La France demande qu’un ex-patron de l’audiovisuel public camerounais, Amadou Vamoulké, accusé de détournement de fonds publics et détenu depuis près de quatre ans, puisse bénéficier d’un « procès équitable ».
« Nous avons à plusieurs reprises fait prévaloir qu’il fallait que l’indépendance de la justice soit respectée mais que le droit soit (aussi) respecté, que M. Vamoulké a le droit un procès équitable« , a déclaré le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, devant la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.
« Dans chacun de nos échanges avec les autorités camerounaises, nous rappelons ces principes« , a-t-il assuré. « Nous sommes vigilants pour que M. Vamoulké puisse avoir un procès équitable et très attentifs à la manière dont tout cela va se dérouler« , a-t-il ajouté.
La présidente de la commission des Affaires étrangères, Marielle de Sarnez, a souligné l’inquiétude des parlementaires français concernant « la situation d’un certain nombre de prisonniers au Cameroun, notamment celle de Amadou Vamoulké« , âgé de 70 ans. Selon l’ONG Reporters sans frontières (RSF), qui dénonce le « calvaire » de ce journaliste et réclame sa libération, il est poursuivi pour des crimes économiques jamais établis par l’accusation.
Amadou Vamoulké avait été nommé à la tête de la Cameroon radio-television (CRTV) en 2005 avant d’être arrêté en juillet 2016 alors qu’il occupait encore ce poste. Jean-Yves Le Drian s’est aussi dit « choqué du décès en détention » d’un autre journaliste camerounais, Samuel Wazizi, et a assuré avoir demandé une « enquête indépendante » aux autorités camerounaises.
L’armée l’accuse d’avoir agi comme « logisticien de divers groupes terroristes » dans l’ouest anglophone, déchiré par un conflit séparatiste. Six ONG camerounaises et quatre ONG internationales, dont Human Rights Watch et Amnesty International, demandent également une enquête « indépendante, efficace, approfondie et impartiale » sur ce décès.
Tract (avec médias)