Au Sénégal, Marie-Yvette Kéita Diop est connue dans le syndicalisme au sein de l’enseignement privé catholique. Enseignante de profession, Marie Yvette-Kéita Diop dirige le Syndicat national des enseignants catholiques du Sénégal (Snecs).
Marie Yvette Kéita-Diop est une figure du syndicalisme sénégalais où elle se bat depuis de très longues années pour la défense des droits des enseignants.
Jeune, cette native de Joal d’un père malien et d’une mère sénégalaise, embrasse le métier d’enseignante dans l’enseignement privé catholique, un métier dont la passion lui a été transmise par son oncle maternel. « C’est une passion qui m’est venue de mon oncle maternel, feu Léopold Senghor, le jeune frère à ma maman. C’est lui qui m’a recueillie à la mort de mon papa. Dès mon jeune âge, je lisais en cachette ses fiches de préparation des cours et suivais son travail », confie-t-elle.
Avec un esprit de « justicier », elle entre assez tôt dans le syndicalisme en tant que déléguée du personnel. Avec un tel idéal qu’elle a hérité aussi de son oncle, « un homme en quête perpétuelle d’égalité », elle s’est impliquée dans la revendication des droits des travailleurs. « La lionne », comme l’appellent ses partisans dans le milieu syndical, portera cette casquette dans tous les établissements où elle servira. Et malgré les déboires causés par cet engagement, elle ne recule pas. « Mon engagement syndical m’a causé beaucoup de déboires parce qu’une femme au-devant du combat dans l’enseignement catholique était mal vue. On me traitait même de rebelle. Mais, je n’ai pas reculé », raconte Marie Yvette. À force de détermination, elle intégrera le bureau archidiocésain de Dakar avant de prendre en main le Syndicat des enseignants du privé catholique du Sénégal.
Portée par la foi
Même à la retraite depuis six ans, Mme Diop, dont l’un des plus grands plaisirs est d’avoir réussi à conclure des accords en faveur des enseignants, ne lâche rien, convaincue que « c’est sa foi au Christ qui la pousse à mener tous ces combats jusque-là ». Elle est à l’origine de la création du mouvement national des femmes du Snecs, regroupant les différents bureaux des sept diocèses du Sénégal. Sous sa direction, les femmes sont parvenues à intégrer les syndicats et les instances de décision dans l’enseignement catholique. Aujourd’hui, plus qu’hier, elle a une seule ambition : « travailler au rayonnement de l’enseignement privé catholique, précurseur dans ce domaine ».
Double casquette
Marie-Yvette est souvent amenée, lors de rencontres avec les autorités sénégalaises, à défendre « et les travailleurs et le patronat catholiques ». Car, « nos évêques, nos pasteurs, en charge de l’école catholique ne sont pas portés vers la revendication », souligne-t-elle.
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Marie Yvette-Kéita Diop, au cœur des combats pour l’enseignement catholique au Sénégal