L’Assemblée nationale du Sénégal n’est pas connue pour être de moeurs dissolues. Elle ne doit pas moins en être moins dissoute. En ceci, nous rejoignons l’avis de la mi-lionne et députée -mairesse de Podor Assaita Tall Sall. Mais pour des raisons diamétralement opposées. Maitre ès Sall demande en effet la dissolution pour harmoniser le calendrier électoral et faire tenir toutes les élections (présidentielle, locales et législatives) dans une seule et même année calendaire de consultations générales. Ceci est un très bonne mauvaise idée. La seule chose à laquelle cela aboutirait, c’est de donner une majorité ingouvernable au président en place, à qui elle ne sera plus redevable de rien. Nous avons beau pester contre l’hyper-présidentialisation du régime politique sénégalais, nous n’en pensons pas moins que le président doit avoir barre sur sa majorité parlementaire. Et ne doit pas être obligé de retourner devant les électeurs en même temps qu’eux. Sauf à y être obligé, comme dans le cas où un nouveau président eût été élu à la place de Macky Sall, ce qui aurait entrainé la dissolution dans la foulée de l’Assemblée nationale actuelle, afin que ce président puisse se doter d’une majorité pour voter ses lois.
Non, les raisons pour lesquelles Tract est en faveur de la dissolution de l’Assemblée nationale tiennent principalement à ceci : envoyer à la retraite les dinosaures politiques qui peuplent l’hémicycle, et dont le plus emblématique est Moustapha Niasse, experts ès dinasaurats depuis 4 président de la République. Ses larmes de vieux saurien le jour de son élection au perchoir restent inoubliables. C’était là le tressautement irrépressible de l’âme de Niasse, qui réalisa ce jour là qu’il était arrivé à la plus haute fonction politique à laquelle il pourra jamais aspirer au Sénégal. A moins qu’en le mettant prochainement à la retraite de l’Assemblée nationale, comme Tract le souhaite, le président réélu Macky Sall ne nomme Moustapha Niasse Président honoraire de la République. Un renouvellement de l’Assemblée nationale nous donnerait aussi, peut-être, droit à des présidents de groupe parlementaire qui tiennent la route. Moustapha Diakhaté de la majorité présidentielle a été mis au frigo lors des législatives de 2017, et n’a pas été sur les listes de candidats à la députation. Il manquait de charisme, ce qu’il compensait par son côté pittoresque. Serigne Cheikh Bara Dolly Mbacké, chef du groupe parlementaire du PDS a du pittoresque, mais fait la promotion du décrochage scolaire, en sa qualité de premier ndongo daara à cette fonction. C’est un très mauvais exemple pour nos petites têtes crépues auxquelles sur lesquelles nous nous acharnons à répéter qu’il faut être bon élève à « l’école française » (ainsi qu’on appelle l’école sénégalaise depuis l’Indépendance). Enfin, Aymerou Gningue, actuel chef du groupe parlementaire bennobokkyaakarien, n’a ni pittoresque, ni charisme.
Il faut donc dissoudre.
Damel Mor Macoumba Seck