.

Il estime que « la gravité de la question exigeait des concepteurs, animateurs et éditeurs de l’émission, une attention soutenue, afin d’éviter des dérapages, prises de positions inappropriées, de nature à entraîner des conséquences préjudiciables aux femmes ».

Le Conseil dit avoir relevé « des manquements graves relatifs à la présentation de l’émission et imputables au chroniqueur, M. Songué Diouf et au présentateur de ladite émission, M. Khalifa Diakhaté ».

Pour l’organe de supervision, « le plateau de l’émission a servi de prétexte au chroniqueur pour faire d’un sujet aussi grave, un objet de dérision, en affirmant, pour justifier les cas de viols dont sont victimes les femmes, que ces dernières sont les responsables de leurs propres viols, à cause de leurs choix vestimentaires ou de leur plastique ».

Or, ajoute le CNRA, « de tels propos sont d’une gravité extrême si l’on sait que des femmes sont violées, violentées et tuées ; mises au ban de la société, rejetées par leurs familles ou données en mariage à leur violeur ; données en mariages précoces ou forcés à la suite de viol ».

Parlant de la « responsabilité » du présentateur, ce denier, « loin d’arrêter la dérive, a enfoncé le clou, en banalisant auprès des autres intervenants, la désinvolture du chroniqueur », déplore le CNRA.

Selon l’avis, « un tel comportement est d’autant plus grave qu’il est attendu d’un présentateur qu’il exerce son rôle qui est de rappeler à l’ordre les participants à l’émission et de faire la police de son plateau ».

Pour le CNRA, « de telles pratiques constituent une violation de la réglementation et des principes régissant les acteurs des médias ».

Il rappelle les dispositions qui appellent à « sauvegarder l’enfance et l’adolescence dans les contenus des programmes et à respecter l’honneur et l’intégrité de la personne humaine ».

Le CNRA évoque aussi les articles 20 et 21 du cahier des charges relatifs, « respectivement, à l’obligation de ne pas inciter à des pratiques ou comportements délinquants ou inciviques et celle de veiller au respect de l’image, de la dignité, de l’honneur et de la réputation de la personne humaine ».

Il appelle tous les médias à « prendre les précautions nécessaires, chaque fois que des sujets concernant une catégorie de la société ou des sujets dits sensibles sont traités ou abordés, et à toujours veiller à se conformer à la réglementation ».

Mali : le richissime businessman Aliou Boubacar Diallo candidat à la présidentielle

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Pour le scrutin du 29 juillet, Aliou Boubacar Diallo, de l’Alliance démocratique pour la paix, richissime homme d’affaires, s’est déclaré candidat à l’élection présidentielle, affirmant que le pays peut ‘sortir de la crise s’il a leadership qu’il faut’.

Diallo a été désigné à l’issue de la conférence nationale de son parti, l’Alliance démocratique pour la paix (ADP-Maliba), qui s’est terminée dimanche dans la ville de Nioro du Sahel (nord-ouest), près de la frontière mauritanienne, fief du chérif Bouyé Haïdara, un dirigeant religieux musulman très respecté et très influent.

‘ J’ai terminé dimanche la rencontre de mes partisans dans la ville de Nioro. Je suis candidat à la présidentielle’, a déclaré  l’homme d’affaires, qui est notamment propriétaire d’une mine d’or au Mali.

Après avoir soutenu le président Ibrahim Boubacar Keïta, son parti a quitté en 2016 la majorité pour rejoindre les rangs de l’opposition. « Je suis candidat pour construire un Mali meilleur, un pays qui a de quoi sortir de la crise s’il a leadership qu’il faut », a-t-il ajouté.

En 2013, le chérif de Nioro avait appelé à voter pour Ibrahim Boubacar Keïta, mais, depuis, les relations entre les deux hommes se sont dégradées. Si le responsable religieux n’a pas apporté son soutien à la candidature de M. Diallo, ses enfants ont été vus auprès de lui.

Six candidats déclarés

Une demi-douzaine de candidats à sa succession se sont déjà déclarés, mais le président Keïta n’a toujours pas dit officiellement s’il se représenterait en juillet.

Une centaine d’associations de la majorité ont néanmoins apporté samedi à Bamako leur soutien à sa candidature.

Parmi les autres candidats figurent le maire de Sikasso (sud), Kalifa Sanogo, l’ancien ministre et militaire Moussa Sinko Coulibaly, ainsi que deux hauts fonctionnaires internationaux, Modibo Koné, un ancien de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), et Hamadoun Touré, ex-chef de l’Union internationale des télécommunications (UIT).

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaida. Ces groupes ont été en grande partie chassés par une opération militaire lancée en janvier 2013, à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU (Minusma), régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les djihadistes.

Tutti frutti: Jay-Z et Beyoncé reprennent l’affiche de Touki Bouki de Mambety

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Blaxploitation ? Beyoncé et Jay-Z, regards au loin, sont sur une bécane ornée à l’identique de cornes de zébu. Et soudain, le monde entier (re)découvre le film Touki Bouki de Djibril Diop Mambéty, sorti en 1973,  road-movie onirique à la musique envoûtante qui fait partie des grands classiques du cinéma africain.

Le couple de stars milliardaires Jay-Z et Beyoncé a ainsi repris l’affiche du film, pour en faire celle de sa tournée OTR II (On The Run 2), avec deux dates en France: le  14 juillet au Grand Stade de Paris, puis à Nice, à l’Allianz Riviera.

Bel hommage.

Fichier électoral: ‘Professeur’ Abdoulaye Wade factorise par zéro le rapport de l’Union Européenne

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Par égard à l’Union européenne au nom de qui a été publié un rapport d’analyse statistique du fichier électoral sénégalais, je me suis abstenu volontairement jusqu’ici de réagir pour exprimer la piètre opinion que j’avais dudit rapport attribué à ‘’un groupe d’experts’’ qui ont été présentés comme spécialistes avec force références universitaires.

Ministre ‘partisan’ ? Tract vous explique pourquoi Aly Ngouille Ndiaye a raison de l’être

L’ÉDITO DE DAMEL MOR MACOUMBA SECK – La première incongruité à laquelle le Sénégal a cédé par facilité, c’est que les élections dans ce pays ne soient plus organisées et supervisées par le ministère seul de l’Intérieur. Nous nous sommes adjoints une CENA, Commission Électorale Nationale Autonome. Après avoir eu un ONEL, Observatoire National des Élections. C’est là une reculade démocratique et une capitulation républicaine, que nous avons emprunté aux pays africains qui ont accédé aux élections pluralistes dans les années 80, souvent à la suite de conférences dites nationales.

Pourtant, nous avons eu un système multipartite, même limité,  plus  d’un quart de siècle avant ces pays frères du continent.

L’opposition dite radicale, celle qui a refusé d’aller à la présumée soupe à la grimace du dialogue national, a donc voulu marcher ce 9 mars pour demander la démission du ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye. La faute du détenteur du maroquin à brodequins ? Avoir proclamé qu’il travaillait «  à faire réélire Macky Sall’’. Nous nous sommes laissé dire que Macky himself songerait à lui faire restituer ce portefeuille bâton de dynamite, après ses propos partisans, si on en croit une certaine presse. Hé bien, Tract soutient que  le sieur Ngouille, tel un baobab nain, a raison de proclamer sa baobatittude envers Macky Sall.

Les démocraties auxquelles le Sénégal devrait se comparer en 2018 et émuler à ‘tricher’ sur elles, c’est celles où il n’existe pas d’organe non étatique pour organiser ou superviser des élections. La République repose sur un pacte social. Et les ONEL et autres CENA sont la formalisation de la défiance institutionnalisée envers ce pacte social.

C’est bien un ministre socialiste qui a organisé les présidentielles de 2017 en France, cela n’a pas empêché l’ex écolier des Maristes de Dakar Benoit Hamon, candidat de ce camp socialiste, de se faire rétamer avec un piteux 6%. C’est un ministre de l’administration sortante démocrate qui a organisé les élections auxquelles Trump a triomphé, battant la championne de Barack Obama, Hillary Rodham Clinton. Le tristement célèbre Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur chiraquien qui inaugura les charters de rapatriement des émigrés africains et parlait de ‘terroriser les terroristes’, avait lui aussi organisé les élections à couteaux tirés, que perdit pourtant Chirac en 1988.  Et ce n’est pas inédit dans ces pays et d’autres, mais bien une tradition républicaine.

Les Sénégalais que nous sommes acceptent cette tartuferie d’une administration territoriale présumée partisane, peut-être parce que nous pensons toujours que si nous ne donnons pas un billet de banque pour accélérer nos formalités administratives ou éviter une contravention,  les choses n’iraient pas dans le bon sens.

Et ces ONEL- CENA n’empêchent même pas les contestations électorales. En 2007, l’opposition défaite par Abdoulaye Wade II avait édicté que les élections avaient été volé par stratagème électronique et refusé de participer aux élections législatives suivantes. Faisant de l’Assemblée nationale un croupion institutionnel. Ce qui est encore plus grave dans une démocratie que la triche électorale. Car le débat démocratique doit se dérouler dans les Assemblées entre mandants du peuple, et non dans la rue.

Cette opposition qui appelle à la démission de Ngouille n’est pas cohérente. Sinon, elle n’aurait pas accepté qu’il soit candidat aux locales pour devenir le maire apériste de Linguère qu’il est.  Non, les ONEL- CENA même ne suffisent pas. Car la CENA a été disqualifiée d’office par l’opposition dite modérée, pour superviser les travaux  du récent dialogue national.

Entre IED (Initiative pour des Élections Démocratiques) leadée par le PDS et la CORECT (Coalition pour la Régularité, des Elections, la Clarté et la Transparence) de l’autre opposition, nous ne savons plus quel acronyme et véhicule inventer pour nous faire confiances les uns les autres ! Résidu de la mentalité tièddo renforcée par les religions révélées adaptées à la sauce sénégalaise, où on ne vote pas. Mais où l’on choisit toujours par consensus, cette version molle du vote qui laisse toujours une frustration rentrée chez beaucoup de protagonistes.

Une République, cela repose sur la confiance en les mandants que l’on se donne par élection et en leur administration. La confiance aussi et d’abord qu’ils sauront s’appliquer les décisions souveraines du peuple, y compris à leur propre détriment.

Ériger la triche (électorale) en postulat de base et paradigme intangible, ce n’est pas une mentalité de pays qui travaille à se développer collectivement.

Copyright : Tract 2018 – www.tract.sn

Grand Entretien – Souleymane Bachir Diagne : ‘L’éducation est la seule vraie réponse aux défis auxquels l’islam fait face’

ENTRETIEN. Défis posés à l’islam et à la démocratie, impact de l’éducation, relations Afrique-France, Trump… : le grand penseur sénégalais ouvre de passionnantes pistes de réflexion.

Alors que l’Afrique, à l’instar de tous les continents, est secouée par l’islamisme et que sa marche vers la démocratie est loin d’être tranquille, perturbée qu’elle est par des contingences locales à la fois politiques, économiques et sociales, la parole de Souleymane Bachir Diagne est précieuse. Considéré comme l’un des plus grands penseurs de notre temps, ce Sénégalais, professeur à Columbia University à New York, est l’auteur, entre autres ouvrages, de Comment philosopher en islam ? (éditions Philippe Rey), mais aussi de L’Encre des savants (Présence africaine), un livre qui éclaire sur l’approche propre et multiple qu’ont les Africains de nombre de questions, dont la politique et le temps. L’éclairage de Souleymane Bachir Diagne vaut le détour. Illustration.

Le Point Afrique : professeur à Columbia University, vous êtes aux premières loges pour donner une appréciation sur Trump, l’impact de sa politique au niveau interne, notamment par rapport aux migrants d’origine africaine, mais aussi sur l’Afrique qui doit être accompagnée par les pays riches sur le chemin des solutions au changement climatique ?

Souleymane Bachir Diagne : S’agissant de l’impact de la politique de Trump sur l’immigration aux États-Unis, quand on est dans une université comme la mienne, Columbia University, on est forcément aux premières loges pour savoir de quoi on parle. Dès le début de la présidence Trump, mon université Columbia a déclaré qu’elle faisait partie des établissements qui ne sont pas prêts à collaborer avec l’organisation fédérale qui a pour mission de traquer les immigrants illégaux et de les expulser. Le président Trump s’est en effet empressé de revenir sur la politique de Barack Obama en matière de protection de ce que l’on appelle ici les dreamers, c’est-à-dire les immigrants illégaux qui sont arrivés enfants aux États-Unis. Toutefois, je viens de lire dans la presse que le président Trump serait en passe de rétropédaler et de reconsidérer la mise en œuvre d’une telle politique. Mais cela est récent et reste à confirmer. Lorsque l’on vit à Columbia, on est à côté d’un quartier de Harlem qui s’appelle Little Senegal, où réside – comme son nom l’indique – une importante communauté sénégalaise. Et il y a eu beaucoup d’émoi ces derniers mois au sein de cette communauté, qui compte un certain nombre d’illégaux. Depuis, les choses se sont quelque peu calmées, mais l’impact, ne fût-ce que sur le plan émotionnel, est certain.

S’agissant de l’autre aspect, celui qui concerne les engagements pris sous la présidence Obama dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat en décembre 2015 pour protéger notre planète Terre, la décision de Donald Trump de suspendre la participation des États-Unis à cet accord universel est tout simplement catastrophique.

Que dit de l’Amérique la défiance exagérée de Trump envers l’islam  ?

Ce fut en effet l’un des grands aspects de sa campagne. Dès avant sa présidence, une grande partie des propos de Donald Trump ont été dirigés contre les immigrés mexicains. On l’a entendu dire des choses terribles contre les « bad hombres », comme il les avait surnommés. Dans ce contexte, en termes de propos haineux, les musulmans ont été servis plus souvent qu’à leur tour. Ces propos ne sont pas restés sans conséquence. Il y a eu une montée en flèche du nombre d’incidents islamophobes dans le pays. Il ne s’agit donc pas de simples propos sans conséquence, car, combinés les uns aux autres, ils créent un climat délétère, installé par ce genre de rhétorique et qui rend possibles toutes les violences.

Le « muslim ban », promis par le candidat et qui s’est traduit dans le décret pris par Trump pour interdire aux ressortissants de six pays musulmans d’entrer aux États-Unis, est symptomatique d’un tel contexte. Il a été d’ailleurs annulé par la justice américaine, qui s’est, pour ce faire, notamment référée aux propos de campagne de Trump pour cerner les intentions réelles de cette mesure et la déclarer finalement, et à deux reprises, non conforme au droit américain.

Puis Trump s’est rendu en Arabie saoudite avec l’intention déclarée de faire la paix avec le monde musulman. De fait, il apparaît y avoir fait amende honorable à travers quelques déclarations dans lesquelles il semble être revenu quelque peu sur ses propos antérieurs. Si celles-ci étaient suivies d’effet, ce serait une bonne chose, car le climat qui a prévalu jusqu’à présent, régulièrement nourri de propos haineux envers l’islam et les musulmans, était encore une fois particulièrement délétère.

Victoire du populisme aux États-Unis, victoire du « dégagisme » en France. Qu’est-ce que cela dit de la démocratie dans ces deux grands pays qui inspirent la démocratie à travers le monde ?

Je placerai ce qui s’est passé en France à part. Car, au fond, même s’il est vrai qu’il y a eu « dégagisme », on a le sentiment qu’avec la victoire du président Emmanuel Macron la démocratie a fini par l’emporter. L’élection de Marine Le Pen aurait été, à l’inverse, un véritable désastre sur le plan de la démocratie. Mais il est vrai qu’il y a la montée des populismes, couplée au fait que la démocratie, au fond, ne suscite plus le même enthousiasme. On a l’impression qu’il y a un déficit démocratique dont on s’accommode volontiers dans un certain nombre de pays. C’est le cas, me semble-t-il, dans certains pays en Europe de l’Est, où l’adhésion à l’Union européenne et aux principes démocratiques est moins évidente, où l’enthousiasme de l’immédiat après-chute du mur de Berlin semble être retombé.

Il y a aujourd’hui des pays qui sont en régression démocratique. C’est très dangereux. Cela prépare un monde du repli sur soi, de la fragmentation, de la tribu finalement dans laquelle on se retracte sur des identités étroitement définies par opposition à d’autres. Un monde où l’idée d’humanité en général ne semble plus avoir grand sens. On l’a constaté à l’occasion de la crise des réfugiés. On le voit malheureusement aujourd’hui dans le succès relatif que rencontrent les populismes, surtout si ceux-ci appellent à une fermeture sur soi, contre les réfugiés, les immigrés, les populations différentes, même lorsqu’il s’agit de populations de citoyens – l’Europe étant devenue aujourd’hui multiculturelle. C’est également une fermeture qui joue contre l’Europe dans le sens où elle entrave la construction européenne.

Salle de cinéma de l’institut Français. Discussion « Universalisme, décolonialité et mutualité ». De gauche à droite : Françoise Vergès, Souleymane Bachir Diagne, Abdourahmane Seck. © Photo Antoine Tempé

Quel regard posez-vous sur la démocratie et son exercice en Afrique ?

La démocratie en Afrique avait connu une avancée heureuse ces dernières années. Ce qu’on a appelé les « transitions démocratiques » a eu lieu. Pendant très longtemps, les démocraties sur le continent africain se comptaient sur les doigts d’une seule main. Dans les années 1980, l’un de mes compatriotes sénégalais, Benoît Saliou Ngom, avocat spécialiste des droits humains, avait écrit un livre intitulé Afrique, le continent oublié des droits de l’homme. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Il y a eu depuis des avancées réelles et majeures. Les alternances démocratiques paisibles ne sont plus du tout une exception. Les autocraties sont sur la défensive. Cela étant, on voit des régressions ici ou là. En particulier la fameuse « régression du troisième mandat » qui voit le pouvoir en place accepter l’idée d’une limitation du nombre de mandats afin qu’il y ait respiration démocratique ; puis, quand ces mandats arrivent à leur terme, le pouvoir est tenté de modifier la Constitution pour se perpétuer, ce qui est extrêmement dangereux. Mais enfin, la tendance lourde, globale en Afrique, va dans le sens d’un affermissement de la démocratie.

Cela dit, il faut se rendre compte que la démocratie est un régime fragile. Jusqu’à quel niveau de pauvreté la démocratie peut-elle réellement fonctionner ? Lorsqu’il y a beaucoup de désespoir dans la société, quand vous avez des jeunes qui ne savent plus à quel saint se vouer, qui peuvent être tentés par l’immigration ou toutes sortes de fanatismes, on se rend compte que cette démocratie est extrêmement précaire et qu’il faut veiller à préserver ces acquis démocratiques qui sont réels mais fragiles sur le continent africain.

Le Sénégal, pays à majorité musulmane, est un phare de la démocratie sur le continent. En quoi l’islam, selon vous, est-il compatible avec la démocratie ?

Il est tout à fait pertinent de rappeler que le Sénégal a une solide tradition démocratique. Parce qu’au fond la fameuse question de la compatibilité de l’islam avec la démocratie n’est pas une question théorique. C’est une question éminemment pratique. Si on regarde dans le monde le nombre de pays musulmans qui sont des démocraties, ils ne sont pas très nombreux, mais ils existent. Et leur nombre va en augmentant. Donc la réponse à la question de la compatibilité entre islam et démocratie ne peut qu’être pratique, empirique. Car, si on pose cette question en considérant les seuls aspects théoriques, en se demandant ainsi si quelque chose dans l’essence même de l’islam s’oppose à quelque chose dans l’essence même de la démocratie, une telle question ne peut pas trouver de réponse. Il suffit de la poser pour n’importe quelle religion pour se rendre compte de cela. Si je pose la question de savoir si le catholicisme est compatible avec la démocratie, et si je regarde l’histoire du catholicisme, des révolutions et des contre-révolutions en France, j’ai tendance à répondre non. Mais, si je considère l’histoire de la République en France au XXe siècle, alors j’ai tendance à dire oui. Donc la réponse à la question de la compatibilité entre quelque religion que ce soit et la démocratie est toujours d’ordre pratique. De ce point de vue, des pays comme le Sénégal, la Tunisie, la Turquie, l’Indonésie, la Malaisie ou encore d’autres, en dépit de régressions démocratiques conjoncturelles toujours possibles, sont en train de faire la preuve que démocratie et islam peuvent parfaitement coexister.

Quel regard posez-vous sur la démocratie et son exercice en Afrique ?

La démocratie en Afrique avait connu une avancée heureuse ces dernières années. Ce qu’on a appelé les « transitions démocratiques » a eu lieu. Pendant très longtemps, les démocraties sur le continent africain se comptaient sur les doigts d’une seule main. Dans les années 1980, l’un de mes compatriotes sénégalais, Benoît Saliou Ngom, avocat spécialiste des droits humains, avait écrit un livre intitulé Afrique, le continent oublié des droits de l’homme. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Il y a eu depuis des avancées réelles et majeures. Les alternances démocratiques paisibles ne sont plus du tout une exception. Les autocraties sont sur la défensive. Cela étant, on voit des régressions ici ou là. En particulier la fameuse « régression du troisième mandat » qui voit le pouvoir en place accepter l’idée d’une limitation du nombre de mandats afin qu’il y ait respiration démocratique ; puis, quand ces mandats arrivent à leur terme, le pouvoir est tenté de modifier la Constitution pour se perpétuer, ce qui est extrêmement dangereux. Mais enfin, la tendance lourde, globale en Afrique, va dans le sens d’un affermissement de la démocratie.

Cela dit, il faut se rendre compte que la démocratie est un régime fragile. Jusqu’à quel niveau de pauvreté la démocratie peut-elle réellement fonctionner ? Lorsqu’il y a beaucoup de désespoir dans la société, quand vous avez des jeunes qui ne savent plus à quel saint se vouer, qui peuvent être tentés par l’immigration ou toutes sortes de fanatismes, on se rend compte que cette démocratie est extrêmement précaire et qu’il faut veiller à préserver ces acquis démocratiques qui sont réels mais fragiles sur le continent africain.

Le Sénégal, pays à majorité musulmane, est un phare de la démocratie sur le continent. En quoi l’islam, selon vous, est-il compatible avec la démocratie ?

Il est tout à fait pertinent de rappeler que le Sénégal a une solide tradition démocratique. Parce qu’au fond la fameuse question de la compatibilité de l’islam avec la démocratie n’est pas une question théorique. C’est une question éminemment pratique. Si on regarde dans le monde le nombre de pays musulmans qui sont des démocraties, ils ne sont pas très nombreux, mais ils existent. Et leur nombre va en augmentant. Donc la réponse à la question de la compatibilité entre islam et démocratie ne peut qu’être pratique, empirique. Car, si on pose cette question en considérant les seuls aspects théoriques, en se demandant ainsi si quelque chose dans l’essence même de l’islam s’oppose à quelque chose dans l’essence même de la démocratie, une telle question ne peut pas trouver de réponse. Il suffit de la poser pour n’importe quelle religion pour se rendre compte de cela. Si je pose la question de savoir si le catholicisme est compatible avec la démocratie, et si je regarde l’histoire du catholicisme, des révolutions et des contre-révolutions en France, j’ai tendance à répondre non. Mais, si je considère l’histoire de la République en France au XXe siècle, alors j’ai tendance à dire oui. Donc la réponse à la question de la compatibilité entre quelque religion que ce soit et la démocratie est toujours d’ordre pratique. De ce point de vue, des pays comme le Sénégal, la Tunisie, la Turquie, l’Indonésie, la Malaisie ou encore d’autres, en dépit de régressions démocratiques conjoncturelles toujours possibles, sont en train de faire la preuve que démocratie et islam peuvent parfaitement coexister.

Pourquoi, à votre avis, est-il nécessaire de séparer le religieux du politique ?

C’est une mesure de sauvegarde simple. D’abord parce qu’il faut sauvegarder le pluralisme, et la meilleure manière de le faire, c’est d’avoir un État qui soit à équidistance des confessions religieuses. Et la seule manière de le garantir, c’est que le politique soit séparé du religieux. Maintenant, cela ne veut pas dire qu’il faille nécessairement adopter une forme agressive de laïcité qui chercherait à éliminer complètement les religions de la sphère publique. Le Sénégal, par exemple, ne s’est pas engagé dans cette voie. Le premier président du pays, Léopold Sédar Senghor, a théorisé une forme de laïcité qui tend à une séparation du religieux et du politique qui ne signifie pas la mise hors jeu des religions mais qui, au contraire, les invite à apporter dans le champ public ce qu’elles ont de meilleur, autrement dit leur capacité à éduquer pour la construction nationale. De mon point de vue, c’est une bonne manière de comprendre que la séparation du religieux et du politique est nécessaire mais que cette séparation ne doit pas nécessairement signifier la mise à l’écart des religions dans l’œuvre d’édification nationale.

Ensuite, cette séparation qui est une bonne chose pour le politique l’est également pour le religieux. Il n’est jamais bon que les religions se mêlent de politique. Elles finissent par perdre, dans le mélange des genres, la crédibilité qui doit être la leur. Il n’est jamais bon que les guides religieux s’égarent en politique au point d’oublier qu’ils ont une certaine aura à préserver auprès de ceux qui les suivent et vis-à-vis de qui ils ont une responsabilité.

Pour construire leur développement, les pays du Sud, et le Sénégal en particulier, doivent disposer d’un enseignement supérieur solide. Au-delà du rapport que vous avez fait en 2013 à la demande du président Macky Sall, qu’est-ce qui pourrait permettre à l’enseignement supérieur de décoller en Afrique ?

Le grand problème de l’enseignement supérieur aujourd’hui en Afrique réside dans ce que l’on appelle la « massification ». Autrement dit, le fait que la croissance démographique du nombre d’étudiants est aujourd’hui sans commune mesure avec la capacité d’accueil et de formation des institutions d’enseignement supérieur. Une première réponse a été apportée avec l’ouverture de l’enseignement supérieur privé. Par exemple, aujourd’hui, au Sénégal, un bon tiers des étudiants suivent des formations privées. C’est une bonne chose, car celles-ci se développent et se trouvent être des enseignements de très grande qualité. La concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur, dont la responsabilité m’a été confiée par le président Macky Sall en 2013, l’a reconnu et a encouragé cette tendance.

Un deuxième point est que la réponse à apporter au défi démographique, c’est un investissement résolu dans les techniques d’enseignement numérique à distance. Je crois, et nous l’avons d’ailleurs dit au moment de cette concertation sur l’enseignement supérieur, que l’Afrique est en mesure d’accomplir, avec les technologies de l’enseignement à distance, ce qu’elle est parvenue à réaliser avec les technologies de la téléphonie mobile. Il y a eu un mode d’appropriation par les Africains de cette technologie qui est extraordinaire. Ils l’ont utilisée pour répondre à un certain nombre de leurs problèmes au quotidien, comme le paiement des factures, le transfert d’argent, etc. De la même manière, les technologies de l’enseignement à distance pourront être utilisées pour répondre à ce défi démographique extraordinaire, car on ne construira jamais aussi vite des universités, on ne formera jamais aussi rapidement des professeurs que ne croît le nombre des étudiants. Car il faut en plus des bâtiments, des professeurs en nombre suffisant pour enseigner dans des institutions d’enseignement supérieur.

Troisième point s’agissant de ce qu’il faudrait faire : un rééquilibrage dans le contenu des enseignements. On a beaucoup trop d’étudiants qui se dirigent vers les matières littéraires et les sciences sociales. D’ailleurs, ils y vont souvent moins par goût ou par vocation que par défaut. Dans le même temps, les disciplines scientifiques, les fameuses STIM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques), qui sont absolument nécessaires pour le développement de nos pays, concentrent une faible minorité d’étudiants. Et les choses vont d’ailleurs en s’aggravant. Aujourd’hui, en valeur absolue, le nombre des candidats au bac au Sénégal dans la série scientifique S1 est en train de décroître, ce qui est dramatique. Il va impérativement falloir trouver une politique d’encouragement pour les étudiants afin de les inviter à se diriger vers les disciplines scientifiques et rééquilibrer ainsi la démographie estudiantine à l’université de ce point de vue.

Enfin, il faut cesser de considérer qu’une réforme est faite une fois pour toutes. Le système doit prendre l’habitude de s’évaluer et de s’adapter. Cette culture de l’évaluation permanente doit être insufflée dans les systèmes d’enseignement supérieur en Afrique.

Ce sont là de bonnes directions à faire prendre à nos systèmes d’enseignement supérieur en Afrique. Et il est heureux qu’au Sénégal le président de la République se soit engagé personnellement et ait pris les décisions nécessaires à la suite de cette concertation et que le ministre de l’Enseignement supérieur, qui était lui-même partie prenante dans cette concertation, qui y a cru du début jusqu’à la fin, persuadé que les chemins tracés allaient dans la bonne direction, essaie aujourd’hui de transformer les mesures préconisées en une politique éducative effective.

Souleymane Bachir Diagne lors des Ateliers de la Pensée à Dakar en 2016, lors du panel « L’Afrique, la condition planétaire » à l’Institut Français. © Photo Antoine Tempé

Législatives, présidentielles : les élections se multiplient sur le continent. Quel regard posez-vous sur les institutions et les régimes politiques en Afrique ?

Ces élections sont toujours un moment très important pour la démocratie. C’est un gage que l’avenir sera fait de liberté, de démocratie et d’ouverture. Les démocraties avancent et méritent d’être consolidées sur le continent. Au sein de la Cedeao, par exemple, il est heureux de constater qu’une régression démocratique, potentiellement désastreuse, a été empêchée. En Gambie, le président Yaya Jammeh, après avoir reconnu dans un premier temps sa défaite électorale, était revenu sur cette reconnaissance, confisquant de fait la volonté populaire. C’est alors que nous avons vu une chose extraordinaire : tous les pays de la Cedeao se mettre ensemble, décider d’une action commune, diplomatique et militaire en même temps, avec l’aval de la communauté internationale. Cette combinaison de facteurs est une chose extrêmement importante et encourageante pour l’avenir à la fois de l’unité africaine et de la démocratie sur le continent.

Quels thèmes, pensez-vous, devraient être mis en avant à l’occasion des élections sur le continent africain pour raffermir la démocratie et mobiliser les populations autour des institutions de leurs pays respectifs ?

Dans la continuité de ce que je viens de dire, j’aurais souhaité, je souhaiterais que la question de la construction de l’intégration et de l’unité africaines prenne toute sa place dans les programmes et joutes électorales sur le continent. Il est très important, en effet, de proposer aujourd’hui à la jeunesse africaine de nouvelles frontières. De leur donner des raisons de se battre pour la démocratie, pour des institutions solides qui garantissent les libertés et pour avoir des élus qui soient comptables devant le peuple, mais également de construire cette citoyenneté ouest-africaine et, au-delà, africaine. C’est le meilleur moyen pour permettre au continent de faire face aux vents de la mondialisation. Il est donc très important de proposer un tel horizon à la jeunesse africaine. Par ailleurs, dans la continuité également de ce que j’ai dit auparavant, l’éducation doit également être au cœur des programmes proposés par les candidats aux élections parce que c’est là que se situe évidemment l’avenir.

Avec l’élection à la présidence de la République française d’Emmanuel Macron, l’Afrique a-t-elle des raisons d’espérer des relations différentes avec la France ? Si oui, pourquoi ? Sinon, pourquoi ?

Je donnerai d’abord les raisons d’espérer de tout le monde et pas seulement des Africains. L’élection du président Macron et les premières déclarations qu’il a faites, en particulier sur le climat et la nécessité d’avoir une conscience écologique, c’est là une raison d’espérer pour l’humanité entière. Car, sur ce plan comme sur d’autres, quand une forme de gouvernance internationale s’avère nécessaire, on constate malheureusement un retrait du leadership américain. Or ce vide doit être comblé. Fort heureusement, aux côtés du président Macron, il y a des personnalités comme le Premier ministre canadien Justin Trudeau, la chancelière allemande Angela Merkel, etc. Mais le fait qu’Emmanuel Macron apporte tout le poids de la France sur ces questions qui sont d’intérêt mondial, pour l’humanité et notre planète Terre, est d’une importance fondamentale.

S’agissant des relations entre l’Afrique et la France, il faut considérer ce qu’est le continent africain aujourd’hui et où il en est. Celui-ci suscite désormais des espoirs légitimes ; les germes du changement y sont réels ; nous sommes sortis de ce climat d’afro-pessimisme qui a prévalu durant la décennie 1990 pour constater qu’au fond, avec des taux de croissance spectaculaires qui s’affichent un peu partout, le continent africain est plein de promesses. C’est un continent avec lequel il faut compter et avec lequel le monde doit construire de véritables partenariats qui s’inscrivent en faux par rapport à la vision traditionnelle d’un continent qui serait à la dérive. Heureusement, nous n’en sommes plus là. L’Afrique est à l’heure des partenariats, multiples et diversifiés.

Une fois ce tableau brossé, on peut immédiatement voir ce que l’Afrique est « en droit » d’attendre d’un partenaire traditionnel comme la France. Il est heureux que le président français aujourd’hui soit d’une génération radicalement nouvelle, dont on peut espérer qu’elle n’a plus rien à voir avec cette vision passée qu’on a appelée la « Françafrique ». Dans ce processus de développement de partenariats diversifiés en cours sur le continent africain, il est bon, par conséquent, que la France prenne toute la place à laquelle son histoire et son statut lui permettent de prétendre aux côtés de l’Afrique.

Ghana : la pilule éclaircissante pour femmes enceintes qui ne passe pas !

C’est la nouvelle tendance alarmante au Ghana : prendre certaines pilules pendant la grossesse pour mettre au monde un bébé à la peau claire.

La Food and Drugs Authority (FDA) a mis en garde les femmes du Ghana contre une tendance croissante à prendre des pilules pendant la grossesse pour éclaircir la peau de leurs bébés à naître pendant qu’ils sont encore dans l’utérus.

blanchiment de la peau est une épidémie mondiale. Selon un rapport publié en 2016 par le New York Times , environ 70 % des femmes en Afrique de l’Ouest auraient déjà utilisé des crèmes éclaircissantes.

Dans de nombreux pays d’Afrique, les hommes et, en particulier, les femmes ayant une peau claire sont favorisés par rapport à ceux et à celles qui ont la peau foncée, ce qui engendre de meilleures opportunités professionnelles et un meilleur traitement dans la société. C’est ce que l’on appelle le colorisme, qui est une forme de « racisme » au sein d’une même communauté. Dans ce cas précis, ici, il s’agit de la discrimination des personnes ayant une peau foncée. Face à ce phénomène, la popularité des produits éclaircissants explose.

