Hier mercredi 20 février, le candidat sortant et « bandidat » Macky Sall était en campagne à Guédiawaye. Il a tenté d’en mettre plein la vue en se tenant perché en haut de son bus à impériale, surplombant la foule et se disant « certain que l’élection est gagnée ». Une provocation que de dire qu’il gagnera au premier tour, quand on analyse les dynamiques de campagne entre lui et les candidats de l’opposition, notamment Idrissa Seck et Ousmane Sonko, qui eux, ne déplacent pas des foules achetées avec des billets de banque et des pagnes à l’effigie du candidat.
Selon un média international qui a assisté au meeting d’hier, la machine électorale du sortant « est doté de moyens hors du commun si l’on compare avec ses quatre adversaires ». C’est grâce à cela que l’on a retrouvé hier le marron et le beige « partout dans cette ville de banlieue dirigée par le frère du chef de l’état sortant, Aliou Sall, qui ne lésine pas sur les moyens que lui donne la Caisse des Dépôts et Consignations qu’il dirige. Outrancière utilisation des moyens de L’État hier donc par Macky Sall et son frère Aliou Sall, qui pose le lancinant problème de fond du plafond des dépenses de campagne à imposer et du financement public nécessaire des partis.
Mais cela ne présage en rien des résultats du scrutin. Même si une sympathisante du sortant osait scander hier : « Pas besoin de voter, Macky Sall a déjà gagné ». Elle portait comme toutes les autres le pagne « Macky Sall un Sénégal pour tous ». « Il serait sans doute étonnant de connaître le nombre de yards de tissu qui ont été fabriqués, sans aucun doute des kilomètres. » conclue un journaliste étranger qui a assisté au meeting. On a vu les mêmes foules convoyées et stipendiées avec les sortants Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, à la veille de leur congédiement du pouvoir par le peuple en 2000 et en 2012.
Tract a recueilli plusieurs témoignages dans les quartiers de Dakar qui sont unanimes : les bennobokkyaakariens promettent et remettent 5.000 FCFA et un t-shirt ou un pagne à ceux qui acceptent de venir à leurs meetings. Mansour Faye, ministre et beau-frère du candidat sortant, lui, triple la mise : il donnerait 10.000 FCFA.