« Un homme d’équilibre ». Voilà comment le président Macky Sall a qualifié l’homme qu’il est allé sortir de sa retraite pour piloter « son » dialogue national. L’équilibre. Et même l’équilibrisme. C’est bien de ce dont Macky Sall a besoin pour faire le juge de paix et son opposition significative. Et cela, le doyen Famara connait et sait faire. Tout comme Abdou Diouf, dont il est un ersatz et fut un ex-homme de confiance. A défaut du merle Abdou Diouf qu’il avait convié à mettre la main à la pâte dans son dialogue national, Macky Sall se contente de la grive cendrée Famara Sagna. Ce dernier a fait la preuve de son talent de persuasion en faisant entrer l’alors irréductible opposant Abdoulaye Wade dans le gouvernement de majorité présidentielle du président Abdou Diouf, en 1991. Ceci, après la présidentielle de braise de 1988. Un projet d’entrisme pour lequel Famara Sagna avait mis en œuvre tout son entregent et que les faucons du PS alors au pouvoir avait fait capoter, une première fois, en 1990. Sagna avait remis l’ouvrage sur le métier et avait finalement réussi.
A part la différence physique (qui s’est d’ailleurs estompée, entre les deux, avec le grand âge venu), Famara Ibrahima Sagna est un « Canada Dry » d’Abdou Diouf, dont il fut l’un des rares missi dominici pour les missions secrètes et de confiance. Il est né en 1938 et Abdou Diouf est venu au monde trois ans plus tôt. Sagna a été dans la même école que son ainé de peu Abdou Diouf, en intégrant Institut des Hautes études d’outre-mer de Paris,
Famara Ibrahima Sagna sort d’une retraite paisible pour piloter, d’un gant qu’on imagine de velours, le dialogue politico-national sénégalais, après avoir été plusieurs fois ministre. Il a terminé sa carrière comme président du Conseil économique et social. A 81 ans, le senior Sagna est l’homme de l’incontournable consensus entre Macky Sall et ses opposants, qui ont également adoubé le choix fait pour la personne qui présidera le comité de pilotage du dialogue national.
Le doyen Famara est un as de la diplomatie parallèle, comme l’atteste ses distinctions honorifiques glanées au Sénégal et de par le monde : Grand-Croix de l’Ordre national du Lion, Grand Officier de la Légion d’honneur française, Knight commander of the royal Victoria order deGrande-Bretagne), Commandeur de l’Ordre national de Côte-d’Ivoire. Il est désormaais appelé à faire de la diplomatie au grand jour. Mazide Ndiaye, pressenti tout d’abord et proposé par l’opposition pour présider le « dialogue », a élégamment tranché : « Famara Ibrahima Sagna, c’est le meilleur choix »
Damel Mor Macoumba Seck