Après les crèmes, place aux pilules pour femmes enceintes

L’an dernier, le Ghana déclarait la guerre à l’industrie du blanchiment de la peau avec une toute nouvelle législation beaucoup plus stricte. La Food and Drugs Authority (FDA) du Ghana a ainsi décidé d’interdire l’importation de tous les produits éclaircissants contenant de l’hydroquinone (poudre cristalline blanche, inodore, utilisée pour ses propriétés antioxydantes). Toutefois, cette interdiction n’a pas été étendue aux publicités, et les crèmes et les lotions fleurissent toujours sur le marché. Mais c’est une toute nouvelle tendance qui inquiète désormais les autorités ghanéennes : la prise de pilule pendant la grossesse pour éclaircir la peau des nouveau-nés.

La FDA du Ghana a ainsi décidé d’alerter les femmes enceintes des dangers d’utilisation de telles pilules, interdites à la vente. Les autorités ghanéennes ont dès lors décidé de traquer et de poursuivre en justice les entreprises et les individus en possession des comprimés illicites, qui franchissent clandestinement les frontières.

Les dangers du glutathion

Le glutathion est une substance présente dans l’organisme qui permet de protéger les cellules contre l’oxydation et contre les radicaux libres. Il est en somme le maître antioxydant endogène du corps.

Néanmoins, contenu dans ces gélules illégales, il peut causer des malformations congénitales, notamment des membres et des organes internes. De même, le glutathion en comprimés peut provoquer chez certaines personnes des réactions allergiques, qui se caractérisent par un gonflement de la peau ou par des éruptions cutanées sur certaines parties du corps. Par ailleurs, la recherche indique que certains ingrédients de la plupart des produits de blanchiment de la peau, y compris le glutathion, peuvent causer un cancer. Enfin, l’usage d’une telle substance risque de provoquer des perturbations des fonctions cutanées normales en interférant avec la production de mélanine de la peau, et parfois même en affectant les niveaux d’hormones du corps.

Macky Sall : ‘Un nouveau palais présidentiel sera construit à Diamniadio’

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Un nouveau palais présidentiel sera bâti à Diamniadio. L’annonce a été faite par Macky Sall lui-même, à Diamniadio hier lundi.

« Bientôt une annexe du Palais de la République sera construit ici à Diamniadio. N’oublions pas que notre palais est quand même un héritage colonial. Il est très beau, mais nous nous devons, tout de même, de nous laisser de la place pour l’avenir », a annoncé le chef de l’État lors de la cérémonie d’ouverture du Forum économique de Rufisque.

Il a aussi annoncé que la maison des Nations unies qui va accueillir jusqu’à 3000 agents des Nations Unies, sera elle aussi construite au niveau du pôle Urbain de Diamniadio.

 

Serpent de mer ? Le pont sur le fleuve Gambie réalisé à 60%

Les travaux du pont sur le fleuve Gambie sont réalisés à hauteur de 60 à 65%, en attendant « les gros œuvres » qui devraient s’achever « d’ici la fin de l’année » 2018, a indiqué, lundi, à Banjul (Gambie), l’ambassadeur Paul Badji, secrétaire exécutif du secrétariat permanent sénégalo-gambien.

« J’ai été en mission avant-hier (samedi) sur le chantier, les travaux sont réalisés entre 60% à 65%. Nous espérons que d’ici la fin d’année, les gros œuvres seront achevés », a-t-il dit.
S’exprimant en marge d’une réunion ministérielle préparatoire à la première session du Conseil présidentiel sénégalo-gambien, M.Badji a assuré qu’après les gros œuvres, il ne restera que les voies secondaires devant permettre d’accéder au pont.

« Les travaux sont très avancés. Tous les piliers ont été plantés. Les travaux sont réalisés entre 60% à 65%. C’est du concret », a insisté le secrétaire exécutif du secrétariat permanant sénégalo-gambien.
Le futur pont de plusieurs centaines de mètres, entre les localités gambiennes de Farafegni et Soma, devrait faciliter le transport des personnes et des marchandises entre le nord et le sud du Sénégal, pays à l’intérieur duquel se trouve le territoire gambien.

La Banque africaine de développement (BAD) a financé la construction de ce pont dont les travaux ont été lancés en 2016.

Pendant plus d’une décennie, sous le magistère du président Yaya Jammeh, le gouvernement gambien a souvent fait valoir ses droits de propriété sur le fleuve Gambie pour imposer des taxes jugées surélevées par les transporteurs sénégalais.

Ces derniers ont boycotté le territoire de la Gambie pendant plusieurs mois, en 2016, à cause du décuplement, par les autorités de ce pays, de la taxe à payer pour emprunter le cours d’eau.

Après son élection à la magistrature suprême, il y a un an environ, le président gambien Adama Barrow avait pris l’engagement de soutenir la construction du pont prévu sur le fleuve Gambie pour faciliter le déplacement des populations entre les régions du nord et celles du sud du Sénégal.

Candidature présidentielle ? Igor Diarra , directeur de la BOA, publie ‘C’est possible au Mali’

Ancien ministre et directeur de la Banque of Africa/Sénégal, Mamadou Igor Diarra vient de publier « C’est possible au Mali ». Ce livre, paru aux Editions Cherche Midi, révèle les expériences et le vécu d’une personne homme devenu grand banquier et homme politique. Ici, l’auteur croise quelque part le « passé-présent » de son pays,  le Mali, pour lequel il nourrit un espoir d’une vie meilleure en termes de perspectives.

C’est l’histoire d’un pays avec ses tumultes et possibilités mais aussi et surtout le récit des actions que l’auteur a entreprises en tant que banquier d’abord, ensuite homme politique grâce à ses états de services bancaires qui l’ont conduit à occuper les postes de ministre de l’Energie, des Mines et de l’Eau (de 2008 à 2011) et celui de l’Economie et des Finances (2015 à 2016) sous les présidents Amadou Toumany Touré et Ibrahima Boubacar Keïta.

Né en Ukraine d’une maman ukrainienne et d’un père malien, Mamadou Igor Diarra rejoint la première fois «son Mali» en 1974 alors qu’il n’avait pas encore neuf ans et y passe des moments «mémorables et palpitants» qu’il évoque dans son œuvre. L’auteur de « C’est possible au Mali », paru aux Editions Cherche Midi, remonte ses années d’enfance, d’apprentissages, jusqu’à  son engagement et ses actions sur le plan politique, en passant par ses expériences heureuses et douloureuses, ses « exploits » financiers et politiques pour le compte de son pays. Avec comme crédo « savoir dire non ; pouvoir dire oui », Mamadou Igor Diarra, qui se réjouit des compétences « essentiellement techniques » reçues de son parcours politique, retrace, dans cette œuvre, non seulement son vécu mais aussi sa vision pour un Mali « où il ne sera plus question de survie mais de vie ». Il invite à une prise de conscience, au rassemblement et à l’action des fils du pays.

Des hommes et des femmes rigoureux

Et son rêve, dans ce sens, c’est la construction du pays dans l’unité, au regard du contexte dans lequel il se trouve. Mais surtout, « il est vital d’agir, de réagir. Cette conviction porte mes mots et je voudrais ancrer en chacun l’espoir possible d’un Mali où il fera bon vivre », rappelle ainsi l’auteur dans son avant-propos. Se livrant aux lecteurs, Mamadou Igor Diarra prend sur lui le courage de mettre à nue sa vie et celle de ses proches « par amour pour le Mali et pour sa jeunesse », précise-t-il. Au fil des pages, l’auteur ne manque pas de pointer du doigt des aspects liés à l’extrémisme religieux « qui fait tant de mal à l’unité » de son pays, aux nominations de complaisance, à la mauvaise gouvernance, à l’abus de pouvoir, à la corruption, au népotisme et à certains blocages que vit « son Mali ». Mais, il témoigne tout de même, et avec conviction, que parmi ceux-là qui servent l’Etat, certains donnent le meilleur d’eux-mêmes, agissent sans relâche, avec éthique et engagement. « Des gens honnêtes, sérieux et compétents œuvrent à tous les échelons de l’action publique et dans le secteur privé. J’en témoigne pour avoir servi l’Etat à leurs côtés », confie l’auteur. Dans son ouvrage, l’écrivain promène ses lecteurs à travers ses réalisations au service de son pays et rappelle, à bien des occasions, son aller-retour presqu’incessant entre le privé et le public « qui l’absorbe souvent » et auquel il répond par « devoir patriotique ». Et ces réalisations, c’est l’histoire « d’une partie des fameux milliards devenus routes, centres de santé, stations de production d’eau, centrales électriques et ceux engloutis dans une machine administrative grippée, parfois même subtilisés par la corruption », témoigne-il.

Diarra décrit ainsi « de l’intérieur, et sans langue de bois, la façon dont tout cela s’est passé » pour lui. Significativement, « ce récit n’est que celui de ma propre expérience, et il en a les limites. Car en gérant, j’ai dû aussi forcément me tromper parfois. Mais, j’ai l’espoir qu’en les mettant à disposition de tous, je contribuerai à une tâche de partage dont le Mali ne devrait pas faire l’économie pour retrouver, dans la paix, un développement harmonieux », explique-t-il. Et Mamadou Igor Diarra, aujourd’hui directeur de la Banque of Africa/Sénégal et banquier ayant atterri au sommet de la hiérarchie de nombreuses grandes banques ouest-africaines, est d’avis qu’il est urgent, en ce début du XXIème, de mobiliser les énergies et les intelligences, de promouvoir des hommes et des femmes rigoureux à la tête d’un Etat, tout en priorisant l’histoire et la jeunesse du pays. Mais autant, « de réparer ensemble, et chacun à sa place, le tissu de notre société. Notre Mali ne se redressera que si des citoyens engagés, des entreprises dynamiques, des professionnels inventifs et des administrations dévouées et honnêtes allient leurs forces. Alors, et seulement alors, tout sera bien possible », prévient-il de façon concise.

Tribune : ‘De la République ou de quoi le Sénégal est-il le nom ?’ (Latyr Diouf, Convergence des cadres républicains, APR) – 1ère partie

Le titre de cette contribution peut laisser supposer une visée pamphlétaire induite par une formulation galvaudée. Ce n’est pas le cas. Le sujet s’accommode peu, dans l’intégrité de son idéal, de goguenardise filée, à moins d’avoir le talent d’un Régis Debray (la référence vaut révérence), dans l’épilogue de sa République (française) expliquée à sa fille. Il y confesse presque le regret de n’avoir pas axé son petit texte sur les nombreux défis de l’exigence républicaine. Le contenu de cet article, non plus, ne sera ni exhaustif, ni très original, ni même toujours cohérent, tant il y aura des silences sur des topoï essentiels. Sa justification serait à chercher dans les vertus pédagogiques prêtées à la répétition et dans la non-réalisation effective, partout, de la République. Sa vocation est, donc, de réinvestir une problématique aussi précieuse que précaire, de rappeler, sans démagogie, certaines de ses vertus et de les mettre en perspective avec notre modèle national.

Aux souches d’un idéal

Avant de convoquer des repères plus anciens, rappelons-nous de cette frugale et très jolie définition, que tout élève sénégalais a dû réciter en classe d’instruction civique : La République c’est le Gouvernement du Peuple par le Peuple et pour le Peuple. Cette formule, si elle était traduite, expliquée et appliquée, devrait imprégner tout le corps social et ne pas seulement garantir des bonnes notes dans une matière, hélas, négligée. Avant d’y revenir, risquons quelques courts jalons préférentiels.

Le terme République était employé, dans l’Antiquité, pour toute organisation humaine régie par des lois. Les Grecs Platon, Aristote et, un peu plus tard, le Romain Cicéron ont été des auteurs de traités sur la République. Ces écrits politiques concernaient différentes formes de gouvernement. Aux Grecs, est communément associée la Démocratie, étymologiquement, « pouvoir du peuple » tandis que la locution latine « Res publica », à la source du mot République, signifie « chose publique ».

A la Renaissance, Machiavel construisait son Prince autour de la distinction entre République et Monarchie (définition simple et précise de la République) et y édictait des stratégies géniales basées sur la corruption, la manipulation et la violence politique aux fins de conquérir le pouvoir et de s’y maintenir. Ce deuxième aspect a transcendé son époque pour assurer la réputation et le succès de son œuvre qui, manifestement, inspire, encore aujourd’hui, beaucoup d’hommes politiques.

Au même moment, pour le plaisir de le mentionner, Erasme « donnait corps » à une République des Lettres, communauté d’idée ou d’esprit dont on peut trouver de nombreux avatars dans les Histoires littéraires.

Puis, une œuvre monumentale dans tous les sens du terme (nombre de pages, profondeur) : le Léviathan 1651 de Thomas Hobbes. Le Léviathan représente la République ou l’Etat. Hobbes part d’un postulat antique : l’homme est un loup pour l’homme, dans l’état de nature. Comme dans une jungle, les plus forts et les plus intelligents anéantissent les plus fragiles. On s’organise pour survivre. Dès lors, il faudrait des règles où chacun accepte de renoncer à son pouvoir individuel de nuire à l’autre, contre la garantie d’avoir de la sécurité. La proposition de Hobbes consiste à surseoir à son agressivité supposée naturelle, à la condition d’être protégé en cas d’agression, et ne pas recourir à la légitime défense. (Équivalence traditionnelle du mbam soula wekhé, nga fayou, yena yem ?). Pour cela, il faut constituer des corps qui seront investis du pouvoir de nuire au nom de loi, des dépositaires de la puissance public (Etat, hommes de tenue, police, armée, magistrats…), des gens à qui on confère le monopole de la violence légitime, selon les termes, plus tard, de Max Weber. Mais là encore, des failles évidentes ont ponctuées l’Histoire. On peut toujours s’estimer lésé ou se sentir peu considéré et peu protégé, et vouloir, par conséquent, recouvrir son droit de se défendre. Sans évoquer l’exploitation totalitaire qui a pu être faite de la pensée de Hobbes…

Montesquieu, en 1748, dans De l’esprit des lois, accentue le contexte (géographie, notamment) dans la définition des lois et théorise la séparation des pouvoirs pour éviter que le vainqueur, le chef désigné (le Président de la République) devienne omnipotent. « Seul le pouvoir peut arrêter le pouvoir » écrira Régis Debray distinguant, pour sa fille l’exécutif, le législatif et le judiciaire. La proposition subtile et plutôt équilibrée de Montesquieu ne trouvera pas ici l’analyse détaillée qu’elle mérite mais le constat de son application dans la majorité des Républiques d’aujourd’hui est assez éloquent.

Une autre grande célébrité du 18ème siècle postulera que « tout gouvernement légitime est républicain ». Tout en s’inspirant de Hobbes, Rousseau, dans Du contrat social ou Principes du droit politique 1762, pose, à l’inverse, l’hypothèse de la bonté naturelle de l’Homme. Il imagine un contexte originel de bienveillance et d’abondance naturelles généralisées où tout est à portée de main pour satisfaire les besoins vitaux. Mais, devant les raréfactions et les pénuries consécutives aux guerres, au climat et aux catastrophes naturelles, l’Homme a dû, pour sa survie, adopter de nouveaux modes de vie (sédentarisation, domestication, agriculture, élevage, clôtures…). Cette « naissance de la propriété » sera incarnée, dans le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes 1755, par celui que Rousseau dénonce comme « le vrai fondateur de la société civile, le premier qui, ayant enclos un terrain, s’avisa de dire : Ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire. ». En considérant que sans contrat, il ne saurait y avoir de loi, de droit, de bien, de mal, de juste ou d’injuste, qu’en l’absence de loi ou de normes préétablies, point de contrevenant, la réponse du contrat social est, ainsi, apportée à la question centrale de la politique, celle de la République : comment gérer la cité, concevoir et administrer ce qui est à tous ? La proposition, encore très réduite, qui va suivre fera abstraction des détails sur les différents régimes possibles (régime renvoyant aux institutions, procédures, et pratiques qui caractérisent un mode d’organisation et d’exercice du pouvoir).

Exemple d’application

La solution de la volonté générale consistant à construire une chose publique par le suffrage universel est, aujourd’hui, la plus appliquée. Mais, chacun peut avoir une perception singulière de l’intérêt général. Le vote, devant le refléter, obéit, souvent, à des intérêts subjectifs ou à des manifestations d’affinités diverses. Dans l’isoloir, on exprime son autodétermination et on obtient, avec une addition d’infinies motivations, une majorité numérique supposée traduire la volonté générale. Dès lors que cette majorité, même relative, est identifiable à la totalité, que devient la minorité, étant entendu que la souveraineté est sensée être celle du peuple ? Sans compter le déclin des adhésions à des partis politiques devenus pléthoriques et opaques et les records d’abstention qui ponctuent les scrutins.

Le premier devoir d’un président républicain serait de réconcilier toute la nation au lendemain de son élection. En principe, tous les chefs d’Etat s’y attèlent mais la tâche est vite compromise par la recomposition des oppositions partisanes. A peine le serment prononcé d’assumer les « graves devoirs de sa charge » pour songer à Senghor, un président doit gérer un nombre considérable d’antagonismes qui sont rarement des affrontements réels d’opinions. Il s’agit bien souvent de démarches clientélaires, lobbyistes, communautaires dont l’unique horizon est le partage du pouvoir. Et, si elles se révèlent inopérantes, elles passent par le chantage, le sabotage et le dénigrement avant une spectaculaire allégeance au régime (cas fréquents sous nos tropiques). Bien entendu, ce tableau ne saurait, heureusement, s’appliquer à tous, mais il explique assez justement, à mon avis, l’impression de campagne électorale permanente que peuvent avoir beaucoup de citoyens.

Citoyen, un autre mot clé qu’on ne définira que négativement en vous lisant cet extrait de la République expliquée… de Debray : « Le mauvais citoyen n’est pas l’autre, il est en nous. C’est le petit malin qui cherche partout le piston, la resquille, la combine, la tangente, la petite faveur. Pour lui-même, ou pour ses enfants, ou pour ses copains. Ce sont les sujets qui sollicitaient les faveurs du roi ou de ses ministres ; le citoyen accepte la règle commune. ». Le choix de cette citation appelle à une vigilance constante quant à la signification du mot citoyen. Car, au Sénégal, on clame trop rapidement, sa bonne citoyenneté par une déclaration d’un apolitisme qui voudrait se démarquer, par le mépris, de l’engagement politique, sans jamais faire mieux que les présumés dégénérés parce que militants. C’est souvent le fait de gens trop prudents pour supporter les agressions et les pénibles compromis du monde politique et de quelques fiertés curriculaires qui « prennent leurs diplômes pour des titres de noblesse et qui s’endorment dessus » (encore du Debray), ignorant que leur prétention à servir l’Etat, par le mérite et dans la légitimité, nécessite un renforcement régulier de leurs capacités. Là encore, on va très haut dans l’élitisme républicain en oubliant ceux qui visent les sommets de l’administration publique sans avoir jamais validé un titre universitaire sérieux. Assez de dissipation, revenons à la République du Sénégal.

Latyr DIOUF

Vice-Coordonnateur de la Convergence des Cadres Républicains

Les Tunisiennes ont marché pour avoir le droit à la même part d’héritage que les hommes

Par Frida Dahmani

C’est une première dans le monde arabe. Une marche réclamant l’égalité dans l’héritage s’est tenue à Tunis samedi.

À l’appel de la Coalition pour l’égalité dans l’héritage, un collectif de plus de 80 associations, près de 1 500 Tunisiennes et Tunisiens ont participé, samedi 10 mars à Tunis, à une marche en direction de l’Assemblée pour réclamer l’égalité dans l’héritage. « Moitié, moitié ; c’est la pleine citoyenneté », « L’égalité est un droit, pas une faveur », « Pour garantir nos droits, il faut changer la loi », clamait une foule composée de femmes de tous âges et de tous bords et d’hommes venus soutenir leur cause.

« Dans 50 ans, les Tunisiens en seront fiers », lance Monia, venue de Kairouan (Centre). Mais une passante refuse la levée de la discrimination de genre dans l’héritage. « Je travaille alors que mes frères sont au chômage ; il est normal que l’héritage leur revienne », se justifie-t-elle.

Règles prévues par le Coran et la charia

Quelles que soient les divergences dans l’opinion, la marche marque le début d’une longue bataille. En cause, la question successorale qui est au cœur d’une initiative lancée par le président de la République, Béji Caïd Essebsi, lequel entend mettre en conformité les lois avec la Constitution qui affirme l’égalité entre citoyens et citoyennes.

« L’égalité dans l’héritage est une question essentielle dans l’histoire de la Tunisie, car, compte tenu de la participation active des femmes dans tous les domaines de la vie sociale et économique du pays, compte tenu aussi des progrès obtenus et des acquis réalisés dans le domaine de l’égalité entre les hommes et les femmes mais surtout depuis la Constitution de 2014, l’égalité est devenue une exigence que l’on ne peut plus différer », affirme Mokhtar Trifi, vice-président de l’organisation mondiale contre la torture (OMCT).

De fait, les règles actuellement appliquées à l’héritage demeurent celles prévues par le Coran et la charia : « Au fils, une part équivalente à celle de deux filles » (sourate 4:verset 11).

« Dernier bastion du patriarcat »

« Dernier bastion du patriarcat » selon la juriste et militante des droits des femmes, Sana Ben Achour, la question de l’héritage divise les Tunisiens qui, selon une étude pour l’Institut républicain international (IRI) publiée en janvier 2018, sont à 73% défavorables à cette réforme, avec seulement 40% de Tunisiennes qui la plébiscitent.

Certains invoquent des raisons religieuses – le Coran serait suffisamment explicite en la matière pour ne laisser place à aucune interprétation -, d’autres comme le prédicateur salafiste Béchir Ben Hassen, fustigent « les modernistes qui vont nous détruire… ».

Mais beaucoup, sous couvert de religion, font leurs propres calculs : « je ne souhaite pas offrir mes biens à mon gendre » assène un ancien chef d’entreprise. Dans tous les cas, se désengager du texte coranique n’est pas une partie gagnée d’avance. Le débat sera rendu public avec la publication des recommandations de la commission des libertés individuelles et égalités, chargée d’un état des lieux par le chef de l’État.

Stratégies de parade

En attendant les familles tunisiennes ont trouvé la parade en effectuant des donations avant le décès, mais dans la plupart des cas l’héritage est source de drames familiaux et revient dans bien des cas, ni plus ni moins, à une spoliation des filles. Notamment en milieu rural où les femmes travaillent bien souvent une terre qui devrait être la leur mais dont elles sont dépossédées par des frères, des fils ou des cousins.

Ce que prévoit l’islam en matière successorale

Le Coran prévoit que l’on peut hériter de la moitié, du quart, de la moitié du quart, du tiers, de la moitié du tiers et des deux tiers :

  • Héritent de la moitié :

– Le mari en l’absence de descendants ;

– La fille unique ;

– La fille unique du fils en l’absence de fille ;

– La sœur germaine en l’absence de père, de frère, de fils et de petit-fils ;

– La sœur consanguine en l’absence de père, de frère, de fils et de petit-fils.

  • Héritent du 1/4 :

– Le mari en présence de descendants (fils, fille, petits-fils ou petite-fille issu du fils) ;

– L’épouse en l’absence de descendants.

  • Hérite du 1/8 :

– L’épouse (ou les co-épouses) en présence d’enfants ou d’enfants du fils.

  • Héritent du 1/3 :

– La mère, si le défunt ne laisse pas d’enfants, pas de petits-enfants du fils mort, et pas d’ensemble de deux frères et sœurs ou plus.

– Un ensemble d’enfants de la mère (deux ou plus).

  • Héritent du 1/6 :

– Le père en présence de descendance ;

– Le grand-père en l’absence de père et en présence de descendance ;

– La mère en présence de descendance ou d’un ensemble de deux frères et sœurs ou plus ;

– La fille du fils (ou plus) en présence d’une seule fille ;

– La sœur consanguine (ou plus) en présence de la sœur unique germaine ;

– La grand-mère ;

– L’enfant unique de la mère.

  • Héritent des 2/3 :

– Deux filles ou plus ;

– Deux filles du fils, ou plus ;

– Deux sœurs germaines ou plus ;

– Deux sœurs consanguines ou plus.

Avec Jeune Afrique

George Weah : ‘Je ne veux pas être un président qui part vivre en exil après son mandat’

Le nouveau président du Liberia doit faire face à de nombreux défis : changer l’image du pays, marquée par la guerre civile des années 1990 et la crise sanitaire et humanitaire d’Ebola, redresser l’économie et « aider les populations ». Mais avant tout, il lui faut répondre à l’urgence budgétaire : il faut 61 millions d’euros dans les trois mois. Rencontre.

«Je suis très fatigué.» Ce 22 février à l’hôtel Peninsula, à Paris, George Weah fait d’emblée savoir que l’entretien sera court. Arrivé en France deux jours plus tôt pour sa première visite officielle hors du continent, il a enchaîné les rendez-vous sans répit. À chaque fois, il a plaidé pour un renforcement des liens entre l’Hexagone et le Liberia et mis en valeur les atouts économiques de son pays.

Comme pour rappeler que ce dernier ne se résume pas à la guerre civile qui l’a ravagé dans les années 1990 ou à l’épidémie d’Ebola qui l’a ébranlé entre 2014 et 2015. Devant les étudiants du Conservatoire national des arts et métiers, face aux patrons français du Medef, ou encore lors du déjeuner de travail qu’il a eu à l’Élysée avec Emmanuel Macron, l’ex-­footballeur devenu président a en substance tenu ce même discours.

Urgence budgétaire

Le président a besoin de quelque 75 millions de dollars (61 millions d’euros) pour les trois prochains mois

Mais le nouvel homme fort de Monrovia doit d’abord faire face à ce qu’il nomme lui-même une « urgence budgétaire » : payer les salaires des fonctionnaires. Ses équipes ont entamé des discussions avec le FMI et la Banque mondiale. En France, elles ont obtenu un don de 10 millions d’euros après que le Liberia a été inscrit sur la liste des bénéficiaires prioritaires de l’aide de l’Agence française de développement (AFD). Mais on est encore bien loin du compte.

D’après son entourage, le président a besoin de quelque 75 millions de dollars (61 millions d’euros) pour les trois prochains mois. Un chiffre que Weah ne confirme ni ne dément. Peut-être son gouvernement pléthorique – 83 membres – n’a-t‑il pas aidé à résoudre ce problème. Mais le président tient à rappeler les mesures sociales prises depuis son investiture pour « aider les populations » : « Nous avons fait baisser les prix des biens de première nécessité et réduit les impôts. »

Économie affaiblie par une « mauvaise gestion »

Quand on n’a ni la stabilité sociale ni la stabilité politique, on ne peut pas travailler au développement économique

En cet après-midi hivernal, Mister George, entouré d’amis – parmi lesquels Georges Wega, le patron de la filiale sénégalaise de la Société générale – et de ses plus proches collaborateurs, se dit conscient de l’immensité de la tâche.

L’ancien sénateur du comté de Montserrado (Monrovia), qui avait déjà tenté de conquérir la présidence en 2005 et la vice-présidence en 2011, affirme avoir hérité d’un pays « économiquement très affaibli », plombé par une « mauvaise gestion » – fragilité aggravée par l’incertitude qui a régné pendant la présidentielle.

« Quand les gens n’étaient pas sûrs qu’il y aurait un deuxième tour, ils sont allés déposer leur argent dans les banques des pays voisins. » Dans certains bureaux des administrations, « tout a été volé », poursuit celui qui assure avoir commandé un audit des comptes publics pour avoir une idée précise de la situation du pays. Il promet d’être « très exigeant » dans la lutte contre la corruption, dont il fait sa priorité.

Pour autant, George Weah se refuse à blâmer son prédécesseur, Ellen Johnson-Sirleaf, à qui l’on reproche de ne pas avoir suffisamment agi dans le domaine. Au Prix Nobel de la paix 2011, qui a aussi reçu le prix Mo Ibrahim 2017 à la mi-février, il reconnaît le mérite d’avoir œuvré pour le retour de la paix.

« Quand on n’a ni la stabilité sociale ni la stabilité politique, on ne peut pas travailler au développement économique », rappelle-t‑il. Cela justifie-t‑il des compromis, voire des alliances avec d’anciens chefs de guerre tels que Prince Johnson, aujourd’hui sénateur ? Sur ce point, Weah dégage en touche, refusant de se substituer à la justice.

L’appui des « pays amis »

Pour redresser l’économie libérienne, George Weah affirme avoir un plan qu’il ne pourra toutefois pas mettre en œuvre avant d’avoir réglé les problèmes budgétaires immédiats. Là encore, le leader de la Coalition pour le changement démocratique compte s’appuyer sur les « pays amis ». « Chaque fois que cela sera possible, nous irons chercher des ressources à l’extérieur pour construire les infrastructures dont le pays a besoin : routes, hôpitaux ou écoles. »

Il veut aussi inciter les investisseurs et la diaspora à revenir s’installer dans le pays. Pour cela, il compte réviser la Constitution, qui interdit la double nationalité. « Je l’ai proposé dans mon discours d’investiture : il faut permettre aux étrangers d’obtenir la nationalité libérienne. C’est comme cela que nous donnerons envie aux gens de travailler pour le développement de notre pays. Aujourd’hui, beaucoup de nos compatriotes partis pendant la guerre ne peuvent rentrer en tant que Libériens sous prétexte qu’ils ont entre-temps obtenu un passeport étranger. Ce n’est pas normal ! »

Le grand producteur de caoutchouc que nous sommes ne dispose pas d’une seule usine pour transformer localement cette matière première

Dans un discours au ton encore proche de celui d’une campagne électorale, le nouveau leader promet de faire en sorte que le Liberia profite mieux de ses propres ressources. Il annonce ainsi que son gouvernement va discuter avec les acteurs de la filière hévéa, dont le pays fut autrefois l’un des plus grands producteurs du continent.

L’objectif ? Évaluer dans quelle mesure ils pourraient contribuer davantage à l’essor économique national, et déterminer comment les y aider.

« Nous devons commencer à remonter dans la chaîne de valeur dans les principaux secteurs de notre économie, déclare-t‑il. Le grand producteur de caoutchouc que nous sommes ne dispose pas d’une seule usine pour transformer localement cette matière première utilisée dans la production des pneus. C’est absurde ! Que ce soit dans l’exploitation de bois ou de minerais de fer, nous devons parvenir à conclure des partenariats gagnant-gagnant pour les investisseurs et pour les Libériens. »

Avant de conclure : « Je veux vivre au Liberia longtemps, je ne veux pas être un président qui part vivre en exil après son mandat. C’est pour cela que je m’appliquerai à bien faire mon travail. »

Comment faire oublier les crampons

Est-il plus connu en tant que gloire du Paris Saint-Germain des années 1990 ou comme président du Liberia ? À Paris, à la fin de février, George Weah et sa délégation ont pu se rendre compte que son image de footballeur lui collait encore à la peau. La conférence de presse conjointe avec Emmanuel Macron, à l’Élysée, a ainsi été axée sur la coopération sportive – un sujet cher au chef de l’État français.

Avec Jeune Afrique

Retour vers le futur : Faites de la femme en 2018 ?

Par Thomas AYISSI ٭

On ne naît pas femme, on le devient disait Simone de Beauvoir.

Sous certaines latitudes, on ne naît pas homme non plus, on le devient !

A tort ou à raison, nous estimons que cette fête du 8 mars pose des questions qui vont au-delà de la femme.

Brin (de) storm in:

1/C’est quoi être une femme en 2018?

2/Quels sont les combats actuels des femmes?

3/Comment contribuer à l’aboutissement de ces combats?

Commençons par la première interrogation.

Répondons sans réfléchir en conservant la douillette sécurité de pouvoir dire en cas de plantage monumental « normal que je n’aie rien compris! Je suis un homme… du moins … je me plais à le croire! »

Notre doute fait apparaître un aspect qu’il est intéressant de considérer pour répondre à la question :   1/C’est quoi être une femme en 2018?

Ce doute peut être formulé en une question : en 2018, les rôles sociaux se superposent-ils à l’anatomie des gonades? (honni soit qui pense à la forme et à la taille !!!)

Manifestement non! Les femmes sont… pardon ! Peuvent… oups ! Pourraient aujourd’hui occuper toutes les fonctions et exercer tous les métiers si seulement elles avaient l’appui des hommes et … celui des femmes!

Si tout est possible alors  2/Quels sont les combats contemporains des femmes?

  • L’égalité salariale? Absolument!
  • Une présence plus importante dans les gouvernements les parlements et les rectorats ? Certainement !

 

Mais ces questions ne peuvent occulter une plus profonde, celle qui, de notre point de vue est le véritable obstacle majeur à l’acquisition des droits : c’est l’acception du « glissement » des rôles sociaux.

Autrement dit, que chacun d’entre nous (Si ! Si ! En commençant par celui qui écrit ces lignes!) parvienne à accepter quelques vérités élémentaires fort dérangeantes:

  • Non, les femmes ne naissent pas en sachant faire la cuisine, elles apprennent parce qu’elles sont souvent mises aux fourneaux dès leur plus jeune âge.
  • Oui, être femme ne signifie pas avoir une «obligation de faire des enfants »! Si l’on paraphrase la chanson qui dit « les hommes sont des femmes comme les autres » alors acceptons AUSSI que les femmes soient … des hommes comme les autres : pouvant décider de faire des enfants ou pas. Elles doivent aussi pouvoir décider de mettre une tenue ample ou sexy sans être accusées de déclencher des incendies ou plus prosaïquement de « provoquer!»

En fait, le paragraphe précédent a déjà entamé la réponse à la question  3/Comment contribuer à l’aboutissement des combats féminins ayant cours en 2018?

Tout simplement en commençant à dire des femmes qu’elles sont des hommes comme les autres!

Oui, plusieurs sont tendres et aimantes, mais certaines sont revanchardes et brutales !

A la question : quel cadeau offrir à celles qui fêtent et à celles qui disent s’en foutre?

Nous répondons clairement : offrez le droit d’être plurielles (comme les hommes), parfois folles (comme les hommes), aussi bien payées (que les hommes), parfois casse-cou et casse-couilles (comme les hommes)!

Et si pour ce 8 mars 2018 les hommes et les femmes avaient offert aux individus de sexe féminin juste le droit d’être humaines dans toute la diversité et la complexité du terme ? La société s’en porterait-elle plus mâle ? Certainement pas !

           Journaliste, Communicant, Dakar٭

Copyright : Tract Quotidien 2018 – www.tract.sn

Sa Thiès se vautre devant Boy Niang, entraînant Selbé Ndom dans sa chute

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https://www.youtube.com/watch?v=72SFGqO0R0M

Sa Thiès a été magistralement défait ce dimanche en une minute par Boy Niang. Il entraîne dans sa chute la prétendue voyante Selbé Ndom, qui a faussement prédit la défaite de Boy Niang.

La Coupe du Monde, unique trêve du front politique pour Macky

Par Ousseynou Nar Gueye, directeur de la publication et de la rédaction de tract.sn

 

‘‘Footez’’-nous la paix ? Vivement le 19 juin, début de la Coupe du Monde de football en Russie, pour qu’on puisse parler d’autre chose dans ce pays, que du conflit désormais ouvert entre la minorité présidentielle Benno Bokk Yaakar (49% aux législatives) et l’opposition à géométrie variable qui postule à sortir le sortant Macky Sall.

