Des députés en sont venus aux mains, hier lundi, en pleine séance dans l’enceinte de l’Assemblée nationale à Kinshasa en République démocratique du Congo après plusieurs jours de tensions marqués par l’arrestation d’un parlementaire samedi.
« Nous suspendons la séance« , a lancé du haut de son perchoir la présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda, devant qui une bonne vingtaine de députés s’empoignaient violemment. Mme Mabunda a mis en cause les députés de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti du président de la République Félix Tshisekedi.
« Je crois qu’on nous avait annoncé que le groupe UDPS ferait des incidents« , a-t-elle déclaré lors de cette séance retransmise sur l’une des chaînes de la télévision d’Etat RTNC. Les députés du parti présidentiel -minoritaire à l’Assemblée- se sont physiquement opposés à l’examen de la pétition demandant la « déchéance » d’un des leurs, Jean-Marc Kabund, vice-président de l’Assemblée nationale, d’après des observateurs présents sur place.
Cette pétition a été lancée par un autre député, Jean-Jacques Mamba, du parti d’opposition de l’ex-chef de guerre Jean-Pierre Bemba. M. Mamba avait été arrêté samedi parce qu’il était accusé de faux et usage de faux par un député assurant qu’il avait contrefait sa signature au bas de la pétition. Il s’agit d’une crise au sein de la coalition au pouvoir qui réunit les forces politiques du chef de l’Etat Félix Tshisekedi, et celles de son prédécesseur Joseph Kabila, largement majoritaires à l’Assemblée.
Avant cette séance agitée, le président Tshisekedi avait reçu la présidente de l’Assemblée nationale Jeanine Mabunda, issu du Front commun pour le Congo (FCC) fidèle à Joseph Kabila.