Monsieur le Ministre de la Santé et de l’Action sociale,
Face aux députés, le jeudi 28 novembre 2019, dans le cadre du vote du budget de votre département ministériel, vous avez multiplié les annonces et les promesses. En effet, vous annoncez la livraison de 4 hôpitaux en fin 2020. A Sédhiou, Kédougou, Kaffrine et Touba. Dans la foulée, vous avez annoncé la construction d’une nouvel hôpital à Saint-Louis, pour remplacer l’actuel hôpital dont les bâtiment datent de plus de 150 ans. Enfin, à vous en croire, le centre d’oncologie de Diamniadio pour le cancer, d’une valeur de 50 milliards, sera lancé en 2020.
Devant cette avalanche de promesses, j’ai une question pour vous, Monsieur Abdoulaye Diouf Sarr.
En effet, le projet de construction d’un Centre de Traitement des Brûlés (CTB), qui sera sis dans l’enceinte de l’hôpital de Fann, où un terrain de 5000 mètres carrés a été octroyé; ce projet de CTB, Centre de Traitement des brûlés, est inscrit depuis 2016 comme « projet prioritaire » du Plan Sénégal émergent, PSE. Il y un an, le ministère de la Santé et de l’Action sociale a signé, devant les caméras de la presse, un protocole d’accord avec la Caisse des Dépôts et Consignations, pour que celle-ci pré-finance en PPP (Projet Public Privé), la construction de ce CTB, pour la somme de 3 milliards de FCFA. Trois milliards, à comparer aux 50 milliards que vous voulez consacrer, à partir de 2020, à la construction du centre d’oncologie que vous avez annoncé le 28 novembre dernier, devant la représentation nationale.
Or, la Caisse Des Dépôts et Consignations attend toujours une lettre de confort ou que l’État inscrive ce projet dans son budget annuel. Ce qui na pas été fait depuis trois budgets annuels de l’État.
Pourquoi ? Qu’est-ce ce qui traîne? Quand on sait qu’il y a 20.000 cas de brûlés au Sénégal par an, dont 2.000 graves et dont 70% de ces cas graves décèdent pas septicémie. En majorité, des victimes mortelles qui sont des femmes et des enfants, brûlés suite à des accidents domestiques et décédant d’infection quand la barrière de la peau n’est plus là pour empêcher les microbes et virus de pénétrer leur organisme, morts faute de plateau technique adéquat pour les prendre en charge.
Qu’est-ce ce qui traîne, quand on sait qu’il n’ y a que 5 lits dédiés aux grands brûlés dans tous les hôpitaux du Sénégal ? Ces brûlés doivent dès lors, actuellement, être évacués. Et quand ce sont des brûlures suite a des accidents industriels, ces évacuations à l’étranger coûtent des dizaines de millions aux entreprises.
Qu’est-ce ce qui traîne, quand on sait que la société Eiffage a offert les plans architecturaux et fait les études de sols ?
Qu’est-ce ce qui traîne, quand on sait que l’Association des Lions clubs du Sénégal, membre du Lions club international, a offert de financer la formation et le matériel médical du Centre de Traitement des Brûlés (CTB), pour une valeur de 900 millions de FCFA?
Qu’est-ce qui traîne, quand on sait qu’un directeur du centre a été nommé depuis 3 ans en la personne du Professeur Oumar Kane de l’hôpital de Fann?
Qu’est-ce qui traîne, quand on sait que depuis 2016, la Professeur Anne-Aurore Sankalé est nommée pour prendre en charge la chirurgie réparatrice dans ce CTB?
Monsieur le Ministre de la Santé et de l’Action sociale, je vous interpelle au nom des les familles du Sénégal, qui ont toutes vécu un cas de brûlure en leur sein. Je vous interpelle au nom des femmes et des enfants de ce pays, victimes principales des brûlures par accidents domestiques. Vous leur devez une réponse.
Le PSE leur doit une réponse. Ou alors, le vocable « projet prioritaire » sera désormais dénué de tout sens. Et la parole de l’autorité politique en responsabilité et aux affaires, vidée de toute valeur.
Ousseynou Nar Gueye
Secrétaire national à la Communication, aux Questions Éducatives et à la Coopération Africaine, parti S.U.D (« Sénégalais Unis pour le Développement »)