Analyse sur le retour annoncé du PDS au sein du Front de résistance nationale, tel qu’indiqué par Moctar Sourang, président du FRN. Momar Thiam, expert en communication politique : «J’ai toujours pensé que le jeu politique entre pouvoir et opposition est un rapport de force et à partir du moment où ce rapport de force peut passer d’un endroit à un autre, chacun affûte skes armes. Il faut savoir d’abord que la position du Pds était plus ou moins controversée à la présidentielle. Le président Wade avait affirmé de manière solennelle qu’il ne participerait pas à cette élection. Mais, il était l’absent le plus présent dans ces joutes électorales en ce sens qu’avec sa venue, il avait complètement reconfiguré l’élection présidentielle. Le Pds n’avait pas de candidat mais il était présent de par la présence de Wade. Le second constat, c’est que la veille même du scrutin, on a parlé de ce fameux voyage du président Wade en Guinée et qui préfigurait peut-être entre guillemets, je dis bien entre guillemets, un deal entre Wade et Macky Sall. La presse a relevé cela sous forme d’hypothèse et certains ont pensé que finalement, si Wade ne s’est pas prononcé sur la présidentielle, c’était pour baliser le chemin à Macky Sall. Et c’était une simple hypothèse et l’opinion était plus ou moins aussi concernée par rapport à cela. Le troisième point, c’est quand le président Macky Sall a demandé à ce qu’il y ait un dialogue entre l’opposition et le pouvoir autour des enjeux de ce pays, le Pds pour marquer le coup et son désaccord a toute de suite posé les conditions de sa participation, notamment la libération de Khalifa Sall et la révision du procès de Karim Wade. Donc, c’est un jeu de rapport de force à mon sens que Wade et le Pds ont mis en avant pour se faire entendre. Mais j’ai cru comprendre, compte tenu de ces trois éléments d’analyse, que Wade a décidé certainement un petit rétropédalage parce que peut-être pensant que l’opinion ne lui est pas favorable sous ses trois aspects-là et le fait que l’opinion est plus ou moins circonspecte sur la position du Pds. Si toutefois il (Pds) ne participe pas au dialogue alors qu’une partie du Front y est, il risque de rater la marche de l’histoire. Car, en politique, il faut savoir être présent, visible, il faut savoir se faire entendre. On peut se faire entendre aussi dans une opposition constructive. Je pense que la participation du front, de l’opposition en général dans ce dialogue politique relève d’une stratégie d’opposition constructive. Le Pds ne peut pas faire cette économie puisque demain s’il y a des dividendes politiques, il risque de ne pas pouvoir en récolter. Je pense que Wade a dû faire cette analyse-là. Il s’est dit en fin de compte dans un souci d’apaisement entre le pouvoir et l’opposition, dans un souci de pouvoir récolter demain les dividendes de ce dialogue d’autant plus que le pouvoir a lâché du lest en acceptant qu’il y ait des personnalités neutres, notamment de la société civile ou reconnues comme telles, qui président ce dialogue, il ne faut pas qu’on soit du reste puisqu’on risque d’être oublié et d’être relégué aux oubliettes par rapport à cela. Et donc le mieux aujourd’hui, c’est de faire preuve d’acte de présence dans ce dialogue-là et à commencer d’abord par une présence au niveau du Front puisque le Pds était plus ou moins la locomotive de ce Front-là. En définitive, je pense que c’est une bonne chose que le Pds retrouve un peu son élan d’antan autour du front». |
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