La commission anticorruption du Zimbabwe a fait savoir que la femme du premier vice-président du pays, Constantino Chiwenga, avait été arrêtée pour fraude et blanchiment d’argent pour un montant estimé à un million de dollars.
Marry Mubaiwa, 38 ans, interpellée le 14 décembre 2019 sur ordre de la Commission anticorruption du Zimbabwe (ZACC), devrait être rapidement présentée à un juge. La femme du premier vice-président du pays depuis fin 2017 Constantino Chiwenga, est poursuivie pour blanchiment d’argent, fraude et violation des règles de contrôle des changes pour un montant estimé à un million de dollars. Elle nie en bloc toutes les charges qui pèsent contre elle.
Une propriété achetée en Afrique du Sud
Selon un document de la ZACC, obtenu par l’AFP, Mme Mubaiwa est accusée d’avoir transféré en 2018 et 2019 de l’argent de ses comptes du Zimbabwe vers des banques sud-africaines « en cachant ou en maquillant leur véritable utilisation« , en violation du contrôle des changes. Ces fonds ont en fait été utilisés pour l’achat en Afrique du Sud, avec des complices, d’une propriété dans la capitale Pretoria et de deux véhicules tout-terrain de luxe. L’épouse du général Chiwenga, ancien mannequin, est par ailleurs accusée d’avoir menti à un juge sur la nature de son contrat de mariage.
La présidente de la ZACC Loice Matanda-Moyo avait prévenu dès sa nomination à l’été 2019 qu’elle appliquerait la tolérance zéro en matière de corruption et de fraude. Mme Mubaiwa est la troisième personnalité de « haut rang » tombée après une enquête de la ZACC. Avant elle, la ministre du Tourisme accusée en juillet d’avoir détourné 95 millions de dollars de la caisse de retraite de l’Etat et l’ancien ministre du Transport Joram Gumbo, accusé de corruption.
Chiwenga, artisan de la démission de l’ancien président Mugabe
Ancien chef d’état-major de l’armée zimbabwéenne, Constantino Chiwenga est considéré comme l’architecte du coup de force qui a précipité la démission du président Robert Mugabe fin 2017, après trente-sept ans de règne sur le pays.
Il est considéré comme un proche du président Emmerson Mnangagwa, qui s’est fait fort de relancer l’économie de son pays en pleine déconfiture, en luttant contre l’évasion fiscale et la corruption, cette « maladie« , selon ses termes.
Agé de 63 ans, M. Chiwenga est rentré en novembre dans son pays après un séjour médical de quatre mois en Chine. Son épouse était absente de la cérémonie organisée quelques jours plus tard dans son village natal.
Tract (avec Franceinfo et Afp)