Hier dimanche, Son Excédence a donc brandi le trophée or massif de la Coupe du Monde de football, reçu des mains de l’ancien international français Christian Karembeu, devant les grilles du palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor.

Quart, kaar…de finale ? C’est, en tout cas, tout le mal que les thuriféraires et souteneurs de Macky Sall peuvent lui souhaiter, sa réélection éventuelle étant aussi grandement accrochée aux crampons des Lions de  l’atterrant gars, coach Aliou Cissé.

D’ici cette hypothétique et hypothéqué quart de final des Lions, le front politique et social continuera d’être en surchauffe. Les syndicats, notamment ceux de l’enseignement, ne cesseront pas leurs grèves perlées  actuelles et leur appel à la grève générale, devant un pouvoir singulièrement en mal de paix sociale s’il veut récolter le maximum des voix à la présidentielle du 24 février 2019. Grèves qui ne manqueront pas d’avoir pour conséquences une année presque boiteuse, en termes de respect du quantum horaire scolaire pour nos petites têtes crépues, durant ce qui reste de cette année scolaire 2017-1018. Avec le risque d’une année (presque) blanche, pour ce qui est de l’année scolaires qui débutera en septembre prochain.

L’opposition n’a non plus aucune intention de lâcher du lest avant que le ballon rond ne consigne les Sénégalais devant leurs téléviseurs à partir du 19 juin. Encore trois mois à tenir donc pour le gouvernement de Boune Abdallah et son inspirateur présidentiel, Macky Sall, avant d’espérer souffler durant les vacances d’hivernage.

La frange dite radicale de cette opposition, conduite par le PDS du candidat catarrheux et encore putatif Karim Meissa Wade, tiendra  justement le congrès d’investiture de son champion à la présidentielle en juin prochain. Comme un baroud d’honneur. Avant d’aller se reposer jusqu’à la rentrée de septembre.

Ils ont bravé l’interdit de marche par le préfet de leur manifestation u 9 mars dernier.  Ils récidiveront sans nul doute. La condamnation annoncée de l’édile présumé prévaricateur de deniers publics Khalifa Sall, sanction attendue pour le 30 mars, sera le prétexte tout trouvé pour le PDS and co pour mobiliser les foules et assaillir la rue publique.

Khalifa Sall, pour le cas duquel le procureur de la République a requis sept ans de prison ferme, n’a aucune chance de ressortir libre le 30 mars, et prendre part à  la manifestation de l’opposition  annoncée pour le 31 mars. Le précédent de Modibo Diop, DG de l’ASER condamné sous le régime Wade à 5 ans de prison, renseigne à satiété de ce point de vue. Le Sall de la mairie sera donc condamné à quelques années d’incarcération, le temps de le rendre non-partant pour la présidentielle. Avant que l’éventuel Président Macky II ne l’adoube de sa grâce présidentielle.

A prise d’otage, prise d’otage et demie ? L’opposition sénégalaise ne ratera pas l’occasion de la condamnation inéluctable de Khalifa Sall ce 30 mars, pour crier à l’arbitraire, à la justice aux ordres  et au recul démocratique. Et elle ne se privera pas de le clamer à forces marches et sit-in. Jusqu’au 19 juin.

Vive la République, vive le foot.

Copyright : Tract Quotidien 2018 – www.tract.sn

 

Issa Koor revient de la Journée de la Femme

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Le porteur de pancarte Issa Koor n’est pas une femmelette. Ses droits de l’homme? le ventre et le bas-ventre.

Viviane Chidid hier au Zénith dans le drapeau tricolore étoilé

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https://www.youtube.com/watch?v=BNWkneqEw10

Macky Sall a réceptionné le trophée de la Coupe du Monde ce dimanche au Palais

Macky Sall a réceptionné ce dimanche le trophée de la Coupe du Monde de football, devant les grilles du palais à 14h, des mains de l’ex international français Christian Karembeu. Le trophée sera ensuite présenté au public au Grand Théâtre ce lundi 12 mars.

‘Je lance un appel aux religieux. Que les musulmans fassent des prières. Salatoul Fatiha, Salatoul Ala Nabi, toutes sortes de prières qui puissent nous ramener la coupe. Que les catholiques aussi fassent ‘‘Notre Père’’ et toute autre prière dans les églises et partout. Ceux qui, aussi, font d’autres choses (sourires), qu’ils fassent ce qu’ils savent faire pour que la coupe revienne», a invité le chef de l’État.

Le trophée (sans son socle) mesure 36,8 cm et pèse 6,175 kg. Il est composé d’or pur à 75 % (18 carats) avec une base de 13 cm de diamètre contenant deux morceaux de malachite. Le trophée laisse apparaître deux sportifs transcendés par la victoire soulevant la Terre. Le trophée actuel a été pour la première fois présenté lors de la Coupe du monde de football de 1974, au capitaine ouest-allemand Franz Beckenbauer.

Le trophée porte l’inscription « FIFA World Cup » gravée à sa base. Le nom des vainqueurs sont gravés sur la base opposée du trophée. Le texte indique l’année et le nom de chaque nation championne du monde en anglais. En 2010, dix vainqueurs ont donc été gravés sur le trophée. L’année où la FIFA retirera le trophée après que la base sera saturée par le nom des vainqueurs n’est pas connue ; néanmoins ce cas de figure ne se présentera pas avant la Coupe du monde 2038 au plus tôt. Le règlement de la FIFA détermine que le trophée de la Coupe du monde, contrairement à son prédécesseur, ne peut être remis définitivement au vainqueur : les champions reçoivent une réplique plaqué or.

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Sonko : ‘C’est lui qui m’a poussé à m’engager en politique’

Ousmane Sonko, dirigeant du parti Pastef, attribue au défunt Mouhamadou Mbodj du Forum civil sa décision de s’engager en politique :

« J’ai connu Mouhamadou Mbodj en mai 2007. Alors secrétaire général du syndicat des impôts et domaines, j’avais publié un article pour protester contre une loi, votée en catimini et taillée sur mesure pour Arcelor Mittal.  À la lecture de cet article, intitulé « Loi n°2007-25 : Une loi inconstitutionnelle, source d’illégalité et illustrative d’une politique fiscale anarchique », Monsieur Mbodj, coordonnateur du Forum Civil, s’était organisé pour disposer de mes contacts et m’appeler pour me féliciter et m’encourager. Le contact était noué et déboucha sur une collaboration, entre le syndicat des impôts et le Forum civil, qui se poursuit jusqu’à présent, sur les questions de transparence et de bonne gouvernance.

« Mais le plus marquant, c’est que Monsieur Mbodj, inconsciemment, a certainement contribué à ma décision d’engagement politique. En effet, c’est Monsieur Mbodj qui m’a appelé, en mai 2008, pour nous proposer de participer aux assises nationales qui en étaient à la phase démarrage. Face à mes réticences à être associé à une activité que je qualifiais de politicienne, il m’assura qu’il s’agissait plutôt d’un exercice citoyen et patriotique qui transcendait les politiques, auquel participaient des organisations syndicales, citoyennes, religieuses, corporatistes… et que le Forum civil en assurait désormais la coordination.

« Le feu vert obtenu du bureau de notre syndicat, nonobstant les menaces du pouvoir d’alors de casser du fonctionnaire « assisard », je m’engageais donc dans ces assises et m’inscrivis dans la commission « Orientations budgétaires, politiques économiques et environnement des affaires ». Même si mes responsabilités professionnelles ne me permettaient pas d’être assidu aux travaux, deux choses allaient me marquer : l’envergure intellectuelle et technocratique des Mamoudou Touré, Mamadou Lamine Loum, El Hadj Malick Sy « Souris », Moussa Touré…, que je croisais dans cette commission; la cupidité, sur fond de carence, de certains hommes politiques pourtant parmi les plus en vue. L’une et l’autre ont certainement contribué à faire évoluer ma position sur la politique, auparavant honnie. Mouhamadou Mbodj, que la lumière et la miséricorde d’Allah accompagnent à jamais ton repos éternel. »

 

Ldr / Yessal : Macky présente ses condoléances à Fada, un responsable menace de le quitter

Ce samedi, Macky sall s’est rendu au domicile dakarois de Modou Diagne Fada pour présenter les condoléances de la Nation suite au rappel à Dieu du père de l’ex-ministre de la Santé. Cette visite risque de créer le désordre dans les rangs de Ldr /Yesssal. : membre-fondateur dudit parti, Cheikh Traoré menace : « Si Fada rejoint Macky, je le quitte sans réfléchir ». Précisant sa pensée, ce responsable qui milite à Guédiawaye ajoute : « Nous étions unis par un contrat de conviction, de confiance, de respect et de responsabilité dans l’objectif de dénoncer les dérives et manquements du régime. Je ne suis et je ne serai jamais la marionnette de qui que ce soit ».

« S’il s’agissait simplement de rejoindre le parti au pouvoir, je n’aurais pas besoin de passer par Ldr/Yeesal. Je connais bien le chemin. Je ne comploterai jamais derrière le peuple », éclaire ce membre du comité directeur de Yessal, chargé de l’intégration africaine et du Panafricanisme et responsable veille Internet de la commission communication du parti.

Tribune: Pour un franc CFA rénové et débarrassé de ses oripeaux coloniaux

Facinet Sylla est économiste à la BAD, ancien directeur des études, de la statistique et des relations internationales de la Banque centrale de la République de Guinée, Ancien chef de division à l’Institut monétaire de l’Afrique de l’Ouest ?

Jamais le débat sur le franc CFA, cette monnaie commune à huit pays d’Afrique de l’Ouest (UEMOA) et à six pays d’Afrique centrale (Cemac), n’aura atteint un tel niveau. Ses partisans font l’éloge de la stabilité macroéconomique qu’il sous-tend, tandis que ses détracteurs y voient un moyen d’asservissement de l’ex-puissance coloniale.

Sans verser dans une polémique passionnelle, et parfois stérile, nous plaidons pour un franc CFA débarrassé de ses poids symboliques, à commencer par la dénomination « Franc de la communauté financière en Afrique » ou « de la coopération financière en Afrique centrale », qui rappelle encore son ancienne appellation de « Franc des colonies françaises d’Afrique ».

Le fait que des officiels français siègent au sein des organes de gouvernance de la monnaie commune (conseil d’administration, comité de politiques monétaires) n’est-il pas anachronique ? L’argument selon lequel leur présence est un garant pour le bon fonctionnement du système de convertibilité de la monnaie commune ne tient pas. Il existe des arrangements monétaires sans que cela ne débouche sur une représentation dans les instances décisionnelles du pays qui arrime sa monnaie.

Stabilité

S’il est vrai que la monnaie est un instrument de souveraineté, force est de constater qu’en Afrique, les pays qui frappent leur monnaie nationale ont montré leurs limites. De l’Angola aux géants Nigeria et l’Afrique du Sud, en passant par l’Égypte, le Ghana ou le Kenya, les monnaies de ces grandes économies ont subi d’incessantes fluctuations préjudiciables à l’activité économique.

La forte volatilité de ces monnaies nationales est souvent alimentée par le financement apporté aux gouvernements par les banques centrales pour contenir les dérapages budgétaires. Cette volatilité nuit à l’investissement et décourage toute projection à moyen et long terme. En outre, ces pays affichent en général des taux d’inflation à deux chiffres très pénalisants pour le citoyen lambda.

En revanche, le constat est tout autre dans la zone monétaire franc CFA, particulièrement au sein de l’UEMOA. L’inflation y est faible, l’instabilité monétaire n’est un souci pour aucun investisseur et l’on y observe une relative stabilité macroéconomique.

Au-delà des considérations purement monétaires, cette union est un creuset d’avantages, au premier rang desquels l’on peut citer la discipline budgétaire. Ce qui éloigne le spectre du financement du déficit budgétaire par les banques centrales, amenant ainsi les États à miser sur la mobilisation des recettes plutôt qu’à recourir à la planche à billets inflationniste. Mieux, les échanges intra-UEMOA sont relativement importants.

Enfin et c’est un argument de taille, l’UEMOA est aujourd’hui un modèle d’intégration socio-économique plus ou moins abouti. En dépit de quelques tracasseries administratives imputables à la corruption, vous pouvez traverser librement les frontières terrestres inter-États de l’UEMOA, vous établir et exercer une profession dans le pays de votre choix. Pour toutes ces raisons, nous plaidons pour un F CFA, qui pourrait être rebaptisé « wari » (argent, en bambara), pour l’UEMOA. Une monnaie débarrassée des oripeaux coloniaux du F CFA et ce, jusqu’à l’avènement d’une monnaie unique pour la Cedeao. 

Dynamique positive

Le cas du Cap-Vert, dont la monnaie est également arrimée à l’euro, doit d’ailleurs nous interpeller sur le fait que cette situation n’est pas en soi un problème. C’est plutôt la gouvernance dans la gestion des deniers publics et la bonne orientation des politiques publiques qui devraient être au cœur du débat. Pour illustrer davantage cette « neutralité » de l’arrimage du franc CFA à l’euro, il suffit d’observer les difficultés économiques que rencontrent les pays de la Cemac en comparaison avec l’embellie des indicateurs économiques au sein de l’UEMOA.

Aucune union monétaire existante n’a rempli les critères de la zone monétaire optimum

Plutôt que de se focaliser sur les liens historiques avec la France, nous estimons que les citoyens Ouest-Africains gagneraient à accentuer la pression sur leurs gouvernants pour l’avènement de la monnaie unique ouest-africaine. L’épineuse question de l’asymétrie des économies et le mode de gouvernance de la future banque centrale devraient pouvoir trouver une solution.

Plusieurs recherches prouvent qu’une union monétaire crée sa propre dynamique positive. Ainsi, selon Frankel et Rose (1998), l’intégration commerciale influence positivement la corrélation des cycles économiques, ce qui rend la création d’une zone monétaire plus souhaitable.

On ne le soulignera jamais assez, une union monétaire est une question de volonté politique. Sans Helmut Kohl et François Mitterrand, il n’y aurait jamais eu l’euro. L’Allemagne de l’Est, qui n’a jamais respecté aucun critère de convergence macroéconomique, a tout de même été intégrée dans la zone euro au lendemain de la chute du mur de Berlin. Aucune union monétaire existante n’a rempli les critères de la zone monétaire optimum, qui reste une notion théorique derrière laquelle s’abritent tous ceux qui souhaitent le statu quo.

Pour ce qui est de la Cemac, la crise économique qu’elle traverse depuis la chute des cours du pétrole devrait être mise à profit pour opérer de profondes réformes à même de promouvoir la bonne gouvernance, l’intégration régionale et la diversification de ses exportations.

(*) Précision : Facinet Sylla écrit ici en tant que « citoyen » et non en tant que représentant de la banque africaine de développement.

Forum civil: Mouhamadou Mbodj décédé

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Le Coordonnateur du Forum civil, Mouhamadou Mbodj, qui avait remplacé l’avocat Mame Adama Gueye à ce poste, est décédé hier vendredi à Dakar. Mbodj était malade. La levée du corps a eu lieu aujourd’hui samedi à 15 heures à la mosquée de Mermoz, suivie de l’enterrement au cimetière musulman de Yoff.

On se rappelle qu’en fin 2016, Mbodj était accusé de s’accrocher à son mandat, qui avait expiré depuis 2014. Celui-ci dure cinq ans et est renouvelable une fois. Mbodj était accusé de trainer les pieds pour tenir l’Assemblée générale et passer la main à Birahim Seck, membre du Conseil d’administration du Forum, qui était présenté comme son futur successeur et lui succédera certainement avec son décès.

Pour sa défense, Mbodj avait déclaré que si l’Assemblée générale qui doit sceller son départ n’était pas encore tenue, c’est que le budget n’était pas encore bouclé.

À propos de quatre directeurs exécutifs du Forum, dont on disait qu’ils avaient démissionné à cause de divergences avec lui, et de membres fondateurs qui auraient claqué la porte, Mbodj avait affirme que ces derniers avaient quitté leurs fonctions pour d’autres raisons (hausse de salaire refusée, pression de l’Usaid, démissions, notamment).

Avant de clamer : « Je suis pressé de partir. » . Aujourd’hui, il est parti.

« C’est un homme obsédé par l’éthique et la transparence qui vient de disparaitre », confie le défenseur des droits de l’homme sénégalais, Alioune Tine.

Mouhamadou Mbodj avait co-fondé le Forum civil, en 1993, à Dakar, organisme ayant pour but de veiller à la bonne gouvernance et à la lutte contre la corruption au Sénégal. Dans ce cadre, il publiait d’ailleurs chaque année le rapport de Transparency international sur le Sénégal et dénonçait des marchés obtenus dans des conditions de gré à gré.

Outre la transparence dans les marchés publics, Mouhamadou Mbodj a mené bien d’autres combats au sein de la société civile sénégalaise comme la liberté de la presse, le droit des femmes ou encore les élections libres et transparentes, en 2000 par exemple, pour l’avènement de l’alternance ou en 2012. Il coordonnait alors un groupe d’action de la société civile lors de la mobilisation contre l’ancien président Abdoulaye Wade.

« Mouhamadou Mbodj restait mobilisé en permanence dans la lutte contre la corruption », explique l’avocat Assane Dioma Ndiaye, rappelant qu’il avait initié le premier jury populaire du Sénégal.

Plus récemment, Mouhamadou Mbodj avait protesté publiquement contre la libération de l’ancien ministre, Karim Wade, condamné pour enrichissement illicite et gracié par le président Macky Sall, en juin 2016.

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​ Présidentielles maliennes de juillet: entre chaleurs prévues et diatiguiya espérée

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Par Cheikhou Oumar Sy *

Capitale malienne, en ce mois de mars. 42 degrés à l’ombre. Bamako montre le visage d’une ville qui se meut difficilement sous une chaleur insoutenable. Automobilistes et motocyclistes traversent les trois ponts qui relient les deux côtés du fleuve en essayant de surmonter la torpeur qui les assaillent. A 4 mois des élections présidentielles, la classe politique malienne est dans une hébétude qui renseigne sur ses craintes quand à une possible non-tenue de ces joutes politiques suprêmes, qui désigneront le prochain locataire du palais de Koulouba. L’ambiance reste morose et le débat, même s’il est présent ça et là, est absent malgré la rémanence d’enjeux tout aussi importants les uns que les autres  pour la stabilité de la sous- région.
Les effets pervers de la rébellion au Nord du Mali, la présence provisoirement permanente de la Minusma combinée à une situation économique léthargique sont à l’origine d’une indécision totale de la classe politique malienne.

Faudra t- il tenir les élections au risque de déstabiliser le pays ? Telle est la question qui traverse l’esprit de la plupart des citoyens. Il est certes clair que maintenir le président actuel, IBK, ne sera pas chose aisée pour ses partisans. Des leaders politiques tels que Ismail Cisse, Moussa Mara et autres ne lui faciliteront point la tâche. IBK saura t- Il convaincre les Maliens qu’il lui faut un deuxième mandat pour stabiliser le pays ? Pourra –t-il compter sur ses.pairs de la sous-région pour arriver à asseoir un consensus autour de sa personne ? Le Président Keïta devra manoeuvrer délicatement le virage des élections présidentielles, au risque, sinon,  de voir le Mali (re)vivre des lendemains difficiles.

Le bref retour D’ATT et sa réhabilitation par l »actuel président : des signes qui peuvent être interprétés sous différents angles.

Il est évident que l’ancien président ATT reste très populaire au Mali. Est-il possible qu’il se présente pour les échéances électorales, afin de peser de tout son poids sur la nouvelle marche à donner à un pays qui en a bien besoin? Soutiendra-t-il IBK ou un autre candidat de son choix ? . Personne à Bamako ne détient la réponse. Son retour à Dakar est un repli stratégique qui pourra lui servir comme le joker qui décidera de l’avenir du Mali.
Les élections sont certes la manière la plus démocratique pour élire un président. Mais avec les enjeux sécuritaires que vit la sous-région, il faudra peut-être un dénouement politique encore inconnu, pour choisir la personnalité consensuelle qui pourra redonner aux citoyens maliens la perception que le pays se dirige vers une gouvernance inclusive et transparente.
Transcender les ambitions crypto-personnelles sera décisif pour les élections à venir et cela dépendra de la capacité de la classe politique malienne à se retrouver autour de l’essentiel.

L’ex PM quarantenaire Moussa Mara, qui a cessé toute activité professionnelle depuis deux ans pour se consacrer à sa campagne politique, est un candidat sérieux. Mais pourra t- il rallier tous les autres acteurs politiques à sa cause ? Ismaila Cissé, aussi, garde ses chances intactes, au vu de son expérience et de son réseau très dense au niveau de la sous-région. Est-il envisageable  qu’il y ait une jonction alliance entre les deux. Possible. Comme on le voit, la prochaine présidentielle malienne est une équation à multiples inconnues. Le déclic, sans aucun doute, pourrait venir de Dakar, avec ATT qui a une belle carte à jouer en tant qu’arbitre des élégances maliennes.

* Ancien Député à l’Assemblée Nationale du Sénégal

Président de l’Observatoire de Suivi des Indicateurs de Développement Économique en Afrique (OSIDEA)

PDG du cabinet Synequanone and Partners

 

 

 

Rapport Banque Mondiale : Bibo Bourgi n’était pas le prête-nom de Karim Wade

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Un document de la Banque mondiale indique l’absence de liens financiers entre le fils de l’ex-président Wade et l’homme d’affaires d’origine libanaise Bibo Bourgi.

C’est un dossier de la Banque mondiale resté secret durant cinq ans et qui suscite aujourd’hui bien des fantasmes dans le monde politico-judiciaire au Sénégal. Un document confidentiel de 311 pages, qui analyse sur une période de dix ans un pan des circuits financiers offshore d’un homme d’affaires sénégalais d’origine libanaise, Ibrahim Aboukhalil. Plus connu sous le pseudonyme de Bibo Bourgi, il est considéré comme le principal prête-nom et orchestrateur des financements occultes de Karim Wade.

L’ancien ministre de son père, le président Abdoulaye Wade (2000-2012), a été condamné en 2015 à six ans de prison et plus de 210 millions d’euros d’amendes pour avoir notamment acquis illégalement 178 millions d’euros. La Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) a ordonné la saisie de tous les biens de MM. Wade et Aboukhalil. Le chef de l’Etat, Macky Sall, leur a accordé une grâce présidentielle l’année suivante.

Alors que son commanditaire demeure inconnu, quelques bribes de ce rapport de la Banque mondiale distillées dans la presse locale ont suffi pour relancer le débat politique. Les opposants au président Sall, lui-même ancien disciple d’Abdoulaye Wade, accusent la présidence ou la CREI d’avoir « délibérément dissimulé ce document » qui innocente, selon eux, Karim Wade en démontrant que ce dernier n’utilisait pas les circuits financiers de M. Aboukhalil pour ses propres intérêts.

« Ce n’est pas le Sénégal qui a commandé ce rapport, en tout cas ni la présidence sénégalaise ni la CREI, assure Seydou Guèye, secrétaire général et porte-parole du gouvernement. La Banque mondiale n’a par ailleurs aucune compétence judiciaire et n’est pas habilitée à incriminer ou à blanchir un accusé. Karim Wade a été condamné et la procédure judiciaire au Sénégal est terminée. »

Trente comptes bancaires saisis à Monaco

Cette étude financière rendue en novembre 2013, soit huit mois avant le début du procès, n’a en tout cas jamais été versée dans la procédure judiciaire sénégalaise. C’est un ancien magistrat français, Jean-Louis Herail, qui a été chargé d’analyser « les mouvements financiers opérés à partir des comptes bancaires contrôlés ou détenus par Ibrahim Aboukhalil et/ou par Karim Wade au sein de la banque Julius Baer à Monaco ». Et ce à partir de 30 comptes saisis dans la principauté dans le cadre d’une requête d’entraide judiciaire.

Karim Wade, l’ancien « ministre du ciel et de la terre », comme il était surnommé après avoir été désigné ministre d’Etat, ministre de la coopération internationale, de l’aménagement du territoire, des transports aériens et des infrastructures, disposait en 2012 de 2,6 millions de dollars (près de 2 millions d’euros à l’époque) sur un compte monégasque ouvert neuf ans plus tôt à partir de son adresse à Londres. Selon les relevés bancaires, ce compte – dont il est l’unique bénéficiaire et gestionnaire –, a reçu le 9 septembre 2003 un virement de 474 980 dollars. Puis, le 24 avril 2007, un autre transfert de 2 millions de dollars est effectué, en provenance d’un autre de ses comptes créé sur l’île anglo-normande de Jersey, un paradis fiscal.

L’argent provient bien du Sénégal, selon les enquêteurs du FBI cités dans ce rapport qui relève que « Karim Wade a organisé l’arrivée de cet argent à Monaco en cachant son origine […] inconnue ou absolument pas claire ». Dans la synthèse de son rapport, Jean-Louis Herail suggère : « Il me semble qu’il pourrait être renvoyé à l’audience sur le fondement de ces seuls éléments, même (voire surtout) en l’absence de véritables explications sur l’origine de l’argent. » Ce qu’a toujours démenti Karim Wade, assurant que cet argent était un don du roi d’Arabie saoudite. « Cette somme correspond à un don du roi saoudien au président Abdoulaye Wade et il n’y a d’ailleurs eu aucun mouvement sur ce compte », précise l’un des conseils de Karim Wade.

Prête-noms et sociétés écrans

Si Karim Wade a opté pour cet établissement bancaire monégasque, c’est peut-être sur les recommandations de son ami d’enfance et co-accusé, Ibrahim Aboukhalil. L’analyse des comptes de l’homme d’affaires à la tête du « groupe Bibo » dévoile un lacis de circuits financiers opaques ayant servi à des transactions frauduleuses et à du « blanchiment d’argent des abus de biens sociaux ».

De Panama aux îles Vierges britanniques en passant par Jersey, Beyrouth, Luxembourg et Hongkong, Bibo Bourgi orchestre depuis Monaco une toile de sociétés offshore dont les véritables actionnaires sont dissimulés derrière des prête-noms et des sociétés écrans pour, selon le rapport, mieux « blanchir » les fonds majoritairement évadés du Sénégal.

« Ibrahim Aboukhalil fait plus rentrer d’argent au Liban qu’il n’en fait sortir », poursuit l’expert de la Banque mondiale. Pour ce faire, l’homme d’affaires, qui se présente parfois aux banques comme détenteur de la nationalité italienne, a délégué une partie de sa structure financière à un certain Paul Van Lienden. Ce banquier néerlandais établi à Monaco est décrit comme l’« intermédiaire des opérations opaques », « l’homme des opérations les plus secrètes d’Ibrahim Aboukhalil », « celui qui connaît tous les actionnaires des sociétés offshore qui ne souhaitent pas être connus ».

  1. Van Lienden se retrouve ainsi à la tête de la société Lea Trading, domiciliée à Tortola, aux îles Vierges britanniques. C’est en fait un véhicule financier créé par un spécialiste en la matière, Trident Trust Company, dont l’adresse à Tortola est un immeuble abritant une autre structure liée à M. Aboukhalil. Il s’agit de Citco, dont la fonction première est d’incorporer aux îles Vierges britanniques la plupart de ses sociétés détentrices de comptes bancaires à Monaco, où elle dispose d’un « bureau de représentation ».

Parmi les sociétés constituées par Citco, on retrouve les principales structures de gestion de l’activité d’assistance et de maintenance aéroportuaire du multimillionnaire libanais. Comme Aviation Handling Services International, la société écran GP International Group ou encore Menzies Afrique centrale. Toutes trois ont été établies aux îles Vierges britanniques et ont pour directeur général la société Lea Trading.

Des sociétés offshore détenues par une autre société offshore : la technique est rompue pour opacifier des circuits financiers et masquer la véritable identité des actionnaires. « Dans le jargon des blanchisseurs, on appelle cela une structure en “cliquet”, qui illustre parfaitement le rôle dévolu à M. Paul Van Lienden », tranche le rapport de la Banque mondiale.

L’art d’entretenir la confusion

Aviation Handling Services International (AHS) et Menzies sont présentées comme « le cœur de l’activité économique » de M. Aboukhalil. En 2002, Karim Wade rentre de Londres, où il était directeur associé à la banque UBS Warburg, et devient le conseiller personnel de son père. Parmi les dossiers qu’il doit gérer se trouve celui de la création de la compagnie aérienne nationale, Air Sénégal International.

Ibrahim Aboukhalil réorganise alors son groupe et surtout les structures financières d’AHS, dont Karim Wade « pourrait être l’un des actionnaires », selon l’expert de la Banque mondiale, qui n’en apporte néanmoins pas la preuve. M. Aboukhalil est soupçonné dans ce rapport d’avoir eu pour dessein de prendre le contrôle majoritaire de la compagnie aérienne à travers son groupe « dans le cadre d’une association cachée avec Karim Wade » qui pourrait figurer derrière l’appellation du « groupement national des privés sénégalais », l’un des actionnaires. Là encore, ce n’est pas démontré.

Une compagnie aérienne n’était pas suffisante pour l’homme d’affaires, dont les millions de dollars ont circulé le plus souvent frauduleusement selon l’expert de la Banque mondiale. Lui convoitait l’aéroport international Blaise-Diagne à Diass, dans la grande banlieue de Dakar. Pour ce faire, il confiera l’élaboration du montage financier à un cabinet de conseil, Black Pearl Finance (BPF), filiale au Luxembourg du groupe du magnat marocain de la banque, Othman Benjelloun, particulièrement actif sur les marchés émergents. Entre 2007 et 2012, BPF a reçu plus de 870 000 dollars de la part de sociétés offshore de M. Aboukhalil, qui multiplie l’ouverture de filiales d’AHS. Tout en développant sa petite société Menzies Afrique, domiciliée au Luxembourg et qui va donner naissance à une myriade de filiales offshore.

Existent désormais Menzies Middle East & Africa Holding SA, domiciliée au Panama, Menzies Middle East & Africa Group, enregistrée à Hongkong, Menzies Middle East & Afrique centrale, aux îles Vierges britanniques. De quoi entretenir la confusion. Car John Menzies existe pour de vrai. C’est un groupe britannique d’assistance aéroportuaire côté à la bourse de Londres, avec lequel Ibrahim Aboukhalil finira par négocier, fin 2002, un contrat de partenariat technique censé se terminer en 2017 et l’autorisant à utiliser la marque Menzies au Sénégal. Il ne s’en privait pas. Un « beau coup » salué par l’expert français de la Banque mondiale, qui relève ensuite une nouvelle anomalie financière.

De mystérieux actionnaires

AHS est la première source de revenus de M. Aboukhalil et la principale structure de financement de ses sociétés « Menzies », à raison de plus de 10 millions de dollars, selon les relevés de comptes monégasques. Pourtant, elle finit par tomber dans l’escarcelle de la nouvelle holding Menzies Middle East & Africa, dont les actionnaires principaux sont Ibrahim Aboukhalil et son frère, Karim, et dans une moindre mesure leur employé sénégalais, Mamadou Pouye.

Ce dernier, homme de confiance devenu administrateur ou actionnaire de la plupart des structures de M. Aboukhalil, a lui aussi été condamné par la CREI et apparaît dans les « Panama Papers ». M. Pouye a aussi disposé d’un compte à son nom à Monaco, ouvert en 2005 et en partie financé par Menzies Middle East & Africa et d’autres véhicules financiers, à hauteur de 3,2 millions d’euros.

 « C’est la petite société [Menzies] qui a détenu la grosse [AHS] », s’étonne l’expert de la Banque mondiale, qui voit là une manœuvre financière pour, en cas de prise de contrôle d’Air Sénégal, entrer au capital du groupe anglais John Menzies, voire lancer une offre publique d’achat sur la partie « services aéroportuaires ». Un destin de raider financier mis à mal, entre autres, par la réalité économique de la compagnie aérienne sénégalaise, dont l’activité cessera en avril 2009 avant de renaître trois ans plus tard sous le nom de Sénégal Airlines. Cette restructuration lui a cependant permis de prendre le contrôle entier d’AHS avec l’aval de mystérieux actionnaires.

Pas de preuves de liens financiers

Ce rapport confidentiel confirme clairement l’absence de preuves liant financièrement Karim Wade et Ibrahim Aboukhalil. L’expert reste toutefois nuancé. « Si un lien financier direct [de Karim Wade] dans les affaires d’Ibrahim Aboukhalil n’est pas démontré par les documents bancaires examinés, l’utilisation d’un certain nombre de prête-noms semble pouvoir être sujette à caution, conclut le rapport. Le fonctionnement des comptes […] pourrait faire de lui un prête-nom idéal pour des associés désireux de rester “cachés”, tels que Karim Wade par exemple. » La défense de Karim Wade estime avoir, depuis, apporté toutes les preuves qui lèvent le doute sur ces soupçons.

Ibrahim Aboukhalil réside aujourd’hui en France. Après plus de trois ans en prison, Karim Wade s’est installé à Doha, au Qatar. Les procédures judiciaires contre l’Etat sénégalais se poursuivent à Monaco et devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies. A Paris, la 32e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance a rejeté la demande de confiscation des biens introduite par l’Etat sénégalais.

Un temps surnommé « Monsieur 15 % » au Sénégal, l’ambitieux Karim Wade, 49 ans, n’a pas abandonné tout projet de retourner dans son pays. A ses proches, il continue de partager son espoir de se présenter à l’élection présidentielle de 2019.

 

Tribune : « Voici pourquoi Macky sera réélu, Partie 1 » (Par El Malick Seck)

Malgré l’ambiance de pré-campagne qui prévaut et qui prédit, à tort,  le pire au Président Macky Sall, la réélection de ce dernier passera comme lettre à la poste et ses adversaires le savent raison pour laquelle ils ont commencé à préparer leur défaite en criant d’ores et déjà au vol électoral alors que la campagne n’a même pas démarré. Le Président Sall a un bon bilan et les lignes suivantes vont le démontrer aisément dans cette première partie.

