TRACT – Le Casa Sports se distingue par ses supporters exceptionnels qui, aux rythmes du Bougarabou accompagnés de belles paroles de chansons et de beaux pas de danse, boostent leur équipe et donnent des frissons aux spectateurs jusque dans le camp de l’adversaire.
Vous êtes conquis, que vous soyez admirateur du club ou pas. Le Casa Sports joue toujours deux matchs: sur le terrain et dans les tribunes.
Les joueurs sont galvanisés par leurs supporters.
C’est le seul club du Sénégal qui a une association de supporters dans quasiment toutes les régions du Sénégal. Cette particularité a fini de faire des supporters du club de Ziguinchor des ambassadeurs de l’équipe national du Sénégal, accompagnant les Lions dans toutes les grandes compétitions continentales ou encore internationales.
Nous sommes à la fin 1969, début 1970: trois clubs de Ziguinchor fusionnent pour créer le Casa Sports.
Ces clubs sont Le Foyer de Casamance, l’Union Sportive Casamançaise et le Galia club.
Si la création du club a été saluée par tout le monde, la gestion pose des problèmes.
Comment fédérer les trois présidents avec de fortes personnalités de ces trois clubs mythiques?
Les débats, les réunions et conférences ont eu lieu pendant plusieurs semaines, voire des mois. Finalement, la direction a été confié par le président du Foyer de Casamance pour la bonne et simple raison que le club évoluait déjà en première division, donc avec plus d’expérience, plus de vécu alors que les deux autres jouaient en division régionale.
C’est dans ce contexte que le groupe originel fut construit par Ibou Gueye le premier entraîneur avec des joueurs comme Whisky le gardien de but. Atta le capitaine, Lamine Ndiaye alias Gas, Bienvenu Basse… Bien qu’étant un club immensément populaire à l’époque le Casa Sport n’était pas particulièrement constant.
Cette instabilité l’a amené à une relégation en deuxième division en 1974.
Deux ans plus tard, l’équipe rejoint l’élite avec de jeunes joueurs dirigés par le capitaine Ousmane Ndiaye alias Compliqué, son jeune frère Bassirou Ndiaye, Jules François Bocandé ou encore Demba Ramata etc. L’équipe retrouve la stabilité avec des résultats plus que satisfaisants.
C’est en 1979 que le groupe est devenu mature. C’est l’association spontanée, la génération dorée.
Cette année sera couronnée de la finale de la coupe du Sénégal contre le Diaraaf de Dakar par deux buts à zéro avec un doublé de Bassirou Ndiaye. De cette victoire, le Casa Sport marque l’histoire du football sénégalais, les bousculant l’ordre établi, car à l’époque deux villes dominaient le football sénégalais: Dakar et Saint louis.
Et ces derniers constituaient, à elles seules, l’équipe nationale du Sénégal.
Les Verts et Blancs enchaînent les performances, ils sont au sommet de leur gloire une nouvelle fois, en finale l’année suivante, en 1980, contre Jeanne d’arc de Dakar.
La fameuse finale que les Casamançais n’oublieront jamais, avec un nom qui habitera dans les mémoires, celui de Bacary Sarr.
Il était cet homme, l’arbitre qui a accordé pénalty très discutable contre le Casa sport.
Jules François Bocandé très mécontent n’arrive plus à contrôler ses émotions, se dirige vers l’arbitre pour contester la décision. Cette attitude lui coûtera cher. Il écope d’un carton rouge suivi d’une sanction à vie.
Le pénalty est arrêté par le gardien du Casa spc arbitre le fait retirer pour raison hasardeuse.
La deuxième tentative était la bonne. Les joueurs du sud s’inclinent par un but à zéro.
Cette finale a fait couler beaucoup d’encre, et sa doute l’une des injustices les plus marquantes que le football sénégalais n’ait jamais connues.
Une génération a été sacrifiée car d’autres joueurs du club ont été également sanctionnés pour plusieurs années.
C’est le cas du capitaine Ousmane Ndiaye Compliqué. Malgré cette période difficile le club Ziguinchor a su renaître de ses cendres pour ê non seulement un club exemplaire mais aussi vivier de talents du football sénégalais,
Bassirou Sakho
Journaliste- Correspondant de Tract.sn et Tract Hebdo à Paris