Le mardi 2 juin, à 9 h, les 551 000 élèves en classes d’examen et les 95 000 enseignants vont se retrouver en classe. C’est du moins ce qui est promis par le ministère de l’Education nationale. Et Mamadou Talla et ses services se disent déterminés à y arriver. «Ce qui intéresse le ministre de la Santé, c’est de sauver des vies. Mais le ministre de l’Education a pour mission de sauver l’école», martèle Mamadou Moustapha Diagne, directeur de la formation et de la communication, porte-parole du ministère.
Dans cette mission de sauvetage de l’école, un ensemble de mesures a été annoncé pour une reprise effective. Les recommandations sont consignées dans un protocole sanitaire de plusieurs points.
Si, de prime abord, les actions à réaliser semblent à la portée des acteurs de l’école, une lecture critique permet de se rendre compte que le protocole porte, en lui, les germes d’un échec programmé.
Dans le protocole, il est prévu, entre autres points, la mise à disposition de termo-flashs, masques, gants, gels hydro-alcooliques, mais aussi un dispositif de lavage des mains… Les écoles doivent être désinfectées et devront disposer de deux portes : une pour l’entrée, l’autre pour la sortie, afin d’éviter les rencontres. Sans oublier la «présence d’un point focal ou agent de santé dans chaque école». Chaque établissement doit également avoir de l’eau et des toilettes fonctionnelles.
«Beaucoup d’écoles n’ouvriront pas avant 2 semaines»
Et le ministère de l’Education se veut ferme : à chaque fois qu’il manque un élément de ce dispositif, l’école doit être fermée. Les syndicats se disent très regardants sur ces points. «Il faut que toute la dotation soit mise en place le 2 juin, parce que tout manquement obligerait l’enseignant à rester chez lui», prévient Saourou Sène, Secrétaire général du Saemss.
Les parents d’élèves ne sont pas moins intransigeants. «Nous avons demandé aux associations de parents d’élèves d’exiger la fermeture de toute structure scolaire qui ne respecte pas cette décision et de nous informer», renchérit le président de l’Unapees, Abdoulaye Fané.