Monsieur le ministre, on a assisté récemment au lancement du Dialogue national. Rencontre qui avait réuni l’essentiel des forces vives de la Nation. Comment avez-vous apprécié cette initiative présidentielle ?
Je crois que, c’est le lieu de féliciter et de remercier le chef de l’État qui, après avoir gagné largement la présidentielle du 24 février dernier, a estimé devoir appeler les forces vives de la Nation à une large concertation autour du Dialogue national. Ce, pour aborder les questions qui intéressent le pays aussi bien au plan politique, économique que social. Il pouvait ne pas le faire et dérouler aisément son programme conformément au mandat que le peuple lui a confié. Mais, dans un souci de participation de l’ensemble des forces vives de la Nation, il a estimé que le Sénégal est à un niveau où tout le monde doit se mettre autour de la table pour mettre au centre, l’intérêt national. Et c’est dans ce sens-là qu’il faut apprécier les choses. Je crois qu’aujourd’hui, le président Macky Sall a montré qu’il reste le grand homme que les Sénégalais ont toujours effectivement apprécié.
Oui, c’est un appel extrêmement important pour le Sénégal. C’est un appel au dialogue qu’attendaient les Sénégalais. C’est pourquoi d’ailleurs, de manière assez large, nous avons vu la quasi-totalité de l’opposition venir répondre à l’appel. Mais aussi, au-delà de l’opposition, les forces économiques et sociales sont aussi venues répondre à l’appel, sans oublier la Société civile. Nous n’avons jamais vu, une telle mobilisation autour de la préoccupation nationale se faire autour d’un chef d’État. Et cela me paraît quand même essentiel pour l’avenir du pays.
Monsieur le ministre, vous êtes aussi le coordinateur de la Convergence des cadres républicains. Aujourd’hui, il y a certains leaders politiques qui crachent sur cet appel au ‘’Dialogue national’’ qualifié tantôt de ‘’Conférence nationale.’’ En tant que responsable politique que répondez-vous à ceux-là qui tiennent de tels propos ?
Ce leader politique, en l’occurrence, M. Ousmane Sonko est habitué à ce genre de déclaration. Il est né par le buzz et veut quand même rester en existence politique par le buzz. Oui ! par le buzz et par des déclarations toutes invraisemblables. Ses stratégies politiques-là, les Sénégalais commencent à comprendre que cela relève de l’enfantillage politique tout simplement.
Ce que je leur réponds, c’est que le président de la République qui a largement remporté la présidentielle tient à installer le Sénégal dans une perspective durable, de stabilité démocratique électorale. Mais aussi dans une perspective de stabilité économique et sociale inclusive avec tous les acteurs de la vie, économique, politique, et sociale. Par conséquent dire, de manière isolée que ce dialogue-là c’est un saupoudrage, c’est une attaque. C’est manquer de respect aux responsables des partis politiques qui dans leur intégralité sont venus répondre. C’est ne pas respecter même toutes les forces vives de la Nation qui sont venues de leur propre gré répondre. Je crois qu’aujourd’hui, quand on voit effectivement les acteurs qui participent au Dialogue, on se rend compte que le Sénégal n’a jamais été aussi uni autour d’une préoccupation aussi intéressante, c’est-à-dire l’avenir du pays.
Mais croyez-vous que le président de la République pourrait atteindre l’objectif recherché à travers ce dialogue ? Étant donné que certains leaders comme le président Abdoulaye Wade et Ousmane Sonko n’ont pas répondu favorablement à cette main tendue de Macky Sall ?
Au regard de tout ce qui précède, pourquoi, à votre avis, le président Sall n’a pas initié une telle rencontre dès le début de son premier mandat ?
Je crois qu’il y a lieu de préciser deux choses : Le chef de l’État a été élu en 2012. Il a mis 7 ans pour mettre en place les bases de l’émergence. Aujourd’hui, nous savons que tous les indicateurs de la perspective d’émergence sont, actuellement, extrêmement reluisants et au vert. Il a un deuxième mandat de 5 ans pour installer le Sénégal de manière durable sur cette pente de l’émergence. Il s’agit véritablement de consolider les acquis. Et pour cela, il faut le faire dans la paix, dans la stabilité sociale, dans l’inclusion et dans une concertation nationale. Et je crois que c’est cela qui est charmant d’ailleurs dans cette perspective de dialogue national. Parce que Macky Sall pouvait se dire : ‘’J’ai été, effectivement, élu et je déroule mon programme !’’ Mais, il tient à le faire avec l’ensemble des Sénégalais. Et c’est d’ailleurs, cela que les partis de l’opposition, dans leur grande majorité, ont bien compris pour venir répondre à ce dialogue. On a vu donc certains d’entre eux qui étaient très radicaux, mais qui finalement ont compris que la sincérité et la volonté y sont. Et que la perspective, c’est le Sénégal dans son unité et son développement.
Le leader de Pastef, Ousmane Sonko, animant une conférence de presse, au lendemain du lancement du Dialogue national, a soutenu que cette initiative démontre que le Sénégal est dans une crise profonde. Cela vous a fait quoi d’entendre une telle annonce ?
Je crois que Ousmane Sonko manque de maturité. Il manque de connaissances, de culture politique du Sénégal et de son histoire politique même. C’est pourquoi il se permet de déclarer certaines choses. Ce n’est pas parce que le pays est en crise qu’on appelle au dialogue. C’est parce qu’on veut se projeter dans l’avenir avec des chances de stabilisation du pays dans un environnement international extrêmement tumultueux que le chef de l’État tient à ce que toutes les forces vives de la Nation se mettent autour d’une table. Se mettre autour d’une table pour dessiner la nouvelle carte démocratique, électorale, économique et sociale du pays. Mais dans sa culture politique, Ousmane Sonko ne conçoit les choses qu’en terme de crise et de conflit. C’est pourquoi, il estime que c’est parce qu’il y a une crise que le président a initié un dialogue national. Ce n’est pas nous, le paradigme de notre politique.
En parlant de ce dialogue national, et des acteurs devant conduire les travaux, le leader de Pastef a aussi évoqué une volonté inavouée de Macky Sall qui, à travers son choix porté sur Famara Ibrahima Sagna entendait, selon lui, créer un gouvernement informel. Quelle lecture faites-vous, monsieur le ministre, de ces propos ?
J’ai énormément de respect pour Famara Ibrahima Sagna. Il en est de même pour le Général Niang. Ce sont de grands hommes qui ont tout donné au pays. Leur manquer de respect de cette manière ne me semble pas être un exemple pour M. Ousmane Sonko, ni pour la jeunesse Sénégalaise, ni pour les générations futures. Il se dit candidat de l’anti système, il devient le candidat de l’anti valeur.
Nous sommes à la fin de l’interview que vous avez bien voulu accorder à Dakaractu, monsieur le ministre. Je voulais en profiter pour vous demander, aujourd’hui quelles sont vos ambitions politiques, au-delà de votre titre de maire de la commune de Yoff et Coordinateur de la convention des cadres républicains ?
… Je parlais de l’après Macky Sall ?
Je ne conçois, effectivement mon action que derrière un homme qui s’appelle Macky Sall…