En avril 2012, à l’arrivée de Sall au pouvoir, l’électricité était une denrée rare. Il y avait selon les statistiques officielles plus de 500 heures de coupure par an, soit près d’un mois sans électricité dans le pays. Il y avait des émeutes, des marches et de la violence même physique contre les agents de Senelec et les agences de la compagnie nationale. Les sénégalais payaient cher mais n’avaient jamais de courant chez eux. Macky Sall a réglé cette question en quelques mois. Plus de longues coupures, plus d’émeutes, plus de manifestations pour avoir quelques heures d’énergie. La moyenne des coupures ayant baissé de 95 %, les quelques rares incidents, sont justement de simples accidents de réseau. Mais la Senelec a du cash et paie ses fournisseurs en fuel. La situation de la boîte a été assainie et dégage des bénéfices. Mieux, il y a un an, le prix de l’électricité a baissé de 10 % et c’est la première d’une longue série. Mieux encore, la puissance de Senelec a été augmentée. Il est passé de moins de 500 mégawatts à 800 mégawatts, soit une hausse de 60%. Un score historique qu’aucun président n’a réalisé dans ce pays. Pour montrer que le Sénégal est désormais autonome en énergie, Senelec est prêt à exporter de l’électricité vers la Gambie voisine et a signé un accord avec le Mali. Qui dit mieux ? Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, le Chef de l’Etat a inauguré l’ère des centrales solaires. Pas moins de quatre centrales solaires sont en activité et aujourd’hui plus de 20% de l’électricité produite au Sénégal est verte. Pour encore montrer qu’il a mieux fait que quiconque dans ce domaine, Macky Sall a électrifié près de 2000 villages depuis son arrivée, soit plus que Senghor, Diouf et Wade réunis. Même son épouse, Marème Sall se préoccupe du sort du monde rural pour l’accès à l’énergie. En moins de deux mois, la Fondation Servir le Sénégal a électrifié en mode solaire 12V près de 100 villages des départements de Thiès, Tivaouane, Saint-Louis, Mbacké, Fatick ou encore Nioro. Quelle première dame peut en dire autant ? Aucune dans le monde. Pour clore sur ce chapitre, il n’y a plus de pénurie de gaz butane, ni de carburant. La Société africaine de raffinage (Sar) est correctement approvisionnée et dans ce domaine, le secteur a connu parfois des baisses de plus de 100%, comme dans le gaz par exemple.

Dans le domaine des autoroutes, alors qu’Abdoulaye Wade peinait à terminer Dakar-Diamniadio, malgré plus de 300 milliards dépensés, Macky Sall a non seulement ouvert ce tronçon qui a pris près de dix ans de travaux, pour seulement une trentaine de kilomètres, mais, il a lancé et terminé le tronçon Diamniadio-AIBD-Sindia, longue de plus de 60 kilomètres qu’il a commencé, terminé et ouvert en moins de trois ans pour deux à trois fois moins d’investissement. Mieux, il est en train de finaliser le tronçon, Sindia-Mbour et AIBD-Thies, ces deux tronçon seront ouverts dans le courant 2018 après seulement un an et demi de travaux. Et cerise sur le gâteau, Ila Touba est en mode finition après seulement un an et demi de travaux. Abdoulaye Wade et ses hommes ont crié partout qu’ils allaient le faire, mais il y avait même pas un début d’études.

Dans le domaine des routes, près de 2000 kilomètres ont été réalisés depuis six ans. Pour ne pas être long, il y a le dernier tronçon Fatick-Kaolack qui a été inauguré il y a quelques jours et qui était un calvaire pour les populations du Sine-Saloum. Quelques autres exemples : la réhabilitation et l’élargissement de la route, Richard Toll-Ndioum sur 120 kilomètres, la route Tivaouane-Touba Toul-Khombole sur près de 40 kilomètres, la réhabilitation et l’élargissement de route Ziguinchor-Velingara sur 287 kilomètres. Récemment également, Macky Sall a inauguré la route Dinguiraye-Nioro-Keur Ayip  (40 km) et la route Passy-Sokone distante de 25,5 km). Viendra s’ajouter à ce lot la boucle du Nord qui va faire plus de 300 km. Deux mille kilomètres de routes réalisées, c’est déjà mieux que Senghor et Abdou Diouf réunis et le Président Sall a déjà dépassé Wade en nombre de kilomètres bitumés. Dans le monde rural, le Pudc a déjà réalisé plus de 1500 kilomètres de pistes rurales quand Abdoulaye Wade avait oublié les villages et hameaux dans ses programmes d’infrastructures.

Pour laisser aux lecteurs le temps de digérer ses immenses réalisations de Macky Sall, je reviendrais dans quelques jours s’il plait à Dieu, démontrer les grandes réalisations de Macky Sall car des chapitres et livres entiers ne suffiront pas à parler des grandes oeuvres de l’homme. L’opposition qui l’attaque n’a ni projet alternatif, ni propositions concrètes et est incapable de critiquer son bilan car il est bon. Le reste on peut taper de la poitrine, crier et hurler avec les loups, mais c’est indéniable, nul ne peut contester les arguments avancés ici. Aux sénégalais de se demander quel est le bilan de Khalifa Sall à la mairie de Dakar, de Idrissa Seck à la mairie et dans le département de Thiès, à Cheikh Bamba Dièye à la mairie de Saint Louis ? Les autres, c’est une bande de charlots qui se prennent pour des démiurges intéressés par la jouissance du pouvoir et leur confort personnel. Macky Sall est un homme qui travaille pour son peuple et pour les masses populaires.

El Malick Seck (Journaliste, homme politique et conseiller municipal à Thiès)

 

L’ex basketteuse Aya Pouye se défend d’avoir escroqué 40 millions

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Au moment où se fêtait la Journée de la Femme hier, les anciennes lionnes du Basket soldaient leurs comptes à la barre du tribunal de Grande Instance statuant en matière correctionnelle. Rokhaya Pouye dite Aya est accusée d’abus de confiance sur la somme estimée à 40 millions de francs et appartenant à l’Amicale des anciennes basketteuses du Sénégal, créée en 1993. A en croire l’avocate de la prévenue, Me Borso Pouye, c’est Baba Tandiang, ancien président de la Fédération de Basket qui est derrière cette machination. Le parquet a estimé que les faits sont constants et a requis deux ans avec sursis à l’encontre de la prévenue. Les avocats de la défense quant eux, ont plaidé la relaxe.

Délibéré au 20 mars prochain.

 

 

 

Vers une nouvelle Confédération ? Premier Conseil présidentiel sénégalo-gambien ce 13 mars

 Macky Sall, va prendre part à la première session du Conseil présidentiel sénégalo-gambien, le mardi 13 mars prochain, à Banjul, a-t-on appris de source officielle, mercredi, à Dakar.

Macky Sall a annoncé aux membres du gouvernement qu’il prendra part à la première session du Conseil présidentiel sénégalo-gambien, prévu le 13 mars 2018, à Banjul.

Le site du quotidien gambien « The Point », citant un ’’communiqué officiel’’, annonce pour sa part une visite du président sénégalais du 11 au 13 mars, dans le cadre du « renforcement des axes de coopération entre le Sénégal et la Gambie », en vue d’en faire « un modèle de partenariat fraternel, durable (…) et mutuellement bénéfique ».

Le président gambien Adama Barrow avait effectué, en mars 2017, sa première visite officielle au Sénégal, qui avait joué un rôle important dans la crise post-électorale en Gambie, quelques semaines plutôt, suite au refus de l’ex-président Yahya Jammeh de reconnaître sa défaite à la présidentielle gambienne organisée en décembre 2016. 

Le 20 janvier, M. Jammeh, sous la pression des forces armées de la CEDEAO, la Communauté économiques des Etats d’Afrique de l’Ouest, avait cédé le pourvoir tout en négociant un exil en Guinée-Équatoriale.

Le Sénégal avait déployé des soldats en Gambie dans le cadre de la Mission de la CEDEAO en Gambie (MICEGA).

Adama Barrow avait ensuite prêté serment à l’ambassade gambienne à Dakar le 19 janvier.

Le président sénégalais, Macky Sall, était l’invité d’honneur de la fête d’indépendance de la Gambie le 18 février.

 

 

Discours Sur L’Orgasme (Par Elgas)

J’ai vécu mon premier orgasme féminin vers 17 ans, au premier coup. L’exploit en a affolé plus d’un. J’étais le protagoniste chanceux d’un corps à corps clandestin avec une jeune misérable. Acte qui se conclut par cette volupté animale d’une saveur singulière.  Le décor  était sec, un arbre, un manguier jeune à l’écorce duveteuse – magie de l’instant. Le temps était quelconque, un noir de nuit, sombre comme du tissu de deuil, chaude et moite. Une ville morte et argileuse, Ziguinchor. Une heure, 23 heures. Le créneau des crimes ordinaires et des dernières minutes autorisées de joie pour les adolescents. La rencontre était, elle, voulue, préparée, frénétiquement attendue. Après des jours de guet,  cette vacancière à la vingtaine entamée, de trois ans mon aînée, effroyablement laide de visage, proportionnellement sublime de corps, avait consenti à franchir un palier dans notre clandestine romance. Nous atteignîmes le sublime, elle plus que moi, le Seigneur m’est témoin.

 

Elle avait l’œil large et gros, de l’éclat dans le blanc, de la pénétrance dans le noir. Une impression ineffable donnait à penser à une beauté de l’œil ingrate, ternie par une once de brutalité dans le regard. Doux par endroit bestial par endroit. Son cheveu était de faible volume, roussâtre et cassant, révélant un crâne ingrat où des touffes disparates essaimaient. Cette disharmonie horrible était corrigée par un foulard qu’elle ne quittait jamais qui moulait la tête et en rehaussait l’aspect. Du visage, peu de lignes fines et gracieuses, tout était gros, les narines épatées et respirantes, les dents blanches et épaisses s’enchevêtrant dans une bouche qui semblait pouvoir en caser plus de 32. Ça lui faisait un grand sourire niais mais franc, inapte à tricher, s’esclaffant grassement à la moindre opportunité. Cliente facile et docile, elle inspirait une forme bâtarde de crainte, d’envie et de dégoût. On nous l’avait envoyée en vacances : elle venait d’un village de basse Casamance, connaissait de la ville les vagues standards, les rudiments de la séduction citadine. Elle  était coquette par mimétisme, consciente du visage particulièrement étrange et intimidant qu’elle possédait. Ses lèvres étaient des couches superposées qui rendaient l’habituel baiser suave en torture à gober autant de masse de chair. Mais le forfait du Seigneur s’arrêta là : le reste est un éclair de génie ; du cou à l’orteil, la splendeur était d’ordre surnaturel. Elle avait le corps tyranniquement beau, sculpté dans l’ébène rare d’Afrique, ondulant dans la courbe du bassin, ferme et affûtée, masculine dans la densité satinée de la chair et féminine  dans les seins obusiers, fruits autorisés du festin rare de notre enfer terrestre. En un mot, c’est l’image que j’ai déjà idéalisée à travers des confessions à des amis de la « bête sexuelle ». Un corps d’homme inabouti, de femme achevée, peu de grâces, énormément de force physique, un esprit paresseux, voire rapiécé et un aspect de proximité qui fleure bon la bêtise.

Et prenez un prince frêle, capricieux et joueur, ô moi, découvrant les joies envahissantes du corps et des membres, dégoûté des masturbations miteuses et jetez-le dans la bête. La négociation fut brève avec machin(e). Elle ne plaisait pas aux autres, mais à moi ; j’assumais. Il ne fallait pas lui réciter le Coran pour la culbuter, ça me convenait. Elle connaissait déjà la chose, obligation au village, tant mieux, je ferai l’élève. Elle aimait les bruits de couloir qui m’attribuaient un peu d’intérêt dans le quartier, tant mieux. Marcher à mes côtés lors d’une soirée, elle vivait ainsi sa revanche sociale de villageoise, tant mieux. Allons à la saillie.

Quelques secondes d’approximations pour dompter le noir et l’inéquité des membres des protagonistes plus tard, j’étais dedans. Elle était un gouffre, j’étais une aiguille. Elle engloutissait, je piquais. Elle broyait, je repiquais le nerf…de guerre  La bataille toucha au magique dès les premières secondes. Dans mes temps de références, le tableau était encore vierge. Mes premières secondes dans l’immensité féminine furent quelconques. Mais vu que j’avais du sursis par un octroi divin, je continuais. Brusquement, sans fait particulier,  elle gémît, s’arracha, poussant cris étranges, revenant des secondes après pour me soutirer de la crème. Je ne fus pas avare. Désormais quittes, elle m’avoua sur le chemin du retour, avoir réagi ainsi involontairement sous le coup de convulsions subites, de spasmes, inconnus, brutaux et délicieux. Le profane que j’étais, peu au fait de la science de la chose, fus stupéfait et inquiet : était-ce anormal ? Etait-ce de l’ordre du crime ? Le mystère du corps avait-il des limites que j’avais franchies ? Est-ce la raison pour laquelle les enseignements religieux réservent-ils l’acte aux adultes? Je fus transvasé de pensées noires, de doutes sur l’étrangeté des minutes antérieures. Tout deux abasourdis par l’épisode s’en remîmes aux enseignements de l’avenir. « Le plaisir est commun, celui-là était incontrôlable, » fit-elle. Nous restâmes ainsi en proies à des transports d’émotions singulières qui semblaient toutes nous accabler. Elle était primaire et sotte, n’avait jamais connu ce versant tyrannique de la joie, ne savait être mère pour rassurer. Elle partagea donc ce moment d’interrogation obscure où le sentiment d’avoir enjambé l’interdit règne d’une sinistre envergure. Elle me plongea par son incrédule immobilisme dans la peur adolescente d’avoir troublé la quiétude des Dieux. J’avais peur. Des semaines entières. Il fallait néanmoins revivre, ranger la transe inconnue aux oubliettes, renouer avec la fadeur du quotidien, désormais hanté par le questionnement. Les mois se suivirent identiques, castrateurs. Les vacances étaient achevées, elle repartait, l’acte resta  énigmatique et non élucidé.

Bien des années plus tard.

Découvrir ce que certains d’entre-nous appellent orgasme, à 17 ans, se décapsuler la virginité du regard par la plus noble des joies, incomprise et mésestimée qui plus est, avec ce que ça comporte de sauvage, d’authentique, c’est le privilège que j’eus. Celui qui me place au sommet de la hiérarchie de ceux qui ont le droit de parler d’une chose qui n’est fulgurante que quand elle n’existe pas.

Des années ont passé depuis, l’orgasme d’un état de nature, d’une sauvagerie de l’instant et du vécu, est devenu un diktat. C’est la structure du commerce sentimental actuel. L’Homme s’aide d’éléments mécaniques pour l’attendre sous peine de réputation piètre. Les couples se défont à quelques secondes de l’orgasme. Des femmes baignent dans l’acide jusqu’au reniement des Hommes par défaut d’orgasme. Des mâles supplicient leur égo jusqu’aux mutilations génitales pour satisfaire à la nouvelle convention orgasmique. Le mot fait légion, il obsède jusqu’au l’endémie du plaisir traqué. L’arithmétique s’en empare, on en évalue le temps, les coups de reins, les positions favorables, les repas aidants. Une littérature surabondante vient établir des catalogues de conseils pour domestiquer le « graal ». Les puristes de l’orgasme, nous autres, malchanceux qui ont méconnu la puissance de la chose, sommes bouffés par la dictature de l’époque.

Un consensus scientifique décrit l’instant. Le spasme qu’ils disent. La convulsion. Les gémissements. Les respirations saccadées. Les bruits, les soupirs. L’étreinte folle. L’animal fissure l’Homme pour  pousser le cri sauvage. Les hormones de concert avec les glandes rendent le plaisir puissant, un plaisir souhaitable régulièrement pour diverses vertus que vous trouverez dans quelques ouvrages dédiés à la chose. Voilà la version officielle. L’orgasme est féminin, c’est une sentence. L’éjaculation, la petite tragédie mâle, est une piètre copie, elle est banale, monotone, elle saoule à force. Pour asseoir la légende de l’orgasme : une pression alourdit l’honneur masculin : il faut l’atteindre, le cueillir, l’offrir à sa partenaire. C’est un devoir sous peine de quarantaine ou de ban. Et pour maintenir les illusions, les femelles jouent le jeu qu’est devenue la chose : elles sur-jouent, actrices plus que sujettes, épousant le ridicule de se manger leurs cheveux pour manquer leur pied. Une mythologie sociale très respectée, observée dans toutes les cultures.

Mais moi je veux nier la chose et d’ailleurs je nie l’orgasme ici et maintenant. Je presse les gens d’en rire. Quand une partenaire hurle, je mets soin avec promptitude d’appeler le SAMU. Je coupe court la fulgurance naissante. L’orgasme est ridicule quand on est son spectateur, les cons de mâles s’en glorifient jusqu’au goitre. L’orgasme c’est une perfidie de l’époque qu’il faut démanteler par la raillerie. Je joue de lui, je le diffère et le moque. Quand je le sens monter dans la femelle qui me sert de support à pompe, j’arrête, m’enquiers de son état et cours chercher de l’eau pour asperger avec une attention maternelle le hoquet diffus dans tout le corps. J’interromps le moment en demandant à l’autre si « ca va » ? « On continue » « T’es sûre maman » ? Cassant ainsi la dynamique des fantasmeuses soumises à la chose. Je leur dis souvent que le maquillage se défait, une rougeur indélicate tapisse la figure, elles sentent la poule douchée, pissent de la sueur, ont la chevelure spartiate. Avec celles qui simulent, je contre-simule. Le résultat est prodigieux, j’ai en effet réussi à domestiquer un talent : j’imite formidablement une femme qui simule. La contre-simulation que je déploie est d’une efficacité redoutable. J’empile les exploits d’ailleurs en expliquant à l’autre qu’elle me procure du surplus de plaisir et que je lui en étais redevable. J’ai d’ailleurs pissé sur une d’elles une urine lui glissant que son corps motiva un tel déchainement séminal. Elle y crut.

Ayant nié l’orgasme et ri de sa gueule, j’invite mes pairs à lancer l’offensive pour une tragicomédie de l’orgasme. Suscitez l’envie, fouettez le désir, laissez-le s’épaissir, grossir, et gâchez-le au sommet. Que l’instant crève au sommet de son règne. Je me sais minoritaire. Je me sais vain. Les suiveurs de l’époque assujettis à leur sexe ne trouveront pas d’enjeux à souscrire à mon appel, peu importe. Chaque homme sur terre a son combat, sa raison de vivre. Beaucoup veulent sauver les mômes au Darfour, réduire la faim, contribuer au progrès humain en somme. Je ne mange pas de ce pain là, moi, je veux saboter l’orgasme des Hommes. Tant que l’humanité dans son entièreté, ne me rendra pas mon âge adolescent, celui où je côtoyais Dieu et sa merveille sans savoir que c’étaient eux, je nierai la mythologie de plus admise de notre temps.

N.D, je vous salue Marie.

Elgas ©Tract Quotidien 2018 – www.tract.sn

(première publication le 21 janvier 2012)

 

 

Manif de l’opposition à Sandaga: trois hommes politiques arrêtés

L’opposition, particulièrement les membres du Parti démocratique sénégalais (Pds), a tenu à joindre l’acte à la parole ce vendredi en manifestant devant le ministère de l’Intérieur ce vendredi. Mais, alors qu’ils se sont rassemblés au rond-point Sandaga, ils seront vite dispersés à coups de grenades Lacrymogène. La Police qui veillait aux grains, ne les laissera pas dérouler leur plan. C’était le sauve-qui-peut. Oumar Sarr, Mamadou Diop Decroix et Toussaint Manga ont été interpellés par les forces de l’ordre.  Me Madické Niang, lui, a dû se réfugier à l’intérieur du ministère des Mines pour fuir les grenades lacrymogènes.

 

Après six mois de manifs, l’opposition togolaise marque une pause

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Cette décision a été prise pour donner une chance aux discussions alors que depuis septembre 2017, des milliers de Togolais défilent contre le pouvoir.

La coalition de l’opposition au Togo, qui proteste depuis six mois contre le président Faure Gnassingbé, a annulé les manifestations prévues la semaine prochaine. Cette décision a été prise après une rencontre avec le président ghanéen, facilitateur dans la crise politique togolaise, a annoncé vendredi 9 mars le porte-parole de l’opposition.

Les manifestations avaient été suspendues en raison de l’ouverture le 19 février d’un dialogue avec le pouvoir. Mais l’opposition avait décidé de reprendre ses marches dès le 13 mars, accusant le gouvernement de poursuivre unilatéralement le processus devant conduire aux prochaines élections.

« Le facilitateur, le président ghanéen Nana Akufo-Addo, qui a reçu une délégation de la coalition mercredi à Accra, nous a demandé de lui accorder une semaine afin de mener des tractations auprès du gouvernement. Nous avons accepté », a déclaré Eric Dupuy, porte-parole de la coalition. « Le régime en place n’a jamais respecté ses engagements. Si rien ne sort de ces tractations, nous allons reprendre la rue car nous n’accepterons pas que le gouvernement mène unilatéralement le processus électoral », a-t-il souligné.

Scrutins contestés

Les autorités togolaises n’ont pas réagi dans l’immédiat aux accusations de l’opposition. Le gouvernement a nommé, la semaine dernière, les présidents des commissions électorales locales indépendantes (CELI) en vue des prochaines élections, notamment les législatives. Aucune date n’a encore été annoncée pour la tenue de ce scrutin. Les dernières législatives remontent à juin 2013 et les députés sont élus pour un mandat de cinq ans.

L’opposition parlementaire n’a pas encore désigné ses représentants à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), estimant que sa composition doit être rééquilibrée dans le cadre des réformes institutionnelles prévues par le dialogue.

Depuis septembre 2017, des marches populaires pour demander la démission du président Faure Gnassingbé et la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels rassemblent des milliers, voire des dizaines de milliers de personnes.

Le président Gnassingbé a succédé en 2005 avec le soutien de l’armée à son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui avait dirigé sans partage le pays pendant trente-huit ans. Il en est aujourd’hui à son troisième mandat, ayant été réélu lors de scrutins contestés par l’opposition, en 2010 et en 2015.

 

 

Alpha Condé hué hier par des femmes

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Confronté depuis des semaines à des grèves et des manifestations, dont certaines meurtrières, le président guinéen Alpha Condé a été hué, jeudi 8 mars, par des centaines de femmes pendant une cérémonie organisée à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. « Nos enfants à l’école », « Ne tuez pas nos enfants en les rendant ignorants », ont scandé des femmes en colère réunies sur l’esplanade du Palais du peuple, le Parlement guinéen, en présence du chef de l’Etat

Alpha Condé, opposant historique arrivé au pouvoir en 2010, avait choisi la journée du 8 mars pour « mettre en exergue les progrès réalisés par les femmes » et plaider « contre toute discrimination », selon un communiqué de la présidence guinéenne. « Puisque tu es incapable, laisse tomber ! », l’a interpellé une manifestante. La Guinée fait face depuis un mois à des manifestations, au cours desquelles au moins une douzaine de personnes ont été tuées, certaines tombées sous les balles des forces de l’ordre, et à une grève des enseignants qui fait craindre une « année blanche » à de nombreux parents.

 

De timides négociations au point mort

« Ce n’est pas de gaieté de cœur que je vois les écoles fermer », a répondu le chef de l’Etat guinéen. « Je vais consacrer les prochains jours à écouter la majorité silencieuse. Je vais rencontrer les magistrats, les médecins, les transporteurs, les femmes et les jeunes », a-t-il ajouté. M. Condé a promis de procéder ensuite à un « grand remaniement ministériel » et de « mettre des ministres qui sont à l’écoute de la population et qui s’occupent de leurs programmes ». Selon le communiqué de la présidence, il a quitté la cérémonie « sous de vives ovations ».

Ces manifestations sont liées aux élections locales du 4 février, dont les résultats sont contestés par le principal parti de l’opposition, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), battu par le parti du président selon les chiffres officiels. D’autres se déroulent en marge du conflit dans l’enseignement, relancé début février par une branche dissidente du principal syndicat du secteur, qui réclame des augmentations de salaire. Malgré une médiation, de timides négociations sont au point mort.

La veille, plusieurs milliers de femmes en blanc, couleur du deuil en Guinée, qui se font appeler les « Amazones », avaient marché dans les rues de Conakry pour dénoncer les violences policières meurtrières lors de manifestations politiques qui, selon l’opposition, ont fait 90 morts depuis l’arrivée au pouvoir d’Alpha Condé.

 

 

 

Ces onze femmes qui font tourner le ballon rond africain

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Qu’elles soient joueuses professionnelles, arbitres ou à la tête d’institutions, elles ne vivent que pour leur passion : le ballon rond. Onze femmes dont le seul but est de développer le football féminin sur le continent et même au-delà.

 

Une belle « équipe type » qui pourrait être entraînée par Clar Weah, l’épouse du tout nouveau président du Liberia, nommée ambassadrice du football féminin pour la Confédération africaine de football (CAF) lors du Symposium du football féminin qui s’est tenu du lundi 5 au mardi 6 mars à Marrakech. L’épouse de George Weah, seul Ballon d’or africain, aura désormais pour mission de promouvoir le football féminin sur le continent.

  • Fatma Samoura, secrétaire générale de la FIFA

Ancienne fonctionnaire des Nations unies, Fatma Samoura, 55 ans, est la femme la plus influente du monde en matière de sport. Secrétaire générale de la Fédération internationale de football (FIFA) depuis mai 2016, la Sénégalaise a contribué à renforcer la présence des femmes au sein de l’instance dirigeante du football mondial. Lors du symposium de Marrakech, la numéro deux de la FIFA a demandé encore plus de responsabilités pour les femmes dans la gouvernance du football. Son slogan ? « La femme est l’avenir du foot. »

  • Lydia Nsekera, membre du conseil de la FIFA et du CIO

Lydia Nsekera, 50 ans, est certainement la dame des « premières » en Afrique et dans le domaine du football. Première femme présidente d’une fédération sur le continent, celle du Burundi, de 2004 à 2013, elle tient sa passion pour ce sport de son père, ancien dirigeant d’un grand club de Bujumbura. Elle est aussi la première à avoir intégré le comité exécutif de la CAF et de la FIFA, en 2013, où elle a par la suite été réélue pour un mandat de quatre ans. Enfin, Lydia Nsekera est membre du Comité international olympique (CIO) depuis 2009.

  • Nawal El Moutawakel, responsable du football féminin au Maroc

Ancienne ministre marocaine des sports (2007-2009) et membre du Comité international olympique (CIO), Nawal El Moutawakel, 55 ans, a présidé les travaux du Symposium féminin de Marrakech. L’ancienne championne olympique du 400 mètres haies des JO de Los Angeles (1984) signe un retour en force en héritant du poste de responsable du football féminin au sein de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), qui déposera le 16 mars sa candidature pour l’organisation du Mondial 2026.

  • Isha Johansen, membre du comité exécutif de la CAF

La Sierra-Léonaise Isha Johansen, 53 ans, est responsable du football féminin au sein de la CAF. Fondatrice d’un club de football à Freetown, le FC Johansen, destiné aux jeunes garçons défavorisés, elle dirige la fédération sierra-léonaise depuis 2013. Au sein du comité exécutif de la CAF, elle milite pour que plus de places soient attribuées aux femmes dans le football africain.

  • Sue Destombes, secrétaire générale de la zone Afrique australe

La Sud-Africaine Sue Destombes est la seule femme à diriger une zone de football en Afrique, et non la moindre puisqu’elle s’occupe de la gestion du Conseil des associations de football en Afrique australe (Cosafa). Elle est aussi responsable des grands événements de la CAF, pour lesquels elle anime les équipes protocolaires.

  • Nathalie Basque Léon, directrice du comité d’organisation de la CAN 2021

Nathalie Basque Léon est la figure montante de la gouvernance du football féminin ivoirien, après sa nomination au poste de directrice exécutive du comité d’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2021. Elle travaille également pour la CAF et la FIFA sur tout ce qui touche aux affaires de protocole.

  • Meskerem Tadesse Goshime, secrétaire générale adjointe de la fédération éthiopienne

Passionnée de football depuis sa plus tendre enfance, fan de Manchester United, Meskerem Tadesse Goshime a été joueuse puis entraîneuse de l’équipe de l’université d’Addis-Abeba, avec laquelle elle a remporté le titre de championne universitaire. Diplômée du programme FIFA/CIES en management du sport, elle est secrétaire générale adjointe de la Fédération éthiopienne de football depuis février 2017 et a été coordinatrice générale du site de Marrakech lors du dernier Championnat d’Afrique des Nations (CHAN 2018).

  • Latré-Kayi Edzona Lawson-Hogban, arbitre-instructrice de la CAF

Joueuse dans son enfance, la Togolaise Latré-Kayi Edzona Lawson-Hogban est devenue la première femme membre de la commission des arbitres de la CAF, pour laquelle elle a officié pendant les CAN féminines. Elle est désormais arbitre-instructrice de la FIFA et attire de plus en plus de femmes africaines dans l’arbitrage.

  • Asisat Oshoala, triple Ballon d’or 

Asisat Oshoala, 23 ans, est certainement la meilleure footballeuse africaine du moment. Cette talentueuse attaquante nigériane évolue depuis 2017 en Chine avec le club de Dalian Quianjian, après des passages au sein des clubs anglais de Liverpool et d’Arsenal. Elle a gagné trois fois (2014, 2016 et 2017) le Ballon d’or africain du football féminin et a été désignée en 2014 meilleure joueuse de la Coupe du monde féminine des moins de 20 ans. Asisat Oshoala a inscrit cette saison 19 buts dans le championnat féminin chinois.

  • Gabrielle Onguéné, membre de l’équipe nationale du Cameroun

Gabrielle Onguéné, à Edmonton, en juin 2015. Crédits : Kevin C. Cox / AFP

La Camerounaise Gabrielle Onguéné a été la révélation de la dernière CAN féminine, organisée dans son pays en 2016 : elle a été élue meilleure joueuse de la compétition. Cette attaquante de 29 ans évolue en Chine, nouvel eldorado du football féminin, et a terminé en 2016 et 2017 à la deuxième place du classement du ballon d’or africain, derrière Asisat Oshoala.

  • Nathalie Rabe, directrice de communication de la CAF

L’ancienne ministre malgache de la communication Nathalie Rabe est la nouvelle directrice de la communication de la CAF. Sa nomination valide ses nombreuses années au sein de l’institution en tant que responsable de presse. Nathalie Rabe était auparavant membre du panel des experts-médias de la CAF.

Avec le Monde Afrique

 

 

 

‘Bamba fépp’ : Macky Sall drague le maire Bamba Fall

Bamba Fall a accueilli Macky Sall hier, lors de la Journée internationale des droits de la femme au stade Iba Mar Diop. Plus d’une semaine après que les deux hommes ont assisté au Festival international soninké dans la commune de Médina. Et le chef de l’Etat pense que ce «hasard revêt quelque chose».

Le maire de la Médina a persisté et signé mercredi, lors de la célébration de la première année de Khalifa Sall en prison, qu’il est partisan du maire de Dakar. Sans doute, une précision qui s’explique par sa sortie très commentée il y a quelques semaines, à fortes envolées lyriques à l’endroit du chef de l’Etat. Et hier, lors de la célébration de la Journée internationale des droits de la femme, présidée par Macky Sall, Bamba Fall a encore remercié la Première dame, Marième Faye Sall, pour «l’admiration et la considération» à son égard. «Je suis convaincu, et je sais que vous l’êtes monsieur le président de la République, que l’émergence de ce pays passera, entre autres, par les femmes en tant que participantes actives au développement économique et social de notre cher pays. Je ne saurais terminer, Excellence Monsieur le président de la République, sans pour autant remercier les femmes de la Médina qui ont bien voulu venir aujourd’hui vous accueillir, surtout le mouvement Nouvelle vision de la Médina… Dieureudieuf encore Monsieur le président de la République. Que Dieu vous prête longue vie !», a dit Bamba Fall. Et Macky Sall, dans son speech de dire : «Monsieur le maire de la Médina, notre hôte cher Bamba Fall, avec hasard du calendrier, nous voici à deux reprises dans votre commune en moins de deux semaines (Ndlr : ils étaient ensemble lors du Festival international soninké à la Médina). Je pense que cela revêt quelque chose.» C’est ce qu’on appelle la petite phrase qui revêt souvent aussi une grande signification politique. Voilà, en tout cas, une réponse qui va encore susciter des commentaires sur un rapprochement entre les deux hommes.

 

Avec le Quotidien

Mini-série ‘Marokkiat’ : Des Marocaines racontent harcèlement et agressions sexuelles

Dans les douze épisodes de « Marokkiat », des femmes témoignent, en pleine rue et à visage découvert, et brisent les tabous.

Elles parlent à visage découvert de viol, d’homosexualité, de harcèlement dans la rue, des carcans vestimentaires et des interdits sociaux… Avec « Marokkiat », un format web tourné à Casablanca, des femmes marocaines prennent la parole et brisent les tabous.

Dès le premier épisode, Zahra, une vendeuse de rue d’une quarantaine d’années, déclare dans un grand rire « qu’il n’y a pas d’amour avec le Marocain » et qu’« au Maroc, l’amour c’est du business ». Depuis, en quelques mois, la série diffusée sur la page Facebook Jawjab a généré 6 millions de vues et 2,5 millions d’interactions.

« J’avais envie de poster des femmes dans la rue, dans cette rue hostile et sauvage qui ne leur appartient pas, pour que le temps d’une prise de parole, elles disent “je suis là, j’existe”, qu’elles s’approprient cet espace », explique Sonia Terrab, 33 ans, écrivaine et réalisatrice à l’origine des Marokkiat (« Marocaines », en arabe dialectal).

Dans sa mini-série de douze vidéos, douze femmes de tous âges, « simples », « normales », filmées debout dans la rue en plan large, partagent en soixante secondes leur vécu. La série « fait le portrait d’une société, d’une féminité à la marocaine », dit Sonia Terrab.

« L’homme te regardera toujours comme une chose »

Les chiffres sont éloquents : plus d’un Marocain sur deux reconnaît avoir déjà harcelé sexuellement une femme dans l’espace public et plus de 60 % des femmes déclarent avoir déjà été victimes de ce type d’agression, selon une récente étude publiée par l’ONU Femmes Maghreb. Symptomatiquement, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à estimer que l’apparence de la victime provoque le harcèlement, selon cette étude.

« J’ai compris que je vivais dans une société où, que tu sois nue, habillée, en burqa ou même cachée sous un drap, l’homme te regardera toujours comme une chose », lance Khadija, 21 ans, dans l’un des épisodes des Marokkiat, racontant ce qu’elle vit depuis qu’elle porte le voile. « La fille doit suivre des normes et s’habiller selon le principe des hommes, pour qu’ils ne soient pas tentés : n’importe quoi !, s’insurge Nada dans une autre vidéo. En tant que filles, on est des demi-êtres et ça, ça me dérange. »

Salima, 25 ans, cheffe d’équipe dans un groupe de commerce en ligne, a choisi de parler des agressions verbales provoquées par son tatouage, « perçu dans la rue comme un très gros acte de rébellion ». « J’avais envie de partager mon expérience quotidienne », explique à l’AFP celle qui récuse les termes de « militante » ou de « féministe », parce qu’elle « n’aime ni les cases, ni les étiquettes ». Son témoignage a fait 340 000 vues et, ce qui l’a le plus étonnée, « c’est de lire des commentaires positifs ». L’expérience lui a donné force et courage : « Avant, j’étais plus dans la résilience, je me disais “c’est bon, je ne peux pas changer les choses” », confie la jeune femme.

