Après la Côte d’Ivoire et le Cameroun, CFAO a ouvert son premier magasin Carrefour au Point E, quartier huppé de la capitale sénégalaise.
Avec 800 mètres carrés de surface commerciale – loin derrière les 20 000 m2 du centre commercial PlaYce Marcory en Côte d’Ivoire ou même les 8 250 m2 du Carrefour Market de Bonamoussadi, au Cameroun -, l’enseigne Carrefour « commence doucement » au Sénégal, où le marché de la grande distribution « est très concurrentiel », a précisé Jean-Christophe Brindeau, le directeur général de CFAO Retail, à l’occasion d’une conférence de presse le 22 janvier à Paris.
Installée à proximité de la piscine olympique, dans le quartier huppé du Point E, la nouvelle enseigne vise « les 3 % de CSP+ et les 12 % de classe moyenne » du Sénégal tout en promettant « le même niveau de prix qu’Auchan », son concurrent implanté dans le pays depuis 2015.
Avec 48 employés sur place, CFAO se fixe notamment pour objectif de nouer des contacts avec des fournisseurs locaux, à même de lui fournir une partie de ses produits, notamment alimentaires. « Nous adapterons nos références au fur et à mesure, en fonction de nos fournisseurs et de la demande », explique Virginie Patry, la directrice commerciale de CFAO Retail, qui met en avant une « volonté de s’ancrer dans le paysage local sur du long terme ».
Une chaîne low-cost pour aller vers la consommation de masse
Outre ce supermarché qui cible les plus aisés, CFAO a prévu d’ouvrir au Sénégal, d’ici 2020, trois magasins de son nouvelle enseigne low-cost destinée aux couches populaires, Supeco. Déjà présente en Europe de l’Est et du Sud et au Brésil, cette enseigne fera son entrée en concomitamment au Sénégal, au Cameroun et en Côte d’Ivoire, avec « 8 à 10 magasins » d’ici la fin de l’année 2019 dans les trois pays.
La plus grande partie des consommateurs sont favorables à la grande distribution
Le premier est prévu dès le premier trimestre 2019 sur le site de l’ancien cinéma El Mansour, à Grand Dakar. Y seront proposées quelques 2 500 références, dont du vrac, à destination des consommateurs mais aussi éventuellement des revendeurs. « Nous n’avons pas la prétention d’aller lutter contre l’informel, mais nous allons essayer de nous en approcher », précise Jean-Christophe Brindeau.
Jean-Christophe Brindeau se dit conscient d’un risque de « scénario à la Auchan » – en misant sur les volumes et en cassant les prix, le groupe français s’est heurté au Sénégal à une brusque réaction des petits commerçants, qui manifestent régulièrement à l’appel du collectif « Auchan dégage ». Cela ne l’inquiète pourtant pas outre outre mesure. « Cette réaction peut arriver, mais elle ne reflète qu’une petite partie de l’iceberg. La plus grande partie des consommateurs sont favorables à la grande distribution », assure-t-il.
J.A