Le Conseil constitutionnel venait de confirmer ce mardi 5 mars les résultats de l’élection présidentielle du 24 février 2019. Dès après, le vainqueur, dans ses premiers propos publics sur le scrutin, a jugé que l’élection a été transparente. Plus de 60% des citoyens, 66%, ont voté dans » le calme et la tranquillité ». Ce qui montre « la maturité de la démocratie sénégalaise ».
Le président réélu Macky Sall a fait sa première déclaration d’après présidentielle ce mardi 5 mars, devant la presse conviée à la salle des banquets du palais de la République. Au sujet de sa victoire, il s’est fait modeste : « A mes yeux, il n’y a ni vainqueur ni vaincu à ce scrutin du 24 février. Et, il n’y a qu’un seul camp, celui du Sénégal ».
Après le « Je » de la campagne pour vanter ses mérites et les réalisations de son septennat, Macky Sall s’érige désormais en rassembleur adepte du « Nous ».
Macky Sall a dit sa volonté de renouer avec le dialogue politique.« Nous saluons l’ensemble des électeurs, ceux qui n’ont pas voté pour nous et ceux qui ont voté pour les autres candidats. Nous allons étudier le pourquoi, certains n’ont pas voté pour nous. A retenir que le Sénégal est une démocratie majeure. Le tout peut être discuté pour aller vers le progrès de l’Etat », a appelé de ses voeux le président de la République.
Il a décerné un satisfecit au ministre Aly Ngouille Ndiaye . « Les observateurs ont confirmé la transparence du vote. Ils ont trouvé qu’il s’est déroulé correctement. Et, le Ministre de l’Intérieur, la Direction générale des élections, l’administration territoriale et l’ensemble des participants ont fait un travail remarquable. Notre administration territoriale mérite d’être copié dans les autres pays ».
Les médias ont également eu leur part de lauriers. « Je remercie la presse qui a fait un travail remarquable. Nous pouvons discuter sur les affaires politiques, le statut de l’opposition et sur l’économie du pays. Le peuple a fait le choix de la continuité du plan Sénégal émergent. Et, je suis reconnaissant de l’engagement de la Coalition BBY et de la grande coalition présidentielle ».
Cette nouvelle confiance lui donne » l’obligation de mieux faire ». Et, chaque voix doit être respectée. « Nous sommes un peuple, animé d’un seul but, le Sénégal. Je serai le président de la nation. C’est la même flamme qui brûle en chacun de nous. Ce qui nous unit est plus que ce qui nous désunit. Nous sommes une même nation avec le même engagement patriotique ». Dans la foulée, il s’est fait consensuel : « Je tends la main à tous et à toutes, pour travailler ensemble. Je convie à ce dialogue tout le monde. Dialogue auquel mes prédécesseurs Abdoulaye Wade et Abdou Diouf pourront contribuer pour éventuellement, trouver de nouvelles pistes de développement ».
Cette première sortie d’après élection a été diversement accueilli par l’opposition. Le camp d’Ousmane Sonko a parlé de « non événement ». L’état- major d’Idrissa Seck n’avait pas encore réagi ce mardi soir, au moment où ces lignes sont écrites. Les partisans de Madické Niang ont salué la démarche présidentielle, mais ont dit qu’ils en jugeraient sur pièces de la sincérité.
Au total, tant qu’il n’est pas éclairci si les Sénégalais retourneront aux urnes avec une dissolution de l’Assemblée nationale en 2019, et avec la certitude d’élections locales en décembre prochain – si ellez en sont pas repoussées- le camp présidentiel et les ténors de l’opposition semblent bien partis pour continuer à camper sur leur position. Et à entretenir un dialogue de sourds. La main tendue de Macky Sall risque donc de rester lettre morte pour un temps encore.
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