« L’autocensure est une vraie question »

« Quand elles s’expriment sans filtre sur Internet, les filles ont des retours très violents en général », souligne Fatim Ben Cherki, 33 ans, directrice de l’incubateur Jawjab qui produit le projet Marokkiat. Filiale d’une société de production locale, Jawjab soutient les jeunes créateurs de contenus web en leur fournissant des moyens de production. Sa page Facebook diffuse les programmes, alimente le débat et génère des commandes pour sa production numérique, ce qui permet d’équilibrer les dépenses.

Avec Marokkiat, « on a eu une avalanche de retours, des messages de soutien, des messages d’amour, des témoignages : beaucoup de filles se sont spontanément présentées pour venir s’exprimer, libérer leur énergie, parler de leur vie tout simplement », se félicite la patronne de Jawjab. « Ça casse les idées reçues », estime-t-elle, rappelant que « le Maroc est un pays à l’apparence ouverte où l’autocensure est une vraie question ».

Lire aussi :   Harcèlement sexuel : dans le monde arabe, de timides dénonciations avec #anakamen

Car les réseaux sociaux changent la donne. « On l’a bien vu avec le phénomène #MeToo, à travers le monde, on parle de troisième révolution féministe », relève Sonia Terrab. La réalisatrice est persuadée que « la parole est en train de se libérer au Maroc : chez les jeunes femmes, il y a un vrai désir d’émancipation, prendre la parole dans la rue et dans l’espace virtuel les dérange de moins en moins ».

 

Dans les douze épisodes de « Marokkiat », des femmes témoignent, en pleine rue et à visage découvert, et brisent les tabous.

 

Elles parlent à visage découvert de viol, d’homosexualité, de harcèlement dans la rue, des carcans vestimentaires et des interdits sociaux… Avec « Marokkiat », un format web tourné à Casablanca, des femmes marocaines prennent la parole et brisent les tabous.

Dès le premier épisode, Zahra, une vendeuse de rue d’une quarantaine d’années, déclare dans un grand rire « qu’il n’y a pas d’amour avec le Marocain » et qu’« au Maroc, l’amour c’est du business ». Depuis, en quelques mois, la série diffusée sur la page Facebook Jawjab a généré 6 millions de vues et 2,5 millions d’interactions.

Lire aussi :   Le Maroc légifère contre les violences faites aux femmes

« J’avais envie de poster des femmes dans la rue, dans cette rue hostile et sauvage qui ne leur appartient pas, pour que le temps d’une prise de parole, elles disent “je suis là, j’existe”, qu’elles s’approprient cet espace », explique Sonia Terrab, 33 ans, écrivaine et réalisatrice à l’origine des Marokkiat (« Marocaines », en arabe dialectal).

Dans sa mini-série de douze vidéos, douze femmes de tous âges, « simples », « normales », filmées debout dans la rue en plan large, partagent en soixante secondes leur vécu. La série « fait le portrait d’une société, d’une féminité à la marocaine », dit Sonia Terrab.

« L’homme te regardera toujours comme une chose »

Les chiffres sont éloquents : plus d’un Marocain sur deux reconnaît avoir déjà harcelé sexuellement une femme dans l’espace public et plus de 60 % des femmes déclarent avoir déjà été victimes de ce type d’agression, selon une récente étude publiée par l’ONU Femmes Maghreb. Symptomatiquement, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à estimer que l’apparence de la victime provoque le harcèlement, selon cette étude.

« J’ai compris que je vivais dans une société où, que tu sois nue, habillée, en burqa ou même cachée sous un drap, l’homme te regardera toujours comme une chose », lance Khadija, 21 ans, dans l’un des épisodes des Marokkiat, racontant ce qu’elle vit depuis qu’elle porte le voile. « La fille doit suivre des normes et s’habiller selon le principe des hommes, pour qu’ils ne soient pas tentés : n’importe quoi !, s’insurge Nada dans une autre vidéo. En tant que filles, on est des demi-êtres et ça, ça me dérange. »

Salima, 25 ans, cheffe d’équipe dans un groupe de commerce en ligne, a choisi de parler des agressions verbales provoquées par son tatouage, « perçu dans la rue comme un très gros acte de rébellion ». « J’avais envie de partager mon expérience quotidienne », explique à l’AFP celle qui récuse les termes de « militante » ou de « féministe », parce qu’elle « n’aime ni les cases, ni les étiquettes ». Son témoignage a fait 340 000 vues et, ce qui l’a le plus étonnée, « c’est de lire des commentaires positifs ». L’expérience lui a donné force et courage : « Avant, j’étais plus dans la résilience, je me disais “c’est bon, je ne peux pas changer les choses” », confie la jeune femme.

« L’autocensure est une vraie question »

« Quand elles s’expriment sans filtre sur Internet, les filles ont des retours très violents en général », souligne Fatim Ben Cherki, 33 ans, directrice de l’incubateur Jawjab qui produit le projet Marokkiat. Filiale d’une société de production locale, Jawjab soutient les jeunes créateurs de contenus web en leur fournissant des moyens de production. Sa page Facebook diffuse les programmes, alimente le débat et génère des commandes pour sa production numérique, ce qui permet d’équilibrer les dépenses.

Avec Marokkiat, « on a eu une avalanche de retours, des messages de soutien, des messages d’amour, des témoignages : beaucoup de filles se sont spontanément présentées pour venir s’exprimer, libérer leur énergie, parler de leur vie tout simplement », se félicite la patronne de Jawjab. « Ça casse les idées reçues », estime-t-elle, rappelant que « le Maroc est un pays à l’apparence ouverte où l’autocensure est une vraie question ».

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Car les réseaux sociaux changent la donne. « On l’a bien vu avec le phénomène #MeToo, à travers le monde, on parle de troisième révolution féministe », relève Sonia Terrab. La réalisatrice est persuadée que « la parole est en train de se libérer au Maroc : chez les jeunes femmes, il y a un vrai désir d’émancipation, prendre la parole dans la rue et dans l’espace virtuel les dérange de moins en moins ».

 Avec le Monde Afrique

 

Portrait : DJ Arafat, enfant prodige et mauvais garçon d’Abidjan

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Habituée des rubriques faits divers comme des pages culture, la star ivoirienne DJ Arafat entend séduire au-delà de l’Afrique. Portrait d’une idole qui n’a rien d’un modèle.

« Lundi, 15 heures. Sur les Champs-Élysées. » Ça claque, ça brille. Quand DJ Arafat donne rendez-vous, c’est plein de promesses. On s’imagine déjà dans l’un des derniers lieux branchés, sur la plus belle avenue du monde, avec le roi du coupé-décalé. On prendrait un café, lui une vodka hors de prix. Il aime la vodka, on se souvient de son salon à Abidjan, des canapés rouge et blanc en skaï et des dizaines de bouteilles vides de marque 3 Kilos en forme de lingot.

Six jours plus tard. Lundi, 15 heures. Le périph pour horizon, les moteurs des voitures en bande-son. C’est gris et ça fait du bruit. On est à l’Ibis, porte de Clichy. Fini le rêve, voilà la réalité.

Bras tatoués, grigris aux poignets, pupilles dilatées, le chanteur ivoirien sort d’une sieste. Affable, souriant, il est bien loin du personnage sulfureux qui noircit chaque semaine les colonnes des journaux ivoiriens. « Il le cache bien, mais c’est un grand timide », avait prévenu l’un de ses amis. Ce soir, il donne un concert privé, alors, en attendant, il faut tuer le temps. « PlayStation, musique, boîte de nuit, PlayStation, musique, boîte de nuit », avait répété Youyou, le manager d’Arafat pour décrire les journées de son protégé.

Notre rivalité [dans les clashs] n’est que musicale, il ne faut pas prendre tout cela au sérieux

On s’était retrouvés dans un bar, le Ferrari, situé tout près de la « cité Arafat », à Abidjan, comme tous les chauffeurs de taxi l’appellent désormais, où se trouve la maison du chanteur. Miroirs au mur, boule à facettes au plafond, serveuse en mini-robe léopard, le Ferrari est fait pour étirer les soirées. Est-ce pour son nom qu’Arafat a choisi d’en faire un QG de sa bande du Yorogang ? « À part la musique, ce que j’aime dans la vie ? Les voitures de luxe. Et faire l’amour », dit-il sans ciller. Il aime aussi les chiens. Ses quatre pitbulls sont chargés de garder ses grosses cylindrées, dont la Porsche, sa préférée, immatriculée CESAR, « parce que je suis un empereur ».

Clashs en direct sur les réseaux sociaux

Retour à Clichy. Un ami brandit un portable dernier cri. Trois clics et le voici en direct sur les réseaux sociaux. Enfant de la télé-réalité aux 2 200 000 fans sur Facebook, Arafat filme tout et, chaque jour ou presque, défraie « en live » la chronique avec ses « clashs ». Par téléphone interposé, les stars du coupé-décalé rivalisent de rimes et de bons mots.

Le malaise devient total lorsque, en 2012, il se fait filmer en train de frapper sa petite amie

« Les clashs, ça a commencé parce que je voulais montrer que j’étais le numéro un de la musique ivoirienne. Surtout, ça m’aide à inventer de nouveaux sons, j’ai besoin de concurrence pour trouver de l’inspiration, explique-t-il. Quand le monde de la musique dort, il faut le réveiller ! Notre rivalité n’est que musicale, il ne faut pas prendre tout cela au sérieux. »

Tout cela ne serait-il qu’un sombre jeu ? L’artiste se mue régulièrement en mauvais garçon violent adepte des débordements : souvent, les piques entre concurrents tournent aux insultes. Le glauque l’emporte lorsque Arafat invective sa mère, qui l’injurie en retour. Le malaise devient total lorsque, en 2012, il se fait filmer en train de frapper sa petite amie. « Une erreur de jeunesse » qu’il dit regretter aujourd’hui.

Jamais romantique, Arafat tente néanmoins de se racheter. En 2016, dans « Maplorly », un de ses succès, il prodigue des conseils pour garder sa femme près de soi : « Ils sont les premiers à vouloir gagner du temps / Or, pourtant, l’homme doit toujours satisfaire sa femme / Si je mens, dites-moi / Elle a besoin de prendre son pied. »

Il appartient à un mouvement qui se fait autant connaître pour ses scandales que pour sa musique

Dans la rubrique des faits divers

L’idole des jeunes Ivoiriens, considéré comme l’un des artistes africains les plus influents depuis une décennie, n’a rien d’un modèle. L’homme squatte tout aussi souvent la rubrique des faits divers que les pages culture des magazines.

« DJ Arafat a un charisme hors du commun, il a su fédérer la jeunesse autour de lui, mais, désormais, il doit mieux s’entourer. Il appartient à un mouvement qui se fait autant connaître pour ses scandales que pour sa musique. Ces artistes doivent se rendre compte qu’ils sont écoutés et qu’ils ont une responsabilité vis‑à-vis de leur public », estime A’Salfo, le leader du groupe Magic System.

DJ Arafat, c’est l’histoire d’un enfant délaissé, fou de musique et fasciné par les paillettes. Ange Didier Houon grandit au Terminus 40, un quartier du fin fond de Yopougon. Dans cette commune populaire, il fait plutôt figure de privilégié. Son père, Pierre, alias Wompi, est un musicien et arrangeur reconnu. Sa mère, Tina Glamour, est une chanteuse à l’allure vulgaire et aux poses lascives. La famille a de l’argent, mais les parents sont toujours absents. Très vite, le petit Ange est dans la rue, il entre dans des gangs, expérimente la violence, la drogue. Le soir, il traîne rue Princesse, où s’anime le monde de la fête et du son. Il parvient même à travailler au Shangaï et au Compressor, deux des temples de la nuit.

Reconnaissance

Ange enchaîne déjà quelques bonnes rimes au micro et hérite d’un surnom trouvé par ses amis ivoiro-libanais : « Arafat », comme le leader palestinien, que les gosses voient à la télé en ces heures de deuxième Intifada. À l’époque, Douk Saga fait vibrer les enceintes des maquis avec sa nouvelle musique : le coupé-décalé. C’est le début des années 2000 et ce son de petit bandit qui arnaque (« coupe ») et s’enfuit (« décale ») conquiert tout le pays plongé dans la crise.

« Le coupé-décalé a émergé en 2002 avec la partition de la Côte d’Ivoire. La crise rendait la vie difficile, et les Ivoiriens ne voulaient plus entendre parler de politique. Fini les chanteurs engagés. Le soir, ils voulaient juste s’amuser », se souvient Philippe Kla, journaliste spécialiste de la musique ivoirienne. On chante l’amour, le sexe, l’alcool et la fête ; on danse et on se soûle jusqu’au petit matin.

Ses protecteurs sont nombreux, mais le plus proche s’appelle Hamed Bakayoko, le ministre de la Défense

Le modèle d’Ange Houon s’appelle alors Jonathan, et c’est sa mort prématurée qui va propulser la carrière de DJ Arafat. En 2003, « Hommage à Jonathan » devient un tube ; c’est toujours son morceau préféré. Le musicien détonne et se démarque. « Il a apporté quelque chose de nouveau au coupé-décalé. Il fabrique des titres dansants et les accompagne de chorégraphies faciles à retenir », poursuit Philippe Kla. À chaque chanson, Arafat crée de nouveaux pas de danse repris par tous ses fans dès la tombée de la nuit.

Surprenant, le mauvais garçon est attachant et séduit tant les enfants pauvres que les puissants. Ses protecteurs sont nombreux, mais le plus proche s’appelle Hamed Bakayoko. Dans le club privé du ministre de la Défense, ancien patron de la station musicale Nostalgie, Arafat va chanter de temps en temps. « Il m’a toujours soutenu et m’a beaucoup aidé tant mentalement que financièrement. Il me donne des conseils. C’est mon papa », dit l’artiste. Son « grand frère » s’appelle Didier Drogba.

Depuis quinze ans, je suis le meilleur. Je suis à la fois le passé, le présent et le futur de cette musique

Avec leur soutien, la superstar ivoirienne veut désormais briller au-delà de l’Afrique. Son dernier album, il l’a signé chez Monstre marin, le label de Maître Gims affilié à Universal Music. Un opus au son différent, plus afro-trap, pour conquérir un public plus large.

Le pari n’est pas gagné : en décembre, au Bataclan, le nombre de spectateurs présents était décevant. Arafat est alors reparti sur des terres familières pour frapper un grand coup, au Burkina Faso, où il a rempli des stades. Il en faudrait plus de toute façon pour l’inquiéter : « Depuis quinze ans, je suis le meilleur. Je suis à la fois le passé, le présent et le futur de cette musique », clame celui qui, sur son dernier album, se proclame « enfant béni ».

Le meilleur, vraiment ?

Quatre fois élu meilleur artiste aux Awards du coupé-décalé (notamment lors de la dernière édition), DJ Arafat est concurrencé depuis plusieurs années par d’autres poids lourds de cette musique qu’il « clashe » sur les réseaux sociaux.

Un temps proche d’Arafat, qu’il a connu dans les clubs de Yopougon, Debordo Leekunfa s’est fait connaître grâce à « Kpangor », chanté et dansé en duo. En 2008, ce titre est l’un des plus écoutés en Afrique de l’Ouest. Mais l’amitié entre les deux chanteurs fait long feu ; dès l’année suivante, ils se disputent et alternent depuis entre rapprochements et inimitiés.

Autre figure du milieu, Serge Beynaud est devenu incontournable à partir de 2009 grâce à son titre « Kouma Lébé ». Il travaille régulièrement avec Bebi Philip, figure bien plus sage et plus professionnelle du mouvement. Musicien, chanteur mais aussi producteur, il est très influent dans le milieu musical ivoirien.

 

Avec Jeune Afrique

 

Pour la Journée de la Femme, Idrissa Seck s’est fait poète

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À l’occasion de la journée des femmes, célébré hier, jeudi 8 mars, Idrissa Seck a écrit un poème :

«Et qui te dira ce qu’est une femme ? C’est une créature dans laquelle Nous avons placé un grand bien.» (Le Livre)

«À nos mères qui nous ont porté, mis au monde et tendrement accompagné jusqu’au sevrage et au-delà, éprouvant peine sur peine,

À nos épouses qui nous comblent affectueusement de leur présence, vêtement pour nous comme nous le sommes pour elles,

À nos sœurs qui nous agacent si tendrement et qui nous manquent des qu’elles tournent le dos

Je souhaite un excellent 8 mars et exprime toute ma reconnaissance

Aucune entité ne se réjouit d’être amputée de sa moitié. C’est encore plus vrai de l’homme vis-à-vis de la femme

Merci.»

Idrissa Seck

Président de Rewmi

 

Mankeur Ndiaye dédicace aujourd’hui son livre ‘Diplomatie, 20 ans à la Place’

L’ancien ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Mankeur Ndiaye, vient de publier un livre intitulé  « Diplomatie, 20 ans à la place ». La cérémonie de dédicace aura lieu vendredi à Dakar.

Ce livre paru aux éditions Panafrika, retrace l’itinéraire de l’ancien chef de la diplomatie sénégalaise. Mankeur Ndiaye rappelle, dans ce document, qu’il est entré au ministère des Affaires étrangères,  le 08 août 1991, après trois années de formation à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ex-Enam). « Je me suis présenté au concours d’entrée, par un coup de chance, j’allais dire un coup du sort, et dans la semi clandestinité, », souligne l’ancien candidat malheureux aux élections législatives  de février 1988, sur la liste du Parti pour l’indépendance et le travail (Pit) du Sénégal. « C’est au moment où le pays était en pleine crise postélectorale. Naturellement donc, les opposants de Gauche que nous étions, fortement impliqués dans les mouvements de contestation post-électorale et dans les luttes politiques et syndicales, considéraient qu’il n’y avait pas de chance, ou très peu, d’accéder à cette grande école dont les produits étaient au cœur du dispositif de fonctionnement de l’Etat », écrit-il. Le livre de Mankeur Ndiaye revient sur le chemin parcouru de Dagana, sa ville natale, à Dakar, la capitale, en passant par l’installation du ministère à l’actuelle Place de l’Indépendance, son passage comme directeur de cabinet du ministre de l’Intégration, Magatte Thiam, ses six ans à la représentation du Sénégal à l’Onu, les retentissants succès diplomatiques du Sénégal sous Macky Sall, etc. Ce livre apporte aussi une lumière utile sur plusieurs pans de notre histoire diplomatique et sur des séquences significatives des relations internationales. C’est le fruit de ces médiations sereines et fortes que l’auteur partage avec générosité, selon l’éditeur.

 

Jeune Afrique salue la renaissance de Tract

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Tract renaît de ses cendres, ce jeudi 8 mars, en faisant le pari du web. Après avoir disparu des kiosques en 2002, ce nouveau venu sur la toile sénégalaise entend « parler de choses sérieuses, en restant léger ».

C’est Youssou Ndour, « star planétaire » du mbalax sénégalais et ministre conseiller du président Macky Sall qui sera à la Une de Tract, ce jeudi. Et en particulier une de ses plus récentes sorties médiatiques qui, depuis, fait couler beaucoup d’encre à Dakar. « Je suis déçu », a en effet lâché début mars le chanteur et ex-ministre de la Culture et du tourisme dans une interview sur « sa » télé, la TFM. Cible de ses critiques : le fonctionnement de Benno Bokk Yakaar, la coalition présidentielle à laquelle il appartient. Et à voir la ligne éditoriale que se propose de suivre Tract, on ne peut qu’imaginer un traitement pour le moins salé.

Un journal « sérieux et impertinent »

Chaque lundi matin, une photo de nu érotique signée par le Béninois Erick-Christian Ahounou accueillera le lecteur de Tract. Une manière de souhaiter une bonne semaine aux internautes friands de courbes flatteuses, et de les inciter à découvrir plus en avant le contenu du site.

« On veut être un journal sérieux, sans être soporifique, explique son directeur de la publication Ousseynou Nar Gueye, qui officie également au parti Sud de Moustapha Mamba Guirassy. Chaque jour, nous aurons au moins un texte original, avec un fort parti pris. Tract parlera de politique, d’économie [à travers ‘l’Éco des savanes’, NDLR], de culture et de mode, mais en gardant un ton léger et désinvolte. »

Une impertinence que l’on retrouve dans le choix et le traitement des articles, et qui n’est pas sans rappeler certains titres de la presse satirique. Rien d’étonnant à cela : Ousseynou Nar Gueye a été pendant quatre ans aux manettes du P’tit railleur sénégalais, un journal connu pour ses portraits grinçants d’hommes et de femmes politiques et de personnalités du show-business.

Une place faite au dessin

Son directeur confesse également être « biberonné depuis quinze ans au Canard Enchaîné et à Charlie Hebdo ». Une confession plutôt rare au Sénégal, où Charlie est loin d’avoir bonne presse depuis la publication des caricatures de Mahomet.

Cette veine incisive se retrouve également dans la place faite au dessin, avec la présence trois fois par semaine de Oumar Diakité et de son personnage fétiche Issa Koor. Plus connu sous son pseudonyme de Odia, ce caricaturiste de talent exerce depuis plus de trente ans dans les journaux sénégalais. Un crayon acéré et sans concessions, qui trouve son inspiration notamment du côté de Cabu – le dessinateur assassiné en janvier 2015 dans les locaux de Charlie Hebdo.

Tract, qui revendique une dizaine de collaborateurs, prêtera également une oreille attentive aux faits divers. « C’est un élément important pour comprendre une société, justifie son directeur de publication. Et puis, même si nous sommes un peuple pudibond, les Sénégalais sont friands de ce genre d’informations. C’est un petit plaisir coupable. »

Quel modèle économique ?

Avant d’être un site Internet, Tract a été au début des années 2000 un quotidien papier sous format tabloïd, qui a périclité deux ans après sa naissance pour des raisons financières. Celui-ci est resté dans les mémoires pour son photomontage représentant le Premier ministre de l’époque, Mame Madior Boye, avec le corps d’une mannequin en bikini. Une outrecuidance qui vaudra à Ousseynou Nar Gueye, déjà directeur de publication du quotidien, une garde à vue dans les locaux de la police pendant deux jours.

Pourquoi avoir décidé de migrer vers le Web ? « Le papier n’est plus le premier mode de consommation de l’information », explique Ousseynou Nar Gueye, qui mentionne la triste fin du Nouvel Horizon. Cet hebdomadaire historique de la presse sénégalaise, qui ne tirait plus qu’à un peu moins de 10 000 exemplaires par semaine, a tiré sa révérence au début du mois de janvier.

Mais le web sénégalais – où l’on compte plus de 200 sites d’information – offre-t-il de réelles perspectives d’avenir ? « Nous pensons avoir un modèle économique viable, se contente de répondre son directeur. Mais il est encore trop tôt pour le dévoiler. D’autres pourraient le prendre. » Reste le principal défi de Tract, comme le rappelle Ousseynou Nar Gueye dans son édito : « Celui de rencontrer nos lecteurs. »

Olivier Liffran

JeuneAfrique.com

 

Le DG adjoint d’Air Sénégal recherché par la justice congolaise

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Alors qu’il est activement recherché par la Justice congolaise pour une sombre affaire de malversations, Jérôme Maillet a été bombardé directeur général adjoint d’Air Sénégal, chargé de la stratégie et de l’investissement. Selon le joiurnal Kéwoulo, « désigné DG adjoint devant permettre à la compagnie Congo Airways de briller en Afrique centrale, Jérôme Maillet l’actuel numéro 2 d’Air Sénégal, est au cœur d’un gros scandale qui a failli causer un incident diplomatique entre la France et Joseph Kabila. Et depuis lors, l’homme serait un fugitif recherché par la justice congolaise pour une affaire de malversation et de détournement de fonds ».

Kéwoulo indique qu’il est reproché à Maillet d’avoir participé à une opération d’offre de fournitures destinées à la compagnie congolaise, déclarée en faillite en début d’année 2017. « De l’argent a été décaissé. Et les fournitures commandées auprès de présumés amis de Jérôme Maillet n’ont jamais été livrées. Alors, on l’a convoqué à la police judiciaire. Mais, entre-temps, il a réussi à se faire exfiltrer par la France. Aujourd’hui, nous sommes surpris de voir que l’homme concerné par le dossier Congo Airways-Sébastien Ferré et consorts du PV n°0897 à 0905 et contre qui nous avons lancé un mandat d’amener est celui-là qui doit faire fonctionner votre compagnie nationale », a déclaré une source proche du parquet de Kinshasa.

Le site conclue:  « Parti clandestinement du Congo, Jérôme Maillet est payé aujourd’hui à 10 millions de F CFA par mois et il doit décider des partenaires comme des prestataires d’Air Sénégal fait, depuis lors, l’objet d’un mandat d’amener de la justice congolaise ».

 

Maître Amadou Sall flirte à nouveau avec l’article 80 : ‘Macky buxat la !’

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Imbroglio entre trois Sall : Macky, Khalifa et Amadou : la commémoration des 12 mois de détention du maire de Dakar a réuni ce mercredi de nombreux opposants au régime de Macky Sall.

Ceux-ci qui ont tenu à manifester leur soutien à Khalifa Sall n’ont pas été tendres avec le leader de l’APR. Prenant la parole, l’ancien ministre de la Justice à encourager les autres à privilégier l’intérêt commun pour faire face à Macky Sall.

« Khalifa Sall est dans la prison et Macky n’a pas l’ambition de le libérer. C’est un incapable qui est à la tête du pays. Et tous ceux qu’ils pensent qu’ils constituent un danger pour lui, il les élimine. Il faut qu’on s’oublie », martèle Me El Hadji Amadou Sall.

Et comme pour expliquer la pertinence de leur unité, l’avocat d’ajouter : « Vous ne connaissez pas Macky, mais nous le connaissons : buxat la (c’est un peureux). Si nous sommes unis, il va fuir ».

Présidentielle 2019: la ‘‘société de confiance’’ émergera-t-elle enfin ?

​En 2012, vingt ans après le code consensuel de 1992, avec l’élection de Macky, nous avons espéré avoir refondé la ‘société de confiance’. Vingt ans après ! Soit le temps d’une génération. 7 ans de plus sont passés sant que cela soit advenu.
En mars 2012, en se refusant à une dérobade devant le second tour de l’élection présidentielle, désistement auxquels tous ont pu s’attendre après son piètre score de 35% du premier tour,  auto-éviction que beaucoup avaient spéculé tout en se refusant à y croire (paradoxe de la schizophrénie des Sénégalais!), Abdoulaye WADE aura fait plus que de conforter le Sénégal au rang des démocraties majeures.
Nous avions pensé qu’en ne reculant pas au pied du mur, Maître WADE avait ainsi changé  la face du Sénégal et son tréfonds sociétal, pour les années à venir.
Certes, le contraire aurait pu avoir un panache certain ! Mais il nous faut arrêter avec les fiers panaches des chevaliers sur leurs destriers blancs. Mettre pied à terre, avoir les pieds sur terre, pour continuer notre histoire. Dans la bonne direction de l’Histoire.
Le seul bon choix historique que nous avions, puisque nous n’en sommes plus aux siècles des pogroms, guerres civiles, génocides, épurations et étripailleries ethnicistes, autodafés et fatwas.
Macky SALL semblait y contribuait pas peu non plus, à ce changement sociétal vers lequel nous pensions que le Sénégal basculait, à compter de ce printemps d’un mois mars 2012 dont la cavalcade sera allé à la vitesse d’un pur-sang arabe.
Nous pensions entrer dans la société de confiance.
Une société de confiance, en lieu et place de la société du jeu de dupes permanent. Une société de confiance, où on va au bout de son engagement. Une société de confiance, où le reniement – renonciation n’est plus forcément et toujours un sursaut de dignité.
Une société de confiance, où l’on fait ce que l’on dit et où l’on dit ce que l’on fait. Une société de confiance, où l’on ne rebrousse pas chemin faisant, au motif que des nuages noirs se précisent à l’horizon et que le précédent tourbillon avait emporté le toit de chaume de la case de votre grand-père, au temps immémoriaux de la ‘‘Ceddocratie’’.
Oui, Abdoulaye WADE nous semblait à la baguette de ce point d’orgue, qui nous remet tous sur la même longueur d’ondes.
Oui, Macky SALL paraissait pousser aussi à ce changement d’air et d’ère.
Pour avoir brûlé la politesse à « ceux-dont-c’est-le-tour » et en ayant bousculé le droit d’aînesse des leaders de partis historiques de Benno. Des aînés de son ‘‘cercle de conversation’’, qui ont préféré faire assaut d’intelligence, plutôt que de rivaliser d’esprit de sagesse : Moustapha NIASSE et Ousmane Tanor DIENG, qui avaient choisi de jouer au poker menteur à visages sereins, dans la désignation du champion unique de l’opposition dite significative.
Macky SALL avait fait entrer cet appel d’air obstiné qui frappe aux fenêtres de la maison Sénégal à l’atmosphère confinée, pour être resté dans les garde-fous de la République sur l’ornière cahoteuse qui menait aux urnes. Il n’annonçait le pis aller qu’en cas de pire : un gouvernement parallèle s’il y avait la non-tenue d’un non-scrutin.
Quand les devanciers de sa classe d’âge dans l’opposition sans nuance, Idrissa SECK en tête, ont parié qu’il s’agirait de conduire un Roi-Soleil sur l’échafaud en Place de Grève,  après circumnambulations expiatoires autour de la Place de l’Indépendance.
Il est vrai qu’ils étaient renforcés à accroire en cette vraie-fausse prémonition, par la poussée des leaders d’opinion qui avaient un intérêt objectif à son autoréalisation. Notamment le nouveau ‘‘contemporain capital’’ qu’est Youssou NDOUR.
La procession républicaine a finalement mené aux urnes et non aux cimetières.
Il est heureux que le pari du pire, une fois de plus, n’ait pas été le meilleur pari.
1992 -2012.Vingt ans. Cela nous semblait un temps suffisant  pour commencer à refonder la confiance.
Confiance rompue à l’élection présidentielle de 1993, dans la foulée du code dit consensuel de 1992. Consensus de 1992 qui ne fut que de façade, comme la démission du juge aux mains probes Kéba MBAYE l’année suivante l’aura montré. Rupture de consensus dont la disparition tragique de Me Babacar SEYE aura été le pic de la farandole.
Une génération pour changer d’époque, ce n’eut pas été trop. Une génération pour faire évoluer les mentalités et la société, ce n’aurait pas été de trop.
‘‘Homo Senegalensis’’ de son nom scientifique,  Sénégalaise et Sénégalais de son acception revendiquée, est un être social dont l’hybridation est une osmose. D’abord et avant tout.
Chez homme comme femme, il y a hybridation des trois héritages qui forment le creuset, le socle et le moule de notre civilisation. L’apport négro–africain, l’apport franco-occidental et l’apport arabo-musulman s’entremêlent sans s’enchevêtrer.
Osmose de ces trois apports chez les Sénégalais, qui jamais n’ont jamais été assimilés par eux, mais les ont toujours assimilés, digérés et incorporés. Le Sénégalais n’est pas, n’a jamais été hybride.
Dans une société qui est devenue hybride, qui a fini de le devenir, il nous faut repenser à une nouvelle transmutation de ces apports, pour un retour à l’osmose entre les individus et la société. Retour à l’osmose nécessaire. Sans cela, la confiance, socle de toute société, continuera à être absent d’un pays, le Sénégal, qui pense pouvoir s’obstiner à rester une juxtaposition de familles, d’alliances et de communautés.
Le retour de l’osmose dans la société sénégalaise, c’est ce second tour de l’élection présidentielle 2012 qui en sera le catalyseur. Le défaut d’osmose n’est pas entre les Sénégalais, il est entre eux et leur propre société !
A cette aune, le fait que le second tour aille jusqu’à son terme républicain, entre le Chef de l’Etat sortant Abdoulaye WADE et l’ex- Président de l’Assemblée nationale Macky SALL, était une excellente nouvelle.
Dans les urnes, un prochain dimanche de mars, un Président de la République serait élu dans le secret des urnes.
Ce ne sera que le début de la refondation au sein de sein de la République. Pour une Nation qui soit une société, et non plus une juxtaposition de communautés.
Qu’Abdoulaye WADE soit réélu ou que ce fut Macky SALL qui l’emportât, ce ne serait ni « le changement dans la continuité », ni une simple nouvelle ‘‘alternance politique alternative’’.
Que le mandat finissant se prolonge dans un ‘‘bail triennal Wade’’ ou qu’il mue en un ‘‘septennat Sall’’, Homo Senegalensis’’ était dans l’obligation de revisiter le sens et la signification qu’ils persistent à donner aux valeurs de dignité, d’honneur, de courage, de pudeur, de discipline, de tolérance, de politesse, de droit d’ainesse.
Il allait falloir que les Sénégalais, que nous sommes, retranchent et/ou rajoutent, quelque chose plutôt que rien, à chacune de ces valeurs.
Le contenu et la mise en œuvre de ces « valeurs sénégalaises’’ ne pouvaient et ne devaient pas rester identiques à qu’ils ont été « depuis toujours », « depuis que le Sénégal est Sénégal », « depuis Ndiadiane NDIAYE », « depuis Kocc Barma FALL», « depuis tel qu’on les a trouvé là et tel qu’on les y laissera ».
Nous ne pouvions plus, pensions-nous, continuer à nous payer le luxe d’affecter qu’elles ne peuvent être rendues parfaitement qu’en wolof et jamais dans une autre langue, dans leurs versions immutables  et gravées dans le marbre, que sont :  ‘‘jomm’’,  ‘‘ngor’’, ‘‘njub’’, ‘‘fula’’, ‘‘fitt’’, ‘‘fayda’’, ‘‘kersa’’, ‘‘maandutté’’, ‘‘mugn’’, ‘‘amm kilifa’’,  ‘‘yeugg nitt’’, ‘‘déggal makk’’.
2012 – 2018 n »aura pas permis de changer cela. 2019 pointe à l’horizon.
La stricte acception de ces ‘‘valeurs sénégalaises’’, tant qu’elles ne sont pas revisitées, autorisera toujours des comportements qui sapent et détruisent toute possibilité de construction d’une société de confiance : débauchages politiques, transhumance d’élus, votes de sentiment ? Oui.
Mais aussi, escroqueries au visa, charlatanisme à la petite semaine, mariages dits d’en dessous, marivaudages à multiples prétendants, ravaudages de virginités féminines, publicités publiques à l’élongation du membre viril, coups bas dans la jovialité entre collègues de travail . S’il y a un acquéreur, c’est toujours parce qu’il y a un vendeur.
Que le flou cesse et il y aura bien moins de loups : ce qui est le moindre pour qu’advienne ce qui s’appelle une société.
L’islam, religion majoritaire, a été revisité. L’occidentalisme version francophone a été démythifié et démystifié. Seul, reste encore à être questionnées sans tabou, les valeurs ancestrales dont nous nous prévalons fièrement. Pour les adapter à une société, qui ne peut plus continuer à voir les individus et les communautés qui la composent balancer entre le moderne et l’ancien, au gré des circonstances, mais surtout au gré de leurs intérêts du moment et dans leur absence de souci du lendemain laissé à Dieu. Alors seulement, le trépied sur lequel repose la société Sénégalaise sera en équilibre. Il faut que tout change, pour que tout reste pareil.
Nous sommes une démocratie moderne ? Hé bien, que les élections soient désormais organisées et supervisées par l’Etat, comme il se doit. Et non pas, par des organes provisoires et d’exception qui deviennent permanents, type ONEL-CENA.
Nous respectons les libertés individuelles ? Que cesse la centralisation des fichiers  d’identification des personnes au sein des mêmes organismes et que leur accès soit contrôlé par une commission nationale indépendante, qui s’assurera qu’il n’y a pas des djinns ou des vampires.
Une société se doit d’être en projet. Une société, ce n’est pas la perpétuation de rites qui deviennent cérémonial, puis comédie sociale.  Entre le moderne et l’ancien, il y a une troisième voie qui est le projet social. Le projet social de la société sénégalaise.
Nouvelle alternance au sommet ou pas, la seule alternative qui permettra aux Sénégalais, à tous les Sénégalais, de retrouver et de reconstruire une société de confiance,  c’est le changement sociétal.
Le seul ‘‘NTS’’ dont nous ayons besoin, tous et chacun, c’est un Nouveau Type de Société.
Le vrai courage politique, le vrai courage tout court, sera celui-ci : que ceux, dont la fonction de chefs politiques les habilitent à lancer des consignes de vote au second tour, ne cèdent plus à la tentation confusionniste de faire de leur  consigne de vote un ticket d’accès à composter au futur gouvernement ou dans les corps constitués, au mépris de tout similarité entre projet de société libéral keynésien et projet de société social-démocrate. Les « consignateurs » se doivent de  rester à la consigne, pour l’éclaircissement de l’exercice politicien de gestion de la cité.
Plus grave que le viol de la Constitution, il y a le viol des consciences.
Ousseynou Nar GUEYE
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Nominations en Conseil des ministres du mercredi 7 mars 2018 : mouvement diplomatique

