A l’Ong Jamra, c’est la fin d’une longue histoire comme le confirme cette confrontation à communiqués interposés. Accusations et contre-accusations.
«Jamra, la scission est actée pour sauvegarder le noble héritage de Abdou Latif Guèye.» C’est le résumé du communiqué envoyé jeudi par Mactar Guèye pour annoncer leur départ en réaffirmant néanmoins que Jamra «reste plus que jamais attachée au noble credo, adopté depuis février 1983, par son regretté créateur et ses camarades co-fondateurs».
Qu’est-ce qui explique cette décision ? «Considérant qu’après avoir maintes fois (mais en vain) déploré les sorties intempestives de Bamar Guèye qui s’attribue tantôt les fonctions de directeur exécutif tantôt de responsable moral de Jamra, et qui s’autorise toujours à faire de la médisance systématique, par voie de presse, sur tout acte posé par le président exécutif de Jamra, imam Massamba Diop, ou son second, Mame Mactar Guèye, dont les seuls torts sont de privilégier par-dessus tout la farouche défense des idéaux de Jamra et considérant, par conséquent, que Bamar Guèye, multirécidiviste dans sa manie du dénigrement public et systématique (l’opinion peut en témoigner suffisamment) de toute action, dès lors qu’elle a été vaillamment conduite et réussie par des responsables de Jamra autres que lui ; l’autre tort de ces derniers étant d’avoir su, contre vents et marées, restés adossés à une foi inébranlable, et d’avoir constamment en bandoulière une abnégation sans faille et une ferme volonté de contribuer à juguler la propagation des contre-valeurs qui ternissent les bases de nos valeurs religieuses ; et de s’être toujours dressés contre la banalisation de toutes formes de déviances qui ont déjà suffisamment porté de sérieux préjudices à de larges franges de la couche la plus fragile de notre société, la jeunesse», justifie imam Massamba Diop et Cie, qui rappellent que les «incompréhensibles et inadmissibles actions fractionnistes à répétition de Bamar Guèye ne pouvant perdurer éternellement, au risque de ternir l’image de Jamra et de semer durablement le trouble et la confusion dans les esprits».
A la suite de cette scission, Mame Mactar Guèye a assumé le poste de vice-président en charge de la Communication de l’Organisation islamique non-gouvernementale Jamra.
Alors qu’imam Moustapha Diop, cumulativement à sa charge de Coordonnateur national de l’Observatoire de veille et de défense des valeurs culturelles et religieuses, Mbañ gacce, continuera d’assurer la mission de Chargé des relations avec les organisations externes.
Les responsables de l’Ong Jamra n’ont pas tardé à réagir pour soutenir que «la confusion, la désinformation, l’intoxication ne passeront point». Bamar Guèye et Cie disent : «L’Ong Jamra, reconnue d’utilité publique, n’est pas le sujet à l’ordre du jour.
Le problème, c’est la démarche des responsables de l’organisation islamique et du parti politique Rds qui disent parler au nom de l’Ong pour des intérêts politiques alors que tout le monde sait qu’une organisation non gouvernementale est par essence apolitique.
C’est ce que ces derniers n’ont pas apprécié et ont voulu jeter le discrédit sur un outil de la société civile et son responsable que beaucoup de partenaires nationaux et internationaux vouent un respect eu égard à son engagement et à ses convictions et croyances religieuses dans la constance et la détermination.»
En tout cas, la direction exécutive de l’Ong Jamra annonce qu’elle «ne va pas verser dans un ping-pong puéril, ni répondre aux personnes rédactrices de cette missive et recroquevillées derrière l’organisation islamique pour créer la zizanie.
Elle ne va pas non plus s’attarder sur des propos pour démontrer son engagement et sa posture d’avant-gardiste, de veille et d’alerte».
Mais elle rappelle à imam Massamba Diop «qu’il ne peut pas décider au cours d’une réunion de changer le nom de l’Organisation islamique Jamra en Organisation islamique non gouvernementale sans la tenue d’une Assemblée générale.
Et pour son information, une Ong ne se décrète pas. Il faut un accord avec le gouvernement qui vous reconnaît comme telle pour prétendre être une Ong à travers une lettre d’exécution technique».
Avec Le Quotidien