Comme de tradition après une élection présidentielle, le gouvernement doit automatiquement remettre sa démission au président de la République (élu ou réélu), dans les jours ou au plus les semaines qui suivent la proclamation définitive des résultats du scrutin. Pour être reconduit dans ses grandes lignes ou notablement remanié avec la nomination d’un nouveau Premier ministre.
De sources habituellement bien informées et proches du gouvernement, l’attelage Mahammed Dione remettra sa démission au président Macky Sall le mercredi 27 mars. Ceci déclenchera des consultations pour former un nouveau gouvernement, qui devrait être mis en place avant début avril et être présent au complet pour la cérémonie de célébration de la fête nationale, le 4 avril. Auparavant, ce gouvernement assistera à l’investiture du président Sall le 2 avril.Rien n’oblige Macky Sall a nommer le gouvernement après son investiture. A l’exemple de Jacques Chirac réélu le 5 mai 2002 en France, qui avait nommé Jean-Pierre Raffarin Premier ministre le 6 mai, dix jours avant son investiture comme président de la République. Dans ce cas français, la liste des membres du gouvernement avait été publié le 8 mai 2002. Toutefois, dans le cas sénégalais, un expert politique a indiqué à Tract que la démission du gouvernement Dione ne doit pas pouvoir intervenir avant l’investiture de Macky II, le 2 avril.
Quoi qu’il en soit, ce proche remaniement du gouvernement a déclenché une intense activité médiatique des acteurs politiques de la majorité Benno Bokk Yaakar, notamment chez les soutiens de Macky Sall qui l’ont rallié ces derniers mois et ne sont pas encore nommé à des responsabilités. Plusieurs personnalités politiques sont attendues dans le prochain gouvernement de Macky II : Modou Diagne Fada, Aïssata Tall Sall, Ousmane Ngom, Souleymane Ndèné Ndiaye, Abdoulaye Baldé entre autres, qu’il va falloir récompenser de leurs efforts électoraux. Plusieurs directeurs de sociétés publiques ne sont pas en reste et jouent aussi des coudes, publiquement ou en coulisses, pour décrocher le ticket d’entrée au conseil des ministres.
En revanche, le « dialogue républicain » national auquel a appelé le président Sall ne devrait pas provoquer de ralliements notables de personnalités politiques de l’opposition, avant la nomination d’un nouveau gouvernement. Ce nouveau et prochain gouvernement aura justement la tâche prioritaire de réussir le rapprochement entre le camp présidentiel et l’opposition, durant ce qui reste de cette année 2019. L’investiture du président Sall le 2 avril doit être le cadre où il fera des propositions concrètes pour donner du contenu au dialogue auquel il appelle l’opposition. Macky Sall souhaite y voir assister les anciens présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, parrains symboliques du futur dialogue.
Tract 2019