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Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :

• Monsieur Gorgui CISS, Conseiller des Affaires étrangères principal, précédemment Ambassadeur, Représentant permanent adjoint de la république du Sénégal auprès de l’Organisation des Nations Unies à New York, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de sa Majesté AKIHITO, Empereur du Japon, avec résidence à Tokyo, en remplacement de Monsieur Cheikh NIANG, appelé à d’autres fonctions ;

• Le Colonel Kisma Mamadou SOW, est nommé Directeur du Service civique national, au ministère de la Jeunesse, de la Construction citoyenne et de la Promotion du Volontariat, en remplacement du Colonel Antoine WARDINI, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;

• Monsieur Waly FAYE, Expert en Suivi-évaluation titulaire d’un Diplôme d’Etudes Approfondies en Développement, Environnement et Société, est nommé Directeur du Suivi et de l’Evaluation au ministère de la Bonne Gouvernance et de la Protection de l’Enfance ;

• Monsieur Niokhobaye DIOUF, Inspecteur principal de l’Animation, est nommé Directeur de la Promotion des Droits de l’Enfance au ministère de la Bonne Gouvernance et de la P

• Monsieur Momar GUEYE, Conseiller des Affaires étrangères principal, précédemment Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal en République Fédérale d’Allemagne, est nommé Ambassadeur Extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de sa Majesté Willem-Alexander, roi des Pays-Bas, avec résidence à la Haye, en remplacement de Monsieur Momar DIOP, appelé à d’autres fonctions ;

• Madame Ramatoulaye Ba FAYE, Conseiller des Affaires étrangères principal, précédemment Ministre-Conseiller, Directeur Asie, Pacifique et Moyen-Orient au ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son excellence Monsieur Béji Caïd ESSEBSI, Président de la République Tunisienne, avec résidence à Tunis, en remplacement de Madame Khadidiatou TALL DIAGNE, Appelée à d’autres fonctions ;

• Monsieur Khare DIOUF, Conseiller des Affaires étrangères principal, précédemment Ministre-conseiller à l’Ambassade du Sénégal à Bruxelles, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Excellence Monsieur Paul BIYA, Président de la République du Cameroun, avec résidence à Yaoundé, en remplacement de Monsieur Vincent BADJI, appelé à d’autres fonctions ;

• Monsieur Abdoulaye BARRO, Conseiller des Affaires étrangères principal, précédemment Ministre-conseiller à la Représentation permanente du Sénégal auprès de l’Organisation des Nations Unies à New York, est nommé Ambassadeur, Représentant permanent adjoint de la république du Sénégal auprès de l’Organisation des Nations Unies à New York, en remplacement de Monsieur Gorgui CISS, appelé à d’autres fonctions ;

• Monsieur Abdou Khadre NDIAYE, Spécialiste en Gestion des Organisations, est nommé Président du Conseil de Surveillance de l’Agence nationale de la Maison de l’Outil (ANAMO), en remplacement de Monsieur Mamadou GASSAMA, appelé à d’autres fonctions ;

• Madame Fatimata BA, Inspectrice de l’Enseignement moyen-secondaire, précédemment Conseillère en Education au Secrétariat général de la CONFEMEN, est nommée Directeur de l’Enseignement moyen-secondaire du ministère de l’Education nationale, en remplacement de Monsieur Oumar BA, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;

• Le Colonel Kisma Mamadou SOW, est nommé Directeur du Service civique national, au ministère de la Jeunesse, de la Construction citoyenne et de la Promotion du Volontariat, en remplacement du Colonel Antoine WARDINI, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
 

• Monsieur Waly FAYE, Expert en Suivi-évaluation titulaire d’un Diplôme d’Etudes Approfondies en Développement, Environnement et Société, est nommé Directeur du Suivi et de l’Evaluation au ministère de la Bonne Gouvernance et de la Protection de l’Enfance ;
 

• Monsieur Niokhobaye DIOUF, Inspecteur principal de l’Animation, est nommé Directeur de la Promotion des Droits de l’Enfance au ministère de la Bonne Gouvernance et de la Protection de l’Enfance.

‘MACRON, L’ART DU BAISER’

‘On vous adore à genoux uniquement quand on n’a pas su vous enterrer sous la boue’.

Le mot est de Vautrin, inclassable personnage balzacien et increvable prédicateur. Il annonçait Macron, en creux. Enfanté par les corps d’élite de la république, c’est au Biafra [1] que le jeune Macron promène ses premiers sourires carnassiers en stage. Le Nigéria, miniature africaine : identité démographique, richesses minières, scène culturelle bouillonnante, Boko Haram, fragilité étatique, économie rentière, disparités géographiques… Le pays condense le continent. En Afrique, où désormais les polytechniciens, énarques, sont envoyés (presqu’obligatoirement) pour sonder l’épicentre de la démographie mondiale prochaine, et sortir de leurs privilèges, on rencontre des porcs balancés depuis l’Europe qui ouvrent leurs parachutes financiers pour trousser de la négresse, tout autant qu’on y rencontre des occidentaux à costume waxisant, écumant les lieux bourgeois, sur l’autel de l’irrésistible interculturalité. Il arrive que les deux soient les mêmes, mais Macron a la gâchette sobre ou discrète. Accordons-lui le bénéfice du doute. Au Nigéria, il se tint coi, trahissent les télégrammes diplomatiques. Les africanistes du temps colonial faisaient l’Afrique, titre de gloire et de courage. Les africanistes nouveaux, aiment l’Afrique, acte de rachat d’une culpabilité coloniale devenue pesante en Europe. Entre les deux vogues, entres parois, se tiendrait presque la genèse indécise du Macronisme : l’art du baiser, avec le venin à effet lent, sous le vernis éclatant de bienveillance.

Bébé de la méritocratie mais aussi de la caste aristo ; allaité au lait du pouvoir par Hollande après avoir fait sautiller son ambition sur les jambes d’Attali et d’Alain Minc[2], il était légitime d’attendre du blanc-bec picard un échec. Pareils tuteurs, monstres des cabinets, promettaient une courte carrière. On attendait donc que le prodige trébuchât. Son flair le sauva. Son talent, le propulsera. A peine les médias annonçaient-ils en effet son cercueil politique, que le disciple de Ricœur se précipitait d’y envoyer toute la classe politique dans le plus grand génocide – propre et chirurgical – jamais produit. En deux élections, la vieille France où la politique, affaire de crapules et de barbouzes, mâtinée de génie et d’art du discours, sombrait dans l’âge nouveau du puritanisme triomphant. Avec du jeunisme, des sourires, le messianisme et l’utopie de l’espoir, Macron dispersait les cendres des aînés avec le sourire candide du prince. Cap sur les dépendances Africaines. La colonie devenue villégiature.

A Ouagadougou[3], le prince est taquin. A Dakar, rieur et magnanime. Au Ghana, il se camoufle. Un président africain vient d’y hurler que le ciel et bleu[4]. Aux concerts de louange il ajoute sa note. Combien ça coûte, de dire aux gens ce qu’ils veulent entendre ? Rien. D’autant plus qu’il dit la même chose à Ouagadougou. Avec Poutine et Trump, il habille ses trente ans l’insolence, avec la majesté versaillaise pour vaincre. Il a compris, qu’en politique, les batailles frontales perdent de leur crédit. Il faut louvoyer. Bâillonner ses ennemis en les embrassant, l’art du crime propre. Il l’a senti. L’Afrique, de Kirikou à Marvel, soustraite même ses rêves à Hollywood, ses intellectuels à la francophonie, ses projets à l’AFD, sa jeunesse sur le départ aux miettes d’Eldorado, ses Etats aux griffes de Bretton Woods, ses lépreux aux humanitaires occidentaux, sa jeunesse qui Y’en a marre aux injections des fondations. C’est connu, quand il ne reste rien, montent au ciel les volutes et les clameurs de l’indépendance. Les cris disent souvent les impuissances. Il faut, pour Macron, et son nouveau cabinet africain[5] débarrassé de tout soupçon foccardien, tirer de cette énergie rebelle sur le continent, avide de fierté et d’identité, un pécule et un intérêt, pour mieux administrer la colère et l’organiser. Claudy Siar, roquet enragé, traité à la naphtaline succomba à l’appel, Mabanckou, rebelle tardif, refusa, montant en théâtre son acte de refus. Quelle désarmante magnanimité que celle qui consiste à aimer son ennemi. A rendre les armes face à ceux qui foncent tels des fauves sur vous. Tel est l’art du baiser. Après avoir enterré la scène politique française, il en fera de même avec celle africaine. Et à Vautrin toujours la fin : pour réussir, il faut « l’éclat du génie, ou l’adresse de la corruption ». Et Macron a les deux.

 

* Elgas, écrivain (Un dieu et des mœurs, Présence Africaine, 2015) ©Tract Quotidien 2018 – www.tract.sn

 

[1] http://www.leparisien.fr/politique/quand-emmanuel-macron-etait-stagiaire-a-l-ambassade-au-nigeria-27-11-2017-7417302.php

[2] http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/02/28/les-soutiens-d-emmanuel-macron_5087064_4854003.html

[3] http://www.lemonde.fr/emmanuel-macron/article/2017/11/28/colonisation-egalite-hommes-femmes-francophonie-les-temps-forts-du-discours-d-emmanuel-macron-a-ouagadougou_5221613_5008430.html

[4] https://www.youtube.com/watch?v=ZQcCk6x56QE

[5] http://www.jeuneafrique.com/mag/448700/politique/france-africains-president-macron/

Issa Koor : champion du monde.

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Kaar, quart (de poulet)…

« Tract is back ! » (Par Ousseynou Nar Gueye)

A compter de ce 8 mars 2018 à 08h. Sur ce site www.tract.sn. Tract Quotidien, le journal qui est entré dans le 21è siècle en même temps que le Sénégal, en paraissant pour la première fois sous format tabloïd le 8 mars 2000, sera à nouveau….en ligne.

Nous serons un journal métro, tièddo, sénégalo-afro et bobo.

Métro. Parce que nous ne sommes pas pour la tolérance – qui est condescendance- , mais pour le respect, -qui est dignité. Toutes les orientations personnelles sont respectables à nos yeux. Et nous sommes pour vivre et laisser vivre. Parce qu’enfin, les hommes de la rédaction laisseront vivre leur sensibilité…féminine. Et les femmes, leur mâle force.

Tièddo. Parce que le Sénégal est constitué de 95% de Musulmans. De 5% de Chrétiens. Et de 100% d’Animistes, tous prompts à s’enduire de safara et à s’encordailler d’amulettes diverses et de ndombas, boucliers protecteurs contre le mauvais œil et la langue pointue, prescrits par un marabout ésotérique ou une diseuse de bonne aventure.

Sénégalo-Afro. Parce que Sénégalais, de la patrie de Kocc Barma et de Cheikh Anta Diop, de Batlling Siki et de Blaise Diagne. Du continent de Mandela et de Sankara, d’Obama, de Mama Africa Myriam Makéba et de Winnie Madikizela. Et parce que les Afropéens et les afrodescendants nous intéresseront aussi, en somme toute l’actualité des Africains, y compris diasporiques et des Sénégalais d’ethnie étrangére. Forcément.

Bobo. Bourgeois et bohême. Bourgeois car pas ouvrier, ni paysan (quoique…), mais appartenant à la classe moyenne. Celle qui trime (dur) du lundi au vendredi, de 8 h à 18H, pour payer le loyer, les factures, la fameuse DQ. Celle qui s’escrime et s’échine à réunir les frais de ngenté et de khèw, élève ses enfants avec abnégation, amour mais fermeté, dans l’espoir d’une émergence collective. Qui passera d’abord par la réalisation individuelle de chacun. La classe moyenne, celle qui se déplace dans sa voiture ou en taxi, mais aussi, quand il le faut, en Tata et car rapide. La classe moyenne, à laquelle ceux qui n’en sont pas encore, aspirent d’accéder pour arrêter de chercher le diable tropical afin de lui tirer la queue. La classe moyenne, à laquelle ont appartenu tous ceux qui s’en sont extirpés pour désormais occuper les hautes cimes du pouvoir politique et économique. Bref, bobo, parce que parlant à tout le monde. Bohême, car artistes dans l’âme, la sagesse n’étant jamais que le degré ultime de la déraison.

Nos rubriques seront originales et originelles. L’Et dit Tôt, éditorial de votre serviteur. La chronique intitulée « La compétition humaine » de l’écrivain Elgas Souleymane Elgas. Le « Lundredi-Vendredi » qui sera la photo de nu artistique d’Erick Christian Ahounou Erickusphotos Erickus, publiée les lundis matin et les vendredis soir. « Visage du Sénégal », rubrique photo également, avec un mannequin (y compris de l’ancien temps), ou un créateur mis en exergue. La rubrique économie, intitulée « L’Eco des Savanes ». Les faits divers, dénommés « faits d’hiver et d’hivernage ». « 2N2D » alias « Nit Ndiaye Dof Diop », la rubrique pour ou contre sur un fait de sociéte qui confrontera des membres de la érdaction dans un défi rhétorique, rubrique coordonnée par Bassirou Niang. Nous aurons « Litter’ataya », les notes de lecture accouchées par Veronique Petetin,  Mbaye Sankhé et nos autres amateurs de mots.

Et aussi tout le reste : Gouvernement, Assemblées, Collectivités, People, Cultures.

Et last but not least, le retour d’Issa Koor, le personnage rabelaisien du plus talentueux des dessinateurs de presse du Sénégal, je veux nommer l’ô dieu Odia, Omar Diakité, sera là 3 fois par semaine, les lundis, mercredis et samedis.

A la Une de la première édition de Tract, il y avait Viviane Wade, le 8 mars 2000, qui devait devenir la Première Dame du Sénégal 11 jours plus tard. Dans son interview, elle déclarait « Je ne souhaite pas qu’on m’appelle Première Dame si mon mari est élu. Toutes les Sénégalaise sont des premières dames ». Elle n’aura pas tenu parole, on l’aura vu, et se sera vite fait donner du « Madame la Première Dame ». Nous espérons, nous, tenir parole et être un journal qui vous surprend et vous nourrit. Et parfois, vous bouscule.

Un nouveau journal est toujours un pari : celui de rencontrer ses lecteurs. Nous espérons pouvoir le tenir.

A la Une de ce 1er numéro, nous avons une femme de tête et de cœur: Diana Brondel, CEO de la fintech Xaalys à Paris. Car « la femme est l’avenir de l’homme », comme le disait le poète René Char.

Bien à vous.

Ousseynou Nar Gueye

Fondateur – Éditeur

Tribune: A 50 ans, si on n’a pas transhumé, c’est qu’on a ‘raté’ sa vie … politique

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Par Balla Diéye *

Honni soit qui mal y pense. Contrairement à ce qu’a pu affirmer un ancien premier ministre français perdu dans les méandres de l’islamophobie : « expliquer » ce n’est pas nécessairement « excuser ». C’est plutôt essayer de comprendre et ainsi se donner les moyens d’agir. Lorsqu’un phénomène politique, la transhumance, commet l’exploit de dépouiller un mot de son sens originel, il dit forcément quelque chose de sa société. Quelque chose d’autrement plus profond que les simples joutes politiciennes. Quelque chose sur la nature du contrat de vie commun qui est tacitement conclu.

« A 50 ans… » Cette expression est empruntée à un ancien publiciste1 qui semblait décrire un cap suffisant pour déterminer si oui ou non une vie était une réussite. On ne poussera pas l’emprunt jusqu’à considérer la seule acquisition d’une Rolex comme déterminant pour faire tomber la sentence.  A contrario, le critère de la transhumance parait être un bon baromètre pour juger d’une trajectoire politique. Qui a « réussi » ou « raté » sa vie politique selon qu’il ait transhumé ou non? La réponse tient plus dans ce que l’on admet comme réussite, et par déduction l’échec, que dans le phénomène de la transhumance lui-même.

C’est en jetant un regard froid sur les évènements que surviennent un certain nombre d’interrogations. Qui sont ces gens qui transhument ? Peut-on les résumer comme de simples personnes qui n’ont d’autres motivations que l’appât du gain ? Il en existe surement. Mais il est difficile de croire que le gros du lot  n’ait jamais eu une réelle foi dans les combats qu’ils ont menés. Car oui, transhumer ce n’est pas seulement changer de prairie. C’est aussi, quelque part, s’assoir sur ses combats antérieurs.  Ce serait  un brin naïf d’attribuer le « mérite » de ces trajectoires à leurs seuls auteurs.

Qu’est ce qui fait qu’après avoir sacrifié tant de végétations pour implanter son parti et ses idées, Iba Der « la science» se soit donné corps et âme à Wade puis à Macky Sall ? Qu’est ce qui explique qu’AJ/PADS, après avoir marqué son temps notamment par ses combats d’avant-garde, a explosé entre le Sopi et le Macky ? Que nous raconte la trajectoire des naguère jeunes et brillants administrateurs civils que furent Feu-Djibô Kâ et Abdoulaye Makhtar Diop ? Abdou Fall, Ousmane Ngom, Abdourahim Agne…etc. Dans un autre registre Amath Dansokho, Bathily, Abdou latif Coulibaly, Souleymane Jules Diop…etc A quel moment s’opère la bascule ? Deux coupables semblent désignés : le temps et la société.

« Si nous n’en faisons pas un ami utile, il sera pour nous un ennemi redoutable » disait Ernest Young à propos du temps. Le meilleur moyen d’en faire un ami est de ne pas lui confier ses combats, encore moins ses convictions. S’inscrire dans le temps, dans un certain temps, vous contraint à céder à la dictature du résultat. Or rien ne dit qu’on devrait être contemporain des résultats des combats que l’on porte ? Raisonner ainsi c’est potentiellement, à l’heure du bilan, constater un « échec » et en tirer des conséquences. Une, sans doute plus digne : se retirer et passer à autre chose. Une autre, plus commode : se fondre dans la masse.

Le complice désigné du temps est indéniablement la société. C’est au nom d’une certaine vision qu’on en aurait  que l’on porte généralement des combats. Et fatalement cette vision est en opposition avec ce qui est globalement admis.  Il faut ainsi, soit accepter de se construire, tout une vie durant, contre les « siens », sans aucune garantie de résultat ; Soit, à un moment donné, se convaincre lâchement qu’il est peut être mieux de s’adapter à son environnement. On convoquera alors des concepts creux comme « Essayer de faire changer les choses de l’intérieur » ou encore « on ne peut éternellement être dans la contestation ». La réalité est que la société aura réussi à imposer ses codes. Ainsi « réussir » sa vie politique n’équivaudrait plus à porter avec une certaine constance des combats, des convictions et des principes. Il faut désormais impérativement s’assoir à la table et tout faire pour y demeurer, y compris en transhumant. C’est autrement plus gratifiant et tellement moins contraignant.

Il faut s’autoriser la faiblesse de croire ne guère valoir mieux que les transhumants, pour peu que la volonté soit de réellement endiguer le phénomène. Faire ce constat c’est reconnaître que nous avons, consciemment ou inconsciemment, bâti un système qui a réussi à happer ceux qui, hier encore, portaient haut le flambeau du combat contre la transhumance. Comprendre que ce que nous dénonçons est en chacun d’entre nous est l’étape zéro de toute résurgence politique. Il ne s’agit pas d’un exercice d’auto-flagellation mais plutôt de toujours convoquer la responsabilité individuelle avant celle collective. Sur la première on peut toujours agir, aussi bien le transhumant que celui qui s’en croit loin. Sur la seconde, des années d’incantations n’ont jamais rien résolu.

La transhumance n’est autre que la conséquence du consensus implicite selon lequel nous avons choisi de vivre. Si d’aucun abandonne le combat aujourd’hui, c’est que ceux qui l’ont porté honorablement, avant eux, jusqu’au bout, sont tombés aux oubliettes sans aucune forme de reconnaissance. Les batailles perdues d’avance ne méritent pas d’être menées, diront certains. D’autres ne savaient pas que c’était impossible, ils l’ont donc fait. Au fond, tout est question de perspective de vie. Combattre pour vivre ou vivre pour combattre. C’est comme lorsqu’on vous assène que vous avez « raté » votre vie politique parce que vous n’avez jamais connu les joies de la transhumance. Ne ruez pas dans les brancards, c’est peut-être là un compliment.

 

dieyeballa@yahoo.fr, Montpellier

 

1 Jacques Séguéla, pour défendre Sarkozy empêtré dans une accusation de présidence bling-bling, notamment au travers de sa montre de marque Rolex, avait sorti cette phrase : « Si à 50 ans on a pas une Rolex, on a raté sa vie »

 

Felwine Sarr investi par Macron pour faciliter la restitution du patrimoine africain

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En marge de sa première tournée africaine, le président Emmanuel Macron, à Ouagadougou, à la demande de son homologue béninois Patrice Talon, avait affiché la volonté de la France de restituer le patrimoine du continent noir aux mains de la France depuis la période coloniale. Mieux, lançait-t-il : « Ce sera l’une de mes priorités. D’ici cinq ans, je veux que les conditions soient réunies pour un retour du patrimoine africain à l’Afrique ».
Joignant l’acte à la parole, le chef de l’Etat français a discuté de la question ce lundi 5 mars avec le président Talon. Ainsi, notre compatriote, l’universitaire et écrivain Felwine Sarr et Bénédicte Savoy, historienne d’art, membre du Collège de France, sont investis de rôles pour étudier la restitution à des pays africains des œuvres d’art actuellement en France. « Ils devront notamment examiner les conditions dans lesquelles ces œuvres pourront être rapatriées puis protégées dans leurs pays d’origine », précise Rfi.

Ce patrimoine constitue une précieuse mine d’informations pour les intellectuels chargés de réécrire l’Histoire du Sénégal sous la houlette du Pr. Iba Der Thiam. Ledit projet, qui est dénommé « Histoire Générale du Sénégal des origines à nos jours » (HGS), a été initié depuis fin 2013, avec l’appui du président Macky Sall.

‘Black Panther’ : Lupita Nyong’o, wonderwoman de la fierté noire

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Actrice oscarisée qui triomphe dans ‘Black Panther’, militante au grand cœur… À 35 ans, Lupita Nyong’o s’impose comme une Wonder Woman de la fierté noire.

En janvier, une campagne virale a enflammé Twitter : le #BlackPantherChallenge. L’idée ? Recueillir des fonds pour permettre à des enfants défavorisés de voir le ‘blackbuster’ de Marvel, qui a pour héros la ‘superpanthère’. Le 22 février, Lupita Nyong’o, l’une des principales actrices du film, révélait avoir offert des places de cinéma à 600 élèves de Kisumu, la troisième ville du Kenya.

« Je voulais que les enfants de ma ville natale voient les images positives que véhiculent Black Panther et les super-héros dont ils peuvent s’inspirer », a-t-elle expliqué sur son compte Instagram. Ce geste plein de panache ne surprendra pas ceux qui suivent la trajectoire de cette star mexico-kényane de 35 ans engagée sur tous les fronts.

À 24 ans, elle signe un documentaire, In my Genes, sur le calvaire qu’endurent les albinos du Kenya

C’est dans cette ambiance oppressante que Lupita s’est forgé un mental de battante, avant de connaître une ascension fulgurante. À 14 ans, elle monte sur les planches, au Kenya National Theatre. À 24 ans, elle signe un documentaire, In my Genes, sur le calvaire qu’endurent les albinos du Kenya, qui lui vaut d’être repérée dans les réseaux de festivals. Mieux, elle obtient une reconnaissance internationale dès sa première apparition dans un long-métrage.

Pour son rôle dans 12 Years a Slave, où elle campe Patsey, esclave dans une plantation de coton en Louisiane, elle obtient l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle… et dix-huit autres récompenses.

Egérie de Lancôme

La suite ? Elle est faite de films à gros budgets, souvent issus des studios Disney. Outre deux épisodes de Star Wars, où elle incarne l’alien Maz Kanata, elle apparaît dans Queen of Katwe (l’histoire vraie d’une joueuse d’échecs surdouée, née dans un bidonville ougandais) et dans Black Panther – deux superproductions qui célèbrent la fierté noire et l’empowerment féminin.

Sur cette lancée, elle a confirmé qu’elle adapterait Americanah, le roman à succès de Chimamanda Ngozi Adichie, en mini-série télévisée. Et elle doit jouer dans une adaptation de The Woman King, contant l’histoire des amazones du Bénin.

Fière d’incarner l’idée que la beauté doit être l’expression d’une femme libre face à elle-même

Hors des plateaux, la lutte continue. Devenue l’égérie de la marque de luxe Lancôme, Lupita se dit fière d’incarner l’idée « que la beauté doit être l’expression d’une femme libre face à elle-même ». Première Noire recrutée par la marque, elle contribue à favoriser l’acceptation des peaux foncées.

À cet égard, elle a révélé, ce 18 janvier, que son livre pour enfants, Sulwe, paraîtra chez Simon & Schuster en janvier 2019. L’histoire ? Celle d’une petite Kényane au teint plus sombre que celui des autres membres de sa famille et qui, complexée par cette différence, veut se blanchir la peau. Le conte se conclut sur un happy end, la fillette comprenant, grâce à l’aide de sa mère, que la beauté s’accommode de toutes les nuances.

Cette enfant pourrait être Lupita, elle qui eut du mal à accepter sa couleur de peau à l’adolescence, jusqu’à ce que des mannequins noirs, comme Alek Wek, changent sa perception. En 2014, le magazine américain People l’a élue plus belle femme du monde…

Tribune contre Harvey Weinstein

Loin de se satisfaire de ces victoires, Lupita mène beaucoup d’autres combats. Ambassadrice de l’association WildAid pour la préservation des éléphants, elle se bat aussi pour la conservation de monuments historiques aux États-Unis, est impliquée dans Mother Health International, qui soutient les maternités ougandaises, promeut l’art dramatique au Kenya.

Dans le New York Times, elle raconte comment le producteur Harvey Weinstein l’a harcelée, en 2011, lorsqu’elle était étudiante

Et ce n’est pas tout ! En octobre 2017, elle a signé dans le New York Times une tribune dans laquelle elle raconte comment le producteur Harvey Weinstein l’avait harcelée, en 2011, lorsqu’elle était étudiante. Depuis, elle a bien sûr refusé de travailler avec lui. Et dit préférer évoluer avec des réalisatrices ou des réalisateurs féministes. Les voilà prévenus.

Avec Jeune Afrique

 

 

INTERVIEW : ‘Blanchiment’ ​de l’administration mauritanienne en cours ?

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A 68 ans révolu, Ibrahima Moctar Sarr, président de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie/Mouvement pour la Réconciliation (AJD/MR), ne s’avoue toujours, pas vaincu face au régime politique mauritanien qu’il qualifie de «féodal, ségrégationniste et raciste». Ce «soixante-huitard» reste convaincu que le système politique de son pays a atteint ses limites et appelle les leaders à changer de perspective afin de bâtir une «Mauritanie nouvelle». Sinon, avertit-il, «d’ici 5 à 6 ans, il n’y aura plus de noirs dans l’administration mauritanienne».

Si on vous demandait de définir le système démocratique de la Mauritanie, que répondriez-vous ?

Le système mauritanien, nous l’avons déjà défini comme étant un système d’abord, raciste parce qu’il est basé sur la séparation des races. C’est une réalité. C’est aussi, un système féodal parce qu’il garde pratiquement toutes les anciennes institutions féodales de ce pays. Les gens sont cooptés à partir des grandes familles ; ainsi de suite. Que ce soit d’ailleurs chez les Négro-africains comme chez les Maures, c’est un système esclavagiste. C’est l’un des pays où on pratique, jusqu’aujourd’hui, l’esclavage quoi qu’on en dise. L’Etat reconnait qu’il n’y a que des séquelles. Mais en vérité, dans certains coins de la Mauritanie, on pratique véritablement l’esclavage comme au temps ancien.

Pourtant si on prend la communauté noire dans sa globalité, c’est-à-dire les Haratines et les Négro-africains, comme on les appelle ici, vous constituez la majorité par rapport aux Maures blancs. Comment expliquez-vous ce paradoxe ?

 
On tente de lutter pour imposer une égalité entre les communautés. Mais, vous savez qu’en Afrique du Sud, c’était quelques centaines de milliers de Blancs contre des millions de noirs. Ils ont pu quand même, régner pendant des années. En Mauritanie aussi, le problème, est que, je dois l’avouer, la main du colonisateur y est pour quelque chose. Parce que la Mauritanie a été créée par le colon français qui, dès le départ, a donné le pouvoir aux Maures et les a confortés dans ce pouvoir en créant les conditions de leur suprématie. Ces derniers se basent sur cette position pour justement dire qu’ils sont majoritaires au verso. Parce que si vous partez du point de vue linguistique, les Haratines (les Maures noirs) plus les Maures blancs font environ 70% de la population. Dans ce pourcentage, les Haratines, naturellement ont le plus gros morceau. Parce qu’ils sont le peuple le plus important avec, environ 40%. Mais dans cette majorité que les Maures revendiquent, les Haratines n’ont pas bénéficié de postes. Au début des indé- pendances, les Haratines ne figuraient même pas dans le gouvernement. C’est maintenant qu’ils arrivent à occuper certains postes. C’est surtout les Négro-africains et les Maures blancs au départ, qui avaient eu à occuper un certain nombre de responsabilités. Les Maures blancs, sur le plan politique, avaient l’hégémonie, bien qu’au départ, les Négro-africains constituaient l’essentiel des cadres que comptait l’administration du pays. C’est eux qui fréquentaient l’école pendant que les Maures refusaient d’y aller. Mais, par un jeu que Mokhtar Ould Daddah aura utilisé, en se basant sur l’arabisation systématique du pays, ils ont réussi à renverser la vapeur. Ça a créé des frictions déjà dès le départ, en 1966, pour ceux qui s’en souviennent ; ce qui avait entrainé des morts d’hommes ici, à Nouakchott. C’est exactement dans le même schéma qui s’est répété en 1989, au temps de Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya qui a pratiquement procédé à un génocide. Il a tué des milliers d’individus et en a déporté d’autres au Sénégal et au Mali. Des militaires ont été tués dans des casernes. Et jusqu’à présent, ce trafic humanitaire reste encore non réglé ; même si, quelque part, on a indemnisé les veuves et les orphelins. Le problème reste quand même très douloureux.

Si au début des indépendances, l’administration était dominée par des Né- gro-africains, qu’est-ce qui s’est alors passé pour que cette tendance soit complètement renversée et qu’on ne retrouve pratiquement plus de Négroafricains dans les fonctions les plus importantes du pays ?

 
C’est le système qui a été utilisé et qui s’est basé sur l’arabisation. A partir de 1966, ils ont sorti une loi pour dire que : «tous les élèves qui n’auraient pas la moyenne en Arabe ne passent pas». Donc, c’était un blocage systématique pour les élèves Négroafricains. C’est ce qui était à l’origine des événements de 1966. Il y a eu un groupe d’intellectuels qui s’appelait «Les 19» (19 Cadres). Ils avaient écrit un document pour condamner cette tendance à la civilisation que d’ailleurs, les Négro-africains avaient pressenti dès l’indépendance. Depuis le congrès d’Aleg (Sud de la Mauritanie, Ndlr), les Négro-africains avaient demandé des garanties. Parce que la Mauritanie est une juxtaposition entre une partie de l’ancien Fouta, de l’ancien Gadiaga Guidimakha et de l’ancien Waalo avec certains émirats des Maures comme l’émirat de Trarza, ainsi de suite. Donc, ce sont deux communautés qui, culturellement, n’ont pas véritablement d’attaches solides en dehors de l’Islam. Historiquement, elles ont eu des relations assez difficiles mais, que la colonisation française a tenté de rassembler pour que la Mauritanie puisse exister. Au départ, le Maroc revendiquait la Mauritanie et les Français voulaient créer l’Etat mauritanien comme étant un Etat tampon entre ses possessions du Nord et du Sud. Et, à partir de ce momentlà, il fallait que les Sénégalais aussi, jouent le jeu, qu’ils acceptent qu’une partie de cette frange négro-africaine soit rattachée à l’ensemble Maure pour créer l’Etat mauritanien. Donc, dès le départ, les gens avaient pressenti qu’il aurait des problèmes. Et les Né- gro-africains ont demandé des garantis. Le congrès d’Aleg qui devrait trancher sur cette question ne l’a pas réglé. Ça va poursuivre le pays jusqu’aux événements de 1966

Autrement dit, Senghor, le premier Président du Sénégal a largement contribué à la mise en place de l’Etat Mauritanien ?

Ah oui ! Les autorités sénégalaises d’alors ont accepté cette thèse-là pour que cette Mauritanie puisse exister. D’ailleurs, le Sé- négal a joué un rôle extrêmement important dans la reconnaissance de la Mauritanie à travers le monde. Même au niveau du monde Arabe, seule la Tunisie avait reconnu la Mauritanie. Les autres se basaient sur les thèses marocaines. Il a fallu d’ailleurs, un compromis au plan international. Parce que la Yougoslavie avait un Etat qu’on voulait faire passer aux Nations-Unies et on a fait un marchandage pour que la Mauritanie aussi, puisse passer

A votre avis, aujourd’hui, qu’est-ce qu’il faut faire concrètement, pour que vous retrouvez cette fameuse «Mauritanie nouvelle» dont vous revendiquez tant dans toute votre déclaration ?

 
Très tôt, on a commencé à douter. Au dé- part, nous pensions que c’était une situation qui avait été créée par la colonisation. Dans le cadre d’un mouvement qui se disait mouvement démocratique national qui avait des tendances révolutionnaires à l’époque, nous avions estimé qu’il fallait lutter contre les colons et qu’une fois que le pays serait indé- pendant, il pourrait effectivement émerger de manière démocratique et solidaire pour toutes ses composantes nationales. Mais, par la suite, nous avons compris que ce mouvement ne voulait pas prendre en charge la question nationale. Ce que nous appelions la question de cohabitation. Et c’est à partir de ce moment, que nous nous sommes démarqués de ce mouvement pour créer nos propres mouvements qui sont Négro-africains et qui tenaient à régler cette question de cohabitation. Depuis 1978, nous avons créé l’Udm (Union dé- mocratique mauritanienne), qui ensuite, va donner naissance aux Flam (Forces de libération africaine de Mauritanie). Les Flam vont aussi publier un autre manifeste comme celui du «19» en 1986. Ce qui va aboutir à l’arrestation de ses principaux dirigeants dont moi-même. Nous avons fait le bagne pendant 4 ans. Quand nous sommes sortis de prison, certains se sont exilés pour continuer le combat et nous, nous sommes restés ici, au pays. Nous avons travaillé avec les autres forces politiques comme les Haratines et les Maures qui voulaient aller dans cette direction-là. Mais, par la suite, chemin faisant, nous avons compris qu’une certaine opposition ne cherchait qu’à reprendre le pouvoir politique. C’est-à-dire, changer le ré- gime en place pour continuer le système. Donc, c’est le même système qui continue depuis Mokhtar Ould Daddah jusqu’à l’actuel président, Mohamed Ould Abdel Aziz. Alors, à partir de ce moment, il ne s’agit pas de changer de régime mais, d’attaquer le système dans ses fondements essentiels.

Concrètement, qu’est-ce qu’il faut pour déconstruire ce système ?

 
Malheureusement, le système est arrivé à bout, selon mes analyses. Aujourd’hui, il n’est pas possible pour le système mauritanien de pouvoir se déconstruire de manière politique comme ça ; avec les partis politiques, avec le jeu de l’Assemblée nationale. De mon point de vue, ce n’est plus possible. Parce qu’aujourd’hui, le système a atteint le niveau top où les autres communautés, principalement les Négro-africains, sont complètement balayées de la scène nationale. Ils (les Négro-africains) n’existent nulle part. Sur le plan économique, ils sont inexistants. Sur le plan militaire, aujourd’hui, sur plus d’une dizaine de généraux, vous ne trouverez pas un Négro-africain. Idem sur le plan culturel. Même sur le plan religieux, c’est une seule communauté qui est aux commandes et qui prépare sa relève. Dans les écoles militaires, vous ne trouverez que des éléments arabes qui préparent la retraite de l’élite militaire actuelle qui est au pouvoir. Les Négro-africains ont été balayés systématiquement au niveau de l’administration. Tous ceux qui vont en retraite ne sont pas remplacés et déjà, il y a eu beaucoup de cadres qui ont été déportés lors des événements de 1989. D’ailleurs, j’en suis un exemple parce que, je travaillais à la radio mauritanienne et quand je suis sorti de prison, je n’ai pas pu retrouver mon travail. Il y’en a beaucoup comme moi dans ces conditionslà. A partir de ce moment-là, petit à petit, on évacue les Noirs de l’administration. Je crois que d’ici 5 à 6 ans, il n’y en aura plus dans l’administration. Donc, ce sont les Maures qui occupent tout le système à partir de ce moment. Ce système est clos et les Noirs qui sont actuellement en Mauritanie ne peuvent pas à partir de leurs actions politiques renverser la vapeur. D’autant plus que nos camarades, nos amis des autres partis politiques, ce qui les intéressent, c’est de changer le régime mais pas le système. Quand ils manifestent dans la rue, ils posent le problème de la cherté de la vie, de la dictature du Président, de la gabegie qui existe, que le président est en train de s’accaparer des biens du pays, qu’il veut faire un troisième mandat… Ils ne s’attaquent pas à l’essentiel des problèmes des Négro-africains comme par exemple, celui de la biométrie, de la discrimination raciale au niveau de l’administration, de leur mise à l’écart dans les structures militaires et spirituelles du pays. Pis, aujourd’hui, on est en train d’accaparer les terres de culture de la vallée qui appartiennent aux Négro-africains. Alors, à partir de ce moment-là, ils ne posent pas ce problème-là dans leurs manifestations. Ce qui les intéresse, c’est simplement de faire partir celui qui est au pouvoir afin de le remplacer et de continuer le système. Depuis que je l’ai compris, j’ai arrêté cette forme de collaboration avec cette opposition. Je mène mon combat en essayant surtout de l’axer sur la conscientisation des populations Né- gro-africaines de leurs situations, de véhiculer le message à travers le monde entier pour que les gens comprennent ce qui se passe en Mauritanie mais aussi, de chercher parmi les Maures blancs ceux qui, finalement, accepteront de travailler dans le sens d’une Mauritanie égalitaire et qui viendront se joindre à nous pour qu’il y ait une rupture demain. Cette rupture sera créée uniquement par la confrontation des éléments du système qui sont en compétition pour le pouvoir.

Et pourtant à un certain moment, vous avez eu à cheminer avec l’actuel président Mohamed Ould Abdel Aziz. A quel moment le cordon ombilical a été coupé ?

 
Quand Maaouiya, qui a commis le génocide, que nous avons combattu pendant 20 ans, est parti, nous n’en croyions pas. On ne pouvait pas avoir un Président pire que lui. Nous pensions que les militaires qui ont pris le pouvoir allaient nécessairement s’attaquer aux problèmes de fond. Quand Mohamed Ould Abdel Aziz est arrivé, il a donné cette impression. Il est allé à Kaédi et a effectué une prière pour les disparus. Il a estimé que l’Etat était responsable de ce qui est arrivé et qu’il allait prendre les mesures qui s’imposent. Il a fait beaucoup de discours et il nous a demandés de venir le soutenir. Je lui ai demandé qu’on en discute en lui posant un certain nombre de problèmes ; notamment 7 points. Pendant 8 mois, nous en avons parlés et nous avons abouti à un consensus. Il y’a eu une grande cérémonie qui a été faite d’ailleurs, dans un hôtel. Toute la presse a été appelée pour constater que j’allais rejoindre la majorité. Mais, au bout d’un an de parcours, les lignes n’ont pas bougé pour autant. Les solutions que nous avions demandées, tardaient à venir. Dans la même période, il a introduit ce qu’on appelle un système biométrique pour le recensement des populations alors qu’il était purement discriminatoire. Les jeunes Négro-africains ont bougé. Il y’a eu des manifestations dans les grandes villes surtout du Fouta, à Kaédi plus précisément, notamment à Magama où un jeune du nom de Lamine Mangane a été tué par balle par des gendarmes. Mon parti s’est réuni pour dire qu’on ne peut plus continuer avec des gens qui tuent nos enfants. Nous nous sommes donc retirés de la coalition et avons décidé de continuer notre lutte. Aujourd’hui, nous sommes à l’Assemblée nationale. Nous continuons à poser le problème. Nous avons même gagné une mairie dans le plus grand quartier de Nouakchott et c’est à ce niveau, que nous continuons le combat. Nous n’avons pas usé de la violence pour nous faire entendre. Nous pensons qu’il faut conscientiser tout le monde, principalement, les Maures qui, comme les Blancs sud-africains, pourraient comprendre qu’il faut changer le système pour aboutir à une Mauritanie où tout le monde se retrouve.

Quelle est la dangerosité du système d’enrôlement dont on parle tant aujourd’hui en Mauritanie ?

 
Le système est très simple. Maaouiya, qu’est ce qu’il avait fait ? Il a déporté les gens au Sénégal et au Mali. Il y a des milliers qui sont encore au Sénégal et au Mali qui ne sont pas revenus. Donc, ils sont déjà éliminés. Maintenant pour les autres qui restent, on les empêche d’avoir simplement des papiers. Ils sont obligés soit, de s’exiler ou de rester dans leur pays sans papiers. C’est une autre forme de déportation plus subtile. Je dis que ce système est voué à l’échec. Il ne peut pas continuer parce qu’effectivement, la communauté Haratine qui est la plus importante du pays, était pratiquement utilisée par le Maure blanc pour la basse besogne. Parce qu’en 1966, c’est eux qui ont fait la sale besogne mais également, en 1989. Mais cette communauté a commencé à prendre conscience d’abord, de sa réalité et qu’elle est capable de jouer un rôle important. Elle a maintenant des leaders qui s’agitent à travers le monde comme aujourd’hui Biram Dah Abeid qui vient de recevoir le Prix international pour les droits de l’homme des Nations Unies. Ces gens sont en train de bouger pour conscientiser la communauté Haratine afin qu’elle refuse de jouer ce rôle-là et de demander ses droits comme citoyens à part entière dans ce pays. Quand les Haratines commenceront à prendre conscience et qu’ils se libéreront carré- ment un jour, naturellement les choses vont bouger.

Surtout qu’actuellement, c’est un Haratine qui dirige le Conseil constitutionnel, ils sont aussi au Conseil économique et social. Pensez-vous que ça peut aboutir à quelque chose de concret ?

Aujourd’hui, ce sont les Négro-africains et les Maures blancs qui se partageaient le pouvoir. A l’époque, les Haratines étaient vraiment exclus. Maintenant, ce sont les Haratines qui remplacent carrément les Né- gro-africains à ce niveau-là. Un jour à l’Assemblée nationale, j’ai interpelé le Premier ministre en lui faisant comprendre que sur les grandes institutions qui existent dans ce pays, il n’y a plus de Négro-africain. Tout ré- cemment, le Sénat était détenu par un Né- gro-africain mais, depuis la mort du Sénateur Ba Mbaré, les Négro-africains n’ont plus accès à aucune institution. Or, vous avez les Haratines qui sont à l’Assemblée nationale, au Conseil constitutionnel, au Conseil économique et social au moment où les Négro-africains n’existent nulle part. C’est une situation mais de toute façon ça ne donne aucun privilège aux Haratines. Parce que ça ne leur donne aucune supré- matie dans la mesure où, pour l’essentiel, les Maures détiennent toutes les richesses du pays. Quand vous regardez tous les niveaux importants où le pouvoir se joue, les Négro-africains n’y sont pas

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Mais est-ce que le véritable frein pour l’envol de la Mauritanie, ce n’est pas ce cloisonnement entre les différentes catégories ? Les Haratines de côté, les Maures de l’autre côté et les Négro-africains qui regroupent les Haal Pulaar, les Soninkés, les Wolofs, où chacun essaie d’être culturellement dans son coin.

Pour les Négro-africains, il y’a une certaine homogénéité entre les Wolofs, les Haal Pulaar et les Soninkés. Ils se retrouvent tous du même côté. Il y’a une interpénétration. Mais naturellement, avec les autres communautés, les Haratines et les Maures blancs, effectivement, l’unité n’est pas réalisée. Je vous donne comme exemple quand parfois vous avez des manifestations culturelles ici, vous verrez les Haratines qui organisent leur soirée à part, vous verrez les Né- gro-africains qui font aussi leur soirée à part. Parfois aussi, il y’a les Wolofs et les Soninkés. Il n’y a pas d’interpénétration entre les communautés. Il n’y a pas d’osmose entre les communautés. Quand j’étais candidat à la présidentielle de 2007, j’avais lancé un slogan pour dire que si j’étais élu, « j’allais donner une prime aux mariages mixtes ». Quand un Maure blanc aura épousé une Négroafricaine et vice-versa, j’allais leur donner une prime. C’est pour dire qu’il n’y a pas d’interpénétration même au niveau du mariage entre les communautés pour créer ce mé- tissage biologique et culturel qui pourrait favoriser une véritable symbiose entre les communautés. Les gens sont complètement cloisonnés. Quand vous voyez aujourd’hui à l’Assemblée nationale, nous, nous prenons la parole. Nous parlons dans nos langues parce qu’eux, ils parlent uniquement en Arabe ou en Hassaniya. En général, ils disent que ce qu’ils parlent, c’est le Hassaniya. Parce que l’Arabe classique, ce n’est pas n’importe qui, qui le maîtrise. Mais pour eux, c’est ça l’Arabe. Et nous, on nous demande de parler en Français mais, nous refusons. Nous disons non ! Le Français n’est pas notre langue. Nous parlons notre langue, le Pulaar, le Wolof et le Soninké. Et il faut le traduire effectivement de manière simultanée pour que les ministres qui viennent et les autres puissent aussi nous suivre. Mais jusqu’à présent, nous n’avons pas obtenu satisfaction mais, nous continuons au niveau de l’Assemblée nationale à parler notre langue comme si les gens nous entendaient même s’ils n’entendent pas.

Ça donne l’impression d’être dans une véritable tour de Babel où d’aucuns parlent Arabe, d’autres parlent Pulaar, Wolof etc. ?

Absolument, c’est la réalité de l’Assemblée nationale aujourd’hui. Quelque fois, quand nous voulons nous faire entendre, nous parlons en Français ou en Pulaar. Nous voulons aussi que nos vis-à-vis, nos électeurs aussi entendent ce que nous disons à l’Assemblée nationale. Mais c’est une situation qui est là et exactement, c’est ce qui se passe dans le pays.

 

Avec Sud

Sénécinéma: exégèse de la solitude des personnages chez Sembéne et Mambety

Par Le Sipikat

Dés qu’on parle de cinéma sénégalais deux noms sont immédiatement évoqués : Ousmane Sembéne et Djibril Diop Mambéty. Ces deux cinéastes ont dominé presque toute la production cinématographique sénégalaise de la seconde moitié du XXe siècle.

L’un,  tour à tour ancien combattant, docker,  militant syndical, écrivain, militant politique et opposant politique (rappelons qu’il s’est souvent querellé avec l’état sénégalais sous Senghor qui a constamment cherché à l’isoler). L’autre, un peu moins connu, comédien, scénariste et réalisateur de génie. Ni l’un ni l’autre n’a réussi  à passer le baccalauréat (ils étaient tous deux quasiment autodidactes)  car ils savaient sans doute que la véritable école de la vie se trouve au contact de la population.

Leurs films parurent presque aux mêmes dates (1968 Mandabi /1969 Contras’City, 1970 Badou Boy/1971 Emitaî, 1973 Touki-Bouki/1974 Xala, 1992 Hyénes et Guélewar, …), mirent en scéne des personnages presque similaires avec les mêmes acteurs (Makhourédia Guèye dans Xala, Mandabi et Hyènes, Mareme Niang dans  Xala, Guelwar et Touki-Bouki, etc.). Et pourtant jamais productions cinématographiques ne furent si différentes dans l’interprétation du fait colonial, leur utilisation de la tradition orale, leurs descriptions des espaces de vie, leurs représentations des langues et des coutumes.

Je ne vais pas de faire ici un comparatif exhaustif des deux cinéastes africains  les plus marquants. Parce que je n’en suis pas capable intellectuellement mais surtout il faudrait plus qu’un article pour couvrir l’étendue et la fertilité de l’œuvre respective de Sembene  Ousmane et de Djibril Diop Mambety, dont la subtilité et la profondeur sont un éclatant  témoignage du destin de l’Afrique, dans le théâtre de ses  drames, le tumulte de ses angoisses, les détours de son humour, l’ombre de ses phobies ou le mirage de ses espoirs.

Comme il serait ardu d’en faire un portrait exhaustif, jetons l’encre sur la solitude, cet instant intime, ou ces révérés peintres de l’âme, ont souvent plongés leurs personnages, non pour les masquer, mais les livrer à eux même, nous convier à la transe de leurs émotions. Il va sans dire que le vécu ou la couleur que chacun de ces maitres donnent à la solitude, résonnent selon leur propre sensibilité et l’horizon de leur art.

Une solitude recherchée chez Mambety

 

Pour évoquer la solitude chez Mambéty, Badou Boy (1971) vient tout de suite à l’esprit. Je pense que c’est l’un des rares films de cette époque à faire l’apologie de la solitude. Ici nait le premier thème de la création cinématographique de Mambéty : la solitude quasi-totale des personnages devant leurs conditions.  Ses derniers la cherchent, la cultivent car elle seule les assure une voie libre des soucis d’une existence marginale.

Les personnages de Badou Boy sont dans leur majorité des jeunes adolescents où on note l’absence de toute structure familiale, que des amitiés occasionnelles qui sont vite défaites. Ils ne vivent que de débrouillardises et de ruse. Aucun d’entre eux n’entreprend de se battre contre cette condition de solitude. Au contraire, tous semblent la chérir. Ils ne fréquentent aucun bureau de l’administration. Ce sont des citoyens affranchis de la tutelle de toute autorité, se contentant  d’une croyance en la liberté individuelle.

Badou Boy est considéré comme un western urbain. Le western qui est l’un des genres cinématographiques dont les héros se targuent d’une solitude jalousement gardée.

Le personnage de Badou Boy prépare celui de Marigo dans Le Franc et ceux de Mory et Anta dans Touki- Bouki . Marigo est un jeune, mâle qui se complait dans la solitude et les grandes espaces vides l’attirent. Il est seul, pauvre mais doté d’une énergie sans faille et est capable de ruser pour s’en sortir. Mory et Anta sont tous deux solitaires qui tentent de survivre dans un milieu qui leur sont hostiles où toute dissension entraine immédiatement la répression.

Notons quand même qu’avec  Draman Drameh dans Hyénes, Mambéty crée son personnage le plus sociable et le seul qui, paradoxalement, mourra des mains des siens qui gardent le silence en permanence, les gueux.

Comme on le voit ici la solitude chez Mambéty ne présuppose ni n’entraine le malheur. En réalité, elle permet de dire différemment, de voir d’un œil critique, et d’exercer une créativité qui s’accommode mal à la vie de groupe.

Chez Sembène

La solitude des personnages de Badou Boy ou d’Hyénes diffère de ceux de Diouma dans La Noire de.. ou de Dieng dans Mandabi.

Dans La Noire de.. la tragédie de Diouma se tisse et se dénoue dans la solitude du personnage. Elle est seule tout au long du film. Au marché des bonnes elle s’isole des autres et n’a aucun rapport avec ses collègues. Une fois embauchée, elle est seule avec ses employeurs blancs qui ont une langue et des habitudes différentes. Lorsqu’elle est sur le bateau qui l’amène vers le Cote d’Azur, il n’ya ni famille, ni ami pour lui dire au revoir. Et enfin une fois en France c’est dans la solitude qu’elle se donne la mort en se tranchant les veines

Dans Mandabi, Dieng, le personnage principal, se retrouve seul, perdu au cœur de la ville de Médina, devant des bureaucrates, des policiers sans scrupule et des escrocs de tous genres. A la banque un jeune homme lui propose son aide il finit par se faire « taper ». Chez le photographe il se fait rudoyer par de escrocs. A la police, il se fait poliment éconduire et honteusement insulter au bureau de poste. Pour encaisser son mandat Dieng, seul est exploité, berné, toujours candide on assiste au cours du film à la métamorphose de l’homme.

Chez Sembene, même dans la mort, la solitude fait de son objet une victime à la merci des autres. Ainsi dans Guelwar, le cadavre de Pierre Henri Thioune est spolié dans la solitude des bains rituels.

 

Comme j’ai essayé de le montrer, la solitude dans l’œuvre de ces deux cinéastes d’envergure, porte l’empreinte d’un élan souvent militant pour Sembene et d’un regard  nuancé sur la marche de l’Afrique. Celle qui traine la hantise de son passé, la violence de souvenirs qui prennent corps dans la réalité ; et l’autre qui se débats dans la quête d’une identité teintée de fantasmes et de reliques

Je ne pourrai pas finir sans évoquer le fait que ce qu’Ousmane Sembéne condamne par le silence, Mambéty, par le biais de l’ironie, le dénonce. Chez Sembène la seule forme de média représentée dans ses films se manifeste par l’appel de la prière ou par la musique. L’information électronique tout comme l’école sont totalement ignorées puisqu’il considère qu’elles véhiculent des contre-vérités. Ce qui va accentuer les différends avec le pouvoir, notamment avec Senghor. Chez Mambéty, l’ironie est utilisé pour ridiculiser le pouvoir comme en témoigne l’annonce radio diffusée dans Badou Boy

« Chers auditeurs, nous interrompons nos émissions pour vous donner une nouvelle d’extrême gravité. La crise entre le Sénégal et la France prend une dimension que nul ne pouvait prévoir à sa naissance. C’est-à-dire, vous le savez, le jour où la délégation sénégalaise, s’est retirée d’une conférence sur la création d’une race africaine de chiens de luxe. Les troupes sénégalaises viennent de débarquer sur la Côte d’Azur. L’extraordinaire embonpoint des éléments sénégalais sème la panique sur les troupes estivales françaises. La Croix-Rouge internationale est débordée. Le maire de la région déclare, comme par le passé, ni nos hommes ni nos femmes ne se laisseront faire. A New York, ce soir, la réunion extraordinaire du Conseil de sécurité. Dieu et l’ONU sauvent la France »

Le Sipikat ©Tract Quotidien 2018 – www.tract.sn

 

 

Pour aller plus loin, ci-dessous une filmographie et une bibliographie.

Filmographie :

Sembéne : (que les longs métrages)

  • La Noire de.. (1966)
  • Mandabi (1968)
  • Emitaï (1971)
  • Xala (1974)
  • Ceddo (1977)
  • Camp Thiaroye (1987)
  • Guelwaar (1992)
  • Fat Kiné (2000)
  • Moolaadé (2003)

Djibril Diop Mambéty :

  • Contras’ City (1969) court métrage
  • Badou Boy (1970)
  • Touki-Bouki (1073)
  • Hyénes (1992)
  • Le Franc (1995)
  • La petite vendeuse de soleil (1998)

Bibliographie :

 

Paulin Soumanou VIEYRA, « Sembéne Ousmane, cinéaste », Présence africaine,

Samba GADJIGO « Ousmane Sembéne, une conscience africaine », Présence africaine,

Sada NIANG « Djibril Diop Mambety, un cinéaste à contre-courant » L’Harmattan,

Nar SENE « Djibril Diop Mambety, la caméra au bout du nez » l’Harmattan.

 

 

 

 

 

Mame Mbaye Niang ne veut pas retenir les futurs ex-apéristes​

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La « déception » de Youssou Ndour n’est pas comparable à celle qui a mené Thierno Alassane Sall hors de l’APR.

Si le ministre du Tourisme trouve des circonstances atténuantes à son devancier à la tête de ce département, il n’en donne aucune à l’ancien ministre de l’Energie. Mame Mbaye Niang déclare comprendre « la déception » de Youssou Ndour. Mieux, il estime que d’autres responsables de la mouvance présidentielle peuvent nourrir le même sentiment. Mais non pas parce qu’ils en veulent à d’autres responsables mais qu’ils se préparent à quitter le navire.

  « Comprenez qu’il y a tellement de personnes qui peuvent être déçues ou se préparent à quitter parce qu’elles ont un plan, mais cela ne peut pas nous ébranler. Thierno Alassane Sall ou un autre, chacun est libre de partir, mais je voudrais qu’on nous explique ce qu’on nous reproche », martèle le ministre du Tourisme

Avec Walf

‘Rebelle’? Atepa s’en défend et attrait le Grand Serigne de Dakar au tribunal

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Le patron de Atepa Technologies ne jouait pas lorsqu’il menaçait de poursuivre le Grand Serigne de Dakar. Eh oui, Pierre Goudiaby a franchi le Rubicon depuis une dizaine de jours. Le président des cadres Casamançais accusé d’être le plénipotentiaire des rebelles du Mfdc par Abdoulaye Makhtar Diop, a commis Me Bamba Cissé, pour défendre son honneur.

L’architecte avait déclaré connaître les auteurs des tueries de Bofa Bayotte en Casamance. Du coup, le Grand Serigne de Dakar avait dans la foulée, accusé Pierre Goudiaby Atepa d’être un rebelle. Il a déposé une plainte auprès du procureur Serigne Bassirou Guèye contre Abdoulaye Makhtar Diop. Osons croire que ce dernier va se départir de son immunité parlementaire pour faire face.

 

 

 

Que recèle l’accord gazier Mauritanie – Sénégal ?

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Le Président Aziz a dit ses vérités à propos de l’accord gazier signé avec le Sénégal : « On peut pas se réveiller un beau jour, prendre une feuille de papier et signer un accord. C’est un processus qui prend du temps avant d’aboutir. Entre deux États voisins, nous partageons beaucoup de choses, que ce soit le fleuve ou nos ressortissants. Macky Sall et moi avions la responsabilité de faire le bon choix pour rapprocher nos pays.

Les infrastructures d’exploitation seront d’ailleurs installées à nos frontières. Nous n’avons pas cherché à satisfaire les intérêts de nos États, mais ceux de nos deux peuples car, en exploitant rapidement ce gisement, nous améliorerons leurs conditions de vie. Ce ne sera certainement pas le seul que nous aurons à partager, c’est pourquoi il était de notre devoir d’y arriver, et rapidement. D’après les études de BP et Kosmos, l’exploitation commencera d’ici à l’horizon 2021. »

 

Khalifa Sall ne désespère pas de faire prévaloir ses droits devant la Cedeao

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L’arrêt rendu le 20 février dernier par la Cour de justice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) dans l’affaire Khalifa Sall, divise les avocats du maire de Dakar et ceux de l’Etat. Du moins, son interprétation. Car, Me Ciré Clédor Ly, qui avait promis de se prononcer sur la question une fois la décision disponible, estime que leur client n’a jamais été débouté de ses demandes relatives à la violation de ses droits politiques et civiques.

Ce que la Cedeao a dit, a-t-il tenu à préciser, ‘’c’est qu’elle a été saisie très tard pour qu’elle prenne des mesures d’urgence pour le respect des droits du maire de Dakar pour un procès équitable, parce que le tribunal avait déjà commencé son travail’’. Donc, poursuit le conseil, ‘’nous ne sommes plus dans le cadre de l’urgence, car ces mesures ne s’imposaient pas’’. Par conséquent, selon les explications de Me Ly, la Cedeao reste saisie des demandes. A l’en croire, celles-ci seront probablement plaidées à l’audience du mois d’avril déplacée à Bamako. ‘’On attend la confirmation, car la cour a statué sur les mesures urgentes et non sur le fond’’, conclut-il.

Les avocats de l’édile de la capitale avaient saisi la cour d’Abuja pour lui demander de bloquer la procédure initiée contre leur client, puisque ‘’ses droits avaient été violés’’.

 

Les syndicats font jonction pour la grève générale

Qu’on le veuille ou non, on est obligé de reconnaître, que les luttes syndicales – principalement dans les secteurs de l’Education, de la Santé et de la Justice – ont singulièrement manqué d’efficacité, ces dernières années. La meilleure preuve en est la non-application, durant plusieurs années, d’accords signés par le gouvernement de la République.

La première raison à cette situation réside dans la division voire l’éparpillement des forces syndicales, auxquelles il arrive très rarement de s’entendre sur une plateforme unique et des mots d’ordre communs.

Cette fragmentation du mouvement syndical, loin de reposer sur des divergences programmatiques ou d’orientation, relève le plus souvent d’inimitiés crypto-personnelles ou d’une divergence d’intérêts individuels. La multiplicité de scissions qui en découle est le résultat du non-respect des normes de fonctionnement démocratiques dans nombre d’organisations syndicales, instrumentalisées depuis des décennies par des groupes maffieux, qui sont dans une quête désespérée de reconnaissance par les plus hautes autorités de la République. On assiste, de fait, à une patrimonialisation des organisations syndicales fragilisées par un leadership déficient et une gouvernance exécrable.

On ne peut, non plus, occulter le faible niveau de conscience syndicale des travailleurs, qui adhèrent à leur syndicat comme à un daara, plus intéressés par les avantages qu’ils peuvent en tirer (bourses, voyages aux Lieux Saints, avancements, affectations, protection contre les sanctions disciplinaires…) que par la glorieuse perspective de libération des travailleurs. Ce sont ces mêmes militants, qui s’adonnent à cœur-joie au xar matt (travail noir), sont impliqués dans des cas de népotisme et de situation de rente, érodant ainsi les principes de justice sociale et d’équité, qui devraient être à la base de toute action syndicale digne de ce nom.

Une autre explication de l’inefficacité des fréquentes et interminables grèves des syndicats des secteurs de la Santé et de l’Education est le fait qu’elles n’atteignent pas les classes dirigeantes de notre pays, qui ont mis en place des mécanismes et réseaux pour la satisfaction de leurs besoins sanitaires et éducatifs, en dehors des secteurs publics de la Santé et de l’Education, que ce soit dans le privé ou à l’étranger. Cela contribue à l’impopularité de ces grèves (donc absence de soutien), car ce sont les masses populaires qui, même en temps normal, rencontrent d’énormes difficultés d’accès aux soins, sont les plus grandes victimes collatérales de ces confrontations syndicales.

Il y a enfin le corporatisme débridé, qui caractérise les différentes franges du mouvement syndical avec de plus en plus de syndicats sectoriels (élémentaire, moyen secondaire, supérieur, médecins, chirurgiens-dentistes…) et de moins en moins de syndicats unitaires. Cette vision étriquée aboutit aussi à une prétendue neutralité politique, qui fait que les syndicalistes interviennent en aval de la mise en œuvre des politiques publiques. On peut y trouver certes quelques aspects positifs (construction d’infrastructures, couverture maladie universelle…), mais surtout une politique économique extravertie, trop favorable au Capital étranger et soumise aux officines financières impérialistes, marquée par un endettement colossal et des scandales récurrents (signature d’accords léonins sur les ressources naturelles, détournements de deniers publics…). En définitive, on se trouve dans une situation de tension de trésorerie, qui empêche la matérialisation des accords syndicaux, le règlement de la dette intérieure, y compris les factures dues à l’Agence de couverture maladie universelle et à l’Enseignement Supérieur privé.

Tout cela nous amène à penser que le mouvement syndical doit se repositionner comme sentinelle vigilante, ayant son mot à dire sur la définition et la mise en œuvre des politiques publiques. Il doit redevenir une sorte de contre-pouvoir, qui doit peser pour que ces politiques publiques soient orientées dans le sens des intérêts populaires.

Pour atteindre ces objectifs exaltants, il est incontournable d’en arriver, à tout le moins, à une unité d’action du mouvement syndical. Celle-ci pourra revêtir la forme d’une grève générale politique, qui mettra sur le tapis l’impact des principales orientations politiques mises en œuvre par le gouvernement de la République sur la vie des masses populaires.

Avec Enquête

Kolda: l’affaire de sorcellerie atterrit au tribunal

I. S., O. K. B., A. S. et I. K. B. ont été condamnés, ce mercredi 28 février, par le Tribunal de grande instance de Kolda, à 2 mois de prison ferme chacun. Ils ont tous été reconnus coupables des délits d’association de malfaiteurs et de diffamation au préjudice d’une dame qu’ils ont fait passer pour une sorcière.

L’affaire de sorcellerie qui avait fini d’alimenter les débats, dans le village de Mame Bignet, dans la commune de Diacounda (département de Bounkiling), a finalement connu son épilogue. Ce mercredi 28 février, le verdict a été rendu par le juge du Tribunal de grande instance de Kolda en faveur de M. G., accusée d’être une sorcière qui voulait ‘’dévorer’’ des enfants dudit village. ‘’Des enfants nous ont dit que pendant leur sommeil, ils rêvaient être pourchassés par un singe. Ainsi, j’ai convoqué tous les habitants du village. A l’issue d’une réunion, nous avons convenu de sortir le ‘’Fambondy’’ (un génie protecteur). Ainsi, les jeunes du village ont accompagné cet esprit pour aller débusquer le sorcier qui, selon eux, écumait le village’’, a expliqué A. B., chef du village de Mame Bignet.

I. S., O. K. B., A. S. et I. K. B., les accompagnants du ‘’Fambondy’’, déclarent qu’ils ont, ainsi, visité concession après concession, jusqu’à arriver à la maison de V. D., mari de la victime. Une fois dans la demeure, le ‘’Fambondy’’ s’est introduit dans une chambre et a fait sortir M. G. C’est ainsi qu’elle a été conduite au domicile du chef de village, en l’occurrence A. B.. C’est là où a commencé tout le calvaire de la dame. ‘’Ils m’ont fait sortir de force de la chambre où j’étais avec mon mari. Ils m’ont trainée dehors comme une vulgaire personne nuisible à la société.

Au vu et au su de tout le monde, ils m’ont battue, ils m’ont traitée de tous les noms d’oiseaux avant d’être expulsée du village, le lendemain matin, après 21 ans de mariage sans enfant dans ce village. O. K. B., un des accompagnants, a introduit sa main dans mon sexe devant la foule, pour enlever, dit-il, quelque chose qu’il n’a d’ailleurs jamais daigné exhiber, de mon vagin’’, témoigne la dame. Visiblement ahurie, elle assène : ‘’J’ai été vraiment humiliée et blessée au fond de mon âme. C’est pourquoi j’ai décidé de porter plainte contre A. B., chef du village, I. S., O. K. B, A. S. et I. K. B. pour que justice soit faite. Car je n’oublierai jamais ce qu’ils m’ont fait vivre.’’

Interpelé, O. K. B. a rejeté en bloc toutes les accusations faites par la victime. ‘’Je n’ai jamais introduit ma main dans ses parties intimes. C’est une fausse accusation’’, s’est-il défendu. A la question de savoir en tant que mari de la victime, pourquoi il ne s’est pas opposé, lorsque les jeunes battaient sa femme et a laissé les gens expulser du village son épouse sans réagir, V. D., mari de la victime, a répondu : ‘’Je me suis plié à la décision du village. C’est pourquoi je ne pouvais rien faire.’’ ‘’Est-ce que ce n’est pas le fait que votre femme ne vous a pas donné d’enfants que vous avez accepté de coopérer avec les habitants du village ?’’, poursuit le juge. ‘’Non’’, rétorque le mari, avant d’ajouter : ‘’Procréer est un don de Dieu. C’est Dieu qui donne des enfants. Je suppose que c’est de sa volonté, si ma femme n’a pas procréé.’’

S’adressant aux cinq prévenus, le juge leur a demandé si M. G. est une sorcière. ‘’M. G. n’est pas une sorcière’’, ont-ils répondu contre toute attente. ‘’Et pourquoi donc vous l’avez chassée du village, si elle n’est pas sorcière ?’’, a poursuivi le juge. Les prévenus ont été incapables d’apporter une réponse à cette question et ont préféré se taire tout simplement.

Au finish, ils ont tous les cinq été reconnus coupables des délits d’association de malfaiteurs et de diffamation, et ont été condamnés à 2 mois de prison ferme. Quant au chef du village A. B., il a été relaxé au bénéfice du doute.

 

Les élites nigérianes se marient entre elles pour préserver leur pouvoir

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Les unions entre grandes familles relèvent souvent d’une stratégie d’alliance pour accroître le pouvoir des deux clans.

L’amour, oui, peut-être, mais pas uniquement. Au Nigeria, pour la classe politique et les milieux économiques à succès, mieux vaut choisir avec soin son conjoint pour sécuriser son avenir et faire fructifier la richesse de sa famille. La pratique n’a rien d’exceptionnel mais les élites locales disposent d’un art maîtrisé pour imaginer des unions « relevant » entre leurs enfants.

Difficile à traduire dans sa globalité, cette expression exprime la capacité d’une personne à être « utile » ou « pertinente ». C’est-à-dire, en clair dans l’écosystème nigérian : être capable d’apporter des contrats juteux, ainsi que garantir suffisamment de soutiens humains et financiers pour accéder à des postes politiques pour soi-même ou pour ses proches, qui sauront rendre la pareille. Le mariage est ainsi, au sein du pays le plus peuplé d’Afrique, une institution capitale pour sanctuariser sa « relevance ».

Alliances de clans

Le dernier exemple de ces unions de grandes familles nigérianes s’est tenu le samedi 3 mars à Kano. Tout ce que le Nigeria compte de têtes d’affiche politiques s’étaient données rendez-vous dans la deuxième ville du pays pour la célébration du mariage entre la fille du gouverneur de Kano, Abdullahi Umar Ganduje, et le fils du gouverneur d’Oyo (sud-est), Abiola Ajimobi. Le président Muhammadu Buhari, le président du sénat Bukola Saraki, une vingtaine de gouverneurs et d’innombrables sénateurs et députés, avaient fait le déplacement pour célébrer l’événement.

L’émir de Kano, Sanusi II, l’une des plus hautes autorités de l’islam au Nigeria et ancien gouverneur de la Banque centrale du pays, dirigeait la prière pour l’assistance, composée quasi exclusivement des puissants nigérians. Si les heureux mariés, Idris Abiola Ajimobi et Fatima Umar Ganduje, étaient bien au cœur des festivités de la journée, ce genre de mariage entre deux grandes familles d’hommes politiques, particulièrement courant au Nigeria, permet surtout d’accroître le pouvoir économique et politique des deux clans en scellant leur alliance. Si les hommes politiques ont ce type de réflexe, il en est de même pour les hommes d’affaires – la frontière entre les deux activités est particulièrement ténue au Nigeria. La stratégie matrimoniale comme moyen de souder deux puissantes familles n’est évidemment pas propre au Nigeria, mais elle y est devenue une science particulièrement éprouvée et efficace.

Muhammadu Indimi, roi du réseautage par le mariage

Les hommes d’affaires nigérians avisés ne s’y trompent pas : il faut faire grandir par tous les moyens leurs réseaux politiques et religieux au plus haut sommet de l’Etat. Pour cela, quoi de mieux que de marier ses enfants à des sommités politiques, religieuses et économiques venant des quatre coins du pays ? L’un des meilleurs spécialistes de ces équilibres est sans conteste le milliardaire Muhammadu Indimi, fondateur et président de la société pétrolière Oriental Energy Resources (OER), l’une des firmes locales les plus profitables du secteur grâce aux gisements offshore d’Ebok et Okwok.

  1. Indimi, originaire de l’Etat de Borno au nord-est, a mis en place un véritable maillage géopolitique du pays grâce aux mariages de ses enfants. Le plus beau succès d’Indimi est probablement le mariage en décembre 2016 de son fils Ahmed avec la fille de Muhammadu Buhari, Zahra. Bien avant ce mariage en grande pompe, organisé à la mosquée d’Abuja, Muhammadu Indimi avait travaillé, tel un mécano, à l’union de ses autres enfants avec les progénitures d’autres grandes familles nigérianes. Mustafa Indimi a par exemple épousé, en janvier 2017, Hadiza Sheriff, la fille de l’ex gouverneur de l’Etat de Borno qui a aussi été le président de l’une des factions du principal parti d’opposition au Nigeria (People’s Democratic Party), Ali Modou Sheriff. Ce dernier est un grand ami du président tchadien Idriss Déby. Le Tchad lui a notamment octroyé nombre de blocs pétroliers d’exploration. M. Sheriff est donc un intermédiaire de choix pour les nigérians souhaitant investir au Tchad. Un des autres fils de Muhammadu Indimi, Ibrahim, s’est marié avec la fille de Sani Dangote, vice-président du groupe fondé par son frère, l’homme d’affaires le plus riche d’Afrique, Aliko Dangote.

Muhammadu Indimi a fait de même avec ses filles. Yakolo Indimi, l’administratrice de la société pétrolière de son père, est mariée depuis plusieurs années à Muhammed, l’un des fils de l’ancien président nigérian Ibrahim Babangida (1985-1993). Amina Indimi a quant à elle épousé un membre de la famille Fodio de l’Emir de Sokoto, la plus haute autorité de l’islam au Nigeria. Enfin, le petit dernier, Jibrilla Indimi, s’est uni avec Hadiza Giwa, la fille adoptive du puissant émir de Zaria, Alhaji Shehu Idris.

Avec Le Monde Afrique

 

 

Financement des infrastructures: l’Afrique assoupie sur des fonds dormants

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Vera Songwe, Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique. Photo d’archives

La commission économique pour l’Afrique (Cea) a décidé de porter le combat pour le développement des infrastructures en Afrique. Venue prendre part à une rencontre multilatérale, à Dakar, le 3 mars courant, Vera Songwe a invité, entre autres Etats, le Sénégal à mettre à contribution les fonds dormants comme les fonds de pension, les fonds d’assurance et le flux des transferts financiers au profit des investissements pour les infrastructures régionales en Afrique.

Ils étaient nombreux à répondre à l’invite de la Commission économique pour l’Afrique (Cea) et des investisseurs américains sous l’égide de l’Institut africain de développement économique et de planification (Idep) et de l’Usaid pour échanger sur la problématique du développement des infrastructures en Afrique. Au terme d’un séjour dans la capitale sénégalaise, ces institutions ont profité de l’occasion pour inviter les Etats africains à mettre l’accent sur le développement des infrastructures dans le continent. Des pays comme le Sénégal ont été cités en exemple sur cette question. Vera Songwe, Secrétaire exécutive de la Cea a saisi l’occasion pour saluer les efforts entrepris par le président Macky Sall à ce sujet. « Le choix du Sénégal pour abriter cette rencontre n’a pas été fortuit. Il émane non seulement du positionnement de ce pays dans le Doing business mais aussi aux efforts entrepris par le président Macky Sall dans la création des infrastructures au profit du développement », a déclaré Mme Songwe à l’ouverture des travaux. Elle a profité de l’occasion pour appeler les Etats africains à mettre l’accent sur la mobilisation des fonds dormants au profit des investissements dans le domaine des infrastructures. Selon Vera Songwe, « le développement des infrastructures contribuera à booster le commerce intra régional et le développement des nouvelles technologies de l’information dans le continent », soutenant que ces fonds dormants sont estimés à plus de 400.000 milliards de dollars. Il en est de même pour les fonds domestiques et pour les fonds d’assurance qui, selon la Secrétaire exécutive pour la Commission économique pour l’Afrique, doivent servir à booster la croissance économique et aider l’Afrique à se développer. « A la Commission économique pour l’Afrique, c’est le combat que nous menons pour lutter contre le sous-développement et le chômage des jeunes dans le continent », a soutenu Vera Songwe. Elle estime que le Sénégal s’est inscrit dans cette voie. Un avis qu’elle partage avec le ministre délégué chargé du développement du réseau ferroviaire, Abdoul Ndéné Sall qui, à l’ouverture des travaux, s’est appesanti sur les efforts du président Macky Sall dans ce domaine. Il cite, entre autres projets, la construction des infrastructures dans la nouvelle ville de Diamniadio ainsi que la réalisation du Ter à Dakar. « Pour rattraper son retard, l’Afrique doit investir 93 milliards de dollars par an sur les 12 prochaines années », a affirmé M. Sall. Il rejoint à ce sujet la Secrétaire exécutive de la Cea sur la nécessité de mobiliser davantage les fonds spéciaux. « Le Sénégal s’est engagé dans cette voie », a dit Abdoul Ndéné Sall.

Avec Le Soleil

LE MINISTRE ABDOUL NDENE SALL : « LES TRAVAUX D’EXÉCUTION DU TER EFFECTUÉS À 30% »
Interpellé sur le Train express régional Dakar-Diamniadio en marge des travaux sur le développement des infrastructures en Afrique, Abdoul Ndéné Sall, ministre délégué chargé du Développement du réseau ferroviaire a soutenu que les travaux de terrassement sont presque à terme et que la réalisation du projet est estimée entre 25 et 30 % à l’heure actuelle. Il a saisi l’occasion pour éclairer la lanterne sur certains projets tels que le KMS 3 dans l’hydraulique pour régler les besoins en eaux à Dakar, les forages en milieu rural ainsi que les travaux en cours dans le domaine des nouvelles technologies au Sénégal.

Avec Le Soleil

 

Le Sénégalais Idy Diène, 54 ans, assassiné à Florence

Le drame s’est produit lundi dernier dans la ville de Florence en Italie : le SénégalaisIdy Diéne, 54 ans, a été froidement abattu par un Italien de 65 ans du nom de Roberto Pironne. L’émigré a été sauvagement abattu par six coups de pistolet, sur le pont de Vespuce.

L’assassin en question avait tenté de se suicider avant de se rétracter et de braquer son arme sur la première personne rencontrée, selon les journaux italiens . Il a croisé le chemin de Idy Diène, un immigré en situation régulière qui vendait des parapluies.

Insulteur public ou objecteur de conscience? Assane Diouf était devant le juge d’instruction ce mardi

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Le compte à rebours est lancé pour Assane Diouf. Après plusieurs semaines de détention préventive, il était devant le juge d’instruction ce mardi 6 mars 2018. Devant les magistrats en charge de son audition dans le fond, celui que plus d’uns qualifie d' »insulteur public n°1″ va devoir s’expliquer sur ses propos virulents tenus à l’encontre de certaines autorités étatiques et religieuses via les réseaux sociaux.

Il faut rappeler qu’il y a un mois, ses avocats avaient fait une sortie médiatique pour dénoncer le traitement réservé à leur client. Me El Hadji Ndiaye confiait alors le juge Samba Sall n’avait posé aucun acte d’instruction et que les infractions retenues n’étaient pas établies. Selon lui, son client n’aurait jamais dû être arrêté et écroué puisqu’aucune plainte n’existe contre lui. « Il n’y a même pas de partie civile puisque Serigne Bassirou Abdou Khadr, le porte-parole des mourides, qu’il aurait offensé n’a pas porté plainte. Tout a été fomenté pour l’arrêter », s’insurgeait alors l’avocat.

Assane Diouf, arrêté depuis novembre 2017 par les éléments de la Division des investigations criminelles (Dic) pour trouble à l’ordre public, insulte par le biais d’un système informatique, outrage à un ministre du culte et diffamation, sera édifié donc demain. Mais il est bon de rappeler que ce dernier, élargi dans un premier temps, avait continué ses attaques. La goutte d’eau de trop semble être ses propos tenus dans sa dernière sortie jugée injurieuse à l’endroit de certaines autorités religieuses comme entre autres Serigne Bassirou Abdou Khadr Mbacké, porte-parole du Khalife général des mourides. Il avait invité ce dernier à s’expliquer sur l’origine de ses milliards.

Appréhendé puis placé sous mandat de dépôt, après des retours de parquet, il a introduit, par le biais de ses avocats une demande de liberté provisoire, le 1er mars dernier. La requête adressée à la Chambre d’accusation a été rejetée. Les menaces de troubles à l’ordre public ont été évoquées par la Chambre d’accusation pour motiver ce refus.

CREI: non-lieu pour l’ex-sénatrice milliardaire Aïda Ndiongue

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La Crei a accordé un non-lieu à l’ex-sénatrice libérale Aïda Ndiongue, qui était poursuivie pour « corruption et enrichissement illicite ». L’information a été donnée par son avocat, Me Seydou Diagne. Qui ajoute que les biens saisis de l’ex-maire des Hlm « lui ont été restitués ».

Aïda Ndiongue, qui sort ainsi victorieuse d’une procédure qui a duré plusieurs années, va-t-elle réclamer réparation. « Nous ne demandons pas d’indemnités. Nous ne demandons aucune sorte d’indemnité à qui que ce soit », a martelé Me Diagne,  « Et d’ailleurs, c’est l’occasion pour nous- je parle en son nom- de remercier les Sénégalais et les Sénégalaises qui nous ont soutenus. Mais également de préciser que Mme Ndiongue n’a aucun ressentiment ni aucune rancœur contre qui que ce soit, qu’elle soit une personne publique ou une personne privée. »

 

La commission d’instruction de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) a rendu un arrêt de non-lieu dans l’affaire Aïda Ndiongue. L’ ancienne sénatrice du Parti démocratique sénégalais  était accusée de détournement et corruption pour un montant de 47 milliards de FCFA

Arrêtée en décembre 2013 et inculpée pour « détournement de fonds » et « corruption » en janvier de l’année suivante, l’ancienne sénatrice libérale était, depuis, sous le coup d’une instruction menée sous l’égide de quatre magistrats de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI). Ceux-ci ont prononcé un non-lieu en sa faveur le 26 février, décision qui a été notifiée à ses avocats ce lundi.

« Nous avons mené des enquêtes sur des flux financiers importants que nous avons vus. L’estimation provisoire des biens retrouvés qui appartiennent à Aïda Ndiongue, fait état de 47,675 milliards de FCFA  », déclarait pourtant le procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, le jour de l’annonce de l’inculpation de Aïda Ndiongue, alors soupçonnée d’avoir détourné des fonds dans le cadre de la passation de marchés de logements sociaux. Le procureur ajoutait même qu’« une personne qui vit 100 ans peut, avec ce montant, dépenser chaque jour la somme de 1,3 million de FCFA ».

Quatre procédures depuis 2012

Le non-lieu clôt l’une des quatre procédures jusque-là engagées devant la CREI – une juridiction spéciale remise sur les rails par le président Macky Sall à son arrivée au pouvoir, en 2012. La plus retentissante fut l’affaire Karim Wade, au terme de laquelle le fils de l’ancien président sénégalais a écopé d’une peine de six ans de prison ferme et d’une amende de 138 milliards de francs CFA, en mars 2015, avant d’être gracié puis de partir précipitamment en « exil » au Qatar, dans la nuit du 23 au 24 juin 2016.

Autre affaire qui a défrayé la chronique, celle concernant le député et maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé. Mais le dossier concernant le président de l’Union des centristes du Sénégal (UCS, opposition), ouvert en 2014, en est toujours au stade de l’instruction. Le quatrième dossier, qui eut un retentissement médiatique largement moindre, fut celui concernant Tahibou Ndiaye, ex-directeur du Cadastre, condamné par la CREI en 2015 à 5 ans de prison ferme et à 3,9 milliards de FCFA d’amende.


Me Seydou Diagne, avocat de l’ancienne sénatrice, revient pour sur cette décision de la CREI.

 Avez-vous pris connaissance de la teneur de l’arrêt de non-lieu prononcé en faveur de votre cliente ?

Me Seydou Diagne : Pas encore, car cet arrêt de la commission d’instruction de la CREI, daté du 26 février, Ne nous a été notifié que le 5 mars. Je sais seulement que le non-lieu prononcé par les magistrats porte sur l’ensemble des charges initialement reprochées à ma cliente.

Quels ont été les étapes de la procédure ?

La CREI a été saisie en 2013, et Mme Aïda Ndiongue a été inculpée en janvier 2014, après avoir été présentée devant le juge, qui a décidé ensuite de la placer sous contrôle judiciaire. Un expert a alors été désigné. Il a travaillé pendant trois ans. In fine, les juges ont conclu leur instruction par un non-lieu.

Quelle était votre ligne de défense dans cette affaire ?

Nous avions plaidé le non-lieu, évidemment. D’abord, parce que Aïda Ndiongue n’était pas un agent de l’État, et qu’à ce titre elle n’avait pas à comparaître devant la CREI. Ensuite, et surtout, parce que les faits de corruption et d’enrichissement illicite qui lui étaient reprochés n’ont pas été prouvés au cours de l’instruction. Il était donc normal que le non-lieu soit prononcé.

Une chose importante mérite d’être soulignée : le procureur lui-même était sur la même ligne que nous. Il réclamait, lui aussi, le non-lieu.

Lors de son inculpation, le procureur reprochait pourtant à Aïda Ndiongue d’avoir détourné 47 milliards de FCFA. Comment l’accusation était-elle parvenue à ce chiffre ?

La somme avait été calculée sur la base des avoirs de Mme Ndiongue et sur les marchés qu’elle avait passés lorsqu’elle était en situation de responsabilité. Or, l’enquête a démontré que tout était transparent, et qu’il n’y a pas eu d’enrichissement illicite.

Vous avez également défendu Karim Wade devant la CREI. À l’époque, vous dénonciez le fait que, devant cette juridiction, il y aurait une « inversion de la charge de la preuve ». Ce non-lieu ne contredit-il pas ce postulat ?

Vous savez, les dossiers se suivent, mais ne se ressemblent pas. Cette fois, nous avons une très belle décision de justice, mais je m’abstiendrai de tout commentaire. Je peux toutefois confirmer que, dans ce dossier aussi, la charge de la preuve était inversée. Mais n’ayant pas encore consulté le détail de l’arrêt, je n’en dirai pas plus dans l’immédiat.

Avec Jeune Afrique

Décès de son fils: la styliste Collé Ardo Sow en deuil

Mohamed Diop, 28 ans, marié, plus connu sous le nom de Momo est décédé ce week-end en soirée dans un accident sur la route des Almadies. Le fils de la célèbre styliste Collé Ardo Sow et du notaire Pape Sambaré Diop a perdu la vie dans un accident avec la moto qu’il conduisait.Il était pourtant propriétaire d’une voiture et a choisi de ressortir en moto cette nuit-là, quand un ami l’a appelé alors qu’il était déjà couché.

Ismail Drammeh, migrant gambien devenu mannequin en Sicile

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Assis sur une chaise en plastique rouge, Ismail Drammeh fait défiler les photos de son profil Instagram sur son téléphone. On aperçoit le jeune Gambien poser, tantôt vêtu d’un manteau d’hiver, tantôt torse nu, pour un magasin en ligne de prêt-à-porter sicilien. Depuis son passage sur la chaîne de télévision Rai 2, mi-février, cet apprenti mannequin est au centre de l’attention en Italie. Son histoire en forme de conte de fée a ému l’opinion.

 

Le mannequin gambien Ismail Drammeh, à Termini Imerese, en Italie, en février 2018.

 

Arrivé sur l’île italienne par la mer, Ismail Drammeh, 19 ans, pose pour des marques de prêt-à-porter parallèlement à une formation en hôtellerie.

En dépit de cette soudaine notoriété, Ismail garde les pieds sur terre. « J’ai eu plusieurs propositions de marques prestigieuses, mais si ça ne marche pas je veux étudier ou devenir cuisinier », explique-t-il depuis le centre d’accueil pour migrants de Termini Imerese, une ville de 30 000 habitants à une demi-heure de Palerme.

Avec ses 1,90 m et 80 kilos, Ismail, 19 ans, ne passe pas inaperçu. « Plusieurs amis me disaient en rigolant que je devrais faire du mannequinat. Je ne savais pas même pas ce que c’était », se rappelle-t-il. Une de ses amies du centre insiste et lui montre des vidéos. Très vite, Ismail est enthousiaste. Il s’entraîne alors à marcher pour les défilés dans les couloirs du centre d’accueil.

Trois séjours en prison

Le jeune homme se souvient particulièrement du 13 juillet 2017. Dans le village de Cerda, au milieu de la Sicile, un petit défilé est organisé lors d’une fête paysanne. Poussé par ses amis, Ismail y participe sans trop réfléchir. « J’ai regardé des vidéos toute la journée qui précédait. J’avais le visage un peu figé parce que je ne savais pas trop comment faire », rigole-t-il. Un photographe de mode palermitain le repère alors. Très vite, les shootings s’enchaînent et, après un défilé en plein centre de Palerme, Ismail devient l’une des égéries de la marque David Haward.

Dans un italien où pointe déjà un léger accent sicilien, le garçon évoque simplement sa nouvelle passion. « J’adore défiler. Quand je suis sur scène, j’oublie tout. Il n’y a plus de racisme, la couleur de peau n’a plus d’importance. » Dans un rire, il explique que lorsqu’il a envoyé ses photos à sa sœur, celle-ci a aussitôt voulu l’imiter. « J’ai dû lui expliquer que la mode était un milieu compliqué et qu’elle n’aurait pas survécu au voyage que j’ai dû faire », raconte-t-il.

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En contact régulier avec sa famille restée en Gambie, Ismail n’oublie pas la dureté du voyage qui l’a mené en Sicile. Parti à 15 ans de son village natal de Mabally Koto, il a traversé le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et enfin la Lybie, d’où il a pu prendre une barque de fortune avant d’être récupéré par les gardes-côtes italiens. Durant ce voyage de près d’un an, Ismail a travaillé comme homme à tout faire dans des restaurants à Bamako, Niamey ou Tripoli, parcouru près de 7 000 km à pied ou en bus et été jeté trois fois en prison, au Niger puis en Libye. De ce périple, il garde une cicatrice sur la cuisse : à Tripoli, c’est un enfant de 11 ans en uniforme militaire qui l’a agressé.

Un modèle d’intégration

Postés derrière lui, les trois éducateurs du centre d’accueil de Termini Imerese écoutent avec attention. L’un d’entre eux, Emanuele Zammito, explique qu’Ismail a eu de la chance : « Comme il est très appliqué à l’école, nous avons réussi à obtenir une prolongation de son séjour au centre jusqu’à 21 ans, le temps qu’il finisse son apprentissage d’hôtellerie. Mais c’est une exception. » Chaque année, près de 18 000 mineurs non accompagnés arrivent en Sicile. Si près de la moitié d’entre eux sont réinstallés un peu partout en Italie, ceux qui restent sur l’île doivent très vite apprendre à se débrouiller seuls.

Modèle d’intégration aux dires de ses éducateurs, Ismail n’hésite pas à se rendre utile à la communauté en participant aux cérémonies religieuses et à la garde d’enfants. Parallèlement à ses études, il travaille le soir dans la pizzeria du coin. Très fiers de leur poulain, ses trois anges gardiens font tout pour lui éviter de succomber aux tentations d’une gloire éphémère. « Il ne rêve que de devenir mannequin. Mais nous lui avons expliqué que c’était un monde très compétitif et qu’il ne fallait pas se faire de faux espoirs », racontent Maria Grazia Cannavo et Lucia Piraino, les deux dirigeantes du centre. Les trois adultes couvent aussi leur protégé sur les réseaux sociaux. « A chaque fois qu’il poste une photo de lui ou qu’il participe à un défilé, nous contrôlons les commentaires », racontent-ils.

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Chaque jour, Ismail prend le bus pour se rendre à l’école d’hôtellerie de Caccamo. Il partage le reste de son temps entre le fitness et l’équipe de football du village. Alors que le jeune homme pose pour quelques clichés, les employées du salon de coiffure d’en face se mettent à faire des grands signes. Un peu gêné, Ismail répond timidement de la main. Il ne semble pourtant pas douter de son avenir. Se tournant vers les éducateurs, il leur promet : « Quand je serai parti à Milan, je ne vous oublierai pas. »

Avec Le Monde

Mary Teuw Niane : ‘La Cité du Savoir de Diamniadio ouvrira en septembre 2018’

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La cité du Savoir de Diamniadio, nouveau pôle urbain en construction à la sortie de Dakar, va ouvrir ses portes en septembre prochain, a annoncé, samedi dernier, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Mary Teuw Niane.
« (…) d’ici le mois de septembre prochain, nous allons réceptionner un certain nombre de bâtiments et d’infrastructures qui vont aider à développer encore d’avantage l’innovation’’, a-t-il dit lors du camp d’innovation organisé par son ministère, en collaboration avec l’organisation « Junior Achievement » et « Delta Airlines » à la place du Souvenir africain, à Dakar.
Le ministre de l’Enseignement supérieur a annoncé la réception le 20 avril prochain de la médiathèque et du Centre de mutualisation et de partage (CMP), la Maison de la science, (…).
« (…) nous sommes en train de construire à la Cité du Savoir, un Institut supérieur d’enseignement professionnel où il y aura des métiers de l’automobile et les métiers des TIC », a signalé Mary Teuw Niane.
« Nous avons lors de la visite du président Macron avec ma collègue de l’Enseignement supérieur de France délimité l’espace qui va abriter le campus franco-sénégalais. Nous allons lancer cette année la construction des plateformes mutualisées de recherche, nous avons déjà acheté les équipements de microscopie électronique, des équipements pour la recherche et l’innovation en biotechnologie végétal (…) », a ajouté M. Niane.
La directrice exécutive de l’ONG américaine « Junior Achievement », Fatou Samb Niang a indiqué que ce camp vise à « promouvoir l’innovation chez nos apprenants ». « Ils sont aujourd’hui au nombre de 100 et sont arrivés à travailler dans la collégialité, à mettre à profit leur esprit d’équipe », a renseigné Mme Niang.
« Ils vont proposer des solutions novatrices qui seront sanctionnées positivement par des trophées que le ministre de l’Enseignement supérieur va leur remettre », a-t-elle fait savoir.
L’Institut technique de commerce (ITECOM) a remporté cette première édition du Camp d’innovation. L’école supérieure polytechnique (ESP) est arrivée en deuxième.
La Cité du Savoir est bâtie sur une superficie de quatorze 14 hectares répartie en cinq pôles : gouvernance, recherche-innovation-transfert de technologie-incubation, apprentissage et formation, promotion de la culture scientifique et services.
Elle va accueillir, sur un espace de deux (2) hectares, un démembrement du Campus universitaire franco-sénégalais.
Le projet devra servir de base pour les chercheurs sénégalais et de la sous-région pour l’émergence économique du pays, selon le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
Avec APS

Le Jaraaf désormais dauphin de la Ligue 1

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L’équipe du Jaraaf a réussi une bonne opération en allant gagner 1-0 ce dimanche contre la Linguère de Saint-Louis en match comptant pour la 15-ème journée de ligue 1.
Avec ce succès, l’équipe de la Médina monte à la 2-ème place à 3 points du leader, Génération Foot (27 points) qui était exemptée pour cette journée de championnat.
Quant à la Sonacos (22 points) qui était aussi en course pour cette place de dauphine, elle a lourdement chuté 0-3 contre Teungueth FC samedi.
Dans la bataille des matchs classés, Diambars gagne 3-0 devant Guédiawaye FC et l’enfonce dans les places de relégables. L’US Ouakam qui fait partie des mal classés, n’améliore pas sa situation en concédant le nul contre l’AS Douanes 1-1.

Voici les autres résultats enregistrés : Mbour PC-Casa Sports : 2-2, Teungueth FC-Sonacos : 3-0, Diambars-Guédiawaye FC : 3-0, Linguère-Jaraaf : 0-1, US Ouakam-AS Douanes : 1-1, Dakar-Sacré Coeur-Ndiambour : 2-0.Le match Niary Tally-Stade de Mbour est prévu ce lundi au stade Alassane Djigo.

 Avec APS

Un « chèque- santé » pour réduire la mortalité maternelle au Cameroun

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Fadimatou Mamu observe tendrement son petit garçon de quatre mois blotti contre sa poitrine. Puis, elle raconte avec « peine » les difficultés vécues lors de ses précédentes grossesses. A 37 ans, elle est tombée enceinte à 12 reprises. L’une s’est conclue par une fausse couche et trois de ses bébés sont morts à la naissance. « Il me reste six filles et deux garçons », énumère-t-elle. Fadimatou l’avoue à voix basse et le visage triste : ses bébés sont morts « par négligence.

« Je ne faisais pas de visite prénatale. J’accouchais toute seule à la maison et je me faisais parfois aider par la mère de mon mari », raconte la jeune femme, assise dans la cour du centre de santé intégré (CSI) de Balaza, un village situé à 17 km de Maroua, capitale régionale de l’Extrême-Nord du Cameroun. Durant sa dernière grossesse, Fadimatou a été très malade. Craignant de faire une autre fausse couche, elle s’est rendue au centre.

6 000 femmes enceintes meurent chaque année

Liman Abbo, chef du CSI de Balaza, qui sillonne les lieux de soins depuis 31 ans, l’a accueillie et lui a parlé du « Chèque santé ». Ce projet, instauré en 2015 par le ministère de la santé publique pour une phase pilote pour trois ans, a pour objectif de réduire la mortalité maternelle et infantile dans la partie septentrionale (régions de l’Extrême-Nord, du Nord et de l’Adamaoua) du pays.

Selon les statistiques, environ 6 000 femmes enceintes meurent chaque année en donnant la vie au Cameroun. Des données qui n’incluent pas tous les décès enregistrés dans les maisons.

La partie septentrionale est la zone la plus touchée. D’après une enquête de l’Institut national de la statistique publiée en 2015, seulement 25,2 % de femmes de l’Extrême-Nord ont accouché dans un espace médicalisé, et 34 % dans le Nord, contre 61,3 % au niveau national.

« J’ai dit à Fadimatou ce que je dis à toutes les femmes enceintes ici : Si tu veux sauver ta vie et celle de ton enfant, il faut te faire soigner dans un hôpital”, poursuit Liman Abbo. Fadimatou, séduite, a acheté son chèque.

Le projet « Chèque santé » finance partiellement les soins de santé maternelle et néonatale. Les chèques sont mis à la disposition des femmes pour leur donner accès, moyennant la somme de 6 000 FCFA (9,1 euros), à des prestations « de qualité » : prise en charge des pathologies qui ont un impact sur l’évolution de la grossesse (paludisme, anémie, infections…), quatre consultations prénatales, une échographie, un accouchement et la césarienne si les complications surviennent, ainsi qu’un suivi post-natal pour la mère et son bébé pendant 42 jours.

Le coût réel des prestations est remboursé aux centres de santé grâce à un fonds alimenté par l’Agence française de développement (AFD, partenaire du Monde Afrique) et la Banque de développement allemande. « Avant, les femmes dépensaient au moins 10 000 FCFA pour l’accouchement. Si la situation se compliquait avec une césarienne, cela pouvait monter à plus de 50 000 FCFA, selon les hôpitaux. Aujourd’hui, grâce au projet Chèque santé, les coûts ont drastiquement réduit », souligne Jean Claude Napani, responsable de la mobilisation sociale au sein de l’antenne de l’Extrême-Nord.

30 000 chèques vendus

Entre le 23 juin 2015 et le 31 décembre 2017, près de 30 000 chèques ont été vendus dans cette région. Pour toucher un maximum de personnes, le projet forme des agents communautaires qui parcourent les villages. Des conducteurs de voitures, motos et tricycles en service dans les zones reculées, ont été mobilisés pour conduire ces femmes sur le point d’accoucher dans les centres de santé, moyennant une rémunération. Des formations sont réalisées auprès des imams, chefs de villages, maires et autorités administratives, pour les inciter à encourager les récalcitrantes.

« On s’est rendu compte qu’il y avait des femmes qui achetaient les chèques, mais préféraient accoucher par habitude, à la maison, assistées par des matrones, relate Jean Claude Napani. On a donc décidé de former ces accoucheuses traditionnelles au danger de l’accouchement non assisté par un personnel de santé ».

Asta Fadme est l’une des 150 matrones formées dans l’Extrême-Nord. Au village Diguir Sali, cette dame, qui reçoit dans une petite pièce en dur au toit de pailles, est une personnalité. « J’ai mis au monde presque tous les enfants de ce village », sourit-elle. C’était avant que le projet « Chèque santé » n’arrive.

Désormais, pour chaque femme qu’Asta et ses collègues accompagnent dans une formation à l’accouchement, elles gagnent 3 000 FCFA. Une « motivation » qui a permis à Asta de construire sa case en dur et d’abandonner la route des champs.

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« Avant, je recevais des morceaux de savon, un peu de mil, des remerciements. Maintenant, je gagne de l’argent », dit-elle, sur la route de chez Madima Ahmadou, timide jeune fille de 19 ans qui tient un bébé joufflu entre ses bras. « Son beau-père ne voulait pas acheter de chèque. Je lui ai dit : Si l’accouchement se complique, ne venez pas chez moi me demander de vous aider. Il l’a acheté et sa belle-fille a accouché par césarienne, dans un hôpital»

Lourdeurs administratives

Trois ans après son lancement, difficile toutefois de savoir si le projet « Chèque santé » a réduit la mortalité maternelle dans la région. « On ne peut pas comparer car il faudrait avoir les données des décès en communauté [dans les maisons]. Ce suivi n’a pas été fait. Mais, le nombre d’accouchement assisté a augmenté de façon exponentielle. Certains centres de santé qui avaient à peine cinq accouchements par mois, se sont retrouvés à gérer 50, 75, voire une centaine d’accouchements. Certaines prestations comme les consultations postnatales, qui n’existaient pas du tout avant le Chèque santé, existent aujourd’hui », précise le docteur Carine Nga Edoa, médecin-conseil à l’antenne régionale de l’Extrême-nord.

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Au CSI de Balaza, le nombre d’accouchements a été multiplié par « plus de 100 » en trois ans. Toutefois, le personnel médical s’inquiète. Du fait des lourdeurs administratives, les factures sont soldées avec retard. « Nous prenons en charge gratuitement les femmes enceintes, dès qu’elles paient des chèques. Nos pharmacies se vident, car des médicaments et autres outils sont utilisés », se plaint Liman Abbo, chef du centre.

Du côté des femmes, l’inquiétude se concentre sur la pérennité du projet. « Je n’aimerais plus accoucher à la maison car il y a trop de douleurs. La matrone oint ses mains d’huile de karité et tente de tirer l’enfant de ton ventre. Parfois, on utilise un morceau de bois pour pousser. A l’hôpital, ça ne fait pas mal. J’espère qu’on aura toujours le chèque », confie Rachel Aïssa. A 34 ans, elle est mère de cinq enfants dont quatre nés à la maison. Seul Oumarou, son dernier fils âgé de neuf mois, est « né sans douleurs grâce au chèque, dans un hôpital ».

Avec Le Monde

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